l’Organisation des Nations Unies (ONU)
nouvellement créée alors que rien ne
présageait une stabilité entre les deux pôles.
La dégradation des relations entre les occidentaux et le soviétiques
va progresser jusqu’à atteindre ses sommets, accréditant ainsi la thèse d’une
éventuelle troisième guerre mondiale cette fois-ci entre l’Est et l’Ouest vers les
années 47 et 53. Avec l’échec des possibilités d’affrontement, on va assister à
une période où, entre les deux pôles, la paix reste une situation d’observation et
de mise en garde. Jusqu’en 1962, lorsque l’idéologie du non alignement
s’installe et en 1989 année qui voit chuter le bloc soviétique, la planète va vivre
et évoluer au rythme d’un contexte de paix paradoxal que l’on appelait « guerre
froide ». C’était donc, l’existence ensemble tout en restant opposés l’un à l’autre
en tout point de vue, dans tous les domaines et cultivant une concurrence sans
précédent. D’où la course à l’armement, considéré comme le meilleur moyen de
se maintenir en persuadant son adversaire.
Eu égard à cette réalité linéaire, tout pays membre de la société
internationale devait, pour s’affirmer en tant que tel et assurer sa survie,
répondre à une contrainte fondamentale à savoir se définir par rapport à la
notion de la bipolarité en se liant à l’un ou l’autre bloc, même si le mouvement
de non alignement pouvait servir de carapace à certains Etats. C’était l’ère de
l’exclusive et du manichéisme.
C’est dans ce contexte précis que l’Iran, bien tolérée par l’Occident
jusqu’à la révolution islamique de 1978, à la condition tout de même de
respecter les intérêts économiques et stratégiques de l’Alliance atlantique, se
découvre comme étant puissance régionale et un pôle stratégique susceptible de
s’affirmer dans son environnement régional et international.
Avec ses 70 millions d’habitants, des ressources pétrolières
considérables, une armée efficace et des formations paramilitaires conséquentes,
un fort sentiment national, voire nationaliste, l’Iran constitue déjà une puissance
régionale forte avec une vocation impériale presque trimillénaire. Mais il
s’estime aujourd’hui être encerclé par des puissances hostiles. Tous les pays
limitrophes de l’Iran sont en effet entrés dans des systèmes d’alliances
militaires plus ou moins étroits et formels avec les États Unis (Turquie, ex-
Républiques Soviétiques du Caucase et d’Asie Centrale, Pakistan, Arabie
Saoudite et Emirats du Golfe), voire sont sous occupation militaire directe de la
puissance américaine (Afghanistan, Irak). Le seul « poumon » de Téhéran vers
l’extérieur reste, pour des raisons pas toujours désintéressées, l’Arménie, qui est
à l’Iran ce que le Luxembourg est à la France et qui, elle-même, est enclavée.
Ce système consacré par la charte de San Francisco votée en octobre 1945 succède à un équilibre européen
qui, lui était constitué par 5 ou 7 puissances depuis le XIVème siècle.