DEFINITION ET PROBLEMATIQUE
Il existe de nombreuses revues sur ce sujet, y compris en France (Cravedi 2007, Savouret 2008,
Monneret 2009). Les PEs appartiennent à différentes familles chimiques (phtalates, bisphénol A,
PCB, polybromés, perfluorés, certains pesticides, parabènes cadmium etc.). Ils sont ubiquitaires
dans l’environnement et on les retrouve de façon permanente dans des produits de consommation
courante (cosmétiques, plastiques, ciments dentaires, emballages, produits d’entretien, électronique,
jouets etc.). Ils peuvent ainsi contaminer les aliments, l’eau des rivières, l’air et le sol.
• L’analogie de structure et d’activité biologique de plusieurs dérivés phénoliques dont le Bis
phénol A (BPA) avec le distilbène a attiré l’attention sur les conséquences retardées
possibles pour la santé de l’exposition in utero de certains PEs (Herbst 1971). Rappelons
que, malgré les premières observations aux USA et avant l’interdiction du distilbène, de
1948 à 1977, environ 200.000 femmes ont été traitées par le distilbène pendant leur
grossesse en France et 160.000 enfants nés de ces grossesses peuvent développer et
transmettre à leur descendance des malformations pouvant conduire à des cancers ou des
malformations de la sphère génitale ; les petits enfants sont également concernés.(Kalfa et al
2011)
• Deux définitions ont été proposées:
1. Un perturbateur endocrinien est un agent exogène qui interfère avec la production, la
libération, le transport, le métabolisme, la liaison, l’action ou l’élimination des ligands
naturels responsables du maintien de l’homéostasie et de la régulation du développement de
l’organisme. Ils peuvent être nocifs ou bénéfiques.(Définition de US-EPA Environmental
Protection Agency avec l’accord de l’industrie)
2. Substance ou mélange exogène modifiant la (les) fonction(s) du système endocrinien et
provoquant ainsi des effets sanitaires nocifs dans un organisme intact, sa descendance, ou
sur des populations. (Définition de l’International Program for Chemical Safety, qui exclut
les effets bénéfiques de certains phyto oestrogènes comme la génistéine et le resveratrol que
nous n’envisagerons pas ici)
Les PEs peuvent perturber les fonctions de plusieurs hormones naturelles en mimant,
inhibant ou amplifiant leurs effets physiologiques. La majorité des PEs ont des activités
estrogéniques démontrées associées ou non à des activités anti-androgéniques, mais pour des
doses in vivo et des concentrations in vitro variables selon les cas, ce qui entraîne des
polémiques conduisant à revoir les règles classiques de la toxicologie. Certains modulent aussi
l’activité des hormones thyroïdiennes. Les PEs agissent en se liant à divers récepteurs
hormonaux ou en modulant l’activité d’enzymes qui participent aux métabolismes d’hormones
ou de xénobiotiques (dont les PEs eux-mêmes).