Soins de support en oncologie
Soins de support en oncologie
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La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 7 - septembre 2007
soins pour un même patient et le compte-rendu des décisions
des RCP sont indispensables. La plupart du temps, toutes ces
informations sont réunies dans le dossier du patient, qui peut
être spécifi que pour les soins de support ;
le lien avec la ville est également un point commun aux diff é-
rentes équipes, que ce soit avec le médecin traitant ou dans le
cadre de l’hospitalisation à domicile selon ses diverses modalités
de prise en charge ;
le rôle de formation auprès des autres équipes soignantes
de l’établissement ou des structures de soins en relation avec
l’équipe de soins de support semble majeur pour tous les centres
interrogés. L’enseignement postuniversitaire est également
important, surtout auprès des médecins généralistes de ville
ou des spécialistes concernés par la prise en charge des patients
atteints de cancer.
L’Institut de cancérologie de la Loire
Il coordonne les soins de support sur plusieurs départements.
Une équipe mobile de soins de support est mise en place sous
l’appellation de DISSPO, département interdisciplinaire des
soins de support pour le patient en oncologie. Elle réunit des
psycho-oncologues, un algologue, un médecin en soins palliatifs,
une diététicienne, une assistante sociale, un kinésithérapeute,
un ostéopathe et des membres d’associations de bénévoles.
Cette équipe participe au dispositif d’annonce.
L’évaluation des besoins du patient s’eff ectue via des fi ches
de dépistage et des questionnaires sur la douleur ou l’alimen-
tation.
Des réunions sont organisées avec les personnels soignants
dans de multiples services pour discuter des projets de soins
des patients pris en charge par le DISSPO.
Six lits sont identifi és pour les soins palliatifs mais ne sont pas
regroupés géographiquement.
Un hôpital de jour fonctionnant par demi-journée permet
de réévaluer l’état des patients et de mettre en place les diff é-
rentes prises en charge nécessaires ; il est appelé “hôpital de
jour SOS”.
Un compagnonnage à domicile est organisé afi n de poursuivre
les soins de façon optimale dans diff érents domaines.
Les bénévoles de nombreuses associations jouent un rôle
important auprès des patients en leur off rant la possibilité de
bénéfi cier d’un espace de rencontres, d’une bibliothèque avec
des ordinateurs et des fi lms, d’un jardin thérapeutique et d’un
espace pour des soins esthétiques.
L’expérience d’Angers
L’équipe de soins de support rassemble un kinésithérapeute, une
diététicienne, deux psychiatres, un psychologue, un algologue
et deux assistantes sociales.
Un point d’accueil “Douleur” est mis en place dans un local
spécifi que et une infi rmière y est disponible pour réexpliquer,
entre autres, les modalités de prise des morphiniques ; un carnet
de suivi de la douleur permet le lien avec le médecin traitant ;
un guide de prise en charge de la douleur a en outre été édité
et est remis aux patients dès l’annonce du diagnostic.
Une unité d’hospitalisation pour la douleur est en projet en hospi-
talisation conventionnelle ou en hospitalisation de semaine pour
rééquilibrer les traitements antalgiques en cas de besoin.
Quatorze lits de soins palliatifs sont identifi és, avec des cham-
bres individuelles, et un espace pour la famille est également
aménagé.
L’interface avec la ville passe par le CATU. Une infi rmière coor-
dinatrice et un oncologue ou un radiothérapeute sont dispo-
nibles pour répondre aux appels, via un numéro unique, des
médecins généralistes de la ville, mais aussi des pharmacies et
des laboratoires d’analyse.
Un espace parent-enfant propose un soutien aux enfants dont
l’un des parents ou grand-parents est atteint de cancer. Un
mercredi après-midi par mois, un psychiatre, un oncologue
et un radiothérapeute constituent un groupe de 8 à 10 enfants
pour visionner un fi lm explicatif et permettre une discussion
avec les parents, qui se termine par un goûter.
Un service d’aide spécialisée permet un suivi à domicile de
ces enfants, à la demande du parent atteint. L’Association
angevine cancer et enfance (AACE) réunit un pédiatre, deux
psychologues et une secrétaire pour assurer cette aide très
spécialisée.
De plus, un centre d’information et d’échanges (CIE) regroupe
de multiples sources d’aide dans un local entièrement dédié : une
bibliothèque, un site Internet, des conférences-débats tous les
mois, des animations hebdomadaires avec conseils esthétiques,
relaxation, sophrologie, expression par le dessin et la peinture,
des structures d’aide sous forme de groupes de parole ouverts
aux patients et à leurs proches, d’une assistance juridique ou
de l’AACE.
L’équipe mobile de soins de support et de douleur
pour enfants et adolescents à Nantes
Cette équipe a choisi de coordonner les soins entre la ville et
l’hôpital pour des enfants atteints de cancer, avec une attention
particulière portée à l’évaluation de la douleur et au développe-
ment psychomoteur de l’enfant. La relation triangulaire parent-
enfant-soignant est également source de vigilance.
Un oncopédiatre à mi-temps, un cadre de santé à mi-temps,
un psychologue, une infi rmière puéricultrice à mi-temps et
un kinésithérapeute forment cette équipe. Le cadre de santé
assure la coordination dans l’équipe et avec les soignants en ville,
mais aussi avec le patient et sa famille, et le kinésithérapeute
est chargé d’organiser le retour à domicile, d’assurer les liens
avec les centres de rééducation et de proposer des séances de
relaxation ou de massages.
Cette équipe s’est fi xé diff érents objectifs : conseil et soutien
auprès des équipes soignantes, recherche (protocoles et défi -
nition d’outils de travail en soins de support), formation et
coordination entre les divers réseaux de soins.
L’organisation des soins de support dans le réseau
Onco 94
Dans le département du Val-de-Marne (94), une enquête a
été réalisée pour déterminer les diffi cultés rencontrées par