Journée de sensibilisation sur la forêt méditerranéenne, le 16 mars 2009, par le B.E.T. Soldanelle
C’est quoi la forêt ?
Intervention mars 2009 à Vives pour le GRAINE LR dans le cadre des journées : Prévention
incendies
Généralités :
Un écosystème est un ensemble dynamique d’organismes vivants qui interagissent entre eux
et avec leur milieu.
Forêt méditerranéenne : système complexe composé d’une mosaïque tournante de différents
états successionnels. Système non équilibré, adapdans le temps et dans l’espace à diverses
contraintes.
En région méditerranéenne, l’écosystème est modelé par les perturbations. Sources de
variabilité spatiale et de leur hétérogénéité stationnelle.
Région méditerranéenne : climat chaud et sec en été, déficit pluviométrie en été, assez doux
en hiver à basse altitude. Grande irrégularité des précipitations entre les saisons. Pluies
violentes et souvent vent forts.
Lecture paysage :
urbanisation, abandon de cultures, maquis, DFCI, mer, sommets enneigés…
Historique :
Action de l’homme depuis + de 6 000 ans
Avant :
- défrichement pour cultures et pâturage 50% de forêt méditerranéenne en moins,
- pastoralisme,
- exploitation de bois : bois énergie (métallurgie, verre, briques, bois de chauffe), bois
d’œuvre.
Modification des surfaces et de la structure des peuplements : généralisation du taillis de
chênes, plantation de châtaigniers et de liège.
Aujourd’hui :
- Au Nord :
o Augmentation : des loisirs, de la fréquentation touristique, des départs de feux,
o Mitage du littoral,
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o Gestion sylvicole,
o Exode rural avec recolonisation forestière,
o Introduction d’espèces : RTM, florales, croissance rapide,
o Dans les Pyrénées Orientales, abandon de la vigne suite au Phylloxera au
XIXième et plantations massives de liège
- Au sud :
o Surpâturage et exploitation forestière : diminution des surfaces forestières 2 à
4% par ans ;
Conséquences sur la végétation :
Les adaptations (voir terrain)
1. sécheresses et évapotranspiration :
- enracinement profond,
- feuilles coriaces, stomates dans cryptes avec poils, réductions des surfaces foliaires :
enroulement, aiguille, perte d’une partie des feuilles en été (Cistus Salvifolius et C.albidus),
feuilles recouvertes de cires (Cistes de Montpellier, Arbutus unedo),
- Substances allélopathiques (cistes)
- diminue photosynthèse en été (Ceratonia siliqua : Caroubier),
- végétaux ligneux et courts, rameaux chlorophylliens souvent épineux (Calicotome, Ulex
parviflorus)
- poils sur la face infériere des feuilles (Quercus suber, Ciste)
- glandes épidermiques avec des essences volatiles : refroidissement de la surfaces (Cistes),
- adaptations des rythmes de croissance : géophytes et thérophytes (cycle cours et tôt), plantes
succulentes, repos en été, ralentie en hiver (stoppé chez les essences caducs), intense au
printemps.
2. surpâturage
Disparition des espèces caractéristiques et apparition d’espèces herbeuses nitrophiles
ubiquistes puis apparition d’espèces toxiques ou épineuses rejetées par le bétail.
3. introduction d’essences :
- hybridation des résineux : Pin de salzmann, Pin laricio, sapin méditerranéen, existe un
peu aussi chez les feuillus par exemple entre chênes. Ceci provoque parfois la
disparition d’espèces.
- Naturalisation d’espèces : Cèdres, Sapin méditerranéen, frênes à fleur (Cévennes),
arbre de Judée, Platane,
- Plantes envahissantes : robinier, mimosa, ailantes, opuntia, Griffes de sorcière,
Buddleia.
4. au feu
Agit sur la croissance des végétaux, leur survie, la reproduction
A court terme :
- mort des adultes : diminution de la compétition entre les végétaux,
- augmentation de la lumière,
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- Modification des éléments nutritifs du sol : humus riche,
- Modification de la structure
Différentes réponses :
Qui dépendent de l’intensité, de sa fréquence, de son étendue et de la saison (brûlis en hiver,
incendies en été)
Certaines plantes ont besoin du feu pour se reproduire,la d’autres dépérissent si fréquence du
feu est supérieure à la vitesse de croissance ou à la reproduction.
Réaction après le passage du feu :
- stimule une régénération de masse,
- stimule la reproduction : floraison, production massive de graines (cistes),
dissémination, germination,
1. éphémères : cycle de vie inférieure à la fréquence des feux. Ils l’évitent en germant
juste après, cycle rapide : annuelle colonisatrice (Fumana).
2. éphémères habituelles : réalise leur maturité sexuelle, leur reproduction, et meurt en 6
8 mois entre l’hiver et le printemps le risque de feu est quasi nul : exemple les
composées
3. géophytes : active en hiver et au début du printemps. Pérennise gràce àson type de
stockage souterrain. ex : fougères aigles, asphodèles, cyclamen,
4. semenciers obligatoires : détruient par le feu mais avec une banque de graines dans
sol : cistes.
5. espèces sérotinales : surtout le Pin d’Halep. Des graines mures sont conservées dans
les cônes grâces à une cire ou à une anatomie particulières. Elles se libèrent après le
feu.
6. régénération par rejets de souches ou des racines ou des troncs grâce à des bourgeons
de secours. ex : chênes vert, kermès, arbousier
Zonages des fréquences des feux :
- très forte (15-40 ans) sur la frange littorale la forêt diminue au profit des garrigues,
incendies de grandes tailles,
- faible (50-60 ans), dans l’arrière pays : augmentation des friches et des forêts,
- transition (20-60 ans) : ici la diversité des structures est la plus forte.
Sur le littoral : on a parfois un phénomène de matorralisation : Cela correspond à des
écosystèmes dégradés de landes qui peuvent rester bloquées plusieurs siècles suite à des
incendies répétés.
La richesse spécifique diminue, ne reste que les espèces résistantes. ex : Quercus coccifera, et
cistes. Ces espèces sont hautement inflammables et combustibles et augmentent ainsi les
risques de feux.
Inflammabilité : la facilité avec laquelle un végétal s’enflamme
De + à - : pelouses, garrigues, peuplements forestiers matures,
Combustibilité : la façon dont le feu se développe dans la structure (intensité et vitesse de
progression).
De + à - : inverse
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La richesse floristique est maximale dans les 2 à 3 ans après le passage du feu puis diminue
(disparition des annuelles colonisatrices) et se stabilise après 5 ans avec A/D qui varie.
On a une tendance à l’autosuccession i.e au retour à la formation d’origine.
- Dans une vieille forêt, le risque incendie est relativement faible car les sous-strates
sont quasi inexistantes (Exception faite des forêts de chênes lièges qui sont claires.),
- Après un défrichement ou une exploitation trop forte, la végétation des sous strates est
très dense et si elle n’est pas régulièrement entretenue, le risque incendie est très fort.
- Ici les espèces présentes juste après le feu sont : Calycotome, Daphne gnidium,
Asphodèle
Dynamique de la végétation :
Elle dépend de : compétitions inter et intra spécifiques, conditions stationnelles, perturbations
(feux, chablis, activités humaines, insectes…).
Evolution progressive de la végétation vers une maturation qui dépend du climat et du sol : le
climax.
Une série de végétation : les étapes qui conduisent un tapis végétal à l’état de maturité :
climax.
C’est une succession de formations végétales avec parfois des influences ou des blocages
d’ordre stationnel ou anthropique.
- Dynamique progressive quand la végétation se rapproche du climax,
- Dynamique régressive quand elle s’en éloigne,
- Dégradation irréversible : paraclimax : ex : yeuseraie à la place d’une chênaie
pubescente.
Succession végétale primaire : colonisation de rochers.
Succession secondaire : régénération après des pratiques culturales ou le passage du feu.
Différents modèles :
1. phase d’innovation : (court) création d’ouverture, perturbations exogènes, forte
activité microbienne, minéralisation du sol, mycorhisation, régénération sexuée et
végétative, forte dispersion,
2. phase dynamique : (10 ans) croissance des jeunes arbres, mycorhisation, augmentation
de la biomasse, fortes compétitions,
3. phase homéostatique :(1 siècle) arbres dominants, stabilisation des strates,
développement d’espèces forestières indicatrices des vieilles forets, jeunes pousses,
activation du complexe saproxylique,
4. phase de dégradation : 10-100 ans), intense activité de décompositionpar les insectes
et les champignons.
Stratégies fonctionnelles : dépend de l’ombre, des nutriments, des stress, des compétitions
- ligneux tolérants au stress : pionniers, ils n’aiment pas l’ombre et sont peu compétitifs
ex : Pin d’halep,
- pionniers exigeants en nutriments (bord rivières) :ex : Salix, Populus,Betula,
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- compétiteurs dispendieux : croissance élevée quand le milieu est fertile ex : Acer,
Fagus,
- compétiteurs conservatifs : croissance lente mais longue, sur les milieux pauvres en
azote, ex : Laurus, Houx, Viorne tin
La plupart des ligneux sclérophylles méditerranéens sont entre les deux (chênes vert, liège et
Phillyrea).
- Après abandon de la vigne : dynamique expansionniste avec Lavandula stoechas et
Helichrysum sthoechas, le Pin d’Alep et/ou le Cèdre : dissémination forte de type
anémochore, graine légère, peu parasitée, exigence écologique faible,
- Après le passage du feu, croissance d’espèces adaptées au stress : dynamique de
résistance (par rejet des souches) Acacia, Argania, Olea, Pistachia, Quercus,
Ceratonia,
o Dynamique progressive : la strate inférieure diminue et donc le risque
d’incendie diminue aussi,
o Dynamique régressive : phénomène de matorralisation,
- stabilisation : vieilles forêts avec l’apparition d’essences caduques comme le chêne
pubescens, Fagus, Sapin méditerranéen,
Etages de végétation :
Dépend de la pluviométrie, l’altitude, la température annuelle
1. Thermoméditérranéen (0-100m, chaud, sec 17°C an) : végétation climacique :
formation à Olea, Ceratonia, Chamaerops entre embruns salés et l’étage du Pin
d’Alep. Formation qui a disparue des PO mais existe encore en Provence et juste après
la frontière en Espagne. Les Caroubiers ont gelé en 1950,
- on trouve aussi des formations àPistachier lentisque, Calicotome, et Myrte,
- Dans les oueds : Vitex agnus castus,
- les formes dégradées apparaissent avec : des pistachiers, Rhamnus alaternus,
Brachypodium retusum, Trigonelle monspeliace, Asphodelus fistulosus, Euphorbia
spinosa,
- Formation à Quercus suber et ilex en thermo sup,
- Formation à Pinus halepensis en thermoméditerranéen supérieur et mésoméditerranéen
inférieur,
2. Mésoméditerranéen (100- 400 -650m, hiver plus doux, plus humide, été moins
chaud) :
Formation climacique sur sol profond : Chêne pubescens, en mésoméditerranéen inférieur,
avec Pistachia lentiscus et en supérieur avec Acer campestre et Cornus sanguinea (au
Racou présence de chênaies pubescentes avec des lianes méditerranéennes),
- Forêts de chênes vert (formation très plastique) :
o yeuseraie à Arisarum vulgare, Pistachia lentiscus, Myrtus communis, Pinus
halepensis,
o yeuseraie mature à Fragon et Epipactis microphylla, Cephalenthera rubra,C.
longifolia, Viola alba (forêt communale de Banyuls),
o yeuseraie à Viburnum tinus sur calcaire,
o à Buxus sempervirens avec Q. pubescens., Amelanchier et Cytissus sessilifolius
en mésoméditerranéen supérieur,
o à Asplenium onoptens,
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