Justine Baeyens – ILFM formation complète 1
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année - fiche n°5
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en Prusse. En France, l’offensive allemande, qui, conformément au plan Schlieffen, tablait sur une
guerre de mouvement et l’anéantissement rapide et soudain de l’armée française, échoue. Le
général Joffre parvient en effet à arrêter l’invasion allemande et remporte la bataille de la Marne.
Quant aux troupes russes, battues à Tannenberg, elles sont contraintes de reculer.
Un front qui va de la mer du Nord à la Suisse sépare les deux armées qui s’enterrent dans des
tranchées. Les offensives vont se succéder de 1915 à 1917, se soldant à chaque fois par des échecs
sanglants : les allemands lancent en 1916 une offensive à Verdun qui va durer 10 mois, sans succès :
elle tue et blesse plus d’un demi-million de soldats. Puis une offensive anglo-française débute dans
la Somme en juillet 1916 et se prolonge pendant cinq mois, mais elle échoue : cette bataille, la plus
sanglante, fait près d’un million de tués ou blessés, pour une avancée de 10 km. Nivelle, qui remplace
Joffre, lance le 16 avril 1917 celle sur le Chemin des Dames, qui est un échec total : 30 000 soldats
français y laissent leur vie en à peine dix jours. Ces offensives gourmandes en vies humaines ont un
résultat à chaque fois nul. Leur ampleur, le nombre important d’hommes qui y participent,
impliquent un engagement humain énorme inégalé de près de soixante-dix millions de soldats en
quatre ans.
3 – La guerre des tranchées :
Pour ce qui est du front ouest, les soldats allemands, français et
britanniques vont rester terrés dans des kilomètres de tranchées reliés par des boyaux pendant
quatre ans. Tandis que les Etats-majors mènent une guerre d’usure ponctuée de sanglants assauts,
les hommes sont confrontés à une violence extrême. La réalité de cette guerre des tranchées nous
apparait à travers les témoignages des poilus. La description qu’ils font de leur vie quotidienne nous
montre un véritable enfer. Ils voyaient leurs camarades mourir et vivaient l’attente du prochain
assaut dans la peur, conscient de leurs chances réduites d’en réchapper. Ils étaient à la merci des
déluges d’obus et des attaques de gaz. La boue, la terre, les rats, la pluie, le froid, la proximité des
cadavres… accentuent l’horreur dans laquelle ils sont. La mort est leur quotidien. Ainsi la guerre des
tranchées est celle qui incarne la Grande Guerre, celle où les hommes ont été confrontés à une
dureté extrême, celle qui les aurait donc « brutalisés ».
4 – Une guerre totale : les violences subies par les civils :
A mesure que la guerre se prolonge
dans le temps, les civils y sont de plus en plus impliqués : les femmes surtout, qui vont travailler dans
les usines d’armement et dans les champs, où elles remplacent les hommes partis au combat. Les
colonies aussi apportent de nombreux soldats à la France et au Royaume-Uni. Elles fournissent
également de la main d’œuvre dans l’industrie d’armement. A l’arrière, la population manque de
tout et souffre de l’inflation, ils subissent les bombardements, les pénuries d’aliments et de biens de
première nécessité, tout en travaillant dur pour l’effort de guerre. Ceux qui se trouvent dans les
régions occupées, en Belgique ou dans le nord de la France, souffrent de violences perpétrées par les
envahisseurs (travaux forcés, réquisitions, exécution des récalcitrants).
5 – déportation et génocide :
Dans un contexte où l’antisémitisme est grandissant notamment en
Russie et en Pologne, des accusations de collaboration avec l’ennemi et de trahison sont portées
contre les juifs de Russie, entrainant leur déportation de la zone du conflit en 1915. Six cent mille
juifs sont ainsi déplacés.
Le gouvernement des « Jeune-Turcs » fraîchement élu est porté par un nationalisme exacerbé.
Entrés en guerre contre les russes, au côté de l’Allemagne et de l’Autriche, ils profitent du désordre
mondial pour amorcer le génocide arménien, afin de récupérer le territoire d’Asie mineure qu’ils
considèrent comme leur. Le génocide est soigneusement planifié, par un décret du 30 mai 1915, et
organisé. La déportation des arméniens vers Alep, une ville de la Syrie ottomane, se fait soit à pied,