- -7,6 milliards en 1984, dont - 6,6 milliards pour la SONAR.
Ces statistiques montrent que les trois grands postes du déficit de la filière sont:
- la filière semencière,
- la SEIB qui travaille dans de mauvaises conditions financières et triture des quantités de graines
insuffisantes par apport à sa capacité de production . Les coûts fixes élevés et le manque de souplesse
financière permettant de vendre au moment opportun expliquent le coût considérable que représente la
SEIB pour la filière ;
-
le barème de commercialisation qui comprend les faibles recettes ( lorsque les cours internationaux
sont bas), les coûts excessifs de certains postes : pertes et fraudes (dépassant 3,3 milliards en 1982-
1983), les frais financiers (les huiliers se finançant sur le poste du barème en retardant le paiement de
leurs achats de graines) ; le transports.
Les coûts sont supportés par l’Etat qui était au cœur du dispositif de production, de commercialisation
et de financement. En conséquence, ils ont contribué à creuser le déficit budgétaire dont la recherche
de l’équilibre est l’une des conditionnalités des Institutions Financières Internationales.
En mettant en corrélation ces dépenses avec les recettes estimées à partir d’hypothèses de prix
internationaux des graines en F CFA, on peut établir le bilan de la filière au moins pour la fin des
années quatre-vingt. A l’époque une étude de la Banque mondiale ( 1987) postule que les prix indexés
dégagés par le mécanisme d'ajustement se situent à un niveau inférieur à celui du prix pratiqué qui est
de 90F/KG. Sur la base de ces hypothèses, en 1987-1988, pour une production de 850 000 tonnes
d'arachide, la production à triturer devrait être de 556 000 tonnes. Le déficit "normal" devrait alors
s’élever à : 556 000 x (90 - 54 ) soit 20 milliards de F CFA pour l'arachide.
Ce travail peut être poursuivi et même affiné si les statistiques agricoles sont disponibles. En
raccourci, pour les partenaires au développement, il est établi au plan comptable que la filière risque
de rester pour longtemps déficitaire, ce qui amène à se poser la question de savoir : Qu’en faire? Les
Institutions Financières Internationales répondent, dans l'optique de l'assainissement économique et
financier, par une double alternative soit la restructuration profonde de la filière ce qui revient à
œuvrer pour la réalisation de son équilibre ; soit alors son abandon pur et simple et à chercher à
promouvoir des activités agricoles substitutives.
La politique préconisée par les IFI se focalisant essentiellement sur la libéralisation complète et totale
de l’agriculture avec en toile de fond le désengagement de l’Etat et la privatisation. Dans le cas
d’espèce, elle recommande la suppression par privatisation ou par liquidation pure et simple des postes
qui occasionnent les déficits : les semences (SONAGRAINE), les huileries (SONACOS, SEIB) et les
surcoûts issus de la commercialisation. L’objectif est de ne point faire supporter au budget de l’Etat
des déficits insoutenables. C’est la même logique qui avait dicté les suppressions précipitées des
sociétés d’intervention dans le milieu rural sans aucune assurance que les fonctions abandonnées
pouvaient être assumées par les acteurs.
Si cette logique est techniquement justifiée au plan strictement de l’équilibre financier de la filière, elle
est totalement parcellaire dans son évaluation et ne tient pas compte de certaines dimensions
économiques (effets indirects et effets multiplicateurs) et sociales (effets de revenus
et d’appauvrissement).
Au plan strictement économique, le rôle que joue l'arachide directement et indirectement dans
l'ensemble de l'économie est très important. Nous avions tenté dans notre étude de quantifier les effets
induits de la production arachidiére sur l'économie. En effet, si l'on tient compte des effets indirects
dus aux effets d'entraînement de l'économie par les consommations intermédiaires des entreprises, la
situation du déficit s'améliore puisqu'une valeur ajoutée supplémentaire de 8,1, 14,3, 15,1 et 10,7
milliards est créée respectivement en 1981, 1982, 1983 et 1984. Le bilan de l'Etat se serait amélioré de
plutôt dans la même période de 0,8 milliard
en 1981, 1,7milliard en 1982, 1,8 milliard en 1983 et 1,1 milliards en 1984. Le budget général de l'Etat
profite de l'entraînement de l'économie, par la pression fiscale sur les revenus des agents et la taxation
de la consommation des ménages. Avec une pression fiscale et une taxation de la consommation
correspondant à un taux d'environ 20 % des revenus des seuls ménages producteurs et salariés, l'Etat