Lyon, 17–18 mai 2012 Auditorium

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Conseil de Direction
Cinquante-quatrième session
GC/54/Min.1
Original : ANGLAIS
Lyon, 17–18 mai 2012
Auditorium
DIFFUSION RESTREINTE
PROCES-VERBAL DE LA PREMIERE SEANCE
CIRC, Lyon
Jeudi 17 mai 2012, à 09h05
Président : Professeur Pekka Puska (Finlande)
Puis : Dr Mark Palmer (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord)
Secrétaire : Dr Christopher P. Wild, Directeur du CIRC
SOMMAIRE
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1.
Ouverture de la session
4
2.
Election du Vice-président et du Rapporteur
4
3.
Adoption de l'Ordre du jour
4
4.
Présentation et discussion du Rapport biennal 2010–2011
4
5.
Allocution de Madame le Directeur général de l’OMS1
9
6.
Rapport du Directeur
10
7.
Rapport du Conseil scientifique sur sa Quarante-huitième session
19
Réponse du Directeur aux recommandations du Conseil scientifique sur sa
Quarante-huitième session
1
Le texte intégral de la déclaration de Madame le Directeur général est disponible en Annexe à la page 22
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Procès-verbal de la première séance
Représentants des Etats participants
Professeur Pekka PUSKA, Président
Dr Sakari KARJALAINEN
Professeur Harri VAINIO
Finlande
Dr Mark PALMER, Vice-président
Royaume-Uni de Grande-Bretagne
et d’Irlande du Nord
Dr Diane STEBER BÜCHLI, Rapporteur
Suisse
Dr Irene KEINHORST
Allemagne
Professeur Christopher BAGGOLEY
Australie
Dr Hemma BAUER
Autriche
M. Lieven DE RAEDT
Belgique
Dr Morag PARK
Mme Lucero HERNANDEZ
Canada
Professeur Herman AUTRUP
Danemark
Dr Carlos SEGOVIA
Espagne
Dr Lisa STEVENS
Dr Joe HARFORD
Dr Peter MAMACOS
Etats-Unis d’Amérique
Dr Oleg SALAGAY
Dr Elena SKACHKOVA
Mme Yulia BAKONINA
Fédération de Russie
Professeur Agnès BUZYN
France
Professeur G.K. RATH (excusé)
Inde
Dr Tony HOLOHAN (excusé)
Irlande
Pas de Représentant(e)
Italie
Dr Masato MUGITANI
Dr Yukiko NAKATANI
Japon
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Dr Henrietta BLANKSON
Norvège
M. Jeroen HULLEMAN
Pays-Bas
Dr Byung-Guk YANG
Dr Soon-se PARK
Dr Jeongseon KIM
République de Corée
Professeur Mats ULFENDAHL (excusé)
Suède
Professeur Murat TUNCER
Turquie
Organisation mondiale de la Santé
Dr Oleg CHESTNOV, Sous-directeur général
Mme Joanne MCKEOUGH, Bureau du Conseil juridique
Dr Cecilia SEPULVEDA, Prévention et gestion des maladies chroniques
Dr Andreas ULLRICH, Maladies chroniques et promotion de la santé
Observateurs
Professeur Ian FRAZER, Président sortant du Conseil scientifique
Professeur Mads MELBYE, Président élu du Conseil scientifique
Union internationale contre le cancer (UICC)
M. Cary ADAMS, Directeur exécutif
Commissaire aux Comptes
Mme Usha S. SANKAR, Contrôleur adjoint et Vérificateur général auxiliaire des Comptes de l’Inde
Secrétariat
Dr C.P. WILD, Secrétaire
Dr D. ALLEN
Dr R. BAAN
Dr F. BRAY
Dr P. BRENNAN
Dr G. BYRNES
Mme D. D’AMICO
M. P. DAMIECKI
Dr D. FORMAN
Dr S. FRANCESCHI
Mme E. FRANÇON
Dr N. GAUDIN
Dr Z. HERCEG
Dr R. HERRERO
Dr A. KESMINIENE
Dr J. MCKAY
Dr M. MENDY
Dr R. NJIE
Dr H. OHGAKI
Dr M. OLIVIER
Dr M. PLUMMER
Dr I. ROMIEU
Dr R. SANKARANARAYANAN
Dr A. SCALBERT
Dr J. SCHÜZ
Dr N. SLIMANI
Dr E. STELIAROVA-FOUCHER
Dr K. STRAIF
Dr B. SYLLA
Dr M. TOMMASINO
Dr L. VON KARSA
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1.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
OUVERTURE DE LA SESSION : Point 1 de l’Ordre du jour provisoire
Le PRESIDENT déclare ouverte la cinquante-quatrième session du Conseil de Direction et accueille
les participants, dont le Président sortant du Conseil scientifique, le Professeur Frazer, le Président
élu, le Professeur Melbye et le représentant de Madame le Directeur général de l’OMS, le
Dr Chestnov, lui-même ancien membre du Conseil de Direction.
Le SECRETAIRE accueille lui aussi tous les participants. De grandes opportunités se font jour
actuellement dans le domaine de la recherche sur le cancer, en raison notamment d’un récent
regain d’intérêt dans les cercles politiques sur les maladies non transmissibles ; dans le même
temps, cependant, cette période riche de possibilités est soumise à de nombreuses contraintes
financières. Son personnel et lui-même se réjouissent donc de l’appui, des conseils et des
encouragements du Conseil de Direction.
2.
ELECTION DU VICE-PRESIDENT ET DU RAPPORTEUR : Point 2 de l’Ordre du jour
provisoire
Sur proposition du Dr KEINHORST (Allemagne), le Dr Palmer (Royaume-Uni de Grande-Bretagne
et d’Irlande du Nord) est élu Vice-président.
Sur proposition du Professeur AUTRUP (Danemark), le Dr Steber Büchli (Suisse) a été élue
Rapporteur.
3.
ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR : Point 3 de l’Ordre du jour provisoire (Document
GC/54/1 (Prov.))
A la suite de demandes formulées par un certain nombre d’Etats participants, le PRESIDENT
propose que le point 20 de l’Ordre du jour, portant sur le rapport du Sous-comité sur l’admission
de nouveaux Etats participants concernant les critères d’admission et ses implications, soit discuté
dans le courant de la journée plutôt que le jour suivant.
Cela étant entendu, l’Ordre du jour est adopté.
4.
PRESENTATION ET DISCUSSION DU RAPPORT BIENNAL 2010–2011 : Point 4 de
l’Ordre du jour (Document GC/54/2)
Le SECRETAIRE, illustrant ses remarques à l’aide de diapositives, présente le Rapport biennal de
2010–2011 (Document GC/54/2).
La première partie du rapport met en lumière quelques-uns des principes qu’il s’est employé à
poursuivre dans les travaux du Centre, à savoir une recherche interdisciplinaire et concertée, le
développement des services de santé ainsi que l’éducation et la formation. Il fournit ensuite des
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détails sur le fardeau mondial du cancer lors de la période couverte par le rapport biennal. Du fait
de l’accroissement de l’incidence du cancer, particulièrement rapide dans les pays à revenus faibles
et moyens, il apparaît ainsi important de concentrer les efforts sur ces états et sur la prévention de
cette pathologie. L’outil mis au point par le CIRC, Globocan 2008, permet d’indiquer l’incidence du
cancer selon des projections allant jusqu’en 2030. Par ailleurs, la base de données CI5plus peut à
présent fournir des données annuelles comparables, issues d’environ 100 populations
sélectionnées dans 86 registres du cancer et concernant 28 des principales localisations de cancer,
ainsi que des tendances chronologiques réalisées selon certaines contraintes. Une publication
de 2011, intitulée Cancer survival in Africa, Asia, the Caribbean and Central America (Publication
scientifique du CIRC, n°162), a ainsi révélé des différences spectaculaires en termes de taux de
survie selon les différentes parties du monde, mais a également mis en lumière la possibilité
d’améliorer ce taux si le cancer est diagnostiqué de manière précoce. Les fonctions de l’outil
Globocan 2008 ont par conséquent été étendues pour non seulement couvrir l’incidence mais
également la prévalence du cancer, ce qui fournira des informations utiles sur le nombre de
patients susceptibles d’avoir besoin de traitements ou de services d'appui. Ce logiciel présente
ainsi des estimations sur cinq ans concernant la prévalence du cancer dans 184 pays et régions.
L’initiative mondiale pour le développement des registres du cancer dans les pays à revenus faibles
et moyens a été lancée en novembre 2011, avec le soutien de l’Union internationale contre le
cancer (UICC). Cette Initiative a pour objectif d’améliorer la couverture et l’éventail des données
sur le cancer à travers des pôles régionaux, qui fourniront une formation et un appui aux registres
nationaux du cancer. Un premier pôle a déjà été ouvert au Tata Memorial Centre à Bombay, en
Inde, et un second est tenu d’ouvrir en Turquie courant 2012. Il est également prévu d’ouvrir
d’autres pôles en Amérique latine et en Afrique.
En ce qui concerne la série des Monographies du CIRC, sept nouveaux volumes ont été publiés en
version papier et les six parties de l’édition spéciale du volume 100 sont toutes disponibles en ligne
et seront également publiées en version papier dans le courant de l’année. Trois réunions ont eu
lieu et le calendrier des réunions et des publications est à présent de nouveau sur les rails. Une
Monographie en particulier, intitulée « Rayonnements non ionisants, partie II : Champs
électromagnétiques dans les radiofréquences [y compris les téléphones portables] (Vol. 102) », a
suscité un vif intérêt de la part du public, du fait du classement des champs électromagnétiques
dans les radiofréquences dans la catégorie « peut-être cancérogènes pour l’homme ». Notons
également que de nouveaux outils ont été mis au point pour effectuer des recherches dans les
bases de données des Monographies, afin de rechercher, par exemple, les facteurs de risque
associés à une localisation particulière de cancer, à l'aide d'une interface tactile.
A propos des mécanismes de la cancérogenèse, il donne un certain nombre d’exemples de travaux
de laboratoire conçus pour identifier les substances cancérogènes et participer aux stratégies de
prévention. Dans l’un de ces projets de recherche, des souris transgéniques, modifiées pour
exprimer les gènes du virus du papillome humain, ont été irradiées avec des rayons ultraviolets ;
les chercheurs ont constaté qu’elles ont développé une kératose sénile et un carcinome
épidermoïde, montrant ainsi des lésions précancéreuses similaires à celles décelées dans le cancer
cutané chez l'homme. Un autre projet, portant sur les gliomes diffus de bas grade dans le cerveau
humain, a permis de classer les gliomes au moyen des altérations de la voie du rétinoblastome,
lorsque les altérations génétiques traditionnelles se sont révélées non concluantes.
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Dans le domaine de l'étiologie du cancer, les travaux d’envergure du Centre ont été décrits par un
article publié dans le Lancet Oncology, qui a indiqué que 16% des cancers dans le monde sont
provoqués par des infections. Point fondamental, cet article a révélé les différences frappantes qui
existent entre diverses régions du monde : ainsi, un cancer sur trois en Afrique subsaharienne est
associé à une infection, alors que ces chiffres chutent, pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, à un
sur trente. Ces résultats soulignent donc combien il est nécessaire de mettre en place une
approche qui soit propre à chaque région en matière de lutte contre le cancer.
La promotion des études de recherche multicentriques constitue également un aspect fondamental
des travaux du Centre. Le consortium AGRICOH, qui comprend 26 études de cohortes sur des
ouvriers agricoles, travaille actuellement à deux projets, l’un sur les hémopathies malignes et
l’autre sur le risque accru de cancer parmi les ouvriers agricoles, chez qui l’exposition aux
pesticides est particulièrement préoccupante. Une autre étude, réalisée en collaboration avec le
National Cancer Institute des Etats-Unis d’Amérique, mène des recherches sur l’optimisation de la
dosimétrie et le risque de leucémie et d’autres cancers chez les enfants fréquemment soumis à des
tomodensitométries.
Il s’est par ailleurs efforcé de développer les travaux du Centre sur le cancer et la nutrition en
renforçant les méthodologies liées aux biomarqueurs et aux outils d’évaluation alimentaire. Une
étude sur les taux de vitamine D chez les femmes mexicaines par rapport au risque de cancer et
au taux de survie a ainsi indiqué que des taux élevés de vitamine réduisent le risque de cancer du
sein aussi bien chez les femmes pré-ménopausées que post-ménopausées : ces résultats forment
également une source précieuse d’informations sur ce type de cancer, qui ne fait pas l’objet
d’études approfondies en dehors des pays à revenus élevés. Une autre étude, dont les recherches
portent sur le lien entre le taux de vitamine D et la survie chez les personnes atteintes d’un cancer
colorectal, a démontré une nouvelle fois comment des travaux de laboratoire pouvaient être
intégrés à des études épidémiologiques. Les outils de recherche mis au point par le CIRC sont
également en train d’être adaptés pour répondre à de nouveaux objectifs : ainsi, l’outil de rappel
de consommation alimentaire des dernières 24 heures, utilisé dans l’Etude prospective européenne
sur l’alimentation et le cancer (EPIC), est à présent très largement utilisé dans les enquêtes
générales sur l’alimentation, en Europe ou ailleurs, comme par exemple au Brésil, au Mexique et
en République de Corée.
Le CIRC participe en outre à de nombreuses recherches collaboratives de grande envergure sur
des types rares de cancer. L’une de ces études porte sur l’association entre le lymphome
d’Hodgkin et l’infection par le virus d’Epstein-Barr (VEB), et comprend l’examen pangénomique de
1200 personnes souffrant d’un lymphome d’Hodgkin et de 6400 témoins. Elle a permis d’identifier,
dans la région du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), deux nouveaux loci communs aux
deux sous-groupes, ainsi que d’autres loci appartenant uniquement à l’un ou à l’autre de ces sousgroupes. Ces résultats indiquent que toute tentative visant à déterminer la prédisposition
génétique au lymphome d’Hodgkin doit prendre en compte certains facteurs de risque, tels que la
présence du VEB.
S'agissant de la prévention du cancer, il déclare qu'une analyse préliminaire des résultats issus de
l'étude de dépistage du cancer du sein à Trivandrum, en Inde, a été publiée pendant l’exercice
biennal considéré. La première campagne de dépistage de cette étude, qui a comporté un examen
clinique des seins (soit un examen mené par un professionnel de la santé et non par la patiente
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elle-même) sur plus de 50 000 femmes, est à présent terminée. Ses résultats indiquent que les
tumeurs ont été détectées à un stade plus précoce et avec une atteinte des ganglions
lymphatiques moindre. La deuxième campagne d’examens est en cours.
Le Centre participe également à des activités de formation et d’évaluation dans le cadre du
programme de dépistage du cancer du col de l’utérus au Bangladesh. Plus de 30 formateurs ont
ainsi suivi cet enseignement et ont ensuite pu transmettre leurs connaissances à plus de
1600 infirmières et 200 médecins, qui ont chaque année dépisté environ 400 000 femmes à l’aide
de la technique du dépistage visuel à l’acide acétique. Grâce à cette collaboration, il a été possible
d’inclure dans les programmes nationaux, à un coût relativement bas, un volet de recherche sur
des questions telles que la couverture, les lacunes du suivi et les résultats des traitements. De la
même manière, le Centre a participé à l'analyse de l'acceptabilité, de la faisabilité, de
l'organisation, de la mise en œuvre, du contrôle et de l'évaluation du dépistage du cancer
colorectal dans la population générale, dans le cadre d’un projet pilote mené dans la province de
Lampang, en Thaïlande. A ce jour, 100 000 participants ont été dépistés sur deux ans, dont 1,5%
ont dû subir une coloscopie.
Enfin, il passe brièvement en revue les principales publications du Centre élaborées pendant
l’exercice biennal, dont la 4ème édition de la Classification OMS des tumeurs du sein, qui devrait
être publiée dans l'été 2012 ainsi que le volume 14 de la série des Handbooks of Cancer
Prevention in Tobacco Control, intitulé Pricing policies and control of tobacco in Europe.
Le Professeur AUTRUP (Danemark) félicite le Directeur des progrès impressionnants qui figurent
dans le Rapport biennal.
Le Dr SALAGAY (Fédération de Russie) salue l’excellent travail réalisé par le CIRC dans les
domaines de la génétique, de l’étiologie et de l’épidémiologie du cancer, qui concordent
parfaitement avec les activités menées par son propre pays au niveau national. Il demande
comment les travaux du CIRC sur la lutte contre le tabac ont été coordonnés avec ceux de
l’Initiative pour un monde sans tabac de l’OMS et du Secrétariat de la convention-cadre de l’OMS
pour la lutte anti-tabac. Il s’interroge également sur l’évolution de l’influence des publications du
Centre au cours des dernières années.
Le SECRETAIRE déclare que le Secrétariat du Centre maintient un contact étroit et régulier avec
l'Initiative pour un monde sans tabac et le Secrétariat de la convention-cadre. Le CIRC a pour but
de mener des recherches appropriées et de produire, sous une forme aisément utilisable, les
éléments de preuve nécessaires à l’élaboration de politiques adéquates.
Par ailleurs, il est difficile de mesurer l’utilisation des informations produites par le CIRC. Il a
cependant observé des données anecdotiques permettant d’évaluer la valeur de publications telles
que le programme des Monographies et a commencé à mesurer certains indicateurs, dont le
nombre de consultations et le taux de téléchargement de certains documents sur le site internet,
qui seront mis à la disposition du Conseil de Direction.
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Le Dr STEVENS (Etats-Unis d’Amérique) se félicite de la qualité et du volume des travaux réalisés
par le Centre, tels qu’ils sont décrits dans le Rapport biennal. Elle accueille avec satisfaction les
nouvelles caractéristiques qui ont été intégrées au projet Globocan ; en effet, la surveillance du
fardeau mondial du cancer est essentielle aux activités de lutte contre les maladies non
transmissibles et fera l’objet de discussions lors de la prochaine Assemblée mondiale de la santé.
Le Centre doit se concentrer sur les domaines où il peut participer le plus efficacement à la lutte
mondiale contre le cancer et utiliser au mieux son réseau de partenaires nationaux et
internationaux. Elle félicite également le Centre de ses excellents résultats en matière de
publications dans des revues à comité de lecture et de la qualité constante de la série Classification
OMS/CIRC des Tumeurs (« Blue Books ») et de la série des Monographies. Elle note avec
satisfaction l’accent porté par le Centre sur la collaboration et notamment la création d’un réseau
d’anciens dans les centres du cancer du monde entier. Elle souhaite toutefois voir davantage
d’indicateurs quantitatifs de performance dans les rapports à venir.
Le Dr KEINHORST (Allemagne) a salué la lisibilité et la clarté du rapport, qui constituera un outil
utile pour informer les partenaires extérieurs. La collaboration s’est de toute évidence nettement
améliorée entre le Centre et d’autres agences internationales œuvrant dans le même domaine. Elle
demande également des informations sur le projet de collaboration du CIRC avec le Partenariat
européen d’Action contre le Cancer (EPAAC) (voir p.32 du document GC/54/2 – Rapport biennal).
Le SECRETAIRE déclare que le CIRC a fourni des données sur le fardeau du cancer dans les Etats
Membres européens par le biais de son groupe de travail au sein de l’EPAAC. Cependant, la
Direction générale de la santé et de la protection des consommateurs de la Commission
européenne (DG SANCO) souhaite à présent davantage recentrer ces recherches en interne ; le
rôle du Centre est donc en cours de réévaluation. De même, la DG SANCO a décidé que la fonction
du Centre en tant que Secrétariat du Réseau européen des registres du cancer ne serait plus
financée par le contrat direct qui l’y relie. A l'heure actuelle, le CIRC finance les activités du
Secrétariat mais la situation devra donc faire l’objet d’une clarification.
Le Professeur BAGGOLEY (Australie) salue la lisibilité du Rapport biennal et se réjouit de l’intérêt
que le Centre porte à la recherche interdisciplinaire et des résultats accomplis en termes de
publications et de formation.
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Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le Rapport biennal du CIRC
pour 2010–2011 (GC/54/R1) :
Le Conseil de Direction,
Ayant examiné le Rapport biennal du CIRC pour 2010–2011 (Document GC/54/2),
1.
EXPRIME sa satisfaction du travail accompli ; et
2.
FELICITE le Directeur et son personnel de ce Rapport biennal.
Le projet de résolution est adopté.
5.
ALLOCUTION DE MADAME LE DIRECTEUR GENERAL DE L’OMS : Point 5 de l’Ordre
du jour
Le Dr CHESTNOV (Sous-directeur général de l'OMS sur les maladies non transmissibles et la santé
mentale) distribue une déclaration de Madame le Directeur général de l'OMS, le Dr Margaret Chan
(consulter l’Annexe à la page 22). Le cancer et les maladies non transmissibles figurent en bonne
place parmi les priorités de l’OMS. Afin que les agences internationales respectent leurs
engagements, il est essentiel de mettre en place une collaboration et une coordination honnêtes et
responsables, ainsi qu'une responsabilisation conjointe, dans l'ensemble des activités de lutte
contre les maladies non transmissibles. Il sait, en tant qu’ancien représentant de la Fédération de
Russie au Conseil de Direction, que le Centre peut être fier de ses réalisations et confiant en ses
facultés à adopter une perspective à long terme et à s’attaquer à des problèmes complexes. Le
Conseil de Direction a par ailleurs fait montre d’une faculté de consensus admirable sur les
objectifs principaux du Centre, sans recourir aux négociations chronophages qui caractérisent si
souvent les relations internationales.
Si le Centre souhaite donner la pleine mesure de ses capacités, surtout à l’heure où les restrictions
budgétaires pèsent sur les Etats participants, il doit rechercher de nouveaux partenaires et de
nouvelles ressources. Pour l’appuyer dans cette tâche, l’OMS a nommé un agent de liaison
OMS/CIRC, le Dr Andreas Ullrich, qui optimisera la collaboration actuelle entre les deux agences et
identifiera de nouvelles possibilités. Le mandat de ce poste est en cours de préparation.
Le Centre dispose d’un mandat international, énoncé dans la Stratégie à moyen terme et le Plan
de mise en œuvre de 2010–2014. Par ailleurs, il bénéficie déjà d’un solide réseau de collaborateurs
dans les pays à revenus faibles et moyens. Ces Etats, qui vont supporter le plus lourdement le
fardeau du cancer dans les 20 prochaines années, sont cependant les moins équipés pour faire
face à ce défi et mener les recherches nécessaires en matière de causes et de prévention du
cancer. Les objectifs du Centre sont réalisables mais il aura besoin de recruter de nouveaux Etats
participants et de créer de nouveaux partenariats stratégiques au Moyen-Orient, en Asie du SudEst et en Afrique, comme il l’a récemment fait en Amérique latine.
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C’est non sans fierté qu’il travaille pour l’OMS, une institution reconnue dans le monde entier, qui
s’attache à des principes d’excellence technique et qui se prête à présent à l’examen de ses Etats
Membres comme jamais elle ne l’a fait auparavant. L’OMS continuera à soutenir le Centre et à
rechercher de nouvelles manières de lui permettre d’exploiter pleinement son potentiel de
recherche à travers son réseau de collaboration.
En réponse à une question sur la lutte contre le tabac, formulée par le représentant de la
Fédération de Russie, il indique que le rôle du Centre dans le domaine de la recherche pure
complète les activités actuellement mises en place par l’OMS. Pour l’instant, l’on ne dispose que de
peu d’expérience pratique sur la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS sur la lutte
contre le tabac. Le Centre pourra donc fournir un conseil scientifique précieux sur les outils et les
méthodologies nécessaires. Le Dr Ullrich, en tant qu’agent de liaison, contribuera
considérablement à faciliter ce processus.
M. ADAMS (Union internationale contre le cancer, UICC), s’exprimant à l’invitation du PRESIDENT,
constate que la déclaration de Madame le Directeur général souligne l’importance accordée aux
soins palliatifs et met en lumière les engagements de la Déclaration politique visant à élargir les
programmes de dépistage et de vaccination dans la population. Il espère que ces questions seront
prises en compte lors du débat de l’OMS sur la définition des cibles et des indicateurs dans le
cadre de la Déclaration politique, et que la question du cancer du sein, qui n’a pas du tout été
mentionnée ici, sera également abordée.
Le PRESIDENT remercie le Dr Chestnov d’avoir assisté à la session.
Le Dr Palmer, Vice-président, assume la présidence.
6.
RAPPORT DU DIRECTEUR : Point 6 de l’Ordre du jour (Document GC/54/3)
Le SECRETAIRE, illustrant ses remarques à l’aide de diapositives, présente le Rapport du Directeur
(Document GC/54/3) sur la période écoulée depuis la précédente session du Conseil de Direction.
Le cancer et les autres maladies non transmissibles suscitent un intérêt politique croissant, comme
l’a démontré la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur ce sujet,
qui s’est déroulé à New York en septembre 2011 et auquel il a assisté en sa qualité de Directeur
du Centre. Le Centre bénéficie du savoir-faire, du statut et de la réputation requis pour fournir les
bases factuelles nécessaires à la lutte contre le cancer. Il doit continuer à se concentrer sur son
activité principale, la recherche, et se pencher en particulier sur le fardeau, les causes et la
prévention du cancer, en incluant les stratégies de prévention et le renforcement des capacités,
notamment la participation et le soutien aux recherches menées au niveau national.
En accédant au poste de Directeur du Centre, il a recherché divers moyens de renforcer le
programme de recherche sur une période de 10 à 20 ans. Il a ainsi procédé, l’année dernière, à un
certain nombre de nominations à des postes d’encadrement scientifique, parmi lesquelles la
nomination du Dr Herrero, Chef du nouveau Groupe Prévention et mise en œuvre, le Dr Nije, Chef
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de l’Etude d’intervention sur l’hépatite en Gambie (GHIS), basée en Gambie, le Dr Straif, Chef de la
Section des Monographies du CIRC, et le Dr Herceg, Chef de la Section Mécanismes de la
cancérogenèse. Le Centre traverse actuellement une période très stimulante dans le domaine de la
recherche sur le cancer. En effet, la recherche fondamentale sur les mécanismes de la
cancérogenèse découvre des applications dans la détection et le traitement précoces du cancer, en
particulier dans le domaine de la médecine personnalisée, ou stratifiée, ciblant les individus, et
dans la recherche sur les causes et la prévention du cancer à l’échelle de la population. La plupart
des travaux se concentrent sur ce premier type de recherche, ce qui accentue encore davantage
l’importance relative accordée par le CIRC aux applications menées dans la population. Il apparaît
de plus en plus clairement qu'il existe un lien direct entre les facteurs de risque affectant une
personne et le pronostic lié au cancer de cette personne, du fait des altérations génétiques qui ont
lieu dans les tumeurs en raison de certaines substances, de facteurs liés au mode de vie, etc.
Le nombre de publications du Centre dans les revues scientifiques est demeuré constant, totalisant
341 articles publiés en 2011, dont 242 dans des revues à comité de lecture. Cinquante-sept pour
cent des articles ont été publiés dans le top 20% des revues les plus prestigieuses de leur
discipline. La plupart des articles portent sur l’oncologie, suivis de la santé publique,
environnementale et professionnelle.
S'agissant de l'éducation et de la formation, il déclare que la nouvelle Charte sur les bourses
postdoctorales a été établie à la suite de demandes de jeunes chercheurs du Centre souhaitant
une formation plus structurée. La Charte énumère les possibilités de formation offertes aux
boursiers et aux chercheurs postdoctoraux, notamment la formation à certaines compétences
génériques telles que la préparation de candidatures de subvention, ainsi que les engagements et
les obligations des deux parties. Il espère ainsi que la Charte fournira aux candidats éventuels plus
d’informations sur le programme de bourses et qu’elle illustrera l’importance accordée par le
Centre à la formation.
Treize bourses du CIRC ont été attribuées en 2011, dont cinq ont été remises à des candidats
issus de pays à revenus faibles et moyens. Ce chiffre est inférieur à celui des années précédentes ;
en effet, l’un des investisseurs, le programme Actions Marie Curie de l’Union européenne, a stipulé
que les bourses devaient être ouvertes aux candidats du monde entier. Davantage de candidats
provenant de pays à revenus faibles et moyens sont susceptibles d’être désignés pour les bourses
de 2012.
Il précise également que le programme des Chercheurs extérieurs séniors demeure extrêmement
populaire et attire de nombreuses candidatures, dont certaines sont de grande qualité. Quatre
places ont ainsi été attribuées en 2011 grâce au financement supplémentaire approuvé par le
Conseil de Direction, et un nombre encore plus élevé de candidats très qualifiés a postulé pour la
série de visites de 2012. Il considère que ce programme est un bon indicateur de l’excellente
réputation scientifique du Centre. En effet, il attire des chercheurs d’envergure mondiale à un coût
relativement faible et fournit un encadrement précieux aux jeunes chercheurs. L’examen prévu par
le Conseil scientifique sur les activités d’éducation et de formation du Centre a été précédemment
repoussé, dans l’attente de la nomination d’un nouveau chef pour le Groupe Education et
formation. A présent que Mme Anouk Berger a pris ses fonctions, l'examen a été fixé à la
prochaine session du Conseil scientifique. Un projet de résolution adoptant formellement cette
décision sera soumis au Conseil de Direction au cours de la réunion.
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Les autorités locales de Lyon ont accepté de fournir la somme de 2,4 millions d’euros afin de
financer les réparations urgentes de la tour du CIRC, portant principalement sur les systèmes de
climatisation, de circulation de l’air et de chauffage. Ces travaux doivent avoir lieu sur une période
d’un mois au cours de l’été 2012. Des projets à plus long terme relatifs au site ont également fait
l'objet de nombreuses discussions, qui seront reprises au titre d’un point distinct de l’ordre du jour.
Le séquenceur de nouvelle génération financé par le Fonds spécial du Conseil de Direction est à
présent utilisé par plusieurs groupes de recherche du Centre et d’autres investissements ont été
réalisés dans le domaine de la bioinformatique et de l’appui informatique. De même, le Conseil de
Direction a financé l'achat de deux spectromètres de masse (voir Résolution GC/52/R11)
actuellement utilisés dans le cadre de recherches métabolomiques, consistant en l’étude des profils
métaboliques dans leur rapport avec l’alimentation et le risque de cancer. Ces nouveaux
équipements renforcent le soutien de laboratoire susceptible d’être fourni à la recherche
épidémiologique.
Le catalogage de la biobanque du Centre se poursuit et consiste à identifier la totalité des
échantillons, à enregistrer leur emplacement et à relier toutes les informations connexes.
La conservation physique des échantillons, au nombre de 1,5 million, pose également un problème
de taille. Le Centre est en train de réfléchir à une politique d'accès, qui sera soumise au Conseil
scientifique lors de sa prochaine session. L’objectif est de mettre en place des collaborations de
recherche internationales utilisant les collections de la biobanque. Une demande de subvention se
rattachant à l’infrastructure, en collaboration avec le programme de l’Union européenne sur
l’infrastructure consacrée aux biobanques et à la recherche sur les ressources biomoléculaires
(BBMRI), a été acceptée.
L’ancienne Division de l’Administration et des Finances a été renommée Section Soutien à la
recherche et est dirigée par M. David Allen. Mme Elisabeth Françon a rejoint le CIRC pour occuper
la fonction de Chef des Services intérieurs et assurer plus particulièrement la liaison avec les
autorités lyonnaises, tandis que Mme Angkana Santhiprechachit est arrivée la semaine dernière
pour prendre ses fonctions au poste de Responsable de l’Administration et des Finances.
M. Philippe Damiecki est devenu, par le biais d’une nomination interne, Chef des Services des
technologies de l’information. Le flux des tâches et les procédures sont en train d’être rationnalisés
et, le cas échéant, automatisés. Les départements administratifs portent également une attention
considérable à la gestion des risques afin d’assurer une pérennité à court et long terme des
activités.
S’agissant des partenariats du Centre, il accueille favorablement la nomination du Dr Ullrich au
poste d’agent de liaison avec le partenaire principal du CIRC, l’OMS. Parmi ses autres partenaires
de premier plan figurent l’UICC, le programme d’action pour la thérapie du cancer de l’Agence
internationale de l’énergie atomique (PACT) et l’Association internationale des Registres du Cancer.
Pendant de nombreuses années, le Centre a reçu des financements de recherche du National
Cancer Institute des Etats-Unis d’Amérique. Plus récemment, cependant, grâce à la création du
Center for Global Health, la collaboration entre le CIRC et le NCI s’est élargie à des domaines plus
stratégiques, tels que le financement de la participation de chercheurs aux universités d'été du
CIRC, l'enregistrement du cancer et les initiatives relatives aux biobanques dans les pays à revenus
faibles et moyens.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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L’Initiative mondiale pour le développement des registres du cancer dans les pays à revenus
faibles et moyens (GICR) a rassemblé un vaste éventail d'établissements désireux de recueillir des
informations sur l'incidence du cancer, en particulier dans les pays à revenus faibles et moyens. Le
Centre coordonne les activités de l’Initiative et laisse chaque partenaire prendre part aux
recherches réalisées dans son propre domaine d’intérêt. Par ailleurs, le CIRC et l’UICC lèvent
actuellement des fonds pour le projet de réseau mondial de pôles régionaux, dont le premier
centre, situé à Bombay, en Inde, est déjà en activité. L’objectif du CIRC est de conclure des
accords trisannuels de recherche en collaboration avec les établissements locaux, dans le domaine
de l’épidémiologie descriptive et d’autres domaines de recherche connexes.
Une nouvelle initiative régionale, la réunion de collaboration Amérique latine-CIRC (I-LAC), s’est
tenue en mars 2012 et a rassemblé les membres du Réseau latino-américain des National Cancer
Institutes (RINC) et les représentant de l’OMS, l’Organisation panaméricaine de la santé, le
National Cancer Institute des Etats-Unis et l’UICC. Le Centre a présenté ses activités en cours dans
la région et s'est enquis des priorités des instituts nationaux. Cette initiative a bénéficié d’un
accueil favorable des parties prenantes, qui espèrent la voir s’étendre à d’autres régions dans le
futur.
Les accords bilatéraux de formation pour chercheurs postdoctoraux représentent un autre type de
partenariat, qui réunit, à l’heure actuelle, le Centre et deux Etats participants, l’Australie et
l’Irlande. L’Etat participant prend en charge le salaire du chercheur tandis que le Centre règle les
dépenses courantes du projet et les coûts liés à la supervision et à la formation.
S’agissant de la question des ressources, il indique qu’en cette période riche en possibilités, où les
demandes de collaboration vont croissantes, les restrictions financières représentent un véritable
défi auquel doivent faire face tous les établissements de recherche. Il a poursuivi ses discussions
avec d’éventuels nouveaux Etats participants, principalement le Brésil, qui a déclaré vouloir
rejoindre le Centre d’ici peu, ainsi que l'Argentine, la Chine et le Mexique.
Il présente un certain nombre de graphiques et de diagrammes reflétant le niveau des
contributions volontaires, à savoir des financements extrabudgétaires provenant, pour la plupart,
de subventions de recherche compétitives obtenues par le CIRC entre 2008 et 2011. Il souligne
une importante augmentation de la valeur totale des contrats signés (contrats comptant le CIRC
parmi un certain nombre de partenaires) au cours des deux dernières années. Les dépenses
réelles du Centre au titre des contributions volontaires ont également augmenté, en raison des
dépenses échelonnées issues de contrats pluriannuels signés au cours des années précédentes.
Environ 35% du budget destiné aux activités du programme scientifique ont été financés par les
contributions volontaires, dont les plus importants investisseurs sont le National Cancer Institute
des Etats-Unis et l’Union européenne, ainsi que l’Institut français du cancer et des fondations
caritatives françaises. Plus de 100 nouvelles demandes de subvention ont également été soumises
en 2011.
Les contributions volontaires directes destinées à des activités spécifiques forment une autre
source de revenus. Ainsi, la Direction générale française de la santé a financé des recherches sur
l’influence de l’alcool et du tabac sur la mortalité et le cancer, toutes causes confondues, dans le
cadre de l’étude EPIC.
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
Par ailleurs, des discussions sont en cours avec le Ministre japonais de la Santé, du Travail et de la
Protection sociale sur la possibilité de mener une étude sur l'exposition à de faibles doses de
rayonnements.
Il est également possible d’obtenir des ressources supplémentaires grâce à certaines publications
du Centre. La série IARC Handbooks of Cancer Prevention est très respectée et il existe
assurément une demande en matière de recommandations émises par une agence internationale
reconnue, en particulier dans le domaine du dépistage du cancer. Ces dernières années, les
Handbooks se sont concentrés sur la lutte contre le tabac, en s’appuyant sur des financements
provenant de sources extérieures. Il est possible également d’obtenir des contributions volontaires
pour les travaux menés dans d’autres domaines, et dont les activités sont difficiles à financer à
partir du budget ordinaire en cette période économique contraignante.
La série OMS/CIRC sur la Classification des tumeurs (« Blue Books ») représente toujours plus de
95% des ventes des publications du CIRC. Toutefois, le volume total et les recettes des ventes ont
décliné par rapport à 2009 (qui était, il est vrai, une année exceptionnelle). La renégociation des
termes avec les Editions de l’OMS, unique distributeur, a permis de faire en sorte qu’une plus
grande partie des profits soient reversée au Centre. La série des Blue Books devrait, quant à elle,
continuer à couvrir les dépenses du CIRC au cours des quelques prochaines années.
Abordant ensuite les questions sur la communication, il attire l’attention des participants sur le site
Internet du Centre, qui a été actualisé récemment et mis en ligne juste avant la session du Conseil
de Direction. Un outil de mesure en ligne, Urchin 7, a été installé afin d’enregistrer le nombre de
visites sur le site ainsi que le nombre de visiteurs différents. Les données de référence sont en
train d’être recueillies et le Conseil de Direction sera tenu informé de leur évolution dans le temps,
puisque les membres ont souvent demandé à ce que l’intérêt du grand public soit intégré aux
informations produites par le Centre. Au cours des sept derniers mois de 2011, un total de
180 000 visiteurs individuels ont visité le site, soit une moyenne de 800 personnes par jour.
Le nombre de visites distinctes a atteint, en moyenne, le chiffre de 1200 par jour. Les pages du
site les plus souvent visitées sont les Monographies et les pages Globocan. Au 1er juin 2011, au
lendemain de la publication du volume 102 de la série des Monographies sur les champs
électromagnétiques dans les radiofréquences, y compris les téléphones portables, le CIRC a
enregistré plus de 9000 visites. Les documents les plus téléchargés portent sur les téléphones
portables, les mycotoxines et comprennent également la liste des agents classés par les
Monographies, le World Cancer Report et les Blue Books.
Par ailleurs, un nouveau système est en cours de développement et permettra aux visiteurs de
naviguer plus aisément entre les trois principales sources d’informations du Centre : Globocan, les
Monographies et les Blue Books. L’utilisateur pourra ainsi consulter l’incidence, la prévalence et la
mortalité liées au cancer hépatique sur Globocan, cliquer sur le lien amenant à la série des
Monographies pour observer les principaux éléments cancérogènes et les facteurs de risque
associés à ce cancer puis passer aux Blue Books pour obtenir des informations sur la tumeur ellemême.
Dans le domaine des performances, c’est l’outil de classement des établissements SCImago (SIR)
qui a été utilisé pour évaluer l’influence des publications scientifiques du Centre. Cet outil, qui
s’appuie sur les données bibliographiques et de citation de la base de données Scopus, des
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éditions Elsevier, génère un indice d’influence normalisé qui compare la liste des publications du
Centre avec celles de plus de 3000 autres établissements de recherche dans le monde. Il produit
également un indice sur la qualité de la revue ayant publié l’article et révèle enfin – et il s’agit là
d’un point intéressant particulièrement le Conseil de Direction, le pourcentage d’articles rédigé par
au moins un auteur issu d’un pays autre que celui de l’établissement, qui, dans le cas du Centre,
est la France. Le Centre est apparu 32ème dans le classement de l’indice d’influence normalisé et en
deuxième position parmi les organisations spécialisées dans la recherche sur le cancer. Il a
également été classé en neuvième position dans la liste des établissements publiant des articles
avec des collaborateurs internationaux et en première position s’agissant des organisations
spécialisées dans la recherche sur le cancer. Ces résultats constituent une évaluation indépendante
et relativement objective de l’influence des publications du Centre.
Le Professeur Puska prend la présidence.
Le Dr KARJALAINEN (suppléant du Professeur Puska, Finlande) félicite le Centre de son excellent
indice d’influence. Le chiffre de 36% de financement extrabudgétaire constitue également un
résultat remarquable, d'autant que le Centre n’est pas souvent autorisé à présenter des offres
concurrençant les instituts nationaux de recherche sur le cancer. Toutefois, cela l’a encouragé à
rechercher des partenariats avec d’autres établissements, comme en témoigne le fait que 90% des
articles publiés comprennent au moins un auteur provenant d’un pays autre que la France. Il serait
utile, à ce sujet, de voir les principaux partenaires du Centre représentés sur un schéma en toile
d’araignée ou toute autre forme de diagramme.
Certaines des questions soulevées par le Directeur, telles que l’utilisation de la vitamine D,
apparaissent dans plusieurs domaines de la lutte contre le cancer (prévention, traitement, etc.) et
pourraient tirer parti d’une analyse rigoureuse des données disponibles, du type de celle fournie
dans la série des Handbooks of Cancer Prevention. Il serait peut-être également nécessaire de
mettre à jour d’anciennes publications, telles que le Handbook sur le dépistage du cancer du sein
qui est toujours très largement utilisé, afin d’y intégrer de nouveaux travaux, comme l’étude sur le
dépistage du cancer du sein à Trivandrum.
Il constate avec préoccupation les chiffres relativement faibles de boursiers provenant de pays à
revenus faibles et moyens. Ce type de formation est très important pour le renforcement des
capacités des professionnels de santé en oncologie dans les pays en voie de développement.
Le Centre ne doit donc pas perdre de vue son mandat mondial.
La Monographie sur l’utilisation du téléphone portable a naturellement suscité un vif intérêt de la
part du grand public. Il fait cependant part de sa confusion quant à la conclusion des experts selon
laquelle les champs électromagnétiques dans les radiofréquences créés par ces téléphones sont
« peut-être cancérogènes pour l’homme » : cela signifie-t-il, oui ou non, que les gouvernements
doivent agir pour décourager l’utilisation du téléphone portable chez les enfants ? Dans le même
temps, il est intéressant de noter que le milieu médical commence à utiliser des champs
électriques de faible intensité pour traiter certains cancers, tels que les gliomes cérébraux. Le
Centre doit donc mener davantage de recherches sur ces questions et tenir un rôle de conseiller.
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Procès-verbal de la première séance
Le Dr SKACHKOVA (suppléante au Dr Salagay, Fédération de Russie) félicite le Directeur de son
rapport. Son pays accueille avec satisfaction les efforts du Centre pour attirer de nouveaux
partenaires et élargir le réseau des registres du cancer, et contribuera à ce titre autant que
possible. L’importance accrue accordée au programme des publications, et, plus particulièrement
aux publications électroniques, est une initiative judicieuse qui accroitra la visibilité du Centre. Elle
ajoute également que le Centre doit assurer une liaison plus efficace avec les représentants de
l’OMS sur le plan local, tel que le Bureau local de l’OMS à Moscou, afin d’associer plus étroitement
les spécialistes nationaux à ses travaux. De la même manière, il doit maintenir des liens de
proximité avec les ministères de la santé.
Le Dr KEINHORST (Allemagne) accueille favorablement la nomination d’un si grand nombre de
membres de haut niveau au Centre. Les activités relatives aux données du cancer se sont de toute
évidence améliorées, tant sur le plan du personnel que des travaux scientifiques. Elle demande
davantage de données sur les pôles régionaux mis en place dans le cadre de l’Initiative mondiale
pour le développement des registres du cancer dans les pays à revenus faibles et moyens. De
quelle manière sont-ils financés et comment sont-ils intégrés aux autres activités internationales ?
Par ailleurs, la nomination officielle d’un agent de liaison OMS/CIRC est une saine initiative mais
elle souhaite plus de renseignements sur les responsabilités spécifiques qui lui incombent.
Le Professeur BAGGOLEY (Australie) se réjouit de la hausse avérée de la fréquentation du site
Internet du Centre, qui contribuera à favoriser la mise en place d’un accès simple et direct aux
Monographies, en particulier. Il félicite le Centre de ses travaux sur la lutte contre le tabac et les
facteurs de risque associés. Il souligne que plusieurs pays se montrent désireux de mener des
recherches sur les risques et les avantages associés au dépistage du cancer, notamment pour le
cancer du sein et de la prostate.
M. ADAMS (Union internationale contre le cancer, UICC), s’exprimant à l’invitation du PRESIDENT,
déclare que l’UICC apporte son soutien total à l’Initiative mondiale pour le développement des
registres du cancer dans les pays à revenus faibles et moyens. Il s’agit d’un projet à long-terme
mais il est impératif d’offrir aux générations futures les informations dont ils auront besoin pour
lutter contre cette pathologie. L’Initiative a pour objectif d’améliorer l’enregistrement dans
l’ensemble des pays, et non pas seulement dans les pays à revenus faibles et moyens. Il espère
que le Dr Ullrich, en sa qualité d’agent de liaison de l’OMS/CIRC, fera de son mieux pour diffuser
les informations sur l’Initiative au sein de l’OMS et des Etats Membres.
Le PRESIDENT, s’exprimant à titre personnel, déclare que le nombre impressionnant de
téléchargements réalisés sur le site Internet du CIRC atteste de l’importance des informations
fournies. Il accueille avec satisfaction les efforts réalisés par le Centre pour soutenir l’élargissement
des registres nationaux du cancer et la mise en place des pôles régionaux mais demande plus
d’informations sur la vision du Directeur quant au futur réseau mondial des registres du cancer.
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Le SECRETAIRE, en réponse aux points soulevés, déclare qu’il existe de nombreuses manières de
présenter les liens entre le Centre et ses divers partenaires, telles que les données liées aux
consortia de recherche, les accords de recherche en collaboration et les publications. Aucune n’est
parfaite mais la liste de publications constitue l’une des options les plus objectives. Il continuera à
réfléchir aux différentes façons de présenter ces informations de manière visuelle.
En ce qui concerne le programme des bourses, il déclare que les candidatures sont évaluées par
un comité externe indépendant, pleinement conscient de l’importance accordée par le Centre aux
pays à revenus faibles et moyens. Il est également très appréciable de recruter des chercheurs
souhaitant travailler sur des projets menés dans des pays à revenus faibles et moyens, même si
eux-mêmes proviennent de pays disposant de revenus plus élevés.
Répondant à la question formulée plus haut, les experts, lors des réunions sur les Monographies,
ont procédé à l’évaluation du risque de cancérogénicité associé à certaines substances mais n’ont
fait aucune recommandation. L'OMS met cependant régulièrement à jour ses propres
recommandations à la lumière de nouvelles expertises. Une étroite collaboration est donc
importante dans ce domaine. Le Centre divulgue les dates de réunions des Monographies un an à
l’avance et informe les établissements nationaux des Etats participants lorsqu’une réunion
particulièrement controversée est sur le point d’avoir lieu. Il invite les membres à formuler d’autres
suggestions quant aux établissements qui devraient être avertis. La Monographie sur les champs
électromagnétiques dans les radiofréquences a souligné la persistance de certaines lacunes sur le
plan des connaissances, et le Centre a participé, dans le cadre d’une subvention européenne, à
l’étude des aspects mécanistiques des éventuelles altérations génétiques issues d’une exposition à
de tels champs.
En réponse aux questions posées par le membre de l’Allemagne, il indique que les pôles régionaux
prévus dans le cadre de l’Initiative mondiale pour le développement des registres du cancer dans
les pays à revenus faibles et moyens permettent de répondre aux nombreuses demandes d'appui
technique formulées par les registres individuels du cancer. Le Centre fournira environ
100 000 dollars américains pour former et permettre l’embauche de personnel supplémentaire
dans le premier pôle régional et pour soutenir financièrement certains participants pendant les
cours de formations. En ce qui concerne le second pôle régional, qui devrait être mis en place à
Izmir, en Turquie, le Center for Global Health du National Cancer Institute des Etats-Unis a
annoncé l'octroi annuel de 50 000 dollars américains pendant trois ans. Par ailleurs, un petit
groupe de travail sera créé au sein du CIRC. Composé des chefs des pôles régionaux et du
personnel d’encadrement du Centre, il permettra à ses membres de partager leurs expériences et
les bonnes pratiques. Il est également possible que la structure du pôle diffère selon les régions.
Ainsi, en Afrique, aucun établissement n’est en mesure de diriger les activités régionales ; le
Centre travaille donc avec le réseau africain des registres du cancer sur la préparation du futur
pôle. Il sera par ailleurs nécessaire d'élaborer une méthode d'évaluation de l'influence des pôles
régionaux : l’une des possibilités serait de mettre en place une échelle mesurant l’apport des
données contribuant à la série Cancer Incidence in Five Continents (CI5).
Le mandat du poste d’agent de liaison de l’OMS/CIRC, occupé par le Dr Ullrich, est en cours de
préparation. Il demeurera un membre du personnel de l’OMS mais disposera de son propre bureau
et d’un appui administratif au Centre, où il passera deux ou trois jours par mois. Son rôle
consistera à identifier les opportunités qui permettront au Centre de participer à des initiatives
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Procès-verbal de la première séance
appropriées dans le domaine du cancer, et ce plus tôt que cela n’a été possible par le passé. Il est
ainsi intéressant de noter qu’il existe des financements destinés à la recherche sur le cancer du col
utérin par le biais de l'Alliance GAVI.
Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le rapport du Directeur (1), qui
approuve le report de l’examen du Groupe Education et formation du Centre (GC/54/R2) :
Le Conseil de Direction,
Ayant passé en revue le Rapport du Directeur (Document GC/54/3),
Rappelant sa Résolution GC/52/R5, par laquelle il a demandé l’examen du programme d’Education
et Formation (ETR) lors de la 48ème session du Conseil scientifique en 2012,
1.
PREND NOTE de la décision du Directeur qui, dans l’attente du recrutement du Chef du
Groupe ETR, de reporter l’examen à la 49ème session du Conseil scientifique en 2013 ; et
2.
PRIE le Directeur de présenter un rapport sur l’examen de ce domaine d’activité essentiel
lors de la 55ème session du Conseil de Direction en mai 2013.
Le projet de résolution est adopté.
Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le Rapport du Directeur (2)
(GC/54/R3) :
Le Conseil de Direction,
Ayant passé en revue le Rapport du Directeur (Document GC/54/3),
1.
REMERCIE le Directeur pour son rapport et pour les indicateurs de performance qui y
figurent ;
2.
PRIE le Directeur de continuer à rédiger, chaque année, ce rapport type ; et
3.
EXPRIME sa satisfaction du Rapport du Directeur, tant à l'écrit qu'à l'oral.
En réponse à une question du Dr MUGITANI (Japon), le SECRETAIRE explique que le « rapport
type » fait référence aux informations qui sont fournies dans chaque rapport du Directeur, comme
par exemple les données sur le nombre de publications du Centre au cours des quatre dernières
années, qui sont présentées dans le Tableau 1.
Le projet de résolution est adopté.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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7.
RAPPORT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE SUR SA QUARANTE-HUITIEME SESSION :
Point 7 de l’Ordre du jour (Document GC/54/4)
REPONSE DU DIRECTEUR AUX RECOMMANDATIONS DU CONSEIL SCIENTIFIQUE SUR
SA QUARANTE-HUITIEME SESSION : Point 8 de l’Ordre du jour (Document GC/54/5)
Le Professeur FRAZER, Président sortant du Conseil scientifique, présente le rapport du Conseil
scientifique sur sa quarante-huitième session (document GC/54/4). Le Conseil scientifique a
organisé sa session annuelle de trois jours en février 2012 et s’est réjoui d’accueillir le Président du
Conseil de Direction à ses délibérations.
Le Conseil scientifique a réalisé deux changements importants dans ses méthodes de travail. Tout
d’abord, il a consacré moins de temps aux rapports officiels, ce qui lui a laissé l’occasion de
débattre davantage du programme scientifique. Par ailleurs, il a mené ses examens collégiaux
juste avant la session du Conseil et non pas quelques mois auparavant, comme cela était le cas
par le passé.
Les examens des Sections ont tous été très positifs. L’examen de la Section Données du cancer a
permis d’établir que les travaux passés et à venir de la Section sont remarquables en termes de
qualité et parfaitement adaptés à la stratégie globale du Centre. Le Conseil scientifique a approuvé
le projet de pôle régional d’enregistrement du cancer et a estimé que des logiciels supplémentaires
et une capacité informatique plus importante sont nécessaires au soutien des travaux de la
Section.
L’examen de la Section Environnement et rayonnements a également conclu que les travaux
passés et à venir de la Section sont remarquables en termes de qualité et parfaitement adaptés à
la stratégie globale du Centre. Le Conseil Scientifique a proposé que la Section établisse des
priorités pour ses activités puisqu’il lui est impossible de couvrir un tel champ avec le personnel et
les ressources dont elle dispose. Il a également estimé qu’elle nécessitait davantage de personnel
et une capacité informatique plus importante.
Le Conseil scientifique a mené un examen de suivi du Groupe Prédispositions génétiques au
cancer, qui fait partie de la Section Génétique, examinée en 2010. A l'époque de cet examen, le
Chef du Groupe venait juste de prendre ses fonctions. Le Conseil scientifique est parvenu à la
conclusion que le Groupe faisait d’excellents progrès.
Le Conseil scientifique a demandé à l’administration du Centre de préparer un rapport sur le
séquençage de nouvelle génération, un domaine compétitif qui offre des possibilités uniques au
Centre. Après avoir discuté du rapport et s’être entretenu avec le personnel, le Conseil a conclu
que le Centre disposait de plans d’action adéquats dans ce domaine.
Le Conseil scientifique a également organisé une discussion importante sur la question des cancers
rares et émergents. Il a pris part à une session de présentation de posters informatifs, au cours de
laquelle les travaux menés par les jeunes chercheurs ont été examinés.
Les travaux des Sections n’ayant pas subi d’examen officiel avant la session ont fait l’objet d’une
brève discussion, qui s’est révélée précieuse puisqu’elle a permis au Conseil scientifique de rester
informé des recherches menées par ces Sections et de faire part de son opinion au personnel.
Le Conseil scientifique a en outre constaté de nombreuses possibilités de mettre en place des
collaborations transversales fructueuses entre les différentes Sections.
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Conseil de Direction
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Le Conseil scientifique a par ailleurs approuvé la proposition du Directeur visant à acquérir un
certain nombre d’équipements scientifiques pour le séquençage, le traitement de l’ADN et le
scannage de lames numérique, en vue de maintenir les performances et la compétitivité du Centre
à un niveau international.
En conclusion, il remercie l’ensemble des membres du Conseil scientifique pour leur préparation
rigoureuse et leur participation active à la session. Son mandat prend à présent fin et il sera
remplacé par le Professeur Mads Melbye, du Danemark.
Le PRESIDENT remercie le Professeur Frazer de sa contribution aux travaux du Conseil
scientifique.
Le SECRETAIRE, en réponse au rapport du Conseil scientifique, déclare que le personnel du Centre
apprécie grandement les conseils, les critiques constructives et l’encadrement fournis par ses
membres. La structure de la session a été modifiée pour laisser davantage de temps aux échanges
scientifiques entre les membres et le personnel. Par ailleurs, les examens des Sections sont à
présent menés juste avant la session, ce qui a contribué à réduire les dépenses. La structure
actuelle sera maintenue à la prochaine session puis examinée.
Il se réjouit des examens positifs qui ont été menés sur les Sections. Cependant, la question des
ressources et des capacités informatiques a été soulevée plusieurs fois. Trois membres du
personnel bioinformatique, un technicien confirmé et deux doctorants, sont employés dans le
Groupe Prédispositions génétiques au cancer. De plus, un dispositif temporaire d’analyse des
données a été mis en place pour gérer les données produites par les logiciels de statistiques d’un
nombre croissant de groupes de recherche. Il indique enfin que le recrutement d’un
bioinformaticien de classe P2, financé par le budget ordinaire, débutera sous peu.
Il remercie l’ensemble des membres du Conseil scientifique de leur contribution et accueille le
Professeur Melbye en sa nouvelle qualité de Président.
Le Dr STEVENS (Etats-Unis d’Amérique) remercie le Conseil scientifique des orientations qu'il a
données au personnel du Centre. Elle félicite les Sections Données du cancer et Environnement et
rayonnements de leurs contributions aux travaux du CIRC, tels qu’indiqués dans les examens.
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Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le rapport du Conseil
scientifique (GC/54/R4) :
Le Conseil de Direction,
Ayant passé en revue le Rapport présenté par le Conseil scientifique sur sa quarante-huitième
session (Document GC/54/4) et la réponse du Directeur (Document GC/54/5),
1.
SE REJOUIT que les thèmes scientifiques reçoivent une attention accrue, comme en
témoigne l'ordre du jour des sessions du Conseil scientifique ;
2.
PREND NOTE du Rapport (Document GC/54/4) avec grand intérêt ;
3.
et
FELICITE les membres du Conseil scientifique de leur soutien et de leur travail remarquable ;
4.
FELICITE le Directeur des réponses constructives qu’il a apportées aux recommandations
formulées par le Conseil scientifique lors de sa quarante-huitième session.
Le projet de résolution est adopté.
La séance est levée à 12h45.
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Annexe – Déclaration du Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS
M. le Président, Mmes et MM. les Membres du Conseil de Direction, Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de m’adresser à vous aujourd'hui à l’occasion de la réunion du Conseil de Direction
du CIRC et m'excuse de ne pouvoir être présente parmi vous.
Ces jours sont mémorables pour le CIRC. Nous sommes sur le point de soutenir les pays dans
leurs efforts pour appliquer les engagements de la Déclaration politique de la Réunion de haut
niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles,
adoptée lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur ce même sujet, qui s’est déroulé
en septembre dernier à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York. Ces engagements
soutiennent et facilitent les recherches sur le cancer destinées à renforcer les connaissances
fondamentales et la mise en place d’une action nationale, régionale et mondiale. J’ai suivi de très
près les contributions stratégiques du CIRC au processus préparatoire de la Réunion, notamment
la Première conférence ministérielle mondiale sur les modes de vie sains et la lutte contre les
maladies non transmissibles, qui a été organisée par la Fédération de Russie et l’OMS en avril 2011
et qui a réaffirmé l’utilité et la valeur des activités du Centre dans le cadre du programme mondial
sur les maladies non transmissibles. J’observe également avec grand intérêt les efforts menés par
le CIRC pour accueillir de nouveaux Etats participants et créer de nouveaux partenariats, en
particulier dans les pays à revenus faibles et moyens. Je me réjouis également d'observer que le
rapport SIR de 2011, sur l’indice d’impact normalisé, a classé le CIRC dans le top 1% parmi plus
de 3000 établissements scientifiques du monde entier, grâce à l’excellent travail de nos collègues
du Centre, réalisé sous la direction du Dr Wild.
Mesdames, Messieurs,
L’augmentation rapide du nombre de cancers dans les pays en développement a révélé d'énormes
disparités entre les pays.
En 2008, plus des deux tiers de l’ensemble des décès liés au cancer ont eu lieu dans des pays à
revenus faibles et moyens. Selon les estimations, la progression en pourcentage de l’incidence du
cancer en 2030 se révèlera, par rapport à 2008, plus élevée dans les pays à faibles revenus (82%)
et les pays à revenus moyens inférieurs (70%) que dans les pays à revenus moyens supérieurs
(58%) et les pays à revenus élevés (40%).
De nombreux courants mondiaux très puissants contribuent à l’accroissement du nombre de
cancers dans les pays en développement. Permettez-moi d’en mentionner trois : le vieillissement
de la population, une urbanisation rapide et non planifiée et la mondialisation de modes de vie
néfastes pour la santé.
Conseil de Direction
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Si nombre de ces cancers se développent lentement, les modifications dans les modes de vie sont,
elles, de plus en plus rapides. Ces tendances ne sont pas faciles à inverser. C’est pourquoi les
traités internationaux, tels que la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, constituent
autant de stratégies importantes en matière de prévention. Mais il reste encore beaucoup à faire.
Les progrès réalisés dans le traitement du cancer, combinés à une détection et à des interventions
de dépistage précoces, ont amélioré le taux de survie de nombreux cancers dans les pays à
revenus élevés. Cependant, le taux de survie dans les pays à revenus faibles et moyens demeure
très faible.
En moyenne, 70% des patients atteints d’un cancer dans les pays en développement sont
diagnostiqués à un stade très avancé de la maladie, pour lequel le traitement n’est plus efficace.
Les soins palliatifs, tels que le soulagement de la douleur, restent alors la seule mesure possible.
Malheureusement, plus de 5 millions de patients en phase terminale d'un cancer se voient, chaque
année, dans l’impossibilité de bénéficier de cette dernière intervention.
Les plupart des soins pour ces maladies sont à la charge des patients, aboutissant à des dépenses
médicales très importantes. Selon une récente étude menée en Inde par la Banque mondiale, un
patient effectuant un seul séjour dans un hôpital public pour recevoir un traitement contre le
cancer doit débourser de sa poche un montant oscillant entre 40% et 50% du revenu par
habitant. L’étude démontre également que le risque d’engager des dépenses d’hospitalisation très
fortes est 160% plus élevé pour un cancer que pour une maladie transmissible.
Je sais que vous vous joindrez à moi pour exprimer l’urgence de mettre en œuvre les
engagements de la Déclaration politique, afin de réduire ces fossés qui ne font que séparer un peu
plus les pays.
La Déclaration politique accorde la plus haute importance à l’amélioration de l’accès aux
programmes de dépistage du cancer ainsi qu’aux vaccinations destinées à éviter les infections
associées à cette maladie. Elle reconnaît également que la prévention doit constituer la pierre
angulaire de la réponse mondiale au cancer et aux autres maladies non transmissibles. Nous avons
aujourd’hui besoin, plus que jamais, de ce type d’engagement.
Mesdames, Messieurs,
Ces dernières années, l’interet du monde politique et de la societe en general pour le cancer et
aux autres maladies non transmissibles une attention sans précédent.
Nous connaissons déjà le défi qu’il nous faudra immédiatement affronter : réduire de 25% la
mortalité liée au cancer chez les personnes entre 30 et 70 ans, d’ici 2025. C’est un travail difficile
qui nous attend.
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement qui ont adopté la Déclaration politique savent que ses
engagements s’inscrivent dans une démarche à long terme et qu’une résolution inébranlable sera
aussi essentielle que les recherches destinées à produire des connaissances et à les traduire en
actions concrètes.
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
Comment le CIRC participe-t-il à l’application de la Déclaration politique ? Nul ne peut nier qu’il
possède des atouts techniques uniques.
Et de quelle manière les modifications entraînées par la Déclaration politique pourraient-elles
influer sur les travaux du Centre à l’avenir ? J’aimerais souligner quatre points importants.
Permettez-moi d’être précise. Nous sommes ici et aujourd’hui pour rendre notre action encore plus
pointue.
Tout d’abord, le CIRC participe à l’établissement du programme mondial contre le cancer.
Un aspect essentiel de vos futurs projets consiste à positionner le Centre de telle sorte qu’il
participe aux recherches mondiales menées en collaboration. C’est ainsi que les changements sont
envisagés.
En deuxième lieu, à travers les collaborations étroites qu’il a mises en place avec les registres du
cancer du monde entier, le Centre fournit des informations cruciales sur le fardeau mondial du
cancer. Il est important de noter que le CIRC a récemment instauré l’Initiative mondiale pour le
développement des registres du cancer dans les pays à revenus faibles et moyens, qui permettra
aux décideurs d'œuvrer en vue d’une référence commune et de mesurer ainsi les progrès
accomplis. Cette politique éclairée fait la particularité du Centre.
En troisième lieu, le CIRC diffuse un grand nombre de recherches remarquables, en lien direct
avec la prévention du cancer, et qui répondent aux plus hauts critères de qualité scientifique. Les
renseignements sur les dangers associés à l’exposition aux facteurs de risque sont indispensables
en matière de prévention. L’évaluation des interventions et leur application dans des structures de
soins s’avèrent également essentielles pour transposer la recherche sur le terrain de la santé
publique. Nous ne devons jamais oublier ceci : le coût social et économique du cancer est
considérable et constitue un énorme fardeau financier et sociétal.
En quatrième lieu, le Centre contribue au renforcement des capacités en organisant des activités
de formation, grâce au réseau collaboratif qu’il a mis en place dans les pays en développement.
Il favorise une planification à long terme, qui permet aux pays d’anticiper les problèmes et
d’évoluer vers une véritable autonomie. Ce projet s’inscrit véritablement en faveur des pays
pauvres.
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi d’ajouter un dernier point.
Il y a huit mois de cela, nous nous sommes réunis à New York lors de la Réunion de haut niveau
de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la lutte contre les maladies non
transmissibles. Cet événement marque un tournant décisif, à tel point qu’il y a très clairement un
« avant » et un « après ».
Cette semaine, vous allez examiner le Rapport biennal 2010–2011 et le Rapport du Directeur du
CIRC.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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Je salue expressément ces deux rapports et me réjouis des efforts réalisés dans le Rapport du
Directeur pour souligner les engagements sérieux et ambitieux de la Déclaration politique.
Aujourd’hui et demain, les réunions du Conseil de Direction ouvrent la voie vers une dynamisation
de ce formidable instrument et de l’élan qui l’anime.
Grâce aux engagements des membres du Conseil et à l’excellent travail du Centre, les projets
présentés au cours des deux prochains jours deviendront réalité.
Merci.
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