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Professeur Moustapha Kassé : Les Grands Problèmes Economiques Contemporains
Université de Kara Togo Mai 2007 _www.mkasse.com
- crise de la prévision face aux fluctuations des marchés et des monnaies
- crise de la politique économique face au chômage, à la pauvreté et à la
demande sociale. Cette crise implique celle de la pensée car si on ne sait
pas agir c’est bien parce que l’on ne sait plus bien analyser, ce qui
semble paradoxal en relation avec la surdéveloppement de l’utilisation
des techniques quantitatives.
Dans les propositions pour un nouvel esprit scientifique en science
économique les auteurs mettent l’accent sur la nécessité d’une prise en considération
plus grande des faits économiques et sociaux dans les formulations et les recherches
économiques. Dans ce sens, A.S..Eitcher note que « les économistes ont échoué à
appliquer à leur propre travail les règles épistémologiques que suivent normalement
les scientifiques pour éviter de faire des erreurs. En particulier le refus de se
soumettre au fait que les idées et les théories avancées doivent être empiriquement
confirmées. Cette critique est reprise par A. Simon quand il écrit que « les
économistes répugnent à reconnaître et à accepter les faits du monde réel qui
semblent aller à l’encontre des cette théorie de l’équilibre général ou miner ses
fondations.
Ce dont souffre principalement le savoir économique de notre temps, c’est d’un
déficit de en réalisme, certes le travail théorique est important. Certes, il existe des
personnalités et des institutions puissantes qui se consacrent à la collecte des faits et
à à leur première élaboration, mais les théories restent imperturbablement à côté des
faits
La reconstruction éventuelle d’une discipline économique qui ne prétendrait
pas exclusivement au statut de science positive, lais accepterait pleinement ses
dimensions normatives passe par la destruction du mythe scientifique de l’économie
comme science naturelle et par trois démarches :revenir à un contenu descriptif fort,
même si c’est au prix de l’abandon d’une théorie plus générale ;préférer les
investigations empiriques aux hypothèses générales de rationalité et enfin concevoir
une autre manière d’articuler, en économie les dimensions normatives et positives.
Ces deux grandes catégories de problèmes économiques contemporains seront
restituées dans un cadre ouvert en permettant l’utilisation d’une ou des grilles de
lecture. Quelles sont les grilles de lecture dont nous disposons pour justifier les choix
des grands problèmes retenus ? On peut en retenir plusieurs mais nous prendrons.
B/ Les grilles de lecture des faits
Ces grilles de lecture sont multiples, nous décidons d’en retenir trois qui sont
les plus significatives mais aussi les plus usuelles à savoir :
1. la lecture factuelle
Globalement, la science économique est une science de l’observation des faits
économiques donc se préoccupe de l’observation des activités économiques et des
cadres dans lesquels elles se déroulent ; d’études des mécanismes de la production,
de la consommation, de la répartition Pour les besoins de l’observation en vue de
formuler les rapports constants (processus de théorisation) en sciences économiques
émet des hypothèses, construit des théories, dégage des lois et utilise nécessairement
une démarche, une méthode.