6èmes Ateliers du Poids et de la Nutrition de Brides
27 septembre 2014
1ère partie : Conférences
Thermes de Brides-les-Bains – BP 14 – 73571 Brides-les-Bains
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ACTIVITE PHYSIQUE ET SOUTIEN PHSYCHOLOGIQUE
APRES UN CANCER : A LA RECHERCHE D’UNE HARMONIE DE VIVRE
Stéphanie RANQUE
Médecin de soins de support oncologiques et soins palliatifs – CHU La Timone de Marseille
Avant d’obtenir les premières données scientifiques concernant activité physique et maladie cancéreuse, le
credo était le repos et la suspension de toute activité physique au cours et au décours des soins d’un cancer.
Les études ont porté sur la fatigue, plainte prédominante des malades pendant et longtemps après les soins.
Cette fatigue reste particulière car insensible au repos et frappant à n’importe quel moment de la journée,
aboutissant souvent à des ruptures des liens sociaux. L’activité physique a d’abord été décrite comme le seul
traitement disponible pour cette fatigue si prégnante. Par la suite, ont été mis en évidence des effets
bénéfiques de l’activité physique sur la qualité de vie, l’anxiété et les risques de dépression des patients. Outre
les effets psychologiques, les études ont permis de montrer des effets physiologiques avec la réduction de la
prise de poids, si régulièrement présente après les soins d’un cancer, mais aussi sous forme d’une amélioration
des capacités cardiopulmonaires facilitant les capacités de déplacement du patient. Une action bénéfique, à la
fois sur les symptômes de la maladie et les effets secondaires des traitements a été illustrée dans de multiples
études.
L’être humain atteint d’un cancer est frappé d’une double peine, d’une part en subissant les effets de la
maladie et de ses traitements, et d’autre part en étant atteint d’une forme d’exclusion sociale avec une
raréfaction de son cercle relationnel et un risque accru de perte d’emploi. A travers l’activité physique couplée
au soutien psychologique, il peut retrouver une existence à ses propres yeux mais aussi au travers du regard de
la société, en étant capable de redécouvrir les capacités de son propre organisme qui l’avait trahi et qu’il
pouvait croire définitivement inapte.
En sus de ces bénéfices psychologiques, physiologiques, sociaux, l’activité physique réduit les risques de décès
en diminuant les risques de rechute des principaux cancers, en particulier mammaires, côliques ou
prostatiques. Cette réduction de risque de voir un cancer réapparaître après les soins est voisine de 40 à 50 %
et est assez homogène d’un type de cancer à un autre.
Outre cet effet direct sur le cancer, l’activité physique réduit le risque de décès en diminuant l’incidence des
autres maladies qui surviennent fréquemment après un cancer (cardiovasculaires, diabète,
neurodégénératives, ostéo-articulaires). Ces bénéfices sur le cancer et les autres maladies passent par des
effets biologiques de l’activité physique qui sont désormais compris et connus.
Ces bénéfices majeurs sont obtenus, non pas d’un traitement venant de l’extérieur, mais par un effet issu de la
volonté propre du malade, patient qui devient acteur de sa santé et de sa lutte contre la maladie. Cependant,
ces efforts personnels doivent être faisables et acceptés.
La mise en place d’une politique pratique d’activité physique en oncologie nécessite donc la rencontre de trois
mondes, soignants, soignés, sportifs, souvent parallèles mais rarement congruents. Cette triple rencontre doit
aboutir à un respect de critères incontournables qui ont pour noms intensité, fréquence, régularité, bonheur et
sécurité.