HCL : la révolution des ultrasons focalisés Cancer de la prostate

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Lyon, le 10 avril 2014
Cancer de la prostate
HCL : la révolution des ultrasons focalisés
C’est une première mondiale. En alternative aux thérapies standards radicales que sont la chirurgie et la
radiothérapie, le service d’urologie de l’hôpital Edouard Herriot propose un nouveau traitement noninvasif par ultrasons dans le cadre d’une évaluation clinique.
Le Focal One®, installé dans le bloc opératoire du
pavillon V est le premier dispositif au monde qui associe
les avantages de l’imagerie par IRM pour localiser les
tumeurs, de la fusion de l’image d’IRM et de
l’échographie 3D et les ultrasons focalisés à haute
intensité. L’objectif : émettre les ultrasons directement
sur la zone de la prostate atteinte par le cancer, en
épargnant les tissus sains alentours, réduisant ainsi au
maximum les risques d’incontinence et d’impuissance.
 Mieux cibler pour mieux traiter
Pionnier dans le domaine, le service d’urologie de l’hôpital Edouard Herriot a mis au point et utilise depuis
de nombreuses années les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) pour traiter toute la prostate
(Ablatherm). Le principe de la thérapie focale est de détruire de manière ultra ciblée la zone atteinte par le
cancer en laissant le reste de la prostate intact. Pour cela, l’unité de recherche LabTau INSERM et les
Hospices Civils de Lyon, en collaboration avec la société de haute technologie médicale EDAP TMS, ont
développé un nouvel appareil : Le FocalOne®.
D’abord testée dans le cadre d’un protocole de recherche, la machine a permis de traiter près de 200
patients depuis son installation au bloc en juin 2011. Les HCL sont le seul CHU de France (et du monde) à
posséder cet équipement dernière génération et donc, à proposer ce nouveau traitement du cancer de la
prostate adapté aux tumeurs localisées à risque faible et intermédiaire dans le cadre d’une évaluation
clinique.
La technique Focal One® repose sur l'utilisation d'ultrasons ultra-ciblés émis par une sonde endorectale et
focalisés sur la zone de la prostate à traiter. Le robot offre une précision de traitement jamais égalée. Tout
comme les rayons solaires passant à travers une loupe peuvent développer une grande chaleur au point de
focalisation, les ultrasons passant à travers différents tissus peuvent produire au point focal une chaleur
intense (entre 80 et 100°C). Cette élévation de température provoque la destruction instantanée et
définitive (nécrose de coagulation) du tissu à l'intérieur de la zone ciblée.
Le traitement consiste en 400 à 600 tirs d'ultrasons focalisés de haute intensité. Chaque "tir" détruit un
cylindre de tissu mesurant 5 mm de long sur 1.7 mm de diamètre. L’intervention est réalisée sous
anesthésie locorégionale en une seule séance allant de 30 minutes à 2h en fonction du volume à traiter.
Aujourd’hui, les patients sont hospitalisés 48h mais les chirurgiens espèrent faire évoluer rapidement cette
procédure vers une prise en charge en ambulatoire. Aucune cicatrice ni de suites douloureuses après
l’intervention.
 L’imagerie à tous les stades de l’intervention
Préalablement au traitement, le patient passe une IRM à partir de laquelle
les zones suspectes de la prostate sont identifiées, puis confirmées au cours
d’une biopsie échoguidée. Ces images sont chargées dans la machine Focal
One®. Au cours de l’intervention, la sonde de traitement introduite dans le
rectum permet à son tour l’acquisition d’une image échographique 3D de la
prostate. L’image échographique et l’image de l’IRM sont alors fusionnées
dans le volume 3D de la prostate permettant un repérage précis de la
tumeur (image ci-contre). La zone à traiter est ensuite définie en fonction
de l’ensemble de ces données et visible sur l’échographie temps réel du
patient.
Image 3D de fusion entre
l’IRM et l’échographie avec en
rouge les zones cancéreuses
Une des grandes avancées permises avec le Focal One®, c’est la possibilité pour le chirurgien de contrôler
la zone traitée en temps réel et d’ajuster le traitement au cours de la même intervention : « Une
échographie de contraste réalisée en peropératoire permet de visualiser la zone traité,et au cas où la
tumeur n’aurait pas été totalement détruite, de compléter le traitement, au cours de la même intervention »,
explique Sébastien Crouzet, chirurgien urologue à l’hôpital Edouard Herriot (HCL). Les faisceaux ultrasonores
réalisés par la machine peuvent également être ajustés en longueur et en profondeur en temps réel, « ce
qui évite au patient une seconde opération et réduit le risque d’oubli d’une portion de la tumeur puisque son
contour peut être ciblé plus précisément ».
 Une sexualité préservée
Alors qu’une chirurgie classique comporte des risques d’impuissance (50%) et d’incontinence (10%), les
patients opérés par ultrasons focalisés présentent bien moins d’effets secondaires. Le service d’urologie de
l’hôpital Edouard Herriot évalue actuellement ce traitement dans le cadre d’études multicentriques
comportant entre autre 200 patients avec traitement de la moitié de la prostate et 30 patients avec
traitement purement focal. Dans le cadre d’un traitement focal, au-delà de la destruction totale de la
tumeur par le Focal One®, le risque de diminution de la qualité des érections est très faible et aucun n’a
connu d’épisodes d’incontinence après le traitement.
De plus, contrairement à la radiothérapie, ce traitement n’implique pas de dose maximale et peut donc
être répété. Les ultrasons focalisés à haute intensité ne sont pas toxiques pour les tissus environnant la
prostate. Face à certains échecs thérapeutiques, ils représentent alors une nouvelle issue pour des patients
dans l’impasse.
Le cancer de la prostate en chiffres
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme à partir de 50 ans, avec :
 70 000 nouveaux cas chaque année
 8 000 décès par an, en France
Depuis juin 2011, près de 200 patients ont bénéficié du nouveau traitement par ultrasons à l’hôpital
Edouard Herriot.
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