Abandon des instruments directs de la politique monétaire

BANQUE CENTRALE DU CONGO
ETUDE SUR L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Juillet 2014
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INTRODUCTION GENERALE
Le conseil des Gouverneurs du COMESA avait recommandé au sous-
comité de politique monétaire et de change de présenter des
études pour vérifier l’efficacité du dispositif de la politique
monétaire des pays membres.
C’est donc dans ce cadre que le présent travail est élaboré
afin de vérifier la capacité des instruments de la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo à atteindre ses
objectifs.
Pour ce faire, l’étude se base sur le dispositif institutionnel
et opérationnel mis en place par la République Démocratique du
Congo pour concevoir et mettre en œuvre la politique monétaire.
A cet effet, une démarche à la fois analytique et empirique est
adoptée. La première, portant sur la description de la
situation existante, laquelle intègre à la fois tout
lenvironnement de la mise en œuvre de la politique monétaire
de la RDC et des problèmes structurels que posent les économies
similaires à cette politique monétaire. La seconde par contre,
vérifie, grâce à l’outil économétrique, notamment les relations
de causalité entre les variables impliquées ainsi que
l’aptitude du cadre opérationnel à atteindre les buts fixés par
le législateur.
C’est ainsi que, globalement, la présente étude a recouru aux
données récentes, couvrant la période de 2002 à 2013, période
qui marque à la rupture avec l’hyperinflation que le pays a
connue au cours de la décennie 1990 et qui permet également de
mettre en lumière l’épisode de la crise financière
internationale, laquelle n’a pas été sans conséquence sur la
situation économique nationale.
Ainsi la présente étude comprend, outre cette introduction et
la conclusion, neuf points suivants :
Le cadre régissant la gestion monétaire en RDC ;
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Analyse des dispositions institutionnelles pour la mise en
œuvre de la politique monétaire en RDC ;
Evolution, analyse et performance des régimes de politique
monétaire de la RDC ;
La fonction de la demande de monnaie en RDC ;
Analyse empirique du processus de transmission de la
politique monétaire en République Démocratique du Congo ;
Dollarisation et conduite de la politique monétaire ;
Changements structurels dans l’économie réelle sur
l’efficacité de la politique monétaire ;
Recommandations pour la mise en œuvre de la politique
monétaire à moyen et long terme.
Analyse de la volonté de mise en œuvre du régime de
politique monétaire recommandée.
L’issue de cette étude permettra de formuler quelques
propositions qui devraient induire l’amélioration de la
conduite de la politique monétaire en RDC.
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I. Cadre régissant la gestion monétaire RDC
Nous présentons ci-après le cadre opérationnel et analytique de la
politique monétaire de la RDC. Le cadre institutionnel, faisant
l’objet du deuxième point chapitre.
1. les objectifs
La Banque Centrale du Congo procède à un ancrage monétaire. En
effet, l’objectif final de la politique monétaire est la stabilité
du niveau général des prix
1
. Pour atteindre cet objectif, la banque
centrale oriente la masse monétaire via le contrôle de la base
monétaire. Ainsi, en contrôlant l’expansion des agrégats monétaires,
la Banque Centrale espère contrôler le niveau général des prix.
Ainsi donc, l’objectif final de la politique monétaire est stabilité
du niveau général des prix, l’objectif intermédiaire étant la masse
monétaire et la base monétaire est l’objectif opératoire.
Cependant, la masse monétaire congolaise est composée à 65 % des
dépôts en devises. Ce qui limite l’impact des instruments de la
politique monétaire sur l’objectif final.
2. les instruments
Pour atteindre son objectif final, la Banque Centrale du Congo
utilise trois instruments à savoir le taux d’intérêt directeur, le
coefficient de la réserve obligatoire et les appels d’offres des
bons de la Banque Centrale du Congo.
La modification du taux directeur entraine celle du taux débiteur
des banques et par conséquent le volume de crédit accordé à
l’économie. Par ailleurs, l’action du taux directeur agit sur le
taux moyen pondéré des Bons BCC. En effet, un relèvement du taux
directeur implique celui du taux moyen pondéré et accroit donc
l’attractivité du titre de la Banque Centrale du Congo. Ainsi, il
peut être opéré une ponction de la liquidité entrainant une
réduction de la base monétaire.
Le coefficient de la réserve obligatoire est utilisé en cas de choc
structurel sur la liquidité bancaire tel qu’un changement dans les
1
Politique monétaire de la Banque Centrale du Congo : cadre de référence, 2013, p
5
habitudes d’usage de la monnaie fiduciaire ou dans l’accélération du
processus de la bancarisation.
Le Bon BCC est utilisé par la Banque Centrale pour la régulation
courante de la liquidité bancaire. En effet, les appels d’offres
permettent aux banques de placer à la Banque Centrale leurs
excédents de liquidité. En cas de sous-liquidité, les appels
d’offres permettent d’injecter de la liquidité. Ce qui permet de
disposer à chaque instant d’un niveau de liquidité compatible au
besoin de l’économie.
3. L’analyse de la liquidité
Un cadre de prévisions de la liquidité permet de procéder à une
prévision des facteurs autonomes de la liquidité bancaire en vue
d’orienter de façon proactive les instruments de la politique
monétaire. Ainsi, les facteurs avoirs extérieurs nets, crédit net à
l’Etat et circulation fiduciaire peuvent être prévus.
Toutefois, l’économie congolaise est affectée par trois types de
chocs qui affectent la liquidité bancaire :
Les chocs permanents qui sont causés par les déficits infra
annuels du budget de l’Etat, induisent l’expansion de liquidité
bancaire. Cela s’explique par le fait que l’Etat n’émet pas des
titres pour financer ses besoins ;
Les chocs transitoires liés notamment aux excédents de la
balance des paiements liés à l’amélioration des termes de
l’échange. La hausse des cours de produits miniers suite à la
hausse de la demande mondiale entraine souvent une rentrée
importante des devises sur le marché ;
Les chocs cycliques : ils surviennent en infra mensuel gonflant
les dépôts des banques par suite de la liquidation de la paie
des agents de l’Etat. Le décalage avec l’exécution effective
par les banques entraine une période de surliquidité bancaire.
Par ailleurs, en infra annuel, il est noté une forte demande
des devises pour importation en janvier, une accélération des
dépenses privées et donc celle de la demande des billets
apparait en Aout et septembre suite à la rentrée scolaire. En
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