Lyon, 12–13 mai 2011 Auditorium

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Conseil de Direction
Cinquante-troisième session
GC/53/9
12/04/2011
Lyon, 12–13 mai 2011
Auditorium
COOPERATION ENTRE LE CIRC ET L’OMS
Introduction
1.
Le rôle du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) au sein de l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS) est unique ; le CIRC est le seul centre autonome de l’OMS qui soit
entièrement dédié à la recherche sur une maladie précise. En outre, les deux organisations
entretiennent une relation complémentaire : le principal objectif du CIRC est de coordonner et
de diriger la recherche internationale afin d’établir une base scientifique à l’adoption de mesures
efficaces de lutte contre le cancer, tandis que l’OMS s’occupe principalement d’établir des
directives et un support technique à ses Etats membres pour l’application des politiques et
programmes de lutte contre le cancer.
2.
De par sa position unique, le Centre est le plus à même d’établir le type de bases de
données factuelles requises par l’OMS pour la prévention et la lutte contre le cancer. Cependant,
les attributions du CIRC sont plus larges: selon son Statut, l’objectif du Centre est de mener les
recherches sur tous les aspects des origines, du traitement et de la prévention du cancer chez
l’homme, ce dont il s’acquitte par l’intermédiaire d’études pluridisciplinaires, aussi bien en
laboratoire que dans la population, mais également en recueillant et diffusant les informations
sur le cancer. La mission et les activités du Centre participent donc à la formulation de politiques
de santé publique, mais leur implication dans l’élaboration et l’application de ces politiques varie
en fonction du cadre et de la maturité des domaines de recherche spécifiques.
3.
Ce document donne un aperçu des principaux domaines de collaboration dans lesquels le
travail du Centre constitue ou pourrait constituer une contribution stratégique aux activités et à
la poursuite des objectifs de l’OMS. Il étudie la façon dont le programme de recherche sur le
cancer de l’OMS favorise la définition des priorités pour les activités de recherche du Centre. Il
aborde la question des fonds supplémentaires nécessaires pour les domaines prioritaires des
activités conjointes du CIRC et de l’OMS en coopération avec les Etats participants ou les
organismes de financement. Enfin, les aspects stratégiques de cette collaboration seront
discutés afin d’en définir le champ d’action et les limites.
Nature de l’interaction entre le CIRC et l’OMS
4.
La nature de l’interaction entre les deux organisations varie en fonction du type de
collaboration, de la simple mise à disposition d’une assistance technique et d’une expertise qui
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étayent l’élaboration de directives et de politiques, à la définition commune des objectifs
stratégiques et de l’orientation des deux organisations dans la recherche sur le cancer.
5.
Des interactions ont lieu à tous les niveaux et entre les différents groupes et unités. Citons
par exemple la participation, en tant qu’experts techniques, du personnel du CIRC à des groupes
de travail de l’OMS ou à la rédaction de politiques et de documents techniques ; l’organisation
de conférences communes ou l’élaboration de projets de recherche conjoints ; et la mise à
disposition d’une assistance et de conseils pour définir l’orientation stratégique des programmes
et initiatives spécifiques, tels que la Stratégie à moyen terme du CIRC ou le programme de
recherche sur les maladies non transmissibles (NMH) de l’OMS.
6.
Un certain nombre de mécanismes ont été mis en place afin de faciliter et d’encourager les
échanges réguliers et une plus étroite collaboration entre les deux organisations. Ils impliquent
la participation régulière des représentants du Siège de l’OMS aux Conseils scientifique et de
Direction du Centre ; la participation du personnel du Siège aux Comités du Centre et aux
groupes consultatifs spéciaux ; et des téléconférences régulières entre le Sous-directeur général
du Groupe Maladies non transmissibles et santé mentale (NMH) et le Directeur du CIRC afin de
discuter des collaborations stratégiques.
7.
Le CIRC a également hébergé au cours de ces deux dernières années une série de
réunions plus ciblées, entre les chercheurs du CIRC et les Groupes et Départements spécifiques
du Siège avec lesquels il est en étroite collaboration, afin de discuter des domaines d’intérêt
commun et de la coordination des activités futures. Ainsi, le CIRC a reçu le personnel du Siège
provenant du Département Maladies chroniques et promotion de la santé, Initiative pour un
monde sans tabac, des Départements Nutrition pour la Santé et le développement, Santé
publique et environnement et Charge mondiale de morbidité.
Liens organiques avec le Siège
8.
Les activités de prévention et de lutte contre le cancer menées au Siège ne sont pas
regroupées au sein d’une seule unité, mais englobent un certain nombre de groupes organiques
ainsi que les départements qui leur sont rattachés. Le Centre possède donc un vaste éventail
d’activités de collaboration avec plusieurs Groupes, notamment avec le Groupe NMH, mais aussi
avec d’autres Groupes qui élaborent des programmes et des projets relatifs à la lutte contre le
cancer, tels que Sécurité sanitaire et environnement (HSE), Santé familiale et communautaire
(FCH), et Innovation, information, bases factuelles et recherche (IER). Ces domaines clés de la
collaboration sont brièvement soulignés ci-dessous. Une description plus détaillée des projets
conjoints spécifiques et des collaborations entre le Siège et les Groupes et Sections du CIRC a
été placée en Annexe.
Groupe Maladies non transmissibles et santé mentale (NMH)
9.
Le Groupe NMH est le Groupe de l’OMS qui est responsable de la coordination générale
des politiques et stratégies de prévention et de lutte contre le cancer.
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10. Le Centre a collaboré étroitement avec le Groupe NMH pour la préparation d’un important
document pour la Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles de l’Assemblée
générale des Nations Unies qui aura lieu en septembre 2011, en préparant le "Rapport 2010 sur
l'état des maladies non transmissibles dans le monde". Les hauts fonctionnaires du Centre ont
travaillé en étroite collaboration avec NMH afin de définir une position commune dans les
chapitres relatifs à la prévention et à la lutte contre le cancer.
11. La prochaine réunion de l’Assemblée générale de l’ONU constitue une occasion sans
précédent de souligner le rôle clé de la recherche dans l’élaboration et l’application de stratégies
pour la prévention et la lutte contre ces maladies. L’étroite collaboration qui a été établie entre
le CIRC et le Groupe NMH lors de la préparation de cette réunion prouve la reconnaissance, de
la part des deux organisations, de la valeur de leur relation complémentaire.
12. Le Directeur du CIRC est également membre du Comité de Direction scientifique
international pour la "Première Conférence ministérielle mondiale sur les modes de vie sains et
la lutte contre les maladies non transmissibles" qui se tiendra à Moscou les 28 et 29 avril 2011, il
a participé à l’élaboration du Projet de Déclaration pour examen par les Etats membres de l’OMS
et s’exprimera au cours de la première session plénière de cette conférence.
13. Autre exemple du travail effectué au niveau stratégique, la collaboration pour la définition
des priorités de la stratégie de recherche contre le cancer de l’OMS, qui fait partie du "Plan
d’action 2008–2013 pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles".
Le Centre s’est beaucoup impliqué dans l’Objectif 4 du Plan d’action – "Promouvoir la recherche
pour prévenir et combattre les maladies non transmissibles" – notamment par sa participation à
la rédaction du "Programme mondial de recherche prioritaire en matière de prévention et de
lutte contre les maladies non transmissibles. Priorités de recherche : cancer – prévention,
détection précoce, dépistage, traitement et soins palliatifs".
14. En dehors de ces activités de haut niveau, le Centre a établi une relation de travail
privilégiée avec plusieurs Départements du Groupe NMH sur un certain nombre de projets :
Département Maladies chroniques et promotion de la santé (CHP)
15. La mission principale du Département CHP est d’établir un leadership en matière d’efforts
déployés à l’échelle mondiale pour la promotion de la santé, la prévention et la lutte contre les
principales maladies chroniques ainsi que leurs facteurs de risques. Le Département CHP
garantit la coordination générale de l’élaboration et de l’application de vastes politiques de santé
publique reposant sur des observations factuelles sur le cancer.
16. L’étendue des collaborations entre les Groupes du CIRC et le Département CHP est vaste,
mais les plus représentatives se situent sans doute dans les domaines du dépistage du cancer et
de la détection précoce, en particulier pour ce qui concerne la recherche menée par les Groupes
Dépistage (SCR), Assurance-qualité (QAS), et Epidémiologie des infections et cancer (ICE), sur
des projets aptes à être appliqués dans les pays à revenus faibles et moyens. La coopération
dans ce domaine s’est d’abord centrée sur le cancer du col de l’utérus, puis aussi sur le cancer
du sein. Ces activités englobent aussi d’autres Groupes du Siège, dont le Groupe Santé familiale
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et communautaire (FCH) ainsi que les bureaux régionaux et de pays de l’OMS. Ces recherches
fournissent une base factuelle à l’élaboration de politiques et de recommandations pour la mise
en place du dépistage dans toute une gamme d’établissements de santé.
17. En plus de leur collaboration sur des projets nationaux spécifiques de dépistage et de
prévention du cancer du col de l’utérus et de détection précoce et de dépistage du cancer du
sein (en Albanie et au Bélarus par exemple), ces Groupes se sont également fortement
impliqués avec les Départements CHP et RHR pour la rédaction d’un certain nombre de manuels
de l’OMS et autres publications, destinés à apporter des conseils pratiques dans plusieurs
domaines aux prestataires de soins de santé, de détection précoce et de traitement du cancer
du col de l’utérus.
Département Nutrition pour la santé et le développement (NHD)
18. Le Département NHD de l’OMS promeut l’application d’une politique nutritionnelle et
alimentaire afin de s’attaquer au problème de la malnutrition (aussi bien la sous-nutrition que le
surpoids) et d’améliorer la santé.
19. Les principaux axes de recherche de la Section Nutrition et métabolisme (NME) du CIRC
dans ce domaine sont l’évaluation de l’association entre le régime alimentaire (y compris les
habitudes alimentaires), la nutrition, l’activité physique, le déséquilibre énergétique et le risque
de cancer. C’est un domaine dans lequel la recherche du Centre a la capacité de contribuer de
façon considérable à l’élaboration de recommandations et de politiques de santé publique
internationales. C’est donc l’un des secteurs clés dans lesquels le Centre souhaite intensifier ses
échanges avec l’OMS.
Département Initiative pour un monde sans tabac (TFI)
20. Le Département TFI coordonne les activités de l’OMS dans la lutte anti-tabagique en
apportant un leadership en matière de politique mondiale, en coordonnant la mobilisation
internationale et en promouvant l’application par les Etats membres des dispositions de la
Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabagique (FCTC).
21. Lors d’une réunion organisée par le Directeur du CIRC début 2009, le personnel du
Département TFI et les chercheurs du Centre, maintenant regroupés au sein des Sections
Environnement et rayonnements (ENV) et Monographies du CIRC (IMO), ont défini des priorités
communes et ont par la suite collaboré étroitement sur divers aspects de la recherche sur la
lutte anti-tabagique, particulièrement sur l’élaboration de méthodes et de mesures de référence
pour évaluer l’efficacité des politiques anti-tabagiques, y compris celles soulignées dans la FCTC.
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Groupe Sécurité sanitaire et environnement (HSE)
22. Au sein du Groupe HSE, le Département Santé publique et environnement (PHE) met en
place un large éventail d’activités dans le domaine de la santé lié à l’environnement et est l’une
des unités du Siège avec lesquelles le Centre est en étroite collaboration.
Département Santé publique et environnement (PHE)
23. L’objectif principal du Département PHE est la promotion d’un environnement plus sain en
renforçant la prévention primaire et en plaidant pour l’application de politiques de santé
publique efficaces afin de traiter les causes des menaces environnementales pour la santé.
24. La Section ENV du CIRC étudie les facteurs de risque de cancer découlant de facteurs
environnementaux, du mode de vie, de l’activité professionnelle ou de l’exposition aux
rayonnements, et est donc naturellement en synergie avec certaines des activités principales du
Département PHE. Les évaluations menées dans le cadre des Monographies du CIRC offrent une
base aux évaluations du risque et aux recommandations du Département PHE en termes de
prise en charge des risques pour certains produits chimiques, polluants ou autres facteurs
d’exposition professionnels et environnementaux. L’étroite collaboration entre la Section IMO et
le Département PHE permet rapidement la formulation de recommandations en matière de
politique de santé à la suite de la publication de Monographies.
25. Afin de soutenir et de développer davantage ces relations, le Directeur a organisé une
réunion en février 2011, au cours de laquelle les membres seniors du Département PHE et des
Groupes du CIRC ont passé en revue les collaborations actuelles et défini les domaines d’intérêt
commun pour le travail futur.
26.
Enfin, le Centre a participé activement à la "Conférence internationale sur les Déterminants
environnementaux et professionnels du cancer :
Interventions
de
Prévention
primaire",
organisée par le Département PHE dans les Asturies, en Espagne, en mars dernier. Il s’agissait
d’une initiative majeure du Département PHE qui a rassemblé des spécialistes issus d’un large
éventail de domaines dans l’optique de passer en revue les options et les interventions clés des
politiques visant à renforcer la prévention primaire des cancers liés à l’environnement et à
l’activité professionnelle.
Groupe Santé familiale et communautaire (FCH)
27. Le Groupe FCH travaille à l’amélioration de la santé des individus, des familles et des
communautés, en soutenant la mise en place, l’application et l’évaluation d’interventions
favorisant la santé et accélérant le développement humain.
28. Le CIRC collabore étroitement avec le Groupe FCH, en particulier avec les Départements
RHR et Vaccination, vaccins et produits biologiques (IVB), sur tout ce qui concerne ses
recherches sur les cancers liés à des infections, en particulier le cancer du col de l’utérus et le
cancer du foie. En outre, comme il a été souligné plus haut, le Centre collabore également avec
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le Département RHR pour le dépistage, non seulement du cancer du col de l’utérus mais aussi
du cancer du sein et du cancer colorectal.
29. Les recherches du Centre dans ce domaine visent à mieux comprendre l’association entre
les infections et le cancer, par la caractérisation de la prévalence des infections associées aux
cancers dans la population et en testant de nouvelles stratégies pour leur prévention. Ainsi, les
Groupes ICE et SCR travaillent en étroite collaboration avec les Départements RHR et IVB sur la
prévention du cancer du col de l’utérus et la vaccination, la surveillance et la prise en charge du
virus du papillome humain (VPH) dans les pays en développement.
30. La collaboration entre les Groupes du Centre et le Groupe FCH a conduit à la mise en place
de plusieurs grands projets conjoints de recherche et d’application du dépistage du cancer du
col de l’utérus en Afrique sub-saharienne, des projets de coordination de l’effort mondial visant à
procurer aux pays des instructions pour la vaccination et la prise en charge du VPH (notamment
par des études de prévalence du VPH chez les femmes de 25 pays sur cinq continents), ainsi
que des informations sur le risque de cancer chez les utilisatrices de contraception orale.
Groupe Innovation, information, bases factuelles et recherche (IER)
31. Le projet sur la Charge mondiale de morbidité (GBD) fournit des estimations détaillées et
comparables sur la mortalité, l’incidence, la prévalence, la dégradation de la santé et d’autres
indicateurs, dans tous les types de maladies, et formule des estimations sur les morts
attribuables aux facteurs de risque mondiaux les plus importants, ainsi que sur les années de vie
corrigées de l'incapacité (DALY).
32. Grâce au travail de la Section CIN, le Centre a établi sa réputation en tant que source
fiable de statistiques vitales sur le cancer et d’estimations sur le fardeau mondial du cancer. Le
projet GBD recoupe partiellement plusieurs activités de la Section CIN, en particulier la
publication d’estimations de l’incidence et de la mortalité du cancer. L’un des principaux axes de
la collaboration récente du projet GBD et de la Section CIN est l’harmonisation des différentes
méthodologies qui ont abouti à des divergences dans les estimations. La collaboration avec le
projet GBD se fait aussi par l’élaboration de nouveaux indicateurs servant à l’évaluation du
fardeau du cancer au niveau international, tels que les DALY. Voici pour les principaux aspects
discutés lors de la récente réunion de la Section CIN et du projet GBD au Centre.
33. Enfin, la Section CIN collabore avec le groupe OMS Classifications, terminologies et normes
pour la mise à jour de la Classification internationale des Maladies pour l’Oncologie, 3ème édition
(ICD-O-3) et la diffusion de ces nouveaux codes dans son réseau collaboratif de registres du
cancer. Elle prend également la tête du Topic Advisory Group sur les néoplasmes à l’occasion de
la 11ème révision de la Classification internationale des Maladies (CIM-11).
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Publications, communication et médias
34. Le Groupe Communication (COM) du CIRC est responsable de la coordination du
programme des Publications du Centre et de l’application de sa stratégie de communication
externe. Les Editions de l’OMS sont l’éditeur et le distributeur exclusif des séries de publications
du Centre.
35. Le Groupe COM collabore étroitement avec son homologue du bureau du Directeur général
de l’OMS, afin de garantir la diffusion efficace au sein de l’OMS des résultats des recherches du
Centre, ainsi qu’une coordination efficace et la diffusion à grande échelle du résultat des
activités conjointes. Tout ceci permet de garantir que les activités conjointes et les domaines
d’intérêt commun sont véhiculés par le biais d’une communication bien organisée, notamment
sur les sujets qui suscitent grandement l’intérêt des médias et des diverses communautés.
Bureaux régionaux de l’OMS
36. Il existe une importante collaboration entre le CIRC et les bureaux régionaux de l’OMS,
ainsi qu’avec les bureaux de pays. Plus précisément, le Centre apporte des avis techniques et a
un rôle de consultant dans les domaines des systèmes d’information sur le cancer, du dépistage
du cancer et du diagnostic précoce, dans le cadre des programmes nationaux de lutte contre le
cancer dans certains pays sélectionnés tels que l’Albanie, l’Angola, l’Arabie Saoudite, le Bélarus,
la Guinée, l’Irak, la Jordanie, le Kenya, Madagascar, le Malawi, Oman, l’Ouganda, le Paraguay, le
Sri Lanka, la Tanzanie et la Thaïlande pour ne citer qu’eux, au cours de ces dernières années.
37. Dans ce domaine, le vaste réseau collaboratif de la Section CIN avec les bureaux
régionaux de l’OMS et tout particulièrement avec AFRO (Région OMS de l’Afrique), AMRO
(Région OMS des Amériques) et WPRO (Région OMS du Pacifique occidental), constitue aussi
une interaction importante qui vise à augmenter l’étendue et à améliorer la qualité de
l’enregistrement des cas de cancer dans les pays à revenus faibles et moyens.
Conclusions et opportunités futures
38. L’étroite collaboration entre le CIRC et l’OMS confère au Centre une position privilégiée qui
lui permet de transformer rapidement les résultats de ses recherches en politiques et en conseils
de santé publique. L’expertise scientifique du Centre constitue une source considérable
d’informations et de conseils de haute qualité qui viennent étayer le travail de l’OMS.
39. De nombreuses collaborations actuelles entre les deux organisations ont été motivées par
des contacts personnels et des engagements mutuels, plutôt que par des initiatives au niveau
organique. Néanmoins, un effort a été fait pour rassembler des informations sur l’étendue de
cette coopération, afin de commencer à définir des priorités et de s’assurer que les bénéfices
pour les deux organisations sont optimisés. Dans cette optique, le présent document constitue
une première vue d’ensemble des collaborations les plus significatives entre le Centre et l’OMS ;
ce n’est pas une liste exhaustive.
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40. En plus de sa collaboration avec le Siège, le Centre reçoit un soutien important du réseau
des bureaux régionaux et de pays de l’OMS, ce qu’il apprécie grandement. La définition des
domaines de coopération, en concertation avec le Siège, ouvrent de nouvelles perspectives de
développement d’une collaboration stratégique avec les bureaux régionaux.
41. Les activités de recherche sur le cancer ne sont pas rattachées à un seul point au sein de
l’OMS, le travail étant réparti entre un grand nombre de Groupes et Départements. C’est donc
un défi de taille pour la définition de l’orientation stratégique de la collaboration et pour une
communication efficace. Deux initiatives ont été proposées :
• La nomination d’une personne de liaison dans chacun des Groupes clés de l’OMS et des
Sections du CIRC afin de constituer un Groupe de liaison sur le cancer CIRC-OMS auquel
s’ajouterait un membre du Groupe Communication de chaque organisation. Le Groupe de
liaison se réunirait une fois par an pour passer en revue les activités et décider des
priorités à venir. Le Groupe serait dirigé conjointement par le Directeur du CIRC et le Sousdirecteur général du Département NMH. En outre, des téléconférences seraient tenues
entre les co-directeurs.
• Un membre du personnel du Siège devrait garantir la communication et faciliter la
coopération entre le CIRC et l’OMS selon un mandat prédéfini et des responsabilités
clairement établies.
42. Le CIRC tire sa crédibilité et sa réputation de ses résultats de recherche. L’excellence de
ses chercheurs lui permet d’être souvent sollicité par l’OMS afin de contribuer à l’élaboration de
rapports, de directives, d’ateliers etc. Le nombre restreint de personnel scientifique senior au
Centre lui fait courir le risque de dévier de sa propre mission. Il faut donc que les deux parties
soient bien conscientes de ce risque et que le soutien qui est offert soit centré sur des priorités
définies conjointement.
43. En ce qui concerne les priorités sur des sujets spécifiques, un certain nombre de domaines,
pour lesquels une étroite collaboration est susceptible d’être plus efficace, ont été définis. Il est
suggéré que les domaines suivants soient fortement accentués :
•
Lutte contre le cancer, que l’on peut étendre au dépistage et à la détection précoce
o Cancer du col de l’utérus : directives, recherche sur la vaccination, approches
thérapeutiques et dépistage
o Cancer du sein et cancer colorectal : directives, dépistage, diagnostic précoce et
approches thérapeutiques
•
Compréhension du rôle des polluants environnementaux dans le fardeau du cancer humain
o Révision des estimations sur le fardeau mondial du cancer ; recherche dans les
domaines où l’on possède peu de connaissances ; évaluation des agents prioritaires par
les Monographies du CIRC
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•
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Alimentation, obésité, activité physique et cancer
o Recherche afin d’établir une base de données factuelle pour formuler des
recommandations ; participation à l’élaboration de directives et de conseils
•
Estimations du fardeau mondial du cancer
o
Cohérence des estimations ; coordination et partage des tâches et activités
44. La coopération toujours plus grande entre le CIRC et l’OMS est encourageante, cependant
elle pourrait encore être améliorée. Le "premier réflexe" de l’OMS devrait en effet être de faire
davantage appel au Centre dans les domaines liés au cancer, ce qui garantirait l’exactitude et
l’efficacité des messages. Dès lors, il serait souhaitable que tous les documents importants de
l’OMS concernant le cancer soient rédigés en collaboration avec le CIRC dès le départ, afin de
disposer d’un temps suffisant de réflexion et d’échange de points de vue. Plus concrètement, la
place et la visibilité du CIRC dans les activités conjointes et dans la communication de l’OMS,
comme son site internet, devraient être améliorées.
45. Les activités conjointes du CIRC et de l’OMS n’ont recueilli jusqu’ici que peu de
financement externe. Le CIRC parvient à obtenir des contributions volontaires pour ses
recherches, néanmoins elles proviennent principalement de subventions de recherches
compétitives. Il faudrait que cela demeure une priorité, car la qualité et la réputation de la
recherche au sein de l’organisation sont ainsi mises en avant. En outre, le CIRC dispose d’une
Stratégie à moyen terme bien établie, qu’il entend respecter. Cependant les contributions
volontaires pour des projets de recherche appartenant à des domaines de priorité spécifiques de
l’OMS, pour lesquels les bases de données factuelles sur la lutte contre le cancer font défaut,
devraient être sollicitées auprès des Etats participants.
46. La formulation d’une recommandation lors de la Réunion de haut niveau de l’ONU, afin
d’élargir la portée d’utilisation des sources de financement existantes, telles que les donateurs
philanthropes ou les fonds publics mandatés et les programmes de développement pour
englober la recherche dans la lutte contre le cancer et la prévention du cancer, serait d’une
grande aide à cet égard.
47. Le Centre devrait également utiliser sa position au sein de la famille de l’OMS afin
d’accroître sa visibilité auprès des Etats membres de l’OMS et par là même examiner la
possibilité d’accueillir au Centre de nouveaux Etats participants.
48. La Réunion de haut niveau de l’ONU sur les maladies non transmissibles représente une
occasion unique pour le CIRC, car l’accent y est tout particulièrement mis sur le cancer par les
Etats membres de l’OMS. Ce pourrait être l’occasion pour le Centre d’étendre le rôle que lui
confère sa mission actuelle de recherche dans des domaines tels que la surveillance du cancer
(morbidité, mortalité, survie et facteurs de risque), la compréhension des causes et la
prévention du cancer ainsi que la mise en application de la recherche.
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ANNEXE
Projets conjoints spécifiques actuels et collaborations
entre les unités du CIRC et de l’OMS
Département Maladies chroniques et promotion de la santé (CHP)
Collaborations avec les Groupes SCR, QAS et ICE sur :
•
L’élaboration et la mise à jour des directives et conseils techniques de l’OMS sur la
prévention et le traitement du cancer du col de l’utérus : "La lutte contre le cancer du col
de l'utérus. Guide des pratiques essentielles" ; "Dépistage du cancer du col de l'utérus
dans les pays à ressources limitées"; "Planification et mise en œuvre des programmes de
prévention et de lutte contre le cancer du col : Manuel à l’usage des utilisateurs" ;
•
Les consultations pour la détection précoce et la lutte contre le cancer du sein ;
•
L’assistance technique et la collaboration à l’évaluation des programmes de dépistage
nationaux dans les pays à revenus faibles et moyens ;
•
L’intégration du dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus dans un programme
général de lutte contre le cancer en Albanie et au Bélarus ;
•
L’évaluation de la mise en œuvre des programmes de dépistage du cancer colorectal en
Europe ; et
•
La coopération à la mise en œuvre et/ou à l’évaluation du dépistage du cancer colorectal
en Albanie et en Thaïlande.
Département Nutrition pour la Santé et le développement (NHD)
Collaborations avec la Section NME sur :
•
La représentation du Centre au Comité de Direction du Groupe consultatif d’experts sur
les directives nutritionnelles (NUGAG) dont le rôle est de formuler des recommandations
s’appuyant sur des données factuelles sur l’absorption des micronutriments et sur les
politiques nutritionnelles.
Département Initiative pour un monde sans tabac (TFI)
Collaborations avec les Sections ENV et IMO sur :
•
La production de quatre volumes sur la lutte anti-tabagique dans la série des "IARC
Handbooks of Cancer Prevention" ;
•
Le Groupe de travail conjoint OMS/TFI-CIRC sur l’obligation de réduire les quantités de
substances toxiques du tabac ;
•
La publication d’évaluations des Monographies sur la cancérogénicité du tabagisme et du
tabagisme passif, ainsi que des produits du tabac non fumés (Monographies du CIRC
Vols. 83 et 89) et des mises à jour récentes de ses évaluations (Monographie du CIRC
Vol. 100E).
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Département Santé publique et environnement (PHE)
Collaborations avec les Sections ENV et IMO sur :
•
Le projet "Etude mondiale sur la sécurité des rayonnements dans le cadre des soins de santé”;
•
Participation à un groupe d’experts pour la révision des “WHO Guidelines for Iodine and
Thyroid Blocking in Nuclear and Radiological Emergencies”;
•
La collaboration au "Programme de recherche sur la santé à Tchernobyl" (ARCH),
coordonnée par le Centre ;
•
La préparation de la conférence parrainée par l’OMS afin de commémorer le
25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl ;
•
L’étude INTERPHONE sur l’utilisation du téléphone portable et le risque de cancer,
coordonnée par le CIRC ;
•
La participation aux Groupes d’experts sur les principes généraux de la qualité de l’air
domestique, sur la Présence de chrome héxavalent dans l’eau de boisson (tous deux
organisés par l’OMS-EURO) et sur le Rapport de l’OMS d’évaluation des risques du DDT ;
•
La participation au Groupe de Travail inter agence sur une gestion saine des produits
chimiques industriels, en insistant particulièrement sur l’amiante dans la région AsiePacifique ;
•
La participation du personnel du Département PHE à un certain nombre d’évaluations
des Monographies, notamment sur l’amiante, les champs statiques et de fréquence
extrêmement basse et à la Monographie à paraître sur les champs dans les
radiofréquences ;
•
La participation à un certain nombre de réunions d’experts du "Programme international
sur la sécurité des substances chimiques" (IPCS) de l’OMS dont plusieurs réunions
d’examen collégial portant sur les "Fiches internationales sur la sécurité des substances
chimiques" (ICSC) ; et
•
La participation à la "Conférence internationale d’experts de haut niveau sur la sécurité
des substances chimiques" et à la "Convention de Rotterdam : politiques et pratiques en
Russie".
Départements Santé et recherche génésiques (RHR) et Vaccination, vaccins et produits
biologiques (IVB)
Collaborations avec les Sections ICE, SCR, ICB et CIN sur :
•
La participation à l’élaboration de directives et de recommandations de l’OMS sur
l’introduction à grande échelle du vaccin et des tests VPH ;
•
La participation à un certain nombre de réunions et de groupes de travail de l’OMS et
l’organisation de réunions communes afin de définir les objectifs stratégiques et de
coordonner le travail sur l’introduction et la surveillance du vaccin VPH, le suivi du VPH et
le dépistage du cancer du col de l’utérus dans les pays en développement ;
•
La fourniture d’une assistance technique aux études de dépistage du cancer du col de
l’utérus et de vaccination VPH en Afrique sub-saharienne (avec AFRO) ;
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Coopération entre le CIRC et l’OMS
•
La collaboration au suivi de l’impact des programmes de vaccination VPH par le biais
d’enquêtes régulières sur le VPH, incluses dans les programmes de dépistage, et d’un
suivi s’appuyant sur les données des registres des taux d’incidence du cancer du col de
l’utérus ; le Bhoutan, pays où 90% des adolescentes âgées de 12 à 18 ans ont été
vaccinées contre le VPH en 2010 offre une opportunité parfaite ;
•
La collaboration avec le Réseau mondial de Laboratoires dans le but d’harmoniser les
procédures de tests en laboratoire au niveau mondial, dans le cadre du dépistage VPH et
du suivi de l’impact de la vaccination contre le VPH ;
•
La collaboration avec le département de l’OMS pour le VIH/SIDA dans l’élaboration de
stratégies potentielles d’estimation de l’incidence/du fardeau des cancers liés au VIH en
Afrique de l’Est, par le recoupement de l’ensemble des données des registres du cancer
et des registres du VIH.
Statistiques sanitaires et Systèmes d’information sur la santé
Collaborations avec la Section CIN sur :
•
La participation au Groupe d’experts sur le cancer du projet sur la charge mondiale de
morbidité (GBD) ;
•
La collaboration à l’estimation du fardeau mondial de la pollution de l’air domestique, du
cancer professionnel et des maladies liées à l’alimentation – participation au Groupe de
référence sur l’épidémiologie et le fardeau des maladies liées à l’alimentation (FERG) ;
•
La participation de chercheurs expérimentés du projet GBD aux réunions et aux
publications de GLOBOCAN ;
•
L’utilisation des estimations de mortalité réalisées par le projet GBD afin de compléter les
données spécifiques du cancer là où il y a des lacunes dans la couverture régionale des
registres, afin de produire des estimations GLOBOCAN actualisées ; et
•
Le projet GBD fournit des conseils sur l’application et le calcul du poids des infirmités afin
de produire des estimations d’années de vie corrigées de l’incapacité (DALY) basées sur
les données du GLOBOCAN.
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