MAPAR 1998218
d’une chirurgie curatrice, aucune différence significative n’a été trouvée entre les deux
traitements vis à vis de la survie. Aucune différence de survie sans rechute lors des
analyses réalisées dans les sous-groupes suivants n’a été trouvée:
- patients bénéficiant d’une chirurgie curatrice et effectivement transfusés (exclusivement
allogénique versus autologue) ; patients bénéficiant d’une chirurgie curatrice et ne
recevant qu’une ou deux unités (exclusivement allogénique versus autologue) ;
- patients non transfusés (randomisés autologue versus allogénique).
En revanche une différence significative a été trouvée entre le groupe des patients
transfusés et le groupe des patients non transfusés (quel que soit le bras de randomisation).
Certains aspects méthodologiques de cette étude doivent être discutés:
- le prélèvement d’autotransfusion peut avoir un effet immunodépresseur à lui seul. En
effet, le don de sang total peut entraîner une diminution de l’activité natural killer
(NK) 5 jours après le prélèvement, se prolongeant jusqu’à 12 jours [11] ;
- le nombre de patients réellement transfusés était significativement plus important dans
le bras autologue par rapport au bras allogénique. Les pertes sanguines peropératoires
étant identiques dans les deux bras, cette différence était due en partie à une différence
significative sur les taux d’hémoglobine préopératoire (12,2g/100ml dans le bras
autologue versus 14,1 dans le bras allogénique, p < 0,001).
Une autre étude randomisée, portant toujours sur la chirurgie colo-rectale, a comparée
la transfusion allogénique et la transfusion autologue [12]. Sur les 120 patients inclus,
100 ont bénéficié d’une chirurgie curatrice et ont été analysés. Les résultats n’ont pas
montré de différence significative pour la survie sans rechute (médiane de suivi de
22 mois). Contrairement à l’étude de Busch [10], la comparaison du sous-groupe de 38
patients du bras autologue recevant 2 unités ou moins exclusivement autologues versus
le sous-groupe de 31 patients du bras allogénique recevant 2 unités ou moins montrait
une survie sans rechute significativement meilleure dans le groupe autologue. Cette
dernière analyse ne bénéficiait pas de la garantie de la randomisation et ses résultats
doivent donc être interprétés avec prudence. En effet, les patients transfusés exclusivement
en autologue ne sont peut-être pas comparables à ceux transfusés en allogénique même à
consommation égale : la prescription de concentrés autologues lorsqu’ils existent est
toujours sujette à la hausse et une partie des patients transfusés en autologue ne l’aurait
peut-être pas été si des produits autologues n’avaient pas été disponibles.
Ces deux essais thérapeutiques comparant transfusion autologue et allogénique dans
le cancer colo-rectal ne montraient donc pas de différence significative sur la survie sans
rechute entre les 2 bras thérapeutiques.
2.2.3.2. Transfusion allogénique versus transfusion allogénique déleucocytée
L’immunosuppression induite par les transfusions semblerait associée à la
contamination en leucocytes des produits [2].
Les effets de la transfusion appauvrie en leucocytes (l0,8 x 109 leucocytes par unité)
ont été comparés à la transfusion déleucocytée (0,2 x 106 leucocytes), dans une étude
prospective et randomisée multicentrique au cours de la chirurgie colo-rectale [13]. Les
critères de jugement étaient la survie, la survie sans rechute et le risque de récurrence à 4
ans. Parmi les 1 021 patients randomisés, 150 ont été exclus pour des erreurs d’inclusion.
Sur les 871 patients retenus, 697 ont eu une chirurgie curatrice. Les résultats de cette
étude ne montraient pas de différence significative sur la survie, la survie sans rechute et
le risque de récurrence à 4 ans entre la transfusion appauvrie en leucocytes et la transfusion