Quelques Chalcidiens rencontrés sur des branches de Cyprès La Ciotat (Bouches du Rhône, France), juin-août 2011 Il y a derrière la maison un petit tas de petites branches de Cyprès coupées depuis un an. De nombreux Scolytes en émergeaient en rongeant un petit trou rond dans l'écorce, s'envolant après quelques pas rapides, et plusieurs espèces de chalcidiens arpentaient ces branches. Je remercie Antoni Ribes pour son aide dans l'identification des spécimens collectés. 1) Metacolus unifasciatus Forster 1856 (Pteromalidae, Pteromalinae) Mâles et femelles étaient nombreux, présents de début juin jusque début août. La tête et le thorax sont bruns, les yeux rouges, les axilles et le propodeum ont des reflets bleu métallique. Les ailes sont barrées transversalement d'une bande sombre, plus large et plus sombre chez le mâle que chez la femelle (Ph. 1). Fig. 1. Mâle et femelle Metacolus unifasciatus Mâle et femelle marchent sur le bois en l'explorant du bout de leurs antennes, tout en agitant sans cesse, verticalement, leurs ailes maintenues pliées comme au repos. Durant la ponte à travers l'écorce la femelle agite de même ses ailes en permanence (Ph.2) Ph. 2. Ponte d'une femelle Metacolus unifasciatus; ca. 2,5 s; 23.vi.2011 1 Le mâle marche plus rapidement que la femelle. Quand il s'arrête il semble frotter latéralement l'apex de l'abdomen sur le bois. Deux mâles qui se rencontrent se donnent un petit coup de tête puis chacun reprend son exploration d'un pas vif. Un matin un mâle a repéré une zone de l'écorce qu'une femelle est en train de ronger. Il la flaire, chasse d'un coup de tête un petit mâle qui approche, reste sur place en se balançant latéralement. Le trou d'émergence s'agrandit et la tête de la femelle apparaît (Ph. 3). D'autres mâles arrivent et tournent vivement dans la zone, ils seront cinq. Le mâle « inventeur » les poursuit, leur donne juste un coup de tête, ou bien il fonce de travers vers l'importun en lui présentant ses deux ailes déployées à la verticale (Ph. 4). Quand la femelle sort la tête, les rivaux approchent des deux côtés et il agite les 4 ailes. Cela semble encore les impressionner car ils gardent leurs ailes au repos (Ph. 5). L'agitation monte au fur et à mesure de la progression de la femelle vers l'extérieur. Toutes les ailes se dressent et les gastres donnent des coups (Ph. 6 et 7). Quand la femelle émerge c'est la bagarre générale autour d'elle pendant quelques secondes. Le mâle inventeur la saisit tandis que les rivaux font leurs dernières tentatives d'approche (Ph.8 et 9 ), et le paquet dégringole de la bûche. Onze minutes se sont écoulées entre les photos 3 et 9. Ph. 3. Un mâle Metacolus unifascaitus surveille l'émergence d'un femelle 2 Ph. 4. Le mâle inventeur dresse les ailes du côté d'un rival 3 Ph. 5. La femelle sort la tête et mâle inventeur agite ses 4 ailes pour repousser les rivaux des deux côtés 4 Ph. 6. Coups de gastres entre mâles 5 Ph. 7. La femelle est à moitié sortie, les mâles s'affrontent à coups d'ailes et de gastre. 6 Ph. 8 . Le mâle inventeur agrippe la femelle, tout en agitant les 4 ailes 7 Ph. 9. Ultimes tentatives d'approche des rivaux lors de l'accouplement 8 2) Rhaphitelus maculatus Walker 1834 (Pteromalidae, Pteromalinae) Il y avait peu d'individus de cette petite espèce, observés entre juin et début juillet. Le corps est bronze, fortement ponctué, les yeux sont rouges. La veine marginale est épaissie et largement tachée de noir, le stigma est gros et noir lui aussi (Ph. 11). Ces deux zones sombres sont bien visibles de dos, l'insecte se déplaçant lentement. La femelle avance latéralement en zigzags sur une faible largeur, en tâtant l'écorce de ses antennes terminées par une petite pointe. La ponte de l'une d'elle (Ph. 10) a duré près de 5 minutes. Ph. 10. Ponte d'une femelle Rhaphitelus maculatus 9 Ph. 11. Raphitelus maculatus ♀, détails sous bino 10 3) Cerocephala cf eccoptogastri Masi 1921 (Pteromalidae, Cerocephalinae) Je n'ai vu que quelques individus de cette espèce qui fréquentaient plus les fines galeries de Coléoptères que la surface des bûches. D'allure rousse à l'avant et sombre à l'arrière, on remarque une couronne de pointes sur le vertex et un pinceau de poils noirs et drus au tiers de la marge de l'aile antérieure (Ph. 12 et 13). Ph. 12. Cerocephala cf eccoptogastri Ph. 13. Cerocephala cf eccoptogastri ♂ 11 ♀ Deux antennes d'une femelle dépassent d'un trou de Scolyte. Elle reste ansi plus de 20 minutes dans la galerie ou à l'entrée (Ph. 14) , et après plusieurs secondes passées les antennes dehors elle sort complètement et marche rapidement vers un autre trou dans lequel elle reste une dizaine de minutes. Ph. 14. Cerocephala cf eccoptogastri ♀, 20 mn entre les vues 1 et 6 12 Un mâle a visité une dizaine de trous et galeries en une vingtaine de minutes. Il inspecte certains seulement du bout des antennes, même des trous de très faible diamètre (Ph. 15). Dans d'autres il pénètre et reste de quelques secondes (Ph. 16) à une dizaine de minutes pour le plus long séjour observé. Ph. 15. Un mâle Cerocephala cf eccoptogastri inspecte un trou qui semble bien petit pour lui Ph. 16. Le même mâle Cerocephala cf eccoptogastri visite un trou en 4 secondes 13 4) Eurytoma gpe morio (Eurytomidae) Quelques mâles volent de branche en branche, marchant peu sur chacune, mais ils ont peu de signes distinctifs et sont donc difficilement repérables à vue. - Un premier couple (Ph. 17), 12.vii.2011, vers 9h Une femelle marche à pas rapide avec un mâle posé sur son dos. Parfois le couple s'arrête, et le mâle semble donner des coups de tête à la femelle. Très en avant sur le corps de la femelle, il « discute » longuement avec elle à coups d'antennes. Puis il recule et elle s'aplatit sur ses pattes. Finalement la femelle saute sur une autre branche et le couple se sépare. Ph. 17. Eurytoma gpe morio in copula, clichés pris sur environ 4 mn 14 - Un autre couple aperçu le 18.vii.2011 vers 15h (Ph. 18) Ph. 18. Eurytoma gpe morio, 52 s d'un autre accouplement 5) Eupelmus muellneri Ruschka 1921 (Eupelmidae) Les femelles sont assez nombreuses et facilement repérables; je n'ai vu aucun mâle. Avant de pondre, la femelle inspecte la zone en balayant l'écorce du bout de chaque antenne, l'une après l'autre, latéralement. L'inspection est assez longue, et parfois la femelle fait plusieurs tentatives de ponte. Elle retire sa tarière et cherche à préciser la zone exacte en tournant autour de ses antennes flairant l'écorce. Quand la cible est bien localisée, elle avance de quelques pas et introduit sa tarière. Durant la ponte (Ph. 19), qui dure plusieurs minutes, la femelle balaie de temps en temps la zone du bout de ses antennes. Ph. 19. Ponte d'une femelle Eupelmus muellneri 15