L La IV Journée nationale des soins de support oncologiques s

Soins de support en oncologie
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La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 7 - septembre 2007
La IVe Journée nationale des soins de support oncologiques
C. Vulser-Cristo ni*, F. Scotté**
* Unité d’évaluation et de traitement de la douleur, département d’anesthésie et réanimation,
hôpital européen Georges-Pompidou, Paris.
** Service d’oncologie médicale, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris.
L
a IV
e
Journée nationale de soins de support oncologiques
s’est déroulée à Tours, le 14 mars 2007, et a été l’occasion
d’un point sur la mise en place de ces soins de support
au niveau national. Des expériences locales ont également é
présentées, permettant d’apprécier l’inventivité de chaque centre
dans l’application des directives des groupes de réfl exion.
Les textes fondateurs ont été rappelés, suivis d’enquêtes natio-
nales de mise en place des structures de soins de support, refl é-
tant la réalité du terrain. Diff érentes organisations locales ont
été décrites, ainsi que les particularités et les points communs
des prises en charge en soins de support oncologiques.
SOINS DE SUPPORT ONCOLOGIQUES : LES TEXTES
La défi nition des soins de support oncologiques a été rappelée
dans la circulaire du 22 février 2005 de la Direction de l’hos-
pitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) : il s’agit de
l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux patients tout
au long de la maladie conjointement aux traitements onco-
hématologiques spécifi ques, lorsqu’il y en a.
L’historique des soins de support est repris depuis 2001 :
première réunion de la Fédération nationale des centres de
lutte contre le cancer (FNCLCC) le 5 mars 2001 ;
rédaction dun texte de férence, validé lors de la 4
e
réunion
de la FNCLCC, le 12 décembre 2001 ;
audition à la commission d’orientation Cancer le 14 octobre
2002 ;
publication en juin 2003 d’un texte fondateur par un groupe
national d’experts indépendants des sociétés savantes sur le thème
suivant : “Pour une coordination des soins de support pour les
personnes atteintes de maladies graves : proposition d’orga nisation
dans les établissements de soins publics et privés”. Seize auteurs
y ont travaillé, dont 6 membres de la FNCLCC : I. Krakowski,
F. Boureau, R. Bugat, L. Chassignol, P. Colombat, L. Copel,
D. D’Hérouville, M. Filbet, B. Laurent, N. Memran, J. Meynadier,
G. Parmentier, P. Poulain, P. Saltel, D. Serin, J.P. Wagner ;
intégration et défi nition des soins de support dans le cadre
de la circulaire de la DHOS ;
modi cation de l’intitu du Groupe de exion sur laccom-
pagnement et les soins palliatifs en hématologie et en oncologie
(GRASPHO) en Groupe de réfl exion sur laccompagnement et les
soins de support pour les patients en hématologie et en oncologie
(GRASSPHO) a n d’ingrer les soins de support oncologiques.
Trois niveaux dorganisation de la structure des soins de support
existent :
démarche affi chée et reconnue au sein de l’établissement ou
du bassin de soins ;
regroupement de professionnels impliqués sans réelle struc-
ture mise en place ;
réfl exion sur les projets de développement de ces types de
soins.
Les structures ont des fonctionnements très variables selon
les lieux :
rattachement administratif (services d’anesthésie, d’oncologie
et de soins palliatifs) ;
organisation des réunions de concertation pluridisciplinaire
(RCP) ;
intervenants d’horizons multiples, associés selon les ressources
locales (généralistes, urgentistes, gériatres, etc.).
L’implication des chefs de service et des directions de soins
infi rmiers (DSI) reste indispensable au développement local
d’une telle structure.
La prise de conscience des tutelles (Agence régionale d’hospita-
lisation, régions et établissements) est nécessaire pour mettre en
place ces structures, mais également pour en affi cher le fonction-
nement et coordonner des réseaux régionaux “cancer, douleur
et soins palliatifs”.
Le développement de la formation et de la recherche fait partie
intégrante d’une telle démarche. L’intégration d’un module de
formation en soins de support dans le programme de l’École de
formation européenne en cancer (EFEC) en est l’exemple.
C. Bara, de l’Institut national du cancer (INCa), a retracé les
principales mesures transversales de cette prise en charge
globale :
dispositif d’annonce ;
concertation pluridisciplinaire ;
accès personnalisé aux soins ;
respect des référentiels ;
accès aux soins de support ;
accès aux diff érents traitements et protocoles.
La reconnaissance des soins de support passe par une optimi-
sation de la coordination des diff érents acteurs, de la traçabilité
de leurs activités et de l’évaluation de leur impact auprès des
malades et de leurs proches. Les recommandations en dix points
de l’INCa, intégrées aux référentiels de soins de support, sont
en cours de fi nalisation.
Linformation des patients et de leurs proches mais également des
diff érents professionnels est à la base de la mise en place de telles
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organisations. En e et, la mobilisation de chacun des acteurs doit
se faire dès l’annonce du diagnostic de cancer, et se poursuivre
tout au long de la maladie et/ou de la vie du patient.
Les soins de support regroupent de très nombreuses disciplines :
onco-hématologie, spécialités médico-chirurgicales, prise en
charge de la douleur, psycho-oncologie, assistance sociale,
rééducation fonctionnelle, diététique, soins palliatifs, médecine
générale et réseaux de ville. Seule une réelle coordination des
multiples intervenants est compatible avec un travail d’anti-
cipation personnalisé, permettant ainsi d’assurer la meilleure
qualité de soins au patient et de soutien à l’entourage.
ENQUÊTES RÉALISÉES : DISPOSITIF DANNONCE
ET FONCTIONNEMENT RÉEL
Enquête Cancérologie, prise en charge initiale
du malade
Réalisée en 2005 sur 82 centres, l’enquête “Cancérologie, prise
en charge initiale du malade” (CPRIM) s’est attachée à décrire
et à défi nir les conditions de l’annonce du diagnostic de cancer
en France. Sur 8 800 autoquestionnaires remis aux patients,
1 556 ont é renvoyés et analysés par Ipsos San. Chaque patient
avait à répondre à une centaine de questions.
Seuls 18 des 58 sites pilotes légués par l’INCa et la Ligue contre
le cancer ont participé à cette enquête. La faible participation
de ces sites dotés de moyens supplémentaires pour la mise en
place du dispositif d’annonce a rendu plus objective la réalité
de l’annonce de cancer faite aux patients.
Le diagnostic a été annoncé à 97 % par des médecins non onco-
logues.
La durée de la première consultation a été jugée suffi sante par
92 % des patients.
Les deux tiers des patients ont attribué une note de 8 sur 10 au
contenu de la première consultation, 8 patients sur 10 estiment
que cet entretien leur a permis d’avoir une connaissance précise
de leur maladie et 84 % ont reçu des informations sur la gravité
de leur pathologie.
Neuf patients sur 10 ont pu poser les questions souhaitées.
Quatre-vingt-quatorze pour cent des patients sont satisfaits
des informations reçues (62 % très satisfaits). Soixante-quatre
pour cent des patients estiment avoir bénéfi cié d’une écoute
satisfaisante lors de la première consultation.
Cinquante pour cent des patients nauraient pas souhaité parti-
ciper à la décision thérapeutique.
La mémorisation des informations a été diffi cile pour 45 %
des patients, et 20 % ont rapporune diffi culté de concen-
tration.
Les patients décrivent diff érentes causes au manque d’infor-
mation :
soit un manque de documents écrits, à relire au calme dans
un second temps ;
soit un manque de temps lors de la rencontre avec le médecin
annonceur” ;
soit l’utilisation d’un discours jugé trop technique par le
patient (15 %) ;
soit enfi n la diffi culté pour le patient de s’inscrire dans un
véritable dialogue.
Il est important de signaler que, bien souvent, le livret d’accueil
de l’établissement ou les notices d’information ne sont donnés
aux patients que lors d’une hospitalisation.
Parmi les sujets abordés lors de la prise en charge initiale, en
dehors des données médicales, seuls cinq items sur les treize
proposés sont évoqués. La sexualité, les aides nancières éven-
tuelles ou les séquelles à long terme sont les thèmes les moins
abordés lors de la consultation initiale.
Dans 70 % des cas, les patients sont accompagnés d’un proche,
ce qui semble apporter une aide réelle pour la quasi-tota-
lité des sujets (94 %). Dans environ la moitié des situations,
il avait été recommandé au patient de venir accompagné par
un proche.
Lors de la première consultation, un courrier est adressé au
médecin traitant ; 70 % des patients souhaitent que celui-ci soit
dicté en leur présence et de manière compréhensible.
Certains centres proposent d’enregistrer sur cassette audio len-
semble de la consultation ; plus de la moitié des patients n’y sont
pas favorables. Mais s’ils ont cette cassette à leur disposition,
ils voudraient la réécouter avec quelqu’un de leur entourage
dans deux tiers des cas.
La mise en place d’une consultation infi rmière lors du dispo-
sitif d’annonce est opérationnelle dans 34 % des centres où le
dispositif d’annonce est élaboet dans 28 % si celui-ci nest
pas en place. Pour près de 80 % des patients, cette consultation
infi rmière serait une aide certaine à cette prise en charge initiale.
De même, près de 70 % des patients souhaiteraient l’accès à
une consultation de prise en charge psychologique et/ou à un
service social.
La nécessid’obtenir un deuxième avis médical se fait ressentir
pour 60 % des patients.
Mais cela naff ecte en rien la confi ance des patients dans l’éta-
blissement où ils vont être traités (95 % de satisfaits).
En conclusion de cette enquête, si lon demande aux patients de
noter de 0 à 10 l’aide qu’ils ont pu recevoir lors de la première
consultation, ils la cotent à 8,5/10, 12 % seulement mettant une
note inférieure à 6/10.
Mise en place des soins de support en oncologie
P. Poulain expose les résultats préliminaires d’une enqte
réalisée auprès de 20 centres de traitement du cancer. Dix-
neuf centres ont répondu, ce qui a permis de faire état des
diff érents stades de fonctionnement des soins de support en
oncologie.
Il s’agit soit de départements, soit de fédérations d’unités. Les
diff érents professionnels paramédicaux y jouent un rôle très
important. Ces soins de support réunissent des intervenants
de multiples horizons : oncologues, infirmières, mais aussi
kinésithérapeutes, assistantes sociales, diététiciennes, psycho-
oncologues, algologues et même coiff eurs !
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Les structures off rent jusqu’à 43 lits conventionnels ou lits
d’hospi talisation de jour ou de semaine. En général, la moyenne
est de 6 lits gérés par l’un des membres de la structure de soins
de support.
Tous les centres sont en relation avec un centre de coordination
de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), 16 des 19 éta-
blissements sont en relation avec un comité de lutte contre
la douleur (CLUD) et 12 sur 19 avec un comité de liaison en
alimentation et nutrition (CLAN).
Les RCP s’organisent dans un centre sur deux ; il existe de telles
réunions dédiées aux soins palliatifs dans sept des centres inter-
rogés. Il est noté que les intervenants en soins de support sont
rarement conviés d’emblée à participer aux réunions pluridis-
ciplinaires strictement oncologiques.
Le dispositif d’annonce est souvent géré par la structure de soins
de support (dans 15 des 19 centres).
Huit des centres élaborent des protocoles de recherche dans
des domaines très variés : soins infi rmiers, diététique, relations
humaines, mais aussi thérapeutiques (médicamenteuses ou
non)…
Cinq centres sur 19 participent à des congrès, mais 16 jouent
un rôle d’enseignement auprès des instituts de formation
infi rmière, de la formation médicale continue, des ensei-
gnements postuniversitaires, des diplômes universitaires,
du diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC)
Douleur et soins palliatifs, à l’école de formation européenne
en cancer, etc.
Deux des structures bénéfi cient d’un poste d’interne et douze
accueillent des stagiaires.
P. Poulain s’est interrogé sur les liens entre ces diff érentes struc-
tures ; pour cela, il s’est référé à la défi nition même des soins de
support en oncologie ou supportive care en anglais, soit : l’en-
semble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades
tout au long de la maladie conjointement aux traitements onco-
hématologiques spécifi ques, lorsqu’il y en a.
“Lensemble des soinsimpliquant la globalité de la personne
atteinte de cancer, et la totalité de ses proches, il est important
de recenser tous les partenaires disponibles, mais aussi tous
les besoins pour chaque patient. Les soins de support repré-
sentent donc un gros travail de coordination de diff érents
partenaires pour un même patient.
“Les soinsfont appel à une démarche participative étendue
aux divers professionnels, à une nouvelle approche infi rmière
ainsi qu’à l’élaboration d’un langage commun aux multiples
intervenants.
“Les soutiens”
nécessaires à un même patient justifi ent
l’inter disciplinarité pour leur coordination optimale.
“Nécessaires aux personnes malades
Ces actions s’inscrivent dans un cadre qui nest ni superfl u ni
facultatif. Il est donc utile d’en intégrer la démarche dans un
cahier des charges pour les diff érents référents concernés.
Tout au long de la maladie
Il s’agit alors dassurer à ces soins une continuité dans le temps et
dans l’espace, au sein d’un même territoire de san. La cohésion
des partenaires passe par un guichet et un numéro de léphone
uniques afi n de fl uidifi er au maximum la communication.
“Conjointement”
La transversalité de la démarche est primordiale et la réunion
des partenaires impliqués doit être favorisée. Il ne s’agit donc
pas d’une spécialité nouvelle.
Traitements onco-hématologiques spécifi ques
Il est bien question de traiter la maladie mais surtout le malade, et
tous les partenaires médicaux (spécialistes médicaux, chirurgiens,
oncologues, radiothérapeutes, etc.) doivent être impliqués.
“Lorsqu’il y en a
Les soins de support sont à mettre en place d’emblée, quels que
soient le pronostic et le degré d’évolution.
Au total, les soins de support en oncologie relèvent plus d’une
nouvelle démarche soignante, impliquant une participation de
diff érents services à coordonner. On peut s’interroger quant à
la mise en œuvre d’une telle approche du malade dans dautres
pathologies chroniques.
LES DIFFÉRENTES ORGANISATIONS
Cinq équipes diff érentes exposent leur mode de fonctionne-
ment : l’Institut de cancérologie de la Loire, le centre d’appels
téléphoniques d’urgences (CATU) d’Angers, une équipe mobile
pour les enfants et adolescents à Nantes, le réseau Onco 94, et
la coordination des Hautes-Pyrénées.
Lexpérience décrite par chaque équipe révèle un certain nombre
de points communs, mais également des spéci cités en fonc-
tion des ressources locales, tant en moyens logistiques qu’en
personnel soignant.
Pour toutes les équipes, on retrouve, en accord avec la régle-
mentation, les éléments suivants :
un secrétariat unique avec un numéro de téléphone unique,
que ce soit au sein d’un établissement ou pour un département
tout entier. Cela semble fondamental pour une coordination
optimale et pour un lien entre les patients et les diff érentes
possibilités de soutien qui leur sont proposées ;
une RCP hebdomadaire. Les participants à ces RCP varient
en fonction des disponibilités et des ressources soignantes
locales ;
une organisation qui privilégie l’interdisciplinarité permet
une coordination auprès du patient, indispensable au concept
même de soins de support. encore, les équipes de coordi-
nation sont fonction des personnels impliqués, mais peuvent
varier dans leur composition ;
en raison de cette interdisciplinarité, la traçabilité des inter-
ventions de chacun des participants mais aussi des projets de
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soins pour un même patient et le compte-rendu des décisions
des RCP sont indispensables. La plupart du temps, toutes ces
informations sont réunies dans le dossier du patient, qui peut
être spécifi que pour les soins de support ;
le lien avec la ville est également un point commun aux diff é-
rentes équipes, que ce soit avec le médecin traitant ou dans le
cadre de l’hospitalisation à domicile selon ses diverses modalités
de prise en charge ;
le rôle de formation auprès des autres équipes soignantes
de l’établissement ou des structures de soins en relation avec
l’équipe de soins de support semble majeur pour tous les centres
interrogés. Lenseignement postuniversitaire est également
important, surtout auprès des médecins généralistes de ville
ou des spécialistes concernés par la prise en charge des patients
atteints de cancer.
L’Institut de cancérologie de la Loire
Il coordonne les soins de support sur plusieurs départements.
Une équipe mobile de soins de support est mise en place sous
l’appellation de DISSPO, département interdisciplinaire des
soins de support pour le patient en oncologie. Elle réunit des
psycho-oncologues, un algologue, un médecin en soins palliatifs,
une diététicienne, une assistante sociale, un kinésithérapeute,
un ostéopathe et des membres d’associations de bénévoles.
Cette équipe participe au dispositif d’annonce.
Lévaluation des besoins du patient seff ectue via des ches
de dépistage et des questionnaires sur la douleur ou l’alimen-
tation.
Des unions sont organies avec les personnels soignants
dans de multiples services pour discuter des projets de soins
des patients pris en charge par le DISSPO.
Six lits sont identifi és pour les soins palliatifs mais ne sont pas
regroupés géographiquement.
Un hôpital de jour fonctionnant par demi-journée permet
de réévaluer l’état des patients et de mettre en place les diff é-
rentes prises en charge nécessaires ; il est appelé “hôpital de
jour SOS”.
Un compagnonnage à domicile est organisé afi n de poursuivre
les soins de façon optimale dans diff érents domaines.
Les bénévoles de nombreuses associations jouent un rôle
important auprès des patients en leur off rant la possibilité de
bénéfi cier d’un espace de rencontres, d’une bibliothèque avec
des ordinateurs et des fi lms, d’un jardin thérapeutique et d’un
espace pour des soins esthétiques.
Lexpérience d’Angers
Léquipe de soins de support rassemble un kinésitrapeute, une
diététicienne, deux psychiatres, un psychologue, un algologue
et deux assistantes sociales.
Un point d’accueil “Douleur” est mis en place dans un local
spécifi que et une infi rmière y est disponible pour réexpliquer,
entre autres, les modalités de prise des morphiniques ; un carnet
de suivi de la douleur permet le lien avec le médecin traitant ;
un guide de prise en charge de la douleur a en outre été édité
et est remis aux patients dès l’annonce du diagnostic.
Une uni d’hospitalisation pour la douleur est en projet en hospi-
talisation conventionnelle ou en hospitalisation de semaine pour
rééquilibrer les traitements antalgiques en cas de besoin.
Quatorze lits de soins palliatifs sont identifi és, avec des cham-
bres individuelles, et un espace pour la famille est également
aménagé.
L’interface avec la ville passe par le CATU. Une infi rmière coor-
dinatrice et un oncologue ou un radiothérapeute sont dispo-
nibles pour répondre aux appels, via un numéro unique, des
médecins généralistes de la ville, mais aussi des pharmacies et
des laboratoires d’analyse.
Un espace parent-enfant propose un soutien aux enfants dont
l’un des parents ou grand-parents est atteint de cancer. Un
mercredi après-midi par mois, un psychiatre, un oncologue
et un radiothérapeute constituent un groupe de 8 à 10 enfants
pour visionner un fi lm explicatif et permettre une discussion
avec les parents, qui se termine par un goûter.
Un service d’aide spécialisée permet un suivi à domicile de
ces enfants, à la demande du parent atteint. LAssociation
angevine cancer et enfance (AACE) réunit un pédiatre, deux
psychologues et une sectaire pour assurer cette aide très
spécialie.
De plus, un centre dinformation et d’échanges (CIE) regroupe
de multiples sources d’aide dans un local entièrement dédié : une
bibliothèque, un site Internet, des conférences-débats tous les
mois, des animations hebdomadaires avec conseils esthétiques,
relaxation, sophrologie, expression par le dessin et la peinture,
des structures d’aide sous forme de groupes de parole ouverts
aux patients et à leurs proches, d’une assistance juridique ou
de l’AACE.
Léquipe mobile de soins de support et de douleur
pour enfants et adolescents à Nantes
Cette équipe a choisi de coordonner les soins entre la ville et
l’hôpital pour des enfants atteints de cancer, avec une attention
particulière portée à l’évaluation de la douleur et au développe-
ment psychomoteur de lenfant. La relation triangulaire parent-
enfant-soignant est également source de vigilance.
Un oncopédiatre à mi-temps, un cadre de santé à mi-temps,
un psychologue, une infi rmière puéricultrice à mi-temps et
un kinésithérapeute forment cette équipe. Le cadre de santé
assure la coordination dans léquipe et avec les soignants en ville,
mais aussi avec le patient et sa famille, et le kinésithérapeute
est chargé d’organiser le retour à domicile, d’assurer les liens
avec les centres de rééducation et de proposer des séances de
relaxation ou de massages.
Cette équipe s’est diff érents objectifs : conseil et soutien
auprès des équipes soignantes, recherche (protocoles et défi -
nition d’outils de travail en soins de support), formation et
coordination entre les divers réseaux de soins.
Lorganisation des soins de support dans le réseau
Onco 94
Dans le département du Val-de-Marne (94), une enquête a
été alisée pour terminer les di culs rencontrées par
Soins de support en oncologie
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▶▶▶
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les médecins généralistes de ville lors du suivi des patients
atteints de cancer. Les éléments les plus fréquemment retrouvés
sont : l’isolement du médecin de ville, le temps cessaire aux
consultations de ce type, le contrôle de la douleur et des divers
symptômes, l’accompagnement de fi n de vie, le manque d’in-
formations sur les protocoles de chimiothérapie en cours et
sur leurs e ets indésirables, la diffi cul à joindre les réfé-
rents oncologiques, les urgences dicales secondaires aux
traitements.
Face à ces diffi cultés sest organisée une équipe mobile de soins
palliatifs et de soins de support auprès des médecins néralistes
et des équipes d’hospitalisation à domicile.
La prise en charge peut se faire à la demande du patient lui-
même, d’une infi rmière libérale, d’un médecin traitant, d’un
centre de cancérologie sur une problématique identifi ée.
Le fax d’identi cation des besoins initie la rédaction d’un dossier
patient ainsi que la nition des diff érentes problématiques qu’il
rencontre. Une réunion de l’équipe mobile décide de l’inclusion
ou non du patient. Il est alors défi ni un référent infi rmier pour
chaque dossier.
Les problèmes sont hiérarchisés en P 1, 2, 3, selon qu’ils sont
à traiter : 1, dans la journée ; 2, dans la semaine et 3, à une date
xée ultérieurement.
Cette équipe mobile travaille aussi à concrétiser des outils d’aide
à la décision pour les soins de support, à obtenir des rogations
tarifaires ou des rémunérations spécifi ques, pour les psycho-
logues par exemple. Des recommandations sont rassemblées
dans des guides pratiques et colligées sur un site Internet :
http://www.onco94.org.
Des soirées de formation thématiques sont organies pour
des infi rmières libérales, des assistantes sociales, des diététi-
ciennes ou des psychologues. Des cas cliniques concrets sont
aussi discutés lors de ces soirées, dans des groupes réunissant
des médecins généralistes et des infi rmières libérales.
Le réseau de santé des Hautes-Pyrénées
Ce réseau de sanet de proximité concerne un bassin de soins
de 225 000 habitants répartis dans quatre départements. Une
coordination médico-sociale s’organise grâce à un numéro de
léphone unique et rassemble ainsi cinq équipes mobiles mixtes
hospitalières ou libérales en liaison avec les réseaux régionaux
de cancérologie, de douleur et de soins palliatifs.
Des consultations de “télémédecine” sont mises en place pour
couvrir un territoire le plus large possible. Ces consultations
sont validées par des signatures électroniques sur Internet.
Tous les acteurs libéraux sont sollicis pour participer à
cette prise en charge pluridisciplinaire afi n de promouvoir au
maximum le maintien à domicile des patients.
Des groupements de coopération sanitaire authentifi és par
l’agence régionale d’hospitalisation cherchent à faciliter en onco-
logie, mais aussi dans d’autres domaines, ce maintien à domicile
des patients ; l’aide à apporter pour les handicaps est une voie à
développer, de même que le travail auprès des personnes âgées
avec les gériatres.
PRATIQUES DES SOINS DE SUPPORT
Programme personnalisé de soins
Le programme personnalisé de soins (PPS) est à remplir devant
le patient et, si possible, dès la consultation d’annonce. Il pourra
être complété ou modifi é ultérieurement.
Ce programme comporte :
les bilans prévus ;
les propositions thérapeutiques ;
les références de l’équipe soignante ;
les informations destinées au médecin traitant, celles échan-
gées entre le médecin traitant et le patient ainsi qu’entre le
médecin traitant et les correspondants ;
les documentations sur la maladie ou sur les traitements en
cours.
Au travers de cet outil, qui doit être ergonomique, pratique,
le patient doit retrouver son planning de soins, les stratégies
thérapeutiques envisagées.
Ce dossier facilite ainsi l’archivage par voie informatique, mais
aussi les travaux de recherche à visée scientifi que.
Prise en charge des eff ets indésirables
des traitements onco-hématologiques
Nausées et vomissements
Il faut considérer isolément les nausées-vomissements précoces,
qui ne se traitent pas de la même manière que les autres. Les
sétrons sont effi caces si les signes apparaissent précocement,
alors que, à 8 jours, lorsque lon observe un eff et rebond, l’apré-
pitant et la dexaméthasone sont plus justifi és. Ces eff ets indé-
sirables sont souvent plus pénibles pour les patients lorsqu’ils
surviennent après la sortie de l’hôpital, et ils sont source pour
eux d’une dégradation tant émotionnelle que sociale.
Neutropénie
Sa prise en charge est maintenant bien codifi ée et l’utilisation
des thérapeutiques stimulantes est régie par les recommanda-
tions de l’ASCO.
Anémie
aussi, des recommandations ont été émises pour l’emploi
d’érythropoïétine (EPO), ou sur la nécessité de transfusion
(Recommandations EORTC 2007) : une injection hebdomadaire
d’EPO est recommandée si l’hémoglobine est comprise entre
9 et 11 g/dl, pour atteindre un maximum de 12 à 13 g/dl.
Si l’hémoglobine est inférieure à 9 g/dl, il est préférable de trans-
fuser en premier lieu avant d’initier le traitement par EPO.
Il faut également prendre en compte le risque de toxicité par
thromboembolie avec l’EPO.
Une étude de Henke et al. montre un eff et négatif de l’EPO sur
la survie globale dans les cancers ORL.
Dans l’étude BEST, dans les cancers du sein, si l’hémoglobine
est supérieure à 12 g/dl, la survie à un an est de 70 % pour les
patientes sous EPO et de 76 % dans le groupe contrôle.
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