I
l y a 10 ans, c’était une nouvelle
mode. Aujourd’hui, c’est la norma-
lité: on dirait que tout le monde se
promène avec sa petite bouteille
transparente à la main. Nous nous
sommes habitués à payer l’eau... assez
cher merci. «Leau embouteillée est un
produit de luxe, croit Martine Ouellet,
de la coalition Eau Secours! Elle coûte
au moins 1 000 fois plus cher que celle
du robinet et, pourtant, sa qualité est
équivalente.» Qualité sanitaire, on s’en-
tend, parce qu’à certains endroits,
l’odeur de soufre ou le goût de chlore en
répugnent plus d’un.
Si l’eau embouteillée est chère, c’est
parce qu’on paye le service. «Ce qui coûte
cher à un producteur, ce n’est pas l’eau,
c’est l’usine d’embouteillage, les camions-
citernes, les bouteilles, les étiquettes, les
bouchons, les frais de distribution et de
transport, la main-d’œuvre, etc.», résume
Daniel Colpron, de l’Association des
embouteilleurs d’eau du Québec.
Les petits formats sont les moins bon
marché, à cause de leurs coûts de produc-
tion et de commercialisation élevés. Celui
de 330 ml se détaille entre 1 et 1,50 $, le
même prix que les formats de 500 ml à
1,5 L et que les 4 L de plusieurs marques.
La caisse de 24 petites bouteilles s’avère
toutefois économique (environ 25 ¢ les
500 ml). Le bouchon «sport» hausse géné-
ralement le prix de quelques sous, mais
c’est le «bouchon-poignée» d’Evian
Nomad qui remporte la palme: la bouteille
de 750 ml se vend plus de 2,50 $!
Alors, que faire devant l’étalage sur-
chargé du dépanneur ou du supermarché?
Comme les embouteilleurs rivalisent
d’imagination pour vanter les mérites de
leurs précieux liquides, le prix n’est plus
tout à fait le seul critère à considérer. Voici
comment départager le vrai de l’exagéré,
et l’exagéré du faux.
8www.pv.qc.ca
EN COUVERTURE
GUIDE D’ACHAT
Eau embouteillée
UN P’TIT VERRE D’EAU D’ICEBERG, ÇA VOUS DIRAIT? SINON, ON PEUT VOUS
SERVIR DE L’EAU ARTÉSIENNE OU OZONISÉE. À MOINS QUE VOUS PRÉFÉRIEZ
L’H
2
O LA MOINS CHÈRE SUR LE MARCHÉ?
par Stéphanie Côté, nutritionniste
Photos: Réjean Poudrette
Entre deux eaux
2L’eau minérale facilite-t-elle
vraiment la digestion?
On consomme l’eau minérale pour son goût particulier et pour
son pétillant. Peut-être aussi pour ses bienfaits sur la digestion:
«bicarbonée» et «facilite la digestion» sont deux mentions accep-
tables si l’eau contient plus de 600 ppm de bicarbonates (H
2
CO
3
).
C’est notamment le cas de Apollinaris, Lete et Vichy Célestins.
Pendant un repas, on avale des aliments, des liquides et de
l’air. L’estomac se distend, d’où les lourdeurs parfois ressenties
quand on sort de table. C’est ici que les bicarbonates entrent en
jeu: ils se combinent avec l’acide chlorhydrique pour former du
CO
2
, ce qui entraîne les bruit qu’on sait... et le retour à un certain
confort. Ils peuvent aussi apaiser les brûlures d’estomac grâce à
leur pouvoir tampon sur l’acide. En très grande quantité, ils peu-
vent toutefois causer des gaz et des ballonnements, mais selon
André Gougoux, du Département de physiologie de l’Université
de Montréal, les eaux minérales n’en renferment pas assez pour
cela. Par contre, les bicarbonates de l’eau (comme ceux des bois-
sons gazeuses) pourraient augmenter les reflux gastriques chez les
gens prédisposés.
4De l’eau minérale
pour un beau teint?
Si l’étiquette de l’eau Vichy Célestins dit vrai, ce
produit devrait avoir un quelconque effet sur «l’éclat
du teint». Bien sûr, boire contribue à éviter la déshy-
dratation, qui assècherait la peau. Il ne faut toutefois
pas s’attendre à ce qu’un verre d’eau fasse des
miracles: «L’eau ne change rien au teint et à l’éclat de
la peau. Minérale ou pas, ça n’a rien à voir», tranche
le D
r
Pierre Ricard, dermatologue et président de
l’Association des dermatologistes du Québec. Par
ailleurs, le D
r
Ricard fait remarquer que la compagnie
Vichy ne vend pas seulement de l’eau; elle gère des
spas, vend des crèmes pour la peau et réalise elle-
même les études qui font l’éloge de l’eau minérale
Vichy Célestins!
L’eau minérale
Protégez-Vous Août 2004 9
1L’eau minérale, en trop grande
quantité, peut-elle causer des
problèmes de santé?
Il n’y a pas de contre-indication pour la plupart des gens,
mais si le médecin vous a prescrit un régime à faible teneur en
certains minéraux (comme le sodium), continuez de lire les éti-
quettes! L’eau minérale est déconseillée aux nourrissons parce
qu’elle est souvent gazéifiée et parce qu’elle contient trop de
minéraux pour leur système rénal immature. Une exception:
sur recommandation du pédiatre, certaines eaux minérales
peuvent aider à la réhydratation en période de diarrhée.
3Quelle eau minérale garde son
pétillant le plus longtemps?
Avis aux amateurs de bulles: les bouteilles en
verre les conservent mieux que les versions en plas-
tique, car elles sont plus étanches. Et comme certains
minéraux retiennent le gaz carbonique, les eaux for-
tement minéralisées pétillent plus longtemps que les
autres.
La teneur totale en matières dissoutes est généralement supérieure à 500 parties par million (ou ppm, mesure qui équivaut à des
mg/L) et peut même excéder 3 000 ppm. Si la composition varie d’une marque à l’autre, c’est qu’elle reflète celle du sol où l’eau circule.
L’eau minérale renferme, entre autres, du calcium, du magnésium et du potassium, mais plusieurs aliments en sont des sources beau-
coup plus concentrées.
Naturellement potable, l’eau qui provient d’une source souterraine n’a subi aucun traitement modifiant sa composition
chimique d’origine. Selon le Règlement sur les eaux embouteillées du Québec, sa concentration en sels minéraux n’excède
pas 1 000 ppm, mais en pratique, elle demeure le plus souvent sous la barre des 500 ppm. La teneur maximale en chacun
des éléments est aussi réglementée: si un seul élément dépasse le maximum prévu, l’eau sera considérée comme «minérale»
(voyez page 9). De toute façon, à plus de 500 ppm, le produit commencerait à avoir un goût perceptible par la plupart des
gens, contrairement à l’eau de source typique, qui est insipide.
Lorsqu’on présente l’eau comme étant «embouteillée à la source», c’est que l’usine est située sur place, plutôt qu’en ville.
Donc, nul besoin de long voyage en camion-citerne. Bien que l’hygiène soit au cœur des préoccupations, ce second proces-
sus «augmente la manipulation et le délai avant l’embouteillage, ce qui peut déplaire aux puristes», dit Daniel Colpron, de
l’Association des embouteilleurs d’eau du Québec.
10 www.pv.qc.ca
3Eau artésienne, eau de pluie, eau de glacier:
mieux que l’eau de source?
Non. Ces appellations sont même illégales! N’empêche, on en
trouve plusieurs sur le marché. Voici deux cas:
• L’eau de glacier Ice Age ne contient presque pas de sels
minéraux, car elle est embouteillée au point de fonte, sans
avoir cheminé dans le sol. Comme l’eau traitée déminéralisée
(Aquafina, par exemple), elle ne présente pas de réels avan-
tages pour la santé, mis à part le fait d’être sans sodium
(comme plusieurs autres types d’eau d’ailleurs). Pourtant, son
fabricant ne tarit pas d’éloges à son égard, affirmant d’une
part qu’elle est «de qualité» (toutes les eaux embouteillées le
sont, puisqu’elles respectent des normes sévères) et, d’autre
part, qu’elle a remporté le «2003 Gold Taste Award» de
l’American Tasting Institute. Cet organisme étasunien, qui
s’appelle maintenant l’American Culinary Institute, est com-
posé d’un groupe de chefs cuisiniers qui jugent annuellement des milliers
de produits alimentaires offerts sur leur territoire. Avec ou sans médaille
d’or, Ice Age ne devrait pas être vendue ici, car le Centre québécois d’ins-
pection des aliments et de santé animale (CQIASA) n’en connaissait pas
l’existence: «Si cette eau n’est pas connue du CQIASA, alors elle est certai-
nement distribuée illégalement au Québec», dit Michel Lavallée, du
MAPAQ.
• L’eau artésienne Fiji «provient de l’eau de pluie s’infiltrant
dans les aquifères sous les massifs volcaniques et les forêts tropi-
cales humides». Un aquifère est une nappe d’eau souterraine.
Une source aussi. La forêt tropicale vend sans doute mieux que
la forêt boréale… Sur son site web, Fiji affirme que la silice
(SiO2) que contient le produit est «essentielle pour une bonne
santé»; il s’agit pourtant d’un des minéraux les plus communs
de l’eau. Sa présence dans les bouteilles Fiji ne relève donc pas
de l’exploit. Le fabricant lui confère des propriétés salvatrices,
pourtant, il s’agit d’un oligo-élément très peu étudié, pour
lequel aucune recommandation officielle n’est formulée.
1Vaut-il mieux choisir une eau qui
contient beaucoup de minéraux?
Les minéraux que contient
l’eau de source aident très peu
à atteindre les apports nutri-
tionnels recommandés. Toutefois, ils contribuent au goût et
à la perception en bouche de l’eau, et ce sont davantage ces
critères qui devraient orienter les choix. Toutefois, dans le
cas d’un régime à faible teneur en sodium, Santé Canada
recommande de s’en tenir aux eaux dont la teneur en
sodium et en potassium est inférieure à 50 mg/L (ou ppm).
Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de
l’Alimentation du Québec (MAPAQ) conseille, quant à lui,
un maximum de 20 mg/L (la différence n’est pas significa-
tive). La plupart des eaux embouteillées qui satisfont à ces
critères affichent la mention «sans sodium». Même une eau
minérale peut être «sans sodium», car certaines ont une très
faible teneur en sodium et en potassium, tout en renfer-
mant beaucoup d’autres minéraux.
L’eau de source
8 verres d’eau par jour?
C
ela correspond à peu près à la quantité de liquide qu’un adulte en
santé perd en moyenne chaque jour sous forme d’urine et de
transpiration, soit de 1,5 à 2 litres. «De toute façon, si on buvait
moins que cela, on aurait soif», note André Gougoux, professeur titulaire
au Département de physiologie de l’Université de Montréal. Bien sûr, l’eau
est le meilleur liquide pour remplacer ces pertes, car elle ne contient
aucune calorie. Mais le jus, le lait et la soupe, ça compte aussi! Il n’est
donc pas nécessaire de se forcer à boire systématiquement huit verres
d’eau chaque jour. Bien sûr, une canicule ou une activité intense peut faci-
lement doubler les besoins en hydratation, et donc en eau.
GUIDE D’ACHAT
Eau embouteillée
2Une eau «ozonisée» est-elle
plus pure qu’une autre?
Ce traitement vise à détruire
les bactéries et les matières orga-
niques non désirables. Mais puisque l’eau est potable à la
source, il s’agit en quelque sorte d’une assurance supplé-
mentaire contre la contamination qui aurait pu avoir lieu
lors du transport. L’ozone (O3) est ajouté à l’eau, mais n’y
reste pas, car c’est un gaz très instable qui se transforme en
O2après quelques minutes. Quelques marques, comme Life
et Impact, mentionnent l’ozone dans la liste des ingrédients,
ce qui est trompeur pour les consommateurs: «Ce n’est pas
un ingrédient, c’est un traitement. Il n’y a pas d’ozone dans
l’eau qu’on achète», souligne Michel Lavallée, du MAPAQ.
Protégez-Vous Août 2004 11
4Aquafina et Dasani sont-elles
des eaux de source?
Non. Ne vous méprenez pas, ces
marques omniprésentes — ainsi que
d’autres souvent vendues en format
de 4 L — correspondent plutôt à une
bonne bouteille de Saint-Laurent
frappé! Du point de vue chimique
et microbiologique, elles respectent
les mêmes normes que l’eau de
source. Mais il s’agit, ni plus ni
moins, d’eau du robinet: voici votre
chance de goûter l’eau de
Philadelphie, de Détroit ou encore
de Wayne County au Michigan! À
quelques différences près, car les fabri-
cants modifient la teneur en minéraux
de ces eaux pour en «modeler» le
goût. Dans le fond, cette eau est gra-
tuite; ce sont les traitements qu’elle
subit qu’on paie... relativement cher!
Dasani s’annonce comme minéra-
lisée parce qu’après lui avoir enlevé
ses minéraux, on lui a rajouté un peu
de magnésium, de potassium et de
sel. À l’opposé, si Aquafina se pré-
sente comme déminéralisée, c’est
que son fabricant en a retiré les sels
minéraux à l’aide d’une technique
nommée «osmose inversée»; elle en contient
moins de 10 ppm. Selon Santé Canada, l’eau
déminéralisée n’est ni bénéfique ni néfaste pour
la majorité des gens. Par contre, elle est décon-
seillée aux «personnes qui souffrent de diarrhée
et à celles qui font une activité physique intense»,
note Michel Lavallée. Et puisque l’eau renferme
naturellement plusieurs minéraux essentiels, dont
le calcium, le magnésium et le potassium, il n’est
pas justifié de préférer l’eau déminéralisée, du
moins comme eau de consommation quoti-
dienne. De plus, la quasi-absence de minéraux la
rend très fade. Bref, son principal avantage est de
ne pas entraîner la formation de dépôts de cal-
caire dans les fers à repasser, les humidificateurs
et les aquariums!
5«L’Eau mince» Impact peut-elle vraiment aider à
perdre du poids?
Non. Cette eau contient des ingrédients qui ne sont pas très utiles
pour maigrir. Le Garcinia cambodgia est une plante asiatique sou-
vent utilisée dans les produits amaigrissants; or, son efficacité n’a
jamais été prouvée. Quant aux fructo-oligosaccharides, il s’agit de
substances qui favorisent la multiplication des bonnes bactéries
dans l’intestin. Les recherches à leur sujet sont encourageantes,
mais il est peu probable que cette eau en contienne assez pour
être bénéfique.
De plus, le fabricant des eaux Impact fait de nombreuses
entorses aux règlements... et au bon sens. Par exemple:
• Impossible de savoir s’il s’agit d’eau de source ou d’eau traitée.
• La provenance n’est pas indiquée.
• L’étiquette de l’Eau mince annonce des vertus thérapeutiques
(«supprimer l’appétit, promouvoir un corps musclé et la bonne
digestion»), comme s’il s’agissait d’un médicament plutôt que d’un aliment.
• Le texte français est bourré de fautes.
• L’étiquette de l’Eau de calcium corail (un autre produit Impact) annonce
72 oligo-minéraux, mais n’en nomme aucun.
Les tableaux d’analyse des minéraux, quel charabia! Pour le com-
mun des mortels, c’est le total (affiché sur le devant de l’étiquette)
qui fait la différence: à plus de 500 ppm, l’eau «goûte quelque
chose» pour la plupart des gens. Mais pour ceux qui suivent un
régime à faible teneur en sodium (Na), en potassium (K) ou en cal-
cium (Ca), les informations détaillées ont un sens.
Des tonnes de plastique
L
es contenants de bière et de boissons gazeuses sont consignés, mais pas les bou-
teilles d’eau. Étonnant, surtout quand on pense à tout le plastique qui finit ainsi
au dépotoir ou dans les bacs de recyclage. C’est que la consignation est née en
1984, une époque où les bouteilles d’eau étaient plus rares. Or, le ministre de l’Environ-
nement Thomas Mulcair entend changer cette situtation et présentera un projet de
règlement d’ici la fin de l’année. Mais pour André Martel, président-directeur général
de Collecte Sélective Québec, la multiplication des consignes n’est pas la panacée qu’on
croit, car «la collecte sélective est déjà implantée et elle n’exige pas de rapporter quoi
que ce soit au magasin.» Édouard Darche, président de Boissons Gazeuses
Environnement, qui gère la consignation des boissons gazeuses, estime quant à lui qu’il
s’agit d’un système coûteux pour l’industrie. Une histoire à suivre.
par Julie Gobeil
3Les eaux pétillantes
aromatisées
représentent-elles de
bons choix?
Avec le sucre (ou les édulco-
rants) et les autres additifs qu’ils
contiennent, ces liquides aromati-
sés ne sont guère mieux que des
boissons gazeuses. Optez plutôt
pour l’eau avec des arômes natu-
rels (gazéifiée ou non), qui ne
contient ni sucre ni additifs.
On trouve, par exemple, du Perrier
au citron ou du Montclair à
l’orange.
12 www.pv.qc.ca
L’eau «à valeur ajoutée»
Quelques hérésies
Si vous lisez ces allégations sur une bouteille d’eau, prenez-les avec un grain de sel.
«Pur rafraîchisse-
ment». Comme
toute eau fraîche!
«Pure» ou «purifiée». Ces termes
sont interdits par le Règlement sur
les eaux embouteillées, car ils laissent
entendre que les autres eaux pour-
raient être dangereuses pour la
santé, ce qui est faux.
«Sans goût». Voilà un argu-
ment peu utilisé en marke-
ting! Le fabricant veut sans
doute dire que cette eau ne
goûte rien parce qu’elle ne
contient pas de minéraux,
mais il ne le précise pas sur
l’étiquette.
«Bien assortie avec
les repas». Toute
eau effervescente
contient des gaz
qui aideront à
atténuer l’incon-
fort ressenti
quand l’estomac
se distend pen-
dant la digestion.
Pas seulement
cette marque-ci.
De plus en plus, l’eau se transforme. On y
ajoute des vitamines et des minéraux, des arômes,
du sucre, de la caféine, des herbes et même de
l’oxygène. C’est une véritable vague de produits
qui déferle sur le marché, mais il n’y a pas de quoi
se laisser emporter...
1Quels sont les bienfaits
de l’eau oxygénée?
Une étude menée en septembre 2001 à l’Université
du Wisconsin a montré que l’eau oxygénée ne permet
pas d’accroître la concentration sanguine d’oxygène et
que le consommateur ne retire aucun bienfait de ce
petit supplément. «Petit», car même si l’eau oxygénée
renferme deux ou trois fois plus de ce gaz que l’eau
de source, ce n’est seulement qu’une fraction de celui
que contient l’air. En effet, les 4 à 6 litres d’air par
minute que nous respirons au repos fournissent
240 fois plus d’oxygène qu’une bouteille de 500 ml
d’eau de source (donc environ 80 fois plus que l’eau
oxygénée). Et pendant l’exercice physique, nos pou-
mons reçoivent 2 400 fois plus d’oxygène que notre
estomac en accueillerait avec une bouteille d’eau oxy-
génée. Conclusion: respirer est toujours la meilleure
façon de s’oxygéner!
2L’eau Reebok:
boisson ou
médicament?
Ce produit enrichi en quatre
vitamines et deux minéraux est
considéré comme un «supplé-
ment» au sens de la loi. Il porte
donc une identification numé-
rique de médicament (drug iden-
tification number ou DIN). Le
fabricant propose même une
posologie: de une à trois bou-
teilles par jour! Or, malgré son
calcium, son magnésium et sa
vitamine C, l’eau Reebok n’arrive
pas à la cheville du jus d’orange
ou du lait. À 2 $ la bouteille de
710 ml, ça ne vaut pas le coup.
«Diurétique». C’est
l’évidence... Boire n’im-
porte quel liquide
entraîne la formation
d’urine. Par ailleurs,
il est faux de croire
que l’eau aide les
reins d’une personne
bien hydratée. Au
contraire, «il ne faut
jamais exagérer avec
les liquides, même
avec l’eau», note André
Gougoux, professeur titulaire
au Département de physiolo-
gie de l’Université de
Montréal. Les personnes en
santé ont besoin d’environ
1,5 à 2 L d’eau par jour.
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Eau embouteillée
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