Transfusion TRANSFUSION ET CANCER B. Debaene, V. Lapierre, Service d’Anesthésie et Unité de Médecine Transfusionnelle et d’Hémovigilance. Institut Gustave Roussy, 94805 Villejuif Cedex. INTRODUCTION Les risques de maladies transmissibles après une transfusion sanguine sont, depuis 1990, bien connus des cliniciens, mais aussi, du fait de la poussée médiatique, des patients. Cependant, la transfusion sanguine peut avoir d’autres effets, liés à l’immunodépression induite. Ces effets immunodépresseurs ont été mis à profit dans le cadre de la transplantation d’organe, et plus particulièrement lors de la greffe de rein où la transfusion allogénique a permis de réduire l’incidence du rejet. A l’inverse, dans le cadre de la chirurgie carcinologique, l’immunodépression serait susceptible d’induire des effets délétères en favorisant d’une part la récidive locale ou la survenue de métastases, et d’autre part en augmentant l’incidence des infections postopératoires. La conduite pratique de la transfusion sanguine en cancérologie est donc un problème cliniquement important. L’élaboration des règles de bonne pratique clinique est difficile, car les données de la littérature sont incomplètes et souvent contradictoires. 1. IMMUNO-MODULATION POST-TRANSFUSION : BASE THEORIQUE Les populations cellulaires et/ou les facteurs humoraux responsables des effets immunomodulateurs de la transfusion ne sont pas clairement identifiés à ce jour [1]. Plusieurs perturbations immunologiques ont été décrites après transfusion : déséquilibre des sous-populations lymphocytaires, réduction de l’activité NK, diminution des capacités de présentation de l’antigène par les cellules présentatrices de l’antigène (CPA), réduction de la réponse proliférative aux mitogènes des lymphocytes T et diminution de l’hypersensibilité retardée [2]. Récemment, l’influence de la transfusion sur le profil des sécrétions de cytokines par les cellules T helper (Th) a été examinée chez la souris et de façon préliminaire chez l’homme [3, 4]. En fonction des cytokines synthétisées, les lymphocytes Th se différencient en lymphocytes Th1 ou en lymphocytes Th2 (Figure 1). Les lymphocytes Th1 interviennent dans l’immunité à médiation cellulaire en déclenchant la différenciation de précurseurs lymphocytaires cytotoxiques en lymphocytes T cytotoxiques matures et en induisant les réactions d’hypersensibilité retardée. A ce titre, les lymphocytes Th1 jouent un rôle 215 216 MAPAR 1998 important dans l’immunité anti-tumorale et anti-infectieuse. Les lymphocytes Th2, quant à eux, jouent un rôle dans la réponse humorale en régulant la production d’anticorps par les lymphocytes B. T Helper INF gamma IL12 IL2 INF gamma IL4 IL10 IL4 Th1 Immunité anti-tumorale anti-infectieuse Th2 Réponse allergique Lympho B Fonction suppressive Figure 1 : Sécrétions des cytokines par les cellules T Helper et différentiation lymphocytaire Il existe une régulation croisée de la sécrétion des cytokines par les lymphocytes Th1 et les lymphocytes Th2. La production d’INF-g par les lymphocytes Th1 inhibe les fonctionnalités des lymphocytes Th2. A l’inverse, l’IL-4 sécrétée par les lymphocytes Th2 inhibe la synthèse d’INF-g par les lymphocytes Th1. Ainsi, une réponse de type Th2 peut être associée à une fonction suppressive avec un rôle délétère sur la réponse immune anti-tumorale ou anti-infectieuse. Chez l’animal, la transfusion sanguine entraîne une diminution de la réponse Th1, et une augmentation de la réponse Th2, responsable de la baisse de la réactivité immunitaire anti-tumorale et anti-infectieuse. Les études in vitro suggèrent donc que la transfusion induit une réponse immune chez le receveur. Néanmoins, à ce jour, les mécanismes immunologiques ne sont toujours pas explicités et les conséquences cliniques de cette immunomodulation n’ont jamais été clairement démontrées. 2. TRANSFUSION SANGUINE ET CROISSANCE TUMORALE Compte tenu des effets immunomodulateurs de la transfusion sanguine, l’impact de la transfusion sur la croissance tumorale a fait l’objet d’une littérature nombreuse depuis 1982 [5], tant chez l’animal que chez l’homme. 2.1. ETUDES EXPERIMENTALES Les études expérimentales chez l’animal examinant les effets immunologiques de la transfusion ont abouti à des résultats contradictoires : 7 études démontraient que des transfusions allogéniques stimulaient la croissance des tumeurs et/ou la survenue de métastases, 5 études démontraient que les transfusions allogéniques diminuaient la croissance des tumeurs et/ou de métastases et 2 études ne démontraient aucun effet [6]. La transfusion de sang total allogénique augmentait la taille de la tumeur et le nombre de métastases par rapport à l’administration de sérum physiologique chez des souris C57B1 inoculées avec des cellules de mélanome ou chez des souris DBA/2 inoculées avec des cellules P815. Néanmoins, cet effet n’était plus observé si le nombre de cellules de l’inoculum tumoral est multiplié par deux [6]. Transfusion Chez l’animal, il existe dans certaines conditions expérimentales un effet des transfusions allogéniques sur la croissance des tumeurs et/ou la survenue de métastases. Cet effet existe que les transfusions soient réalisées avant ou après la greffe de cellules tumorales, et disparaît si les produits sont déleucocytés à condition qu’ils le soient précocement. 2.2. ETUDES CHEZ L’HOMME 2.2.1. ETUDES RETROSPECTIVES Soixante dix sept études rétrospectives analysant l’influence des transfusions sur la récidive des tumeurs solides (dans le cadre de la chirurgie colo-rectale) ont été publiées : 37 montraient un effet délétère, 1 un effet bénéfique et 39 aucun effet sur le risque de récidive à distance [7]. L’ensemble de ces études présentait un faible niveau de pertinence : le degré de l’anémie justifiant la transfusion n’était pas précisée ; non prise en compte de l’expertise chirurgicale ; les facteurs pronostiques autres que la transfusion n’étaient pas analysés. En d’autres termes, la transfusion était réalisée chez des patients présentant des volumes tumoraux importants et/ou pris en charge selon des protocoles différents. La transfusion représentait à ce titre un facteur associé à un pronostic péjoratif sans être pour autant un élément favorisant de ce pronostic. 2.2.2. ETUDES NON RANDOMISES A partir d’études rétrospectives ou prospectives non randomisées portant sur l’influence des transfusions au cours d’une chirurgie pour cancer colo-rectal, deux méta-analyses ont été rapportées dans la littérature. A partir de 17 études, Chung a mis en évidence un risque relatif significativement augmenté (Odd ratio = 1,7) de survenue de récidive ou de décès chez les patients transfusés par rapport aux patients non transfusés [8]. A partir de 11 études, Vamvakas et Moore [9] ont rapporté un risque relatif significativement augmenté (Odd ratio = 1,37, IC95 % (1,20 ; 1,56)) de survenue de récidive ou de décès par cancer. Néanmoins ces études sont critiquables sur plusieurs points : - les critères de sélection des études n’étaient pas exposés ; - la qualité des études incluses dans la méta-analyse n’était pas présentée ; - l’hétérogénéité entre les études n’a pas été étudiée ; - le délai d’observation était très variable d’une étude à l’autre (quelques mois à 10 ans) ; - le risque relatif était calculé sur un critère de jugement composite (récurrence, décès ou décès par cancer selon les études) et recueilli à des délais différents ; - les facteurs de confusion n’étaient pas étudiés ; enfin la robustesse des résultats n’a pas été testée (en particulier basée sur la qualité des études). Malgré une estimation de risques relatifs significativement élevés, ces deux métaanalyses ne permettent pas de conclure que la transfusion soit associée à la récidive des cancers principalement en raison de l’absence de prise en compte des nombreux facteurs de confusion potentiels. 2.2.3. ETUDES RANDOMISES 2.2.3.1. Transfusion allogénique versus transfusion autologue Busch et al ont comparé les effets sur la survie sans rechute à 4 ans après cancer colorectal, de la transfusion allogénique par rapport à la transfusion autologue [10]. Cinq cent dix patients ont été inclus et randomisés. Parmi les 423 patients ayant bénéficié 217 218 MAPAR 1998 d’une chirurgie curatrice, aucune différence significative n’a été trouvée entre les deux traitements vis à vis de la survie. Aucune différence de survie sans rechute lors des analyses réalisées dans les sous-groupes suivants n’a été trouvée : - patients bénéficiant d’une chirurgie curatrice et effectivement transfusés (exclusivement allogénique versus autologue) ; patients bénéficiant d’une chirurgie curatrice et ne recevant qu’une ou deux unités (exclusivement allogénique versus autologue) ; - patients non transfusés (randomisés autologue versus allogénique). En revanche une différence significative a été trouvée entre le groupe des patients transfusés et le groupe des patients non transfusés (quel que soit le bras de randomisation). Certains aspects méthodologiques de cette étude doivent être discutés : - le prélèvement d’autotransfusion peut avoir un effet immunodépresseur à lui seul. En effet, le don de sang total peut entraîner une diminution de l’activité natural killer (NK) 5 jours après le prélèvement, se prolongeant jusqu’à 12 jours [11] ; - le nombre de patients réellement transfusés était significativement plus important dans le bras autologue par rapport au bras allogénique. Les pertes sanguines peropératoires étant identiques dans les deux bras, cette différence était due en partie à une différence significative sur les taux d’hémoglobine préopératoire (12,2g/100ml dans le bras autologue versus 14,1 dans le bras allogénique, p < 0,001). Une autre étude randomisée, portant toujours sur la chirurgie colo-rectale, a comparée la transfusion allogénique et la transfusion autologue [12]. Sur les 120 patients inclus, 100 ont bénéficié d’une chirurgie curatrice et ont été analysés. Les résultats n’ont pas montré de différence significative pour la survie sans rechute (médiane de suivi de 22 mois). Contrairement à l’étude de Busch [10], la comparaison du sous-groupe de 38 patients du bras autologue recevant 2 unités ou moins exclusivement autologues versus le sous-groupe de 31 patients du bras allogénique recevant 2 unités ou moins montrait une survie sans rechute significativement meilleure dans le groupe autologue. Cette dernière analyse ne bénéficiait pas de la garantie de la randomisation et ses résultats doivent donc être interprétés avec prudence. En effet, les patients transfusés exclusivement en autologue ne sont peut-être pas comparables à ceux transfusés en allogénique même à consommation égale : la prescription de concentrés autologues lorsqu’ils existent est toujours sujette à la hausse et une partie des patients transfusés en autologue ne l’aurait peut-être pas été si des produits autologues n’avaient pas été disponibles. Ces deux essais thérapeutiques comparant transfusion autologue et allogénique dans le cancer colo-rectal ne montraient donc pas de différence significative sur la survie sans rechute entre les 2 bras thérapeutiques. 2.2.3.2. Transfusion allogénique versus transfusion allogénique déleucocytée L’immunosuppression induite par les transfusions semblerait associée à la contamination en leucocytes des produits [2]. Les effets de la transfusion appauvrie en leucocytes (l0,8 x 109 leucocytes par unité) ont été comparés à la transfusion déleucocytée (0,2 x 106 leucocytes), dans une étude prospective et randomisée multicentrique au cours de la chirurgie colo-rectale [13]. Les critères de jugement étaient la survie, la survie sans rechute et le risque de récurrence à 4 ans. Parmi les 1 021 patients randomisés, 150 ont été exclus pour des erreurs d’inclusion. Sur les 871 patients retenus, 697 ont eu une chirurgie curatrice. Les résultats de cette étude ne montraient pas de différence significative sur la survie, la survie sans rechute et le risque de récurrence à 4 ans entre la transfusion appauvrie en leucocytes et la transfusion Transfusion déleucocytée. En revanche, en comparant les patients transfusés et les patients non transfusés (sans tenir compte du bras de randomisation), la différence était significative sur la survie et sur la survie sans rechute, mais pas sur le risque de récurrence. La méthodologie de cette étude nécessite certaines critiques : - l’absence d’indication de la transfusion ; - l’analyse ne portait que sur les 697 patients ayant bénéficié d’une chirurgie curatrice, soit 68 % des patients randomisés ; - les produits comparés étaient appauvris ou déleucocytés. Il est possible qu’une diminution de la contamination leucocytaire (même faible dans les produits appauvris) ne permette pas d’observer une différence de 15 % entre les deux bras alors que cette différence aurait pu être mise en évidence si des produits standard (non appauvris en leucocytes) avaient été utilisés. En résumé, des études cliniques prospectives de grande envergure ont été menées pour tenter de démontrer l’effet immunosuppresseur de la transfusion après chirurgie colo-rectale. A ce jour, deux questions restent sans réponse : - la transfusion induit-elle à elle seule une immunosuppression suffisamment puissante pour représenter un facteur de risque de récurrence des cancers ? - en cas de réponse positive à cette première question, existe-t-il un produit capable d’annuler cet effet ? 3. STRATEGIE TRANSFUSIONNELLE CHEZ LE CANCEREUX ? Bien que les données scientifiques restent encore incomplètes, certaines recommandations peuvent être mises en avant. 3.1. NE TRANSFUSER QUE SI CELA EST ABSOLUMENT NECESSAIRE Deux arguments supportent cette vérité première. La transfusion est associée à une diminution de la durée de survie, et également à une diminution de la durée de survie sans rechute [10, 13], bien que la transfusion ne soit pas un facteur de risque isolé. En effet, les besoins transfusionnels sont d’autant plus importants que la lésion initiale est évoluée (d’où l’intérêt de la classification TNM). Il n’existe aucune raison scientifique pour ne pas appliquer les recommandations de la Conférence de Consensus [14] dans le cadre de la chirurgie carcinologique. Au dessus de 10 g/dl d’hémoglobine, la transfusion érythrocytaire est rarement nécessaire. Par contre la plupart des patients doivent être transfusés si la concentration d’hémoglobine est inférieure à 7 g.dL-1. D’autre part, la chirurgie doit être aussi exsangue que possible. Une telle chirurgie présuppose l’existence d’un certain nombre de conditions qui vont de la formation des chirurgiens jusqu’aux conditions opératoires (qualité du plateau technique, ressources humaines suffisantes) [15]. Une chirurgie exsangue est bien sur facilitée lorsque le diagnostic des tumeurs est précoce, ce qui touche au vaste problème du dépistage des cancers. 3.2. TRANSFUSION AUTOLOGUE CHEZ LE PATIENT CANCEREUX Aucun argument ne permet d’exclure les sujets porteurs de pathologie cancéreuse d’un programme de transfusion autologue différée [14]. Cependant, dans le pratique, cette technique transfusionnelle semble avoir une place très restreinte. Les bénéfices attendus de la transfusion autologue présupposent au moins deux conditions : 219 220 MAPAR 1998 - le taux d’hémoglobine avant prélèvement doit être suffisant pour permettre un don de deux unités de globules rouges (en fait l’hémoglobinémie doit être supérieure ou égale à 13 g.dL-1) ; - les pertes sanguines attendues doivent être supérieure à 1 000 mL et doivent être compensées exclusivement par les dons autologues sans avoir recours à la transfusion homologue. Dans le cadre de la chirurgie carcinologique, ces deux conditions sont rarement réunies. Du fait des traitements préopératoires (chimiothérapie et/ou radiothérapie), le taux d’hémoglobine de départ est rarement suffisant pour permettre un don de deux unités de globules rouges au moins et la quantité des pertes sanguines est rarement prévisible (à la différence de la chirurgie orthopédique ou vasculaire). Ainsi, le «rendement» de la transfusion autologue est le plus souvent faible. Une étude de faisabilité concernant les auto-transfusions programmées en matière de cancer colo-rectal a montré que du sang avait pu être prélevé et conservé chez seulement 22 % des patients, et finalement utilisé à titre isolé (sans transfusion homologue complémentaire) pour compenser une perte de sang peropératoire chez seulement 6 % d’entre eux [16]. Ces résultats ont été en partie confirmés par Busch et al [10] et Heiss et al [12] qui ont montré que 28 % et 35 % des patients inclus dans ces deux études recevaient un complément transfusionnel homologue alors qu’ils avaient été randomisés dans le bras transfusion autologue. D’autre part le délai de la réalisation d’un programme d’autotransfusion est souvent long (au moins 1 mois avant la date l’intervention), délai difficilement conciliable avec le caractère semi urgent de la chirurgie carcinologique lourde. Ces différentes critiques de la transfusion autologue font que, dans le cadre de la chirurgie carcinologique, cette technique transfusionnelle est exceptionnellement utilisées, bien que théoriquement applicable. 3.3. PLACE DE L’ERYTHROPOIETINE L’érythropoïétine, administrée en préopératoire, serait une solution séduisante afin d’augmenter le rendement de la transfusion autologue. Dans cette indication, l’érythropoïétine a obtenu l’AMM dans le cadre de la chirurgie orthopédique et de la chirurgie vasculaire. A l’heure actuelle, aucune étude n’a jugé de l’efficacité de cette molécule en chirurgie carcinologique. Plusieurs interrogations demeurent : - Quelles sont les doses à utiliser compte tenu que la réactivité médullaire à l’érythropoïétine des patients cancéreux est différente de celle des patients normaux ? - Quels sont les délais optimaux permettant l’obtention de la meilleure efficacité ? - Quels sont les effets de l’érythropoïétine sur la croissance tumorale ? Compte tenu de l’ensemble de ces réserves et du coût de cette molécule, l’utilisation de l’érythropoïétine en chirurgie carcinologique reste actuellement de domaine de la recherche. 3.4. AUTO-TRANSFUSION PEROPERATOIRE Classiquement cette technique transfusionnelle était considérée comme inutilisable en cancérologie en raison du risque d’injection de cellules tumorales récupérées dans le champ opératoire [17]. En effet, pour des tumeurs de toute localisation et de tout stade, des cellules tumorales ont été trouvées dans 93 % des cas dans le sang récupéré dans le Transfusion champ opératoire. A côté de ce risque théorique, trois études rétrospectives menées chez l’homme après avoir utilisé ce type de transfusion lors d’hépatectomies [18, 19], et de cystectomies [20] n’ont pas retrouvées d’augmentation de nombre de métastases. Ces notions contradictoires permettent cependant de mener des études multicentriques, prospectives et randomisées, et d’utiliser cette technique en cas de saignement massif impromptu lorsque les réserves de sang homologue sont faibles [15]. 3.5. QUEL TYPE DE CULOT GLOBULAIRE HOMOLOGUE ? La question se résume à : culot globulaire homologue standard versus culot globulaire déleucocyté. La réponse à cette interrogation a été résolue par l’Agence Française du Sang, qui recommande l’utilisation systématique de culots déleucocytés dès le mois de juin 1998. Le rationnel d’un tel choix, malgré l’augmentation indiscutable du coût transfusionnel est une diminution du risque d’allo-immunisation HLA, une diminution des réactions frisson-hyperthermie, une réduction de la transmission de virus HTLV1 et CMV (virus intracellulaires), une réduction de la contamination par Yersinia Entérolitica, et enfin une amélioration de la durée de conservation des cellules. D’autres part, bien que les données soient une nouvelle fois contradictoires, la transfusion de culots déleucocytés permettrait de réduire le risque d’infections postopératoires [13, 21]. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] Dzik S, Blajchman MA, Blumberg N et al. Current research on the immunomodulatory effect of allogeneic blood transfusion. Vox Sang 1996;70:187-94 [2] Bordin JO, Bardossy L, Blajchman MA. Growth enhancement of established tumors by allogeneic blood transfusion in experimental animals and its amelioration by leukodepletion: the importance of the timing of the leukodepletion. Blood 1994;84:344-8 [3] Abbas AK, Murphy KM, Sher A. Functional diversity of helper T lymphocytes. Nature 1996;383:787-93 [4] Mosmann TR, Sad S. The expanding universe of T-cell subsets: Th1, Th2 and more. Immunol Today 1996;17:138-46 [5] Burrows L, Tartter PI. Effect of blood transfusion on colonic malignancy recurrence rate. Lancet 1982;2:662 [6] Shirwadkar S, Blajchman MA, Frame B, Singal DP. 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