B. Rimlinger L’Encéphale (2008) Hors-série 2, 33-34
S 34
Dépressions et âges de la vie
giques notamment le manque
de neurotransmetteurs tels
que la sérotonine ou la nora-
drénaline au niveau cérébral
qui a été montré par imagerie
cérébrale chez les patients dé-
primés. Par similitude avec le
diabète l’antidépresseur corri-
ge la déplétion en neurotrans-
metteurs comme l’insuline le
fait chez les diabétiques insuli-
nodépendants.
Un moyen peut être d’insister
sur les aspects psychologiques
consécutifs à d’éventuels élé-
ments déclencheurs. Tous les
participants à cet atelier ont
convenu que les sujets sont de
plus en plus fatigués dans une
société difficile où il faut tou-
jours être fonctionnel face à
beaucoup de sollicitations dans
le travail, de charges dans la vie
personnelle (travail, maison,
enfants…). On voit de plus en
plus de patients qui consultent
pour une plainte de fatigue tout
à fait normale quand on consi-
dère le mode de vie ; d’où l’in-
térêt de se poser la question
sur cet aspect pour réfléchir
aux moyens de diminuer les
causes de fatigue en sachant
qu’elle peut faire le lit de la dé-
pression : il est important
d’aménager la situation avant
qu’elle empire.
Enfin, des plaquettes ou des
outils d’information pour le pa-
tient et sa famille sont dispo-
nibles sur le site Internet de
l’Institut National pour la Pré-
vention et l’Éducation à la San-
té (INPES) : www.INPES.san-
té.fr.
TRAITEMENT
Il a été retenu que la dépression
est une maladie chronique. En
effet dans 25 % des cas un épi-
sode dépressif caractérisé est
isolé, dans 50 % des cas il se
complique de récurrences et
dans 25 % des cas il devient
chronique.
Il est important de signaler que
l’asthénie peut être en amont
de la dépression et par consé-
quent signer une rechute, elle
est aussi un signe pendant la
dépression et parfois un symp-
tôme résiduel après la rémis-
sion du syndrome dépressif.
Dans ce dernier cas, elle peut
être à tort imputée au traite-
ment et être la cause d’arrêt
d’où l’intérêt d’en informer le
patient et son entourage.
RÉMUNÉRATION
La « fatigue » du médecin, face
aux entretiens longs et spéci-
fiques indispensables en cas de
consultation pour asthénie,
peut être gratifiée matérielle-
ment. Il est rémunéré 69 euros
s’il fait passer deux échelles
pour la cotation de la dépres-
sion telle que la MADRS ou la
HDS et s’il cote ALQPQ003.
CONCLUSION
Les concepts de fatigue, dépri-
me et dépression ont toujours
été très liés bien que différents
d’où la récurrence des débats au
fil du temps. La fatigue peut aus-
si bien constituer le lit de la dé-
pression qu’être un symptôme
dépressif. L’évolution nycthémé-
rale de l’asthénie ainsi que la
rupture marquée avec le fonc-
tionnement antérieur du sujet
constituent deux indices majeurs
qui orientent vers un diagnostic
de pathologie dépressive. Enfin
l’annonce du diagnostic semble
encore difficile pour les prati-
ciens non-psychiatres d’où l’im-
portance de la formation et de
l’information.