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importations et donc il ne se retrouve pas dans la moyenne des taux appliqués aux
importations. Par exemple, au Japon les droits sont moyens sur l’ensemble des produits
alimentaires et de 1750% sur le lait, donc les japonais n’importent pas de lait et ce taux élevé
n’a aucun effet sur la moyenne.
Dans un domaine les règles du jeu sont particulièrement difficiles à définir et à respecter,
celui des droits de propriété intellectuelle, un domaine très large (Copyright, droit des
marques, brevets téléchargement etc) qui concerne d’ailleurs aussi les échanges nationaux. Il
faut arriver à se mettre d’accord sur un cadre juridique, puis arriver à le faire respecter, et cela
afin de rémunérer un domaine essentiel de l’activité économique : la création et l’innovation.
Les caractéristiques de « bien public » de ce type de production impliquent qu’il soit mis à la
disposition de tous, mais cela pose un problème d’incitation : Comment rémunérer ceux qui
sont à l’origine de ces biens fondamentaux ?
- La question des biens publics mondiaux (santé, environnement etc). La
régulation par la mondialisation est, à ce niveau, très insuffisante. Les Accords de Kyoto, les
conventions sur la biodiversité etc restent essentiellement au niveau des vœux pieux et on est
très loin d’une régulation fondée sur le développement durable.
L’enjeu qui est derrière cette production de règles par des experts est celui du pouvoir de la technocratie par rapport à celui de la démocratie.
En effet, ces experts n’ont aucune légitimité démocratique. Même si Pascal Lamy pense que l’OMC, qui fonctionne sur le consensus et
l’unanimité, est finalement une instance démocratique, on peut en douter, car ce mode de fonctionnement débouche sur une situation où on
se met d’accord sur presque rien.
Introduction
Considérée comme une chance pour les uns, une menace pour les autres, le
phénomène de la mondialisation qui, pour beaucoup de monde, semble déterminer
désormais l’avenir de la planète suscite des débats passionnés, des controverses savantes et
des proclamations politiques aussi simplistes que péremptoires. Mais d’abord, de quoi s’agit-
il lorsqu’on parle de mondialisation ?
A l’origine, la mondialisation était essentiellement perçue par les auteurs comme un
fait économique et financier qui indiquait la suppression progressive de barrières douanières
et réglementaires pour les entreprises industrielles, commerciales et financières ce qui
permettait le déploiement sans entrave et la délocalisation des activités dans l’espace
mondial. Les firmes multinationales se trouvaient ainsi au cœur d’un processus productif de
dimension mondiale commandé par la recherche d’un profit optimal axé sur l’exploitation
des dotations factorielles naturelles des pays. Le phénomène s’est par la suite élargi au point
d’affecter aujourd’hui le politique, le social et le culturel. Cela soulève beaucoup
d’interrogations.
Pourtant, le concept malgré son utilisation abusive fait l’objet de plusieurs
compréhensions tant au niveau des chercheurs qu’à celui du grand public. Le sujet est vaste,
complexe, largement débattu, souvent diabolisé au détriment d’analyses robustes avec des
statistiques crédibles. Selon la remarque de R. BOYER, «quand des ouvriers d’un abattoir de
poulets se mettent en grève pour contester un aménagement de leurs horaires de travail, on
décrète qu’ils se battent contre la mondialisation qui impose sa rationalité aux entreprises