PERROQUET BANANE Bodianus perditio (Quay & Gaimard, 1834) Source : Randall Famille : Labridés ELÉMENTS-CLÉS DE DISTINCTION Un corps allongé orange-rouge avec des petits points jaunes sur la tête et sur l’avant du corps. Une tache noire à l’arrière de la nageoire dorsale précédée d’une barre blanche (chez les jeunes) à jaunâtre (adultes) ; cette barre est diffuse chez les très gros individus. La nageoire caudale est jaune. Les jeunes individus sont jaune vif. La bouche comporte de fortes canines sur les deux mâchoires. Les écailles sont relativement grandes et se détachent assez facilement. ESPECES PROCHES Malgré son nom de « perroquet », le perroquet banane est en réalité un labre. En NouvelleCalédonie, la famille des Labridés est représentée par plus de 100 espèces (dont le Napoléon), le genre Bodianus comportant 7 espèces. Parmi celles-ci, seule la Vieille barrée (Bodianus loxozonus) peut être confondue avec le perroquet banane. Cependant, la vieille barrée ne présente pas de barre blanche en avant de sa tache noire, et des lignes horizontales sont visibles sur la tête et le corps chez l’adulte. MENSURATIONS Moyennes : 35 cm pour un poids de 800 g à 1 kg. Maximales : En Nouvelle-Calédonie, la taille maximale enregistrée est de 73 cm pour un poids de 5 kg. Des individus de 80 cm ont cependant été capturés sur la Grande Barrière de corail en Australie. ALIMENTATION Le perroquet banane se nourrit surtout de mollusques, parfois de crabes ou de crevettes et plus rarement de poissons (uniquement chez les gros spécimens). Il utilise ses canines pour extraire les coquillages de leur milieu, les coquilles étant ensuite broyées par les dents (ou plaques) pharyngiennes, situées à l’entrée de l’oesophage. Ce poisson est capable de briser des coquilles relativement épaisses (turbos, porcelaines, cônes). CROISSANCE ET MORTALITÉ La croissance de cette espèce n’a pas encore été étudiée. Il est cependant probable en se basant sur d’autres espèces de cette famille que sa croissance est relativement rapide jusqu’à la maturité sexuelle, les individus de 35 cm ayant sans doute moins de 5 ans. La longévité est également inconnue, mais l’aquarium de Nouméa a conservé un spécimen durant de très longues années. Un exemplaire âgé de 17 ans y est observable. REPRODUCTION Sexualité : comme de nombreux labres, le perroquet banane est d’abord femelle puis mâle. Il est hermaphrodisme protogyne. Cependant, il n’existe pas de différence externe entre les deux sexes. Les femelles dominent la population (80% des individus sexués) en Nouvelle-Calédonie. Taille à maturité : en Nouvelle-Calédonie, les mâles sont matures à environ 40 cm et les femelles à 30 cm. Comportement de ponte : on observe des femelles matures presque toute l’année, avec cependant un pic de reproduction entre juillet et octobre. Il est relativement rare d’observer des mâles matures (juillet et décembre). COMPORTEMENT Le perroquet banane est un poisson sédentaire et diurne. Plutôt craintif, il se laisse difficilement approché dans les zones pêchées. Ce labre a une nage ondulée rappelant quelque peu celle des poissons perroquet. Les gros individus sont parfois accompagnés de rémoras (Echeneis naucrates), ce qui est exceptionnel pour des poissons de cette taille, les rémoras s’associant en général à des espèces marines de grande taille (requins, raies, tortues, dugong ...). Migration : pas de migration connue. Caractères distinctifs complémentaires : D XII-XIII, 10. A III, 12. P 17. V I, 5. LL 30-35. Corps recouvert d’écailles cycloïdes de taille moyenne, de la base des nageoires dorsale et anale jusque sur la tête et les joues. Ligne latérale légèrement courbée ; sept bandes verticales au-dessus de la ligne latérale et jusqu’à la base de la nageoire dorsale. Coloration rouge avec des points jaunes sur les 2/3 antérieurs du corps. Barre blanche située sous la dorsale et diminuant avec l’âge. Tache noire postérieure à la barre blanche, devenant diffuse avec l’âge. Juvéniles de couleur jaune, virant au rouge vers 20 cm. Chez l’adulte, les coins supérieurs et inférieurs de la nageoire caudale sont prolongés par deux courts filaments. Fortes canines sur les 2 mâchoires. ECOLOGIE Distribution Indo-Pacifique : du Nord du Mozambique à l’Afrique du Sud, jusqu’à l’Ile Maurice ; du sud du Japon à Taiwan ; de l’Ouest et de l’Est de l’Australie à la Nouvelle-Calédonie et Lord Howe ; des Tuamotu et Rapa à Pitcairn. Cette espèce a une distribution dite “anti-tropicale”, c’est à dire qu’elle se trouve dans les zones tropicales nord et sud mais est absente de la zone équatoriale. Il est probable que lors des périodes glacières cette espèce vivait sur l’équateur et qu’avec le réchauffement elle a quitté cette zone vers le nord et le sud. Nouvelle-Calédonie : il est présent dans l’ensemble du lagon, avec des abondances supérieures dans les zones peu pêchées. Biotopes Juvéniles : présents sur l’ensemble des récifs, en général dans moins de 15 m d’eau. Adultes : se rencontrent plus profond que les jeunes et préfèrent les eaux claires d’origine océanique. Leurs aires de prédilection sont les zones de sable et éboulis des pentes externes, pentes internes, passes et abords. Domaine de profondeur De 3 à 40 m. USAGES ET RISQUES Intérêts Pêche commerciale : cette espèce n’est pas particulièrement ciblée. Elle se prend cependant très bien à la ligne et se retrouve donc régulièrement sur le marché de Nouméa. Pêche plaisancière et vivrière : la chair du perroquet banane est appréciée. Aquaculture : non pratiquée. Aquariophilie : non pratiquée. Captures Engins : il est possible de capturer le perroquet banane à la ligne à main non loin du récif barrière, ainsi qu’au fusil sous-marin sur les zones d’arrière récif où la profondeur est supérieure à 5-6 mètres. Méthodes : la ligne à main et la palangre de fond sont très efficaces. Les meilleurs appâts sont le calmar et la pieuvre, mais on peut aussi le prendre avec des bernard-l’ermite ou de la chair de turbo. Attention ! Il est recommandé de ne pas consommer d’individus de plus de 1,5 kg car ils sont souvent ciguatoxiques. Source : Randall Etat de la ressource Monde : il y a très peu d’informations à ce sujet. Nouvelle-Calédonie : bien que le stock ne soit pas menacé a priori, les prises à la ligne dans la région de Nouméa ont fortement chuté ces dix dernières années. Les gros individus deviennent relativement rares du fait de la vulnérabilité de cette espèce à la ligne.