Filière bois

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Le bois provençal a du mal à trouver des débouchés.
La forêt méditerranéenne, qui cumule les handicaps, ne serait-elle
bonne qu’à brûler? Pourtant la valorisation économique de ses
productions reste d'’ctualité.
La forêt méditerranéenne neserait-elle bonne qu’à brûler? La question plus que
jamais d'actualité après les incendies de l'été et leur caractère répétitif sur une
période de dix à quinze ans, revient sans cesse à l'esprit de ceux qui réfléchissent
à la valorisation de leurs parcelles. Une population forte de 225 000 petits
propriétaires en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, lesquels détiennent en
moyenne de l'ordre d'un hectare de terrain boisé. Une mosaïque au sein de
laquelle ceux qui exploitent 25 ha ne sont que 4000.
Parler de l'économie de la forêt provençale reste un sujet sensible qui mêle
passion et environnement, tentatives et échecs.
« La forêt est un écosystème lié aux sols et au climat. Le niveau de valorisation
dépend de ce dont on dispose » disent les professionnels. Que recouvre donc la
forêt méditerranéenne ? Environ 2,2 millions d'hectares composés de taillis et de
futaies, ce qui est la définition normale. Mais avec en plus, et c'est une
particularité, des formations végétales particulières formées d'arbrisseaux et
d'arbustes, à l'exclusion des arbres.
Là est tout le problème : garrigue et maquis n’offrent aucun intérêt économique
en terme de filière bois. Qui plus est, ils sont à l’origine de contraintes et de
risques dont les conséquences en terme de coûts pénalisent l'idée d'une quête de
rentabilité, au moins dans la frange littorale, soit un million d'hectares. Ce que
résume Christophe Cardonne, responsable de la Scierie des Alpes à Aix-enProvence : « Il n 'y a pas grand chose à tirer des résineux locaux pour la
production de charpentes. Quant au bois de chauffe, le résineux encrasse. Dans
tous les cas, c'est un problème de qualité ».
Tout effort de valorisation est-il vain ? Les associations qui militent en faveur de
la protection de cette forêt qui occupe 40 % du territoire régional, comme le
Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, refusent de baisser les bras.
Des orientations stratégiques ont été arrêtées pour soutenir les initiatives privées,
et des schémas de gestion sylvicole sont en cours d'élaboration. Avec à chaque
fois cette dualité : valoriser lorsque c'est possible les ressources de la forêt, sans
rompre avec la dimension écologique. La forêt est aussi un territoire de vie, un
patrimoine qu'il faut aménager et préserver.
Reste, que la valorisation des ressources forestières est ici une oeuvre de longue
haleine qui peine à trouver un rythme.
Les raisons ne manquent pas: petits propriétaires désintéressés qui n'assurent
même plus leurs parcelles (les assureurs refusent), mauvais bois, concurrence de
la part d'autres productions.
Au bout du compte, la filière régionale peine et ne repose guère que sur 250
entreprises qui en 2001 oont utilisé un total de 550 000 mètres cubes. Soit un
recul de 26 %.
Parmi elles, un poids lourd nommé Tembec. Il s'agit de l’entreprise dont une
usine utilise, pour produire de la pâte à papier, une partie de la ressource
régionale en bois résineux. Les autres marchés, que sont le bois d'œuvre et le
bois de feu, sont eux aussi en baisse.
Seule activité stable et en expansion durant les cinq dernières années : le sciage.
64 scieries fonctionnent dans la région, produisant du bois de charpente à partir
d'espèces nobles que sont le sapin, l'épicéa où le mélèze. Une activité concentrée
dans les départements alpins, lesquels réussissent d'ailleurs ce tour de force
d'exporter une partie de leur production en Italie.
Reste cet ultime constat : les années fastes, la production régionale ne représente
guère que 3 à 4 % de la production nationale.
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