Perspectives économiques dans le système public de soins S165
Deux expérimentations successives ont été menées.
Jusqu’en 2002, sont mis en place les premiers tests de
recueil et de modalités de classifi cation des patients, les
Groupes Homogènes de Journées (GHJ), fondés sur les
caractéristiques médicales et sociales. Dès 1990, ont eu
lieu des travaux pour une médicalisation des systèmes d’in-
formation en psychiatrie, par un groupe de 13 DIM pilotes.
À partir de 2002, les pouvoirs publics cherchent à éten-
dre cette expérimentation à grande échelle, dans 4 régions
(Aquitaine, Rhône-Alpes, Lorraine, Réunion), avec 180 éta-
blissements volontaires.
L’objectif de cette expérimentation plus vaste était tri-
ple : tester le pouvoir explicatif de chaque variable du
recueil d’information sur la formation des coûts ; vérifi er
l’homogénéité des coûts à l’intérieur de chaque GHJ ; et
tester le pouvoir explicatif de la classifi cation sur la
variance des coûts.
Le constat en 2005 est négatif, avec un rapport de
l’Agence Technique de l’information hospitalière (ATIH) qui
conclut : « une classifi cation médico-économique fondée
sur les caractéristiques médicales et sociales du patient
n’est pas viable », enterrant ainsi cette approche économi-
que du fi nancement de la psychiatrie.
En hospitalisation à temps complet, la part de la
variance expliquée (PVE) des GHJ atteint seulement 6 %, et
elle est de 17 % pour l’hospitalisation à temps partiel.
Le rapport de l’ATIH conclut également que les caracté-
ristiques médicales et la notion de diagnostic ne sont pas
prédicteurs de la charge de soins, ou en tout cas le sont
moins que des variables sociales.
La réforme Hôpital 2007
Pendant que se dessine l’échec du PMSI en psychiatrie, est
mise en place en hôpital général une réforme globale qui
concerne la gouvernance (Conseil Exécutif/Pôles/
Délégation/Contractualisation interne), la planifi cation
(Contrats d’objectifs et de moyens, troisième génération
de Schémas Régionaux d’Organisation de Santé), le fi nan-
cement avec la T2A, l’investissement, et enfi n un boulever-
sement des règles de comptabilité (EPRD), plus proches
désormais de celles d’une entreprise privée.
Le modèle de la T2A ou tarifi cation à l’activité procède
à un éclatement du fi nancement à travers la création de 5
enveloppes (diapositive). Ce modèle se met en place de
façon progressive. Il réalise une régulation prix-volumes,
dans le cadre d’enveloppes fermées, et conduit donc à une
diminution progressive de la rémunération de chaque GHS,
au fur et à mesure que l’activité globale augmente.
La VAP et le RIM-Psychiatrie
La VAP (valorisation de l’activité en psychiatrie) découle de
la recherche d’un modèle pluraliste de fi nancement. Une
large consultation est mise en place (conférence de prési-
dents de CME de CHS, Fédération Hospitalière de France,
Association des Directeurs d’Établissement de Santé
Mentale, UNAFAM, Fnap-Psy, FEHAP, UNIOPSS, FHP, etc.).
Le modèle proposé est un modèle à 4 compartiments.
Le premier est un compartiment géo-populationnel, inté-
grant des facteurs géographiques, des facteurs épidémiolo-
giques, des facteurs socio-démographiques (précarité,
densité médicale…).
Ce compartiment géo populationnel semble le plus à
même de garantir une équité dans l’allocation des moyens,
et il est le plus facile à construire, puisqu’il est fondé sur
des données statistiques générales solides.
Le deuxième compartiment est un compartiment de mis-
sions d’intérêt général, tenant compte des missions d’inté-
rêt général telles qu’elles ont été défi nies pour les spécialités
MCO, et intégrant des missions spécifi ques à la psychiatrie.
Les missions d’intérêt général associent des missions d’en-
seignement, de recherche, d’innovation, et de recours.
Le troisième compartiment est celui de la tarifi cation à
l’activité proprement dite, prenant en compte les activités
identifi ées par le RIM-Psychiatrie, et le quatrième est le
compartiment des médicaments coûteux.
Dans le débat sur la VAP, à ce jour, la part de chaque
compartiment reste indéterminée. Le modèle des Missions
d’Intérêt Général est encore à construire, d’autant que de
larges controverses persistent dans le domaine des MCO.
L’enquête sur les médicaments coûteux est prévue,
pour la psychiatrie, en 2008, et le recueil de l’activité (RIM-
Psy) est en cours, même si le calendrier a été revu.
Le RIM-Psy
En ce qui concerne le recueil de l’activité en psychiatrie,
de très nombreux textes successifs ont été publiés en
6 mois, traduisant la volonté des pouvoirs publics d’accélé-
rer ce mécanisme : Articles R. 6113-1 à R. 6113-11 du CSP ;
Arrêté du 29 juin 2006 relatif au recueil et au traitement
des données d’activité médicale des établissements de
santé publics ou privés ayant une activité en psychiatrie ;
Note DREES-OSAM n° 06/35 du 3 novembre 2006 ; Guide
méthodologique de production du recueil d’information
médicalisée en psychiatrie (BO fascicule spécial n° 2006-
5bis) ; Circulaire du 15 mars 2007 relative à l’avancement
de la VAP ; Circulaire DHOS du 9 mai 2007 relative à la cam-
pagne tarifaire 2007 des établissements de santé.
Le RIM-Psy concerne toutes les entités juridiques ; il
porte sur les trois natures de prise en charge (complète,
partielle, ambulatoire), et comporte un résumé par séjour
d’hospitalisation complète ou partielle. Il s’agit d’un méca-
nisme plus complet que le PMSI, mais plus lourd également
à mettre en place. Il tient compte de la notion de séquen-
ces de prise en charge, et intègre les changements d’unité,
de mode légal, de trimestre civil, ainsi que les sorties d’es-
sai de plus de 2 jours.
La nature des prises en charge comprend les séjours à
temps complet (hospitalisations à temps plein, séjours thé-
rapeutiques, HAD, placement familial, appartements thé-
rapeutiques, centres de post-cure, centres de crises), les
prises en charge à temps partiel (de jour, de nuit, ou en
CATTP), et les prises en charge en ambulatoire (accueil et
soins en CMP, consultations hors CMP quel que soit le lieu).
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