La tarifi cation de l’activité : mythe ou réalité ? S171
Rien n’est prévu pour les soins de suite et de réadapta-
tion (longs séjours…) sauf un recueil à la semaine
Les réformes en cours visent
à la transformation de l’organisation
et du fonctionnement interne des hôpitaux
→ Les diffi cultés dans lesquelles nous sommes : baisse de
la croissance, augmentation du chômage, augmentation
des dépenses de santé et baisse des cotisations sociales.
Ces diffi cultés font qu’il y a une pression de la part des
pouvoirs publics pour diminuer surtout les durées de séjours
(les plus coûteuses fi nancièrement).
D’où la nécessité de maîtriser les durées de séjour tout
en maintenant la qualité des soins
→ Modifi cations des structures sanitaires :
SROS3 : planifi cation au niveau de la Région
Nouvelle gouvernance : planifi cation à l’intérieur de l’hô-
pital pour faire des économies
EPRD : négociation avec la Région pour obtenir des cré-
dits
VAP/RIM-Psy : concernent les questions de l’activité
Certifi cation V2 : concerne la qualité.
→ Tout ceci nécessite un changement de comportement
des médecins, la répartition des médecins (services/pôle) et
la modifi cation des tâches et des pratiques (ambulatoire,
équipe mobile…). Ceci veut aussi dire la possibilité dans les
pôles de bouger des personnes en fonction de ce qui va appa-
raître comme besoins ou en fonction du plus rentable.
Ce qui implique une nouvelle organisation des horaires
(gardes, soirées…), de nouvelles formes de coopération par
le développement de réseaux et notamment la formation
des médecins généralistes en psychiatrie pour faciliter les
transferts d’activités en ambulatoire ou en médecine de
ville.
Pourquoi la tarifi cation à l’activité
est soutenue par nos Directeurs ?
Parce qu’elle permet une analyse comparative de la perfor-
mance des différents hôpitaux : en cela, elle est un vecteur
de justice en permettant une lutte contre les inégalités
Elle permet d’harmoniser le secteur public et le secteur
privé : les ARH deviennent des acheteurs de soins…
Elle vise à insuffl er un esprit de productivité : hôpital
= entreprise.
Elle améliore l’adéquation des moyens alloués aux activi-
tés et missions de l’hôpital en établissant un lien entre
éléments fi nanciers et données d’activité.
Elle permet de connaître le niveau de rentabilité de cha-
que activité.
La psychiatrie est considérée par les directeurs à la fois
comme « illisible » et comme un « gisement de moyens ».
Le Sénat et l’Assemblée votent l’ONDAM (le budget de
la santé) il y a une répartition en trois enveloppes : enve-
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loppe ville, enveloppe médicament et enveloppe hospita-
lière privée et publique. Ce budget représente 48 % du
budget de la nation. D’où le souhait de réduire l’hospitali-
sation. Dans l’enveloppe hospitalisation, on a tout ce qui
est payé par la tarifi cation à l’activité c’est-à-dire le MCO
et la psychiatrie privée (50 %).
1. T2A
2. DAC : dotation annuelle complémentaire (ce qui reste
du budget global dans la part fi nancée à l’activité : 50 % ce
qui reste pour les hôpitaux MCO sont des sommes bloquées
en quelque sorte, mais si l’activité monte, il reste moins
pour les autres compartiments) : c’est pour ça qu’on
demande depuis toujours qu’il y ait une enveloppe spéciale
pour la psychiatrie.
3. DAF : dotation annuelle de fi nancement (activités non
T2A) : psychiatrie et SSR (quand il reste de l’argent). La
psychiatrie n’est fi nancée que par cela alors que le MCO est
fi nancée par 1 et 2.
4. MIGAC : missions de service public, contrats
Le gros problème : le diagnostic
Le diagnostic en psychiatrie peine à condenser la descrip-
tion des problèmes présentés par les patients : incompré-
hension du lien entre le diagnostic et les caractéristiques
d’une prise en charge.
Les traitements de manière générale ne sont pas codi-
fi és, pas standardisés, pas protocolisés : surtout, le malade
psychiatrique coopère plus ou moins, il est acteur de son
soin.
Les offres sont variables sur tout le territoire : « effet
structure », et il n’y a pas de consensus entre psychiatres.
En psychiatrie, il faut tenir compte du contexte pour
comprendre, par exemple, le recours à l’hospitalisation ou
pour expliquer sa poursuite…
Le pouvoir explicatif du diagnostic chute très vite de-
vant les événements de vie incontrôlables, l’évolutivité
propre aux maladies mentales et l’absence de corrélation
entre prise de traitement et résultats.
Les réticences
… « les psychiatres tremblent. Leur formation clinique leur
permet de se contenter de données fl oues et ils savent ce
que peut avoir de fallacieuse la clarté des informations qu’on
leur demande et qu’ils transmettent. En l’absence de théo-
rie généralisée du travail psychiatrique, il n’y a pas de des-
cription unique et canonique possible. Le relevé des
apparences, aussi méticuleux soit-il, n’a pas de portée onto-
logique. Puisqu’il ne porte pas sur l’essentiel, le modèle de
description est forcément partiel et partial. Il est d’une
impossible neutralité. Indissolublement, il regroupe et dis-
tingue, retient et écarte, et in fi ne promeut et condamne.
Les choix faits, entre ce qui compte ou pas, sont autant de
facteurs de réifi cation des pratiques. Lorsqu’ils sont redou-
blés d’une valorisation économique ils alimentent toutes les
dérives activistes et infl ationnistes, mais surtout ils infl échis-
sent les formes que prend le désir de soigner… ».
B. Odier, Inf Psy, avril 2001
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