Les grands domaines en sociologie IFSI Introduction à la sociologie

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Les grands domaines en
sociologie
IFSI
Introduction à la sociologie
Cours de première année
Sommaire
1. Qu’est-ce que la sociologie ?
2. Les trois grandes approches de la
sociologie
3. Présentation d’une enquête sociologique
centrée sur les groupes sociaux
1. Qu’est-ce que la sociologie ?
La sociologie est la « science des
phénomènes sociaux, des mécanismes
qui président à leur déroulement ou
encore des comportements des individus
en tant qu’acteurs sociaux »
C-D Echaudemaison, Dictionnaire
d’économie et de sciences sociales, Nathan,1997
La démarche sociologique
1.1 La sociologie est une science
1.2 La démarche sociologie
1.3 Les méthodes en sociologie
1.1 La sociologie est une science
• La sociologie s’est constituée, comme toute science, à
partir du refus d’expliquer chaque phénomène à l’aide
d’une cause extérieure que l’on nommait Dieu.
• Elle a pour but d’expliquer le social, par le social.
• C’est une science (du latin scientia, savoir) par
laquelle l’être humain tente de comprendre le monde
et la nature des choses, tels qu’ils sont (et non pas
tels qu’il aimerait qu’ils soient), à partir des données
fournies par l’observation et l’expérience.
1.2 La démarche sociologique
• La sociologie est à ce titre à la fois un ensemble de
connaissances mais aussi un processus et une
éthique (promotion des valeurs d’universalité, de
neutralité…).
• Pour ce faire, elle adopte une démarche
rigoureuse qui se fonde sur trois étapes :
- La distanciation
- La formalisation
- La vérification
L’ambition de la sociologie est de rendre
compréhensible des phénomènes sociaux
apparents ou non
1.3 Les méthodes en sociologie
• Les méthodes quantitatives (les statistiques :
méthode des quotas, méthode aléatoire pour
énoncer par exemple des lois tendancielles pour la
société ou le groupe étudié).
• Les méthodes qualitatives (recherche
documentaire, entretien personnel, observation
directe (in situ) ou participante…
L’objectif de ces enquêtes : dévoiler « le sens
caché » des phénomènes sociaux
2. Les trois grandes approches de
la sociologie
2.1 La société : le holisme
2.2 L’individu : l’individualisme
méthodologique
2.3 Les groupes sociaux : comment
dépasser le holisme et l’individualisme
méthodologique en prenant en compte à
la fois l’un et l’autre.
2.1 La société : le holisme
Cette approche sociologique considère la
société comme un tout, sa structuration,
ses institutions (rôle de l’école ou de
l’hôpital par exemple), le fonctionnement
du système social etc…
Le représentant de ce courant est le
sociologue Émile Durkheim (1858-1917)
2.1.1 Émile Durkheim
Sa démarche sociologique en deux points :
•
Il faut considérer les faits sociaux comme des choses :
«les faits sociaux sont des manières d’agir, de penser, et de sentir qui présentent cette
remarquable propriété qu’elles existent en dehors des consciences individuelles. Non seulement,
ces types de conduites ou de pensées sont extérieurs à l’individu mais ils sont doués d’une
puissance impérative et coercitive, en vertu de laquelle ils s’imposent à lui, qu’il le veuille ou
non »…« est chose, en effet, tout ce qui est donné, tout ce qui s’offre, ou plutôt s’impose à
l’observation ».
Émile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique
•
La caractéristique du fait social, c’est qu’il exerce une contrainte sur l’individu .
Les faits sociaux sont contraignants et extérieurs aux individus. Ils existent avant la naissance
de l’individu et lui survivent après la mort (ex : le suicide, la famille nucléaire, etc.).
Une enquête mené en 1897 sur le suicide :
Il démontre par l’analyse d’une série statistiques (taux de suicides selon des critères divers : âge,
sexe, etc.), que le suicide (fait social) ne peut en aucun cas se réduire à un événement
psychologique individuel. Pour lui, parmi les trois causes du suicide, qui sont fonction du degré
de l’intégration sociale de l’individu, (égoïste, altruiste et anomique) c’est la prépondérance de
l’affaiblissement du lien social, « l’anomie », qui explique la montée générale des suicides en
Europe.
2.1.2 Le holisme
Privilégie le tout sur les parties en mettant en
avant une vision globalisante de la société:
l’individu est le produit de la société, de la
structure mais n’en est pas conscient ; le choix
individuel n’existe pas. l’individu est un pion
soumis aux lois supérieures du social. La société
a ses propres lois qui précède l’individu qui vient
de naître et s’imposent à lui de facto (comme un
scripte de film).
2.2 L’individu : l’individualisme
méthodologique
Cette approche sociologique considère qu’il
y a une rationalité dans les actions de
l’individu.
Les actions de l’individu ont un sens.
Le représentant de ce courant est le
sociologue Max Weber (1864-1920)
2.2.1 Max WEBER
Pour lui, la science ne peut rendre compte que d’une partie du
réel. Pour décoder le social, il est nécessaire de comprendre
l’action des hommes du point de vue de leurs subjectivité et
de leurs valeurs.
Sa démarche sociologique en trois points :
•
•
•
Compréhensive : Le chercheur doit se placer du point de vue de l’acteur
pour comprendre le sens subjectif qu’il donne à son action.
Historique : le sociologue doit reconstituer conceptuellement les institutions
et leur fonctionnement et doit rechercher les situation singulière.
Culturelle : On ne peut pas comprendre les actions humaines hors de leur
système de croyances et de valeurs. Il s’agit d’expliquer ce que les hommes
ont créé (les hôpitaux par exemple, la religion etc.) ce qui est impossible
sans références aux valeurs qui les ont guidés.
Pour comprendre les phénomènes observés il crée un outil, « l’idéal type », qui
est une reconstitution stylisée de la réalité.
2.2.2 L’individualisme méthodologique
Privilégie l’individu conçu comme un être de raison qui
n’agit que par intérêt. Conscient des contraintes du
monde social, il cherche par des calculs « coût
avantage » à optimiser son utilité, c’est-à-dire à
maximiser ses plaisirs et minimiser ses peines.L’individu
est un être rationnel. Dans cette optique, le tout (la
société) n’est que la somme des parties (les individus).
Tout phénomène social est la résultante des
stratégies personnelles, mises au point par
l’individu pour répondre à ses motivations. L’objet de
la sociologie est donc de comprendre les motivations
des individus en recherchant le sens de leurs actions
2.3 Les groupes sociaux : comment dépasser le
holisme et l’individualisme méthodologique en
prenant en compte à la fois la société et l’individu
Pour Norbert Elias (1897-1990)
La liberté de l’individu est inscrite dans une chaîne
d’interdépendances qui le lie aux autres hommes et qui
limite ce qu’il peut décider ou faire.
Pour Pierre Bourdieu (1930- 2002)
Les structures sociales (par exemple la famille)
influencent les comportements individuels, cependant
l’agent demeure acteur. P. Bourdieu développe le
concept « d’habitus » comme « intériorisation de
l’extériorité ».
3. Présentation d’une enquête
sociologique centrée sur les groupes
sociaux
3.1 Alain Touraine sociologue des
mouvements sociaux.
3.2 La théorie d’Alain Touraine
3.3 Exemple d’enquête portant sur l’analyse
des mouvements sociaux : D. Kergoat, F.
Imbert, H. Le Doaré, D. Senotier, « Les
infirmières et leur coordination 19881989 », Lamarre, 1992.
3.1 Alain Touraine sociologue des
mouvements sociaux.
Alain Touraine (né en 1925)
Elève de G. Friedmann dans les année 1950. Ses premiers
travaux ont porté sur l’évolution du travail industriel et l’action
ouvrière. (Les conflits émergent de l’organisation du travail).
Aujourd’hui (les conflits émergent des modes de gestion) sa
réflexion s’élargit aux systèmes d’action et à la dynamique
sociétal (l’actionnalisme). Le cœur de sa sociologie : la
notion d’historicité (lutte des classes, K. Marx), « intervention
volontaire (des sociétés) sur elles mêmes » est l’enjeu
central des conflits et des mouvements sociaux. Sa
méthode : enquête participante auprès de sujets actifs d’une
action collective (l’intervention sociologique).
3.2 La théorie d’Alain Touraine
C’est une sociologie de l’action qui étudie le sujet
(l’individu) dans son expérience moderne (l’évolution
de la société) à travers les mouvements sociaux (les
grèves).
Sa démarche sociologique, l’interaction entre :
• La modernité c’est-à-dire le conflit interne des sociétés à
travers le monde objectif (le capitalisme économique) et le
monde subjectif (les droits des hommes).
• Le droit d’être sujet, c’est-à-dire le droit pour chacun de
participer économiquement à la société (être producteur et
consommateur) et le droit de poursuivre notre existence (nos
croyances, nos mémoires, notre sexualité etc..), d’avoir une
identité culturelle.
3.3 Enquête portant sur l’analyse des mouvements
sociaux : Les infirmières et leur coordination 1988-1989
Ouvrage : D. Kergoat, F. Imbert, H. Le Doaré, D. Senotier, « Les infirmières et
leur coordination 1988-1989 », Lamarre, 1992.
Objet : le « phénomène coordination », si cette structure apparaît c’est que le
syndicat n’assure pas ce rôle. S’organiser en coordination plutôt qu’en syndicat
c’est une façon différente de vivre le collectif, « un nouvel espace de parole qui
s’ouvre sur le travail » le quotidien.
Qui sont les « acteurs » de cette mobilisation ? Des jeunes femmes qui
subissent la crise économique.
La particularité de ce mouvement : c’est un mouvement social sexué.
L’objectif : « voir » des choses qui restent habituellement dans l’ombre tel que
les rapports des infirmières avec les syndicats qui font ressortir l’ambivalence
du discours syndical lorsqu’il s’adresse aux femmes. Les infirmières ne se
reconnaissent pas dans ce discours.
L’utilisation d’identité professionnelle ? Sert à distinguer l’identité
personnelle de l’identité au travail qui sont confondues dans la « vocation ».
Les revendications salariales ? Se faire reconnaître comme les
autres dans le rapport salarial (on travaille pour vivre).
FIN
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