Structure et grandes fonctions métaboliques des plantes Assimilation de l’azote Source et cycle de l’azote A la surface de la Terre, il existe 3 sources d’azote : le pool atmosphérique N2, le pool minéral nitrates NO3- et NH3/NH4+ et le pool organique acide aminé et protéine. Il y a des échanges permanents. Les nitrates dans le sol sont des anions et sont donc peu retenu à la surface du sol donc peu abondant. Ils subissent un lessivage important et les nitrates sont la forme préférentielle des plantes. Ils sont réduits en nitrites puis la nitrite réductase les réduit en ammonium. L’ammonium se trouve également dans le sol. Le premier acide aminé formé est du glutamate. La seconde partie du cycle se trouve dans le sol. Les protéines sont dégradées pour reformer de l’azote minéral à partir de l’azote organique. La formation d’humus permet l’ammonisation : retour au NH3. Enfin les bactéries nitrificatrices permettent la nitrification des sols. Ce sont des bactéries chimiosynthétiques. La réaction est exergonique et l’énergie récupérer permet de fixer le CO2. NH3 NO2NH3 NO3∆G < 0 Le N2 est convertit en ammonium par les microorganismes du sol. Assimilation du NO2Transport des nitrates Ceci concerne les cellules racinaires : le rhizoderme et les poils absorbants. Les nitrates sont transportés par la sève brute et sont redistribués à la plante pour une partie des NO 3 - seulement. L’autre partie est réduite dans la racine. Les transporteurs se situent dans les cellules foliaires et racinaires. Il y a un mécanisme de symport avec les protons. Ce transport n’est pas électroneutre mais il est très actif. La concentration en nitrate varie beaucoup selon les sols et est rarement élevée. Cf graphe p.36 Il existe deux familles de transporteurs : un transporteur qui présente une forte affinité mais une faible capacité (HATS) et un autre qui possède une forte capacité mais une faible affinité (LATS). On a fait des études cinétiques sur des racines coupées pour étudier la vitesse de transport en fonction de la concentration en nitrate. On obtient une courbe de type michaelienne sur laquelle on peut déterminer Vmax et Km qui est l’affinité pour le transporteur. Deux familles de gènes codent pour ces transporteurs : les gènes NRT2 codent pour les HATS et pour les LATS ce sont les gènes NRT1. NRT2 codent pour des transporteurs constitutifs c'est-à-dire qu’ils sont tout le temps synthétisés et NRT1 sont inductibles par la concentration en nitrates en augmentant. C’est un système symport nitrate – proton. La capacité d’accumulation est importante. Il s’agit d’un transport actif secondaire. Après l’absorption, les nitrates sont réduits en nitrites. Réduction du NO3La réduction se fait par une enzyme, la nitrate réductase. C’est une enzyme soluble et cytosolique constitué d’un homo dimère (deux sous unités identiques). Chaque sous unité est formée de 3 domaines : FAD qui utilise le pouvoir réducteur un hème qui est un cytochrome b un atome de MoCo (cobalt). C’est un oligoélément présent en faible quantité mais indispensable car il intervient dans la réaction de transfert des électrons depuis le NADPH. Les deux électrons réduisent les nitrates en nitrites. C’est une réaction exergonique donc le transfert des électrons est spontané. Elle ne consomme pas d’ATP mais du pouvoir réducteur. NO3- NO2- + H2O Sa position est stratégique car elle subit de multiple régulation. Les gènes de la NR codent pour une enzyme qui est active dans sa forme native. La transcription est sous le contrôle de la lumière et des nitrates (substrat). Le glucose et d’autres sucres sont aussi des activateurs de la transcription. Il y a donc une connexion entre le métabolisme azoté et le métabolisme carboné. La NR est régulée par une phosphorylation post-traductionnelle. Quand elle est phosphorylée, elle fixe un inhibiteur qui l’inactive. Tout ceci est sous le contrôle d’une kinase phosphatase. La phosphorylation est régulée par la lumière et des sucres qui inhibe le processus. Cette réduction se fait dans les tiges ou les racines. La répartition en enzyme dans les feuilles et les tiges dépend des plantes et la concentration en nitrate exogène. Réduction du NO2Le NO2- est le substrat de la nitrite réductase et elle fait intervenir 6 électrons. NO2- + 6e- + 6 H+ NH3 + H2O Ensuite NH3 est protoné pour former du NH4+ : NH3 + OH- + 2H+ NH4+ + H2O NO2- + 6e- + 8H+ = NH4+ + 2 H2O Cette réaction alcalinise le cytoplasme et tous les organes peuvent réaliser cette réduction. La NIR est localisée différemment selon les organes : dans les racines elle se trouve dans les proplastes et dans les feuilles elle se trouve dans les chloroplastes. Dans les racines le pouvoir réducteur est le NADPH (3 sont nécessaires pour les 6 électrons) et dans les feuilles, il provient de la ferredoxine (6 sont nécessaires pour les 6 électrons). La NIR est juste formée d’une chaîne contenant 3 domaines : un domaine contient du FMN responsable de la fixation des électrons de la ferredoxine, le 2e est une protéine Fer - souffre et enfin un hème. Assimilation du NH4+ Dans les plantes le NH4+ n’est pratiquement jamais transporté dans les sèves car il est toxique. Après son assimilation il est transformé en glutamate directement sur son lieu de formation. La GS et la GOGAT GS : glutamine synthétase GOGAT : glutamate oxoglutarate amino transférase : glutamate synthase La GS utilise le glutamate préexistant et fixe le NH4+ avec de l’ATP pour former de la glutamine. La GOGAT transfère le groupement amine sur l’oxoglutarate pour donner du glutamate. Le premier glutamate utilisé est alors régénéré. On a donc formation de 2 glutamates. La GOGAT nécessite du pouvoir réducteur provenant de la ferredoxine ou du NADPH. Dans les racines, l’ammonium est pris en charge par la GS 1 ou la GS 2 (proplaste). La GOGAT à NADPH se trouve dans les proplastes. Dans les feuilles, GOGAT et GS2 sont dans les chloroplastes, et GS1 est dans cytosol. La GDH Il s’agit de la glutamate déshydrogénase qui est une enzyme mitochondriale. Elle fonctionne quand NH3 est important dans le sens α’cétoglutarate qui est alors réduit : α + NH3 + NADH NAD+ + glutamate Cette enzyme est peu active chez les végétaux supérieurs mais plus chez les champignons. Chez les végétaux, la GOGAT est très performante car la GS a une forte affinité pour son substrat. La GDH est peu efficace tant que la concentration en NH4+ n’est pas élevée ce qui est relativement rare chez une plante car il est toxique. Cependant la PR peut faire intervenir cette enzyme car quand elle est importante, elle libère du NH4+ dans les mitochondries qui doit être recyclé. Les transaminations A partir du glutamate on obtient du NH2 et grâce aux transaminations on peut obtenir les autres acides aminés. Glutamate α’cétoglutarate AOA / Glyoxylate / Pyruvate … aspartate / glycine / alanine … Origine du NH4+ dans les plantes L’ammonium a plusieurs origines : - réduction des nitrates - absorption directe - catabolisme des protéines - c’est une forme de transport pour l’asparagine - photorespiration pour son recyclage N2 atmosphérique NH3 Fixation symbiotique du N2 atmosphérique dans les nodules La fixation de l’azote symbiotique nécessite des microorganismes se trouvant dans les nodosités. Ce sont les bactéries qui fixent le N2 de l’atmosphère. Ceci est essentiellement présent chez les légumineuses. Chez les Fabacées par exemple, il y a une symbiose avec une famille de bactérie : les rhizobiacé. Cette symbiose se retrouve souvent dans les racines, on parle de nodosités racinaires et peut parfois apparaître sur les tiges, ce sont alors des nodosités caulinaires. Il existe également des nodosités chez les non légumineuses, chez les Ulnacés (aulne). Chaque plante a une espèce de bactérie. La plante déclenche le processus d’infection en activant les bactéries de la rhizosphère en libérant des flavonoïdes qui interagissent alors avec une protéine bactérienne (NOD). Cette protéine va être activée et joue le rôle de facteur de transcription. Elle va conduire à l’expression des gènes NOD de la bactérie. Ces gènes codent pour une enzyme intervenant dans la biosynthèse d’oligosaccharides qui sont des facteurs NOD reconnus par la plante. Les oligosaccharides sont des répétitions de la glucosamine (4 à 5 fois) avec des substitutions. Après la reconnaissance la bactérie vient au contact des racines et il y a initiation de la formation d’un cordon d’infection dans un poil absorbant pour conduire la bactérie dans le parenchyme. La formation des méristèmes nodulaires est réalisée par la reprise des divisions. Quand les nodules sont différenciés : il y a une zone méristématique, une zone où la bactérie continue d’infectée et enfin au centre la cellule colonisée. Il y a une formation de tissus conducteurs propres à la bactérie. Dans la cellule infectée les bactéries sont regroupées dans des structures arrondies : des bactéroïdes limité par une membrane dérivant de la membrane plasmique. La membrane est le symbiosome. Dans le cytoplasme, il y a beaucoup de mitochondries et de Leghémoglobine. La bactérie catalyse la fixation du N2 grâce à la nitrogénase pour former du NH3. Elle contient deux composants : la nitrogénase et la nitroréductase. Le pouvoir réducteur provient de la ferredoxine des bactéries.