République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l‟enseignement supérieur et de la recherche scientifique UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU Faculté des sciences Economiques, Commerciales et de Gestion Département des sciences économiques Laboratoire REDYL Mémoire de Master en sciences économiques Spécialité « Management Territorial et Ingénierie de Projets » Option : Entreprises en économie sociale et solidaire Préparé par : Célia AMROUN Les coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou État des lieux et dynamiques actuelles Sous la direction de : Pr. Malika AHMED ZAID-CHERTOUK Jury: Pr. Malika AHMED ZAID-CHERTOUK : Professeur à l‟université MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU, directrice de laboratoire « REDYL », Réformes Economiques et Dynamiques Locales. Dr. Karima BENAMARA : Maitre Assistant « A » à l‟université MOULOUD MAMMERI DE TIZIOUZOU. Dr. Samira RAMDINI : Maitre Assistant « A » à l‟université MOULOUD MAMMERI DE TIZIOUZOU. Année universitaire : 2012-2013 Les coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou État des lieux et dynamiques actuelles Résumé : L‟économie sociale est devenue la solution optimale pour les problèmes les plus délicats dans le monde. Son objectif principal est d‟encourager les gens à porter des projets sous différentes formes à savoir : coopérative, association et mutuelle. En effet, l‟esprit d‟entrepreneuriat social permet la revitalisation des activités économiques et sociales dans chaque pays. Il offre la possibilité de développement de diverses activités à travers la création de regroupements de personnes et de mutualisation des moyens de production. En Algérie, ce type de pratique est concrétisé dans l‟agriculture grâce aux coopératives agricoles qui étaient par excellence des instruments privilégiés à la main de l‟Etat durant la révolution agraire. Dans un contexte d‟ouverture sur l‟économie de marché, ces coopératives montrent une réalité complètement différente notamment avec leur libéralisation et la primauté des entreprises privées. L‟objectif principal de cette étude est d‟analyser la situation actuelle des coopératives de la wilaya de Tizi-Ouzou à travers l‟étude des coopératives agricoles et d‟identifier les contraintes socio-économiques. Mos clés : Économie sociale, entrepreneuriat social, entreprise sociale, coopérative agricole, Tizi-Ouzou Summary: Agricultural cooperatives in Tizi-Ouzou: area’s state and actual dynamism The social economy is became the solution of the most complicate problems in the world. Its main goals are to support people and encourage them to bring projects in different forms such as cooperative, association and mutual. Then the entrepreneurial spirit helps to revitalize the economic and social activity in the country. It makes the possibility of developing multiple activities by creating regroupings and the mutualisation of production materials. In Algeria, this type of practices is concretised by the agricultural cooperatives. They were one of the most pertinent instruments for the government in the agricultural revolution. In the globalisation context and market economy, the cooperatives show a reality completely different especially with their liberalisation and the big importance of the individual enterprises. The main object of this study is to analyze the actual situation of cooperative by studying agricultural cooperative and to identify the social economic obstacles. Words keys: Social economy, social entrepreneurial, social firm, agricultural cooperative, Tizi-Ouzou. A mes chers parents et mes sœurs, REMERCIEMENTS Des fois le remerciement est insuffisant pour certaines personnes dont la contribution est indéterminable, pour celles-ci et ceux-ci qui m‟ont aidé, encouragé et supporté, je dis : « Merci infiniment ». Au premier lieu, je voudrais citer ma famille : mes parents, mes sœurs et mes frères, mon cousin et mes amis. Au deuxième lieu, la responsable du Master Madame Pr. Malika AHMED ZAID-CHERTOUK : la directrice de laboratoire REDYL « réformes économiques et dynamiques locales », pour ces orientations et sa prise en charge de tous les étudiants du master promotion « ASALU » 2013. Sans oublier tous les enseignants qui nous ont accompagnés durant tout le cursus : Dr. AKNINE, Dr. BENAMARA, Dr. TADJINE Mr. ZIROUTI, Melle. AMROUCHE, Mr. DJEMACI, Melle. RAMDINI. En troisième lieu, un vif remerciement pour le dirigeant et le personnel de la coopérative apicole de la wilaya pour leur accueil et leur contribution à ce travail. Enfin, je veux vraiment remercier tous mes camarades du master, ainsi que mes amies pour leur encouragement. A tous ceux qui ont participé de prêt ou de loin à la réalisation de ce travail. ABREVIATIONS ET SIGLES UTILSES ACI CAPES CAS CASAP CAW COOPAJAA COOPAPIST COOPCID CRMA DAL DAS DRAG DUC EAC EAI ES ESS FNDIA FNRA FNRPA GMV GPC MGC MGD MGEG MGH MGHFE MGIFA MGIP MGPC MGPTT MGS MGT MGTSS MUNATEC OIT PAW PNDA PNDAR PRCHAT RA Alliance Coopérative Internationale Coopérative Agricole des Petits Elevages et des Services Coopérative Agricole de Services Coopérative Agricole de Services et d’Approvisionnement Chambre d’Agriculture de la Wilaya Coopérative Agricole des Jeunes Apiculteurs d’AKAOUDJ Coopérative Apicole de la Wilaya de Tizi-Ouzou Coopérative de Construction, d’Irrigation et de Développement Caisse Nationale de Mutualité Agricole Direction d’Administration Locale Domaines Agricoles Socialistes Direction de la Réglementation et des Affaires Générales Direction d’Urbanisme et de la Construction Exploitations Agricoles Collectives Exploitations Agricoles Individuelles Economie Sociale Economie Sociale et Solidaire Fonds National de Développement des Investissements Agricoles Fonds national de renouveau agricole Fonds National de la Régulation de la Production Agricole Groupement de Mise en Valeur Groupe Pré-Coopératifs Mutuelle Générale des Communaux Mutuelle Générale de Douanes Mutuelle Générale de Gaz et d’Electricité Mutuelle Générale de l’Habitat Mutuelle Générale de l’Hydraulique, des Forets et de l’Equipement Mutuelle Générale Indépendante des Fonctionnaires d’Algérie Mutuelle Générale de l’Industrie et de Pétrole Mutuelle Générale de la Protection Civile Mutuelle Générale des Postes et Télécommunications Mutuelle Générale de la Santé Mutuelle Générale des Transports Mutuelle Générale des Travailleurs de la Sécurité Sociale Mutuelle Nationale des Travailleurs de l’Education et de la Culture Organisation Internationale de Travail Plan d’Aménagement de la Wilaya Plan National de Développement Agricole Programme National de Développement Agricole et Rural Renforcement des Capacités Humaines et d’Appui Technique aux Producteurs Révolution Agraire SAR SCIS SCOP SIP T.O UC Secteur d’Amélioration Rurale Société d’Intérêt Collectif Société Coopérative Ouvrière Société Indigène de Prévoyance Tizi-Ouzou Union Coopérative SOMMAIRE : REMERCIEMENTS ............................................................................................................. 5 ABREVIATIONS ET SIGLES UTILSES ............................................................................ 6 SOMMAIRE :........................................................................................................................ 8 INTRODUCTION GENERALE: .......................................................................................... 1 PARTIE 1 : LES ENTREPRISES SOCIALES : THEORIES ET PRATIQUES. ................ 9 Introduction DE la partie 1 .................................................................................................. 9 CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE RELATIVE AUX ENTREPRISES SOCIALES ............................................................................................................................... 10 Section1 : Repères sur la dynamique de groupe .................................................................. 10 Section 2 : L‟économie sociale ............................................................................................ 14 Section 3: L‟entrepreneuriat social ...................................................................................... 31 CHAPITRE 2 : L‟EMERGENCE ET L‟EVOLTION DU MOUVEMENT COOPERATIF AGRICOLE EN ALGERIE ..................................................................................................... 44 Section 1: Les pratiques de cooperatives et les contraintes de cooperation ........................ 45 Section 2 : L‟experience cooperative en algerie dans le domaine agricole ......................... 53 Conclusion de la partie 1: .................................................................................................... 70 PARTIE 2 : CARACTERISATION DES COOPERATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU.................................................................................................... 72 Introduction de la partie 2 ................................................................................................... 72 CHAPITRE 1 : LES PRINCIPAUX DETERMINANTS DES COOPERATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU ............................................................... 73 Section 1: Le cadre réglementaire des coopératives agricoles en algerie ............................ 73 Section 2 : Les bases de fonctionnement de la coopérative agricole ................................... 88 CHAPITRE 2 : LA COOPERATIVE APICOLE DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU .. 98 Section 1 : Présentation générale de la coopérative apicole de la wilaya............................ 99 Section 2 : Le règlement intérieur de la coopérative : ....................................................... 104 Section3 : La situation financière de la coopérative .......................................................... 106 Conclusion DE La partie 2: ............................................................................................... 114 CONCLUSION GENERALE ........................................................................................... 115 BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................. 117 LISTES DES FIGURES .................................................................................................... 123 SOMMAIRE GENERAL .................................................................................................. 124 ANNEXES......................................................................................................................... 129 Introduction générale Introduction générale INTRODUCTION GENERALE: Après la révolution industrielle, le capitalisme était le modèle le plus adapté presque dans tous les pays. Ses inconvénients n‟ont pas tardé à apparaitre. La dégradation de la situation de la majorité de la population d‟une part et l‟apparition des différents mouvements sociaux en d‟autres parts, ont engendré un modèle social. Le but de celui-ci réside dans l‟intérêt collectif, mais vue la vulnérabilité de son système de fonctionnement, le modèle est remis en cause pour que le modèle capitaliste reprenne sa place. Encouragé la concurrence et la compétitivité, le modèle capitaliste est toujours guidé par une logique de profit, d‟ou la nécessité d‟intervention de l‟Etat pour assurer le contrôle. Il s‟agit en fait du service public. Faisant un petit aperçu historique de l‟évolution de l‟Etat providence à l‟Etat acteur économique, on constate que le service public existe même avant l‟existence du concept. En effet, le service public peut être défini comme la réponse de l‟Etat à la demande sociale ou aux besoins sociaux, mais la question posée est ce que l‟offre de l‟Etat est suffisante ? Plusieurs éléments justificatifs d‟absence relative de l‟Etat dans certains domaines, selon le contexte. La raison financière peut être à la tête de toutes les raisons. Le désengagement de l‟Etat dans de nombreux secteurs fait croitre les besoins et les inégalités sociales, auxquels les entreprises sociales se donnent pour mission de répondre1. En parallèle, les mécanismes de marché ont échoué à satisfaire les besoins de l‟ensemble de la population. Les ruptures économiques que connaissent les pays sont effectivement la conséquence des crises qui les conduisent indéniablement à prendre des décisions qu‟elles jugent dans la plus part de temps adéquates et nécessaires à leur fonctionnement et donc à leur développement. Cela implique la recherche de nouveaux modèles d‟entreprises porteurs de sens, l‟entrepreneuriat social tient le devant de la scène.2 L‟entrepreneuriat social s‟ancre bien dans la tradition de l‟entrepreneuriat. Rappelant que le terme de l‟entrepreneuriat est introduit au début du 19ème siècle par l‟économiste français J. B. SAY pour désigner un acteur économique particulier qui fait passer les 1 AHMED ZAID-CHERTOUK M., (2011), Le renouveau de l’action publique en Algérie dans le contexte de crise économique mondiale, in Renewal of public intervention and contemporary crisis. Towards the emergence of a new form of regulation ? Ouvrage collectif sous la direction de Philippe BANCE et Luc BERNIER, Publications du CIRIEC, Wiley Blackwell, 307 p. 2 Camille PORTEJOIE (2011): « impact des différentes visions de l’entrepreneuriat social sur la pratique des organisations ressources », in Majeure Alternative Management, HEC, Paris, juillet 2011. 1 Introduction générale ressources économiques d‟un état de faible productivité à un état de rendement supérieur. Un siècle plus tard, Joseph Schumpeter définira l‟entrepreneur comme l‟agent d‟une « destruction créatrice » nécessaires aux grandes avancées économiques. En économie, l‟entrepreneur est sorte d‟aventurier, « l‟entrepreneur est un homme dont les horizons économiques sont vastes et dont l‟énergie est suffisante pour basculer la propension à la routine et réaliser des innovations ». Le défi des entrepreneurs est de concilier la logique économique et la logique sociale dans la mise en œuvre d‟un « business model » d‟un nouveau genre1. L‟entrepreneuriat social s‟inscrit souvent dans le croisement entre le management non profit, et de l‟entrepreneuriat. C‟est une notion jeune, ses contours sont mal définis : le terme a souvent été employé pour désigner des choses aussi différentes que l‟émergence d‟organisations dans le secteur non-profit, l‟adoption par le secteur non profit des stratégies pour gagner ses propres revenus, ou encore des attitudes socialement responsables d‟entrepreneurs classiques. L‟entrepreneuriat social est un concept qui associé deux termes qui sont considérés traditionnellement comme contradictoires : l‟entrepreneuriat et le social. L‟entrepreneuriat social est une expression qui porte en elle la problématique qui lui est inhérente : est-il réellement possible de gagner de l‟argent dans le cadre d‟une organisation qui agit pour le progrès social ? Peut-on faire du social avec de l‟économique ? A nos jours, pour allier entre croissance, éthique et développement durable le retour aux principes élémentaires de l‟humanité ou au capital positif produit par les sociétés humainement viables à travers l‟Economie sociale, l‟entreprise sociale semble nécessaire2. C‟est la prospection d‟une croissance durable dans la stabilité et la prospérité partagée. La recherche de l‟efficacité économique, d‟équité et de cohésion sociale est le principal défi auquel sont confrontées les sociétés modernes, la société algérienne en particulier. En effet, on assiste aujourd‟hui à la montée de l‟individualisme, s‟accompagnant 1 AHMED ZAID M. (2011) : « L’incubateur d’entreprises, un catalyseur pour les systèmes productifs locaux en Algérie », Salon National de l’Entrepreneuriat Local, Alger, 6-9 mars. 2 AHMED ZAID.M (2010) : « Crise, éthique et développement durable : l’alternative par l’économie sociale ancrée dans les productions des sociétés « humainement » viables », CIRIEC, 10-19, Mai 2010 congrès de Berlin 2 Introduction générale d‟un certain recul des valeurs fondants le vivre ensemble. L‟individu se trouve confronté à trois types de précarités : précarité économique, précarité identitaire et précarité relationnelle1. En effet, la coopération est l‟un des mécanismes qui permettent de résoudre cette précarité en conciliant l‟économique et le social, car elle offre sur le marché des produits compétitifs au niveau des coûts et des prix. Elle permet d‟atteindre ces classes faibles de la population qui ont besoins d‟une certaine aide et d‟une certaine protection. Même s‟il est difficile, voire impossible, de définir avec exactitude l‟origine des premières coopératives, il est en revanche possible d‟affirmer que le mouvement coopératif, en tant que tel, est apparu en Europe au 19ème siècle, suite aux changements économiques, sociaux et démographiques causés par la révolution industrielle. La coopération en Algérie existe même avant les coopératives, et cela en termes des actes de solidarités, de collaboration et d‟entraide. En parlant de coopératives, on parle de coopération avec un statut qui n‟est pas nécessairement un outil de coopération. A nos jours, ce que fait contrainte aux coopératives sont les révolutions technologiques qui les obligent à intégrer le changement et la complexité dans leurs stratégies de développement et leurs modes de gestion. Elles doivent s‟adapter très rapidement pour gérer les bouleversements et variations de l‟environnement. PROBLEMATIQUE : En théorie, l‟ancrage territorial des organisations du secteur de l‟économie sociale est porteur d‟expériences innovantes en raison d‟une prise en charge plus adéquate des besoins sociaux des personnes concernées que celle de l‟intervention publique classique. Mais en pratique, les réalisations restent relativement modestes d‟un secteur à un autre. Dans ce travail, on s‟intéresse au secteur de l‟agriculture et notamment aux coopératives agricoles. Il s‟agirait à la fois de celles qui proviennent des anciennes restructurations de secteur agricole et celles qui sont issues de la volonté des agriculteurs à développer leurs activités collectivement et d‟assurer un revenu permanent dans un environnement mouvant et en perpétuelles mutations. Le contexte actuel légitime le rôle croissant, et parfois primordial, des coopératives. En effet, la croissance continue de la pauvreté dans les pays en développement ne fait qu‟accroître le besoin de coopération et de ce fait le rôle et la place des coopératives dans la société. 1 PELISSON E. (2006) : « le développement social local, nouvelle approche territorialisée de la cohésion sociale », communication au colloque territoires, action sociale et emploi, 22-23 juin 2006. 3 Introduction générale Dans le contexte de mondialisation, eu égard à l‟état des lieux et aux évolutions actuelles de formes de coopération, quels sont les principaux déterminants des coopératives agricoles dans la wilaya de Tizi-Ouzou et comment intègrent-elles les influences de leur environnement QUESTIONS SECONDAIRES : - Quelles sont les principales caractéristiques du secteur coopératif algérien ? - Comment peut-on appréhender les contraintes de l‟environnement socioéconomique des coopératives ? - Comment mobiliser les ressources humaines et financières au sein de la coopérative pour qu‟elle soit pertinente et performante? - Comment peut-on promouvoir ce type d‟organisation des agriculteurs, sachant que le secteur agricole est le nerf qui blesse dans l‟économie algérienne étant donné du potentiel énorme en matière de la superficie agricole utile? HYPOTHESES : H 1 : Les valeurs et les principes coopératifs constituent la base de fonctionnement des coopératives qui se fondent sur l‟entraide, l‟égalité, l‟équité, la démocratie et la solidarité : ils sont la raison de leur existence et la pierre angulaire de leur pérennité et efficacité. H 2 : Les coopérateurs agricoles disposent d‟un esprit entrepreneurial qui leur permet de générer des bénéfices, d‟assumer des responsabilités additives au delà de leurs objectifs préalablement définis et de promouvoir leurs activités et de développer leurs activités. H3 : les coopératives disposent des mécanismes qui leurs permettent la gestion des contraintes de l‟environnement socio-économiques ainsi que la résolution des conflits et des problèmes internes. H4 : Les crédits et les subventions font la base de développement des coopératives agricoles: les agriculteurs bénéficient des crédits et des subventions qui leurs permettent d‟accroitre leurs exploitations. 4 Introduction générale METHODOLOGIE DE RECHERCHE : Il consiste à présenter la méthodologie poursuivie dans le cadre de ce travail de recherche. En effet, la recherche s‟est déroulée en trois phases à savoir : une phase exploratoire, une phase théorique et une phase d‟enquête sur le terrain 1. La phase exploratoire : Cette phase consiste en de nombreuses recherches sur internet et en bibliothèque relatives à l‟entrepreneuriat social afin d‟appréhender les notions d‟entrepreneuriat et de coopération, leurs historiques ainsi que leurs évolutions. Afin de m‟imprégner du sujet, on a également en parallèle consulté de différents ouvrages traitant l‟entrepreneuriat social et les coopératives. A l‟issue de cette phase exploratoire, on a commencé à élaborer la question de recherche en s‟interrogeant sur les entreprises sociales et à recentrer la problématique sur les activités des coopératives. 2. La phase théorique : La théorie sur l‟économie sociale et l‟entrepreneuriat social est abondante. Dans ce travail il s‟agissait essentiellement de l‟évolution de l‟entrepreneuriat social et de ses origines ainsi que des rappels sur la dynamique de groupe ainsi que l‟économie sociale dont est inclut les principes coopératifs, à noter que la liaison avec l‟entrepreneuriat social est directe : gérer un groupe en vue d‟atteindre son objectif (réaliser des bénéfices) mais toujours dans un cadre de démocratie et d‟égalité. Ensuite, d‟étudier l‟évolution de la coopération en Algérie tout en sachant qu‟il existe deux types de coopération : la coopération traditionnelle qui n‟a pas un statut juridique mais enracinée dans les traditions et les comportements des personnes, elle devient comme une valeur et un principe au même temps, à noter que cela se reflète au jour d‟aujourd‟hui dans les villages kabyles par les différentes manifestations sociales. Le deuxième type, est la coopération réglementée par un statut juridique qui détermine les règles de fonctionnement, les modalités de contrôle et d‟organisation de la structure générale de la coopérative. Nous intéressons au deuxième type. Cela revient aussi à l‟étude du comportement du directeur de la coopérative. En effet sa mission est plus difficile vu que la gestion de toutes les interactions entre les adhérents nécessite l‟implication de tous les membres dans la gestion et la prise en charge de toutes les influences de l‟environnement externe. 5 Introduction générale Et comme la base de notre étude sont les coopératives agricoles, l‟évolution du secteur agricole coopératif semble un passage obligé qui permet de déterminer les principales caractéristiques de ces coopératives et de les confronter au même temps au contexte de leur évolution et fonctionnement. Enfin le cadre réglementaire est l‟un des déterminants de la capacité de la coopérative à l‟adaptation dans son environnement et qui précise la structure générale de la coopérative ainsi que le rôle de chaque responsable au sein de cette coopérative. 3. La phase d’enquête de terrain L‟enquête du terrain est effectuée au premier lieu au niveau de la direction de service agricole de la wilaya de T.O afin d‟obtenir la liste de toutes les coopératives agricoles qu‟existent dans la wilaya. Une fois qu‟on a eu cette liste, on a passé des entretiens directs avec des experts dans le domaine agricole qui étaient vraiment pessimistes non seulement en ce que concerne l‟agriculture en générale mais aussi les coopératives agricoles. Le dernier recensement agricole a eu lieu en 2001, conséquence de carence des données chiffrées. Les principales sources de données utilisées sont le Plan d‟Aménagement de la Wilaya de Tizi-Ouzou (PAW) et les données d‟archives de différentes directions : la Direction de la Réglementation et des Affaires Générales (DRAG), la Direction d‟Administration Locale (DAL), la Direction d‟Urbanisme et de la Construction (DUC)... Afin de faciliter l‟enquête de terrain, un questionnaire était établi comme une fiche identitaire qui porte cinq parties resivement : les renseignements généraux, le fonctionnement, les valeurs, et une partie réservée aux coopératives dissoutes et le dernier est fait pour évaluer les capacités des gérants des coopératives : voir s‟ils ont un esprit entrepreneurial. Les données recueillies ont eu pour source: Données issues de la DSA : - Coopérative avicole « soleil levant ». Coopérative d‟approvisionnement « Djurdjura ». Coopérative IFRAN aviculture. Coopérative Avicole « AMALOU SAID ». Coopérative ACJAD élevage caprin. Coopérative avicole RANCH. Coopérative filière Arboriculture. Coopérative apicole « TIZIZWIT ». 6 Introduction générale Données issues des coopératives : - Coopérative apicole de la wilaya Coopérative agricole des jeunes apiculteurs d‟Akaoudj Coopérative d‟irrigation et du périmètre irrigué de Tademaït Données issues des subdivisions agricoles : La coopérative d‟irrigation d‟Ouaguenoun La coopérative agricole de fabrication et de commercialisation d‟aliment de bétail de MIZRANA. Coopérative de services et d‟approvisionnement CASAP Coopérative SMIHA aviculture - Méthodologie de travail: L‟étude des pratiques des coopératives agricoles permet d‟analyser en détail leur évolution et de jeter un coup d‟œil sur les origines des entreprises sociales, l‟entrepreneuriat social et les entrepreneurs sociaux. Et cela fait l‟objet de la première partie, qui est composé de deux chapitres : le premier est lié à une revue de littérature relative aux entreprises sociales. Le deuxième est lié à l‟émergence et l‟évolution des coopératives agricoles La deuxième partie s‟intéresse à la caractérisation des coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou, tout en présentant dans le premier chapitre les principaux déterminants des coopératives agricoles dont le cadre réglementaire et les principes et les valeurs coopératives. Dans le deuxième chapitre, on présente la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou OUTILS ET TECHNIQUES : Parmi les outils utilisés dans ce travail, on trouve le logiciel « sphinx », pour l‟élaboration de questionnaire. Et pour une meilleure illustration, on a exigé l‟utilisation des cartes géographiques qui sont élaborées sur le logiciel « Map info ». Les schémas et les histogrammes, les graphes sont faits sur Excel. 7 Partie 01 : Les entreprises sociales : théories et pratiques PARTIE 1 : LES ENTREPRISES SOCIALES : THEORIES ET PRATIQUES. INTRODUCTION DE LA PARTIE 1 Le travail en groupe était pour longtemps l‟une de solution qui permettait la réalisation de synergies : d‟une part, l‟augmentation de la production grâce à l‟importance de l‟effectif et la répartition des tâches, et la diminution des coûts et temps nécessaires en d‟autres parts. Ce genre de regroupement était influencé par des valeurs éthiques ou religieuses qui se déterminent soient par les liaisons familiales ou par l‟éthique. Aujourd‟hui, comme chaque activité réglementée, le travail en groupe doit avoir un statut juridique qui détermine son fonctionnement, son organisation et ses modalités de contrôle. L‟ESS offre aux organisations et aux regroupements à vocation sociale des statuts divers : coopérative, association, mutuelle, fondation…etc. autrement dit, les entreprises de l‟économie sociale sont détenues par des groupements de personnes. Ces statuts sont considérés comme des gardes fous de leurs activités. L‟entrepreneuriat social tente intégrer deux grandes activités à savoir les activités économiques et commerciales. La coopération en Algérie n‟est pas récente, elle est enclavée dans les traditions et les valeurs de la société qui se concrétise notamment par l‟action sociale et les contrats de partenariat. En Kabylie, la coopération représente la base de fonctionnement de la société. Cette partie est scindée à deux chapitres. Le premier à traits à la dynamique de groupe, à l‟économie sociale et à l‟entrepreneuriat social. Cela consiste à présenter les caractéristiques des groupements d‟une part et l‟évolution de l‟ES, ses organisations et ses principes fondateurs, en d‟autres parts, ainsi que le contexte d‟émergence de l‟entrepreneuriat social. Le deuxième chapitre a trait à l‟évolution de secteur coopératif agricole en Algérie et en particulier dans la wilaya de Tizi-Ouzou tout en présentant les coopératives activâtes durant la dernière décennie. 9 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE RELATIVE AUX ENTREPRISES SOCIALES Etant donné, un phénomène suscitant un véritable engouement, l‟entrepreneuriat social a pris un essor mondial grâce ses réalisations et ses pratiques ainsi que son apport aux personnes notamment les plus démunies. Une revue de littérature sur l‟origine et l‟évolution de ce terme innovant semble nécessaire pour mieux comprendre ce champ. SECTION1 : REPERES SUR LA DYNAMIQUE DE GROUPE Le groupe n‟est pas que la somme des parties qui le compose mais il a ses propres règles de fonctionnement qui dépendent d‟un certain nombre de raisons rationnelles ou objectives et de raisons informelles, psychologiques, sociales et affectives qui déterminent les comportements des individus les uns par rapport aux autres. 1. L`école des relations humaines L‟école des relations humaines s‟est développée en réaction aux excès du taylorisme qui dans sa recherche frénétique de la productivité a engendré des comportements contraires à ses objectifs initiaux avec entre autres un taux d‟absentéisme élevé, une rotation importante du personnel et des accidents du travail en nombre croissant. La vision stratégique implicite de cette école reste identique à celle de l‟école classique, en s‟attachant à proposer un cadre d‟analyse unique et universel. Mais l‟approche de l‟organisation évolue en intégrant une nouvelle dimension : l‟homme en tant qu‟individu et membre d‟un groupe. Follet 1918 est l‟un des premiers auteurs à s‟intéresser à la dimension humaine dans les organisations. Ses travaux la conduisent à privilégier une autorité basée sur l‟expertise et la compétence au détriment d‟une autorité autocratique. Le rôle du manager consiste à harmoniser, à intégrer, et à coordonner les actions des membres de son équipe. 1.1.Les travaux de Mayo : Parmi les auteurs qui sont intéressés par le travail en groupe, on trouve G.E.Mayo (1880-1949) qui s‟intéresse à la psychologie industrielle et étudie spécialement le comportement au travail. Ses principales contributions sont les recherches menées au sein de Western Electric (Chicago, USA). Les travaux de Mayo ont permis de mettre en évidence l‟existence au sein des organisations d‟un système implicite de relations et d‟interactions, 10 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises basées sur les comportements et les affinités des individus entre eux. Il s‟intéresse aux conditions matérielles du travail ainsi que leurs impacts sur la productivité au sein de western Electric de 1924-1932, déduisant ainsi que les ouvriers sont avant tout motivés par leur appartenance. 1.2.Travaux de Likert : Le comportement humain dans les organisations plus particulièrement sur les rapports entre chefs et subordonnés est l‟objet d‟importantes recherches menées par Likert. Il a défini quatre catégories de dirigeants : - Le manager autoritaire exploiteur entretient des rapports distants avec ses subordonnés, les décisions sont prises au sommet et imposées sans explication, l‟exercice de l‟autorité est basé sur un système de sanctions-récompenses1. - Le manager autoritaire paternaliste : ce type est plus proche de ses subordonnés : une communication directe et à sens unique, décisions centralisées, les subordonnées ne sont pas responsabilisés. - Le manager consultatif c‟est celui qui cherche à établir des relations de confiance avec les subordonnés et à susciter leur adhésion aux objectifs de l‟organisation : la délégation des pouvoirs est limitée. - Le manager participatif, peu directif, est basé sur l‟esprit d‟équipe et la dynamique des groupes et encourage l‟initiative, la participation des salariés à un double sens, celui d‟implication dans le fonctionnement de l‟organisation et celui d‟intéressement à ses résultats. L‟école des relations humaines réintroduit les facteurs oubliés par Taylor sur les spécificités individuelles et relationnelles des personnes, elle considère l‟individu étant l‟élément central de l‟organisation. Le principal apport du courant des relations humaines est qu‟une entreprise ne peut pas être prise par sa dimension économique seulement. Les ressources humaines ne se gèrent pas comme n‟importe quelle autre ressource. Il faut prendre en compte la dimension sociale de l‟organisation et l‟importance des relations en groupe. L‟école des relations humaines reste fondamentalement enfermée dans les limites de l‟école classique. Il s‟agit en fait de la recherche de la meilleure façon qui rend l‟entreprise efficace. Ajouter la dimension psychologique, élargit le champ d‟investigation. Mais le cadre 1 SOUTENAIN J. (2008) : « le management », éd. Foucher, p. 30 11 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises de raisonnement reste la recherche d‟une solution optimale pour chaque situation sociale. Le pouvoir centralisé : la division verticale n‟est remise en cause qu‟au niveau des exécutants. L‟école des relations humaines ne prend pas en considération que toute organisation évolue dans un environnement avec lequel elle est en interactions1. Le travail en groupe donne ses meilleurs résultats lorsque les collaborateurs disposent de liberté et d„autonomie, de l‟opportunité d‟utiliser différents savoir-faire et compétences, de la capacité de mener à bien dans son intégralité une tâche ou un produit identifiable qui, en outre, aura un impact substantiel sur les autres. L‟un des arguments des partisans de l‟organisation en équipe est que celles-ci créent une synergie positive : 2 et 2 font parfois 52. Mais pour Stephen ROBBINS, ces synergies sont négatives car les individus déploient moins d‟efforts quand ils travaillent collectivement que quand ils travaillent seuls et donc, 2 et 2 peuvent aussi faire 3, ce que l‟explique par le phénomène de « pantouflage social ». 2. Les caractéristiques psychologiques des groupes : Le fonctionnement d‟un groupe se détermine à partir d‟un certain nombre de caractéristiques psychologiques à savoir: - Les interactions : il s‟agit des échanges susceptibles entre les membres du groupe. A noter que ces échanges sont influencés par les normes du groupe, les attitudes et les réactions des autres. - L‟émergence de normes : les normes sont à la base de fonctionnement du groupe. Il s‟agit des règles que vont se donner le groupe ainsi que les valeurs. - L‟existence de buts collectifs communs : c‟est la raison d‟être du groupe, autrement dit c‟est ce que fait l‟objet de groupement. - L‟existence d‟émotion et de sentiments collectifs : cela concerne les actions et les réactions collectives au sein du groupe. - L‟émergence d‟une structure informelle : elle correspond à l‟organisation que le groupe va se donner à partir de la répartition des sympathies et des antipathies et de la naissance de clivages et sous groupes. 1 2 Op.cit. p.31 ème ROBBINS S. (2009) : « bien diriger son équipe », 2 édition, éd. Pearson, Paris, p. 107. 12 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises - L‟existence d‟un inconscient collectif : en effet, certains éléments comme l‟histoire commune, les événements passés, les problèmes latents, les points sensibles déterminent une partie des réactions du groupe. - l‟établissement d‟un équilibre interne et d‟un système de relations stables avec l‟environnement : le groupe engendre un double système d‟équilibre : interne (dans son sein) et externe (par rapport à son environnement). L‟économie sociale propose de regrouper dans un même ensemble des groupements de personnes partageants certaines conceptions de l‟économie. 3. Les organisations L‟organisation est aujourd‟hui définie comme un ensemble humain et technique structuré autour de stratégies et des méthodes lui permettant d‟assurer à la fois sa pérennité, sa compétence sur le marché et la capacité à atteindre ses objectifs.1En effet, l‟organisation n‟est qu‟un rassemblement de ressources humaines, matérielles, de travail et de capital, influencées par une diversité de contraintes et d‟opportunités, internes et externes. Pour MINTZBERG, l‟organisation est « un ensemble de personnes entreprenant une action collective à la poursuite d‟une action commune »2. CROZIER quant à lui ma définie comme « un ensemble constitué en vue d‟atteindre un but clairement défini et ayant à sa disposition toute une série de procédés et de contrôles contraignants, permettant d‟assurer la subordination de tous ces moyens, y compris des ressources humaines, à l‟accomplissement de ce but et impliquant la nécessité d‟unir les efforts d‟un individu à celui des autres »3. 1 LEFEVRE P. : « Théories et stratégies du management », les cahiers de l’actif, n°314-317 Lécrivain G.(2007): « Le management des organisations et stratégies : dossier n°1 : le management des organisations approches et concepts. », université de Littoral. 3 Op.cit. 2 13 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises SECTION 2 : L’ECONOMIE SOCIALE La notion d‟économie sociale est élaborée en Europe, en particulier dans les pays francophones. Elle est plus large que la notion de tiers secteur parce qu‟elle inclut les coopératives et les mutuelles qui sont issues du même creuset que les associations. Ces entreprises sont créées dans une perspective de cohésion sociale. 1. L’originalité de l’approche de l’économie sociale : L‟économie sociale met l‟accent sur un ensemble commun formé par des organisations dans lesquelles ce n‟est pas la contrainte de non lucratvité qui est déterminante, mais le fait que la distribution des profits aux apporteurs de capitaux est restreinte. C‟est cela qui différencie les organisations de l‟économie sociale des autres organisations productives. Par l‟adjonction des mutuelles et des coopératives, l‟économie sociale permet d‟inclure des actions collectives fondées sur la participation des citoyens concernés par les problèmes sociaux. DESROCHE propose deux définitions de l‟économie sociale. L‟une par l‟approche et l‟autre par les composantes. Pour lui, les mutuelles, les coopératives et les associations à vocation gestionnaires, sont les principales organisations de l‟économie sociale1. Leur particularité est dans leurs statuts légaux qui ne prévoient aucune distribution des bénéfices, et aucun intérêt individuel. Desroche identifie quatre composantes périphériques qui favorisent la constitution d‟un patrimoine collectif, à savoir : - L’entreprise participative : cette entreprise se situe à la frontière du secteur privé L’entreprise communale : cette entreprise, au contraire de la première, se situe à la frontière du secteur public L’entreprise paritaire : ce type se situe à la frontière du secteur syndical L’entreprise populaire : appelée aussi communiste, se situe à la frontière du secteur communautaire. 1 BENAMARA K. : Cours de fondements de l’ESS, Master II : management territorial et ingénierie de projet, UMMTO, 2012/2013 14 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises 1.1.Aperçu historique : les théoriciens et courants : L‟ESS est apparue, selon Michel GARRABE au moyen âge. Il existe dans les Guildes, les corporations, Jurandes, confréries des structures qui posent les bases des futures institutions que seront les coopératives, mutuelles ou associations contemporaines.1 Comme activité, la coopération est inexistante en raison d‟interdiction de toute forme d‟association et de mutualité. Mais les prémices, en France, revient au 13ème siècle, notamment par la formation, la circulation, l‟établissement et la hiérarchie des ouvriers et artisans professionnels. La dominance du libéralisme d‟un coté, et la révolution Française d‟un autre coté, n‟ont laissé aucun espace pour le développement de ces organisation. En 1791, la loi chapelière interdira les syndicats. Les grandes périodes d‟évolutions de l‟ESS sont résumées comme suit : De 1750 à 1850 : un siècle d’auto organisation : La rigidité du modèle libérale et ce que GARRABE appelle la violence du capitalisme industrielle sont les principales raisons qui ont poussé plusieurs auteurs (Saint-Simon, C. Fourrier) à la recherche des propositions alternatives qui se traduisent par le socialisme utopique. Les premières entreprises d‟économie sociale : mutuelles et coopératives, apparaissent en 1830. C‟est en 1844, que la plus grande coopérative en Angleterre, à l‟époque voit le jour près de Manchester et représentera un des plus grands succès dans l‟histoire de cette forme organisationnelle. Il s‟agit de « la société des équitables pionniers de Rochdale », coopérative de 28 ouvriers tisseurs2. En général, durant cette période, pas de reconnaissance du secteur. On peut dire que se sont les prédispositions qui résident dans les facteurs motivants la création d‟un nouveau genre d‟activité. De 1850 à 1945 : l’instrumentalisation formelle de l’ES et articulation Etat-ES Cette période est considérée comme la période la plus importante pour l‟ES. Les dégâts de deux guerres mondiales ainsi que les effets sociaux de la crise de 1929 ont démontré la nécessité de la présence d‟un modèle complémentaire, si non alternatif, qui permet de donner des solutions aux différents problèmes dont souffrent les populations. Ce que a permis 1 page 01. GARRABE M.: « Economie sociale : Historique et terminologie », chapitre 2/18, FORM der, 2007, 2 ARNAUD, Stéphanie : «Les mutuelles et les coopératives: une histoire humaniste, preuve de diversité dans un paysage capitaliste », cahier de recherche n°2011-01, France, 2011. 15 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises d‟induire l‟intensité des travaux, GIDE, JAURES pour les socialistes, P. LEPLAY pour les chrétiens-sociaux et WALRAS pour les libéraux1. Plusieurs dates durant cette période ont été marquées dans l‟histoire : -En 1867, c‟était la loi sur les sociétés anonymes, intègre le statut des coopératives. -En 1898, une loi qui porte les fondements juridiques de la mutualité -En 1901, une loi sur la forme la plus répandue: les associations (plus de 45000 association) Au début du 20ème siècle, on assiste à un rétrécissement de l‟expression de l‟économie sociale et de son champ primitif. Elle devenue un secteur d‟activités. L‟ES a trouvé un contexte favorable pour s‟épandre. De 1945 à 1980 : la structuration de l’ES Après la deuxième guerre mondiale, l‟intervention économique de l‟Etat est accrue le fait d‟augmentation des dépenses publiques d‟une part, et d‟augmentation des enjeux sociaux d‟autres parts, notamment avec la déclaration universelle des droits de l‟homme en 1948. Durant les trente glorieuses, la plus part des pays européens ont connu une croissance sensible dans tous les domaines. Les organisations de l‟ES n‟échappe pas à ce mouvement de croissance, elles sont devenues plus productives2 notamment les coopératives bancaires dans le financement de l‟agriculture, les mutuelles et les associations dans la gestion d‟équipement de santé et dans l‟éducation. Cette période a favorisé l‟ancrage de l‟ES. De 1980 à nos jours : l’ES entre mondialisation et proximité : La vague de mondialisation, de développement durable, et de la protection de l‟environnement conduisent à la reconnaissance de ce secteur. Penser à une manière d‟entreprendre autrement qui permet de gérer les inégalités et le chômage qui ne cessent d‟accroitre dans les sociétés, notamment avec le désengagement de l‟Etat, les évolutions technologiques, et les crises économiques. Face aux problèmes dont souffrent les pays de l‟Europe, le secteur associatif semble le choix adéquat car il repose sur la proximité, ce que justifie l‟émergence d‟une économie solidaire différente de l‟économie sociale. 1 Garrabé M.: « Economie sociale : Historique et terminologie », FORM der, 2007, p. 02. 2 AHMED ZAID M., 2012, Les déterminants du développement solidaire : Analyse de l‟efficacité et de l‟équité de l'action sociale territoriale, Le développement solidaire, quelle approche ?, MFSN, Zéralda 08 - 09 janvier 16 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises Les pays arabes à la fin du 19ème siècle ont adoptés les formes modernes de l‟économie sociale notamment l‟associatif le cas de l‟Algérie, Tunisie, Lybie, Egypte, Liban et Syrie1. 1.2.La différence entre l’économie sociale et l’économie solidaire : L‟ES se définissait comme une démarche scientifique, prolongeant et infléchissant le projet de l‟économie politique. Les actions de l‟économie solidaire tendent vers un rôle de production sociopolitique. Pour Jean Louis Laville, dans les processus de décision publique, l‟économie solidaire est reconnue par l‟Etat, et cela par des considérations politiques et économiques. Par contre, l‟ES n‟est pas reconnue car elle mène des activités à intérêt général limité. 1.3.L’ESS : Economie Sociale et Solidaire L‟économie sociale et solidaire est un domaine très large qui s‟occupent inévitablement de tous les problèmes notamment sociaux vu la proximité sur laquelle repose, ce qui permet aux élus locaux de bien identifier les besoins, mais dans un processus de démocratie aussi. L‟ancrage local de l‟ESS permet d‟accroitre les libertés des individus, ainsi que leur capacité d‟être et d‟agir. Le développement local et l‟économie sociale émergente, selon Benoît Lévesque, sont parties prenantes à une même démarche qui mise sur la démocratie, le partenariat et la prise en main des collectivités locales.2 Au-delà, l‟économie sociale et solidaire apparait indéniablement la solution optimale pour résoudre les maux sociaux. L‟ESS à travers ses organisations permet un développement par le bas. Les ressorts de développement se situent aux niveaux local et global. Au niveau local, l‟accent est régulièrement mise sur la capacité des milieux, acteurs et institutions à sécréter des initiatives en faveur de l‟emploi ou de développement des communautés. Réfléchir en termes de développement local implique de partir d‟une hypothèse simple : la qualité des relations qui lient les acteurs dans la proximité contribue à produire des marges de manœuvre nouvelles. Cela revient à penser que l‟espace n‟est pas soumis à des dynamiques 1 AHMED ZAID M., 2013, Social action and regulation of the social economy sector in Algeria: Analysis of the future of social action devices, Social economy on the move… at the crossroads of structural change and regulation, CIRIEC, University of Antwerp, October 24-26. 2 TREMBLAY M., TREMLAY P., TREMBLAY S : « Développement local, économie sociale et démocratie »éd. Presses de l‟Université de Québec, Canada, 2002, page 05 17 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises uniquement exogènes, liées à la mondialisation, mais qu‟il est mis en mouvement par les hommes et les femmes qui l‟habitent (au sens fort du terme) et en sont les acteurs1. 2. Les organisations de l’ES : Les coopératives, les mutuelles et les associations sont considérées comme les principales organisations de l‟ES : 2.1. Les coopératives : La littérature propose de nombreuses définitions de la notion de coopération. On peut citer essentiellement les définitions suivantes : Report of the Inquiry on Cooperative Entreprise in Europe : « Une entreprise coopérative est celle qui appartient aux personnes qui utilisent ses services, dont le contrôle est aux mains de tous ses membres et dont les bénéfices sont distribués aux membres proportionnellement à l‟usage qu‟ils font de ses services » FETROW et ELSWORTH 1947 : « La coopération est un travail en commun organisé pour des bénéfices mutuels. La coopération économique est une forme d‟entreprise dont la propriété et le contrôle démocratiques sont exercés par des membres ayant des besoins communs, qui satisfont ceux-ci sur une base non lucrative et qui renvoient des bénéfices proportionnels à leur participation ». Quoique ces définitions soient différentes, elles présentent néanmoins certains éléments communs : La coopération est une activité économique Menée pour des besoins communs de personnes Appartenant et contrôlée par ces personnes elles-mêmes. Pour certains auteurs, les coopératives sont très avancées sur les entreprises commerciales classiques en ce qui concerne les principes régissant l‟organisation du travail et le statut des salariés. Pour DETILLEUX (2007), les valeurs phares autour desquelles est construite une coopérative sont des valeurs qui font écho à la notion de responsabilité sociale. La Déclaration sur l‟identité coopérative adoptée en 1995 par l‟ACI précise en effet : « Les valeurs fondamentales des coopératives sont la prise en charge et la responsabilité personnelles et mutuelles, la démocratie, l‟égalité, l‟équité et la solidarité. Fidèles à l‟esprit 1 TESSON F. : Introduction au cours développement local L2 L3. 18 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises des fondateurs, les membres des coopératives adhèrent à une éthique fondée sur l‟honnêteté, la transparence, la responsabilité sociale et l‟altruisme. »1. 2.1.1. Définitions : Selon l‟alliance coopérative internationale (ACI) en 1996 « Une coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies, pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques sociaux et culturels, communs au moyen d’une entreprise dont la priorité est collective et ou le pouvoir est exercé démocratiquement »2 Pour l‟organisation internationale de travail OIT: « les coopératives sont des associations de personnes qui sont groupées pour atteindre un but commun par la constitution d’une entreprise dirigée démocratiquement en fournissant une quote-part équitable du capital nécessaire et en acceptant une juste participation aux risques et aux fruits de cette entreprise, au fonctionnement de laquelle les membres participent activement »3. 2.1.2. Les catégories des coopératives : Il existe quatre grands groupes des coopératives : Les coopératives d’entreprises : Cette catégorie concerne les coopératives qui ont des structures différentes (agricole, artisanal, commercial….). C‟est le type le plus répandu dans tous le secteur. Les coopératives de salariés : se caractérisent par la particularité des statuts. Elles concernent les entrepreneurs sociaux. En France, cela se traduit par la transformation de la société coopérative ouvrière (SCOP) à la société d‟intérêt collectif (SCIC). Les coopératives d’usagers : ce type est le résultat de l‟organisation sociale qui est fait face au marché. Il s‟agit essentiellement des consommateurs et usagers de services publics. Récemment, elles ont connu un développement important, le fait d‟augmentation des besoins et d‟accroissement des dépenses. Les coopératives de crédit : leur rôle primordial est le financement de toutes les activités de l‟économie d‟une manière générale. Actuellement ces 1 STERVUNOU S. , NOEL C.: « les coopératives d’activités et d’emploi : un outil juridique au service d’un entrepreneuriat responsable », In management et avenir, n°20, p. 65. 2 Michel GARRABE M. :” Les organisations de l‟ESS ”, p.1 3 Idem. p.1 19 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises coopératives sont plus actives et se développent notamment avec le micro crédit. 2.1.3. Caractéristiques des coopératives: Les organisations coopératives ont des caractéristiques communes : - Elles fonctionnent ouvertement et sur une base volontaire ; - Les membres exercent un contrôle démocratique; - Ils contribuent de façon équitable à l‟apport de capital; - Les coopératives sont autonomes et indépendantes; - Elles assurent l‟éducation, la formation et l‟information; - Elles coopèrent avec des organisations similaires; - Œuvrent au développement de la communauté. 2.1.3. Les objectifs des coopératives : Même si les coopératives sont définies différemment selon le contexte, leurs objectifs sont les mêmes. Assurer un revenu permanent est le premier objectif, car le premier problème à travers le monde qui pousse les personnes à se regrouper est soit un problème d‟approvisionnement, de production ou un problème de commercialisation. Les coopératives jouent un rôle important en aidant les petits producteurs et les groupes marginalisés, notamment les jeunes et les femmes. Elles contribuent à l‟émancipation économique et sociale de leurs membres et créent des emplois durables en milieu rural en recourant à des modèles d‟activité capables de résister aux chocs économiques et environnementaux. Les coopératives d‟une manière générale à la wilaya de Tizi-Ouzou sont de nature immobilière en raison du problème de logement dont souffrent la majorité des citoyens. Les coopératives agricoles sont dans l‟ordre d‟une quinzaine et seulement une qui active. La coopération en Algérie n‟est pas apparue du rien mais c‟est le fait de plusieurs facteurs qui existe précédemment dans la société à savoir l‟entraide pour l‟exécution des travaux champêtres, l‟organisation d‟activités communautaires au niveau des villages, les tontines et d‟autres formes de coopérations. Ces groupes étaient largement répandus, ce qui justifie encore leur existence malgré l‟introduction des modèles européens dont la réputation est toujours marquée par les expériences faites avec les sociétés de prévoyance. 20 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises Les coopératives est un instrument privilégie entre les mains du gouvernement. Pour ce fait les programmes de création de coopératives seront amorcés, sans être conçus comme un processus de formation planifiée dont l‟objectif serait de mobiliser les ressources locales pour le développement local, mais plutôt comme la création et la multiplication rapide des institutions économiques avec une aide financière externe, un personnel externe et un contrôle externe. Ce type des coopératives est dite coopérative conventionnelle. Les membres ne sont que de simples fournisseurs de produits dont la coopérative a besoin et clients pour les services offerts par la coopérative sans possibilité d‟une participation active dans la planification, la prise de décision et le contrôle. L‟expérience pratique a prouvé que ces types de coopérative conventionnelle ne sont pas performants et sont voués à l‟échec et on évoque pour cela plusieurs raisons fondamentales à savoir : - La coopérative conventionnelle dans son état classique comme modèle importé n‟est pas adaptée aux besoins locaux. Elle n‟assiste ses membres que pour des activités spécifiques (coopérative unifontionnelle et axée sur un seul produit) et d‟une manière périodique. Pour la plupart du temps elle est en sommeil, faute d‟activités. - La soumission des coopératives à l‟Etat ne permet pas le développement du mouvement coopératif et par conséquent l‟amélioration des conditions de vie des petites exploitations agricoles. On peut noter comme exemple la maintien des prix des produits agricoles à un niveau constant par l‟Etat et l‟augmentation du prix des intrants et des frais de transports qui contribuent sérieusement à la diminution du revenu des petites exploitations agricoles, déjà menacées par l‟approvisionnement des terres du à la nomenclature et le vieillissement des plantations - La bureaucratisation des services techniques d‟encadrement entraine une confiscation des pouvoirs de décisions dans les organisations coopératives, ce qui a pour conséquence le désintéressement des membres pour les activités de la coopérative sa survie 2.2. Les mutuelles : 2.2.1. Définitions Le code de la mutualité en France définit les mutuelles comme suit : « Les mutuelles sont des personnes morales de droit privé à but non lucratif. Elles mènent notamment au moyen de cotisations versées par leurs membres, et dans l’intérêt de 21 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises ces derniers et de leurs ayant droit, une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide, dans les conditions prévues par leurs statuts afin de contribuer au développement culturel, moral, intellectuel et physique de leurs membres et à l’amélioration de leurs conditions de vie. » 1 Définition de Friendly societies : « la mutualisation est une forme ouvrière qui a été fondée sur la mise en commun de ressources et la prise en charge solidaire des risques, et a conduit à la création de sociétés mutuelles ». 2.2.2. Le mouvement mutualiste en Algérie : Les mutuelles sociales étaient régies par l’ordonnance 90-31 relative aux associations (puis celle de janvier 2012) notamment pour ce qui est de l‟agrément de la mutuelle sociale et la loi 90-33 du 25 décembre 1990, modifiée et complétée, relative aux mutuelles sociales, qui détermine les modalités de constitution, d‟organisation et de fonctionnement des mutuelles sociales. À la fin 2007, les mutuelles sociales actives et non actives recensées sur le territoire national sont dans l‟ordre de trente deux (32) dont vingt trois (23) mutuelles sociales actives et ont une situation légale avec un effectif adhérent qui s‟élève à 1 086 092 mutualistes, et neuf (09) qui ne remplissent pas ou n‟ont pas encore remplis l‟une des conditions requises à leur reconnaissance légale en tant que mutuelle sociale, le nombre d‟adhérents est de 8.732. Elles ont un effectif salarié qui dépasse 3.696 travailleurs.2 Plus la taille de la mutuelle augmente, plus ses capacités financières augmentent, cela induit une souplesse dans la gestion des affaires des mutualistes. Indéniablement, sont celles qui ont un effectif moins qui ont plus des difficultés à fonctionner3. - Trois mutuelles ont plus de 100 000 adhérents ; - Trois ont entre 100 000 et 50 000 adhérents ; - Huit ont entre 50 000 et 20 000 mutualistes ; - Cinq entre 20 000 et 10 000 adhérents ; - Sept entre 10 000 et 3000 adhérents ; - Quatre mutuelles ont moins de 3000 adhérents. 1 Le code de mutualité en France : livret II, voir l’article L. 111-1. Et L 411-1. D’après une étude faite sur les mutuelles sociales par ALLAF Yousef: sous directeur des mutuelles sociales, ministère du travail, d’emploi et de la sécurité sociale 3 AHMED ZAID M, Cours Management du développement territorial, Master 1 : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2011/2012 2 22 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises Parmi les mutuelles existantes en Algérie, nous citons : La MUNATEC, MGTSS, MGIP, MGPTT, MGEG, MGHFE, MGC, MGD, MGPC, MGS, MGT, MGH, MGIFA. Au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, le mouvement mutualiste est très limité. On trouve essentiellement la caisse nationale de la mutualité agricole. La CNMA est une mutuelle agricole qui relève du droit privé. Avant, elle a été une banque. Suite à la décision du conseil de la monnaie et de crédit prise en décembre 2008 concernant l‟augmentation du montant du capital minimum requis des banques et des établissements financiers, elle a été transformée à un établissement financier. 2.3. Les associations : 2.3.1. Définitions : Tocqueville considère l‟association comme une école de démocratie1. En France, l‟association est définie comme « convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d‟une façon permanente leurs connaissances ou les activités dans un but autre que de partager des bénéfices »2 2.3.2. Les modèles des associations : Le modèle associatif est évolué à travers le temps et à travers l‟espace. Plusieurs modèles qui découlent. E. Archambault distingue quatre modèles dominants : Le modèle corporatiste : Ce modèle a pour origine les pays Rhénans (Allemagne, Hollande, Suisse, Belgique et Autriche) dont l‟Etat providence est dominant. Les valeurs religieuses ou idéologiques sont les bases d‟une forte structuration de ces organisations. Ces dernières bénéficient des sommes importantes des subventions et des dons. Le modèle libéral : Ce modèle est né dans pays anglo-saxons (USA, Canada, Angleterre, Australie,…), il obéit aux principes libéraux : initiative individuelle, dépendance envers l‟Etat, financement privé. En effet, en ce que concerne l‟initiative individuelle, ces organisations sont créées par des personnes caritatives, pleinement inspirées des valeurs religieuses, et qui sont guidées par une logique d‟intérêt collectif. En plus, ces organisations au contraire du modèle précédent, sont financées par les adhérents ou par des moyens associatifs par exemple la loterie. 1 Garrabé M.: « les organisations de l’ESS », FORM der, 2007page 4. Cette expression est citée par N. Meyer 1993 : les conséquences politiques 2 Art 1 de la loi du 1/7/1901 relative aux associations en France. 23 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises Le modèle social démocrate : Ce modèle est répandu dans les pays scandinaves et les pays de l‟Est en transition. Les valeurs religieuses et idéologiques ne font l‟âme de structuration des organisations. Elles sont regroupées sur la base des champs d‟actions au service des adhérents. Ainsi les moyens financiers sont issus des participants. Le modèle méditerranéen : Il s‟agit des pays méditerranéens : Italie, Espagne, Portugal et la Grèce. Comparant des autres modèles, ce modèle contient le plus petit nombre d‟associations. Les valeurs de fonctionnement sont religieuses catholiques. Le financement est mixte. 2.3.3. Les catégories d’associations : Les différentes catégories d’associations déclarées : V. TCHERNOGOG distingue dix classes d‟associations qui sont respectivement1 :Action caritative et humanitaire, Action sociale, Santé, Cultures, Sports, Loisirs et sociabilité, Expression et défense des droits et des intérêts, Education, formation, insertion, Activités économiques et développement local, et autres. Les associations d’utilité publique : l‟association à travers ses activités vise à satisfaire les besoins des personnes en y permettre un accès sans conditions. L‟utilité sociale est un concept qui englobe plusieurs aspects, c‟est la raison pour laquelle, sa reconnaissance, en France, nécessite un avis de conseil d‟Etat. L‟élargissement de leurs capacités juridique est conditionné par un certains nombre de contraintes à savoir : un regroupement au moins de 200 membres, les justifications des ressources et d‟existence d‟au moins trois années, l‟adoption des statuts types et l‟exercice d‟un contrôle régulier. Les associations agréées : l‟agrément est un moyen qui permet la justification d‟existence de l‟association à l‟Etat. Cela vaut dire qu‟elle peut augmenter son capital travers le financement public sans oublier les dons et les legs. Ce type active principalement dans la protection de l‟environnement, l‟éducation, et les partis politiques. Les associations verticales : ce sont que des groupements d„associations quelque soit au niveau local, régional ou national. Elles se focalisent sur l‟application des politiques 1 TCHERNOGOG V. (2006) : enquête sur le monde associatif vingtième colloque de l’ADDES. 24 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales. Dans ce cadre, en cas de besoin, l‟Etat peut déléguer une mission de service public à ces associations (notamment dans les pays européens mais aussi de manière relative). 2.3.4. Le mouvement associatif en Algérie : Les règles de constitution des associations sont déterminées par la loi n°12-06 du 12 Janvier 2012 qui abroge la loi de 90-31 relatives aux associations. Ces règles s‟appliquent aux associations locales, nationales, aux fondations et aux amicales et aux associations étrangères. Ces organisations existent déjà depuis l‟indépendance mais n‟ont connu une extension et un éclatement qu‟avec l‟ouverture politique de 1990 et la promulgation de la loi n°90-30, relative aux associations1. Il s‟agit des associations qui activent notamment dans les domaines suivants : la religion, la politique, le sport, la culture, le social, et la protection de consommateur. L‟objectif public derrière ce choix de promotion et de développement du mouvement associatif, est celui de création d‟un relais entre la sphère publique et la sphère privée. Ce relais doit contribuer à la prise en charge des besoins de la population non prise en charge par les organismes de services publics pour raison des défaillances multiformes. Les associations à caractère social ont connu un grand développement. En effet, ces dernières s‟organisent autour des personnes handicapées, ou celles qui souffrent des maladies chroniques ou bien ne sont pas bien pris en charge, il s‟agit des pauvres. Dans le domaine de secours social, le Croissant Rouge Algérien et les Scouts Musulmanes Algériens sont les leaders impliqués dans ce domaine. Le reste des associations même si agissent localement, leur effet se mesure territorialement. En 2011 sur un total de 245 associations à caractère sociale, qui existent sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, 45 seulement exercent des activités régulières en partenariat avec les services de la direction de l‟action sociale et de solidarité pour un nombre total d‟adhérents aux associations de 20 719. On remarque que le nombre d‟associations n‟est pas faible pour une wilaya qui compte 67 communes dont la moyenne est entre 3 et 4 associations par commune. 1 AHMED ZAID M. et BENAMARA K. (2012): « économie sociale et action sociale territorialE: les innovations des associations à caractère social en Kabylie », XII rencontre de RIUESS, , L'économie sociale et solidaire face aux défis de l'innovation sociale et du changement de société, Laboratoire 2L2S, Université de Lorraine le 5-6 juin, p. 06. 25 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises En 2013, le nombre d‟association à caractère sociale devient 314 associations et le nombre total des associations y compris les associations de comités de villages est de 5010. 3. Les principes fondateurs de l’ESS: Les principes de l‟ES varient d‟un pays à un autre pour cela POIROT retient la conception historique de l‟ES car elle donne une vision élargie. 3.1.Le principe de primauté de projet La primauté des personnes et de l‟objet social sur le capital constitue le principe de base de l‟ESS. En fait, la capacité de ces structures à nouer des rapports basés sur la solidarité entre les différents acteurs : sociétaires, associés, et adhérents, est l‟un des conditions de réussite pour l‟organisation. Il s‟agit, selon C. Vienney en 1994, de « la combinaison d‟un groupement de personnes et d‟une entreprise réciproquement liés par un rapport d‟activité et un rapport de sociétariat »1. Les valeurs et les principes sont deux facteurs qui permettent le développement des entreprises de l‟ES. Ils leurs offrent un champ convenable au type d‟activité qu‟elles entreprennent. Cela ce concrétise au sein de l‟entreprise par des valeurs de solidarité et en action par le partenariat. Certains auteurs, pensent que les principes ainsi que la création des liens sociaux ont pour origines des valeurs religieuses ou humanistes. Toutes les religions (Islam, Christianisme, Bouddhiste…) appellent au respect des valeurs de solidarité de coopération, de fidélité, de coordination, mais est ce que ces valeurs sont vraiment suffisantes pour que les gens acceptent à faire partie d‟un groupement humain et s‟obéit comme les autres à un ensemble de règles ou il y a d‟autres stimulants (le besoin d‟être ensemble, de sentir la protection,…) qui guident ses choix. 3.2.Le principe de libre adhésion L‟adhésion à n‟importe quelle organisation est synonyme d‟engagement et prise de responsabilité, c‟est la raison pour laquelle certaines mettent des conditions pour le choix des personnes qui vont faire partie de leur corpus. Par contre dans les organisations de l‟ESS, ce principe élimine toute sorte d‟obstacle ou d‟empêchement qui peuvent exclure une personne d‟adhérer soit à une mutuelle, une coopérative ou une association2. D‟adhésion est fondée sur 1 GARRABE M.: « Principes de gouvernance », chapitre 3/18 économie sociale, 2007. Page01 Sauf dans certains cas ou le domaine d‟activité est limité. Pour certains à ne peut être exclusion mais une nécessité pour le bon fonctionnement. 2 26 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises le volontariat. Cela n‟implique impérativement aucune discrimination fondée sur le sexe, l‟origine sociale, la race, l‟appartenance politique ou la religion à l‟entrée. Ce principe implique aussi que les sociétaires ont une double qualité de membre et d‟usager. Ce n‟est pas le cas pour les associations qui fournissent généralement des services à des tiers non adhérents. 3.3.Le principe d’égalité des membres Une organisation d‟ES fonctionne selon le principe « un homme = une voix » qui connait des modalités d‟application différentes d‟une mutuelle à une coopérative ou à une association La prise de décision dans les coopératives se fait en assemblée générale et suite au principe d‟égalité des voix. Chaque membre participe par sa voix quelque soit son apport. Dans les mutuelles, Dans le cas des associations, ce principe fut respecté malgré qu‟il y ait des associations dont les membres disposent des pouvoirs différents. Ce principe présente des données différentes lors de créations des entreprises de l‟ES des filiales commerciales dont le but est d‟attirer de nouveaux partenaires et d‟assurer des nouvelles rentes financières, la question d‟instaurations des modes de contrôle s‟impose indéfiniment de toute autre activité exercée au sein de l‟entreprise. 3.4.Productions des valeurs économiques et sociales La viabilité économique des entreprises de l‟ES dépend de leur capacité à création d‟une utilité économique et sociale à travers la création d‟une valeur ajoutée économique (marchandes et non marchandes) et une valeur sociale. La détermination de la valeur ajoutée nette est difficile, le fait que les entreprises reçoivent des subventions et des aides, ce que nécessite leur déduction. La production des entreprises de l‟ES ne peut être appréhendée par une simple fonction de production 3.5.Le principe de non lucrativité Chaque entreprise doit générer des recettes permissibles d‟assurance de la continuité et de la pertinence de son activité. Pour les entreprises capitalistiques, le gain est une finalité au détriment de la personne. Cela est toujours justifié, car c‟est la raison qui leur permet d‟entrer 27 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises en concurrence et d‟acquérir plus de parts de marché, tout en faisant un ciblage bien précis et un positionnement bien déterminé. Un projet d‟ES est au service d‟un collectif et ce collectif peut être un groupe de personnes, un territoire ou une idée. Au contraire des projets conduit par une seule personne qui vise un intérêt individuel. Sur le plan fiscal, l‟entreprise est exonérée de tous les impôts. La non lucrativité ne signifie pas que les entreprises ne réalisent pas des bénéfices, car l‟entreprise doit assurer sa continuité, pour cela elles doivent réaliser des excédents de gestion. La répartition des excédents obéit à des modalités particulières, deux modalités priment : L‟impartageabilité de l‟actif net (les membres n‟ont pas droit à l‟appropriation de l‟actif net en cas de dissolution) L‟appropriation des excédents : ces derniers sont répartis proportionnellement entre les sociétaires. Cela se diffère d‟une composante à une autre. Pour les coopératives, chaque type à une mesure spécifique de la participation à l‟activité. Dans les mutuelles d‟assurance, les excédents sont rétrocédés aux sociétaires sous forme de ristourne. Les mutuelles de santé, pas de partage d‟excédents, sont utilisés pour le financement d‟établissements sociaux. Par contre dans les associations pas de partage de bénéfices. 3.6.Le principe d’indépendance Une fois reconnues par l‟Etat, les organisations de l‟ES peuvent exercer leurs activités d‟une manière régulière avec une identité propre. Leur finalité les incite à éliminer toute sorte d‟indépendance qui provoque la dominance quel soit des pouvoirs publics ou des institutions religieuses. Toutefois, la question de financement s‟impose dans ce principe comme un effet indispensable, car c‟est un critère qui empêche dans les classifications de distinguer les entreprises dépendantes et indépendantes. Sachant que ces organisations sont financées majoritairement par voix publique, au minimum par des subventions, est ce que elles sont vraiment indépendantes envers l‟Etat et le marché ? Les organisations qui disposent d‟une autonomie financière respectent bien ce critère. Les coopératives exercent des activités qui nécessitent un financement marchand. 3.7.Le principe de démocratie La démocratie constitue la base de bon fonctionnement dans n‟importe quelle organisation notamment les entreprises sociales. Une véritable démocratie dans l‟entreprise se 28 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises concrétise par les statuts associatifs, coopératifs et mutualistes qui seront les supports les plus efficaces garantissant le respect des règles démocratiques. Ces dernières reflètent les conditions et les règles de travail ainsi que les relations entre les associés et les adhérents. La démocratie participative est un outil qui permet aux membres d‟identifier les nouveaux besoins sociaux, afin de rechercher des solutions rapides et construire une offre à partir de la demande, ou pour mobiliser les ressources nécessaires.1 « S‟agissant des coopératives et des mutuelles, la démocratie est la composante centrale sur laquelle est basé leur gouvernement d‟entreprise original ». Ainsi s‟ouvrant une réflexion de l‟institut français des administrateurs (2006) consacrée au gouvernement des entreprises coopératives et des mutuelles.2 3.8.Principe de solidarité Le phénomène démutualisation observé dans les pays anglo-saxons, vécu dans le cadre de la mondialisation, est expliqué par la recherche d‟un accès élargie au marché financier et La participation aux restructurations dans les entreprises ainsi que les fusions (Garrabé, 2007). La solidarité est un thème d‟actualité très discuté notamment dans les organisations de l‟économie sociale et solidaire. La notion de l‟ES permet une perception plus étendue que le secteur non lucratif dans un contexte ou l‟entrepreneuriat collectif provenant de la société civile emprunte des statuts aussi coopératifs qu‟associatifs. L‟ES dispose d‟un espace potentiel grandissant le fait quelle persiste bien aux crises car les organisations sont des sociétés de personnes. Elle démontre que les liens sociaux peuvent être un facteur garantissant la réussite et la pertinence d‟une entreprise construite sur la base de la confiance et l‟égalité. L‟histoire des principes coopératifs tels qu'ils ont été énoncés par l'A.C.I en 1937 puis deux fois révisés en 1966 et en 1995 est d'abord inséparable de la dimension internationale que, très précocement, les coopérateurs européens ont donnée à leur réflexion et à leur action. Elle est ensuite celle d'une longue période où la coopération en actes invente ses propres pratiques et attend que leur pertinence soit consacrée par le succès économique avant de les légitimer comme des principes. Elle est enfin celle du passage de la fonction normative assignée au simple constat des pratiques les plus habituellement suivies par les coopérateurs 1 BARTHELEMY A, SLITINE R.: « entrepreneuriat social : innover au service de l‟intérêt général » éd. Vuibert, 2011, page26 2 MUNOZ J., RADRIGAN M., REGNARD Y. : «la gouvernance des entreprises coopératives », éd. PUR, 2008, p.37. 29 Chapitre 1 : Revue de littérature relative aux entreprises de tous pays et de toutes familles, c‟est une façon de reconnaître que la légitimité de la coopération est moins affaire de l'uniforme obéissance à des normes édictées par une autorité supérieure que de la fidélité de ses pratiques très diverses à des valeurs universelles partagées par ses membres. 30 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales SECTION 3: L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL « Comme un chef d’orchestre ou un metteur en scène, il s’agit de faire travailler ensemble un groupe de personnes, de coordonner leurs actions individuelles, à la poursuite d’un même résultat », M. ROBELIN, dirigeant de société. Les pratiques de l‟entrepreneuriat social, sans conteste, reflètent d‟une manière ou d‟une autre, les dynamiques des entreprises sociales et la pertinence de business model. La définition du concept de l‟entrepreneuriat social implique de situer le contexte de développement de ce concept ainsi que termes accompagnant : entrepreneurs sociaux, entreprise sociale. 1. L’évolution de l’entrepreneuriat social Pour certains auteurs, Entrepreneuriat social est un concept qui a émergé récemment en Europe, d‟origine américaine. Il a pris son essor relativement dans les pays développés et les pays en voie de développement. Cette dernière, née au 19ème siècle, s‟est progressivement structurée sous l‟impulsion du mouvement ouvrier, du socialisme utopique et du christianisme social. En France, les premières structures de l‟économie sociale furent des sociétés de « secours mutuel », qui ont pour objectif de résoudre collectivement l‟ensemble des problèmes dont souffrent les membres à l‟époque (enterrement, perte d‟emploi, maladie handicapante). Ensuite, ce sont les coopératives de consommation puis de production et de crédit. Les études sur les coopératives, en France, sont développées par Gide1. Il énonce que le concept de l‟économie sociale est fondé sur la solidarité comme voie entre le libéralisme débridé et toute puissance de l‟Etat. Pour Gide, le moyen de la solidarité est la coopération : il s‟agit de faire de travailleur le propriétaire de fruit de son travail. L‟économie sociale a pris son essor à partir des années de 1970 sous l‟impulsion de Michel ROCARD, ce dernier cherche une forme de production de richesses se distinguant à la fois du modèle capitaliste et de modèle de planification communiste. Celui-ci se tourne vers les coopératives, les mutuelles et les associations d‟employés. Le concept de l‟entrepreneuriat social a été développé grâce aux grandes écoles et institutions2. Harvard business School est le premier établissement qui a adopté ce courant, en 1 Charles Gide est le théoricien du mouvement coopératif français. AHMED ZAID M., Cours d‟Entrepreneuriat économique et social, Master II : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2012/2013 2 31 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales montant en 1993 un programme d‟enseignement destiné aux entrepreneurs sociaux intitulé : « Social Entreprise Initiative ». La prise en charge de ce programme reflète trois éléments : L‟importance du phénomène de l‟entrepreneuriat social ; Développement des capacités des entrepreneurs sociaux ; La mise en place d‟une formation spécialisée sur le champ des entreprises sociales. - Plusieurs grandes écoles ont suivi Harvard Business School dans le montage des programmes et des formations à savoir : Columbia, Yale et Stanford. 2. L’esprit entrepreneurial L‟esprit d‟entreprendre permet de redynamiser la vie économique et sociale du pays 1. Selon J.B.Say (1767-1832), l‟entrepreneur n‟est pas forcement un apporteur de capitaux mais c‟est un organisateur qui réunit et harmonise les facteurs de production en prenant des risques. La notion de l‟entrepreneuriat et de l‟idée d‟entreprendre ne se limitent donc pas à la création d‟entreprise mais peuvent au contraire s‟appliquer à toutes les situations où l‟entreprise se montre « proactive », c‟est-à-dire s‟emploie à modifier son environnement à son avantage.2 L‟entrepreneur existe depuis longtemps dans la théorie économique, c‟est un individu (entrepreneur individuel, actionnaire principal, associé d‟EURL) ou bien, un groupe d‟associés qui délèguent leur pouvoir à une ou plusieurs personnes physique (gérant), PDG ou directoire. Il apparait comme le responsable de l‟organisation, de la production et de la stratégie retenue. La différence entre le manager et l‟entrepreneur est que le manager n‟est qu‟un simple mandataire tant que l‟entrepreneur assure le risque de l‟entreprise et exerce une autorité sur celle-ci. Le profit réalisé est le critère principal de l‟efficacité de l‟entrepreneur. L‟entrepreneuriat social se relève d‟une approche innovatrice ayant pour finalité le traitement des besoins sociaux complexes. Etant donné l‟importance accordée à la résolution des problèmes et à l‟innovation sociale, les activités de l‟entrepreneuriat social atténuent les frontières traditionnelles entre les secteurs public, privé et charitable en mettant l‟accent sur des modèles croisés d‟activités. Encourager la collaboration entre les trois secteurs est implicite à l‟entrepreneuriat social.3 1 BENGHIR O. : « les incubateurs d’entreprises sociales : outil de potentialisation et dispositifs d’action sociale en Algérie, mémoire sous la direction de master, sous la direction de Pr. Malika Ahmed Zaid-Chertouk, Laboratoire REDYL, UMMTO, 2013. 2 BRESSY G. , KONKEYT C. : « management et économie des entreprises », 10 édition, édition Dalloz, 2011, p.19. 3 MEGAGNON (2009): « L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative », mémoire présenté par la jeune chambre de commerce de Montréal, P. 8 32 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales La raison d‟une entreprise sociale ne dépasse généralement pas la raison de son implantation. Les services dispensés sont souvent confinés à une population locale. En effet, l‟objectif de ces projets, bien que vertueux, doit composer avec les ressources disponibles dans l‟immédiat. L‟économie social et l‟entrepreneuriat social convergent vers un même principe, soit de créer une valeur ajoutée sociale dans le cadre de l‟action de l‟entreprise. L‟économie sociale possède cependant ses caractéristiques propres : - Une mission orientée vers ses membres ou la collectivité Une structure décisionnelle et organisationnelle démocratique et participative Une emphase sur les personnes et le travail dans l‟utilisation du revenu et du capital La coopérative et l‟entrepreneuriat social ont en commun la participation active de plusieurs acteurs qui sont parties prenantes dans l‟initiative sociale et qui s‟impliquent dans le but d‟améliorer leurs propres besoins économiques ou sociaux. Cependant, le bénéficiaire n‟est pas nécessairement membre, propriétaire ou partie prenante : il n‟y aura pas automatiquement de lien économique avec l‟usager de l‟entreprise sociale. Une entreprise sociale peut dons prendre la forme d‟une coopérative, mais peut également prendre d‟autres formes ou les bénéficiaires ne participes pas aux affaires de l‟entreprise1 3. Les conceptualisations de l’entrepreneuriat social L‟association de l‟économique au social est une question d‟extrême importance car traditionnellement, l‟économique et le social sont considérés comme des termes contradictoires. Réussir à concilier ces deux termes en créant une valeur économique et sociale constitue un avantage de l‟innovation sociale. En 1991, une loi a été votée par le parlement Italien offrant un statut spécifique aux coopératives sociales qui se sont alors développées de manière impressionnante 2. Leur objectif est de répondre à une série de besoins non satisfaits ou mal rencontrés par les services publics. 1 MEGAGNON (2009): « L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative », mémoire présenté par la jeune chambre de commerce de Montréal, P. 21 2 Jacques DEFOURNY : « l’émergence du concept d’entreprise sociale », reflets et perspectives de la vie économique, 2004/3, Tome XLIII, p. 10. 33 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales 3.1.Le concept de l`entrepreneuriat social Plusieurs définitions de l‟entrepreneuriat social existent dans la littérature et aucune fait consensus. Toutefois, les auteurs sont unanimes sur la multi- dimensionnalité de ce concept et sur la présence d‟une double filiation, soit l‟entrepreneuriat et le social. Selon Brouard, Larivet : « l’entrepreneuriat social est un concept qui représente une variété d’activités et de processus pour créer une valeur sociale en utilisant des approches plus entrepreneuriales et innovantes dans un environnement contraint ». Cette définition indique que l‟entrepreneuriat est un domaine très vaste qui englobe un ensemble d‟initiatives dont la responsabilité sociale est le dominant. Les entreprises d‟une manière générale permettent de contribuer à la croissance et au développement économique. Leur capacité à générer l‟emploi diffère d‟un secteur à un autre. La différence entre l‟entrepreneuriat classique et celui de nature social provient de la mission sociale et caritative de l‟entreprise1. Le rapport de Global Entrepreneurship Monitor du Royaume- Uni propose la définition suivante qualifier plus globalement l‟entrepreneuriat social: « Social entrepreneurship is any attempt at new social enterprise creation, such as self employment, a new enterprise or the expansion of an existing social enterprise, with social or community goals as its base and where profit is invested in the activity or venture itself rather than return to investors » 1 AHMED ZAID M. (2009): “ développement territorial et entrepreneuriat social : les conditions d’émergence d’un SPL tourisme durable en Kabylie, séminaire interuniversitaire sciences sociales et interdisciplinarité, Béjaia, 9-10 novembre. 34 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales FIGURE 1 : LE MODELE DE L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL Figure1 : modèle conceptuel d’entrepreneuriat social Investisseurs clients Environnement Gouvernements externe philanthropie bénévoles Entreprise avec Entrepreneuriat social occasions Mission Sociale économique Gouvernance Besoins Ressource sociaux s Risques Innovation dons et subvention Revenugagnés Création de valeur Partie Impacts prenantes Source : François BROUAD, Sophie LARIVET, Ouafa SAKKA : Entrepreneuriat Social et Participation Citoyenne, in Canadian Journal and Social Economy Research, VOL1, Automne/Fall2010 46-64 3.2.L’entreprise sociale : L‟entreprise sociale s‟inscrit dans l`économie sociale et solidaire, et quelque soit sa structure juridique adoptée sa finalité est sociale, sociétale ou environnementale, le profit n‟est pas une fin en soi, mais un moyen, la gouvernance est participative et elle évolue en fonction des besoins du territoire. L‟entreprise sociale est définie par le gouvernement britannique dans le document social entreprise : A strategy for success en 2006 comme suit : « une entreprise sociale est une 35 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales société dont les objectifs sont essentiellement sociaux, dont les surplus sont réinvestis dans la société ou la communauté pour poursuivre ces objectifs plutôt que satisfaire un besoin de maximiser les profits pour les actionnaires et les propriétaires »1 Ces entreprises sont animées par des normes sociales d‟entraide et de partage du pouvoir égalitaire. Elles regroupent des salariés, bénévoles, sociétaires et élus. La conception américaine de l’entreprise sociale : Selon la conception américaine de l‟entreprise sociale, l‟entrepreneur est un individu exceptionnel. Les entrepreneurs sociaux sont des personnes qui apportent des solutions innovantes à des problèmes pressants de la société : ils identifient des approches nouvelles pour résoudre des problèmes qui apparaissent souvent comme insolubles. Le mouvement de l‟entrepreneuriat social entend relier deux ensemble qui sont en tension : les pauvres (exclus, paysans sans terre, chômeurs, personnes handicapées), et les riches agissant à travers les grandes entreprises exemple Microsoft, Mac Kinsey, Danone et leurs fondations qui financent les grandes universités et grandes écoles et les programmes d‟action philanthropique. L‟entrepreneuriat social pose le problème des moyens et spécifiquement de moyens financiers. Ce mouvement est complémentaire au mode de création de valeurs au sein des sociétés de capitaux qu‟il prolonge par une réallocation des profits. Le management des entreprises sociales: Jusqu‟au 18ème siècle, le concept de management signifie avoir responsabilité de quelque chose dont on n‟est pas propriétaire. Il recouvre la notion de gestion et la notion d‟administration. Les changements constatés dans les sociétés ont conduis vers une définition adaptée aux contextes des organisations2. Cerner et Monteil (1979) : « à partir de la connaissance rigoureuse des faits économiques, sociaux, humains et des opportunités offertes par l‟environnement ou qui pèsent sur l‟entreprise, le management est une façon d‟organiser les activités, de fixer des buts et des objectifs, de bâtir des stratégies en mobilisant les ressources ». 1 www.cabinetoffice.gov.uk AHMED ZAID M. ET BENAMARA .K. (2011) : « les spécificités de management des entreprises de l’économie sociale : étude du processus de création et de mise en œuvre des coopératives de microcrédit par l’association Touiza – international, colloque international : les effets de la mondialisation sur le management des organisations des pays en développement, Annaba, 6-7 décembre. 2 36 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales Défini pour longtemps comme l‟art de conduire, le management des organisations correspond au pilotage de toutes les unités organisationnelles qui participent à la création de richesse à partir d‟une prise en compte de l‟environnement interne et externe qui permet de gérer toutes les perturbations et variations qui peuvent générer les changements institutionnelles, politiques et économiques. Il existe deux dimensions complémentaires dans les entreprises sociales : le management stratégique qui se concrétise dans la gouvernance et le management opérationnel qui se traduit dans l‟animation des équipes salariées et bénévoles. - Le management stratégique : Le management stratégique dans les entreprises sociales correspond selon R. MONKS et N. MINOWS (1995) aux « relations entre les différentes parties prenantes afin de déterminer la direction et la performance d‟une organisation ». Cette définition est limitative car la gestion des relations est l‟une des conditions qui peuvent assurer un bon fonctionnement de l‟entreprise. Le management stratégique est au-delà des relations, un processus de fonctionnement à long terme qui prend en considération les risques de gestion, l‟environnement mouvant, et surtout les intentions des parties prenantes ou Stakeholders et pas des Shareholders. Il s‟agit, selon A. BARTHELEMY et R. SLITINE (2011), en plus d‟une pleine implication des différents acteurs, de l‟adoption d‟une posture proactive. Les entreprises sociales se diffèrent dans la gouvernance selon trois critères à savoir la nature de projet, la structure juridique optée et les parties prenantes impliquées. En effet, il y a une distinction, au niveau stratégique entre les instances politiques et les acteurs opérationnels. Cela renvoie d‟un coté aux membres du conseil d‟administrations élus ou désignés et de l‟autre à la direction générale salariée1. Cette différenciation permet souvent de comprendre les dynamiques au sein des entreprises sociales et surtout, la répartition du pouvoir et les modes de prise de décision. Une gouvernance efficace dépend de la bonne articulation entre les deux types d‟acteurs. - Le management opérationnel : Si le management stratégique renvoie à l‟art de dialoguer et de construire une politique d‟entreprise vivante et dynamique avec son conseil d‟administration, le management 1 AHMED ZAID M., « Cours de Management des entreprises en Economie Sociale et Solidaire, Master II : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2 012/2013 37 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales opérationnel est plus focalisé sur le court terme et les actions quotidiennes. C‟est un exercice qui concerne les forces vives de l‟entreprise. L‟entreprise sociale est composée de salariés qui sont recrutés sous la responsabilité du directeur général, lui-même nommé par le conseil d‟administration1. La direction générale est chargée de la mise en œuvre des décisions de conseil d‟administration, de gérer le pilotage quotidien de l‟entreprise et de faire en sorte d‟atteindre les objectifs fixés. Par contre, Le conseil d‟administration est l‟organe de décision de la politique de l‟entreprise. Il a pour objet de garantir l‟éthique et la finalité de l‟entreprise et de donner des orientations pour un fonctionnement optimal. C‟est le lieu de contrôle et d‟évaluation des résultats obtenus. L‟association des parties prenante au projet fait partie de l‟innovation sociale. Il ne s‟agit pas de travailler pour une cause mais de travailler avec les bénéficiaires de projet2. La question de management quotidien nous conduire à s‟interroger si c‟est possible de manager autrement. Les entreprises sociales ont un défi de taille à relever : équilibrer le modèle économique pour pouvoir atteindre les objectifs sociaux. 3.3.L’entrepreneur dans la théorie économique : 3.3.1. Définition : Le terme d‟entrepreneur semble avoir été introduit par Cantillon qui le définissait comme un spécialiste dans la prise de risque. Selon Ashoka : « Les entrepreneurs sociaux semblent souvent possédés par leurs idées, sacrifiant leur vie pour changer l‟orientation de leur domaine. Ils sont autant des visionnaires que des réalistes fondamentaux, préoccupés avant toute chose par la mise en œuvre pratique de leur vision. Les entrepreneurs sociaux sont des agents de changement pour le secteur social. C‟est leur mission qui les stimule, et ils sont déterminés à atteindre des résultats et à conserver la responsabilité financière des communautés dont ils sont au service. Les entrepreneurs sociaux apportent des transformations systémiques en affrontant non seulement le problème auquel ils sont directement confrontés, mais aussi la cause de ce problème. De plus les entrepreneurs sociaux sont généralement plus efficace que les ONG 1 BARTHELEMY et SLITINE(2011) : « entrepreneuriat social : innover au service de l’intérêt général », éd. Vuibert, Paris, page 110 2 Op.cit, p. 111 38 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales internationales pour s‟attaquer aux causes premières, car ils sont mieux intégrés dans les sociétés qu‟ils servent et connaissent les besoins spécifiques de leurs bénéficiaires »1. Pour Bill Drayton : « les entrepreneurs sociaux entrevoient un avenir à des endroits où les autres ne les perçoivent pas. Ils voient les résultats finaux à un niveau mondial avant même d‟avoir commencé quoi que ce soit. L‟entrepreneuriat social, c‟est transformer les problèmes en opportunités. Ce n‟est pas uniquement avoir de grandes idées, mais aussi de savoir comment les mettre en œuvre »2. De ces deux définitions on constate que l‟entrepreneur est sorte de créateur, d‟innovateur et d‟aventurier qui s‟engage dans des activités en suivant ses idées. En effet, la majorité des chercheurs ont été intéressés depuis longtemps à l‟étude des motivations des entrepreneurs traditionnels engagés dans les projets commerciaux et le comportement rationnel de maximisation de l‟utilité, ou du profit.3Certains d‟autres reconnaissent l‟importance d‟autres motivations non pécuniaires, telles le besoin de réalisation de soi (Clelland, 1969), le besoin d`autonomie et d`indépendance (Moskowitz, 2002). En focalisant sur cet intérêt personnel et individuel et calculateur, beaucoup de chercheurs ont ignoré le rôle que peuvent jouer les valeurs, les émotions dans les projets entrepreneuriaux. Ainsi la compassion et l`émotion pro-sociale sont reconnues comme des facteurs importants dans la motivation de l`entrepreneur social (Dees, 1996). Dans le cadre de la théorie de développement économique, la théorie de l‟entrepreneur est développée en deux étapes correspondantes aux deux Etats : l‟Etat routinier ou circuit et l‟Etat du changement ou dynamique. Le circuit correspond à la représentation basique de l‟activité économique. Il correspond à l‟Etat stationnaire, à un Etat privé de changements et de mouvements liés aux perturbations endogènes. Il s‟agit d‟une économie qui se reproduit à l‟identique. Chaque période, chaque bien décrit le même circuit fermé. Les deux facteurs originaires de la production, le travail et les facteurs naturels sont soumis à une combinaison traditionnelle donnée. C‟est l‟exploitant qui effectue cette combinaison s‟adapte aux besoins sans les modifier : il subit les impulsions du milieu économique mais ne lui en imprime pas. Dans cet état, il n‟y a pas de création de valeur, à la fois d‟un point de vue technologique et 1 www.labforculture.org www.Ashoka.org 3 Mouloud MADOUN: « entrepreneuriat social: opportunités et défis dans une économie globalisée en crise », conférence sur l’entrepreneuriat à Biskra, 23/24/25 avril 2013 2 39 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales économique. Le crédit n‟existe pas. La monnaie est un simple intermédiaire des échanges. Enfin, dans le système, l‟entrepreneur n‟exerce pas de fonction particulière1 Pour sortir de cette situation, Schumpeter fait appel aux événements économiques. Il énonce que le passage se fait par une nouvelle combinaison des facteurs de production. Pour lui le développement est synonyme de changement. La conception schumpetérien de l‟entrepreneur est héroïque. 3.3.2. Les typologies d’entrepreneurs. L‟analyse de l‟esprit d‟entreprise nécessite une connaissance approfondie des comportements réels des preneurs de décisions, d‟où l‟importance de classer ces derniers en fonction de leurs aptitudes différentes à manifester cet esprit d‟entreprise et le développement d‟une typologie d‟entrepreneurs. Parmi les typologies on cite : Le chef d‟entreprise « entrepreneur »: réunissant les qualités d‟innovateur, de - preneur de risque et organisateur. Ce type est considéré comme le type idéal. Chef d‟entreprise innovateur : l‟innovation est la force motrice notamment en ce que - concernent les produits sur le marché L‟entrepreneur technicien : faiblement innovateur et gestionnaire recherchant une - performance moyenne et stable Ce type repose sur les facultés d‟organisateur : le manager ou professionnel selon le - cas. Il est guidé par un souci de performance de l‟organisation et d‟une meilleure planification des ressources. Pour Henry NOGUES, parmi les facteurs conjoncturels favorables à l‟entrepreneuriat social, le changement de l‟esprit du capitalisme. Les entrepreneurs algériens ont grandi sous l‟ombre du socialisme pour les uns, dans un contexte d‟ouverture et de mutation pour les autres. En effet, chaque génération a ses spécificités. 4. Les déterminants de l’entrepreneuriat social 4.1. Les facteurs favorables d’existence de l’entrepreneuriat social Les lacunes observées dans l‟assurance de services publics ont conduit certaines personnes à entreprendre des activités, dont la recherche de rentabilité est un moyen pour 1 BOUABDALLAH K., ZOUACHE A. : “entrepreneuriat et développement économique” les cahiers de CREAD, n°73/2005, p.12 40 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales créer une utilité sociale. Généralement, Ces personnes sont motivées par leur environnement économique, social, culturel et environnemental qui connait différentes bouleversements à travers le monde ces dernières années. Ces entreprises sont des initiatives mises en œuvre par des citoyens eux-mêmes, en vue de changer une situation ou de participer au développement de leur région en offrant une possibilité de création plus d‟activités aux jeunes et donc une dynamique territoriale. Cette manière d‟entreprendre est appelée « entrepreneuriat social ». L‟entrepreneuriat social est une forme particulière de participation à la transformation de paysage par une action qui se situe au niveau des entreprises sociales et des entrepreneurs sociaux. Selon Davis et Haugh 2007, l‟entrepreneuriat joue un rôle de premier plan dans le développement économique, essentiellement par la création de nouveaux emplois1. 4.2.Contexte de développement de l’entrepreneuriat social : La définition du concept de l‟entrepreneuriat social implique avant de situer le contexte de développement de ce concept. Les ruptures économiques que connaissent les pays sont effectivement la conséquence des crises qui les conduisent indéniablement à prendre des décisions quels jugent dans la plus part de temps adéquates et nécessaires à leur fonctionnement. Cela implique la recherche de nouveaux modèles d‟entreprises porteurs de sens, l‟entrepreneuriat social tient le devant de la scène.2 Plusieurs initiatives de personnes tels que M. Yunnus (fondateur de la Grameen Bank et Prix de Nobel de la Paix en 2006) et Bill Drayton (fondateur d‟Ashoka) et Bill Gates avec les actions philanthropiques, ainsi que des grandes entreprises (Danone, Veolia) ont conduit à la création d‟un social business pour toucher ce que Camille PORTEJOIE appelle le marché du « bas de pyramide », tout en gérant des sociétés viables économiquement. Pour Camille, les organisations sont des ressources dont l‟entrepreneur doit savoir leurs attentes pour qu‟il puisse élaborer une stratégie de collecte de ressources efficace. Cinq raisons principales pour lesquelles des entreprises se tournent vers l‟entrepreneuriat social que distinguent Brouard, Larivet et Sakka (2010) : 1 BROUAD F., LARIVET S., SAKKA O. (2010): Entrepreneuriat Social et Participation Citoyenne, in Canadian Journal and Social Economy Research, VOL1, Automne/Fall2010 46-64 2 PORTEJOIE C. (2011) : impact des différentes visions de l‟entrepreneuriat social sur la pratique des organisations ressources », in majeure alternative management, HEC, Paris, juillet 2011 41 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales Problème de financement : Le besoin de financement des missions sociales représente la première raison de développement de l‟entrepreneuriat social. Le contexte économique ainsi que les changements majeurs sur le marché mondial obligent les Etat à diminuer le financement de certains services, à changer la répartition du financement ou à désengager définitivement de certaines taches. Au contraire des organismes à but non lucratif qui sont financés majoritairement par l‟Etat et partiellement par des dons, les organisations sociales sont appelées à développer des nouveaux modes de financements qui lui permettent d‟assurer la continuité de ses activités notamment en période de crise. La montée des nouveaux besoins Le développement de la société implique impérativement des nouveaux besoins, cela constitue la deuxième raison. C‟est le cas notamment avec les crises économiques et financières, qui oblige les gouvernements de désengager de certains services. Le rôle des organisations sociales devient multiplier : résoudre des problèmes de plus en plus diversifiés. La montée de nouvelles organisations : Plus de besoins provoque plus d‟organisations ce que signifie une compétitivité accrue en matière de financement et d‟assurance des services. La résolution des problèmes est synonyme d‟innovation. Le nombre des organisations est relatif d‟un pays à un autre, selon la demande sociale. Les entreprises à but non lucratif ont été mises en concurrence avec les entreprises à but lucratif pour la livraison de certains services (Brouard, Larivet et Sakka, 2010). La responsabilisation dans l’utilisation des fonds obtenus La quatrième raison, est la responsabilisation d‟utilisation des fonds. En fait, les entreprises sociales ont des pratiques financières bien déterminées qui précisent l‟utilisation de tous les revenus. Le marché comme un mécanisme capable de combler les besoins sociaux En faisant appel au pouvoir de la compétition tout en favorisant l‟innovation et l‟efficacité organisationnelle, le marché est conçu comme un outil perceptif de développement. Pour M. Yunnus, cela peut se traduire par une grande modification des infrastructures. Le recours au marché ne ressoude pas l‟ensemble des problèmes de la société. 42 Chapitre1 : Revue de littérature relative aux entreprises sociales L‟économie sociale est devenue l‟un des piliers de développement notamment pour les populations rurales à travers les différents regroupements des personnes soit en mutualisant leurs moyens ou en coopérant ou dans le cadre associatif. La coopération est l‟un des domaines qui au-delà de social, considère l‟économique un moyen. A ce titre, on parle de l‟entrepreneuriat social qui active sous les statuts de l‟ES. 43 CHAPITRE 2 : L’EMERGENCE ET L’EVOLTION DU MOUVEMENT COOPERATIF AGRICOLE EN ALGERIE L‟industrie était le choix le plus adapté pour tous les pays développés pour créer une valeur économique. Ainsi, la concentration sur cette activité a conduit à sa maitrise et à l‟amélioration des techniques et des processus de production. Conscient que l„industrie est un instrument ouvrant la porte devant le développement économique mais pas le seul, il y a lieu de développer des technologies dans les autres domaines : services, agriculture, télécommunication. Cela en fait dépasse les moyens et les outils industriels pour s‟étaler à tous les domaines hors industrie dont lesquels une valeur non estimable à procurer notamment en agriculture. Cette dernière est en fait un facteur-clés de redressement de l‟économie et une base de progrès de n‟importe quelle population, en assurant la sécurité alimentaire qu‟on puisse développer non seulement l‟économie mais aussi la société. Dans les pays sous développés ou en voie de développement, le cas est différent, car généralement l‟offre dépend des ressources. Certains dans la plus part de temps se focalisent sur une seule ressource (le Maroc, la Tunisie, brésil, Algérie,…) : pétrole, tourisme, investissement direct étranger. Hors, ils disposent des potentialités mais l‟absence de maitrise ou de contrôle dans les programmes d‟aides rend la situation toujours statique. Dans la plupart des pays africains, l‟agriculture est la première source de revenus pour la majorité des populations et constitue la base de l‟économie rurale. L‟agriculture est considérée comme le moteur du développement économique du pays. En effet, une agriculture orientée vers le marché crée de l‟emploi dans d‟autres domaines exemple : transformation des produits, transport. 44 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie SECTION 1: LES PRATIQUES DE COOPERATIVES ET LES CONTRAINTES DE COOPERATION « La valeur humaine de la coopération résulte non pas surtout de ce qu’elle apporte aux hommes, mais bien davantage de ce qu’elle leur demande. » (Lasserre) La coopération représente pour certaines personnes un levier pour le développement de leurs activités, mais il faut toujours garder à l‟esprit que son effet ne se concrétise que lorsque elle trouve le terrain propice et les conditions favorable. 1. La coopération et les coopératives La coopérative est une association de personnes fondée sur le principe de libre adhésion et de l‟engagement du respect de la charte des coopérateurs. C‟est une société à capital variable : à tout moment, le capital peut être augmenté ou diminué par la souscription de nouveaux sociétaires ou le retrait de certains. Les associés souscrivent à un capital qui est proportionnel à leur activité avec la coopérative agricole. Les coopératives se créent dans tous les secteurs de la production, de la vente et du transport. En effet, Il peut être crée par des personnes physiques ou morales, en général il faut être plus de sept. En se regroupant, les coopérateurs utilisent en commun les nombreux moyens permettent de développer et faciliter leur activité économique quelle soit : - L‟approvisionnement ; - Les outils de production ; - Le conditionnement de leur production ; - Le stockage des marchandises ; - La transformation des produits ; - La commercialisation de leurs produits ; - La publicité, la comptabilité, les études d‟ingénierie, la documentation technique ; - Les dépenses d‟investissement et d‟exploitation ; - Les paiements en nature inter-coopératives. 1.1.La création de la coopérative : La constitution d‟une coopérative suit les mêmes règles que la création d‟une entreprise. Il faut un statut et un agrément comme il faut respecter les procédures légales. Il 45 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie faut demander les subventions légales. Il doit réaliser un business plan pour disposer d‟un carnet de bord et d‟une mémoire de projet qui permet de capitaliser l‟expérience, de réajuster et de transférer le retour d‟activité sous forme de savoir faire. Le partenariat est une règle d‟usage qui correspond à la culture citoyenne, démocratique et solidaire1. Les coopératives ont l‟obligation morale de s‟entraider. Elles ont également la possibilité entre elles de ne pas recourir à la monnaie et facturer les échanges en valeur marchandises ou en valeur travail facilitant ainsi les échanges et allégeant la trésorerie. La création des coopératives nécessite la réalisation de six étapes : - La réunion d‟un groupe de base pour discuter de la possibilité de créer une coopérative et de ses objectifs ; - La réalisation d‟étude de faisabilité pour évaluer les chances de réussite du projet ; - L‟élaboration d‟un plan d‟affaires pour décrire l‟orientation future de la coopérative - La tenue de l‟assemblé générale constitutive pour adopter les statuts et le règlement intérieur de la coopérative - L‟enregistrement auprès des autorités compétentes en vue d‟obtenir notamment la personnalité morale, et éventuellement l‟agrément pour le démarrage d‟un certain type d‟activités. - Le démarrage effectif des activités de la coopérative Les secteurs favorables à la création de coopératives : En occident les coopératives sont nées de l‟idée de se regrouper pour se protéger des trusts capitalistes et de mettre en commun les moyens de production pour maintenir la propriété, l‟activité et la création de richesse dans un territoire. Elles se sont concentrées dans l‟agriculture, le lait et la pêche. En réalité aucun secteur n‟est fermé à l‟activité coopérative si les motivations de résistance citoyenne, de défense du producteur et de la création d‟emploi sont là pour animer les coopérateurs qui peuvent se lancer dans toute activité si elle n‟est pas fortement capitalistique exigeant des grands moyens techniques, de grands investissements et de grande concentration de main d‟œuvre. La coopérative est une entreprise à taille humaine qui a pour champ de déploiement : l‟agriculture, pêche côtière, cultures céréalières et vivrières stratégiques, conditionnement produits, agriculture, artisanat, matériaux de construction, informatique et communication. 1 AMARI R. ET AHMED ZAID M. (2007) : « les modes de solidarité locale inter et intra communales dans le contexte algérien : illustration par le cas des collectivités locales de la wilaya de Tizi-Ouzou », colloque international gestion durable des territoires, développement local et solidaire, HCFAUR, n2005-18/UHAUMMTO, 28-29 Octobre 46 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie Dans ce contexte, être regroupé semble pour certains une nécessité primordial et une solution permettant l‟amélioration des conditions de travail et de vie L’expérience de la coopérative dans la promotion immobilière en Algérie : En Algérie, le laxisme, l‟individualisme, et le consumérisme remplacent la notion d‟usage, la notion de collectif, et la notion de bien public. Les coopératives en redonnant vitalité à l‟identité algérienne, à son esprit millénaire de solidarité et à son exigence de justice sociale renforcée par le fait colonial vont remettre en marche la dynamique sociale fondée sur la solidarité et l‟esprit d‟entreprise conforme à la nature sociale et pieuse de l‟algérien. La loi 11-04 interdit officiellement la création de coopératives immobilières sous forme d‟associations dans lesquelles s‟organisent les citoyens pour bénéficier d‟assiettes financières destinées à la construction de logements en raison de l‟exploitation irrationnelle de ce type de coopérative par les promoteurs immobiliers. En effet, de nombreux promoteurs créent des coopératives immobilières, les présidents et y font adhérer des membres de leurs familles, des amies. Une loi en 2011 interdit l‟obtention de permis de construction pour les nouvelles coopératives immobilières, l`objectif est la diminution de la vitesse de développement de ce genre de coopératives. A la wilaya de Tizi-Ouzou pas de chiffres sur le nombre ce celles-ci, mais en revenant sur le terrain, on peut dire qu‟elles existent une centaine sachant que 35 permis de construction qui ont délivrés en 2011 contre90 en 2010. Mais en 2012 et 2013 aucun n‟a été délivré. Les coopératives d‟épargne et de crédits sont régies par le règlement de la banque centrale n°08-03 du 21 juillet 2008. Ce règlement à pour objet de fixer les conditions relatives à: - L‟autorisation d‟établissements des coopératives d‟épargne et de crédit - L‟agrément des dites coopératives d‟épargne et de crédits La création de coopératives dans des secteurs différents : Dans le cadre de projet pilote de développement local de la wilaya de Tizi-Ouzou, un atelier de constitution des coopératives, conçu et financé par TOUIZA-Solidarité et mis en œuvre par l‟association AJIE, a réussi la création à la mise en place de sept coopératives, par 47 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie le biais d‟une formation portant sur la création et la gestion des coopératives. Il s‟agit essentiellement de la : - Coopérative de fabrication de bijoux kabyles ASSALAS coopérative de potiers Coopérative des rouleuses de couscous Coopérative des producteurs de lait Coopérative des éleveurs de brebis La coopération en Algérie à nos jours est le levier de développement, elle se reflète, sur le plan économique et social, notamment par la solidarité locale1 voire dans les villages kabyles, l‟intercommunalité notamment pour le bien être, l‟environnement2 et le partenariat 1.2.Les avantages de la coopération : Les exemples suivants sont une illustration concrète du potentiel des coopératives en matière d‟emploi et de fournitures de services aussi bien dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. Exemple n°1 : « Spring Master » Cette coopérative était connue au Zimbabwe pour être le plus gros fabricant de mobilier, mais l‟accession du pays à l‟indépendance entraîna le départ des propriétaires européens. En 1984, la société fût liquidée. Un groupe d‟anciens employés a décidé alors de créer la « Spring Cabinet Cooperative » pour sauvegarder leur emploi. Après un démarrage difficile, la coopérative a réussi à étendre sa production et à engager plus de travailleurs qu‟avant, y compris des diplômés d‟universités aux postes de direction. En 1995, la coopérative avait créé 206 emplois à temps plein, accumulé 7 millions Z$ de capital (contre 130 Z$) et atteint un chiffre d‟affaire de 16.3 millions Z$. Elle projette maintenant d‟exporter ses produits dans les pays voisins3. Exemple n°2 : La Coopérative Laterrière Canada 1 SAIT K. et AHMED ZAID M. (2007) : « réflexion sur le rôle de la solidarité locale dans le développement social. Illustration de l’action association au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou », colloque international gestion durable des territoires, développement local et solidaire, HCFAUR ? n°2005-18/UHAUMMTO, 28-29 Octobre 2 AHMAD ZAID M. (2007) : « intercommunalité : un instrument de coopération et de solidarité nécessaire pour une approche du développement local durable fondée sur une logique territoriale ». Cas de la wilaya de Tizi-Ouzou. Colloque international gestion durable des territoires, développement local et sol ;idaire, HCFAUR ? N°2005-18/UHA-UMMTO, 28-29 Octobre 3 Fédération nationale des Coopératives Zimbabwéennes 48 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie Cette coopérative a été créée au Canada il y a quarante ans par un petit groupe de travailleurs forestiers qui souhaitaient exploiter leur propre entreprise. A l‟origine la Coopérative n‟exerçait que des activités de planification et de récolte de la matière première. En 1982, elle est entrée de plein pied dans le secteur de la transformation en faisant l‟acquisition de la Scierie Laterrière. Au fil des ans, la Coopérative a connu une croissance soutenue, achetant des usines, modernisant les usines existantes ou en construisant de nouvelles usines de toutes pièces. Aujourd‟hui, à l‟aube de son quarantième anniversaire d‟existence, la Coopérative Laterrière est devenue la plus importante coopérative de son genre dans le pays. Elle compte 750 travailleurs dont les deux tiers sont membres de la coopérative et a un chiffre d‟affaires qui s‟élève à 100 millions de dollars canadiens. 2. Évolution des coopératives agricoles L‟histoire des coopératives agricoles est intimement liée à celle du syndicalisme agricole. Les groupements de producteurs à visée économique se développent à la fin du 19 ème pour des achats communs d‟engrais, sous l‟impulsion des syndicats. Ces groupement constituent des réponses au contexte de crise et de bas prix agricole de 1880-1900, dans l‟objectif de réduire les prix d‟achat des intrants1 Le grand nombre de coopérative est enregistré en Inde avec 446 784 coopératives agricoles avec 182,92 million de membres, ensuite les Etats Unis avec27 076 et un nombre d‟adhérents de 156, 19 millions et en troisième place la France avec 23 573 coopératives agricoles et 17,49 adhérents. Le remarquable est que il existe des pays dont le nombre de coopératives n‟est pas vraiment important mais le nombre d‟adhérents dépassent les pays qui ont un nombre important de coopératives agricoles, à cet égard, on peut citer: le Japon avec 3 860 coopérative agricole et 42,84 adhérents et l‟Allemagne avec 9 112 coopératives agricoles et 21,64 adhérents et vice versa. (Voir l‟annexe n°1) Cette divergence en termes d‟adhérents revient en premier lieu aux caractères géographiques et démographiques des pays ainsi que certains facteurs économiques notamment dans les pays dépendants et en voie de développement. La création de coopératives agricoles doit avoir des retombées positives sur les plans social, économique et environnemental2, notamment pour ceux qui habitent les zones rurales. 1 Marie Sophie DEDIEU: « Les coopératives agricoles : un modèle d’organisation économique des producteurs », le centre d’étude et de prospective, n°36 novembre 2011. 2 ELKANDOUSSI F., OMARI S., Bouchra M’Zali : « les coopératives féminines d’Argan au Maroc ; un domaine propice à la mise en place de la démarche de développement durable » 49 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie MUNKNER et MADJEDJE constatent que les coopératives en Afrique du Nord ne sont pas des coopératives authentiques à cause de l‟emprise trop forte de l‟Etat sur les mouvements coopératifs d‟une part et la continuation de valeurs et normes traditionnelles autochtones de l‟autre part.1 De même les statuts juridiques sont insuffisants pour définir la coopérative en raison que les coopératives n‟existe souvent que sur les papiers et n‟ont pas d‟activités réelles: « coopérative en sommeil » ou fictives. Il existe aussi des organisations bien qu‟ayant des activités de type coopératif refusent le terme de coopérative parce qu‟il est trop dévalorisé ou pour éviter l‟emprise des agents d‟encadrement de l‟Etat sur elles. En Algérie malgré la libéralisation des coopératives agricoles, certaines personnes refusent d‟adhérer à une coopérative, car pour eux, et selon une interview faite avec certaines personnes, ils ne veulent faire aucun engagement, ni un partage même si ce sera bénéfiques pour eux. L‟autofinancement, l‟autonomie et l‟indépendance sont les trois principes de base qui font de profit. D‟un point de vue économique, rien ne vaut ces principes pour le développement des exploitations personnelles, mais si on pense loin, d‟un point de vue social, cette activité peut générer d‟emploi pour plusieurs personnes et même l‟exploitant peut bénéficier notamment en termes fiscale. La plupart, préfère de payer des impôts au lieu de donner confiance aux autres. 2.1.Les domaines de compétence des coopératives agricoles: Les coopératives agricoles peuvent être appréhendées par trois domaines de compétence : - L‟organisation interne : il s‟agit du fonctionnement interne, concerne essentiellement deux points : la gouvernance de la coopérative et la question des ressources humaines, financières et matérielles. - Les services ou les biens fournis par l‟organisation : c‟est ce la coopérative offre aux adhérents et ce que motivent les personnes à adhérer à savoir : la gestion de crédits, l‟approvisionnement en intrants, la transformation des produits et la commercialisation des produits. - Les relations externes : ce sont les relations que la coopérative entretient avec d‟autres coopératives ou d‟autres acteurs dans le secteur agricole afin d‟assurer une meilleure représentation des adhérents, la négociation des appuis, et la maitrise des filières. 1 MUNKNER H., MADJEDJE E.: « quide pour la gestion appropriée des coopératives de petites exploitants agricoles en afrique francophne. », organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome, 1994 50 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie 2.2. Nature et causes de problèmes liés à l’environnement : Les problèmes rencontrés par les petits exploitants agricoles sont liés à des causes multiples. Les plus remarquables sont : - Des revenus insuffisants résultats des faibles quantités produites et vendues : faiblesse de productivité ; - Insuffisance d‟approvisionnement en denrées de première nécessité résultant de domination de canaux de distributions par les commerçants privés ; - Difficultés d‟accès aux crédits ; - Les conditions de vie défavorables liées au mode d‟habitation précaire . Pour causes essentielles de problèmes énumérés on peut citer entre autres : - La petite taille des exploitations agricoles ; - L‟aide insuffisante apportée aux petits exploitants, tels que le crédit et ouverture sur le marché ; - Problèmes d‟organisations et de gestion des organisations paysannes existantes ; - La carence des ressources naturelles telles que l‟eau pour l‟irrigation ; - Manque d‟information sur les différentes possibilités d‟exploitation et techniques de production ; - Absence d‟infrastructure de transport et de stockage ; - Manque de sources de revenus supplémentaires ; - Sous- utilisation des ressources humaines, financières et autres. Actions à entreprendre pour résoudre ces problèmes liés à l’environnement : La raison de l‟échec de la politique agricole de faire créer des coopératives revient en premier lieu au manque de données chiffrées réelles sur la situation des agriculteurs ainsi que les coopératives. En effet, ce qu‟on a constaté sur le terrain est que les agriculteurs n‟ont pas confiance envers les pouvoirs publics et au lieu de considérer les subventions comme des moyens de promotion de leurs activités, ils les considèrent comme des obstacles qui empêchent leur développement. Cela peut être expliqué par le manque de l‟esprit entrepreneurial de ces agriculteurs. 51 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie FIGURE 2: LA COOPERATIVE A SON ENVIRONNEMENT Source : 52 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie SECTION 2 : L’EXPERIENCE COOPERATIVE EN ALGERIE DANS LE DOMAINE AGRICOLE En Algérie, le monde rural et particulièrement en zones de montagne, reste dextrement marqué par son climat et son modeste niveau de développement. La production agricole y est par ailleurs fortement limitée par les faibles disponibilités en sol et en eau. 1. Evolution du secteur agricole en Algérie: Pour longtemps, le financement des projets en Algérie, dépend des recettes des hydrocarbures1. Ce pays disposant d‟un potentiel important en termes de terres agricoles et de superficie, n‟a pu réussir à amener convenablement un processus de production qui permet la structuration particulièrement des terres agricoles et du foncier en général, ni l‟augmentation de la rentabilité malgré la mise à disposition des agricultures des programmes qui leurs facilitent leurs tâches soient en ce que concerne l‟accès aux moyens de production ou l‟accès aux moyens de financement. Impérativement l‟importation est la solution pour couvrir la carence. Il faut souligner que l‟agriculture contribue en moyenne entre 7 et 9% du Produit intérieur brut PIB ces dernières années et occupe environ 15% de la population active du pays actuellement. En 2006, selon le ministère de l‟agriculture 350 000 exploitations agricoles qui ont bénéficié de fonds dans le cadre du PNDA et un million de postes de travail créés. Suivant par la suite d‟autres programmes incarnant ce qui est appelé aujourd‟hui la politique du renouveau rural, à l‟instar des PPDRI (programme de proximité de développement rural intégré)2. Le renouveau rural devient un leitmotiv dans tous les débats sur le développement économique. BOUKELLA3 estime que « la faiblesse relative des potentialités agricoles en Algérie renvoie moins à des facteurs géo-climatiques défavorables qu‟à l‟incapacité des politiques agraires successives depuis le siècle dernier à conserver et encore moins à élargir la base foncière utile du pays ». Pour lui, c‟est là où résident les blocages de la production agricole et qui revient aux années 1920, à la période coloniale. Il ajoute que le désengagement de l‟Etat a 1 AHMED ZAID M., Cours : Economie Finances des administrations publiques, Master 1 : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2011/2012 2 NAILI M. (2009): « évolutions et adaptation nécessaire du secteur agricole en Algérie», In Les notes d’analyse du CIHEAM, n°52, Septembre2009, p01 3 BOUKELLA M.(2000): « les restructurations agricoles dans l‟Algérie des années 1990: quels objectifs? Quels moyens ? », In les cahiers de CREAD, n°51, p. 12 53 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie été souvent compris comme un abandon pur et simple de ses responsabilités en matière d‟intensification et de développement durable. Durant la période coloniale, aucune réaction à la crise de 1929 est enregistrée en Algérie au contraire des pays de Nord qui ont connu une révolution agricole grâce à l‟introduction des innovations techniques pour la modernisation de l‟agriculture. Jusqu‟aux années 50, la gestion des terres agricoles constitue le maillon fort de pouvoir colonial mais avec la découverte des hydrocarbures dans le sud du pays, il y avait un déclassement de l‟agriculture et un arrêt de processus d‟accumulation de capital agricole. Au moment où l‟Algérie accède à l‟indépendance, le secteur des hydrocarbures est porté par une demande internationale prévisible considérable et une hausse alors que l‟agriculture est confrontée au même moment au problème d‟écoulement de ces principaux produits d‟exportation notamment le vin, en raison de la forte concurrence exercée par les autres pays notamment européens. Alors la tendance économique en faveur d‟hydrocarbures et au détriment de l‟agriculture. Plusieurs pays sous développés ont réussi à relever le défi de la modernisation de leur agriculture grâce à deux instruments : la révolution verte et une véritable politique de prix. Jusqu‟en 1987, le secteur agricole d‟Etat a toujours été globalement déficitaire. De 1975à 1980, il n‟a couvert ses charges par ses produits que pour l‟année 1976. En 1982-83, seulement 13% des domaines agricoles socialistes étaient bénéficiaires1. FIGURE 3: LES GRANDES ALGERIENNES DEPUIS 1962 1 PHASES BOUKELLA M (2000): Op.cit. p. 12 54 DES STRUCTURES AGRAIRES Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie Source : Amar IMACHE, Sami BOUARFA, Mathieu DIONNET, Hassan KEMMOUN, Tarik HARTANI, Brahim OUZERI : « les arrangements de proximité sur les terres publiques : un choix délibéré ou une question de survie pour l‟agriculture irrigué en Algérie », P.3 Les principales réformes mises en œuvre par l‟Etat ont pour objectif seulement les structures foncières. Durant les années 90, il y avait introduction du thème de l‟implication des acteurs de la vie agricole et agro-alimentaire dans la décision économique à travers la constitution des chambres d‟agriculture et des associations professionnelles1. Ce qu‟a conduit à l‟éclatement des domaines autogérés dont la taille était trop grande et les parcelles trop dispersées. Economiquement viables et humainement gérables. Les 2071 domaines autogérés passent ainsi à 3412 domaines agricoles socialistes DAS d‟une taille moyenne de 704 ha environ et intégrant à la fois le secteur autogéré et les 6000 coopératives de production mises en place par la révolution agraire de 19722 1.1.Le programme national de développement agricole (PNDA): Le programme national de développement agricole est lancé depuis 20003 comme étant une solution au déficit alimentaire ainsi que la situation économique que vit le pays. 1 AHMED ZAID M, Cours Management des organisations publiques, Master 1 : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2011/2012 2 Mourad BOUKELLA (2000): « les restructurations agricoles dans l‟Algérie des années 1990: quels objectifs? Quels moyens ? », In les cahiers de CREAD, n°51, 2000 pp.12-13 3 Le PNDA est finance par le fonds national de développement agricole, et d‟une valeur estimée à 220 milliards de dinars équivalent à deux milliards d‟euros. 55 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie Dans un cadre de décentralisation, ce programme porte des orientations destinées à la restructuration du territoire agricole toute en assurant un climat favorable à l‟investissement dont les moyens de financement. Il se focalise sur la proximité comme un instrument de participation et d‟accompagnement des populations dans le processus d‟action. Le PNDA a pour finalités : Le renforcement de la spécificité de l‟économie agricole et rurale ; La consolidation des acquis en termes d‟outils d‟intervention ainsi que la manière dont sont mis en œuvre ; La valorisation du rôle de l‟agriculteur étant un agent économique créateur de richesses et protecteur de l‟environnement ; Assurance de l‟équilibre entre les villes et les zones rurales à travers le développement dans ces zones rurales des activités économiques, sociales, culturelles et environnementales ; Le développement des capacités cognitives des agriculteurs. - - 1.2. La politique de renouveau agricole et rural en Algérie et le programme quinquennal 2010-2014 : Cette politique vise le renforcement durable de la sécurité alimentaire nationale. Elle porte des orientations qui ont pour vocation essentiellement de développer le secteur agricole ainsi que les régions rurales. Il s‟agit ainsi de réduire la vulnérabilité dans le cadre d‟un partenariat public-privé, d‟impliquer les différents acteurs, et d‟émerger une nouvelle gouvernance dans la politique agricole, et ce à travers l‟accompagnement de1 : - L‟accroissement de la production nationale en produit de large consommation (blé dur, lait), assurant un taux de couverture moyen minimal de 75% des besoins - La modernisation et la diffusion des progrès technologiques dans les exploitations agricoles - La modernisation et l‟organisation des réseaux de collecte et de commercialisation de la production nationale et d‟approvisionnement en intrants et services à l‟agriculture - La mise en place des systèmes de régulation interprofessionnels, fédérant les différents maillons des filières de large consommation tels que les céréales, lait, pomme de terre, oléiculture, viande…etc., créant les conditions de stabilisation des marchés - Généralisation et extension des systèmes d‟irrigation agricole en visant 1,6 million d‟hectares, à l‟horizon 2014, contre près de 900 000 hectares actuellement 1 Présentation de la politique de renouveau agricole et rural en Algérie et du programme quinquennal 2010-2014, MADR/Novembre, 2010. 56 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie - Le développement des capacités nationales pour atteindre des besoins en matière de semences, plants et géniteurs. - D‟un développement des espaces ruraux équilibrés, harmonieux et durable. FIGURE 4: LA MATRICE DU RENOUVEAU AGRICOLE ET RURAL Source : Présentation de la politique de renouveau agricole et rural en Algérie et du programme quinquennal 2010-2014, MADR/Novembre, 2010. Les trois piliers de la politique du renouveau agricole et rural : Cette politique se décline sous trois volets : Le renouveau agricole : se traduit en termes opérationnels, sous forme de trois grands types d‟actions : le lancement de programmes d‟intensification et de modernisation qui visent l‟accroissement de la production et de la productivité.., la mise en place d‟un système de régulation qui consiste à sécurise et stabiliser l‟offre de produits de large consommation d‟une part et d‟autres parts d‟assurer une protection des revenus des agriculteurs et celles des consommateurs et enfin la création d‟un environnement incitatif et sécurisant. Le renouveau rural : Ce volet se base sur une approche novatrice du développement durable (PPDRI) et cible prioritairement les zones où les conditions de production sont les plus difficiles pour les agriculteurs. Il vise à réinsérer, dans l‟économie nationale, les zones marginalisées en mettant en valeur les ressources locales et les produits de terroir jusque là marginalisés. Le renforcement des capacités humaines et de l’appui technique aux producteurs (PRCHAT) : Se traduit par un programme d‟envergure de renforcement des capacités humaines et d‟assistance technique, et cela grâce à la modernisation des méthodes de l‟administration agricole, l‟investissement le plus conçu sur la base de formation, de la 57 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie recherche et le renforcement des capacités matérielles et humaines de toutes les institutions et organismes chargés de l‟appui aux agriculteurs 2. Le secteur coopératif agricole 1. En Algérie : Le système coopératif, selon K. ABBAS1, est un outil d‟organisation et boostage économique des unités de production agricoles. Durant la colonisation, l‟agriculture était l‟activité principale de 14000 colons qui ont bénéficié de tous les moyens matériels et financiers offerts par l‟Etat français pour qu‟ils puissent développer leur activité. La colonisation des terres est accompagnée par la mise en place d‟un système coopératif et mutuel agricole tourné vers les exploitations coloniales 2. A cet égard, on cite le comptoir national d‟Escompte en 1850 pour le crédit bancaire. Par la suite, la société indigène de prévoyance (SIP) en 1869, qui est une banque spécifique adoptant un système crédit dit « par le bas ». Ce système s‟inspire de la gestion des silos ancestraux des populations autochtones, les premières SIP étaient conçues comme des sociétés de secours mutuels officieuses. La crise de 1929 a rendu le système économique français vulnérable mais c‟était une occasion pour l‟expansion du SIP tout en passant de 330 à 503 de la période allant de 1941 à 1947, réunissant ainsi aux dates perspectives 34 923 et 53 651 sociétaires. A noter que ce système n‟est adopté que par 7% des l‟effectif total des exploitations détenues par les autochtones ce signifie que la majorité des petites exploitations sont drainées à l‟autoconsommation. A cet effet, après la deuxième guerre mondiale, le SIP a eu des réformes profondes qui consistent à inclure les petits fellahs. Après ces deux formes de coopératives, le secteur d‟amélioration rurale (SAR) a vu le jour en 1945, et s‟est vu créées des coopératives mixtes Colons-Fellahs plus ou moins réussies. Après l‟indépendance, la récupération des terres de colonisation en 1963, et la réforme agraire appliquée aux terres privées en 1971 ont permis la constitution d‟un domaine foncier important aux mains de l‟Etat et la création d‟exploitations collectives, grandes entreprises agricoles à salariés et coopératives agricoles de production sur près de 40% de la SAU (la surface agricole utile) totale du pays. Durant les années 80, l‟Etat opère une refonte radicale de ses options en faveur d‟un processus de privatisation de terres publiques et 1 2 Abbas KHAL: « le secteur coopératif agricole en Algérie: transformations et enjeux », 2010 Op.cit. 58 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie l‟individualisation de l‟exploitation de terres en 1987. Dans le cadre de prolongement de ces nouvelles orientations, il annule la loi de réforme agraire de 1990 et procède à la restitution aux anciens propriétaires des terres expropriées en 19711. Ce la signifie la fin de la dominance de l‟Etat sur le secteur. L‟Etat a consacré l‟ensemble des terres nationalisées à la constitution des exploitations collectives à travers deux systèmes : l‟autogestion ouvrière sur les grandes exploitations coloniales et les coopératives agricoles de production sur les terres du FNRA de tailles individuelles plutôt réduites. D‟une manière générale, les coopératives agricoles ont été évoluées en deux étapes. Avant 1987, les coopératives agricoles de services étaient sous la tutelle de l‟administration de l‟agriculture qui les agrée obligatoirement et nomme leurs directeurs et subventionne largement leurs investissements matériels et leurs budgets de fonctionnement. En 1987, la réforme a libéralisé les coopératives. Ainsi les anciennes coopératives, avec de nouveaux dirigeants et le même personnel, sont réorganisées. La libre création des coopératives a engendré une croissance impressionnante dans leur nombre : de 283 coopératives de services en 1988 à 1298 en 1994 et 1676 en 1999. Il faut signaler que ces dernières années le nombre des coopératives agricoles est en perpétuelle baisse. En effet, la contrainte principale qui ralentit le développement des coopératives d‟une manière générale est le manque de confiance entre les adhérents et les dirigeants. Et là on se demande où se situe les valeurs et les principes coopératifs dans notre contexte ? Et pourquoi ces principes ne fonctionnent pas correctement ? DEVELTERE cite trois contraintes qui empêchent la croissance des coopératives2 : La difficulté de coordination et de la mise en marche Les conditions du marché du travail : chômage Des ressources financières et humaines limitées 2. Le secteur coopératif dans la wilaya de Tizi-Ouzou : 2.1.Présentation du potentiel de la wilaya : La wilaya de Tizi-Ouzou est à caractère montagneux, ce que limite le développement de l‟agriculture qui ne représente que 5,2% 3des emplois offerts à la wilaya, en chiffre est 1 Op.cit Patrick DEVELTERE, Ignace POLLET et Frederick WANYAMA (2009) : “ l’Afrique solidaire et entrepreneuriale, la renaissance du mouvement africain, organisation international du travail”, OIT, 2009. 3 Le profil économique de La wilaya de Tizi-Ouzou est dominé par le secteur tertiaire (72% des emplois offerts dont 36,84% pour le transport, les services et le commerce et 35.60% pour l‟administration). à signaler 2 59 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie égaux à 17 914 effectif, en sachant que la surface agricole utile (SAU) estimée à 98 842 HA équivalent à 35.50% de la superficie totale de la wilaya et 38.27% de l‟ensemble de la surface agricole totale (258 252). La valeur de production agricole est de 36 milliards et un taux de croissance 7,1% dont la production végétale12% et la production animale4%. Durant la période allant de 1999-2008, la mise en place de différents programmes de développement du PNDAR, toutes sources de financement confondus, s‟est traduite au plan économique et social de la wilaya par1 : - Evolution de la superficie agricole : +5 911 HA - Evolution de la superficie irriguée : + 1400 HA - Augmentation de la superficie arboricole et viticole : 5 058 HA - Augmentation des capacités de transformation lait cru : + 350 000 L/Jour - Augmentation de la quantité de lait cru collecter : + 13 250 000 litres - Augmentation des capacités de stockage sous froid : +23 200 M³ - Désenclavement de 29 350 exploitations agricoles par l‟ouverture de 587 Kms de pistes et l‟aménagement de 383 Kms Ces données montrent le potentiel dont dispose la wilaya ainsi qu‟une dynamique accrue en matière de production et de motivation des agriculteurs à l‟exploitation des terres. Dans le cadre de collectif, les coopératives et les associations agricoles doivent occuper une part importante mais ce n‟est pas le cas. En ce que concerne les associations agricoles, ces dernières ne sont pas nombreuses, mais sur le plan pratique, elles activent mais localement. Le nombre des associations en 2013 qui activent est huit, à savoir : - Association des éleveurs du pain de la wilaya de Tizi-Ouzou ; - Association des femmes rurales de wilaya de Tizi-Ouzou ; - Associations des éleveurs bovins et caprins de la wilaya de Tizi-Ouzou ; - Associations des éleveurs producteurs de lait de la wilaya de Tizi-Ouzou ; - Association des apiculteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou ; - Association des céréaliculteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou; - Association des oléiculteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou ; - Association des aviculteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou. l‟agriculture connait une baisse sensible en termes de population occupée, elles passé de 19% à 5.2% des emplois offerts, pendant la période allant de 2003 à 2009. 1 ABBAS Kamal : « programmes de développement de la wilaya », secrétaire général de la wilaya de Tizi-Ouzou 60 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie FIGURE 5: REPARTITION DE LA SUPERFICIE AGRICOLE TOTALE (HA) Répartion de la Supérficie Agricole Totale (ha) 10% 38% SURFACE AGRICOLE UTILE (HA) TERRES IMPRODUCTIVES AFFECTEES A L'AGRICULTURE SUPERFICIE FORESTIERE 45% PACAGES ET PARCOURS 7% Source : PAW2011 2.2.Les mutations de secteur agricole coopératif En fait, les principales mutations sont résumées en 06 phases : Phase 1 : l’autogestion des exploitations agricoles de 1962 à 1971 Dès mars 1963, les exploitations des colons et une partie des terres mises sous protection de l‟Etat ont été reprises par les ouvriers en créant des domaines autogérés de l‟ordre de 63 tout en sachant que la wilaya de Tizi-Ouzou était composée d‟une partie de la wilaya de Boumardes, une partie de la wilaya de Bouira et l‟actuel territoire administratif de la wilaya Tizi-Ouzou. Phase 2 : avènement de la révolution agraire (RA) de 1972 à 1981 Versement des terres issues de la limitation de grosses propriétés privées ainsi que les terres non exploitées au fonds national de la révolution agraire FNRA. Il y avait création d‟exploitations agricoles organisées en coopératives dénommées : - CAPRA dont le nombre est de 23 totalisant une superficie 2094 HA, - GMV (groupement de mise en valeur) dont le nombre est 09 totalisant une superficie 1480 HA. - Coopérative de moudjahidine : 01 de superficie 211.50 61 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie Il y avait aussi création des coopératives de prestations de services intervenant en amont et en aval de la production : CAPCS : 22, COFEL : 01, COPCID : 01 évolution des coopértaives agricoles à Tizi-Ouzou de 1972 à 2013 100 80 60 40 20 0 évolution des coopértaives agricoles à Tizi-Ouzou de 1972 à 2013 1 2 3 4 5 6 7 FIGURE 6: EVOLUTION DES COOPERATIVES AGRICOLES A LA WILAYA DE TIZI-OUZOU DE 1972 A 2013. Phase 3 : restructuration du secteur agricole de 1982 à 1987 Le secteur agricole comprenant les domaines autogérés plus les coopératives issues de la RA, qui a été restructuré a permis la constitution de nouvelles exploitations dénommées Domaines Agricoles Socialistes DAS dont le nombre est de 16, et le nombre de fermes pilotes est de 02. Cette phase a été marquée par la libéralisation des marchés et un nouveau mode de gestion au niveau des DAS. Phase 4 : réorganisation du secteur agricole de 1988 à 2000 Cette période se caractérise par trois principaux événements. Premièrement, restructuration des DAS en plusieurs exploitations de taille réduite, appelées EAC (exploitations agricoles collectives) : leur nombre est de 130, et EAI (exploitations agricoles individuelles) : leur nombre est de1284 dont 104 issus de la restructuration des DAS et 1180 issus des RA, ainsi l‟installation de la chambre d‟agriculture de la wilaya CAW et d‟une caisse régionale de mutualité agricole intervenant dans le financement. Deuxièmement, la promulgation de la loi 87/19 consacre un droit perpétuel pour les nouvelles unités de production (EAC/EAI). En fin, la restitution des terres nationales dans le cadre de la RA. Concernant 76 propriétaires pour une superficie de 1777 HA. Phase 5 : avènement du PNDAR de 2001 à 2002 Le soutien à l‟investissement pour les exploitations dans le cadre du PNDA, tout on sachant que le nombre des exploitations soutenues par le FNDIA (le fonds national de 62 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie développement des investissements agricoles) est de 7089 et par le FNRPA (le fonds national de la régulation de la production agricole) (primes d‟encouragement) est de 1156 pour le développement de filières stratégiques (lait, pomme de terre. Pour ces deux fonds le montant des soutiens s‟étend à 2 706 9222 000 pour la période 2007/2008. C‟est dans cette phase qu‟il y a eut l‟élargissement du PNDA au domaine rural ce qui a donné naissance au PNDAR (programme national de développement agricole et rural) Phase 6 : mise en œuvre de la politique de REA Suite à la promulgation de la loi d‟orientation 08/16 qui définit le cadre législatif et réglementaire aux changements induits par la politique du REA (revitalisation des espaces ruraux), il a été procédé à : - L‟identification et développement des filières prioritaires (production de lait, de l‟oléiculture…) Sécurisation de l‟actif foncier par l‟installation de la direction de l‟ONTA de la wilaya en 2010 Mise en place du dispositif de régulation pour les produits suivants : pomme de terre, la viande blanche, ainsi que des mécanismes de crédits de financement par la BADR L‟installation de conseils interprofessionnels de wilaya (lait et de pomme de terre) et le renouvellement des organes délibérants d‟une part pour la chambre d‟agriculture et d‟autres parts pour la caisse de mutualité (CRMA) ont pour vocation de promouvoir un nouveau cadre de concertation et de partenariat. En ce que suit la répartition générale des terres agricoles a la wilaya de Tizi-Ouzou. FIGURE 7: LA REPARTITION GENERALES DES TERRES 63 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie Source: le PAW 2011 La wilaya de Tizi-Ouzou dispose d‟un potentiel énorme en matière agricole dont la majorité inexploitable en raison du caractère montagneux et des conditions climatiques défavorables qui caractérisent cette wilaya. A ce titre là, les pouvoirs publics ont mis en œuvre des outils qui permettent une exploitation en commun des terres et de matériels. Parmi ces outils les coopératives agricoles. Il en existe quinze coopératives à cette wilaya dont deux issues des anciennes restructurations et les restes sont créées à l‟initiative individuelles des personnes qui désirent résoudre certains problèmes, notamment d‟approvisionnement et de commercialisation. En ce que concerne les coopératives issues des anciennes restructurations, il s‟agit de la coopérative de services et d‟approvisionnement CASAP, et la coopérative apicole de la wilaya COOPAPIST. La première souffrait d‟un grand problème qui a pour origine le non respect des principes coopératifs notamment celui de gouvernance. La deuxième est une grande coopérative en termes d‟adhérents. Actuellement, elle est en pleine restructuration et réactivation en raison de plusieurs problèmes à traiter ci-dessous. La majeure raison pour la constitution des coopératives ces dernières années est l‟approvisionnement des matières et des moyens de production. Une fois ce problème est résolu, les adhérents ne voient plus la nécessité de garder la coopérative, mais d‟une manière anarchique, ils cessent leur activité, sans le déclarer. En cas ou la coopérative revient à des adhérents, le patrimoine revient à ses adhérents. En cas ou la coopérative est issue des 64 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie anciennes restructurations et n‟a pas payé tout son patrimoine, ce dernier sera transférer à une autre coopérative de même type d‟activité. 2.3.Identification des coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou Parmi les 15 coopératives existantes à la wilaya de Tizi-Ouzou (voir la figure n°8), 14 n‟activent pas (coopérative avicole soleil levant, coopérative d‟approvisionnement Djurjura, coopérative avicole AMALOU SAID, coopérative de services et d‟approvisionnement CASAP, coopérative IFRAN aviculture, coopérative ACJAD élevage caprins, coopérative avicole RANCH, coopérative apicole « TIZIZIWIT », coopérative d‟irrigation du périmètre irrigué de Ouaguenoun, coopérative agricole des jeunes apiculteurs d‟Akaoudj, coopérative filière arboriculture à TADMAIT, la coopérative d‟irrigation du périmètre irrigué de TADMAIT). Parmi les coopératives activâtes : la coopérative apicole de wilaya. FIGURE 8: DETERMINATION GEOGRAPHIQUE DES COOPERATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU Source : préparée par l‟étudiante 65 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie FIGURE 9: LISTE DES COOPERATIVES AGRICOLES A LA WILAYA DE TIZIOUZOU. Dénomination exacte de la coopérative agricole Date de création Origine (issues Situation des ex-CAS actuelle /créées ex-nihilo) Coop. Avicole « soleil levant » 25/06/1997 Ex-nihilo dissoute Coop. D’approvis « Djurdjura » 02/10/1997 Ex-nihilo Dissoute Coop. Avicole « Amalou Said » 12/08/1998 Ex-nihilo Dissoute Coop. De services et d’approvisionnement 09/06/1990 Ex- CAS Dissoute CASAP Coop. IFRAN aviculture 11/02/1999 Ex-nihilo Dissoute Coop. A.C.J.A.D. Elevage caprin 27/02/1999 Ex-nihilo Dissoute Coop. Avicole « RANCH » 26/01/2000 Ex-nihilo Dissoute Coop. Filière « Arboriculture » 26/09/2000 Ex-nihilo Dissoute Coop. Apicole « TIZIZWIT » 05/03/2002 Ex-nihilo Dissoute Coop. d’irrigation et du périmètre irrigué 06/03/2003 Ex-nihilo Dissoute Ex-nihilo Dissoute Ex-nihilo Dissoute Ex-nihilo Dissoute de Tademaït Coop. D’irrigation et du paramètre irrigué 03/05/2003 d’Ouaguenoun Coop. Agricole de fabrication et de 10/06/2006 commercialisation d’aliment de bétail de Mizrana Coop. Agricole des jeunes apiculteurs 07/09/2006 d’Akaoudj Coop. SMIHA » » aviculture 12/01/2000 Ex-nihilo Dissoute Coop. Apicole de la wilaya 23/04/1990 Ex- CAS Active 66 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie La coopérative agricole des jeunes apiculteurs d’Akaoudj Cette coopérative est créée en 07/09/2006, par Monsieur AMRAN ACHOUR, qui exerce cette activité depuis longtemps avec quatre jeunes apiculteurs. Les problèmes rencontrés sont de nature administrative. A signaler que la coopérative n‟est pas familiale. Six ans après, elle a arrivé à augmenter le nombre d‟adhérent à 09, et le nombre d‟employer à 20 dont une personne chargée de la comptabilité, des menuiseries, … etc. L‟activité principale de la coopérative est la production de miel, les ruches et les essaims, la production est donnée respectivement : 20 QR, 25.000 unités, et 6.000 essaim En raison des résultats positifs qu‟elle a fait : bonne commercialisation à travers la fidélisation des clients et la participation à plusieurs expositions. Dans le cadre d‟extension de leur activité, le président à élaborer un projet de menuiserie apicole, mais comme il y avait une mésentente entre les adhérents, il a décidé d‟arrêter le travail dans le cadre de la coopérative, et d‟amener le projet à titre personnel. Effectivement, il a octroyé un crédit de l‟ANSEJ qui lui permet non seulement d‟avoir un véhicule mais aussi de réaliser son projet. La coopérative est dissoute en 2012. Aujourd‟hui, ces hommes continuent à exercer leur activité, certains déclarés et certains autres non, mais le remarquable est que ces personnes exercent éventuellement d‟autres activités. Il faut signaler que le gérant à refuser une aide de 150 million en raison de difficultés rencontrées lors de son obtention ainsi que le contrôle qui suit leur obtention Le cadre coopératif est un moyen qui leur permet de bénéficier ce certains avantages, mais vu les obstacles qui subsistent toujours dans l‟administration algérienne, ces jeunes apicoles préfèrent de travailler sans statut et surtout individuellement. Dans ce cas, on a un manager avec des idées, mais l‟absence des principes et des valeurs constituent l‟obstacle majeur pour le développement ou bien la continuité de la coopérative. La coopérative d’irrigation du périmètre irrigué d’Ouaguenoun La coopérative était créée l‟initiative de quelques agriculteurs en durant les années 90. Elle se trouve dans le village de Djebla à Ouaguenoun. La coopérative est spécialisée dans l‟exploitation du barrage d‟irrigation qui est d‟une capacité de 1,5 millions mètres cube et s‟étend sur une superficie de 520 hectares. 67 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie Au fer et mesure de l‟usure du barrage, un projet de réhabilitation de cinq milliards de dinar est lancé durant le début des années 2000. Mais, il était gelé pour l‟absence de coopérative de délégation : cette coopérative à refuser la gérance du barrage. Elle a considéré que cela est en dors de ses responsabilités et dépasse ses capacités. Cette coopérative a fonctionné pendant que le barrage était en bonne état, et depuis que la capacité d‟irrigation à diminuer, elle a cessé son activité, mais sans le signaler auprès des pouvoirs publics. Les coopératives agricoles n‟ont pas atteint une taille lui permettant de gérer des projets et de manager surtout des groupes énormes. En effet, dans ce cas, les valeurs et les principes existent, mais ce que manque est un bon management et notamment un esprit d‟entreprendre une organisation. La coopérative de services et d’approvisionnement CASAP : Cette coopérative est créée en 09/06//1990, dont le nombre d‟adhérent au début était trois et un seul usager. Elle a renouvelé son agrément conformément au décret de 96, et elle a obtenu son agrément le 23/12/1998. Elle a fonctionné dans des conditions favorables jusqu‟au début des années 2000. En effet, il y avait une mésentente entre les adhérents, les intérêts deviennent plus divergeant d‟où l‟apparition de deux conseils de gestion et deux directeurs. Cela a engendré des problèmes et des conflits entre les adhérents, ce qui a conduit à la cession de toutes les activités et donc au dysfonctionnement de la coopérative. Cette affaire a été en justice récemment, et la décision prise est la dissolution judiciaire de la coopérative. Son siège est utilisé pour d‟autres activités qui n‟ont plus de relation avec les activités de la coopérative. La coopérative d’irrigation et du paramètre irrigué de Tademaït La coopérative est créée le 06/05/2003 par adhérents. En origine cette coopérative a commencé ses activités durant les années 1970, elle était créée dans le cadre de programme de la RA, par 65 adhérents. Le nombre d‟usagers est entre 60 et 70 personnes. La coopérative est polyvalente et semi publique, elle s‟occupe de la production de services, d‟approvisionnement de matériel et de la commercialisation de certains outils et produits. L‟activité principale de la coopérative était d‟irrigation. La coopérative offrait des stages périodiques à ses adhérents même à l‟étranger. L‟analphabétisme des agriculteurs ne présente pas un souci pour les dirigeants car n‟était pas source de confits. 68 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie La décision de dissolution de la coopérative était prise par les pouvoirs publics en raison des problèmes dont souffert la coopérative. Ses problèmes sont de nature financière. Le siège de la coopérative agricole est devenu un siège d‟une coopérative immobilière de 100 logements OPGI. En ce que concerne ce cas, on voit qu‟il ressemble au cas précédent, en effet, le minimum de valeurs et de principes sont suffisant d‟empêcher la constitution de deux conseils de gérance. Cela reflète que vraiment la coopération n‟est pas liée directement à la religion, mais à des prédispositions qui nées avec la personne et a dépend de sa capacité à les développer et les instrumentaliser. En effet, dans ce cas, il n‟y a ni de gestion ni de valeurs et des principes coopératifs. Cela peut être expliqué par les origines de la coopérative et sa vraie vocation. Les cas présentés concernent les coopératives dont on a pu avoir des données. En ce que concernent les autres coopératives citées dans la figure n°8, après leur dissolution, leur siège disparait complètement car dans la plus part de temps, ils utilisent des garages ou des endroits pas vraiment connu, c‟est pour cela dans notre enquête terrain on a eu vraiment des difficultés à avoir l‟information, de temps en temps par des personnes entendues parler et de temps en temps par des personnes étaient membres et des fois comme si elle n‟existait jamais déjà. Ce qu‟aggrave la situation est que même les subdivisions n‟ont aucune information sur leur activité, et toutes les informations données, on a eu à les vérifier. 69 Chapitre 2 : l‟émergence et l‟évolution du mouvement coopératif agricole en Algérie CONCLUSION DE LA PARTIE 1: La dynamique de groupe est dépendante de la réunion de plusieurs aspects techniques, organisationnels et financiers ainsi que des exigences liées directement aux dirigeants et aux gérants à savoir leur prédisposition à la conduite, à la planification d‟une stratégie de promotion de l‟activité, et à la préparation d‟un climat favorisant le travail en commun. En tant que pensée l‟économie sociale en Algérie n‟est pas développée tant que les pratiques. En fait, les organisations de l‟ES montrent une dynamique spécifique notamment dans la wilaya de Tizi-Ouzou qui compté un nombre important d‟associations à caractère social. D‟une manière générale, l‟expérience algérienne en coopération revient au début des années 70, avec les coopératives agricoles qui étaient instrumentalisées pour des fins de sécurité alimentaire et de développement de l‟économie algérienne qui a traversée des phases de la révolution agraire. La wilaya de Tizi-Ouzou n‟échappe pas à ce mouvement vue qu‟elle dispose d‟un foncier important mais en parallèle on ne doit oublier pas le caractère spécifique de ces terres. En fait, il y a eu création de plusieurs coopératives qui s‟occupent essentiellement des services spécialisés, d‟irrigation et d‟approvisionnement. A signaler que ces coopératives connaissent des dysfonctionnements reliées essentiellement au non respect des principes et des valeurs coopératives d‟une part et à des raisons financières. Les influences réciproques de la dualité coopérative (association et entreprise) sont renforcées par le développement d‟ancrage dans les valeurs er la finalité. En effet, le cadre réglementaire a pour vocation de garantir le bon fonctionnement des coopératives tout en protégeant le droit des adhérents et des usagers, et en précisant les pratiques de gestion et d‟organisation. 70 Partie 02 : Caractérisation des coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou PARTIE 2: CARACTERISATION DES COOPERATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU INTRODUCTION DE LA PARTIE 2 Les coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou à l‟instar des autres coopératives en Algérie fonctionnent dans des conditions influencées directement par l‟environnement externe voire des aspects institutionnels, politiques, économiques et sociaux. A cet effet, la réglementation constitue la pierre angulaire sur laquelle repose ces coopératives, car elle leur détermine au-delà de l‟organisation, le fonctionnement, et la gestion et le contrôle à leur sein, les interrelations avec l‟environnement socio-économique en créant de coordination et coopération avec d‟autres organismes et établissements pour mieux concrétiser. La spécification des coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou peut être faite principalement par trois critères qu‟on va approfondir, il s‟agit des valeurs et les principes, le niveau de formation et les modalités de financement. Les valeurs et les principes coopératifs sont en effet, le facteur le plus important dans la détermination de fonctionnement ou de dysfonctionnement des coopératives d‟une manière générale. L‟expertise est l‟un des éléments primordial pour la réussite de toute activité mais en l‟associant avec la formation continue et l‟ouverture sur les nouvelles technologies et moyens de production qu‟en garantissant la pérennisation, l‟efficacité et l‟efficience dans la production, à ce titre, la formation est le levier de progrès de la coopérative. Le financement dans les pays en voie de développement constitue le problème majeur qui empêche des fois de commencer une activité. En effet plusieurs projets ont été annulés ou inachevés en raison d‟absence et/ou de manque de financement. 72 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles CHAPITRE 1: LES PRINCIPAUX DETERMINANTS DES COOPERATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU La détermination des caractéristiques des coopératives agricoles diffère d‟un contexte à un autre, mais en ce qui concerne celles de la wilaya de Tizi-Ouzou, il s‟agit essentiellement des statuts juridiques, des valeurs et des principes coopératifs, de la formation et de mode de gestion. SECTION 1: LE CADRE REGLEMENTAIRE DES COOPERATIVES AGRICOLES EN ALGERIE Le cadre réglementaire de n‟importe quelle organisation comporte les principes de base sur laquelle se fonde leur activité, ainsi que les valeurs qui permettent un bon déroulement des différentes tâches ou qui permettent de garantir un bon fonctionnement du processus de travail. Au temps contemporain, ce cadre il devient plus d‟une nécessité. Le secteur agricole et ses divers organismes (Les coopératives agricoles, les mutuelles agricoles, les chambres d‟agriculture et les associations professionnelles agricoles) n‟échappent pas de cette règle. Ainsi en ce que suit, on va essayer d‟analyser le cadre réglementaire de l‟un de ces organismes : les coopératives agricoles. Il n‟existe pas de loi spécifique aux coopératives agricoles mais une ordonnance, des décrets et des décrets exécutifs. En ce que suit, nous allons traiter premièrement l‟ordonnance de 1972 portant le statut général de la coopération et de l‟organisation pré-coopérative, en suite le décret portant le statut type des coopératives de services (puisque sont les plus répandues et font l‟objet de notre cas d‟étude), et enfin le décret de 1996 portant les règles applicables aux coopératives agricoles. Ce dernier est le plus récent, il reste la référence jusqu‟à aujourd‟hui. 73 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles 1. Le statut des coopératives agricoles et l’organisation pré -coopérative : « La terre est à ceux qui la travaille » est le slogan sous lequel l‟Etat a conçue la stratégie pour le secteur agricole durant la période post indépendance. Dans le but d‟organiser l‟autogestion de ces terres agricoles, l‟Etat a mis en œuvre un mécanisme qui permet une meilleure exploitation et un contrôle permanent : les coopératives. En effet, l‟objectif est de créer des coopératives de révolution agraire, les comités de gestion et de mettre un système de gouvernance qui privilège les directeurs de domaine autogérés. C‟est dans ce cadre que l‟ordonnance n° 72-23 du 7 juin 1972 abrogeant et remplaçant les ordonnances n° 67-256 du 16 novembre 1967 modifiée et l`ordonnance n°70-72 du 2 novembre 1970 relatives au statut général de la coopération et à l‟organisation précoopérative, est apparue. Cette ordonnance porte la définition, l‟objet, l‟organisation et la gestion des coopératives et des groupements coopératifs(G.P.C) et des unions coopératives (U.C). 1.1.La coopération, le G. P.C et U.C : La coopération au lendemain de l‟indépendance apparait comme une solution optimale pour répondre aux besoins des individus et d‟assurer une bonne gestion de tous les biens commun. Elle est en fait, au-delà de la mutualisation des moyens, car elle est guidée par un ensemble des principes et de valeurs de base qui trace le cadre qui régie les coopératives ainsi que les groupements pré-coopératifs. Les coopératives et des groupements coopératifs qui sont des sociétés civiles dont les personnes et le capital sont variables. L‟objet consiste d‟une part, à effectuer ou à faciliter des opérations de production, de transformation, d‟achat ou de vente pour améliorer la qualité des produits, réduire les coûts de revient et avoir un bon prix de vente. Les coopératives sont chargés de : L‟organisation de la vie collective ainsi que les loisirs à leurs membres et leurs familles ; La prise d‟initiative en matière d‟amélioration de niveau culturel de ses membres et leurs familles ; La formation professionnelle et l‟alphabétisation de leurs membres et de leurs familles ; Assurance de l‟asymétrie de l‟information entre ses membres et de leurs familles. En ce que concerne les G.P-C, ces derniers ont pour but de : 74 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles - Réaliser l‟encadrement technique nécessaire de leurs membres ; - Parvenir à une meilleure utilisation des facteurs de production ; - Promouvoir la coopération entre leurs membres. La finalité de l‟existence d‟un G.P-C est de mettre à la disposition des membres les facilités pour l‟adhésion aux formes d‟organisation coopérative. Les coopératives et les G.P-C peuvent adhérer aux coopératives de services existantes ou en constituer et exécuter toutes les opérations se rapportant à leur objet statutaire, pourvu qu‟elles ne modifient pas leur caractère de société civile. L‟Etat peut favoriser le développement des coopératives et des G.P-C par l‟assurance d‟une assistance technique, financière et administrative1. A cet effet, ils sont exonérés, dans le cadre de la réglementation en vigueur, de la fiscalité propre à l‟activité commerciale. En outre, il peut leur être fait application de taux réduits pour les prêts bancaires qui leur sont consentis. L‟union et la coopération semble avoir les mêmes effets, vu que l‟objectif est de mutualiser les moyens pour atteindre un objectif précis, bien déterminé. L‟union est une autre chance pour assurer la gestion de leur intérêt commun, autrement dit, pour la satisfaction des besoins non satisfait dans le cadre de la coopérative ou de G.P-C. 1.2.La création de la coopérative, du G.P-C et d’U.C: L‟obtention de l‟agrément pour les coopératives, les G.P-C et les U.C nécessite l‟établissement d‟un dossier qui comprend : - une copie de leurs statuts - une copié du procès verbal de l‟assemblée générale constitutive auxquels sont annexés la liste des souscripteurs au capital initial et, éventuellement, l‟état des versements effectués par les coopérateurs ainsi que la liste des gestionnaires et des commissaires aux comptes avec indication de leurs professions et domiciles. Les coopératives et les G.P-C déposent ce dossier auprès de l‟assemblée populaire communale de leur siège social qui est tenue d‟accomplir les formalités d‟obtention de l‟agrément. Les unions de coopératives déposent ce dossier auprès de l‟exécutif de wilaya. 1 AHMED ZAID M, Cours de Stratégie du développement territorial, Master II : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2012/2013 75 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles Les coopératives, les G.P-C et d‟U.C sont agrées par les ministres dont ils relèvent. Leur création est constatée par un acte notarié ou sous-seing-privé, au choix des membres. L‟article 12 stipule que les coopératives et les G.P-C et d‟U.C ne sont pas soumis, dans le mois qui suit leur agrément à d‟autre type de publicité. Ils doivent déposer au greffe du tribunal de leur siège social et au siège de la wilaya une copie sur papier libre et en double exemplaire : - de leurs statuts - de la liste de gestionnaires, de commissaires aux comptes et éventuellement directeur avec indication de leurs professions et domiciles. Les modifications apportées ultérieurement aux statuts ou à la liste mentionnée ci- dessous ainsi que les actes ou délibérations dont résulte la nullité de la dissolution ou qui fixent le mode de liquidation, sont soumis au même dépôt dans un délai d‟un mois après leur date. 1.3.L’organisation et la gestion des coopératives et G.P-C: L‟objet, le siège et la circonscription de la société, le mode de gestion, les pouvoirs des gestionnaires ou gérants, leur nombre et la durée des mandats, les modalités du contrôle exercé sur ses opérations au nom des associés, les formes à observer en cas de modification des statuts ou de dissolution sont tous des éléments déterminés par les statuts. Ils fixent les conditions d‟adhésion, de retrait et d‟exclusion des associés, l‟étendue et les modalités de la responsabilité qui incombe à chacun d‟eux dans les engagements de la coopérative ou du G.P-C. Les coopératives et les G.P-C sont administrés par des mandataires désignés par l‟assemblée générale des associés suivant des modalités et pour une période fixés par des statuts types. Afin de prendre connaissance du compte rendu de l‟activité de la société, l‟assemblé général se réunit deux fois par an. Il procède aussi s‟il y a lieu, aux élections des membres du conseil de gestion ou du président ou gérant de la société et du commissaire aux comptes. Ces élections ont lieu obligatoirement scrutin secret. Les parts sociales, quand elles sont prévues par les statuts types sont nominatives. Leur cession, lorsqu‟elle est prévue par les statuts Ŕtypes reste soumise à l‟approbation de l‟assemblée générale dans les conditions prévues par les statuts. 76 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles 1.4.La répartition des bénéfices : Les entreprises sociales comme les entreprises capitalistes procèdent à la répartition des bénéfices après déduction de toutes les charges d‟exploitation et y compris, le cas échéant, la part revenant aux associés au titre de la participation à l‟exploitation malgré leur vocation sociale. Dans les coopératives, la répartition des excédents d‟exploitation se fait entre les membres au prorata des opérations traitées avec chacun d‟eux ou de travail fourni par eux. Par contre, Les excédents provenant des opérations effectuées avec les tiers ne doivent pas être compris dans la distribution. Les coopératives procèdent à des prélèvements sur les excédents d‟exploitations. Il s‟agit des sommes destinées à alimenter par ordre de priorité : - Les fonds de réserve légale - Le fonds de roulement - Les fonds d‟investissements Les statuts particuliers déterminent les pourcentages des versements affectés à chacun de ces fonds. Ils précisent également la participation de chaque catégorie de coopératives et de groupements coopératifs au fonds national de la coopération. En effet, cette loi apporte le statut général aux coopératives et aux groupements coopératifs. 2. L’apport de statut-type des coopératives agricoles de services : Les coopératives de services sont les plus répandus durant les années 70 suivant le système de gestion du secteur agricole dans cette période. Le décret n° 88-170 du 13 septembre 1988 porte sur le statut-type de ces coopératives agricoles. La coopérative agricole de services (CAS)constitue l‟un des systèmes d‟organisation et d‟intégration des producteurs agricoles dans les activités économiques qui intéressent le développement de leurs exploitations agricoles, notamment en matière d‟approvisionnement en facteurs de production, de commercialisation et de transformation des produits agricoles, d‟équipement et d‟accès au crédit. Elle a notamment pour missions : - La rationalisation des conditions d‟approvisionnement en facteurs de production, d‟équipement, d‟accès au crédit et aux marchés agricoles ; - La mise en œuvre de moyens ou procédés communs dont la nature et l‟efficacité sont appréciées et décidées par les sociétaires, notamment en matière de transformation, de 77 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles production de semences et plants, de fabrication d‟aliments de bétail et de maintenance ; - L‟animation en vue d‟élever les niveaux techniques des producteurs et de contribuer à la mise en œuvre des politiques concourant au développement agricole. Constituée sur la base de la libre adhésion, la CAS vise des objectifs de production de services selon des évolutions librement définies par les sociétaires en fonction des préoccupations partagées et des avantages attendus. La désignation des organes de gestion de la coopérative relève des prérogatives de l‟assemblée générale des adhérents. Les coopératives agricoles de services peuvent créer des unions de coopératives et regrouper des moyens par accord contractuel. Elles peuvent aussi réaliser, avec d‟autres coopératives, des fusions et les usagers ne doivent pas excéder 1/3. La circonscription territoriale s‟étend à l‟ensemble de l‟aire géographique des exploitations adhérentes. L‟assemblée générale fixe la dénomination exacte de la coopérative et le siège, par contre la durée est fixée par la loi qui de 99ans. 2.1.Le fonctionnement interne de la CAS : Organisation – gestion L‟assemblée générale constitutive est convoquée à l‟initiative des fondateurs et conformément aux règles, délibère aux conditions de quorum et de majorité prévues pour l‟assemblée extraordinaire. Pour la durée de ses travaux, l‟assemblée générale constitutive élit en son sein président chargé d‟assumer la direction des débats. Le capital initial à souscrire est arrêté par l‟assemblée générale constitutive qui approuve les statuts et procède à l‟élection du conseil de gérance et du gérant. La création d‟une CAS est constatée par un acte notarié conformément à la législation en vigueur. En plus, la coopérative est soumise aux conditions de dépôt et de publicité exigées pour les sociétés civiles conformément à la législation en vigueur. Les organes d‟administration et de gestion de la coopérative sont : l‟assemblée générale, le conseil de gérance, le gérant et les sociétaires. 2.1.1. Les sociétaires : Tout producteur et/ou éleveur, personnes physique ou morale, peut adhérer à la coopérative et y souscrire des parts sociales. L‟admission de nouveaux sociétaires et usagers à la coopérative est prononcée par l‟assemblée générale ou par le conseil de gérance dument mandaté à cet effet. 78 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles 2.1.2. L’assemblée générale : En effet c‟est l‟ensemble des sociétaires qui font les membres de l‟assemblée générale. Elle se réunit au moins deux fois par an sous la présidence d‟un membre sociétaire élu autre que les membres du conseil de gérance ou de gérant. Elle se réunit pour notamment : - Approuver les comptes d‟exercice - Approuver les bilans des activités et le plan de développement de la coopérative présentés par le gérant - Décider des modes d‟utilisation des ressources et d‟affectation des excédents - Délibérer sur l‟adhésion aux unions de coopératives - Fixer, si nécessaire, les règles d‟organisation de la production et de commercialisation - Procéder à l‟élection ou à la révocation du gérant et des membres du conseil de gérance, au scrutin secret. L‟assemblée générale extraordinaire est convoquée à l‟initiative du tiers de ses membres ou de conseil de gérance. Les décisions sont prises à la majorité des deux tiers 2/3 de voix exprimées. 2.1.3. Le conseil de gérance : Le conseil de gérance est constitué des membres élus parmi les sociétaires pour une durée d‟une année renouvelable. Leur nombre ne peut pas être inférieur à trois. Il tient ses réunions que de besoin. Il prolonge des prérogatives en matière : - De mise en œuvre des décisions de l‟assemblée générale - D‟assistance au gérant - De convocation de l‟assemblée générale chaque fois que de besoin - D‟admission de nouveaux sociétaires s‟il est mandaté à cet effet. 2.1.4. Le gérant La gérance est assurée par une personne physique, sociétaire ou non, désignée par l‟assemblée générale et révocable par elle. Elle ne peut pas être assumée par un membre du conseil de gérance. Le gérant est chargé de mettre en œuvre les décisions de l‟assemblée générale et accomplit toutes les taches de gestion et de développement que demande l‟intérêt général de la coopérative et en assume la responsabilité devant l‟assemblée générale. Dans les rapports avec les tiers, le gérant engage la coopérative par des actes entrant dans l‟objet social sous réserve des prérogatives que les statuts attribuent 79 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles aux sociétaires. La fonction de gérant est bien sur rémunérée. La loi prévoit deux types de gérant : Un membre sociétaire, l‟assemblée générale détermine une indemnité. Une personne extérieure à la coopérative, sa rémunération est fixée par l‟assemblée générale. Le décret exécutif n°94-331 du 22 octobre 1994 modifiant et complétant le décret n°88-170 du 13 septembre 1988 portant statut type de la coopérative agricole de services porte des modifications sur quelques articles qui concernent essentiellement sur l‟agrément dont le dossier de création de la coopérative agricole , les cas de refus de dossier et les cas de retrait de l‟agrément. Ces modifications sont les résultats de changements institutionnels. FIGURE 10: LA STRUCTURE GENERALE DE LA COOPERATIVE AVANT LE DECRET DE 96. 2.2.L’obtention et le retrait de l’agrément L‟agrément est tel qu‟il est prononcé par l‟ordonnance 72-23, est révisé dans ce décret pour ajouter un aspect qui détermine le fonctionnement interne. Il s‟agit d‟un exemplaire du règlement intérieur approuvé et une copie de l‟acte notarié. Le dossier doit être déposé à l‟assemblée générale communale qui le transmit à la direction de services agricoles de wilaya. Le refus de m‟agrément : l‟agrément peut être refusé pour : - Irrégularité des formalités de constitution du dossier 80 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles - Inobservation des prescriptions législatives et réglementaires régissant la coopérative agricole - Existence de plusieurs coopératives ayant le même objet sur un même territoire. L‟agrément peut être retiré pour les raisons suivant : - Dans le cas où la coopérative n„obéit pas aux prescriptions qui lui sont applicables Dans le cas où elle dépasse son étendue territoriale En cas de violation des dispositions législatives, réglementaires ou statutaires ou la méconnaissance de l‟intérêt de la coopérative agricole. 3. Instauration des règles applicables aux coopératives agricoles Il s‟agit du décret exécutif n°96-459 du 18 décembre 1996 fixant les règles applicables aux coopératives agricoles. Ce décret a apporté des modifications profondes en termes d‟organisation de la coopérative suite à leur libéralisation. Des changements liés aux mutations institutionnelles et économiques du pays. Les règles applicables aux coopératives agricoles à nos jours sont énoncées par le décret n° 96-459. Il porte les principes généraux qui régissent les coopératives agricoles, l‟organisation interne de la coopérative, ainsi que les modalités de gestion, de répartition des bénéfices, de dissolution et de liquidation. Ce décret a traité dans un premier temps les principes généraux qui règlent l‟activité de ces coopératives. Il s‟agit des principes et des valeurs de l‟économie sociale et solidaire : la solidarité professionnelle entre les agriculteurs, la non lucrativité, la libere adhésion de ses membres, La primauté de la personne au détriment de capital, la coopérative agricole est dotée de la personnalité morale et de l‟autonomie financière. La zone d‟implantation des exploitations des membres fondateurs est souscrite sur le territoire. Ce que signifie que leur champs de de travail est bien déterminé. En plus, deux coopératives qui fournissent les memes services ne peuvent pas coexister dans un meme espace ou circonscription territoriale. L‟objet des coopératives agricoles est déterminé essentiellement par des besoins professionnels de leurs adhérents. En 1972, l‟objets sur lesquel basent les coopératives agricoles était donné selon des besoins détaillés mais ce décret les résume d‟une manière générale comme suit: - Effectuer ou faciliter toutes les opérations concernant la production, la transformation, la conservation et l‟écoulement des produits agricoles de leurs aghérents. 81 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles - Approvisionner leurs seuls adhérents en leur procurant tout ou partie des intrants et équipements nécessaire à leur exlpoitation - Faire, d‟une manière générale, pour le compte de leurs adhérents toutes les opérations entrant normalement dans le cadre de la profession agricole. 3.1.Les différentes formes de coopératives Les coopératives agricoles peuvent présenter quatre formes : - La Coopérative agricole de services spécialisés - La Coopérative agricole par filière - La Coopérative agricole polyvalente - La Coopérative d‟exploitation en commun 3.1.1. La coopérative agricole de services spécialisés : La coopérative agricole de services spécialisés a pour objet de fournir des prestations de services précisés. Cette coopérative agricole peut notamment concerner : 1- L‟approvisionnement en facteurs de production ; 2- La commercialisation des produits agricoles ; 3- La transformation des produits agricoles ; 4- L‟irrigation ; 5- Les travaux agricoles ; 6- L‟insémination artificielle ; 7- La motoculture ; 8- Les études, conseil et vulgarisation. Parmi les coopératives agricoles de services spécialisés qui se trouvent dans la wilaya de Tizi-Ouzou, on cite : la coopérative apicole de la wilaya, la coopérative d‟approvisionnement « DJURDJURA », la coopérative apicole TIZIZWIT, la coopérative d‟irrigation et du périmètre irrigué de Ouaguenoun, la coopérative d‟irrigation et du périmètre irrigué de TADMAIT, la coopérative agricole des jeunes apiculteurs d‟Akaoudj, et la coopérative d‟élevage caprins. 3.1.2. La coopérative agricole par filière La coopérative agricole par filière exerce toutes les activités qui concernent une filière à savoir : 82 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles - La production du produit agricole de la filière - La production et l‟approvisionnement en facteurs de production propres à la filière - La transformation et la commercialisation de la production agricole de la filière Cette forme coopérative peut notamment être envisagée dans les filières suivantes : - L‟aviculture - Production laitière - Production de viande bovine ou ovine - Maraichage - Arboriculture - Céréaliculture - Cultures industrielles Parmi ces coopératives on peut citer, la coopérative IFRAN aviculture, la coopérative avicole « soleil levant », la coopérative avicole AMALOU SAID, la coopérative filière arboriculture, la coopérative « SMIHA » aviculture 3.1.3. La coopérative agricole polyvalente La coopérative agricole polyvalente constitue une forme de coopérative poursuivant plusieurs objets. La création de cette forme de coopérative revêt un caractère exceptionnel en raison : - De la polyvalence des activités de ses adhérents - De l‟enclavement des exploitations de ses adhérents - De l‟insuffisance du développement agricole de sa zone d‟implantation Ce type de coopérative n‟était pas répandu, il n‟y avait qu‟une seule coopérative polyvalente qui est la coopérative agricole de fabrication et de commercialisation d‟aliment de bétail de Mizrana. 3.1.4. La coopérative agricole d’exploitation en commun Ce type se constitue par la mise en commun, par ses adhérents, des moyens de production, y compris la terre ou les équipements d‟élevage. Les apports consentis dans ce cadre, peuvent être toute propriété au profit de la coopérative ou en simple jouissance. Le statut-type de cette coopérative est fixé par le ministère de l‟agriculture. 83 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles Les coopératives agricoles de services spécialisés et les coopératives agricoles par filière sont les deux formes les plus épandues dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Actuellement, il y a tendance à la forme polyvalente car une seule activité ne peut pas être toujours rentable. 3.2.La constitution des coopératives agricoles : 3.2.1. Les adhérents et les usagers Ce décret détermine le nombre des adhérents obligatoire à la constitution d‟une coopérative agricole qui de 05. Un adhérent ne peut être partie de deux coopératives pour un même service. La coopérative agricole peut avoir des usagers si les statuts particuliers le prévoient, tout en déterminant les conditions de leur participation au frais de gestion, tout en sachant qu‟ils n‟ont pas le droit de participer aux délibérations, ni de bénéficier de ristournes. Ils ne doivent excède 1/3 du nombre des adhérents, et dans la limite de 25% du chiffre d‟affaires de celle-ci. Le conseil de gestion de la coopérative agricole peut obliger ses usagers, après au moins trois ans d‟utilisation de services d‟adhérer à la coopérative agricole s‟ils satisfont toutes les conditions nécessaires en inscrivant des parts au capital social. En parallèle, un usager peut demander lorsqu‟il remplit les conditions, son adhésion, laquelle ne peut pas être refusée. 3.2.2. Le conseil de gestion En cas d‟importance du nombre d‟adhérents (plus de 200), la coopérative agricole peut constituer des assemblées de section. Au contraire, si le nombre est inférieur à 15 adhérents, la coopérative agricole est dispensée de conseil de gestion. Dans ce cas, c‟est assemblé générale qui tient la place de conseil. En fait, ce dernier est composé de trois membres au moins élus par l‟assemblée générale. Ces membres sont élus pour une durée de trois ans et sont renouvelables par tiers (1/3) tous les ans, et ils doivent être de nationalité algérienne, des majeurs, résidants dans circonscription territoriale de la coopérative agricole , ne participent pas à une activité directement ou indirectement concurrente à celle de la coopérative, n‟avoir été condamné, ni pour crime, ni pour délit de droit commun, ni pour infraction à la législation commerciale. Ce conseil a pour mission : - d‟établir le projet de règlement intérieur - de proposer à l‟Assemblé Générale un directeur ainsi que sa rémunération - de fixer le niveau des marges de prestations offertes par la coopérative sous réserve de l‟accord de l‟assemblée générale 84 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles - de fixer l‟ordre du jour des assemblés généraux. - d‟établir tous les rapports destinés à l‟approbation d‟assemblé générale, notamment en matière de comptes - de recevoir les subventions éventuelles, les dons et les legs sous réserve de leur acceptation par l‟assemblée qui suit - de conclure tous les marchés et contrats. 3.2.3. Le président : C‟est le représentant de la coopérative en justice et dans tous les actes de la vie civile. Il est élu parmi les membres du conseil pour la durée de mandat de ce dernier, et en cas d‟inexistence de conseil, c‟est l‟Assemblé Générale qui s‟occupe. 3.2.4. Le directeur : Le directeur est élu par le conseil de gestion, comme il peut être un adhérent, il peut être une personne étrangère à la coopérative, tout en sachant que si c‟est un adhérent, il n‟a pas de droit d‟être en aucun cas dans le conseil de gestion. Mais, il reçoit des indemnités. Ainsi la structure générale de la coopérative se présente comme suit. FIGURE 11: LA STRUCTURE GENERALE DE LA COOPERATIVE SUIVANT AU DECRET DE 96. 3.2.5. L’agrément : L‟agrément est obtenu toujours selon l‟ordonnance n° 72-23. Avant, la réglementation délimite la circonscription territoriale des coopératives agricoles ou des unions de coopératives au delà de leur territoire, ce décret distingue entre les coopératives agricoles dont la circonscription excède les limites d, coopératives agricoles excèdent les limites de la wilaya 85 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles et les coopératives agricoles qui n‟excèdent pas les limites de la wilaya. Les premières sont agrées par le ministère de l‟agriculture après avis de la commission nationale d‟agrément, et les deuxièmes sont agrées par le wali agissant sur la délégation du ministère d‟agriculture après avis d‟une commission d‟agrément. 3.2.6. Le capital social : La valeur nominale des parts sociales est identique pour toutes les formes de coopérative agricole. Elle est fixée à 1000 DA. Le capital social est susceptible d‟être diminué par l‟annulation des parts sociales consécutives aux retraits d‟adhérents, décès ou exclusion et la réduction des activités de la coopérative agricole résultant d‟une diminution des engagements des sociétaires. L‟administration et la gestion des coopérative agricole: une nouvelle réorganisation du la coopérative que propose ce décret par rapport à la structuration énoncée dans l‟ordonnance n°72-23, ainsi que le décret sur les statuts type de la CAS. (Modification de l‟architecture de la coopérative suite aux exigences du secteur agricole) L‟Assemblé Générale Ordinaire se réunit deux fois par années au moins sur convocation de son président notamment dans les périodes d‟approbation des programmes, comme elle peut se réunir en sessions extraordinaires autant de fois que les intérêts de la coopérative l‟exigent. L‟Assemblée Générale Ordinaire est chargée : - d‟examiner et d‟approuver les comptes, bilans et rapports d‟activités ainsi que les modifications statutaires et le règlement intérieur - d‟élire et de révoquer les membres du conseil de gestion et de désigner le commissaire aux comptes - de décider de l‟affectation des excédents financiers - d‟approuver les variations exceptionnelles du capital social - de dissoudre ou de proroger la durée de la coopérative - de décider de toute aliénation d‟immeuble - d‟approuver les admissions et les exclusions d‟adhérents - de délibérer sur toute question liée au fonctionnement de la coopérative 3.2.7. Les dispositions financières : Une double comptabilité est exigée dans le cas où la coopération admettre des usagers. 15% au moins sont prélevées sur les excédents annuels pour le fonds de réserve légale jusqu‟à ce qu‟il atteigne le montant du capital souscrit et 10% au moins pour le fonds de 86 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles roulement, 10% au moins pour les fonds d‟investissement. Le reliquat est affecté soit à des fonds sociaux, soit aux ristournes en faveur des adhérents au prorata des opérations réalisées avec chacun d‟eux. Les excédents réalisés d‟opérations avec les usagers ne peuvent faire l‟objet de ristournes et sont obligatoirement portés en réserves. 3.2.8. Dissolution- liquidation Les Coopératives Agricoles sont dissoutes : L’expiration de la durée pour laquelle elles ont été constituées, sauf prorogation décidée par l’assemblée générale ; Décision de m’assemblée en cas de perte de plus de la moitié du capital social ; Une décision de la juridiction compétente ; Suite du retrait d’agrément. La liquidation peut être faite par des personnes nommées par l‟Assemblé générale ou les gérants en exercice. Les liquidateurs disposent des pouvoirs plus étendus en vue de la liquidation. Si la liquidation fait apparaitre des pertes, ces dernières sont devisées entre les coopérateurs proportionnellement au nombre de parts du capital appartenant à chacun d‟eux. Si la liquidation fait apparait un excédent net d‟actif, celui-ci est obligatoirement dévolu à une ou plusieurs coopératives agricoles. En réalité après la libéralisation des coopératives agricoles, leur dissolution est devenu plus facile vu l‟absence de contrôle qui doit être exercé par les autorités publiques. Le conseil national de la coopération agricole : Il est chargé d‟émettre des avis et des recommandations sur tous les aspects de la vie coopérative en agriculture. Il est présidé par un représentant du ministère de l‟agriculture et comprend plusieurs représentants soit de la chambre nationale d‟agriculture, un représentant, le syndicat national, l‟union nationale de coopérative agricole, les représentants des coopératives agricoles. La réglementation est la base de fonctionnement mais elle seule est insuffisante, car on doit y ajouter des éléments (les valeurs et les principes, la formation, les prédispositions des dirigeants…) qui peuvent être des facteurs déclenchant une dynamique locale dans le domaine agricole. 87 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles SECTION 2: LES BASES DE FONCTIONNEMENT DE LA COOPERATIVE AGRICOLE 1. Les valeurs et les principes coopératifs 1.1.Les valeurs coopératives : L‟idiologie coopérative se fonde sur un ensemble de valeurs. Selon Philippe Nicolas, si les membres adhèrent à une seule et même idiologie, leur unicité s‟en trouvera renforcée. Le degré d‟homogénéité sera plus élevé ce que permet aux membres de subordonner leurs intérêts au bien commun et à se montrer solidaires. Le concept de coopération ne peut pas de référer simultanément à des idiologies différentes, mutuellement incompatibles. L‟idéologie coopérative se fonde sur des valeurs qui sont tout à fait générales et pas uniquement coopératives. En effet, les valeurs coopératives ont évolué au cours de temps et de plusieurs manières. Pour Nicolas, la formulation pertinente est constituée de : l‟assistance mutuelle, égalité, droits individuels et liberté et justice économique. Les valeurs appartiennent à une éthique commune des organisations : honnêteté, la transparence, la responsabilité sociale et l‟altruisme.1Les principes définis par l‟ACI sont rattachés aux trois valeurs. Comme le montre le tableau suivant : FFIGURE 12 : RELATIONS ENTRE LES PRINCIPES COOPERATIFS ET VALEURS CORRESPONDANTES principes 1- Adhésion libre et volontaire valeurs 2- égalité, droits individuels et liberté 2- Contrôle démocratique 3- Intérêt limité des parts 3- justice 4- Ristournes aux membres 5- Formation coopérative 1-assistance mutuelle 6- inter coopération 1 Ernesto MOLINA(2008) : « le mouvement coopératif et mutualiste : quelle contribution à une mondialisation équitable ? », conférence internationale initiatives des communautés, politiques publiques et Etat social au sud et au nord, les défis de la prochaine décennie, 24 et 25 septembre 2008, Québec. 88 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles Source : Philippe Nicolas : « les règles et principes dans les sociétés coopératives françaises, p286. Si l‟entreprise respecte les deux premiers principes, elle s‟attachera à l‟égalité et ainsi de suite. Nicolas rejette l‟optique normative des valeurs coopératives qui confère à l‟idéologie coopérative un caractère religieux. Les valeurs doivent être interprétées dans le sens des gens et qui déterminent leur comportement. Les valeurs coopératives ne sont pas exclusives au monde des affaires coopératives. Pour longtemps les regroupements des personnes n‟étaient qu‟une conséquence des besoins notamment économique mais aussi des valeurs coopératives. En effet, on peut les considérer comme les facteurs latents qui stimulent ce type de groupement car leur absence est source de conflits et de dispersion. Le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou assiste à de nombreuses créations de nouvelles coopératives notamment dans l‟habitat a l‟inverse du secteur agricole qui connait une diminution sensible et progressive de leur nombre, en passant de 44 en 1994 à 15 en 1996 et 02 en 2012 et 01 en 2013. 1.2.Les principes coopératifs En ce que concerne les principes, plusieurs listes coexistent mais une liste établie d‟une façon flexible par l‟ACI fait consensus, à noter que ces principes nés des activités des Pionniers de Rochdale en Angleterre pendant les années 1840, (regarder la figure n°5). Certains auteurs préconisent de revenir à la définition de coopération pour concevoir les principes coopératifs. Philippe distingue deux catégories essentielles de principes. La première consiste en des principes qui déterminent le rôle de l‟entreprise coopérative en relation avec ses membres. Il s‟agit des principes commerciaux. Ces principes ont pour vocation d‟identification des types des coûts de transactions que l‟entreprise coopérative réduira pour ses membres. Ces principes sont différents d‟une entreprise à une autre et figurent dans le programme initial de Rochdale : « échange de biens et services au prix du marché », « paiement au comptant uniquement », « indiquer les poids et les mesures corrects », et « vendre uniquement les meilleurs produits », ces principes sont différents d‟une entreprise à une autre. La deuxième catégorie de principes est appelée les principes de société dans la mesure où ils définissent la manière de concevoir les relations entre les membres. Ils expriment la façon dont les membres peuvent réduire les coûts de transaction dans leurs relations mutuelles. Ces principes réduisent les conséquences négatives du risque auquel les membres 89 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles s‟exposent face au comportement d‟autres membres malintentionnés. Par exemple la démocratie limite le risque que l‟individu soit négligé par les autres. Dans le cas où les valeurs coopératives ne sont pas bien enracinées dans l‟esprit des membres, il est essentiel que les statuts de l‟organisation fassent mention des principes coopératifs. Les règles doivent être conçues pour contrôler d‟éventuelles attitudes préjudiciables des membres. FIGURE 13: COMPARAISON DES PRINCIPES ESSENTIELS SOUS TENDANT LES TROIS MOUVEMENTS COOPERATIFS QUI TROUVENT LEUR ORIGINE DANS LES ANNEES 1840 Principes de Rochdale : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Adhésion libre et volontaire Contrôle démocratique (un homme=une voix) Ristourne au prorata des achats Intérêt limité sur le capital Neutralité politique et religieuse Vente au comptant Développement de l‟éducation Principes Raiffeisen : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Auto-assistance sans exclure l‟aide de l‟Etat Circonscription limitée (une paroisse ou un village) Allocation de la totalité du surplus à des réserves indivisibles Membres sans circonscription de parts Responsabilité illimitée des membres Limitation des affaires aux membres uniquement Travail bénévole des membres de conseil Principes Schulze-Delitzsch : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Auto-assistance sans exclure une aide privée ou publique Large territoire d‟opération Partage du surplus au prorata des opérations Intérêt élevé sur les parts pour attirer une forte souscription Responsabilité limitée des membres (initialement illimitée) Spécialisation des affaires 7. Allocation de 10% du surplus aux réserves Source : Philippe Nicolas : « les règles et principes dans les sociétés coopératives françaises, p291. *Ces principes se ressemble en matière des avantages quels confère aux coopérateurs, mais chaque conception à un terrain spécifique. L‟étude des coopératives sur notre territoire 90 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles permet de conclure que la conception dominée est celle de Rochdale. En effet, plusieurs critères se retrouvent sur notre territoire mais précisément à citer deux critères qui semble importants et qui sont : - Les ristournes sur les achats ; Et l‟inexistence de liaison directe entre les valeurs coopératives et la religion. Vue la situation actuelle des coopératives agricoles, la première question qu‟on peut poser est si les principes et les valeurs qui fondent les activités de ces coopératives existent encore. D‟après notre visite sur le terrain, la première raison de dissolution des coopérative est liée directement au non respect de l‟un ou plus des principes coopératives, à citer : - Le principe de démocratie de solidarité de primauté de l‟objet social et d‟égalité le cas de la coopérative de la CASAP et la C.A.J.A.A Le principe d‟indépendance le cas de la COOPAPIST et de la CASAP 2. La fidélité et la formation éléments de réussite et de prise de responsabilité 2.1.La définition donnée aux coopératives agricoles Comme il était signalé déjà, la notion de coopérative est définie différemment selon le contexte. Les experts dans le domaine agricole ainsi que les réponses données par les coopératives s‟accordent sur la définition suivante : « Un groupement de personnes en vue de résoudre un problème ». Le problème majeur qui pousse les agriculteurs à être dans une coopérative est généralement la commercialisation. Là on se demande si dans contexte actuel où c‟est le marché qui domine, si le seul problème pour les petits et les moyens agriculteurs est la commercialisation, et la question la plus importante est - Pourquoi les agriculteurs ne croient plus à ce type de regroupement ? Pourquoi ce succès grandissant des coopératives immobilières en tant que regroupement ? 2.2.Les usagers : Dans les coopératives qui ont des usagers, le nombre de ces derniers ne doit pas excéder 1/3 des adhérents, dans ce cas, la coopérative doit tenir deux comptabilités : Une comptabilité des adhérents, qui ne payent pas les impôts. La distribution des bénéfices se fait selon une marge qui ne dépasse pas 7% si non sont des usagers 91 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles Une comptabilité des usagers, qui font des bénéfices, dans ce cas, sur ces derniers, la coopérative paye tous les impôts. Les coopératives à la wilaya de Tizi-Ouzou se caractérisent par : - Un manque du dynamisme lié à la carence des moyens de production L‟absence de certaines valeurs et principes coopératifs. Un caractère familial Une faiblesse de productivité liée à l„ancienneté de matériel de production. Une faiblesse de nombre d‟adhérents. 2.3.La fidélité de l’agriculteur à sa coopérative : Plusieurs variables constituent des déterminants potentiels de la fidélité des adhérents à leur coopérative. Certains sont des caractéristiques individuelles de l‟agriculteur ou des caractéristiques propres à leur exploitation agricole sur lesquelles les dirigeants de coopératives ne peuvent avoir aucune influence. Une étude montre que les dirigeants de coopératives ont un rôle à jouer dans la fidélisation de leurs adhérents, qu‟ils peuvent par des actions concrètes, contribuer à augmenter le niveau de fidélité1. Dans notre territoire, la fidélité est consentie beaucoup plus dans les anciens membres, ceux qui ont plus d‟une vingtaine d‟années de service qu‟aux ceux qui exercent cette activité depuis quelques années. 2.3.1. Les variables susceptibles d’influencer le comportement de fidélité des adhérents à leur coopérative : Une enquête auprès de professionnels de la coopération agricole montre que deux types de variables pourraient affecter le comportement de fidélité : des variables d‟attitudes liées aux adhérents, l‟implication et la confiance que ces derniers portent à leurs dirigeants, et des variables caractérisant la coopérative taille, le statut et les adhérents. Les attitudes d’implication et de confiance : Les attitudes influencent les comportements. Une attitude est un état mental prédisposant à agir d‟une certaine manière. La confiance : cette notion fait l‟objet d‟une abondante littérature anglo-saxonne, elle a émergé historiquement dans le champ de la psychologie, puis s‟est rapidement étendue aux 1 BARRAUD-DIDIER V., HENNINGER M. : « les déterminants de la fidélité des adhérents de coopératives agricoles », revue internationale de l‟économie sociale RECMA n°314 92 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles sciences humaines pour devenir une notion primordiale pour expliquer les attitudes et les comportements des individus au sein d‟une organisation. La confiance peut être définie comme un état psychologique comprenant l‟acceptation d‟une vulnérabilité fondée sur des croyances concernant les intentions ou le comportement d‟une autre personne. L’implication : est un concept destiné à décrire ou expliciter la relation entre l‟individu et un objet ou une situation organisationnelle donnée. La majorité des auteurs considèrent que l‟implication est un construit attitudinal multidimensionnel1. Meyer et Allen en 1991, identifient trois principales composantes de l‟implication organisationnelle. La composante affective se réfère à l‟attachement émotionnel, à l‟identification, à l‟encouragement envers l‟organisation. La composante calculée correspond à la prise de conscience des couts liés au départ de l‟organisation. Enfin la composante normative s‟intéresse au devoir moral des membres envers leur organisation Les caractéristiques liées à l’adhérent, l’exploitation agricole et la coopérative : Les études sur la coopération agricole, notant un manque de participation des adhérents et une désimplication de leur part, suggèrent qu‟il y aurait des différences suivant l‟âge de l‟agriculteur. Les plus âgés seront plus fidèles à la coopérative 2.3.2. Analyse des déterminants de la fidélité des agriculteurs de la wilaya de T.O La démarche de la classification hiérarchique consiste à regrouper les individus statistiques en fonction de leur similarité au niveau des variables interne prédéterminées. En prenant en considération deux critères à savoir le pourcentage de vente des produits à la coopérative et le pourcentage d‟approvisionnement de la coopérative, on peut distinguer trois groupes : - Le groupe 1 « les infidèles » : les agriculteurs de ce groupe, en moyenne, vendent un quart de leurs récolte à la coopérative et achètent également le quart de leurs approvisionnements à celle-ci. Au niveau de la COOPAPIST, 5% des adhérents vendent la totalité de leurs produits et 10% ne vendent qu‟une partie de leurs productions à la coopérative et n‟approvisionnent qu‟un quart de leurs besoins. - Le groupe 2 « les fidèles » : ces agriculteurs en terme de comportement de fidélité, se trouvent à l‟opposé des précédents. Ils effectuent quasiment toutes leurs transactions de ventes 1 BARRAUD-Didier, HENNINGER: “ les déterminants de la fidélité des adhérents de coopératives agricoles”, In RECMA n°314, 2009, p.6. 93 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles et d‟achats avec leur coopérative : ils vendent en moyenne 99% de leurs produits et achètent 95% de leur intrant à la coopérative. Au niveau de la CAJAA, tous les adhérents vendent la totalité de leurs productions à la coopérative qui s‟occupent de sa commercialisation. - Groupe 3 « les neutres » : les agriculteurs de ce groupe n‟ont pas un comportement précis. En moyenne ces agriculteurs effectuent 50% de leurs ventes et 50% de leur approvisionnement à la coopérative. FIGURE 14: LES DETERMINANT DE LA FIDELITE DES ADHERENTS A LA COOPERATIVE 2.4.La formation : Certains considèrent que le niveau de formation des agriculteurs est un facteur déterminant de la rentabilité de la coopérative. Ce qu‟on a constaté est que la formation n‟est pas une condition pour la réussite de la coopérative car le seul objectif des adhérents est d‟assurer un revenu permanent. Mais le problème de formation peut être posé notamment pour les directeurs ou les présidents de coopératives. Car cela leur donne une vision sur des horizons plus loin et leur permettra aussi d‟améliorer leurs capacités d‟entreprendre autrement. Mais on ne peut pas dire qu‟un gérant qui n‟a pas de niveau d‟enseignement donné, n‟a pas des capacités, car on a trouvé sur le terrain un contre exemple de directeur qui a vraiment des projets énormes qui peuvent avoir des retombés sur le développement du territoire mais l‟absence des principes coopératifs constitue l‟obstacle majeur. Il s‟agit effectivement de directeur de la coopérative des jeunes apiculteurs d‟Akaoudj. On peut dire que l‟esprit d‟entreprendre n‟est lié directement à un certain niveau de formation mais à des prédispositions générales dans la personne : sa capacité à anticiper et à promouvoir les événements ainsi que une méthode et un plan de travail. 94 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles 3. La gestion et l’organisation au sein des coopératives agricoles Dans un contexte où les valeurs motrices de développement ne jouent plus leur rôle, les conséquences se traduisent en termes d‟efficacité et de pertinence des entreprises sociales. En effet, même si ses entreprises qui ne sont définies que comme des regroupements de personnes afin de résoudre un problème qu‟il s‟agit d‟approvisionnement, de commercialisation ou de production, produisent une utilité économique et sociale, mais ne fonctionnent plus dans notre contexte en raison de plusieurs éléments. 3.1.Structure de financement : L’octroi des crédits Les trois coopératives dont le questionnaire est rempli s‟accorde sur l‟importance des crédits et des aides pour la survie de la coopérative. En ce que concerne : La coopérative agricole des jeunes apiculteurs d’Akaoudj : « les crédits, jamais pensé, on réalise des bénéfices qui nous permettent d‟améliorer notre travail sans faire recours aux crédits » en ajoutant : « on peut même accorder des crédits ». Cette coopérative fonctionne sur la base de l‟autofinancement. Mais le problème majeur c‟était l‟entente absente entre les membres qui ne dépassent pas sept. Dans ce cadre, que la coopérative a refusé une subvention de 150 million de dinars. La coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou : la situation financière de la coopérative est très délicate notamment ces deux dernières années, ce que la pousser à octroyer un crédit d‟une somme de 10.000.000,00 pour payer ses dettes envers la CNAS et assurer sa production donc sa continuité. La coopérative d’irrigation et du périmètre irrigué de TADMAIT: cette coopérative semi-privée, dès sa libéralisation n‟a pas octroyé des crédits, élément qui a fait la dissolution très tôt. 3.2.Les ennemis de la coopérative : Dans le premier cas, l‟absence des valeurs est la raison principale de la dissolution de la coopérative. Les ennemis de la coopérative et des coopérateurs : La bureaucratie La corruption Le clientélisme L‟absence de l‟esprit collégial L‟absence de culture entrepreneuriale 95 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles L‟aventurisme et l‟improvisation D‟une manière générale ce que conduisent les coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou est que : - Ces coopératives jouissent d‟un manque de confiance total de la part des adhérents et des usagers La coopérative d‟Oued Aissi souffre de manque d‟implication des adhérents. - La gestion de la coordination entre les adhérents et le gérant est complètement absente - La difficulté de gestion pour les produits périssables et les produits qui nécessitent un - cout de stock très élevé - La bureaucratie notamment dans la délivrance des crédits - Manque de relation et de maitrise de l‟environnement extérieur de la coopérative La wilaya de Tizi-Ouzou avec son caractère montagneux n‟offre pas une grande possibilité aux agriculteurs de développer leurs activités notamment ceux qui ne disposent pas de moyens financiers. Ainsi le regroupement peut être la solution optimale pour commercialiser leurs productions. Mais le regroupement se caractérise souvent par des problèmes notamment quand le nombre de personnes est accru. Les coopératives ne maitrisent pas bien leur environnement qui les oblige souvent à innover et à s‟améliorer notamment en termes de moyens de production 3.3.Les caractéristiques clés d’une approche réussite : Pour assurer une offre de service coordonnée et efficace, il faudra strictement adhérer aux règles suivantes : - Une approche coordonnée et efficace : la coordination est un élément de base car cela permettra de mettre sur pied toutes les attentes des adhérents tout en veillant sur leurs intérêts et en contrôlant la mise ne œuvre de toutes les actions d‟organisation et de commercialisations. Une approche coordonnée pourrait s‟étendre aux acteurs du secteur agricole, leur permettant de travailler ensemble pour relever leurs défis communs. - Une structure et des valeurs coopératives : les meilleures coopératives sont celles qui adoptent les valeurs et les structures du mouvement coopératif et qui appliquent aussi bien dans leurs opérations commerciales que dans leurs rapports avec leurs adhérents. Elles doivent encourager les adhérents à contribuer à ce que les principes coopératifs trouvent une application quotidienne. 96 Chapitre 1: les déterminants des coopératives agricoles Nos recherches ont révélé que la formation est également d‟une importance capitale. Le groupe de travail devrait donc chercher à renforcer ses activités. Il est proposé que tout programme de formation vise d‟abord et avant tout les directeurs actuels et potentiels. Quoique l‟accent mis sur la formation en coopération implique l‟application d‟un cadre générique, chaque initiative devra s‟adapter aux besoins des agriculteurs qu‟elle vise. 97 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou CHAPITRE 2 : LA COOPERATIVE APICOLE DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU Les études sur les coopératives en Algérie sont minimes par rapports à d‟autres pays en voie de développement. En effet, ce type de regroupement présente des avantages pour l‟ensemble des adhérents d‟une part et pour le développement local de territoire d‟une autre part qui rendent leur importance primordial. A cet effet, il ya lieu d‟encourager le travail en commun notamment dans les secteurs prioritaires à savoir l‟agriculture. En fait, les coopératives agricoles peuvent être source des rentes indéterminables et cela pour une durée aussi indéterminable, seulement si leurs difficultés sont prises en charge par les pouvoir publics tout en sachant que notre contexte et territoire sont vraiment propices au développement de ce genre de mouvement. Les valeurs existent d‟une manière relative, et la gestion de ces coopératives est malheureusement mal conçue mais rien empêche avec les formations qui peuvent être mise en place à la disposition des jeunes entrepreneurs permettent de relever de défis et d‟entreprendre ces organisations rationnellement et socialement. A travers ce que suit, on va essayer d‟étudier les coopératives agricoles dissoutes ainsi qu‟une coopérative - la seule -, qui continue à fonctionner malgré les perturbations de l‟environnement et la maladresse des dirigeants. 98 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou SECTION 1: PRESENTATION GENERALE DE LA COOPERATIVE APICOLE DE LA WILAYA La coopérative apicole d‟Oued Aissi est la seule coopérative qui active à la wilaya de Tizi-Ouzou. Sa production n‟est pas au même niveau lors de la création mais continue à offrir une chance pour tous ceux qui ne peuvent pas produire, s‟approvisionner ou commercialiser leurs produits. Le fait quelle soit seule élimine tout les effets de concurrence, et l‟offre une grande opportunité pour la distribution de ses produits ainsi que la vente des produits annexes. Motivations de création de coopérative agicole: Etant donné un acte nécessaire au développement agricole et rural, la création des coopératives agricoles semble être le projet le plus adéquat à la redynamisation des régions de la Kabylie et à la promotion du développement local et durable. L‟élevage apicole est l‟un des domaines les plus suscitant d‟un regroupement en raison de la difficulté rencontrée lors de la commercialisation d‟un produit cher d‟une part et les coûts élevés qu‟il nécessite d‟une autre part. Les principales contraintes, sources de faible développement du secteur apicole se résument dans la persistance du mode d‟exploitation traditionnel inapte à assumer les objectifs d‟un programme d‟intensification soutenu de la production, même si techniquement une amélioration qualitative non négligeable a été enregistrée à travers la pratique de l‟élevage en ruches modernes qui tend à se généraliser Le nombre d‟apiculteurs dans le monde est estimé à 6,6 millions possédant plus de 50million de ruches et produisant 1,263 millions de tonnes de miel par an. La chine avec 7,8 millions de ruches, assure plus de 20% de la production mondiale de miel (265.000 T soit deux fois la production européenne). Les plus grands exportateurs mondiaux de miel sont la chine avec 87.000 T, l‟Argentine avec 73.000T, et le Mexique avec 23.000T. En Europe le premier pays producteur est l‟Espagne avec 31.000T, suivi de la France avec 27.000 T, tout en sachant qu‟à eux deux, ces pays assurent plus de 50% de la production européenne1. En Tunisie, l‟apiculture ne cesse de susciter l‟intérêt des décideurs ainsi que les producteurs. En Algérie on trouve seulement 1.25 millions de ruches. 1 L’élevage apicole: la direction générale de la production agricole, Tunis, 2004. 99 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou Depuis longtemps, le miel est considéré comme un aliment essentiel pour ses qualités nutritionnelles et thérapeutiques. Actuellement, le miel est fortement demandé dans notre pays, mais la production est insuffisante et ne peut satisfaire les besoins de la population En 2006, la wilaya de Tizi-Ouzou compte 130.000 ruches (10.4% de l‟ensemble des ruches au niveau national) et une production annuelle de miel estimée à 355 q. Des données qui reflètent une dynamique des apiculteurs mais pas du potentiel qu‟ils peuvent exploiter. Notre enquête sur le terrain nous a conduis à s‟interroger sur les déterminants de ces coopératives agricoles à travers l‟étude de leur stratégie ainsi que les valeurs et les principes coopératifs qui fondent leurs activités. Le choix de la coopérative La COOPAPIST est la seule coopérative qui active dans la wilaya. Cette coopérative est issue des anciennes restructurations du secteur agricole. Elle a traversé différentes phases de restructurations dues aux différentes crises financières qu‟a connait la coopérative. Toutes les coopératives au niveau de la wilaya sont dissoutes en raison soit d‟absence de valeurs ou d‟absence d‟un management stratégique. Dans le cas de cette coopérative, on y‟est amené à vérifier deux choses : Est-ce que sont les principes coopératifs qui sont la raison de continuité de la coopérative ? Ou est-ce que c‟est le fait qu‟elle est gérée par la wilaya c‟est-à-dire l‟intervention des pouvoirs publics pour assurer la bonne gestion ? 1. Détermination géographique de la coopérative : La coopérative apicole de oued Aissi se trouve à 07Km de la wilaya de Tizi-Ouzou, délimitée à : - L‟Est par le campus universitaire L‟Ouest par des terrains à vocation agricole Au Sud par la route nationale Au Nord, par le village ABID CHAMLAL 100 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou 2. Evolution de la coopérative : La coopérative apicole de services de la wilaya est une coopérative de services spécialisée, créée en 1988 par 274 adhérents qui deviennent aujourd‟hui 520 adhérents et 8090 usagers, sans oublier d‟ajouter 30 employés, c‟est une coopérative semi-privée (en gérance) d`un capital social équivalent a 3. 907. 750, 00 (une augmentation de 2 ,55% par rapport à 2010), elle a obtenu son agrément le 02/5/1995. Elle dispose de quatre antennes à savoir : IRDJEN, DJEBLA, OUED FALI et THAVOUKIRT. 2013 1988 Dans les années 1990, elle produit 50000 à 60 000 essaims/an pour répondre aux besoins nationaux suscités par les investisseurs dans l‟apiculture à travers les divers créneaux de création d‟activités mis en place à cette époque. Son objet consiste dans l‟approvisionnement, la production et la commercialisation des produits apicoles à citer : le miel, le pollen, les essaims, et tout ce que concerne le bois (les ruches et des accessoires) A la direction, on trouve essentiellement : - un magasin de vente de produits et d‟autres articles qui ont relations avec l‟activité principale de la coopérative. Un atelier de production de ruches, occupé par une personne spécialisée dans le domaine pour plus de 50 ans. C‟est une menuiserie apicole L‟administration : un bureau de secrétariat, et de gérance. Un chauffeur qui pour mission la prise en charge de tous les déplacements des employés et la livraison des produits de la coopérative. 101 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou La production de la coopérative : La coopérative produit trois types du miel : 1- Miel de lavande qui vaut 4000 DA 2- Miel de toutes fleurs qui vaut 3000 DA 3- Miel de forêt qui vaut 2300 DA La coopérative en plus de la production s‟occupe de la vente de produits annexes à savoir : Extracteur : un outil qui permet d‟extraire le miel Combinaison complète : c‟est la tenue que porte les apiculteurs Bayvarol : un produit chimique qui permet de faire éloigner les abeilles Enfumoir : Séchoir à pollen Brosses à abeilles Les gants 102 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou 103 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou SECTION 2: LE REGLEMENT INTERIEUR DE LA COOPERATIVE : 1. L’organisation interne de la coopérative : 1.1.Le président: Le président de la coopérative « Mr. LOUNICI TAHAR » est désigné au niveau de la direction de service agricole DSA, pour s‟occuper et assurer la bonne gestion de la coopérative. Son présence à la coopérative est dépendance des assemblées générales et d‟existence de problèmes, autrement c‟est le directeur qui s‟occupe des activités au quotidien. 1.2.Le directeur Le directeur devrait adopter un comportement d‟entrepreneur/manager qui sera certainement différent de la tâche routine du gérant qui se focalise sur l‟approvisionnement, la commercialisation et la comptabilité, et de la temporalité de leurs occupations dans la coopérative conventionnelle. Ils auront à gérer, à innover et doivent à cet effet être mis dans des conditions d‟aptitude pour exercer ce rôle. Le directeur de la COOPAPIST est Mr. MAAMES ACHOUR. Une personne dynamique qui s‟occupe de l‟organisation et de contrôle au sein de la coopérative. D‟une manière générale, il se caractérise notamment par : - Une culture spécifique sur le domaine : il a poursuit ses études en biologie - Une responsabilité illimitée envers les adhérents et la coopérative - Une aptitude forte de conduite de groupe - Une bonne gestion de la coopérative : voir les propositions qu‟il a suggéré pour sauver la coopérative Le remarquable dans cette coopérative, et peut être considéré comme inconvénient qui empêche le développement de la coopérative est : - L‟absence d‟une stratégie de commercialisation des produits et présentation de la coopérative aux citoyens. - L‟absence d‟un comptable : le recours à un bureau de comptabilité externe. Avec un comptable, la coopérative peut avoir une vision à long termes notamment en ce que concernent les stocks et la commercialisation des produits 104 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou 1.3.Le conseil de gestion Le conseil de gestion est composé de 09 adhérents qui se réunissent dans deux sessions ordinaires et des sessions extraordinaires. Son but est de participer à la prise des décisions importantes. Il a aussi une fonction de contrôle. 1.4.Le contrôle au sien de la coopérative : Le contrôle financier : La comptabilité de la coopérative est prise en charge par un commissaire aux comptes, cela d‟un coté donne plus de fiabilité dans le calcul des coûts et des charges ainsi que des produits. Mais d‟un autre coté, cela élimine toute sorte de contrôle sur la détermination des coûts vue que les données sont repris dans les comptes sont aucune vérification des prix. Cela donne une possibilité pour gonfler les prix. En effet c‟est ce qu‟est arrive avec l‟ancien directeur de la coopérative en 2012, des dettes énormes envers les pouvoirs publics et les banques, ce qui a conduit au blocage des comptes bancaires de la coopérative. Cette dernière a entré dans une phase de restructurations qui a duré plus de 03 mois et elles étaient prises en charge par la wilaya. Grâce à une série de propositions prononcées par le directeur actuel (élu en 2012) dont l‟objet est de : - Bénéficier des subventions pour avoir un fonds de roulement qui leur permettent de payer les dettes des salariés et des fournisseurs ainsi que la cote pour les ouvriers à la CNAS. - Effacer la dette bancaire ainsi que la pénalité de la dette CNAS. -Faciliter les démarches administratives pour l‟obtention d‟agrément d‟une coopérative agricole polyvalente. Le contrôle administratif En vue d‟assurer la continuité de la coopérative, la wilaya envoie périodiquement des agents qui veillent sur les conditions de travail et la qualité des produits offerts par la coopérative. A ce titre que le règlement intérieur de la coopérative a été établi. Son objet de permettre un bon fonctionnement de la collectivité de travail et l‟exécution normale des tâches à accomplir compte tenu des contraintes qu‟impose le travail en commun et les exigences de sécurité, ainsi que obligation de discrétion professionnelle et de fidélité d‟une manière générale. Il sert essentiellement à assurer la répartition des tâches entre les employés. 105 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou SECTION3 : LA SITUATION FINANCIERE DE LA COOPERATIVE Comme la plus parts des coopératives agricoles, la coopérative apicole de Oued Aissi a connu différentes crises. La plus importante est celle de 2012, en raison de l‟augmentation des dépenses et des charges de la coopérative et l‟importance des dettes notamment envers la CNAS. Le bilan de la coopérative pour l‟exercice de 2011 montre que les immobilisations corporelles sont les plus importantes (terrains 397.440 et bâtiments 3.122.428,41 et autres immobilisations corporelles : 14.894.500,84) 1 - une augmentation sensible para rapport à 2009 notamment en termes de bâtiments (3.327.681,17 Importance des impôts en 2010 avec 16.780.355,45 Ainsi les résultats réalisés par la coopérative en 2009, 2010, 2011 sont comme suit : FIGURE 15: EVOLUTION DES RESULTATS DE LA COOPERATIVE DE 2009 A 2011 année Résultat net Taux de croissance 2009 -8.511.956,71 / 2010 46.865,68 0.0055 2011 -8.535.684,99 183,13.2 Source : données exploitées 1. Analyse du bilan du coopérative 1.1.Les fonds propres : Pour l‟exercice 2010, la coopérative affiche une situation financière inquiétante eu regard des dettes et des fournisseurs qui occupent respectivement 28,82% et 43,18% des fonds propres, comme le montre le tableau de résultat suivant : 1 Données issues des bilans de 2010, 2011 de la coopérative apicole de la wilaya 106 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou FIGURE 16: LES FONDS PROPRES DE LA COOPERATIVE APICOLE DE LA WILAYA EN 2010 Désignation Montant Emprunt bancaires 10.000.000,00 Fournisseurs et comptes rattachés 23.896.779,28 Impôts 3.893.936,79 Autres dettes 15.956.285,61 trésorerie 1.595.985,74 55.342.987,42 Total En 2011, l‟emprunt bancaire a baissé de 66.52%, et les autres dettes de 13.02% tant que les impôts font augmenter de 22,93% et la trésorerie de 1.39%1. Une diminution sensible des fonds propres en 2011 de 12,84% par rapport à 2010, cela peut être expliqué par le payement des impôts et des autres dettes ainsi que le remboursement de l‟emprunt bancaire. Autres dettes : en ce que concernent les autres dettes, ces dernières se présentent comme suit : - Dettes CNAS non réglée au 31.12.2011 : 8.435.744,28 Comptes débiteurs ou créditeurs : 8.435.744,28 Fonds des œuvres sociales : 1.460.324,69 Personnel salaires : 2.085.644,63 Avances reçues des clients : 546.067,22 Trésorerie passif : - Solde créditeur de la BADR au 31.12.2011 : Solde CNMA T.O créditeurs au 31.12.2011 : 1.076.235,60 1.023.796,52 1.2.Les produits et les charges : - Les produits La coopérative a produit une valeur de 52. 709.168,11 en 2010 dont les ventes sont de 41. 994. 045,61 et les variations de stocks de 3. 594.544,21. 1 Ces taux sont calculés sur la base des données financières : bilans et comptes de la coopérative. 107 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou FIGURE 17: LES PRODUITS DE LA COOPAPIST EN 2010 Désignation Montant Ventes et produits annexes 41.994.045,61 Variation stocks produits finis et en cours 3.594.544.21 Autres produits 3.294.132,79 Reprise sur perte de valeur 1.399.005,50 Produits exceptionnels 2.427.440,00 Total 52.709.168,11 Source : données exploitées En 2011, les ventes ont baissé de39% par rapport à 2010. Les donnés sont présentées comme suit : FIGURE 18: LES PRODUITS DE LA COOPAPIST EN 2010 Désignations Montant Vente et produits annexes 25.600.043,53 Production stockée -2.158.773,64 Autres produits opérationnels 2.080.621,75 Total 25.521.891,64 Source : données exploitées Le chiffre d‟affaire réalisé devra être scindé en chiffre d‟affaire adhérents et chiffre d‟affaire particulier du fait que la marge appliquée ne devrait être la même de ces différentes ventes et pour pouvoir faire valoir les avantages fiscaux liés à la promotion de l‟activité apicole. - Les charges : La COOPAPIST en 2010, a affecté des dépenses plus importantes sur les achats destinées à la consommation. 108 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou FIGURE 19: LES CHARGES DE LA COOPAPIST POUR 2010 Désignation Montant Achats consommées 34.212.379,04 Services et autres consommations 3.390.908,15 Personnel 13.039.471,54 Impôts et taxes 27.337,22 Autres charges 816.609,89 Dotation aux amortissements 1.140.170,21 Charges financières 19.425,51 Charges exceptionnelles 16.000,87 Total 52.662.302,43 Source : données exploitées Par rapport à 2010, les charges ont baissé de plus de 65% FIGURE 20: LES CHARGES DE LA COOPAPIST POUR 2011 Désignation Montant Achats consommées 20.160.944,12 Services et autres consommations 1.269.804,65 Personnel 9.926.203,47 Impôts et taxes 19.051,39 Autres charges 1.711.239,38 Dotation aux amortissements 843.825,62 Charges financières 124.508,00 Total 34.055.576,63 Source : données exploitées 109 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou 1.3.Investissements : FIGURE 21: LES INVESTISSEMENT DE LA COOPAPIST POUR 2010 Désignation Valeur brute au 31-12-2010 Immobilisation incorporelles 41.000,00 Terrains 397.440,00 Bâtiments 3.122.428,41 Autres immobilisations 14.894.500,84 Immobilisations en cours 141.629,23 Immobilisations financières 376.841,52 Total 18.973.840,00 amortissements 14.154.233,08 Valeur nette comptable 4.819.606, 92 Source : données exploitées Au cours de l‟année 2011, les immobilisations financières furent augmentées par 67,74 % par rapport à 2010, ainsi que les amortissements par 5,62% ainsi la valeur nette comptable par 1,88%. 1.4.Stocks : Les stocks de la coopérative présentaient un montant global de 12.355.150,49 DA au 31/12/2010 comme suit : FIGURE 22: LES STOCKS DE LA COOPAPIST POUR 2010 Désignation Montant Marchandises 4.715.357,56 Matières et fournitures 449.358,52 Produits semi-œuvres 19.619,00 Autres achats 17.500,00 Produits finis 4.248.500,34 Stocks à l‟extérieur 2.904.824,57 Total 12.355.15, 49 Source : données exploitées D‟après le tableau, la coopérative produit une valeur importante équivalente à 4.715.257,56 et elle a un stock à l‟extérieur important équivalent à 2.904.824,57. En effet, le stock engendre toujours l‟augmentation des couts. 110 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou En 2011, cette production a été diminuée par 54%, le tableau se présente comme suit : FIGURE 23: LES STOCHS DE LA COOPERATIVE EN 2011 Désignation Montant Marchandises 2.196685.32 Matières et fournitures 3.636,79 Produits semi-œuvres 30.000,00 Produits finis 724.315,00 Stocks à l‟extérieur 2.657.534,00 Total 5.612.171, 71 Source : données exploitées La production de coopérative a connait une baisse en raison de l‟augmentation de stocks et des problèmes financiers dont souffert la coopérative. 1.5.Créances : En 2010, la coopérative affichait une bonne santé financière, et le remarquable est que ses créances sont importants, notamment les impôts, et cela peut être expliqué par l‟importance des usagers de la coopérative plus de 8010. FIGURE 24. LES CREANCES DE LA COOPAPIST POUR 2010/2011 Désignation Montant Clients 34.222.441,12 Autres débiteurs 5.234.914,61 Impôts et assimilés 16.780.355,45 disponibilités 81.552,96 total 56.319.244,14 Source : données exploitées 111 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou FIGURE 25: LES CREANCES DE LA COOPERATIVE POUR 2011 Désignation Montant Clients 23.615.09945 Autres débiteurs 6.351.135,90 Impôts et assimilés 17.457.297,83 disponibilités 80.259,55 total 53.115.964,44 Source : données exploitées En 2011, la coopérative affichait ses chiffres qui ne diffèrent pas vraiment de l‟exercice de 2010. Autres débiteurs : il s‟agit essentiellement des : - Compte avances sur impôts : 287.107,00 Compte avances sur salaires : 114.497,15 Compte état impôts : 81.833,24 Compte associés : 284.517,47 Compte débit/crédit : 1.624.067,44 Compte avances aux fournisseurs : 2.392.122,00 Compte avances sur travaux : 1.549.067,44 Impôts et assimilés : - TVA sur investissement : 637.868,18 TVA sur achats : 16.819.429,65 Trésorerie : - Banque CNMA Bejaia : 50.231,43 Banque CNMA T.O : 11.666,75 Banque CNMA golf alger18.012, 60 - Caisse : 348,77 On constate que les disponibilités de la coopérative ne sont pas vraiment importantes ce que reflète le manque de modernisation des moyens de production, et la carence des projets de commercialisation. La transformation de la coopérative d‟une coopérative de services spécialisés à une coopérative polyvalente peut avoir des effets positifs sur la coopérative voire sur l‟ensemble du territoire. 112 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou 2. Prospective pour la coopérative Projet de la coopérative : La coopérative espère avec l‟arrivée de l‟an 2014 changer de nomination et ainsi que de statut juridique, passer d‟une COOPAPIST (coopérative apicole de services) à une CAPES (coopérative des petits élevages et services). Le but est de faire intégrer d‟autres activités : élevages des moutons, des poules, des lapins, des bœufs et des vaches, etc. Dans ce sens le nombre d‟adhérents va augmenter ainsi que le nombre d‟usagers, ce qu‟offre pour la coopérative plus de chance pour la continuité. La coopérative prépare pour l‟organisation de la foire du miel en mois de novembre à la maison de la culture. Les facteurs clés de succès : parmi les facteurs qui ont contribué à l‟existence de la coopérative, deux ensembles semblent important de citer : la fidélité des adhérents et la démocratie. 113 Chapitre 2 : la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou CONCLUSION DE LA PARTIE 2: La dissolution des coopératives agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou est du à de nombreuses raisons jointes directement à son environnement externes dans lequel évoluent mais elles peuvent être source de développement une fois que la pensée de travail en groupe et le sens de responsabilité étaient bien implantés dans l‟esprit des agriculteurs. Les coopératives de services en Algérie sont les plus répandues vue que la spécialisation dans un service garantie les revenus mais au contre partie limite le développement de la coopérative La COOPAPIST est l‟exemple que prouve que la gestion de l‟Etat est plus efficace et cela est lié impérativement au manque d‟esprit d‟entreprendre d‟une part et le manque des moyens financiers d‟autres parts. La coopérative a toujours besoin de prendre en considération son environnement externe pour qu‟elle puisse bien commercialiser ses produits dont les prix sont influencés directement par les coûts de stocks. Le mouvement coopératif constitue un mode d‟organisation permettant de préserver des valeurs et de promouvoir le développement moderne. Les coopératives à cet effet devraient s‟adapter plus à leur environnement en créant des partenariats avec d‟autres organismes qui leurs permettent de faciliter leurs activités. 114 Conclusion générale CONCLUSION GENERALE L‟entrepreneuriat social en Algérie reste un secteur promoteur de nouvelle activités qui peuvent bouleverser le monde économique voire la double valeur créée : économique et sociale à travers l‟exploitation des ressources locales et des capacités individuelles. Certains auteurs conçoivent l‟entrepreneuriat social comme une source de solution à certains maux que connaissent des sociétés. Qu‟elles soient vues comme une façon de soustraiter les services publics ou comme un moyen d‟améliorer les services publics sans augmenter le domaine de l‟État, les initiatives de l‟entrepreneuriat social semblent être promises à un bel avenir. L‟environnement culturel, politique ou éducatif nous semble aujourd‟hui être particulièrement propice à l‟émergence de projets d‟entrepreneuriat social. Les coopératives offre une opportunité pour les jeunes entrepreneurs de créer leurs activités dans un cadre qui permet de générer d‟emplois. On ne peut pas attendre des coopératives qu`elles résolvent tous les problèmes mais elles peuvent contribuer de façon significative a la recherche de solutions. Elles aident les personnes à sortir de la pauvreté à créer des emplois ou à distribuer équitablement les ressources. La coopérative offre a ses adhérents un forum de discussion pour parler de problèmes d`environnement ou trouver de solutions a des problèmes socioculturels. A cet effet, les coopératives agricoles constituent l‟un des mécanismes qui peuvent surélever les défis des zones rurales en aidant à l‟amélioration notamment des petites exploitations en leur offrant un espace de mutualisation des moyens et de coopération ainsi que d‟articulation et de coordination de leurs actions : un cadre de démocratie, d‟égalité et de solidarité Nos résultats affirme de terrain affirme que, pour s‟adapter au contexte actuel d‟économie de marché et de mondialisation et à assurer leur survie, les coopératives agricoles se restructurent en vue d‟atteindre une taille critique synonyme de meilleure efficacité tout en basant sur les principes et les valeurs coopératives. En effet, la montée de l‟individualisme et d‟indépendance sont les contraintes majeures qui empêchent le développement des coopératives agricoles. Vue les données on se demande si la coopérative doit être semi publique pour qu‟elle soit pertinente. 115 Conclusion générale La gestion des coopératives se faite suivant un cadre de transparence, ce qui est insuffisant pour garantir la croissance de la coopérative, mais aussi il doit avoir un esprit entrepreneurial. Une chose qui est relativement présente dans les coopératives ce que peut être justifié par la demande accrue sur les coopératives immobilières : les mêmes actions et les mêmes projets : absence de valeur ajoutée. D‟une manière générale, on peut dire que les coopératives agricoles ne disposent pas une gestion qui leur permet de s‟adapter à leur environnement, à ce titre, elles ne peuvent pas assumer des responsabilités additives au-delà de leurs objectifs déjà tracés. Et Face aux évolutions actuelles de la société, l‟esprit coopératif semble se diluer et a du mal à conserver la spécificité initiale de ce type d‟entreprise. Le recours au financement bancaire est généralement pour les grandes exploitations qui disposent des garanties, à l‟instar de la coopérative apicole de la wilaya de Tizi-Ouzou qui malgré ses insuffisances financières à bénéficier d‟un crédit vue son attachement à la wilaya, à noter que c‟est une coopérative semi publique. En ce que concernent les petites exploitations, ces dernières sont en fait source de revenu permanent à l‟instar de la coopérative des jeunes apiculteurs d‟Akaoudj. Le tissu coopératif en milieu rural est fragile. Dotée de ressources financières et matérielles très limitées, ces coopératives manquent aussi de ressources humaines qualifiées pour inscrire les projets dans la durée. A cet égard, il y a lieu d‟encourager les jeunes à porter des projets dans le domaine agricole, tout en veillant à ce qu‟ils reçoivent toute l‟assistance possibles ainsi que la formation adéquate qui leur permettra de développer et d‟exploiter le potentiel dont dispose la wilaya de Tizi-Ouzou. 116 Bibliographie BIBLIOGRAPHIE Ouvrages : 1- AHMED ZAID-CHERTOUK M., (2011), Le renouveau de l‟action publique en Algérie dans le contexte de crise économique mondiale, in Renewal of public intervention and contemporary crisis. Towards the emergence of a new form of regulation ? Ouvrage collectif sous la direction de Philippe BANCE et Luc BERNIER, Publications du CIRIEC, Wiley Blackwell, 307 p. 2- BARTHELEMY Amandine, SLITINE Romain: « entrepreneuriat social : innover au service de l‟intérêt général » éd. 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Colloque international gestion durable des territoires, développement local et solidaire, HCFAUR, N°200518/UHA-UMMTO, 28-29 Octobre2007 10- AHMED ZAID M. & BENAMARA K. : « Les spécificités de management des entreprises de l‟économie sociale : Etude du processus de création et mise en œuvre des coopératives de micro-crédit par l„association Touiza Ŕ International », Colloque international Les effets de la mondialisation sur le management des organisations des pays en développement, Annaba, 6 - 7 décembre2011 117 Bibliographie 11- AHMED ZAID M. : « Crise, éthique et développement durable : l‟alternative par l‟économie sociale ancrée dans les productions des sociétés « humainement » viables », CIRIEC, 10-19, Mai 2010 congrès de Berlin 12- AHMED ZAID M. :« L‟intercommunalité : un instrument de coopération et de solidarité nécessaire pour une approche du développement local durable fondée sur une logique territoriale. Cas de la wilaya de Tizi-Ouzou ». Colloque international Gestion durable des territoires, Développement local et solidaire : Regards croisés, HCFAUR n°2005-18/UHA-UMMTO, 28-29 octobre 2007 13- AHMED ZAID M. :« Crise, éthique et développement durable : l‟alternative par l‟économie sociale ancrée dans les productions des sociétés « humainement » viables », Speaker au 28 ème congrès du CIRIEC, L‟économie publique et sociale : une issue à la crise et un support au développement durable, Berlin 16-19 mai 2010. 14- AHMED ZAID M. :« Développement territorial et entrepreneuriat social : Les conditions d'émergence d'un SPL tourisme durable en Kabylie », Séminaire interuniversitaire Sciences sociales et Interdisciplinarité, Béjaia, 09-10 novembre2009 15- AHMED ZAID M., & BENAMARA K. :« Economie sociale et action sociale territoriale : les innovations des associations à caractère social en Kabylie (Algérie), Xlle Rencontres du RlUESS, L'économie sociale et solidaire face aux défis de l'innovation sociale et du changement de société, Laboratoire 2L2S, Université de Lorraine, 5-6 juin2012 16- AHMED ZAID M., 2012, Les déterminants du développement solidaire : Analyse de l‟efficacité et de l‟équité de l'action sociale territoriale, Le développement solidaire, quelle approche ?, MFSN, Zéralda 08 - 09 janvier 17- AHMED ZAID M.:“Social action and regulation of the social economy sector in Algeria: Analysis of the future of social action devices, Social economy on the move… at the crossroads of structural change and regulation”, CIRIEC, University of Antwerp, October 24-26, 2013 18- AHMED ZAID M.:« L‟incubateur d‟entreprises du tiers-secteur : un instrument d‟ancrage territorial de l‟entrepreneuriat social », 28 ème congrès, L‟économie publique et sociale : une issue à la crise et un support au développement durable, CIRIEC, Berlin 16-19 mai 2010. 118 Bibliographie 19- AHMED ZAID M.:« L‟incubateur d‟entreprises, un catalyseur pour les systèmes productifs locaux en Algérie », Salon National de l‟Entrepreneuriat Local, Alger, 6-9 mars 2011. 20- AMARI R., & AHMED ZAID M. : « Les modes de solidarité locale inter et intra communales dans le contexte algérien : illustration par le cas des collectivités locales de la wilaya de Tizi Ouzou », Colloque international Gestion durable des territoires, développement local et solidaire, HCFAUR n°2005-18/UHA-UMMTO, 28-29 octobre2007 21- ARNAUD : "Les mutuelles et les coopératives: une histoire humaniste, preuve de diversité dans uun paysage capitaliste". france: cahier de recherche n°2011-01. 22- BARRAUD-DIDIER Valérie, HENNINGER Marie-Christine: « les déterminants de la fidélité des adhérents de coopératives agricoles », revue internationale de l‟économie sociale RECMA n°314 23- BENAMARA Karima : les cours de « l‟économie sociale et solidaire » de S2 dans le cadre de master de management territorial et ingénierie de projets, 2012. 24- BENAMARA Karima, AHMED ZAID-CHERTOUK Malika : « économie sociale et action sociale territorial: les innovations des associations à caractère social en Kabylie”, XII rencontre de RIUESS, Nancy le 6-8 juin 2012. 25- BOUABDALLAH Khaled, ZOUACHE Abdallah: “entrepreneuriat et développement économique” les cahiers de CREAD, n°73/2005. 26- BOUKELLA Mourad: « les restructurations agricoles dans l‟Algérie des années 1990: quels objectifs? 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Presses de l‟Université de Québec, Canada, 2002. 121 Bibliographie Les cours : 55- AHMED ZAID M., Cours : Economie Finances des administrations publiques, Master 1 : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2011/2012 56- AHMED ZAID M, Cours Management des organisations publiques, Master 1 : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2011/2012 57- AHMED ZAID M, Cours Management du développement territorial, Master 1 : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2011/2012 58- AHMED ZAID M, Cours de Stratégie du développement territorial, Master II : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2012/2013 59- AHMED ZAID M., Cours d‟Entrepreneuriat économique et social, Master II : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2012/2013 60- AHMED ZAID M., Cours de Management des entreprises en Economie Sociale et Solidaire, Master II : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2012/2013. 61- BENAMARA K. Cours de fondements de l‟ESS, Master II : Management territorial et ingénierie de projets, UMMTO, 2012/2013. Sites : 62- www.Ashoka.org 63- www.cabinetoffice.gov.uk 64- www.labforculture.org 122 Listes des annexes, tableaux, figures et graphiques LISTES DES FIGURES Figure 1 : le modèle de l‟entrepreneuriat social ........................................................... 35 Figure 2: la coopérative à son environnement ............................................................. 52 Figure 3: les grandes phases des structures agraires algériennes depuis 1962 ............. 54 Figure 4: la matrice du renouveau agricole et rural ..................................................... 57 Figure 5: répartition de la superficie agricole totale (ha) ............................................. 61 Figure 6: évolution des coopératives agricoles à la wilaya de tizi-ouzou de 1972 à 2013. ......................................................................................................................................... 62 Figure 7: la répartition générales des terres ................................................................. 63 Figure 8: détermination géographique des coopératives agricoles de la wilaya de tiziouzou ........................................................................................................................................ 65 Figure 9: liste des cooperatives agricoles à la wilaya de tizi-ouzou. ........................... 66 Figure 10: la structure générale de la coopérative avant le decret de 96...................... 80 Figure 11: la structure générale de la coopérative suivant au decret de 96. ................. 85 FFigure 12 : relations entre les principes coopératifs et valeurs correspondantes ....... 88 Figure 13: comparaison des principes essentiels sous tendant les trois mouvements coopératifs qui trouvent leur origine dans les années 1840...................................................... 90 Figure 14: Les determinant de la fidelite des adherents a la cooperative..................... 94 Figure 15: évolution des résultats de la coopérative de 2009 à 2011 ......................... 106 Figure 16: les fonds propres de la coopérative apicole de la wilaya en 2010 ............ 107 Figure 17: les produits de la COOPAPIST en 2010 ................................................... 108 Figure 18: les produits de la COOPAPIST en 2010 ................................................... 108 Figure 19: les charges de la COOPAPIST POUR 2010............................................. 109 Figure 20: les charges de la COOPAPIST pour 2011 ................................................ 109 Figure 21: les investissement de la COOPAPIST pour 2010 ..................................... 110 Figure 22: les stocks de la coopapist pour 2010 ......................................................... 110 Figure 23: les stochs de la cooperative en 2011 ......................................................... 111 Figure 24. les creances de la COOPAPIST POUR 2010/2011 .................................. 111 Figure 25: les creances de la cooperative pour 2011.................................................. 112 123 Sommaire général SOMMAIRE GENERAL REMERCIEMENTS ............................................................................................................. 5 ABREVIATIONS ET SIGLES UTILSES ............................................................................ 6 SOMMAIRE :........................................................................................................................ 8 INTRODUCTION GENERALE: .......................................................................................... 1 PARTIE 1 : LES ENTREPRISES SOCIALES : THEORIES ET PRATIQUES. ................ 9 Introduction DE la partie 1 .................................................................................................. 9 CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE RELATIVE AUX ENTREPRISES SOCIALES ............................................................................................................................... 10 Section1 : Repères sur la dynamique de groupe .................................................................. 10 1. L`école des relations humaines....................................................................... 10 1.1. Les travaux de Mayo : ................................................................................ 10 1.2. Travaux de Likert : ..................................................................................... 11 2. Les caractéristiques psychologiques des groupes :......................................... 12 3. Les organisations .................................................................................................. 13 Section 2 : L‟économie sociale ............................................................................................ 14 1. L‟originalité de l‟approche de l‟économie sociale : ....................................... 14 1.1. Aperçu historique : les théoriciens et courants : ......................................... 15 1.2. La différence entre l‟économie sociale et l‟économie solidaire : ............... 17 1.3. L‟ESS : Economie Sociale et Solidaire ...................................................... 17 2. Les organisations de l‟ES : ............................................................................. 18 2.1. Les coopératives : .......................................................................................... 18 2.2. Les mutuelles : .............................................................................................. 21 2.3. Les associations : ........................................................................................... 23 3. Les principes fondateurs de l‟ESS: ................................................................. 26 3.1. Le principe de primauté de projet ............................................................... 26 3.2. Le principe de libre adhésion...................................................................... 26 124 Sommaire général 3.3. Le principe d‟égalité des membres ............................................................. 27 3.4. Productions des valeurs économiques et sociales ....................................... 27 3.5. Le principe de non lucrativité ..................................................................... 27 3.6. Le principe d‟indépendance ........................................................................ 28 3.7. Le principe de démocratie .......................................................................... 28 3.8. Principe de solidarité .................................................................................. 29 Section 3: L‟entrepreneuriat social ...................................................................................... 31 1. L‟évolution de l‟entrepreneuriat social ........................................................... 31 2. L‟esprit entrepreneurial .................................................................................. 32 3. Les conceptualisations de l‟entrepreneuriat social ......................................... 33 3.1. Le concept de l`entrepreneuriat social ........................................................ 34 3.2. L‟entreprise sociale : .................................................................................. 35 3.3. L‟entrepreneur dans la théorie économique : ............................................. 38 4. Les déterminants de l‟entrepreneuriat social .................................................. 40 4.1. Les facteurs favorables d‟existence de l‟entrepreneuriat social ................. 40 4.2. Contexte de développement de l‟entrepreneuriat social : ........................... 41 CHAPITRE 2 : L‟EMERGENCE ET L‟EVOLTION DU MOUVEMENT COOPERATIF AGRICOLE EN ALGERIE ..................................................................................................... 44 Section 1: Les pratiques de cooperatives et les contraintes de cooperation ........................ 45 1. La coopération et les coopératives .................................................................. 45 1.1. La création de la coopérative : .................................................................... 45 1.2. Les avantages de la coopération : ............................................................... 48 2. Évolution des coopératives agricoles ............................................................. 49 2.1. Les domaines de compétence des coopératives agricoles: ......................... 50 2.2. Nature et causes de problèmes liés à l‟environnement : ............................. 51 Section 2 : L‟experience cooperative en algerie dans le domaine agricole ......................... 53 1. Evolution du secteur agricole en Algérie: ..................................................... 53 125 Sommaire général 1.1. Le programme national de développement agricole (PNDA): ................... 55 1.2. La politique de renouveau agricole et rural en Algérie et le programme quinquennal 2010-2014 : .................................................................................................. 56 2. Le secteur coopératif agricole......................................................................... 58 1. En Algérie : ................................................................................................. 58 2. Le secteur coopératif dans la wilaya de Tizi-Ouzou : ................................. 59 Conclusion de la partie 1: .................................................................................................... 70 PARTIE 2 : CARACTERISATION DES COOPERATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU.................................................................................................... 72 Introduction de la partie 2 ................................................................................................... 72 CHAPITRE 1 : LES PRINCIPAUX DETERMINANTS DES COOPERATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU ............................................................... 73 Section 1: Le cadre réglementaire des coopératives agricoles en algerie............................ 73 1. Le statut des coopératives agricoles et l‟organisation pré -coopérative : ....... 74 1.1. La coopération, le G. P.C et U.C : .............................................................. 74 1.2. La création de la coopérative, du G.P-C et d‟U.C: ..................................... 75 1.3. L‟organisation et la gestion des coopératives et G.P-C: ............................ 76 1.4. La répartition des bénéfices : ...................................................................... 77 2. L‟apport de statut-type des coopératives agricoles de services : .................... 77 2.1. Le fonctionnement interne de la CAS : Organisation Ŕ gestion ................. 78 2.2. L‟obtention et le retrait de l‟agrément ........................................................ 80 3. Instauration des règles applicables aux coopératives agricoles ...................... 81 3.1. Les différentes formes de coopératives ...................................................... 82 3.2. La constitution des coopératives agricoles : ............................................... 84 Section 2 : Les bases de fonctionnement de la coopérative agricole ................................... 88 1. Les valeurs et les principes coopératifs .......................................................... 88 1.1. Les valeurs coopératives :........................................................................... 88 1.2. Les principes coopératifs ............................................................................ 89 126 Sommaire général 2. La fidélité et la formation éléments de réussite et de prise de responsabilité 91 2.1. La définition donnée aux coopératives agricoles ....................................... 91 2.2. Les usagers : ............................................................................................... 91 2.3. La fidélité de l‟agriculteur à sa coopérative : ............................................. 92 2.4. La formation : ............................................................................................. 94 La gestion et l‟organisation au sein des coopératives agricoles ..................... 95 3. CHAPITRE 2 : LA COOPERATIVE APICOLE DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU .. 98 Section 1 : Présentation générale de la coopérative apicole de la wilaya............................ 99 1. Détermination géographique de la coopérative : ...................................... 100 2. Evolution de la coopérative : .................................................................... 101 Section 2 : Le règlement intérieur de la coopérative : ....................................................... 104 1. L‟organisation interne de la coopérative : .................................................... 104 1.1. Le président: ............................................................................................. 104 1.2. Le directeur ............................................................................................... 104 1.3. Le conseil de gestion ................................................................................ 105 1.4. Le contrôle au sien de la coopérative : ..................................................... 105 Section3 : La situation financière de la coopérative .......................................................... 106 1. Analyse du bilan du coopérative .................................................................. 106 1.1. Les fonds propres : ................................................................................... 106 1.2. Les produits et les charges : ...................................................................... 107 1.3. Investissements : ....................................................................................... 110 1.4. Stocks : ..................................................................................................... 110 1.5. Créances : ................................................................................................. 111 2. Prospective pour la coopérative .................................................................... 113 Conclusion DE La partie 2: ............................................................................................... 114 CONCLUSION GENERALE ........................................................................................... 115 BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................. 117 127 Sommaire général LISTES DES FIGURES .................................................................................................... 123 SOMMAIRE GENERAL .................................................................................................. 124 ANNEXES......................................................................................................................... 129 128 Annexe ANNEXES Annexe n I : Statistiques historiques de naissance des coopératives et des lois qui les régissent dans certains pays. Country First co-op First co-op law Membership (% of population) Albania 1946 NA NA Austria 1794 1873 47.4 Belgium 1848 1873 35.4 Czech Republic 1852 1873 13.4 Denmark 1851 NA 34.2 Finland 1870 1901 45.8 France 1750 1887 30.1 Germany 1845 1867 27.9 Greece 1780 1914 9.9 Iceland 1844 11937 20.0 Ireland 1859 1893 59.5 Italy 1806 1886 13.3 Lithuania 1869 1917 6.8 Luxembourg 1808 1884 4.8 Netherlands 1860 1855 41.1 Norway 1851 1935 36.4 Poland 1816 1920 NA Portugal 1871 1867 21.9 Romania 1852 1903 28.5 Russia 1825 1907 9.5 Spain 1938 1885 11.1 129 Annexe Sweden 1850 1895 53.7 Switzerland 1816 1881 50.1 Turkey 1863 1867 12.9 United kingdom 1750 1852 16.6 United states 1752 1865 56.7 Yugoslavia 1870 1925 6.5 NA=not available Source: adapted from Shaffer, J. (1999). Historical dictionary of cooperative movement. London: Scare crow Press, Inc. (pp.437-39). Annexe n II Données sur les Coopératives et membres par région international (continent) région Le nombre des organisations sociétés Les membres pays Afrique 12 19 27 214 9 561 443 Amérique 18 61 43 945 182 486 437 Asie 28 64 48 648 414 383 079 Europe 35 88 197 293 118 473 862 total 93 232 749 100 724 904 821 Source: international co-operate Alliance, www.coop.org/statistics.html (July1, 1998) Annexe n III Statistiques sur les coopératives agricoles dans quelques pays pays Nombre des coopératives Les membres (million) Brésil 4 744 3,74 canada 7 880 14,52 Columbia 1 936 4,82 130 Annexe Danemark 1 446 1,39 Egypte 6 992 4,28 Finlande 46 1,07 France 23 573 17,49 Allemagne 9 112 21,64 Inde 446 784 182,92 Israël 256 0,03 Japon 3 860 42,84 Mexique NA 0,63 Maroc 9 635 0,68 Norvège 4 259 1,59 Korey 7 669 17,07 Suède 15 106 4,78 Switzer land 16 1,51 Uganda 3 131 0,64 La grande Bretagne 42 9,04 Les Etats Unis 27 076 156,19 Zambie 2 174 0,57 Source : l‟alliance coopératif international www.coop.org/statistics.html (April 26, 2002) 131 Annexe 132