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En dehors des masses tissulaires, on va donc retrouver chez les métazoaires différents types de liquides en
fonction de leur niveau d'évolution et d'organisation générale. Les présenter tous et les répertorier ne relève pas de la
physiologie. Citons simplement brièvement chez les diploblastiques la mésoglée ou liquide interstitiel et chez les
triploblastiques les liquides sanguins (hémolymphe des invertébrés, sang des vertébrés), cœlomiques, lymphatiques,
céphalo- rachidiens etc.... Nous les regrouperons tous ici sous le terme de liquides extra-tissulaires.
Ce système devient de plus en plus efficace avec la mise au point et l'évolution des systèmes circulatoires.
L'augmentation d'efficacité de l'apport aux cellules va permettre le développement d'organismes pluricellulaires de plus
en plus complexes présentant des masses tissulaires de plus en plus importantes. Le milieu intérieur remplit deux fonctions
essentielles (figure 5):
• - permettre aux cellules de produire leur énergie, c'est à dire de synthétiser l'ATP;
• - assurer des conditions "stables" de vie cellulaire en dépit des fluctuations permanentes des
compositions des milieux intra- et extracellulaires.
Au niveau des masses tissulaires on distinguera un liquide extracellulaire et un liquide intracellulaire (figure 5).
On peut distinguer trois milieux ou compartiments : un milieu ambiant (celui dans lequel vit l'organisme), le
compartiment extracellulaire (celui dans lequel vivent les cellules) et le compartiment intracellulaire (le cytoplasme et tous
les organites intracellulaires séparés du milieu intracellulaire par la membrane cytoplasmique).
Le milieu extracellulaire est le liquide interstitiel lui-même provenant du plasma sanguin (donc du milieu intérieur,
hémolymphe ou sang). La survie des cellules est liée au maintien dans certaines limites de paramètre physico-chimiques
(homéostasie): Température, Glycémie, pH, Salinité…
II - LA THEORIE DE L'EVOLUTION
L'être humain est-il un être profondément différent du reste du monde animal? A-t-il été conçu pour régner en maître absolu
sur les autres espèces? Longtemps, les hommes l'ont cru et un grand nombre d'entre
eux ont toujours cette conviction.
La pensée traditionnelle soutenait d'ailleurs que le monde, avec ses plantes, ses animaux et l'homme, avait été créé en une
seule fois et de façon définitive. La Bible, elle-même, avance que cela se serait passé en six jours, et un théologien irlandais du XV
II
e
siècle a même fait remonter l'événement à l'an 4004 avant
Jésus-Christ. C'est cette
théorie fixiste,
ou créationniste, qui s'est
imposée jusqu'au milieu du XIX
e
siècle et qui continue à être défendue,
aujourd'hui encore, par diverses sectes religieuses et même par
des hommes politiques des États-Unis ou d'ailleurs (voir Reeves, 1986, p. 215).
Cette conception des origines du monde a pourtant basculé avec la théorie avancée, en 1859, par le naturaliste anglais Charles
Darwin. Celui-ci émit en effet l'hypothèse que chaque plante et animal actuellement existant descendrait d'une seule et même forme
de vie, et serait le résultat d'une évolution étalée sur plusieurs milliards
d'années. Quant à l'espèce humaine, avec ses caractéristiques
physi
ques et comportementales, elle ne constituerait, en fin de compte, qu'un des aboutissements de cette évolution (figure 6).
Comment Darwin était-il arrivé à une hypothèse aussi révolu
tionnaire?
Celle-ci s'imposa à lui alors qu'il prenait part à une expédition qui avait pour but de cartographier les côtes de l'Amérique du
Sud. En
1831, Darwin fut engagé à bord du Beagle pour recenser les espèces
végétales et animales rencontrées sur ce continent. Habitué
à la faune
et à la flore de l'Angleterre, il fut ébahi par la diversité des espèces, parfois très proches les unes des autres, qu'il
observa au cours de ce
voyage. Dès lors, il ne lui parut plus possible de croire que le monde
ait été créé avec une collection
d'espèces unique et immuable. On dénombre aujourd'hui plus de 12 millions d'espèces ! Il en conclut que ces espèces
s'étaient vraisemblablement diversifiées à la suite de l'isolement dans lequel certains groupes furent maintenus, soit par
un désert, soit un bras de mer ou une montagne. Ces groupes avaient ainsi été amenés à évoluer, chacun à sa façon.
Cette hypothèse posée, il fallait maintenant expliquer pourquoi l'évolution s'effectuait dans une direction plutôt
que dans une autre et, surtout, découvrir le moteur qui présidait à cette différenciation.
Darwin trouva un début de réponse en lisant un essai sur les sociétés humaines rédigé par un économiste anglais,
Thomas Malthus. Selon celui-ci, la population croît beaucoup plus vite que les ressources alimentaires; en cas de famine ou
de guerre, lorsque la nourriture se raréfie, la concurrence apparaît et, dans la «lutte pour la vie», la sélection va jouer au
profit du plus fort.
Pourquoi ne pas appliquer ce principe aux plantes et animaux?
Par exemple, si les arbres, dans une forêt dense, se privent de leur source d'énergie qu'est la lumière solaire, ils
risquent tous de dépérir. Si, toutefois, certains poussent plus haut que d'autres parce qu'ils ont hérité par hasard d'une
grande taille, ils pourront capter plus de lumière. Cette variation leur permettra ainsi de survivre et de se reproduire de
façon plus efficace, donnant naissance à de nouveaux grands arbres qui forceront peu à peu les plus petits à disparaître.
Pour certaines espèces, c'est la faculté de se développer à l'ombre qui va leur assurer la survie ou pour d'autres
encore, la forme de leurs racines. La nature serait donc amenée à sélectionner ainsi les caractéristiques les plus adaptées
à un milieu donné, en favorisant leur transmission. Elle agirait comme une force sélective préservant les plus aptes aux
dépens des plus faibles.