
Direction Régionale de l’Environnement du Nord – Pas-de-Calais Page 5
Analyse des potentialités écologiques du territoire régional BIOTOPE-GREET Nord – Pas-de-Calais – Février 2008
1. FONDEMENTS DE L’ETUDE ET ELEMENTS
METHODOLOGIQUES
1.1. SOURCES D’INFORMATION UTILISEES
La méthode choisie pour analyser systématiquement les potentialités écologiques de
l’ensemble des milieux naturels du Nord – Pas-de-Calais s’affranchit totalement des
données relatives aux espaces naturels déjà connus (présence d’espèces ou de milieux
naturels remarquables,…). D’ailleurs, ces derniers espaces naturels sont souvent intégrés
dans des périmètres de protection et/ou d’inventaire.
Cette méthode est fondée sur un traitement statistique des données d’occupation du
sol de l’aire d’étude à partir d’un Système d’Information Géographique (SIG). Plus
précisément, c’est la couche d’occupation du sol de SIGALE® datant de 2005 couvrant
l’ensemble de la Région Nord – Pas-de-Calais qui sert d’information de base à l’analyse.
Du fait de sa précision, cette couche d’occupation du sol a été préférée à la couche Corine
Land Cover de l’IFEN. Effectivement, la couche d’occupation du sol de SIGALE® est plus
précise tant par la typologie utilisée que par l’échelle de représentation des différents
milieux naturels.
Ainsi, la couche de SIGALE® fait apparaître tous les milieux dont la superficie
dépasse 0,5 hectare alors que la couche Corine Land Cover représente les milieux dont la
surface est supérieure au seuil de 25 hectares.
Une analyse fine de la couche d’occupation du sol brute de SIGALE® permet de constater
que seules les plus larges voies de communication sont représentées. Toutefois, les
quelques axes de communication figurant dans cette couche d’occupation du sol ne
suffisent pas pour prendre en compte de façon satisfaisante le morcellement existant des
milieux naturels de l’aire d’étude. Ainsi, la couche d’occupation du sol de SIGALE®
aussi appelée couche « milieux » a été découpée par des éléments fragmentants
supplémentaires, les routes, les voies ferrées et les canaux issus des bases de données
Télé Atlas Multinet et BD carto de l’IGN.
Les différentes voies de communication sélectionnées et considérées comme
fragmentantes ont été réparties en quatre classes selon l’importance ou autrement dit
la perméabilité de la barrière qu’ils opposent en moyenne au déplacement des espèces
animales et végétales.
La sélection et la hiérarchisation des voies de communication estimées comme
fragmentantes vis-à-vis des milieux naturels ont été opérées de manière objective et
standardisée. Ainsi, pour chacun des quatre niveaux de fragmentation, la sélection des
voies de communication morcellantes de l’aire d’étude prend en compte divers critères tels
que : la largeur des voies, l’intensité du trafic, l’existence potentielle de clôtures de part et
d’autre des voies, la nature des berges des canaux…
Les espaces artificialisés ou urbanisés sont d’autres éléments éco-paysagers
considérés comme fragmentants dans l’aire d’étude. Néanmoins, ceux-ci sont
représentés d’emblée dans la couche d’occupation du sol de SIGALE®. Pour
certaines étapes de l’évaluation des potentialités écologiques de l’aire d’étude, selon
l’importance de la barrière qu’ils opposent au déplacement des espèces, les différents
espaces urbanisés sont joints et répartis dans les quatre classes d’éléments fragmentants.
À l’inverse, certains aménagements du territoire permettent de reconnecter les
espaces naturels entre eux. Il s’agit en particulier des ponts enjambant les voies d’eau ou
les principaux ouvrages de rétablissement des connexions biologiques construits au
niveau des autoroutes et des lignes ferroviaires à grande vitesse. Comme ces éléments ne
figurent pas dans la couche d’occupation du sol de SIGALE®, nous les y avons également
intégrés (voir le chapitre 3.3.)
Remarquons que grâce au découpage de la couche d’occupation du sol par les éléments
fragmentants, la matrice paysagère, représentée par les zones de grandes cultures, est
sectionnée en de nombreuses entités.
1.2. CRITERES ECOLOGIQUES PRIS EN COMPTE
L’analyse des potentialités écologiques réalisée ici est fondée sur plusieurs critères
relevant de l’écologie du paysage (GODRON & FORMAN, 1986 ; FORMAN, 1995 ;
BAUDRY & BUREL, 1999 ; etc.), à savoir :
- la connectivité ;
- la naturalité ;
- la compacité ;
- la surface ;
- l’hétérogénéité.
L’intégration de critères relevant d’autres thématiques est envisageable (géologie,
hydrologie, hydrogéologie, hydraulique, …). La seule contrainte est que ces informations
doivent être homogènes sur l’ensemble du territoire régional.
Plus exactement, les critères retenus, pris individuellement ou combinés, permettent de
cibler les potentialités biologiques et la fonctionnalité écologique de chaque polygone
individualisé au sein de la couche « milieux ».
La connectivité correspond aux potentialités d’échanges entre les milieux. Une
connectivité importante est garante d’un bon fonctionnement écologique et donc d’une
biodiversité potentiellement plus forte. D’autre part, le brassage génétique et les échanges
intra-populations, et, par conséquent, la santé et la survie des populations animales et
végétales découlent en effet directement des potentialités d’échanges entre les milieux.