Les Avions de chasse
de la Seconde Guerre mondiale
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a
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s
par Frédéric Marsaly
Avant-propos ..............................4
Bell P-39 Airacobra &
P-63 Kingcobra ...........................8
Bloch 152 ...................................10
Brewster Buffalo .......................12
Bristol Beaufighter ....................14
Commonwealth Wirraway &
Boomerang ................................16
Curtiss P-36 & H.75 Hawk ........18
Curtiss P-40 Warhawk ............. 20
De Havilland Mosquito ............. 22
Dewoitine D.520 ........................24
Dornier Do 335 ......................... 26
Fiat Cr.32 & Cr.42 ..................... 28
Fiat G.50 .................................... 30
Focke Wulf 190 ......................... 32
Focke Wulf 190D & TA152 ....... 34
Gloster Gladiator ....................... 36
Gloster Meteor .......................... 38
Grumman F4F Wildcat ............. 40
Grumman F6F Hellcat ............. 42
Hawker Hurricane .................... 44
Hawker Typhoon ....................... 46
Hawker Tempest ....................... 48
Sommaire
Heinkel He 162 ......................... 50
Heinkel He 219 ......................... 52
IAR 80 ........................................ 54
Junkers 88 & Dornier 17 ......... 56
Kawasaki Ki61 Hien & Ki100 .. 58
Lavochkin LaGG-3 au La-9 ...... 60
Lockheed P-38 Lightning .........62
Macchi 200 ............................... 64
Messerschmitt 109 ................. 66
Messerschmitt 110.................. 68
Messerschmitt 163 .................. 70
Messerschmitt 262 ..................72
Mitsubishi A6M Zero .................74
Morane Saulnier 406 ............... 76
Nakajima Ki43 Hayabusa .........78
North American P-64 ............... 80
North American
P-51 Mustang ............................ 82
Northrop P-61 Black Widow..... 84
Polikarpov I-16 .......................... 86
Republic P-47 Thunderbolt ...... 88
Supermarine Spitfire ................ 90
Vought F4U Corsair .................. 92
Yakovlev Yak 3 .......................... 94
WARBIRDS... QUEL ÉTRANGE NOM D’OISEAU VENU D’AMÉRIQUE ! En un mot, et avec le sens du raccourci qu’on leur connaît, nos amis d’outre-Atlantique ont exprimé
le mélange de fascination, de respect et de recueillement que leur inspirent les avions de chasse de la seconde
guerre mondiale. Fascination devant ces monstres qui, avec des formules souvent radicalement différentes, ont
été, à un moment ou un autre, dominateurs dans un endroit du ciel. Respect pour leur histoire et pour leur rôle dans
notre histoire. Et recueillement face à des machines de guerre qui évoquent aujourd’hui la mémoire tragique d’une
époque meurtrière.
Ces warbirds, tout le monde en connaît quelques-uns : Spitfi re, Corsair, Mustang, Thunderbolt, Messerschmitt, Zéro...
Dans ce livre, Frédéric Marsaly revient sur leur histoire, leurs faits d’armes, leurs faiblesses et leurs instants
parfois brefs – de suprématie. Et surtout, l’auteur élargit notre regard aux quelque quarante autres appareils, moins
célèbres, qui ont combattu dans le ciel de l’Europe ou du Pacifi que, formé des pilotes et élevés certains d’entre eux
au rang d’as de la chasse.
Enfi n, abondamment illustré de photos d’aujourd’hui, le livre de Frédéric Marsaly invite à redécouvrir ces warbirds
« en live » sur les terrains d’aviation comme ceux de La Ferté-Alais, près de Paris, ou de Duxford en Angleterre. Là,
des équipes de passionnés s’acharnent à restaurer, reconstruire et maintenir en état de vol quelques magnifi ques
spécimens. Pour que l’espèce warbird ne soit plus en voie d’extinction...
Stéphane Gallois
Avant-propos
L’aviation de chasse est née pendant la grande guerre lorsque les aviateurs
ont commencé à intercepter les avions d’observation ennemis pour les em-
pêcher de mener à bien leurs missions. Fondamentalement, les missions des
avions dévoués à cette tâche nont guère évolué lorsque la seconde guerre
mondiale éclate. Les chasseurs restent pour l’essentiel des monoplaces mono-
moteurs, rapides et maniables, et ils sont conçus pour intercepter et détruire
les appareils adverses. La guerre ne va pas, fondamentalement, bouleverser
cette doctrine mais les aléas du combat et les nécessités tactiques vont en-
traîner les chasseurs vers plus de polyvalence, aidés en cela par l’évolution de
la technique et de l’armement. À de nombreuses reprises, ces avions, tout au
long du confl it, participent à des engagements décisifs, et parfois, de leur in-
tervention, ou de leur absence, le sort des armes et de l’histoire a été changé.
C’est aussi une des raisons qui font des chasseurs de la seconde guerre mon-
diale, des appareils mythiques.
L’attaque allemande contre la Pologne, le 1er septembre 1939, qui entraîne le
déclenchement de la seconde guerre mondiale, fait largement appel à
l’aviation
tactique constituée pour l’essentiel des bombardiers en piqStukas. Si ces
avions interviennent impunément, c’est que la chasse polonaise a été détruite
au sol par surprise et les quelques chasseurs PZL qui ont réussi à décoller ont
été détruits par les redoutables Messerschmitt. Sans véritable opposition,
l’aviation allemande peut appuyer avec une effi cacité sans limite les troupes
blindées qui foncent vers Varsovie. En quelques courtes semaines de combat,
la Pologne est tombée. Cette attaque injustifi ée a entraîné une réaction rapide
de l’Angleterre et de la France qui, par le jeu des alliances internationales, dé-
clarent tour à tour la guerre à l’Allemagne.
Pourtant, les troupes françaises restent cantonnées de leur côté du Rhin, à
l’abri de la ligne Maginot. Dans le ciel, quelques escarmouches surviennent. Cer-
taines lacunes des chasseurs français se font jour et entraînent l’accélération
de la mise en service de chasseurs de nouvelle génération comme le Dewoitine
520 très prometteur, mais le 10 mai 1940, la Wehrmacht déferle sur les Pays-
Bas, la Belgique et la France. Là encore, le rôle des bombardiers allemands est
décisif. Les Stukas martèlent les troupes françaises et les colonnes de réfu-
giés. La chasse française est à pied d’œuvre cependant et parvient à infl iger
des pertes sensibles à l’aviation allemande. Si les pilotes français font preuve
à de très nombreuses reprises de bravoure – souvent pour compenser les fai-
blesses de leurs avions et surtout pallier les lacunes de coordination de leurs
Corrida dans les airs
dispositifs tacti-
ques – ils ne peu-
vent parvenir à jugu-
ler les flots de bombar-
diers aux croix noires. La
chasse française ne peut in-
tervenir massivement, se retrouve
systématiquement aux prises avec les
Messerschmitt et n’arrive que difficilement
à s’en prendre aux bombardiers. Et lorsqu’elle y
parvient, son armement adapté au combat entre chas-
seurs s’avère parfois trop faible pour leur infliger des dégâts
significatifs. De leur côté, les bombardiers français ne parviennent
pas à épauler efficacement leurs troupes et au bout de quelques semaines,
il faut se résoudre à signer l’armistice. L’aviation de chasse allemande a tenu
son rôle, par sa présence et son efficacité, empêchant toute contre-offensive
importante.
La France vaincue, l’Allemagne tenta de faire plier l’Angleterre, peut-être pas
pour l’envahir, les forces nazies ne semblant pas avoir jamais eu les moyens
opérationnels pour traverser la Manche, mais pour obtenir au moins un statu
quo politique afin d’avoir les mains libres. Car la cible principale de Hitler se si-
tuait à l’Est. Jusque-là invaincue la Luftwaffe tomba sur un os, le Fighter Com-
mand de la Royal Air Force.
Bien sûr, les pilotes anglais « jouaient » à domicile, près de leurs aérodro-
mes avec tous les avantages que cela inclut, obligeant les Messerschmitt à
traverser la Manche avant de pouvoir combattre. Bien organisée, et disposant
de l’avantage tactique apporpar le radar, la RAF avec ses Hurricane et Spit-
fire pu contrer efficacement à la fois l’aviation stratégique allemande et tailler
en pièce l’aviation tactique car sans supériorité aérienne, le redoutable Stuka
n’était plus qu’une cible sans défense et le chasseur lourd Messerschmitt 110
pas assez maniable.
Le Spitfire entrait dans la légende comme le dernier rempart du monde libre.
Quelques mois plus tard, le défenseur devenait l’avion des premiers raids tac-
tiques contre les troupes allemandes basées en France, le bouclier était aussi
une épée, et une épée très affûtée !
Si le sort de l’Angleterre a reposé sur les chasseurs de la RAF, il en fut de
même à Malte où la défense acharnée des pilotes anglais a permis à cette île
de rester une base stratégique en Méditerranée d’où il était possible de porter
des coups fatals aux convois de ravitaillement allemands et italiens vers l’Afri-
que, asphyxiant progressivement l’Afrika Korps de Rommel. Cet avantage stra-
tégique allié tenait une fois encore aux seuls Spitfire et Hurricane basés là.
Le 22 juin 1941, l’Allemagne envahit l’union soviétique. Comme en Pologne
et en France, l’aviation allemande est triomphante, balayant les vieux I-16 de
l’Armée rouge, bombardant les troupes russes. Il fallut l’hiver pour ralentir
puis stopper les troupes nazies. encore, les avions de chasses allemands
avaient fait le ménage et gagné la supériorité aérienne.
Des avions de chasse, les îles d’Hawaï en étaient pleines au matin du 7 dé-
cembre 1941, alignés comme à la parade tant ils pensaient être loin de tout
danger. Lorsque les avions japonais sont arrivés, seule une poignée a pu dé-
coller, non sans mal, non sans perte, et sans pouvoir empêcher le désastre.
Grâce au terrible Zero, les Japonais ont profité des premiers mois de guerre
pour étendre leurs conquêtes. L’avion, terriblement maniable, a balatous
ceux qui lui étaient opposés jusqu’à ce que l’industrie américaine enfin ré-
veillée se mette à produire à tour de bras des avions certes moins maniables
mais plus puissants, lourdement armés et surtout innombrables.
Dans la guerre du Pacifique, l’importance du porte-avions et de la chasse
embarquée fut cruciale. Dès la bataille de Midway, l’US Navy pu reprendre l’ini-
tiative et grâce à ses nouveaux chasseurs pu se lancer dans la bataille, les
Hellcat ou Corsair couvrant les bombardiers Helldiver et Dauntless avec une
efficacidont ont beaucoup souffert les marins japonais protégés par les Zero
finalement totalement dépassés.
Aux opérations combinées s’ajoutent quelques missions « tactiques » et
lorsque le 18 avril 1943, le G4M qui emporte l’amiral Yamamoto, stratège de
la marine japonaise est intercepté et détruit par une escadrille de l’aviation
américaine, l’aviation de chasse a sans doute lourdement bouleversé le dérou-
lement du conflit.
En Europe, l’arrivée massive de P-38, de P-47 et de P-51 Mustang va peser
sur la Luftwaffe. Les bombardiers envoyés pilonner les industries, les voies de
communication et les villes allemandes peuvent enfin être escortés jusqu’au
ur du territoire ennemi. La Luftwaffe se retrouve sur la défensive avec des
avions de chasse qui nont pas du tout été conçus pour ce rôle et doivent faire
face à des chasseurs performants et très nombreux. C’est une véritable guerre
de harcèlement qui est menée au-dessus de l’Allemagne et à ce jeu-là, c’est
celui qui dispose des meilleures ressources qui mène.
À l’Est, la Luftwaffe est également sous la pression de l’aviation soviétique
qui après avoir été équipée d’avions occidentaux commence à mettre en ser-
vice des avions de conception nationale parfaitement adaptés aux conditions
de ce théâtre d’opération hors norme. Attaquées sur deux flancs, les défenses
aériennes allemandes s’épuisent peu à peu tant et si bien qu’elles se retrou-
vent totalement impuissantes au matin du 6 juin 1944, tandis que les alliés ali-
gnent des dizaines de milliers d’avions. Symbole de cette impuissance, seuls
deux FW 190 réussirent à mitrailler une des plages normandes ce jour-là, sans
résultat évidement.
Pourtant, les usines allemandes tournent à plein régime et les ingénieurs
sont prêts à envoyer au combat le premier chasseur à réaction. Mais l’essence
manque, et les combats aériens de ces longues années de guerre ont éclairci
largement les rangs des pilotes expérimentés. Le temps est à l’urgence et aux
solutions d’expédients. En pure perte.
Par leur nombre et leur efficacité, les alliés dominent le ciel de jour comme
de nuit, en dépit de la chasse de nuit allemande pourtant redoutable. Leurs
troupes avancent abritées et peuvent être épaulées à tout moment face à
n’importe quelle résistance de la Wehrmacht. Il en est de même à l’Est.
En Asie, les bombardiers lourds américains disposent aussi d’escortes et
même si l’industrie japonaise parvient à concevoir des avions de chasse très
brillants, elle ne peut arriver à en aligner en nombre suffisant. Le 6 août 1945,
les trois bombardiers envoyés sur Hiroshima pouvaient effectuer leurs terri-
bles missions pratiquement sans risque d’interception tandis que les derniers
avions japonais en état de voler étaient précipités en pure perte avec leurs
pilotes contre les navires de l’US Navy.
Les chasseurs, tout au long du conflit, et surtout du côté allié, ont eu une
importance tactique de premier ordre en empêchant les aviations de l’axe de
gêner les développements des opérations à l’importance stratégique. Mais ce
rôle collectif a permis également l’émergence d’une mythologie individuelle,
le pilote de chasse gardant son image de combattant solitaire et courageux.
Après la guerre, beaucoup de ces appareils connurent de longues carrières
dans de nombreux pays. À la fin des années soixante-dix, la guerre du Football
entre le Honduras et le Paraguay vit même un combat aérien entre un P-51
Mustang et un F4U Corsair. Mais ces avions, auréolés de leur légende, étaient
déjà devenus des pièces de musée, parfois toujours en état de vol, fascinant
les foules lors des meetings aériens. Appelés aujourd’hui warbirds, leur his-
toire raconte une partie de notre Histoire.
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Janvier
Lundi
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(9
P-39Q AIRACOBRA
Le P-39Q de The Fighter Collection de Duxford a participé aux combats en Nouvelle-Guinée en 1942. (F. Marsaly)
Le mal aimé
Bell P-39 Airacobra & P-63 Kingcobra
TRAIN TRICYCLE, COCKPIT À PORTIÈRES, MOTEUR SITUÉ DERRIÈRE LE PILOTE, CANON DE 37 MM DANS LE NEZ, le P-39 est
un avion qui se distingue terriblement de tous les autres chasseurs de l’époque lorsqu’il fait son premier vol en 1939. Il était
présenté comme le plus abouti des avions de chasse et devait révolutionner le combat aérien.
Pourtant, avec la RAF qui en a comman675 exemplaires d’une version équipée d’un canon de 20 mm comme avec l’USAAF,
l’avion démontre qu’il nest pas de taille à affronter les redoutables chasseurs allemands et japonais. Encore qu’en Afrique du
Nord il parvînt à tenir son rang.
Sa puissance de feu phénoménale nit cependant par lui donner une utiliincontestable dès qu’il s’agit d’effectuer des missions
d’appui et de bombardement tactique. Et si les Anglais et les Américains n’apprécient guère l’avion, l’Union soviétique se porte
acquéreur de l’essentiel de la production, c’est-à-dire environ 5 000 appareils. Utilisé dans les basses couches, là où le moteur
Allison donne son plein rendement, l’appareil se montre rapide et effi cace même en combat aérien puisque plusieurs pilotes de
l’aviation militaire soviétique améliorent notablement leurs palmarès personnels, le plus connu étant Alexandre Pokryshine qui
termine la guerre avec une soixantaine de victoires.
Le P-63, son successeur, apparaît en 1942 mais n’intéresse pas davantage son pays d’origine. Même s’il est
équipé d’un moteur plus puissant, le Kingcobra ne peut égaler le très prometteur P-51 Mustang. Encore une
fois c’est vers la Russie que l’essentiel de la production est dirigé, théâtre d’opération il se distingue à
nouveau. Les P-63 fi nissent leur carrière en Indochine aux mains des pilotes français à la fi n des années
cinquante.
1939
620 km/h
1 Allison V-1710 de 1 200 ch
1 canon de 20 mm,
4 mitrailleuses de 12,7 mm
3 700 kg 9 584 P-39 et 3 303 P-63
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