JACQUES SAPIR
La démondialisation
EDITIONS DU SEUIL
Bd Romand-Rolland, Paris XIVe
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Du même auteur
Pays de l’Est : vers la crise généralisée ?
Fédérop, 1980
Travail et travailleurs en URSS
La Découverte, coll. « Repères », 1984 ; 1986
Le Système militaire soviétique
La Découverte, 1988
Économétrie et stratégie : l’économie soviétique vue des États-Unis
(en collaboration avec G. Rotillon) Fondation pour les études de défense nationale, 1989
Les Fluctuations économiques en URSS 1941-1985
École des hautes études en sciences sociales, 1989
L’Économie mobilisée
Essai sur les économies de type soviétique
La Découverte, 1990
L’URSS au tournant
Une économie en transition
(sous la direction de J. Sapir)
L’Harmattan, 1990
Feu le système soviétique ?
Permanences politiques, mirages économiques, enjeux stratégiques
La Découverte, 1992
L’Expérience soviétique et sa remise en cause
(en collaboration avec A. Badower et M. Crespeau)
Bréal, 1994
Monnaie et finances dans la transition en Russie
(sous la direction de V. V. Ivanter et J. Sapir)
Maison des sciences de l’homme/L’Harmattan, 1995
La Mandchourie oubliée
Grandeur et démesure de l’art de la guerre soviétique
Éditions du Rocher, 1996
Le Chaos russe
La Découverte, 1996
Retour sur l’URSS
(sous la direction de J. Sapir)
L’Harmattan, 1997
Le Krach russe
La Découverte, 1998
Capitalisme et socialisme en perspective
(édité en collaboration avec B. Chavance, E. Magnin et R. Motamed-Nejad)
La Découverte, 1999
Les Trous noirs de la science économique
Essai sur l’impossibilité de penser le temps et l’argent
Albin Michel, 2000 ; Seuil, coll. « Points Économie », 2003
K Ekonomitcheskoj teorii neodnorodnyh sistem
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– opyt issledovanija decentralizovannoj ekonomiki
[Théorie économique des systèmes hétérogènes
Essai sur l’étude des économies décentralisées]
(traduction de E. V. Vinogradova et A. A. Katchanov)
Presses du Haut Collège d’économie, Moscou, 2001
Les Économistes contre la démocratie
Pouvoir, mondialisation et démocratie
Albin Michel, 2002
Quelle économie pour le XXIe siècle ?
Odile Jacob, 2005
La Fin de l’eurolibéralisme
Seuil, 2006
Le Nouveau XXIe siècle
Du siècle « américain » au retour des nations
Seuil, 2008
Le Grand Jeu – XIXe siècle
Les enjeux géopolitiques de l’Asie centrale
(sous la direction de J. Sapir et J. Piatigorsky)
Autrement, 2009
1940. Et si la France avait continué la guerre…
(sous la direction de J. Sapir, F. Stora et L. Mahé)
Tallandier, 2010
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Collection dirigée par Jacques Généraux
« Économie humaine »
Par « économie humaine », nous entendons exprimer l’adhésion à une finalité et à une méthode. La
seule finalité légitime de l’économie est le bien-être des hommes, à commencer par celui des plus
démunis. Et, par bien-être, il faut entendre la satisfaction de tous les besoins des hommes ; pas
seulement ceux que comblent les consommations marchandes, mais aussi l’ensemble des
aspirations qui échappent à toute évaluation monétaire : la dignité, la paix, la sécurité, la liberté,
l’éducation, la santé, le loisir, la qualité et l’environnement, le bien-être des générations futures,
etc.
Corollaires de cette finalité, les méthodes de l’économie humaine ne peuvent que s’écarter de
l’économisme et du scientisme de l’économie mathématique néoclassique qui a joué un rôle central
au XXe siècle. L’économie humaine est l’économie d’un homme complet (dont l’individu
maximisateur de valeurs marchandes sous contrainte n’est qu’une caricature), d’un homme qui
inscrit son action dans le temps (et donc l’histoire), sur un territoire, dans un environnement
familial, social, culturel et politique ; l’économie d’un homme animé par des valeurs et qui ne
résout pas tout par le calcul ou l’échange, mais aussi par l’habitude, le don, la coopération, les
règles morales, les conventions sociales, le droit, les institutions politiques, etc.
L’économie humaine est donc une économie historique, politique, sociale, et écologique. Elle ne
dédaigne pas l’usage des mathématiques comme un langage utile à la rigueur d’un raisonnement,
mais refuse de cantonner son discours aux seuls cas où ce langage est possible. Au lieu d’évacuer la
complexité des sociétés humaines (qui ne se met pas toujours en équations), l’économie humaine
s’efforce de tenir un discours rigoureux intégrant la complexité, elle préfère la pertinence à la
formalisation, elle revendique le statut de science humaine, parmi les autres sciences humaines, et
tourne le dos à la prétention stérile d’énoncer des lois de la nature à l’instar des sciences physiques.
Le projet de l’économie humaine est un projet ancien, tant il est vrai que nombre des fondateurs de
la science économique ont pensé celle-ci comme une science historique, une science sociale, une
science morale ou encore psychologique. Mais ce projet est aussi un projet contemporain qui
constitue le dénominateur commun de bien des approches (post-keynésiens, institutionnalistes,
régulation, socioéconomie, etc). et de nombreuses recherches (en économie du développement, de
l’environnement, de la santé, des institutions ; en économie sociale, etc.)
Nous nous proposons d’accueillir ici les essais, les travaux théoriques ou descriptifs, de tous ceux
qui, économistes ou non, partagent cette ambition d’une économie vraiment utile à l’homme.
Jacques Généreux
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ISBN 978-2-021-04938-1
© Éditions du Seuil, avril 2011
www.seuil.com
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