U Décollement séreux rétinien atypique au cours d’une toxoplasmose oculaire Cas clinique

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Cas clinique
Inflammation
Décollement séreux rétinien atypique
au cours d’une toxoplasmose oculaire
Atypical serous retinal detachment
in the course of ocular toxoplasmosis
Toxoplasmose • Choriorétinite
• Décollement séreux rétinien.
Toxoplasmosis • Chorioreti­
nitis • Serous retinal detach­
ment.
H. Zeghidi
(Service d’ophtalmologie, hôpital Max-Fourestier, Nanterre)
U
n jeune homme de 28 ans, sans antécédent particulier, s’est présenté
pour un flou visuel de l’œil droit à type de scotome central relatif évoluant
depuis 2 jours.
Examen
L’examen ophtalmologique de l’œil droit retrouve une acuité visuelle à ­3/­10, de fins
précipités rétrocornéens, une tension oculaire à 21 mmHg, un tyndall cellulaire de la
chambre antérieure et du vitré à 1+. Au fond d’œil, on note la présence d’un foyer de
choriorétinite juxtamaculaire temporal, associé à 2 hémorragies profondes (figure 1).
L’examen de l’œil gauche est normal.
L’imagerie rétinienne (figures 2-4) montre la séquence typique d’un foyer de chorio­
rétinite associé à une périphlébite et à un décollement séreux rétinien (DSR) fovéolaire.
Le diagnostic de toxoplasmose est confirmé par la sérologie de l’humeur aqueuse.
Le patient est traité par l’association azithromycine-sulfadiazine pendant 4 semaines ;
48 heures après l’instauration de ce traitement antibiotique, une corticothérapie orale
à la dose de 60 ­mg/­j est commencée.
L’évolution est marquée par une cicatrisation du foyer (figure 5) et la formation d’une
membrane épirétinienne maculaire (figure 6) observée après 3 semaines de traitement.
L’examen OCT (Optical Coherence Tomography) permet de découvrir une petite bulle
de DSR prépapillaire située au niveau de l’arcade vasculaire temporale supérieure
(figure 7). Ce DSR a disparu à l’arrêt de la corticothérapie (figure 8).
Discussion
Légendes
Figure 1. Foyer de choriorétinite juxtamaculaire temporal mesurant la moitié du
diamètre papillaire et associé à 2 hémorragies profondes.
Figure 2. Angiographie à la fluorescéine :
hypofluorescence précoce suivie d’une imprégnation et d’une hyperfluorescence tardive
du foyer, associée à une hyperfluorescence
papillaire et à une périphlébite diffuse.
Figure 3. Angiographie au vert d’indocyanine : hypofluorescence focale tout au long
de la séquence avec imprégnation tardive,
associée à des lésions hypofluorescentes
à distance du foyer.
Figure 4. OCT : épaississement rétinien
maculaire associé à une hyporéflectivité
focale et à un DSR fovéolaire.
La survenue d’un DSR peut émailler l’évolution de la toxoplasmose oculaire. Il est
secondaire à une rupture de la barrière hémato-rétinienne d’origine inflammatoire (1). Dans ce cas particulier, lorsqu’on analyse l’angiographie ICG, on retrouve
des lésions hypofluorescentes au niveau de la zone du DSR (figure 3). Cependant,
ce décollement reste atypique, du fait de sa situation à distance du foyer de choriorétinite, et surtout de sa survenue sous traitement. Dans ce sens, un mécanisme
cortico-induit semble plus probable (2), surtout devant la disparition du DSR à l’arrêt
de la corticothérapie. II
Figure 5. Cicatrisation du foyer de choriorétinite.
Références bibliographiques
Figure 8. OCT à l’arrêt du traitement : disparition du DSR.
1. Brézin AP, Delair-Briffod E. Toxoplasmose oculaire. Paris : Elsevier Masson, 2009;299-307.
2. Chaine G, Haouat M, Menard-Molcard C et al. Choriorétine séreuse centrale et corticothérapie
systémique. À propos de 14 cas. J Fr Ophtalmol 2001;24(2):139-46.
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Images en Ophtalmologie • Vol. IV • n° 1 • janvier-février-mars 2010
Figure 6. OCT après 3 semaines de traitement : membrane épirétinienne maculaire,
avec quelques logettes tractionnelles.
Figure 7. OCT après 3 semaines de traitement : DSR en regard de l’arcade temporale
supérieure.
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