10 J o u r n é e s

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Du 10 au 12 mai 2017
10
èmes
Journées
Scientifiques

stratégie du cno

Vie des axes scientifiques

Projets émergents
& structurants du cno

session jeunes chercheurs
• UNE
SESSION THÉMATISÉE SUR LES INNOVATIONS DIAGNOSTIQUES EN
CANCÉROLOGIE
• UNE
CONFÉRENCE SUR LES BIO-MEMS APPLIQUÉS À L’ONCOLOGIE
• UNE
CONFÉRENCE SUR
MICROBIOTE
Centre International
Deauville - France
ET
CANCER
www.canceropole-nordouest.org
SOMMaIRE
soMMAire
p
2
LisTinG session jeunes chercheurs PAr orDre ALPhABéTiQue
p
3
eDiToriAL Du PrésiDenT
p
4
ProGrAMMe Des 10ÈMes journées scienTiFiQues 2017
p
5-9
conFérences eT session ThéMATiQue
p
10 - 16
ProjeTs eMerGenTs cno : PrésenTATion Des résuLTATs
De recherche
p
17 - 23
p
25 - 34
p
36 - 70
- Axe 2 : Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B p
71 - 73
- Axe 3 : imagerie moléculaire et adaptation thérapeutique
p
74 - 82
- Axe 4 : cancer et neurosciences
p
83 - 87
- Axe 5 : cancers, individu et société
p
88 - 91
PrésenTATion De LA PLATeForMe oncoMoDeLs
p
92
BiLAn Des AcTiViTés Du cno
p
93 - 95
session jeunes chercheurs
résumés des 10 communications orales sélectionnées
résumés des communications affichées
- Axe 1 : Médecine de précision des tumeurs solides
2
10mes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
Communications orales et posters par ordre alphabétique
session jeunes chercheurs
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
Axe
APITHY Marie-Joëlle
1
71
2
BASSON Laurent
2
74
BEAUSSIRE Ludivine
3
BENHABILES Hana
4
NOM
BIDAN Nadège
BODY Simon
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
Axe
LEBLOND Marine
26
86
4
3
LECOMTE DUMONT Delphine
27
78
3
36
1
LEFEBVRE Thibaut
28
51
1
37
1
LE-FEVRE Camille
29
52
1
5
38
1
LEMAN Raphaël
30
53
1
Com. orale 6
30
3
LEVEQUE Romain
31
54
1
NOM / Prénom
BONNET Romuald
6
39
1
LHUISSIER Eva
32
55
1
COLARD Elyse
7
75
3
MOPIN Alexia
33
72
2
COLLETTE Jordan
8
40
1
MORLOT Marine
34
79
3
CORROYER-DULMONT Aurélien
9
76
3
MUTEL Alexandre
35
87
4
CORROYER-DULMONT Aurélien
10
77
3
PAPILLON Charles-Antoine
36
56
1
COUTURE Alexandre
11
41
1
PERES Elodie
Com. orale 7
31
3
DE BLASI Géraldine
12
88
5
PERES Elodie
37
82
3et4
DEMBELE Kléouforo Paul
13
83
4
PERRET Grégoire
38
80
3
DENIS Camille
14
42
1
PERRIER Joy
Com. orale 9
33
3
DEWALD Justine
15
43
1
PORET Benjamen
39
57
1
DOS SANTOS Mélanie
16
84
4
QUILBE Alexandre
40
58
1
DUBOC Charlène
17
44
1
QUILLET Aurélien
41
59
1
DUBOIS Martine
Com. orale 8
32
3
RENAUD Sarah
42
60
1
DUBOIS Fatéméh
18
45
1
RODIER Simon
43
90
5
DUIVON Mylène
19
85
4
ROGEZ Bernadette
44
61
1
DUPEL Estelle
Com. orale 1
25
3
SAUZAY Chloé
45
62
1
DUPLAQUET Leslie
Com. orale 2
26
3
SEFRIOUI David
46
63
1
FOUQUET Grégory
20
46
1
SEREE Olivier
47
91
5
FRANDEMICHE Charline
21
89
5
SIEBERT Faustine
48
64
1
Com. orale 3
27
3
SOUKARIEZ Omar
49
65
1
GRABARZ Anne
HELAINE Charly
22
47
1et4
SWIERCZEWSKI Thomas
50
66
1
Com. orale 4
28
3
TRINH Anne
51
73
2
JOUANNE Marie
23
48
1
TUBEUF Hélène
52
67
1
KASPER Edwige
24
49
1et3
TURPIN Anthony
53
68
1
JEAN-JACQUES Bastien
KIEFFER Charline
LAHBIB Hana
LAMBERT Gaëlle
25
50
1
VALABLE Samuel
54
81
3
Com. orale 10
34
3
VANLAEYS Alison
55
69
1
Com. orale 5
29
3
ZERDOUMI Yasmine
56
70
1
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
3
Editorial du Président
Nous pouvons nous réjouir du fait que la direction de l’INCa ait choisi d’inscrire les
Cancéropôles dans la durée en les « re-labellisant » au moins jusqu’en 2022, et ceci
afin de les positionner comme un acteur majeur de l’organisation en région de la
recherche fondamentale, translationnelle et clinique en cancérologie.
C’est dans ces conditions que les traditionnelles journées scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest à Deauville remplissent pleinement leurs missions, d’une part
l’interface entre ses différents acteurs, et d’autre part l’ouverture vers des questions
prédominantes d’actualité en cancérologie.
Aussi, nos 10èmes journées vont nous permettre de faire le traditionnel bilan annuel
des programmes scientifiques développés dans chacun des 5 axes. Après 13 années d’existence, le CNO a entrepris une politique de redynamisation de ses axes
de recherche et des premières restructurations seront présentées avec pour objectif
de renforcer les projets collaboratifs intersites. Les jeunes chercheurs et cliniciens
décriront comme chaque année leurs résultats les plus originaux. A cet égard, nous
comptons sur votre participation très active pour mettre en avant les présentations
affichées qui, de manière la plus didactique possible, vous apparaissent les plus novatrices, abouties et originales.
Chacune des trois journées sera l’occasion de développer des thématiques phares
en cancérologie pour lesquelles une plus grande information nous semble nécessaire. C’est ainsi que le mercredi après-midi, nous avons souhaité vous présenter les
Bio-MEMS, en l’occurrence le développement des micro-technologies appliquées à la
recherche en cancérologie. Ensuite, la session thématisée du jeudi après-midi sera
focalisée sur les innovations diagnostiques appliquées à la cancérologie. En effet, si
désormais il devient relativement aisé de détecter quelques cellules tumorales circulantes, l’implication clinique de telles découvertes est devenue un enjeu majeur au
niveau du diagnostic, du pronostic et de la thérapeutique. En parallèle, les enjeux
éthiques et sociétaux de telles découvertes font aussi l’objet d’une réflexion approfondie. Enfin, la dernière conférence plénière de vendredi sera focalisée sur le rôle de
plus en plus prégnant joué par le microbiote dans le développement et le traitement
de plusieurs cancers.
J’ai eu la chance et la grande joie d’assister aux 9 premières éditions de ces journées
de Deauville, mais c’est avec émotion que j’y participerai pour la première fois en
tant que Président. A cet égard, je profite de cet éditorial pour remercier chaleureusement celui qui fut depuis la création du Cancéropôle Nord-Ouest sa figure tutélaire,
Pierre Formstecher.
Toute l’équipe d’animation du Cancéropôle vous souhaite de merveilleuses journées
scientifiques ici à Deauville.
Yvan De LAUNOIT
Président du Cancéropôle Nord-Ouest
4
10mes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
Programme
Mercredi 10 mai 2017
Enregistrement des participants dès 13h15
13h30
Café d’accueil
14h00 - 14h30
La stratégie du Cancéropôle Nord-Ouest
Véronique Pancré
Session AXE 1 : Médecine
de précision des tumeurs solides
14h30 - 15h00
La vie de l’axe
15h00 - 16h15
Communications orales
•
•
•
•
•
Session Jeunes Chercheurs
Une mutation décalant le cadre de lecture du gène de la caspase 5 est associée à un
moins bon pronostic dans les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, mais
pourrait conduire au développement de nouvelles approches d’immunothérapie antitumorale efficaces. Estelle Dupel (p25)
La face cachée du récepteur MET : Impact sur balance survie-apoptose in vivo. Leslie
Duplaquet (p26)
Impact de la Thérapie Photodynamique sur le Secrétome des cellules de Cancers Ovariens et Conséquences sur les Cellules Immunitaires Humaines. Anne Grabarz (p27)
Les cellules de la lignée bronchique humaine (HBEC-3) n’exprimant plus le gène
suppresseur de tumeur RASSF1A acquièrent la capacité d’établir des jonctions communicantes « longue distance ». Bastien Jean-Jacques (p28)
Implication de HAF dans la croissance des glioblastomes : caractérisation in vitro et
in vivo. Gaëlle Lambert (p29)
16h15 - 16h45
Pause
16h45 - 17h05
Projet METROPOLIS, présenté par David Tulasne
17h05 - 17h35
Conférence : Les Bio-MEMS appliqués à l’oncologie
Pr Dominique Collard (LIMMS - Lille) (p11)
17h35 - 19h05
Première session Poster : Visite des posters pairs
Cocktail dînatoire autour de l’espace poster
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
5
Programme
Jeudi 11 mai 2017
Enregistrement des participants dès 8h15
8h30 - 9h00
Accueil
Session AXE 5 : Cancers, Individu
9h00 - 9h15
9h15 - 9h30
et
Société
La vie de l’axe : Guy Launoy
Communication orale Session
Jeunes Chercheurs
Fréquence, motifs et mécanismes des passages aux urgences des patients suivis pour un
cancer dans un établissement de santé. Hana Lahbib (présenté par Véronique Merle) (p34)
Session AXE 4 : Cancer
9h30 - 9h45
9h45 - 10h05
et
Neurosciences
La vie de l’axe : Florence Joly
Projets Emergents CNO axe 4
Etude de la plainte cognitive à l’issue des traitements d’un cancer: Etude Cog-Plainte.
Marie Lange (Porteur Projet AO Emergence CNO 2016 - Caen-Baclesse) (p23)
10h05 - 10h35
10h35 - 11h05
Communication orale
Session Jeunes Chercheurs
•
Impact d’anti-tumoraux inhibiteurs de la PI3K sur la réactivité émotionnelle et les
fonctions cognitives chez la souris. Martine Dubois (p32)
•
Evaluation longitudinale des performances cognitives et du volume de substance grise
associés à une chimiothérapie pour un cancer du sein. Joy Perrier (p33)
Pause
Session AXE 3 : Imagerie Moléculaire
et adaptation thérapeutique
11h05- 11h25
La vie de l’axe : Pierre Véra
11h25 - 11h45
Projets Emergents CNO axe 3
Comparaison des volumes hypoxiques par TEP FMISO et FAZA dans les cancers bronchiques. Résultats préliminaires de l’essai RTEP6. Sébastien Thureau (Porteur Projet AO
Emergence CNO 2016 (Rouen-CHB) (p22)
11h45 - 12h00
Communication orale
Session Jeunes Chercheurs
Influence du TEL sur la radiosensibilité des cellules de Glioblastome à l’hadronthérapie par
ions carbone. Elodie Pérès (p31)
6
10mes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
Session AXE 2 : Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B
12h00 - 12h15 La vie de l’axe : Fabrice Jardin
12h15 - 12h35 Projet SLP-Rares porté par Pierre Morel
12h35 - 12h50 Communication orale
Session Jeunes Chercheurs
La forme cytoplasmique de cycline D1 contrôle l’invasion des cellules de lymphome du
manteau. Simon Body (p30)
12h50 - 14h20 Cocktail déjeunatoire
Session thématisée
« Les Innovations diagnostiques en cancérologie »
14h20 - 17h50
è
Les aspects technologiques et cliniques
14h20 - 15h05 Pr Martine Piccart (Institut Bordet - Bruxelles)
« Les signatures multigéniques pronostiques dans le cancer du sein. » (p13)
15h05 - 15h50 Pr Jean-Yves Pierga (Institut Curie - Paris)
15h50 - 16h20
Pause
è
Les enjeux éthiques et les impacts sociétaux
16h20 - 17h05 Pr Grégoire Moutel (Inserm 1086 - Normandie Université)
17h05 - 17h50 Dr Frédéric Pierru (CERAPS, Lille)
17h50 - 18h20
Discussion générale
18h20 - 19h40 Deuxième session Poster : Visite des posters impairs
20h
Dîner de clôture de la deuxième journée
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
7
Programme
Vendredi 12 mai 2017
Enregistrement des participants dès 8h15
8h30 - 9h00
Café d’accueil
9h00 - 9h20
La recherche clinique dans le CNO
Jean-Claude Barbare
Session AXE 1 : Médecine
9h20 - 11h10
10h20 - 10h50
(2ème
partie)
Projets Emergents CNO axe 1
•
Mise en évidence des effets d’un miRNA à une échelle globale par l’utilisation combinée d’approches haut débit et bioinformatiques: exemple du miR-491-5p. Mathieu
Meryet-Figuière (Porteur Projet AO Emergence CNO 2015 - Caen-Baclesse) (p18)
•
Influence des modes de dérégulation du récepteur Met sur la résistance aux inhibiteurs à l’EGFR dans le cancer bronchique. Zoulika Kherrouche (Porteur Projet AO
Emergence CNO 2015 - Lille) (p19)
•
Evaluation préclinique de nanoémulsions polyvalentes comme vecteurs d’un nouvel
inhibiteur de Mcl-1, le Pyridoclax : application au traitement des cancers de l’ovaire
(PYRINANO). Aurélie Malzert-Freon (Porteur Projet AO Emergence CNO 2016 - Caen
- CERMN) (p20)
Pause
•
11h10- 11h55
de précision des tumeurs solides
Développement des premiers ligands non peptidiques TEAD pour le traitement des
cancers surexprimant YAP ou TAZ. Philippe Cotelle (Porteur Projet AO Emergence
CNO 2016 - Lille) (p21)
Conférence « Microbiote intestinal et cancer : futures implications
cliniques »
Dr Mathilde Bonnet (U1071 M2iSH - Clermond-Ferrand) (p14)
11h55 - 12h30
Remise des prix jeunes chercheurs
Conclusion des 10èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest
Yvan de Launoit
8
10mes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
DINER
Le Jeudi 11 mai 2017 - 20h00
Le PAViLLon AuGusTine
1, quai Albert 1er - Trouville
Ces journées bénéficient du soutien de :
L’ensemble des prix
pour
les trois meilleures
Communications orales
&
les trois meilleurs Posters
seront offerts et remis par
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
9
conFérences
eT session ThéMATiQue
10
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
Mercredi 10 mai 2017
conférence
Les Bio-MEMS appliqués à l’oncologie
Dominique Collard
Les microsystèmes pour la biologie et la santé connaissent un développement sans précédent, notamment au Japon.
Leur niveau de maturité technologique leur permet maintenant d’être intégrés à des protocoles de recherche clinique.
De tels systèmes sont développés au sein du LIMMS/CNRS-IIS, unité mixte internationale entre le CNRS et l’Institut des
Sciences Industrielles de l’Université de Tokyo (IIS). La convergence des bioMEMS et d’une recherche structurée contre
le cancer ouvre un champ d’investigation scientifique extrêmement riche au moment où le site Lillois est labellisé SIRIC
ONCOLille par l’Institut national du Cancer.
Ces BioMEMS visent, par une recherche amont, une détection plus efficace de la maladie, une efficacité renforcée des
thérapies et du suivi post-traitement pour une meilleure prise en charge du patient. Ces technologies sont en phase de
transfert de Tokyo à Lille pour y être implantées au sein du site hospitalo-Universitaire.
La conférence présentera un historique rapide, donnera quelques éléments de technologies pour appréhender la réalisation pratique de ces bioMEMS. Quelques exemples concrets seront présentés dans leurs applications pour la recherche
contre le Cancer.
Dominique Collard est né à Cambrai en 1958. Diplômé de l’ISEN (Lille), il a obtenu sa thèse et son Habilitation à Diriger les Recherches
en Physique des matériaux à l’Université de Lille-1. Il est Directeur de recherche au CNRS et Professeur de l’Université de Tokyo. Après
un dernier séjour de 11 ans au Japon où il a dirigé le LIMMS UMI CNRS avec l’Université de Tokyo, il est directeur du Projet SMMiL-E
(CNRS, Université de Tokyo, Université de Lille et Centre Oscar Lambret) pour développer des dispositifs bioMEMS pour la recherche
clinique contre le Cancer au coeur du campus Hospito-Universitaire de Lille. Il est également co-porteur du Contrat de Plan Etat Région
Cancer (CPER IRICL).
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
11
Jeudi 11 mai 2017
Session thématisée
« Les Innovations diagnostiques en cancérologie »
14h20 - 17h50
è
Les aspects technologiques et cliniques
14h20 - 15h05 Pr Martine Piccart (Institut Bordet - Bruxelles)
« Les signatures multigéniques pronostiques dans le cancer du sein. » (p13)
15h05 - 15h50 Pr Jean-Yves Pierga (Institut Curie - Paris)
15h50 - 16h20
Pause
è
Les enjeux éthiques et les impacts sociétaux
16h20 - 17h05 Pr Grégoire Moutel (Inserm 1086 - Normandie Université)
17h05 - 17h50 Dr Frédéric Pierru (CERAPS, Lille)
17h50 - 18h20
Discussion générale
12
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
Les signatures multigéniques pronostiques
dans le cancer du sein
Martine Piccart
Trois signatures multigéniques ont été développées en Europe afin d’assister les oncologues et les patientes avec
cancers du sein précoces de type luminal dans la sélection
de la thérapie adjuvante systémique optimale.
Elles se distinguent par la question clinique principale qui a dominé leur développement et il est donc
fort probable que les populations de patientes ayant servi à
leur validation sont différentes.
1) pour la signature des 70 gènes (MammaPrint), le défi
était, chez les patientes relativement jeunes, considérées à
haut risque clinique et donc candidates à une chimiothérapie adjuvante, de montrer que cette dernière n’est pas justifiée en présence d’une signature génomique à bas risque.
2) pour EndoPredict, la question première était de valider
une signature génomique à bas risque chez des patientes
enrôlées dans des études d’hormonothérapie adjuvante (5
ans) pour lesquelles la chimiothérapie avait d’emblée été
écartée.
3) pour le Grade Génomique (OncoGGI), le but était d’éliminer le sous-groupe des grades 2 histologiques, peu informatifs en termes de pronostic.
MammaPrint et OncoGGI, étant des signatures microarray
au départ, ont requis des échantillons tumoraux congelés,
ce qui a empêché ou retardé leur validation sur échantillons d’études adjuvantes déjà matures ; on notera qu’aujourd’hui, l’une comme l’autre s’obtient sur des échantillons
paraffinés.
EndoPredict est la seule signature qui a bénéficié, dans
un second temps, d’une incorporation de paramètres reflétant le stade anatomique de la tumeur (taille tumorale
et nombre de ganglions positifs), connus pour leur poids
pronostique. EndoPredict-clin se révèle supérieur à EndoPredict et très performant pour identifier un large groupe
de femmes (62%), traitées par 5 ans d’hormonothérapie
adjuvante et présentant un risque de métastases à 10 ans
de 4% seulement.
OncoGGI ─ testé sur une cohorte de patientes enrôlées
dans BIG-98, ganglions négatifs et traitées par 5 ans d’hormonothérapie ─ fait encore mieux (risque de 1% ─ intervalle de confiance 0 à 3% ─ de métastases à 10 ans pour
le grade génomique 1) mais 38% seulement des patientes
appartiennent à ce groupe à bas risque génomique (tandis
que 40% se retrouvent dans un groupe à grade génomique
équivoque).
MammaPrint et OncoGGI sont les seules signatures
soumises à une validation prospective via la conduite
d’essais cliniques ayant pour objectif primaire cette validation.
Deux messages importants se dégagent de l’étude MINDACT :
1) les patientes à risque clinique élevé selon Adjuvant! Online qui ont une signature MammaPrint à faible risque et qui
ne reçoivent pas de chimiothérapie adjuvante présentent
un risque de 5% à 5 ans de métastases à distance (intervalle de confiance 3,8 à 7,5%).
2) Si ces mêmes patientes reçoivent une chimiothérapie,
l’impact de cette dernière est incertain (MINDACT n’avait
pas la puissance statistique nécessaire pour investiguer cet
impact) mais MINDACT montre que son potentiel bénéfice
ne dépasse guère 1,5 à 2% en valeur absolue.
En pratique clinique, le test MammaPrint est donc indiqué
seulement en cas de risque clinique « élevé » (avec un
maximum de 3 ganglions positifs) et de non désir de la
patiente de s’exposer aux inconvénients – risques d’une
chimiothérapie pour un bénéfice absolu de 1,5% à 2%.
EndoPredict-clin sera utile chez des femmes à plus faible
risque clinique, soucieuses d’être mieux informées sur leur
pronostic et donc de faciliter la prise de décision par rapport à une chimiothérapie, oui ou non, et la poursuite éventuelle d’une thérapie hormonale adjuvante jusqu’à 10 ans
plutôt qu’un arrêt à 5 ans.
OncoGGI verra son utilité clinique précisée par les résultats de l’étude ASTER70, conduite dans une population de
femmes de 70 ans ou plus. OncoGGI peut aussi aider à
la prise de décision chez des femmes très anxieuses qui
n’accepteront 5 ans d’hormonothérapie exclusive qu’en cas
de risque de rechute inférieur à 3%.
Pour terminer, il est important de souligner que les 3 signatures génomiques européennes ont prouvé leur équivalence
ou supériorité par rapport à une classification moléculaire
« moderne » des cancers du sein basée sur l’évaluation
immuno-histochimique centralisée des récepteurs hormonaux, du grade et/ou du KI67 qui conduit à une séparation imparfaite des tumeurs de type luminal A ou luminal B
(Tableau 2). Cette classification, qui est décentralisée dans
la pratique clinique de tous les jours et donc encore plus
imprécise, devrait s’effacer devant ces 3 signatures génomiques.
Seuls les résultats de l’essai prospectif MINDACT sont disponibles aujourd’hui.
Martine Piccart, MD, PhD, is a professor of oncology at the Université Libre de Bruxelles (ULB) and director of medicine at the
Institute Jules Bordet, in Brussels, Belgium. Earning her medical degrees at ULB and oncology qualifications in New York and
London, she is also a member of the Belgian Royal Academy of
Medicine.
sation (ECCO, 2014-2015). She has also held presidencies of the
European Organisation for the Research and Treatment of Cancer
(EORTC) and the European Society for Medical Oncology (ESMO),
and has served on the American Society of Clinical Oncology
Board (ASCO).
With a primary interest in breast cancer and drug development,
Prof. Piccart is a leader in international research collaboration
and is the principal or co-principal investigator of many clinical
trials, including HERA, MINDACT, and ALTTO. She is co-founder
and chair of the Breast International Group (BIG), uniting 49 academic research groups from around the world and running over
30 trials under its umbrella. BIG’s research programs include
the European Commission supported TRANSBIG consortium of
28 institutions in 11 countries (collaborating with the European
Organization for Research and Treatment of Cancer [EORTC] the
MINDACT trial), and NeoBIG, an innovative biomarker and drug
development program focused on neoadjuvant trials.
Throughout her career, Prof. Piccart has been honored with numerous prestigious awards for her research contributions, including the Jill Rose Award for distinguished biomedical research
(2009, New York, USA), the William L. McGuire Award in recognition of her contribution in breast cancer research (2009, SABCS,
San Antonio/Texas, USA), the Umberto Veronesi Award for the
Future Fight Against Cancer (2012, Cancun, Mexico), the David
A. Karnofsky Memorial Award in recognition of innovative clinical
research and developments that have changed the way oncologists think about the general practice of oncology (2013, ASCO,
Chicago, USA) and, most recently, the Susan G. Komen’s Brinker Award for Scientific Distinction (2015, SABCS, San Antonio/
Texas, USA).
Prof. Piccart is active in numerous professional organizations. She
is the immediate past president of the European CanCer Organi-
An accomplished clinician and scientist, Prof. Piccart is author or
co-author of over 500 publications in peer-reviewed journals.
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
13
Vendredi 12 mai 2017
conférence
Microbiote intestinal et cancers : futures
implications cliniques.
Mathilde Bonnet
Le microbiote intestinal est essentiellement composé de bactéries mais on retrouve également
des cellules eucaryotes, des virus et des archées. Le terme de microbiote est fréquemment
utilisé pour définir la seule composante bactérienne de la flore. Il constitue un véritable organe
qui intervient dans l’homéostasie colique au niveau de nombreux processus physiologiques du
côlon, comme l’amélioration de l’efficacité de la captation énergétique des aliments ingérés, la
synthèse de vitamines, la prolifération cellulaire intestinale, le maintien du pH, le développement
du système immunitaire et la protection contre les pathogènes. Les espèces bactériennes qui
composent le microbiote intestinal diffèrent d’un individu à l’autre et la présence ou l’absence
de telle ou telle bactérie semble influencer la survenue de certaines maladies comme le cancer.
Il est estimé que dans environ 15% des cancers, les micro-organismes peuvent jouer un rôle déterminant. Dans le tube
digestif, le risque de développer un cancer est 12 fois plus élevé dans le côlon (qui contient le plus de bactéries) par
rapport au petit intestin.De nombreux changements dans la composition bactérienne du microbiote intestinal (dysbiose)
ont été rapportés dans le cancer colorectal (CCR). Différentes théories, qui ne s’excluent pas mutuellement, sont décrites
quant au rôle de la microflore intestinale dans la carcinogenèse colique : la théorie de la dysbiose (déséquilibre de la
flore) et/ou la théorie d’un agent ou un set d’agents infectieux pro-carcinogènes persistant au niveau intestinal. Certaines espèces bactériennes ont été identifiées et suspectées de jouer un rôle dans la carcinogenèse colorectale, telles
que Streptococcus bovis, Helicobacter pylori, Bacteroidesfragilis, Enterococcusfaecalis, Clostridium septicum, Fusobacteriumsppet Escherichia coli.Les effets pro-cancérogènes potentiels de ces bactéries sont maintenant mieux compris. Les
mécanismes principaux mis en jeu seraient l’induction de processus inflammatoires, la transformation de nutrimentsen
composés pro-carcinogènesou la production de toxines genotoxiques et/ou pro-carcinogènes.
La plupart des études sur microbiote et cancer se focalise sur le rôle pro-carcinogène du microbiote. Cependant de
plus en plus de travaux montrent que ce microbioteet ses altérations pourraient représenter de nouveaux marqueurs
de pronostic et / ou des cibles pour des stratégies thérapeutiques novatrices dans le cancer du côlon mais aussi pour
d’autres types de cancer. Il a notamment été montré que le microbiote pourrait avoir une influence sur la réponse aux
chimiothérapies de cancer comme le mélanome. La communication qui sera présentée abordera ces différents aspects :
rôle du microbiote intestinal sur l’homéostasie du tube digestif, son implication dans la carcinogenèse colique mais aussi
les implications cliniques de ces études sur la prise en charge de certains cancers.
Mathilde Bonnet est maître de conférences à l’IUT de l’université
Clermont Auvergne depuis 2010 où elle enseigne la biologie cellulaire. Elle est également membre de l’unité M2iSH «Microbes,
intestin, inflammation et Susceptibilité de l’Hôte » (UMR 1071
Inserm/UCA) où elle concentre ses recherches sur l’implication
de souches d’Escherichia coli pathogènes dans la carcinogenèse
colique.
Elle a obtenu son doctorat de à l’Université Paris Diderot en 2000
pour ses études sur l’association virus Epstein Barr/cancer du
sein. Ses travaux ont été effectués à l’Institut Gustave Roussy
(Villejuif) et à l’Hopital St Louis (Paris) sous la direction du Dr
I.Joab, dans le laboratoire EPI99-32 dirigé par le Pr F.Calvo.
Mathilde Bonnet intègre ensuite l’entreprise LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy) en tant que responsable de projets où elle
développe des travaux dans les domaines de recherche liés à la
peau (vieillissement de la peau, mélanogenèse). En 2006, elle
rejoint l’unité Inserm 990 dirigée par le Dr JC.Madelmont puis
par le Pr JM.Chezal à Clermont-Ferrand,en tant que jeune chercheur confirmé Inserm. Elle travaille sur l’efficacité pré-clinique
de stratégies de radiothérapie interne vectorisée du mélanome.
En 2010, elle est recrutée dans le laboratoire dirigé par le Pr.
Arlette Darfeuille Michaud puis par le Pr. Nicolas Barnich à l’Université Clermont Auvergne dans l’unité M2iSH. Elle a obtenu son
HDR en 2015.
Mathilde Bonnet a plus de 15 ans d’expérience dans la recherche
translationnellesur le cancer (adénocarcinome du sein, mélanome
et cancer colorectal) et en particulier sur les interactions hôte
/ pathogène dans les pathologies tumorales. Mathilde Bonnet a
développé plusieurs projets liés au cancer en collaboration avec
des partenaires universitaires et industriels, en relation étroite
avec les cliniciens. Elle a récemment été nommée dans la CSS 5
de l’Inserm (Infection, Microbiologie).
Sélection de 10 publications :
•
Gagnière J, Bonnin V, Jarrousse AS, Cardamone E, Agus A,
Uhrhammer N, Sauvanet P, Déchelotte P, Barnich N, Bonnet
R, Pezet D, Bonnet M. Interactions between microsatellite
instability and humangutcolonization by Escherichia coli in
colorectal cancer. Clin Sci (Lond). 2017.
•
Gagnière J, Raisch J, Veziant J, Barnich N, Bonnet R, Buc E,
14
•
•
•
•
•
•
•
•
Bringer MA, Pezet D, Bonnet M. Gut microbiota imbalance
and colorectal cancer. World J Gastroenterol. 2016.
Bonnet M, Buc E, Sauvanet P, Darcha C, Dubois D, Pereira
B, Déchelotte P, Bonnet R, Denis Pezet D, Darfeuille-Michaud
A..Colonization of the human gut by E. coli and colorectal
cancer risk. Clin Cancer Res. 2014.
Cougnoux A, DalmassoG, MartinezR, BucE, DelmasJ, GiboldL, SauvanetP, DarchaC, DéchelotteP, BonnetM,PezetD,
WodrichH, Darfeuille-MichaudA, Bonnet R. Bacterial genotoxincolibactin promotes colon tumour growth by inducing a
senescence-associated secretory phenotype. Gut 2014
Degoul F, Borel M, Jacquemot N, Besse S, Communal Y,
Mishellany F, Papon J, Penault-Llorca F, Donnarieix D, Doly
M, Maigne L, Miot-Noirault E, Cayre A, Cluzel J, Moins N,
Chezal JM, Bonnet M. In vivo efficacy of melanoma internal
radionuclide therapy with a 131 I-labelled melanin-targeting
heteroarylcarboxamide molecule. Int J Cancer. 2013.
Bonnet, M.; Mishellany, F.; Papon, J.; Cayre, A.; PenaultLlorca, F.; Madelmont, J.C.; Miot-Noirault, E.; Chezal, J.M.;
Moins, N. Anti-melanoma efficacy of internal radionuclide
therapy in relation with melanin target distribution. Pigment
Cell Melanoma Res. 2010.
Bonnet-Duquennoy M., Papon J., Mishellany F., Labarre P.,
Guerquin-Kern J.L., Wu T.D., Gardette M., Maublant J., Penault-Llorca F., Miot-Noirault E., Cayre A., Madelmont J.C.,
Chezal J.M., Moins N. Targeted radionuclide therapy of melanoma: Anti-tumoural efficacy studies of a new 131I labelled
potential agent. Int J Cancer. 2009.
Bosset S, Bonnet-Duquennoy M, Barre P, Chalon A, Kurfürst
R, Bonte F, Schnebert S, Le Varlet B, Nicolas JF.Photoageing
shows histological features of chronic skin inflammation
without clinical and molecular abnormalities. Br J Dermatol.2003.
Bonnet- Duquennoy M,Haratech A, Vandest B, Lefeu F, Joab I
. Letter: Absence of the Epstein-Barr virus genome in breast
cancer derived cell lines. Re: J. Natl. Cancer Inst. 2003.
Bonnet M,Guinebretiere J.M, Kremmer E, Grunewald V, Benhamou E, Contesso G and Joab I. Detection of Epstein-Barr
virus in invasive breast cancers. J. Natl. Cancer Inst. 1999.
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
15
16
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
Travaux de recherche
financés dans le cadre de
l’APPeL À ProjeTs eMerGenTs
du cancéropôle nord-ouest
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
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Vendredi 12 mai 2017
AXE 1
AAP Emergents CNO
Mise en évidence des effets d’un miRNA à une échelle globale par l’utilisation combinée d’approches haut débit et bioinformatiques: exemple du miR-491-5p
Mathieu Meryet-Figuière
Meryet-Figuiere Matthieu1,2, Vernon Mégane1,2, Andrianteranagna Mamy1,2,3, Lambert Bernard1,2, Issartel Jean-Paul4,
Guttin Audrey4, Gauduchon Pascal1,2, Brotin Emilie1,2, Dingli Florent5, Loew Damarys5, Vigneron Nicolas1,2, Wambecke
Anaïs1,2, Barillot Emmanuel3, Poulain Laurent1,2, Martignetti Loredana3*, Denoyelle Christophe1,2*
* Corresponding Author
1
Normandie Univ, UNICAEN, INSERM U1086, ANTICIPE (Unité de Recherche Interdisciplinaire pour la Prévention et le
Traitement des Cancers), axe BioTICLA (Biologie et Thérapies Innovantes pour les Cancers de l’Ovaire), Caen
2
UNICANCER, CLCC François Baclesse, Caen
3
INSERM U900, Equipe « bioinformatique et systèmes d’information », Institut Curie, Paris
4
INSERM U1216, Plateforme de Transcriptome Clinique, Institut des Neurosciences, Grenoble
5
Plateforme « Spectrométrie de masse/Protéomique », Institut Curie, Paris
La chimiorésistance des cancers de l’ovaire nécessite le développement de nouveaux concepts thérapeutiques. La découverte des microARNs (miRNAs), en révolutionnant la vision des modalités de régulation génique chez les eucaryotes
du fait de leur mode d’action multi-cibles, ouvre des perspectives d’intervention thérapeutique. Alors que l’utilisation
des miRNAs en tant qu’agents thérapeutiques n’est pas aujourd’hui envisageable, l’identification des cibles de miRNAs
impliqués dans la chimiorésistance et des réseaux de régulation associés pourrait permettre d’exploiter ces pistes pour
proposer une pharmacologie d’association ciblée sur les interactions entre voies de signalisation.
Ce transfert conceptuel d’une étude fonctionnelle concernant le miR-491-5p vers une application pharmacologique (association d’un anti-EGFR et d’un BH3 mimétique) a déjà été observé dans notre équipe et a fait la preuve de son efficacité. Cependant le processus d’identification des cibles d’un miRNA déterminant ses effets, notamment cytotoxiques, est
à ce jour très laborieux et chronophage, repose principalement sur des algorithmes de prédiction imparfaits et aboutit
en général à l’identification d’une partie limitée des effets d’un miRNA.
C’est pourquoi nous avons décidé d’évaluer l’intérêt de l’utilisation combinée d’approches globales pour caractériser précisément les effets d’un miRNA. A cet effet, nous avons utilisé le miR-491-5p, dont certaines des cibles pertinentes sont
déjà connues, afin d’évaluer a posteriori les apports de ces approches globales.
Nous avons étudié les cibles directes du miR-491-5p (par purification des ARNs en complexe avec le miR-491-5p puis
NGS), ainsi que les modifications qu’il induit dans le transcriptome (par microarray) et le protéome (par SILAC). Nos
résultats préliminaires ont mis en évidence pour les analyses transcriptomique et protéomique que les variations détectées à l’échelle globale correspondent bien à l’effet du miR-491-5p, qualifiant ces données pour une analyse bio-informatique approfondie.
L’analyse des processus biologiques en lien avec les effets du miR-491-5p confirme les résultats déjà connus (implication
de l’EGFR et des voies MAPK). De plus, nous avons identifié de nouvelles voies impliquées, parmi lesquelles figurent
notamment les processus de migration/invasion ainsi que d’adhésion.
L’analyse de la connectivité des gènes identifiés par nos différentes analyses fait ressortir l’intérêt de notre approche
combinatoire, et mets en évidence plusieurs « nœuds » comme autant de cibles pharmacologiques potentielles qui font
actuellement l’objet d’études fonctionnelles.
L’approche utilisée pourra être étendue à l’étude de miRNAs candidats identifiés par criblage fonctionnel d’une banque de
miRNAs. Ce travail constitue la base du développement de combinaisons pharmacologiques basées sur les potentielles
nouvelles cibles thérapeutiques identifiées.
NOTES
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Vendredi 12 mai 2017
AXE 1
AAP Emergents CNO
Influence des modes de dérégulation du récepteur MET sur la résistance aux inhibiteurs à l’EGFR dans le cancer bronchique. Zoulika Kherrouche
Baldacci Simon1, Cockenpot Vincent1, Makhloufi Samira1, Stoven Luc1, Werkmeister Elisabeth2, Marchand Nathalie1,
Lejeune Priscillia1, Maéva Kyheng3, Copin Marie-Christine 1,4, Cortot Alexis 1,5, Tulasne David1, Kherrouche Zoulika1.
1
Univ. Lille, CNRS, Institut Pasteur de Lille, UMR 8161 - M3T - Mechanisms of Tumorigenesis and Targeted Therapies,
F-59000 Lille, France
2
BioImaging Center Lille Nord de France, Lille 59021, France
3
EA 2694 Université de Lille, Maison Régionale de la Recherche Clinique CHU Lille/France
4
Univ. Lille, CHU Lille Institut de Pathologie, F-59000 Lille, France
5
Univ. Lille, CHU Lille Thoracic Oncology Department, F-59000 Lille, France
Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) représentent la première cause de mortalité par cancer en France
et dans le monde. Des avancées thérapeutiques importantes ont été réalisées grâce au développement de thérapies ciblées. Le meilleur exemple de cette approche est représenté par les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) du récepteur au
facteur de croissance épidermique (EGFR). Les TKI EGFR ont démontré leur supériorité par rapport à la chimiothérapie
dès la première ligne de traitement. Néanmoins, malgré cette efficacité initiale, tous les patients finissent par présenter
une progression tumorale qui traduit l’apparition de phénomènes de résistance aux TKI EGFR à l’échelle cellulaire.
Il est maintenant bien établi que la voie de signalisation HGF-MET participe à la résistance aux inhibiteurs de l’EGFR
observée systématiquement chez les patients atteints d’un CBNPC-EGFR-muté. Il existe quatre modes de dérégulation
du récepteur tyrosine kinase MET, impliquant ou non son ligand l’HGF, et pouvant conduire à une résistance au TKIEGFR. La surexpression du récepteur, consécutive ou non à une amplification du gène MET, la mutation du récepteur et
la sécrétion du ligand constituent des mécanismes distincts d’activation de la voie de signalisation HGF-MET qui n’ont
jamais été comparés dans le même modèle cellulaire.
L’objectif principal de notre projet est de déterminer si le mode de dérégulation de MET a une influence sur le phénotype
tumoral, la signalisation d’aval du récepteur, la résistance aux inhibiteurs d’EGFR et la réponse aux inhibiteurs de MET.
NOTES
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Vendredi 12 mai 2017
AXE 1
AAP Emergents CNO
Evaluation préclinique de nanoémulsions polyvalentes comme vecteurs d’un nouvel
inhibiteur de Mcl-1, le Pyridoclax : application au traitement des cancers de l’ovaire
(PYRINANO) Aurélie Malzert-Freon
Aurélie Malzert-Fréon1, Anne-Claire Groo1, Siham Hedir2,3, Marc Since1, Martina de Pascale1, Gérald Nee4, Mélanie Coolzaet4, Emilie Brotin2,3,5, Louis-Bastien Weiswald2,3, Sophie Corvaisier1, Romuald Herbinet6, Loïc Le Pluart6, Raphaël Delépée3,7, Thomas Fréret1,4, Laurent Poulain2,3, Anne-Sophie Voisin-Chiret1
Normandie Univ, UniCaen, CERMN, Caen, France
Normandie Univ, UniCaen, Inserm U1086 Anticipe, Axe BioTICLA, Caen, France
3
Unicancer, CLCC F. Baclesse, Caen, France
4
Normandie Univ, UniCaen, Inserm U1075 Comete, Caen, France
5
UniCaen, Plateforme ImpedanCELL, SF 4206 Icore, Caen, France
6
LCMT, UMR CNRS 6507, EnsiCaen & UniCaen, Caen, France
7
Normandie Univ, UniCaen, Unité ABTE, Equipe ToxEMAC, Caen, France
1
2
L’agent cytotoxique idéal devrait être simple à manipuler et devrait pouvoir détruire les cellules cancéreuses tout en
épargnant les cellules saines de l’organisme. Cependant, les agents cytotoxiques en cours de développement présentent
pour la plupart une marge thérapeutique étroite et en parallèle, une solubilité aqueuse faible qui complique leur utilisation, limite leur biodisponibilité et in fine, leur efficacité thérapeutique.
Pour palier de tels inconvénients, les nanomédicaments tels que les nanoémulsions peuvent être utilisés comme vecteurs
de substances actives pour augmenter leur solubilité apparente, limiter les phénomènes éventuels de dégradation, les
aider à passer les obstacles physiques tels que les membranes cellulaires et les guider jusqu’à leur cible biologique.
Le Pyridoclax est un inhibiteur de Mcl-1, récemment conçu par les membres de la plateforme de chimie médicinale du
CERMN. En collaboration avec l’Unité BioTICLA, il a été établi que cette oligopyridine entraîne l’apoptose de cellules cancéreuses ovariennes d’origine humaine si elle est associée à des molécules BH3-mimétiques telles que l’ABT-737 (Laboratoire pharmaceutique AbbVie), un inhibiteur de Bcl-xL. Le Pyridoclax a un grand potentiel thérapeutique mais présente
une faible solubilité dans l’eau (9,4 µM à pH=7,4), ce qui peut limiter son absorption par l’organisme, sa biodisponibilité
et son efficacité.
Pour résoudre ce problème biopharmaceutique, deux stratégies ont été étudiées : la formation d’un sel de Pyridoclax plus
soluble et l’encapsulation du Pyridoclax dans des nanoémulsions formulées selon un procédé d’émulsification spontanée
récemment développé au CERMN (plateforme Screening et Drugabilité).
De façon originale, ces 2 approches ont été évaluées et comparées. Ainsi, leur stabilité et leur solubilité dans différents
milieux biomimétiques ont été définies (Groo et al., Eur. J. Pharm. Sci., 2017, 97, 218). Différentes études biologiques
des systèmes ont été entreprises parmi lesquelles une évaluation in vitro de l’activité cytotoxique de ces potentiels
candidats médicaments sur des cellules cancéreuses ovariennes chimiorésistantes et la détermination in vivo de leur
biodisponibilité. Ces évaluations précliniques donnent lieu à des résultats originaux et se poursuivent actuellement.
NOTES
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Vendredi 12 mai 2017
AXE 1
AAP Emergents CNO
Développement des premiers ligands non peptidiques TEAD pour le traitement des
cancers surexprimant YAP ou TAZ. Philippe Cotelle
Floriane Gibault1, Manon Sturbaut1, Matthieu Corvaisier1, Fabrice Bailly1, Mathilde Coevoet1, Xavier Thuru1, Amaury
Farce2, Jean-François Guichou3, Guillemette Huet1, Patricia Melnyk1, Philippe Cotelle1
1
2
3
Jean-Pierre Aubert Research Center, UMR-S 1172 INSERM, Lille
Lille Inflammation Research International Center, UMR 995 INSERM, Lille
Centre de Biochimie Structurale CNRS UMR 5048 - UM - INSERM U 1054, Montpellier
La voie Hippo contrôle la taille des organes en bloquant la prolifération cellulaire et en diminuant la mort cellulaire.
Elle comprend une cascade de kinases qui agit sur l’effecteur YAP et son orthologue TAZ. Hypophosphorylé, YAP(TAZ)
entre dans le noyau pour interagir avec les facteurs de transcription de la famille TEAD. Le complexe YAP (TAZ)/TEAD
va réguler l’expression de gènes impliqués dans la prolifération cellulaire, la transition épithélio-mésenchymateuse et le
caractère cellule « souche ».
La surexpression de YAP/TAZ apparaît dans de nombreux cancers (sein, du colon, des ovaires, de la prostate, carcinome
hépatocellulaire, poumon non à petites cellules, adénocarcinome ductal pancréatique, ostéosarcome, glioblastome, mélanome de la choroïde, médulloblastome, mésothéliome malin et la surexpression de TEAD a été mise en évidence dans
le cancer colorectal et le cancer du sein.
Compte-tenu des nombreux partenaires de YAP ou TAZ (autres que TEAD), nous avons choisi de cibler le domaine de
liaison de YAP et de TAZ à TEAD qui présente une cavité capable d’accueillir la boucle W de YAP ou de TAZ créant ainsi
une interface critique et spécifique.
Préliminairement, nous avons identifié par screening virtuel d’une chimiothèque de 750000 molécules, un composé
ciblant cette interface. Ce hit et un premier analogue synthétisé présentent pour TEAD4 une affinité micromolaire (Kd
mesurées par SPR, MST). Ils sont actifs sur cellules transfectées par le gène rapporteur TEAD-luciferase et réduisent
efficacement l’expression des gènes cibles de YAP(TAZ)/TEAD à une concentration de décamicromolaire.
La première phase de ce projet a consisté à identifier les éléments structuraux de notre hit, essentiels à l’activité biologique et à sélectionner les meilleurs hits. Pour cela une vaste campagne de synthèse est menée pour déterminer
les éléments structuraux essentiels pour assurer une bonne affinité pour TEAD. Les différents analogues synthétisés
sont évalués par Thermal Shift Assay et par FRET, test discriminant et rapide qui nous permet d’identifier les éléments
structuraux nécessaire à une bonne affinité pour TEAD. Ces premiers résultats confrontés à une étude de docking nous
permettent de dégager des premiers éléments de relation structure-activité. Les molécules seront toutes évaluées pour
leur capacité à inhiber l’activité de luciférase de cellules transfectées par le gène TEAD-luciférase.
Dans une deuxième phase, les hits les plus prometteurs seront co-cristallisés avec TEAD2 par trempage pour valider
l’interface YAP/TEAD ciblée. Des mesures de constante d’affinité et de compétition avec YAP (ou TAZ) seront effectuées.
L’expression des ARN messagers et protéines cibles du complexe YAP/TEAD, la prolifération cellulaire et la cytotoxicité
seront aussi évaluées sur les lignées colorectales classiques.
A l’issue de ce projet, nous serons capables de proposer des composés ciblant sélectivement la protéine TEAD présentant des activités cellulaires submicromolaires. Nous pourrons procéder à l’évaluation de ces composés sur des lignées
cellulaires de cancers colorectaux résistants aux chimiothérapies (5FU ou oxaliplatine) et éventuellement sur d’autres
lignées cancéreuses surexprimant YAP ou TAZ.
Un processus itératif classique basé sur un dialogue permanent entre modélisateurs, chimistes et biologistes permettra
d’optimiser efficacement la structure du hit initial (optimisation « hit-to-lead »).
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
21
Jeudi 11 mai 2017
AXE 3
AAP Emergents CNO
Comparaison des volumes hypoxiques par TEP FMISO et FAZA dans les cancers bronchiques. Résultats préliminaires de l’essai RTEP6. Sébastien Thureau
S. Thureau, P. Gouel, N. Piton, A. Dujon, JM. Baste, D. Labar, R. Modzelewski, I. Gardin, P. Bohn, V. Grégoire, P. Vera
Objectifs :
L’hypoxie tumorale signe l’agressivité de la lésion et peut être définie par des traceurs spécifiques en TEP. Cependant, il
existe peu de données comparant les différents traceurs de l’hypoxie. Nous avons étudié la bio-distribution des volumes
hypoxiques définis par TEP-FMISO et FAZA chez 10 patients pris en charge pour un cancer bronchique non à petites
cellules (CBNPC) avant chirurgie.
Méthodes :
Les patients traités par chirurgie pour un CBNCP bénéficiaient d’une TEP FDG puis d’une TEP FMISO et une TEP FAZA
selon un ordre aléatoire (acquisition à 180 minutes post-injection, imageries centrées sur le thorax) dans la semaine
précédant la chirurgie. L’ensemble des images était transféré sur une station Dosisoft® puis recalé selon un recalage
manuel centré sur la tumeur. Les paramètres volumes et SUV étaient analysés pour l’ensemble des tumeurs.
Résultats :
8 hommes et 2 femmes ont été inclus dans cette étude pour un âge moyen de 67 ans (+/- 7). Le délai moyen entre la
TEP FDG et la première TEP de l’hypoxie est de 5 jours (+/- 4,7) ; et de 2,1 jours (+/- 2) entre les deux TEP utilisant
les traceurs de l’hypoxie. Le volume moyen par TEP FDG pour un seuillage fixe à 40% est de 25 cc (+/- 5,5) pour un
SUVmax à 13.4 (+/- 6,6). Le SUVmax FMISO est de 3,18 (+/- 1,2) et celui du FAZA de 2,3 (+/- 0.6) (p=0,05). Le rapport tumeur sur bruit de fond (SUV moyen aortique) est de 2,4 (+/- 1) pour le FMISO et de 1,3 (+/- 0,3) pour le FAZA
(p=0,003). Le volume hypoxique moyen défini par FMISO est de 8,5 cc (+/- 9,4) soit 34% du volume métabolique et de
5,5cc (+/- 5,1) pour le FAZA soit 22% du volume FDG (p=0,3).
Conclusion :
Ces résultats préliminaires montrent que la fixation du FMISO est supérieure à celle du FAZA que ce soit le SUVmax ou
le rapport du signal tumeur sur bruit de fond médiastinal. Ces données dans les CBNPC semblent contradictoires avec
celles des cancers ORL mais devront être confirmées sur l’ensemble de la population cible (20 patients). Une analyse
des bio-distributions spatiales des deux traceurs et leurs corrélations aux données de marqueurs immuno-histochimique
de l’hypoxie est en cours.
NOTES
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10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
Jeudi 11 mai 2017
AXE 4
AAP Emergents CNO
Etude de la plainte cognitive à l’issue des traitements d’un cancer : Etude Cog-Plainte.
Marie Lange
M. Lange1,2, B. Clarisse2, J-M. Grellard2, N. Heutte3, F. Joly1,2,4 en collaboration avec l’association Les Seintinelles
INSERM, U1086, ANTICIPE, Caen
Unité de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, Caen
UFR de Staps, Université Rouen Normandie, Rouen
4
CHU de Caen, Service d’Oncologie, Caen
1
2
3
Contexte :
De nombreuses études ont montré l’impact des traitements anti-cancéreux sur la cognition et plus particulièrement celui
de la chimiothérapie. Parmi les études ayant spécifiquement porté sur l’évaluation de la plainte cognitive de patients
traités pour un cancer, rares sont celles utilisant un questionnaire validé spécifiquement dédié à l’évaluation de cette
plainte. De plus, la majorité a été conduite auprès d’un petit échantillon de patientes atteintes d’un cancer du sein. Cette
étude transversale a pour objectif d’évaluer la plainte cognitive à l’issue des traitements d’un cancer (radiothérapie ±
chimiothérapie), à large échelle, à partir d’un questionnaire spécifiquement validé en oncologie et normé, sans restriction
au cancer du sein.
Méthode :
Cette étude repose sur une sollicitation des personnes ayant eu un cancer au travers d’une plate-forme numérique : le
site web de l’association des « Seintinelles ». Ont été simultanément évaluées les variables potentiellement liées à la
plainte telles que l’anxiété, la dépression, la fatigue, les comorbidités ou encore l’activité physique, la réserve cognitive
et les connaissances préalables sur l’impact délétère de la chimiothérapie sur la cognition.
Résultats :
Les résultats préliminaires portent sur 1543 participants dont 87% ont eu un cancer du sein. Parmi les participants,
87% ont déjà eu des difficultés cognitives dont 88% estiment que ces difficultés sont apparues à cause des traitements
oncologiques. Ces difficultés sont majoritairement survenues pendant et après la chimiothérapie (30 et 34%) et pendant
l’hormonothérapie (16%). Près des 2/3 des personnes concernées estiment que ces difficultés ont eu un impact sur la
reprise de leur activité professionnelle. Les 3/4 des participants ayant une plainte auraient souhaité pouvoir bénéficier
d’une prise en charge (principalement sous forme d’ateliers cognitifs ou encore d’un soutien psychologique). Avant de
participer à l’étude 38% des personnes avaient connaissance de ce potentiel impact délétère des traitements sur la
cognition.
Conclusion :
Cette enquête est la première étude nationale réalisée auprès d’un nombre important de personnes ayant été traitées
pour un cancer. Elle permet d’évaluer la fréquence de la plainte cognitive à large échelle et ses conséquences sur la
qualité de vie (dont les répercussions sur la réinsertion professionnelle) et ce en dehors du cadre hospitalier. De plus, les
attentes des patients exprimant une plainte cognitive en termes de prise en charge sont répertoriées. Enfin, cette étude
devrait également permettre d’identifier des profils de personnes plus à risque de développer une plainte cognitive.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
23
session
jeunes chercheurs
eligible au concours
coMMunicATions
orALes
24
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 1
1) Une mutation décalant le cadre de lecture du gène de la caspase 5 est associée à un
moins bon pronostic dans les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, mais
pourrait conduire au développement de nouvelles approches d’immunothérapie antitumorale efficaces. Estelle DUPEL
Estelle Dupel 1, Hafid Kora 1, Sami Gouas 1, Pauline Maby 1, Alexandre Couture 1, Jacques Mauillon 2, Nathalie Parodi 2,
Jérôme Leprince 3, Thierry Frébourg 1,2, Jean-Baptiste Latouche 1,2
1
Inserm U1245, Institut de la Recherche et de l’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, Centre Normand de
Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, Université de Rouen, Rouen, France
2
Département de Génétique, Centre Hospitalier Universitaire, Rouen, France
3
Inserm U982, IRIB, Université de Rouen, Mont-Saint-Aignan, France
Les cancers colorectaux (CCR) à instabilité microsatellitaire (IMS) représentent environ 15% de l’ensemble des CCR. Ils
sont dus à un défaut de réparation des mésappariements de l’ADN et à l’accumulation de mutations du type insertion ou
délétion au niveau de séquences répétées. Si ces séquences répétées sont codantes, de telles mutations peuvent être
à l’origine d’un décalage du cadre de lecture (mutations frameshift) et de la synthèse de néoantigènes immunogènes,
présentés sous forme de néopeptides (frameshift peptides (FSPs)) au sein de molécules HLA de classe I à des lymphocytes T cytotoxiques (LTC) spécifiques.
Pour détecter les mutations frameshift les plus importantes, nous avons mis au point 3 PCR multiplexes permettant
d’amplifier 32 séquences répétées codantes dans 29 gènes. Nous avons ensuite recherché les corrélations entre ces
mutations et le pronostic des patients. Enfin, pour activer des LTC spécifiques de néopeptides dérivés de ces mutations
in vitro, nous avons construit des cellules présentatrices d’antigène artificielles (CPAA) présentant efficacement ces peptides au sein de la molécule HLA de classe I la plus fréquente, HLA-A*0201 (A2.1).
Nous avons observé sur une série de 71 patients du CHU de Rouen qu’une grande proportion de CCR à IMS (environ
2/3) présentait une mutation frameshift du gène de la caspase 5 (CASP5). Cette mutation était associée à un moins bon
pronostic (p <0,05) et était prédite comme pouvant être à l’origine de la synthèse d’un néoantigène dégradé en deux
néopeptides, FSP25 et FSP26, affins pour la molécule HLA-A2.1. Des essais cytotoxiques et des tests de sécrétion d’IFN-γ
ont montré que ces peptides étaient bien immunogènes chez des patients HLA-A2+ atteints de CCR à IMS présentant la
mutation, FSP25 étant plus immunogène que FSP26. L’activité anti-tumorale des LTC activés a pu être documentée par
la lyse spécifique de cellules HCT116 dérivées d’un CCR à IMS HLA-A2+ présentant également la mutation.
Ces données précliniques suggèrent que la mutation frameshift de CASP5 étudiée ici, associée à un moins bon pronostic
dans les CCR à IMS, pourrait conduire au développement de nouvelles approches d’immunothérapie spécifique efficaces
contre des cellules tumorales porteuses de la mutation, en particulier chez des patients jeunes présentant un syndrome
de Lynch, forme héréditaire la plus fréquente de CCR.
NOTES
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AXE 1
2) La face cachée du récepteur MET : Impact sur balance survie-apoptose in vivo.
Leslie DUPLAQUET
Leslie Duplaquet 1, Catherine Leroy 1, Fabien Vanden Abeele 2, Alessandro Furlan 3 et David Tulasne 1
1
Univ. Lille, CNRS, Institut Pasteur de Lille, UMR 8161 - M3T – Mechanisms of Tumorigenesis and Target Therapies,
F-59000 Lille, France
2
Univ. Lille, Inserm, U1003 - PHYCEL - Physiologie Cellulaire, F-59000 Lille, France
3
Univ. Lille, CNRS, UMR8523 - PhLAM - laboratoire de Physique des Lasers, Atomes et Molécules, F-59000 Lille, France
MET est un récepteur à activité tyrosine kinase (RTK) exprimé par les cellules épithéliales, dont le ligand est l’Hepatocyte
Growth Factor (HGF). Sa signalisation joue un rôle majeur dans l’homéostasie épithéliale, l’embryogénèse et la régénération tissulaire chez l’adulte. Comme de nombreux RTK, MET est un puissant oncogène capable de favoriser l’invasion
et la formation de métastases dans de nombreux types de cancer. L’activité oncogénique de MET peut s’expliquer par
l’apparition de mutations activatrices ou par la surexpression du récepteur ou du ligand. Cependant, en absence de son
ligand, MET peut-être clivé par les caspases, permettant la libération d’un fragment pro-apoptotique cytosolique de
40kDa nommé p40MET. Ce fragment est capable d’activer la voie intrinsèque de l’apoptose en causant la perméabilisation de la membrane mitochondriale.
Pour connaitre in vivo l’implication de MET dans la balance survie/apoptose, nous avons développé des souris « knock-in »
dans lesquelles le récepteur est muté sur un des sites caspase. A partir de cellules primaires hépatocytaires dérivées de
ces souris nous avons montré que l’inhibition du clivage par les caspases induit une diminution du processus apoptotiques. Ces résultats démontrent l’importance du clivage de MET dans l’amplification de l’apoptose.
Alors que les voies de survie induites par le récepteur MET activé par son ligand sont bien décrites, les mécanismes permettant à p40MET de favoriser l’apoptose sont encore inconnus. Par immunofluorescence, nous avons déterminé que le
fragment se situe au niveau de l’interface entre le réticulum endoplasmique (RE) et les mitochondries. C’est au niveau de
cette interface que se font les échanges calciques entre les deux organites. De manière cohérente, nous avons montré
que p40MET est capable d’induire une fuite du calcium du RE et qu’il perd ses capacités à amplifier l’apoptose lorsque
les échanges calciques entre le RE et les mitochondries sont inhibés. Il semble donc que l’amplification de l’apoptose par
p40MET ne passe pas par les voies classiques de perméabilisation mitochondriale, via les protéines pro-apoptotiques
Bax/Bak, mais par l’altération du dialogue RE-mitochondries suite à la dérégulation du flux calcique.
Notre travail démontre qu’en plus de ses capacités à induire la survie, MET est également impliqué dans l’amplification
de l’apoptose. Cette double compétence permet de classer MET parmi les récepteurs à dépendance. Cette particularité a
des conséquences importantes sur le rôle de MET durant la tumorigénèse. En effet, dans les cancers la balance survie/
apoptose penche vers la survie, l’intérêt sera donc d’inhiber la signalisation pro-survie du récepteur tout en conservant
ses capacités pro-apoptotiques.
NOTES
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AXE 1
3) Impact de la Thérapie Photodynamique sur le Secrétome des cellules de Cancers
Ovariens et Conséquences sur les Cellules Immunitaires Humaines. Anne GRABARZ
Anne Grabarz 1, Samah Sfaxi 1, Elyas Alyasini 1, Rami Mustapha 1, Pierre Collinet 2, Serge Mordon 3, Céline Frochot 4, Olivier
Moralès 1, Henri Azaïs 5 et Nadira Delhem 1.
Institut Biologie de Lille, CNRS, UMR 8161, R3D3, 1Rue du Professeur Calmette 59021 LILLE Cedex
Hôpital Jeanne de Flandre, service de chirurgie gynécologique, Avenue Eugène Avinée, 59000 Lille
3
INSERM U1189 ONCO-THAI, 1 avenue Oscar Lambret, 59037 Lille Cedex
4
LRGP UPR 3349, Nancy-Université ENSIC 1, rue Grandville 54000 Nancy
5
Hôpital universitaire de la Pitié-Salpêtrière, 47-83 Boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris
1
2
Introduction : Souvent diagnostiqué à un stade avancé, le cancer de l’ovaire évolue vers la carcinose péritonéale. Le
traitement actuel associant, chirurgie de cytoréduction complète et chimiothérapie, apporte un bénéfice sur la survie.
La fréquence élevée des récidives, impose de nouvelles stratégies. La photothérapie dynamique (PDT), constituée d’un
photosensibilisateur (PS) et d’un laser de longueur d’onde spécifique, a fait sa preuve dans plusieurs essais cliniques.
Néanmoins, son impact sur le système immunitaire reste mal connu. Notre objectif a été de valider l’efficacité d’un nouveau PS sur les cellules tumorales ovariennes et d’étudier l’impact du sécrétome des cellules cancéreuses soumises à la
PDT sur les cellules mononuclées du sang périphérique humaines (PBMC).
Résultats : A l’issue de la PDT, l’analyse morphologique in vitro des SKOV3 et OVCAR3, cellules tumorales ovariennes,
valide l’efficacité du PS et confirme que la PDT induit une mort cellulaire rapide : 70% de nécrose après 1h d’illumination.
De plus la PDT, modifie le sécrétome des cellules tumorales en faveur d’un sécrétome activant, de manière significative,
la prolifération des cellules immunitaires humaines. De façon très intéressante et contrairement à la chimiothérapie ou
la radiothérapie, la PDT n’induit pas de lymphopénie. En effet, le sécrétome ne modifie ni le pourcentage, ni l’activation
des lymphocytes TCD4+, TCD8+, monocytes, lymphocytes B, et NK des PBMC. Par ailleurs, la PDT ne modifie pas le
sécrétome des cellules tumorales en faveur d’un environnement encore plus immunosuppressif. En effet, nos analyses
montrent qu’alors que le sécrétome des SKOV3 non traitées induit des populations de lymphocytes T régulateurs induits
de type Tr1 (qui sont associés à un mauvais pronostic dans les cancers), le sécrétome des cellules soumises à la PDT ne
favorise pas cette induction de Tr1 et n’aggrave donc pas l’immunosuppression.
Conclusion : L’ensemble de nos résultats, suggère que la PDT pourrait être un traitement complémentaire des carcinoses péritonéales ovariennes. En effet non seulement la PDT cible les cellules tumorales en entrainant leur mort mais
elle semble aussi activer le métabolisme mitochondrial d’une ou plusieurs sous-populations immunitaires par son action
sur le sécrétome des cellules tumorales. Enfin, de façon très intéressante et contrairement aux traitements conventionnels, la PDT ne semble pas modifier le sécrétome des cellules tumorales ovariennes en faveur d’un micro-environnement
immunosuppressif favorable à l’échappement de la tumeur au système immunitaire et à sa progression.
NOTES
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AXE 1
4) Les cellules de la lignée bronchique humaine (HBEC-3) n’exprimant plus le gène
suppresseur de tumeur RASSF1A acquièrent la capacité d’établir des jonctions communicantes « longue distance ». Bastien JEAN-JACQUES
Bastien JEAN-JACQUES 1, Fatéméh Dubois 1, Maureen Keller 1, Ludovic Galas 2, Magalie Bénard 2, Damien Schapman 2,
Emmanuel Bergot 3,4, Gérard Zalcmanc 4, Guénaëlle Levallet 1
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/CERVOxy group, 14000 Caen, France
Cell imaging platform of Normandy (PRIMACEN), Infrastructure en Biologie, Santé et Agronomie (IBiSA), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), Mont-Saint-Aignan, France
3
Normandie Univ, UMR 1086 INSERM, 14032 Caen, France
4
Service de Pneumologie et Oncologie Thoracique, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, Normandie Université,
Caen, Cedex, France
1
2
But de l’étude : L’inactivation du gène suppresseur de tumeur RASSF1A chez les patients atteints d’un carcinome bronchique non à petites cellules (CBNPC) est associée à un mauvais pronostic (1), car les cellules tumorales n’exprimant
plus RASSF1A acquièrent alors un phénotype métastatique (2). L’augmentation du nombre de nanotubes (jonctions
cellulaires longues distances décrits dans de nombreux cancers) pourrait également contribuer à ce mauvais pronostic.
Matériel et méthode : Les cellules de la lignée épithéliale bronchique humaine (HBEC-3) sont transfectées par un siARN
inactif (si-Neg) ou ciblant RASSF1A. A 24h post-transfection, les cellules sont incubées ou non i) en présence de gemcitabine (1 μM), de paclitaxel (10 nM) ou cisplatine (3 μM), ii) en condition d’hypoxie (0,01% d’O2) ou iii) en privation de
sérum. A 48h post-transfection, sont évalués i) le nombre et la longueur des nanotubes à l’aide de marquages en immunofluorescence d’éléments du cytosquelette (actine, alpha-tubuline et vimentine) et de molécules clés des nanotubes
(cofiline, cdc42, connexine43) ainsi que ii) l’échange de mitochondrie (préalablement marquées par des mitotrackers)
en temps réel par videotracking.
Résultats : Le nombre moyen et la longueur des nanotubes par cellules HBEC sont significativement augmentés lorsque
RASSF1A n’est plus exprimée (si-RASSF1A) par rapport à la condition contrôle (si-Neg). Les conditions de stress (présence de médicaments, d’hypoxie ou en privation de serum) potentialisent l’établissement de nanotubes par les cellules
tumorales puisque leurs nombres et leurs longueurs sont significativement augmentés dans ces conditions par rapport à
la condition contrôle. Le transfert de mitochondries constaté entres cellules exprimant ou non RASSF1A est bien corrélé
au nombre de nanotubes que ces cellules établissent.
Conclusion : Le mauvais pronostic des patients atteint de CBNPC n’exprimant plus RASSF1A pourrait également s’expliquer par l’établissement de nanotubes entre ces cellules cancéreuses, permettant le transfert de mitochondrie et ainsi
d’assurer le métabolisme élevé constaté au sein de la tumeur. Les conditions d’hypoxie, de privation de sérum ou certains médicaments employés dans le traitement des carcinomes potentialisent l’établissement de nanotubes sous-tendant leurs implications dans la résistance au traitement, à l’hypoxie et au stress métabolique.
Mots clés : tunneling nanotubes, RASSF1A, mitochondria, hypoxia, Non-Small-Cell Lung Carcinoma
1. de Fraipont F, Levallet G, Creveuil C, Bergot E, Beau-Faller M, Mounawar M, et al. An apoptosis methylation prognostic signature for early lung cancer in the
IFCT-0002 trial. Clin Cancer Res Off J Am Assoc Cancer Res. 2012 May 15;18(10):2976–86.
2. Dubois F, Keller M, Calvayrac O, Soncin F, Hoa L, Hergovich A, et al. RASSF1A Suppresses the Invasion and Metastatic Potential of Human Non-Small Cell
Lung Cancer Cells by Inhibiting YAP Activation through the GEF-H1/RhoB Pathway. Cancer Res. 2016 Mar 15;76(6):1627–40.
NOTES
28
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AXE 1 et 4
5) Implication de HAF dans la croissance des glioblastomes : caractérisation in vitro
et in vivo. Gaëlle LAMBERT
Lambert G 1, Pérès EA 1, Bordji K 1, Divoux D 1, Toutain J 1, Valable S 1, Bernaudin M 1, Petit E 1.
1
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/CERVOxy group, 14000 Caen, France
Contexte et objectifs : Les glioblastomes (GB) sont les tumeurs cérébrales primitives les plus agressives chez l’homme.
Ces tumeurs très invasives et caractérisées par une forte angiogenèse et la présence de zones nécrotiques sont particulièrement hypoxiques. Ainsi, les facteurs de transcription HIF-1 (hypoxiainducible factor-1) et HIF-2 ont été impliqués
dans la croissance de ces tumeurs. Récemment, il a été proposé qu’une hypoxie chronique sévère favoriserait l’expression de HIF2 au dépend de HIF1 et que le facteur HAF (hypoxia-associated factor) serait l’intermédiaire moléculaire de
ce phénomène. En effet, HAF est un facteur de transcription qui, bien que capable de se lier à HIF-1 et HIF-2, entraîne la
dégradation de HIF-1 mais induit la transactivation de HIF-2. HAF est exprimé dans un certain nombre de cancers dont
les gliomes de haut et bas grades et ce facteur a été décrit comme un facteur de mauvais pronostic pour les patients porteurs de gliomes anaplasiques. En revanche, l’implication de HAF dans les GB est moins documentée. Dans ce contexte,
l’objectif de ce travail a été de mener une étude à l’échelle préclinique, afin d’établir quelle serait la contribution de HAF
dans la croissance des GB. Pour atteindre cet objectif, l’expression de HAF a été invalidée dans des cellules humaines de
GB et les conséquences de cette extinction ont été étudiées in vitro et in vivo.
Méthodologie : Les cellules humaines de GB (U251-MG) ont été infectées avec 5 séquences shRNA-HAF puis caractérisées par qPCR pour sélectionner la séquence pour laquelle l’expression transcriptionnelle de HAF était la plus réprimée.
Une lignée stable a été obtenue après sélection par lapuromycine et dénommée U251shHAF. Un traitement équivalent
a été réalisé pour les cellules U251 scrambled (U251Scr) utilisées comme contrôle dans toutes les expériences. In vivo,
la croissance tumorale a été suivie par IRM anatomique (séquence T2), après injection des cellules U251shHAF ou
U251Scr dans le striatum de souris nude. A la fin de l’expérience, les cerveaux ont été prélevés de façon à mener une
étude immunohistologique permettant de caractériser la vascularisation (anti-PECAM), la réaction gliale (anti-GFAP) et
inflammatoire (anti-CD68). Une étude de prolifération cellulaire et de caractérisation du cycle cellulaire a été menée en
parallèle in vitro.
Résultats : In vitro, l’extinction de l’expression de HAF conduit à un léger ralentissement de la prolifération des cellules U251shHAF par rapport aux cellules U251Scr. Ces résultats sont en accord avec les données du cycle cellulaire
qui ne montrent pas de différences notables dans la répartition de ces deux populations cellulaires dans les phases du
cycle. En revanche, in vivo, le suivi longitudinal de la croissance tumorale, montre un retard de croissance des tumeurs
U251shHAF d’environ 3 semaines par rapport aux tumeurs U251Scr. Les études immunohistologiques réalisées sur des
tumeurs de volume équivalent pour les deux groupes d’animaux, n’ont pas permis de mettre en évidence de différence
de l’environnement tumoral. En effet, la réponse gliale et inflammatoire ainsi que le réseau vasculaire sont similaires
pour les deux types de tumeurs. En revanche, les tumeurs U251shHAF semblent moins infiltrantes que les tumeurs
U251Scr. Ainsi, nos résultats suggèrent que HAF pourrait contrôler la croissance des GB en modulant le processus d’invasion, hypothèse que nous cherchons à valider actuellement par des expériences complémentaires.
Remerciements : CNRS, MESR, UNICAEN, Région Normandie.
NOTES
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AXE 2
6) La forme cytoplasmique de cycline D1 contrôle l’invasion des cellules de lymphome
du manteau. Simon BODY
Simon Body 1, Anna Esteve-Arenys 2, Hadjer Miloudi 1, Clara Recassens 2, Sophie Bustany 1, Aránzazu Chamorro-Jorganes 2,
Guergana Tchakarska 1, Alexandra Moros 2, Jean-Michel Picquenot 1,3, Xavier Troussard 1,4, Fabrice Jardin 1,5, Gaël Roué 2
and Brigitte Sola 1
Normandie Univ, INSERM UMR1245, UNICAEN, UNIROUEN, Caen, France
Division of Hematology and Oncology, IDIBAPS, Barcelona, Spain
3
Service d’anatomie et cytologie pathologiques, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
4
Laboratoire d’hématologie biologique, CHU Côte de Nacre, Caen, France
5
Département d’hématologie clinique, Centre Henri Becquerel, Rouen, France
1
2
Le lymphome à cellules du manteau (LCM) est une hémopathie maligne caractérisée par la translocation t(11;14)
(q13;q32) et l’expression aberrante de cycline D1. En fonction de ses partenaires, et de sa localisation subcellulaire, la
cycline D1 possède différentes fonctions cellulaires et oncogéniques. En recherchant de nouveaux partenaires à la cycline
D1 dans le LCM, nous avons analysé son interactome. Les protéines liées à la cycline D1 sont notamment impliquées
dans des processus d’adhérence, de migration et d’invasion. En utilisant des méthodes adaptées in vitro et in vivo,
nous avons trouvé que la cycline D1 seule ou associée à CDK4 ou à p27Kip1 ne régulait ni la migration ni l’adhérence
des cellules de LCM. En revanche, les deux lignées cellulaires JeKo1 et Z138 ont une grande capacité d’invasion. Dans
ces lignées, la cycline D1 est présente majoritairement au niveau cytoplasmique. In vivo, les cellules de LCM avec une
localisation cytoplasmique préférentielle de cycline D1, greffent plus rapidement que les autres cellules. Elles nichent
dans la moelle osseuse, la rate et le cerveau des souris immunodéprimées xénogreffées. La localisation subcellulaire de
cycline D1 est contrôlée par l’exportine 1 (ou XPO1). L’utilisation in vitro et in vivo du selinexor, un inhibiteur spécifique
de XPO1, inhibe les capacités d’invasion de ces lignées. Finalement, l’étude de tumeurs primaires de patients présentant un LCM a montré que environ 10% de ceux ci présentaient une localisation préférentielle de la cycline D1 dans le
cytoplasme. Cette localisation cytoplasmique est corrélée avec un phénotype blastoïde et à un mauvais pronostic. Nos
données mettent donc en évidence une nouvelle fonction pour la cycline D1 cytoplasmique dans le contrôle de l’invasion
et comme réel effecteur de cette pathologie. La cycline D1 cytoplasmique pourrait donc être considérée comme un marqueur d’agressivité pour les LCM. Pour une sous population de patient atteint de LCM, les inhibiteurs de l’export nucléaire
ou SINE pourraient être combinés avec les thérapies actuelles afin d’améliorer l’efficacité du traitement.
NOTES
30
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AXE 3 et 4
7) Influence du TEL sur la radiosensibilité des cellules de Glioblastome à l’hadronthérapie par ions carbone. Elodie PERES
Gérault AN1*, Pérès EA1*, Laurent C2, Cussol D3, Boissonnat G3, Petit E1, Bernaudin M1.
1
2
3
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/CERVOxy group, 14000 Caen, France
Normandie Univ, UNICAEN, UNIROUEN, ABTE, 14000 Caen, France, SAPHYN (ARCHADE Program), Caen, France
Normandie Univ, ENSICAEN, UNICAEN, CNRS/IN2P3, LPC Caen, 14000 Caen, France
Contexte : Ces dernières années, l’optimisation de la radiothérapie (RT) s’oriente vers l’utilisation de l’hadronthérapie, notamment par ions carbone (ions C). La carbone thérapie pourrait avoir un intérêt majeur pour les glioblastomes
(GB), tumeurs particulièrement résistantes aux rayons X (RX) et ce au regard 1/ de la précision balistique de ces ions
(sous forme d’un pic de Bragg), permettant de mieux cibler la tumeur tout en épargnant le tissu sain cérébral 2/ de leur
efficacité biologique relative (EBR). Toutefois, bien que quelques données cliniques et précliniques étayent ces données
théoriques, peu de travaux se sont attachés à étudier la radiosensibilité des cellules de GB, notamment, en fonction
de l’intensité du transfert d’énergie linéique (TEL) du faisceau qui correspond à l’énergie transférée par une particule
ionisante traversant la matière par unité de distance. C’est pourquoi, nous avons réalisé une étude in vitro sur des cellules humaines de GB exposées à un faisceau d’ions C de TEL différents. Les effets des ions C ont été comparés à ceux
obtenus après une exposition aux RX. Cette étude constitue un volet d’un projet collaboratif développé dans le cadre
du programme France-Hadron et appelé BIOGRAPHIC (effets BIOlogiques et GRAndeurs Physiques déterminantes en
Hadronthérapie par Ions Carbone), regroupant des physiciens et des radiobiologistes.
Matériels & Méthodes : Les cellules U251, lignée humaine de GB, ont été irradiées avec un faisceau de 12C à des doses
variant de 1 à 6Gy à un débit de dose de 2Gy.min-1. Ce faisceau d’ions C a été délivré sur la ligne IRABAT de la salle D1
du GANIL (Durantel et al., Nuclear Instruments and Methods in Physics Research, 2016) à une énergie de 95MeV/A à
3 TEL différents (29, 50, 95 KeV/μm). Ces valeurs de TEL ont été choisies de façon à couvrir le profil de distribution de
dose des ions C dans la matière (29keV/μm, phase de plateau, 50keV/μm, début du pic et 95keV/μm, maximum du pic
de Bragg). Ces 3 TEL ont été obtenus en plaçant des blocs de PMMA [poly(méthacrylate de méthyle] d’épaisseur variable
à la sortie du faisceau. Le dispositif DOSION III (DOSimétrie d’irradiation avec les IONs) développé par le LPC, a permis
une dosimétrie en temps réel pour chaque expérience. Pour ces 3 TEL, la radiosensibilité des cellules U251 a été étudiée par test de clonogénicité (n = 3). Les paramètres de radiobiologie ont été calculés à partir des courbes de survie.
L’influence du TEL des ions C sur l’arrêt des cellules dans le cycle cellulaire a été également étudiée par cytométrie de
flux. En parallèle, afin d’établir des valeurs de références, les cellules U251 ont exposées aux RX grâce à l’irradiateur
XRad225Cx (projet Rec-Hadron, Equipex 2012) installé au centre CYCERON.
Résultats : Nos résultats montrent une corrélation négative entre la survie cellulaire et le TEL. Ainsi, la D37, correspondant à la dose d’irradiation conduisant à 37% de survie cellulaire, est atteinte pour une dose de 2,09Gy à bas TEL
alors qu’une dose 2 fois plus faible (1,20Gy) suffit pour atteindre le même effet pour un TEL de 95keV/μm. Sur le plan
mécanistique, un arrêt précoce (dès 14h) des cellules en phase G2/M du cycle cellulaire est observé suite à l’exposition
des cellules aux ions C quel que soit le TEL étudié. A 72h, bien que pour les 3 TEL, les cellules irradiées sont retrouvées
en phase sub-G1 (30% de la population totale), seule l’exposition des cellules au TEL le plus élevé (95 KeV/μm) conduit
à maintenir une proportion de cellules en phase G2/M (30%). Ainsi, ces résultats suggèrent que le faisceau C de haut
TEL soit plus efficace pour induire une mort des cellules de GB en favorisant non seulement l’arrêt des cellules en phase
sub-G1 conduisant à terme à une mort apoptotique, mais aussi à un maintien des cellules en phase G2/M qui, à terme,
conduira probablement les cellules vers une mort mitotique. Ces hypothèses, ainsi que les voies de signalisation impliquées dans ces effets, sont actuellement étudiées. Collectivement, ces résultats, illustrent l’intérêt d’irradier les tumeurs
au pic de Bragg pour obtenir une plus grande toxicité de ces ions sur les cellules de tumorales. La carbone thérapie serait
donc particulièrement pertinente pour traiter les GB réfractaires aux RX tout en préservant le tissu cérébral sain.
Remerciements : CNRS, MESR, UNICAEN, GANIL, Région Normandie, Archade, ANR-10-EQPX-1401, ANR-11-INSB-0007
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
31
AXE 4
8) Impact d’anti-tumoraux inhibiteurs de la PI3K sur la réactivité émotionnelle et les
fonctions cognitives chez la souris. Martine DUBOIS
Dubois M.1,2, Campart C.1, Tonon M.-C.1, Perzo N.1, Joly F.2,3 et Castel H.1,2
1
Normandie Univ, UNIROUEN, INSERM 1239, DC2N, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Differentiation and
Communication, 76000 Rouen, France
2
Cancéropole Nord-Ouest (CNO), Lille Cedex, France
3
Centre François Baclesse, Unité Inserm 1086
L’efficacité des traitements en cancérologie a permis une amélioration de la prise en charge des patients traités pour un
cancer. Cependant, ces traitements peuvent induire des effets secondaires dont certains sont encore assez mal connus.
En effet, la radiothérapie cérébrale peut entraîner des effets secondaires cérébraux, mais les chimiothérapies et les nouvelles thérapies ciblées sont également susceptibles d’induire des troubles de la mémoire ou de la concentration. Ces
troubles cognitifs sont regroupés sous le terme « Chemofog. Parmi les nouvelles thérapies ciblées, des inhibiteurs de
phosphatidylinositol-3-kinase (PI3K) sont actuellement évalués dans des essais cliniques. Compte-tenu du rôle majeur
des voies de signalisation de la PI3K dans la plasticité synaptique et les processus d’apprentissage, nous avons testé
chez la souris, les effets de deux inhibiteurs de PI3K (Novartis) sur la mémoire, les comportements de type anxieux et
dépressif, l’exploration, les comportements compulsifs et impulsifs. L’un d’eux, le buparlisib® (BKM120, Novartis) peut
traverser la barrière hémato-encéphalique (BHE) contrairement au CLR457 (Novartis). La comparaison des effets de ces
2 traitements vise à guider les cliniciens dans leur choix de traitements afin de proposer une thérapie avec la meilleure
efficacité anti-tumorale, sans altération des fonctions cérébrales, une caractéristique importante pour la qualité de vie
du patient.
Le BKM120 (5, 10, 30 ou 40 mg/kg, une fois par jour) et le CLR457 (20 ou 40 mg/kg, une à 2 fois par jour) et leur adjuvant respectif ont été administrés par voie orale durant 2 semaines à des souris mâles adultes C57Bl/6J Rj. Durant la
deuxième semaine de traitement, le labyrinthe en croix surélevé a permis d’évaluer les comportements de type anxieux.
Les tests de suspension par la queue (TST) et de nage forcée (FST) ont été utilisés afin d’évaluer les comportements de
type dépressif. Le test de reconnaissance d’objets et de piscine de Morris ont été menés pour évaluer les performances
de mémoire. Des premières études de l’impulsivité/désinhibition comportementale et des comportements compulsifs ont
aussi été réalisées.
Nos résultats montrent que le BKM120 entraîne une augmentation du délai avant l’apparition du premier épisode de
résignation comportementale dans les tests du TST et du FST. Le CLR457 quant à lui ne modifie pas les comportements
de type dépressifs. En revanche, le BKM120 ou le CLR457 ne modifie pas les comportements de type anxieux ainsi que
les performances de mémoire dans le test de reconnaissance d’objets. Le BKM120 entraîne de mauvaises performances
durant la phase d’apprentissage spatial du test de la piscine de Morris, non observés dans le cas du CLR457. Enfin, le
BKM120 entraîne une désinhibition comportementale dans le test de l’émergence et une diminution des comportements
exploratoires et compulsifs dans le test des billes, des effets qui ne sont pas reproduits par le CLR457.
Ces données suggèrent que le BKM120 entraîne des modifications comportementales dans les tests de dépression et
d’impulsivité, similaires à celles observées chez des souris traitées avec des anxiolytiques ou anti-dépresseurs, suggérant une modification de la neurotransmission sérotoninergique et/ou GABAergique. Au contraire, les données obtenues
avec le CLR457, qui ne possède pas les propriétés de passage de la BHE, montrent une prévention des atteintes du
système nerveux central. Ce type d’étude permettant l’évaluation de différents inhibiteurs de PI3K dans des modèles
pré-cliniques comportementaux, est une étape de prévention par sélection anticipée de la molécule la moins délétère
pour les fonctions cognitives des patients atteints de cancer.
Novartis, Cancéropôle Nord-Ouest, Inserm, Normandie Rouen Université.
NOTES
32
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 4
9) Evaluation longitudinale des performances cognitives et du volume de substance
grise associés à une chimiothérapie pour un cancer du sein. Joy PERRIER
Joy PERRIER 1*, Armelle VIARD 1, Nastassja MOREL 1, Djelila ALLOUACHE 2, Sabine NOAL 2, Christelle LEVY 2, Florence JOLY 2.3.4,
Francis EUSTACHE 1, Bénédicte GIFFARD 1
1
Normandie Univ, UNICAEN, PSL Research University, EPHE, INSERM, U1077, CHU de Caen, Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine, 14000 Caen, France
2
Department of Medical Oncology, François Baclesse Centre, Caen, France
3
Caen University Hospital, Caen, France
4
U1086, INSERM, University of Caen Normandy, Caen, France
*
[email protected]
Objectif : Des travaux montrent des dysfonctionnements cognitifs avant [1-2] et après chimiothérapie [3-5] pour un
cancer du sein. Ces troubles ont un impact important sur la qualité de vie des patientes et peuvent menacer leur autonomie, notamment en ce qui concerne l’observance thérapeutique. De plus, il a été souligné une atrophie corticale après
chimiothérapie pour un cancer du sein [1-3]. Le but de notre étude est de mesurer les performances cognitives et le
volume de substance grise chez des patientes atteintes de cancer du sein avant et après chimiothérapie.
Participantes et Méthodes : Vingt-cinq patientes et vingt-neuf témoins appariés en sexe, âge et niveau d’étude ont
participé à cette étude longitudinale. Des évaluations neuropsychologiques et des examens d’IRM anatomique (IRMa)
ont été réalisés avant chimiothérapie (T1), un mois (T2), et un an (T3) après la fin de la chimiothérapie. L’analyse des
z-scores composites issus des données neuropsychologiques via l’utilisation de modèles mixtes (Groupes * Temps) et
le calcul des RCIs (Reliable Change Index) entre les temps T1 et T3 de l’étude ont été réalisés. L’analyse des données
d’IRMa sous SPM12 a permis de comparer le volume de substance grise entre patientes et témoins (seuil : p<.001 non
corrigé, k>2015).
Résultats : A T1, les performances de récupération épisodique, tant dans la composante verbale que visuelle, et de
fonctions exécutives des patientes sont plus faibles que celles des témoins (p=.02 ; p=.002 et p=.008, respectivement).
Les résultats du score de récupération montrent une interaction Groupes*Temps, indiquant des scores plus élevés à T3
et T2 par rapport à T1, chez les patientes seulement. Malgré cette amélioration au niveau du groupe de patientes, les
RCIs permettent d’individualiser les résultats et montrent que 4% des patientes ont des performances qui déclinent avec
le temps pour la récupération et l’encodage épisodique, 24% pour la mémoire de travail et les fonctions exécutives et
8% pour la vitesse de traitement. Les données d’IRMa montrent une atrophie du volume de substance grise à T1 par
rapport à T3 chez les patientes dans le cervelet (punc<.001, k=24). Lorsqu’on s’affranchit du niveau d’études dans les
analyses, on observe des différences plus marquées entre les différents temps de l’étude pour les patientes pour les
données neuropsychologiques et plus encore pour les données d’IRMa. Des analyses approfondies sont en cours sur les
données d’imagerie.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que, avant le début de la chimiothérapie et en lien avec le niveau d’études, les
processus liés à l’évolution du cancer ont un impact sur la morphologie cérébrale et le fonctionnement cognitif. Seule une
partie du groupe des patientes présente un déclin cognitif entre la première et la dernière évaluation.
[1] Wefel J.S., et al. (2004). ‘Chemobrain’ in breast carcinoma? A prologue. Cancer, 101, 466–475.
[2] Lange M., et al. (2014). Baseline cognitive functions among elderly patients with localized breast cancer. European Journal of Cancer, 50, 2181-2189.
[3] McDonald B.C. et al. (2010). Gray matter reduction associated with systemic chemotherapy for breast cancer: a prospective MRI study. Breast Cancer
Research and Treatment, 123, 819-828.
[4] Conroy S.K., et al. (2013). Alterations in brain structure and function in breast cancer survivors: effect of post-chemotherapy interval and relation to oxidative DNA damage. Breast Cancer Research and Treatment, 137, 493–502.
[5] Lepage C., et al. (2014). A prospective study of grey matter and cognitive function alterations in chemotherapy-treated breast cancer patients. SpringerPlus,
3, 444.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
33
AXE 5
10) Fréquence, motifs et mécanismes des passages aux urgences des patients suivis
pour un cancer dans un établissement de santé. Hana LAHBIB, présenté par Véronique
Merle
H. Lahbib 1, V. Verpsyck 2, B. Wurtz 1 , T. Vermeulin 1, M. Lucas 1, V. Josset 1, C. Clamageran 2, LM Joly 2, V. Merle 1
1
2
Equipe Dynamique et Evénements des Soins et des Parcours (CHU – Hôpitaux de Rouen)
Service d’Accueil et d’Urgences (CHU – Hôpitaux de Rouen)
Introduction :
Les patients en cours de suivi pour un cancer devraient, quand ils présentent un problème médical, être pris en charge
chaque fois que possible par leur médecin traitant ou par l’équipe d’oncologie qui les suit habituellement, plutôt que
d’être pris en charge par le service des urgences, sauf en cas de problème vital ou en dehors des heures ouvrables.
Cependant, des observations suggèrent que les passages par les urgences de patients suivis pour un cancer ne sont pas
rares. Notre objectif était de mener une étude pilote pour estimer la fréquence et décrire les motifs des passages de ces
patients aux urgences, identifier les passages inappropriés et décrire leurs raisons et leurs facteurs de risque.
Méthodes :
Il s’agissait d’une étude pilote monocentrique réalisée dans un CHU. Les patients en cours de suivi en 2015 pour un cancer ont été identifiés à partir des bases médico-administratives hospitalières. Les mêmes bases ont permis de repérer les
passages aux urgences de ces patients. Pour chaque passage aux urgences, les caractéristiques sociodémographiques et
médicales (dont le motif du passage) du patient ont été recueillies dans le dossier informatisé et papier. En l’absence de
critères consensuels dans la littérature pour juger du caractère approprié du recours aux urgences, ce caractère approprié du passage a été évalué en aveugle par 2 médecins urgentistes à partir du dossier des urgences. Le passage aux
urgences était classé comme approprié si au moins un des 2 médecins l’avait jugé approprié.
Résultats :
En 2015, 3985 patients ont été suivis pour un cancer au CHU ; parmi eux, 410 patients ont réalisé 479 passages aux
urgences. Nos premiers résultats portent sur un échantillon de 239 passages tirés au sort parmi les 479. Sur les 239
passages, 17 ont été exclus car le diagnostic de cancer a été posé après le passage aux urgences ;
87 passages aux urgences ont pour l’heure été analysés par les deux médecins urgentistes : 69% (60/87) ont été classés
comme appropriés, 25% (22/87) comme inappropriés, et 5 inclassés en raison de données manquantes dans le dossier
(notamment les feuilles d’observations médicales). Sur les 82 dossiers évaluables, la conclusion des deux médecins était
identique dans 76% des cas (62/82). Les motifs de recours et les facteurs de risque sont en cours d’analyse.
Conclusion :
Les premiers résultats de notre étude confirment qu’une proportion non négligeable des passages aux urgences des
patients suivis pour un cancer sont jugés comme inappropriés par des médecins urgentistes. Ils montrent que les 2
médecins urgentistes ont des jugements concordants sur ce point. L’analyse en cours permettra de préciser ces résultats, et de décrire les motifs de recours et les facteurs de risque de passage inappropriés.
NOTES
34
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
session
jeunes chercheurs
eligible au concours
coMMunicATions
AFFichées
p 36 à 70
Axe 1
Médecine de précision des tumeurs solides
p 71 à 73
Axe 2
p 74 à 82
Axe 3
p 83 à 87
Axe 4
Aspects cliniques et biologiques des hémopathies malignes B
imagerie moléculaire et adaptation thérapeutique
cancer et neurosciences
p 88 à 91
Axe 5
cancers, individu et société
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
35
AXE 1
3) Détection par PCR digitale du transcrit de fusion DNAJB1-PRKACA dans le carcinome hépatocellulaire fibrolamellaire. Ludivine BEAUSSIRE
Ludivine Beaussire 1, David Sefrioui 2, Philippe Ruminy 1, France Blanchard 3, Jean-Christophe Sabourin 3, Thierry Frebourg 1, Fabrice Jardin 1, Pierre Michel 2, Frédéric Di Fiore 4, Nasrin Sarafan-Vasseur 1
1
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
and Personalized Medicine, F 76000, Rouen, France
2
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
and Personalized Medicine and Digestive Oncology Unit, F 76000, Rouen, France
3
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
and Personalized Medicine and Department of Pathology, F 76000, Rouen, France
4
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
and Personalized Medicine, Digestive Oncology Unit and Department of Medical Oncology, Henri Becquerel Centre,
Rouen, F 76000, Rouen, France
Introduction : Le carcinome hépatocellulaire fibrolamellaire (CHCf) est une tumeur rare hépatique (< 1% des cancers
hépatiques) touchant les adolescents et les jeunes adultes sans antécédents de maladie primaire hépatique ou de cirrhose. Le séquençage d’ARN par RNA-seq sur le tissu tumoral de ces patients a permis de caractériser un transcrit de
fusion spécifique, provenant d’un réarrangement chromosomique entre l’exon 1 du gène DNAJB1 et l’exon 2 du gène
PRKACA, (Honeyman et al., Science, 2014). La qRT-PCR est une technique de quantification relative, peu sensible, et la
seule technologie rapportée à ce jour pour la quantification de ce transcrit. L’objectif de cette étude est la quantification
sensible et absolue du nombre de copie présent du transcrit de fusion DNAJB-PRKACA par la technologie de PCR digitale
(Qx200® ddPCR System, Biorad) dans le tissu tumoral du CHCf.
Méthodes : Nous disposions du tissu tumoral, de la métastase, et du tissu sain inclus en paraffine (FFPE) d’un patient
atteint d’un CHCf. Les ARNs ont été extraits (kit Maxwell® RSC RNA FPPE) puis rétro-transcrits (SuperScript® VILO™),
et analysés par PCR digitale. L’essai de détection du transcrit DNAJB1-PRKACA a été dessiné afin de cibler uniquement
l’ARN (l’amorce forward se fixant sur l’exon 1 du gène DNAJB1 et l’amorce reverse se situant à la jonction entre l’exon 2
et 3 du gène PRKACA) et le point de cassure (lieu de fixation de la sonde fluorescente FAM). Deux gènes de référence,
GAPDH et TBP, ont été sélectionnés afin d’estimer l’expression ubiquitaire des ARNs dans ces tissus.
Résultats : Le transcrit de fusion a été détecté uniquement au sein du tissu tumoral (103 copies/µl DNAJB1-PRKACA,
3100 copies/µl GAPDH et 12,3 copies/µl TBP) et dans la métastase (64,7 copies/µl DNAJB1-PRKACA, 980 copies/µl
GAPDH et 4,2 copies/µl TBP) validant la spécificité de l’essai. La courbe de sensibilité établie grâce à la gamme de dilution
d’ARN issu du tissu tumoral a montré une excellente corrélation entre la quantité d’ARN et le nombre de copies DNAJB1PRKACA/µl détectés (R² = 0.997) ou le nombre de copies détectés de GAPDH/µl (R²=0.998). Elle permettrait ainsi de
quantifier de façon absolue les ARNs provenant du tissus FFPE et de déterminer le seuil de détection de la méthode à
0,1 ng d’ARN pour 25,8 copies GAPDH/µl et 1 copie DNAJB1-PRKACA/µl. Nous avons validé par la technique de RT-MLPA
(Reverse Transcription Multiplex Ligation dependent Probe Amplification), l’absence et la présence du transcrit DNAJB1PRKACA dans le tissu sain et le tissu tumoral respectivement.
Conclusion : Par cette étude nous avons validé notre méthode de détection d’ARN de fusion DNAJB1-PRKACA dans les
CHCf sur le tissu tumoral et la métastase. La technologie de PCR digitale permet de détecter de façon précise et sensible
une très faible quantité d’ARN. Nous souhaitons poursuivre cette étude en recherchant le transcrit de fusion DNAJB1-PRKACA dans les biopsies liquides (sang et urine) des patients atteints d’un CHCf à fin de détecter et de suivre l’évolution
de la maladie par une méthode non invasive.
NOTES
36
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 1
4) Utilisation d’un correcteur de mutations non sens comme approche thérapeutique
ciblée de certains cancers. Hana BENHABILES
Hana Benhabiles 1, David Tulasne
1
et Fabrice Lejeune
1
1
Institut de biologie de Lille - UMR CNRS 8161, équipe signalisation, apoptose et cancer, 1 rue du Professeur Calmette,
59019 Lille - France
Les mutations non sens introduisent un codon stop prématuré dans une phase ouverte de lecture. Ce type de mutation
est retrouvé dans environ 10% des patients atteints de maladies génétiques et dans de nombreux cancers. En effet,
entre 5 et 40% des mutations affectant des gènes suppresseurs de tumeurs sont des mutations non sens. La conséquence de la présence d’une mutation non sens dans un gène est la dégradation rapide de l’ARN messager correspondant, par l’activation d’un mécanisme de surveillance des ARN appelé NMD (pour nonsense-mediated mRNA decay)
conduisant à une absence d’expression du gène mutant. Dans le cas des cancers, l’absence d’expression d’un gène
suppresseur de tumeurs tel que p53, perturbe un ensemble de processus biologiques dont l’apoptose, facilitant ainsi la
progression tumorale.
Nous avons développé un système de criblage moyen débit permettant d’identifier des molécules capables de ré-exprimer des gènes porteurs d’une mutation non sens en inhibant le NMD et/ou en activant la translecture. La translecture
est un mécanisme naturel conduisant à l’incorporation d’un acide aminé à la position du codon stop prématuré au cours
de la traduction. Nous avons ainsi identifié plusieurs molécules dont le composé CNSM1 (pour corrector of nonsense
mutation 1) qui permet une ré-expression très efficace du gène p53 lorsqu’il est porteur d’une mutation non sens. Nous
présenterons la caractérisation du composé CNSM1 en montrant notamment la ré-expression du gène p53 porteur d’une
mutation non sens dans différentes lignées cellulaires issues de différents cancers. Nous montrerons également la très
faible toxicité de la molécule, validant sa potentielle utilisation en clinique. Notre étude de CNSM1 nous a aussi permis de
montrer que la protéine p53 synthétisée est fonctionnelle puisqu’elle est capable d’induire l’activation transcriptionnelle
de ses gènes cibles impliqués dans l’arrêt du cycle et/ou de l’apoptose.
En permettant la ré-expression du gène suppresseur de tumeur mutant, des molécules comme CNSM1 restaurent la
capacité des cellules à entrer en apoptose et pourraient aussi réduire certaines résistances à la chimiothérapie. Les
molécules correctrices de mutations non sens représentent de nouvelles approches thérapeutiques ciblées du cancer.
NOTES
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37
AXE 1
5) Caractérisation et ciblage des cellules souches cancéreuses (CSC) et des cellules
souches cancéreuses induites (iCSC) de sein par l’intermédiaire d’un promoteur rapporteur de CSC. Nadège BIDAN
Nadège Bidan
Lagadec 1, 2, 3
, Justine Bailleul
1, 2, 3
, Jérémy Duval
1, 2, 3
,Yuki Takayama
1, 2, 3
, Xuefen Le Bourhis
1, 2, 3, 4
, Chann
1, 2, 3
INSERM U908, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France
Université Lille 1, 59 655 Villeneuve d’Ascq, France
3
SIRIC OncoLille, 59 000 Lille, France
4
LIMMS/CNRS-IIS UMI2080, SMMIL-E, Institute of Industrial Science, The University of Tokyo, Tokyo, 153-8505
Japan
1
2
Selon le modèle hiérarchique, seule une sous-population tumorale, les CSC (cellules souches cancéreuses), est à l’origine
du développement tumoral et capable de régénérer une nouvelle tumeur hétérogène. Ces CSC possèdent des caractéristiques communes aux cellules souches normales comme la capacité d’autorenouvellement illimité et de différenciation.
Plusieurs études ont montré que des traitements anti-tumoraux pouvaient générer des CSC à partir de cellules cancéreuses non souches, mettant ainsi en cause le caractère unidirectionnel de la différentiation des CSC. Ce mécanisme de
reprogrammation pourrait donc être une cause majeure des échecs thérapeutiques et des récidives. L’objectif de notre
travail est donc d’évaluer les rapporteurs de CSC afin de disposer de moyens spécifiques permettant l’identification et le
suivi des CSC et des iCSC pour l’étude in vitro et in vivo de l’implication de la reprogrammation suite aux traitements.
Dans un premier temps, nous avons étudié différents promoteurs comme rapporteurs de CSC. Des études préliminaires
d’analyse transcriptomique par puces à ARN ont mis en évidence que les CSC, triées sur la base de l’activité des enzymes
ALDH (dont l’activité est accrue dans les cellules souches), surexpriment jusqu’à trente fois plus l’isoforme ALDH1A1.
Nous avons également sélectionné le promoteur de NANOG pour son rôle essentiel dans le maintien du phénotype des
CSC. Nous avons ainsi construit différents vecteurs permettant une expression du fluorophore mNeptune sous la dépendance des promoteurs sélectionnés. Les lignées stables SUM159PT montrent un pourcentage de cellules mNeptunepos
correspondant à celui trouvé dans la littérature.
L’analyse de l’expression des gènes de pluripotence dans les cellules mNeptunepos vs mNeptuneneg a permis de montrer que les cellules mNeptunepos surexpriment les facteurs de transcription SOX2, NANOG et OCT4. Le test de capacité
à former des sphères comparant les cellules mNeptunepos et mNeptuneneg a également confirmé la caractéristique
souche des cellules mNeptunepos. De plus, nous avons montré un enrichissement en cellules mNeptunepos après un
traitement par radiations ionisantes mais également une reprogrammation de non CSC en iCSC après irradiation de
cellules mNeptuneneg.
Ces résultats démontrent l’efficacité du système rapporteur de CSC et de iCSC, ces outils nous permettrons d’étudier la
dynamique des CSC et le phénomène de reprogrammation, nous sommes actuellement en train de réaliser des microinjections de ces cellules dans le poisson zèbre afin de suivre ces cellules grâce à la fluorescence.
NOTES
38
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AXE 1
6) Impact des Exosomes dérivés de Cancers Mammaires traités par Chimiothérapie
sur la Régulation du Système Immunitaire. Romuald BONNET
Romuald Bonnet 1, Chaïma Mrizak 1, Juliette Malfait 1, Eric Lartigau 2, Hajer Jerraya
, Olivier Moralès 1, Nadira Delhem
1,3
1
1
UMR8161 Equipe Immunorégulation des cancers viro-induits, Institut de Biologie de Lille – Institut Pasteur de Lille –
SIRIC ONCOlille
2
Département de Radiothérapie, Centre Oscar Lambret, Lille
3
Département d’Imagerie médicale, Centre Oscar Lambret, Lille
Introduction : Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez la femme dans les pays occidentaux. Il a été reporté que le cancer du sein détourne le fonctionnement normal des cellules immunitaires en sa faveur.
Par ailleurs, l’hypoxie, définie par un état d’oxygénation insuffisante, est une caractéristique du micro-environnement
tumoral et son imagerie peut jouer un rôle majeur dans la planification de la stratégie thérapeutique et pour la détection
précoce de cancer ou de métastases à un stade infra-radiologique. De même, les exosomes, nanovésicules secrétées
par les cellules tumorales, de cancer du sein jouent un rôle majeur dans la communication intercellulaire et favorisent
la progression tumorale et la création des niches métastatiques. Or, l’analyse de ces exosomes a montré que leur profil
protéomique est un indicateur de l’état d’oxygénation de la tumeur et ils pourraient être utilisés comme cible de transfert
d’information intercellulaire notamment en condition d’hypoxie.
Objectif : Dans ce contexte, l’objectif de ce travail est, dans un premier temps, d’établir une liaison entre les cellules
immunitaires humaines et les exosomes tumoraux soumis à des traitements chimio ou radio-thérapeutique et/ou dans
un contexte normoxique ou hypoxique.
Méthodologie et Résultats : Dans un premier temps, nous avons isolé et caractérisé les exosomes tumoraux issus
d’une lignée tumorale de cancer du sein triple négative (lignée MDA-MB 231) non traitée, ainsi que des exosomes issus
de la même lignée traitée par différentes concentrations de chimiothérapie FEC (100% TDC). L’analyse morphologique
de ces exosomes par microscopie électronique (ME) a confirmé, comme décrit dans la littérature, qu’il s’agissait bien de
nanovésicules répondant aux critères de taille attendue pour cette catégorie de vésicules, à savoir entre 30 et 100 nm de
diamètre. L’analyse du suivi individuel des particules (NTA) par Nanosight nous a décrit des nanovésicules dont la taille
moyenne variait de 69,6 à 106,8 nm. De façon intéressante, en comparant la production d’exosomes par les MDA-MB
231, nous avons remarqué qu’avant la chimiothérapie, les cellules tumorales produisent plus d’exosomes (en quantité
protéique) en hypoxie qu’en normoxie. Dans un deuxième temps, ces exosomes ont été mis en culture in vitro avec des
PBMC humains isolés à partir de sang de donneurs sains. Ces PBMC ont ensuite été soumises à un test de viabilité selon
une cinétique de 1h, 24h, 48h, 72H et 120H post traitement. Le test de viabilité des PBMC, effectué en présence des
exosomes de MDA-MB 231 afin de déterminer l’impact de ces exosomes sur les cellules immmunitaires, a révélé que la
viabilité des PBMC était augmentée en présence d’exosomes de MDA-MB 231 traitées par rapport aux exosomes de cette
même lignée tumorale mammaire non traitée. Les résultats du test de prolifération des PBMC en présence des exosomes
tumoraux sont en corrélation avec ceux du test de viabilité.
Conclusion : Ainsi, ces résultats bien que préliminaires semblent suggérer que le traitement chimiothérapeutique, soit
susceptible de modifier le métabolisme des cellules cancéreuses en faveur de la production d’exosomes immunostimulants. L’hypothèse serait que les exosomes, produits sous l’effet de FEC, puissent améliorer l’immunité anti-tumorale par
un transfert de gène de cytokines, d’antigènes de tumeur ou de protéines de choc thermique.
NOTES
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AXE 1
8) Implication du long ARN non codant H19 dans les cellules souches cancéreuses
mammaires. Jordan COLLETTE
Jordan Collette
1
2
, Dr. Constance Vennin
1,2
, Pr. Xuefen Le Bourhis
1,2
1,2
,Pr. Eric Adriaenssens
1,2
INSERM U908, 59655 Villeneuve d’Ascq, France
Université Lille 1, 59655 Villeneuve d’Ascq, France
L’émergence du concept de cellules souches cancéreuses qui serait associées auxrésistances aux traitements et aux
récidives, impose la recherche de nouveaux acteursmoléculaires permettant de mieux comprendre la biologie de ces
cellules particulières. Ilest maintenant admis que les longs ARN non codant (lncRNA) exercent des rôles essentiels pour
la biologie de la cellule et des études récentes démontrent que ceslncRNA pourraient être impliqués dans l’initiation et/
ou le développement denombreuses pathologies dont le cancer. Cependant, le rôle des lncRNA dans les cellules souches
cancéreuses reste peu connu. Notre équipe a montré que le long ARN non codant H19 est surexprimé dans 70% des
cancers du sein et que son expression augmente les propriétés tumorigènes des cellules épithéliales mammaires en favorisant la transition G1/S.Nous avons également démontré que le miR-675,généré à partir d’H19, accroit les propriétés
tumorigènes in vitro des cellules cancéreuses mammaires ainsi que leurs propriétés métastatiques in vivo. Récemment,
nous avons montré qu’H19 est un marqueur de cellules souches normales de prostates et qu’il participe à l’émergence
et au maintien de ces cellules souches. Les résultats préliminaires de cette étude montrent qu’H19 régule le phénotype
souche des cellules cancéreuses mammaires. L’identification des mécanismes moléculaires mis en jeux nous permettra
de mieux comprendre l’implication des lncRNA dans la biologie des cellules souches cancéreuses.
NOTES
40
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 1
11) Optimisation de cellules présentatrices d’antigène artificielles pour l’activation in
vitro de lymphocytes T CD4+ spécifiques humains dans le cadre du développement de
nouvelles approches d’immunothérapie. Alexandre COUTURE
Alexandre Couture 1, Anthony Garnier 2, Mohamad Hamieh 1, Aurélie Drouet 1, Virgile Dezeustre 1, Hafid Kora 1, Estelle
Dupel 1, Elisabeth Comby 3, Delphine Mariotte 3, Brigitte Le Mauff 2, 3, Thierry Frébourg 1, 4, Olivier Toutirais 2, 3, JeanBaptiste Latouche 1, 4
1
Inserm U1245 -Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Centre Normand de Génomique Médicale et
Médecine Personnalisée, Université de Rouen, Rouen, France
2
Inserm U919, Université de Caen, Caen, France
3
Laboratoire d’Immunologie et Immunopathologie, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, Caen, France
4
Département de Génétique, Centre Hospitalier Universitaire de Rouen, Rouen, France
La possibilité d’activer et d’amplifier in vitro des lymphocytes T (LT) CD4+ spécifiques humains fonctionnels, effecteurs
ou régulateurs, devrait conduire, dans un avenir proche, au développement de nouvelles approches d’immunothérapie.
Actuellement, à notre connaissance, il n’existe pas de protocole permettant d’obtenir, de façon simple, reproductible et
standardisée, de tels LT.
C’est dans ce but que nous avons construit des cellules présentatrices d’antigène artificielles (CPAA), dérivées de fibroblastes murins NIH/3T3, exprimant, après transduction gamma-rétrovirale, des molécules essentielles pour la stimulation efficace de LT CD4+ humains : une molécule du CMH de classe II (ici HLA-DR1), une molécule de co-stimulation
(B7.1) et deux molécules d’adhésion (ICAM-1 et LFA-3). Un peptide dérivé de l’hémagglutinine (HA, antigène du virus de
la grippe) présenté dans le contexte HLA-DR1 a été choisi comme antigène modèle pour cette étude.
Afin d’optimiser la présentation de l’antigène d’intérêt et de limiter la présentation de xénopeptides, nous avons construit
des CPAA codant l’antigène HA sous forme de peptide DR1-restreint ou de protéine. La capacité de ces CPAA à activer
des LT CD4+ spécifiques est évaluée avec un clone lymphocytaire T CD4+ humain anti-HA et des LT CD4+ du sang périphérique de donneurs sains. Ces CPAA sont plus efficaces que des CPAA pulsées avec le peptide HA pour activer le clone,
et leur capacité à stimuler des LT CD4+ spécifiques à partir du sang périphérique est en cours d’étude.
La mise au point de CPAA permettant d’amplifier massivement des LT CD4+ spécifiques in vitro pourrait nous conduire
prochainement à proposer de nouvelles stratégies d’immunothérapie, non seulement dans le cadre des cancers, mais
aussi dans le cadre des maladies auto-immunes et des rejets d’allogreffe.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
41
aXE 1
14) génération d’une librairie de fragments pour la découverte d’inhibiteurs des protéines Mcl-1 et Bcl-xL à visée anticancéreuse: application aux traitements des cancers
de l’ovaire chimiorésistants. Camille DENIS
Camille Denis 1, Bogdan Marekha 1, Siham Hedir 2, Rémi Legay 1, Edwige Abeilard 2, Emilie Brotin 2, Laurent Poulain 2,
Ronan Bureau 1, Anne Sophie Voisin-Chiret 1
1
Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie, Normandie Univ, UNICAEN, CERMN, 14000 Caen,
France
2
Normandie Univ, UNICAEN, INSERM U10186 “ANTICIPE” Axe 2 BioTICLA , Centre François Baclesse, Caen, France
Les interactions protéine-protéine jouent un rôle fondamental dans de nombreux mécanismes biologiques.
une caractéristique des cancers est l’évasion de l’apoptose, qui est souvent associée à la sur-régulation des membres
anti-apoptotiques de la famille de protéines Bcl-2. cette famille de protéines comprend des membres pro- et anti-apoptotiques. Les interactions entre ces membres, impliquant l’interaction du domaine Bh3 des membres pro-apoptotiques
à la surface des protéines anti-apoptotiques, commandent l’engagement de l’apoptose. Dans de nombreux cancers,
l’équilibre entre les membres pro- et anti-apoptotiques de la famille Bcl-2 est orienté vers la survie. Les médicaments
inhibant l’activité anti-apoptotique des protéines Bcl-2 pour restaurer la mort cellulaire programmée peuvent donc être
d’intérêt comme agents thérapeutiques contre le cancer.
Même si des inhibiteurs puissants et sélectifs de Bcl-2 et Bcl-xL ont été développés, cela ne suffit pas à rétablir l’apoptose.
il a été montré que la protéine Mcl-1 était à l’origine de la résistance aux agents chimiothérapeutiques. c’est pourquoi
la découverte d’inhibiteurs à dualité d’action envers les protéines Mcl-1 et Bcl-xL pourrait jouer un rôle important dans
le traitement du cancer.
notre laboratoire a synthétisé un inhibiteur sélectif de la protéine Mcl-1, appelé Pyridoclax (Figure 1)(a). A partir de la
structure de ce leader, des fragments ont été conçus et synthétisés dans le but de cibler Mcl-1. Les différentes pistes de
réaliser une double inhibition de Mcl-1 et Bcl-xL seront présentées.
Figure 1
Gloaguen, C. ; Voisin-Chiret, A.S.; Sopkova-de Oliveira Santos, J. ; Fogha, J. ; Gautier, F. ; De Giorgi, M. ; Burzicki, G. ; Perato, S. ; Pétigny-Lechartier, C. ;
Simonin-Le Jeune, K. ; Brotin, E. ; Goux, D. ; N’Diaye, M. ; Lambert, B. ; Louis, M.H. ; Ligat, L.; Lopez, F. ; Juin, P. ; Bureau, R. ; Rault, S. ; Poulain, L.
J. Med. Chem. 2015, 58, 1644.
(a)
noTes
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AXE 1
15) Effet du TNF sur l’expression des gangliosides dans des lignées cellulaires de cancer du sein. Justine DEWALD
Justine H. Dewald 1, Clément P. Delannoy 1, Agata Steenackers 1, Marlène Mortuaire 1, Maxence Noël 1, Sophie GrouxDegroote 1, Philippe Delannoy 1
1
Unité de Glycobiologie structurale et fonctionnelle, Université Lille Nord de France, Lille 1, UMR CNRS 8576, 59655
Villeneuve d’Ascq, France
Les gangliosides sont des constituants essentiels de la membrane plasmique des cellules animales. On les retrouve principalement au sein de radeaux lipidiques où ils interagissent avec des phospholipides, du cholestérol et des protéines
membranaires. Normalement restreints au système nerveux chez l’adulte, les gangliosides complexes tels que le GD3 et
le GD2 sont ré-exprimés dans certains cancers, notamment les cancers d’origine neuro-ectodermique comme le mélanome et le neuroblastome. Il a également été montré que la GD3 synthétase (GD3S), l’enzyme qui contrôle leur biosynthèse, était surexprimée dans les tumeurs du sein ER-négatives en relation avec une diminution de la survie globale des
patientes [1]. Les travaux du laboratoire ont montré que l’expression de la GD3S dans des cellules de cancer du sein
ER-négatives induisait un phénotype prolifératif et augmentait la croissance tumorale [2]. Ils ont également montré le
rôle du TNF et de la voie NF-κB dans la régulation de la GD3S dans des cellules cancéreuses de sein ER-négatives [3].
Au cours de cette étude, nous avons analysé l’effet du TNF sur l’expression des gangliosides dans des cellules cancéreuses mammaires appartenant à différents sous-types moléculaires. Pour cela, les lignées MCF-7, MDA-MB-231 et
Hs578T ont été cultivées en présence de TNF afin d’analyser l’expression des principales glycosyltransférases (GTs)
impliquées dans la biosynthèse des gangliosides par qPCR. Nous avons pu montré que le TNF induisait une augmentation
de l’expression de plusieurs GTs (GM3 synthétase, GD3 synthétase, GM2/GD2 synthétase) dans les cellules MCF-7 alors
qu’aucun changement n’était observé dans les lignées MDA-MB-231 et Hs578T. En utilisant les techniques de cytométrie
en flux et d’immunocytochimie, nous avons analysé la composition en gangliosides dans les cellules contrôles et les
cellules traitées. Nous avons ainsi montré que les cellules MCF-7 exprimaient majoritairement le ganglioside GM1 et que
le traitement au TNF induisait la sur-expression du GM2 et du GD2 à la surface d’une sous-population cellulaire représentant moins de 10% des cellules. Ces résultats démontrent d’une part que le TNF régule différemment l’expression
des gangliosides dans des lignées cancéreuses mammaires et établissent d’autre part un lien possible entre le statut
inflammatoire des tumeurs, l’expression de gangliosides complexes et le développement tumoral.
Références :
1. Ruckhaberle E, Karn T, Rody A, Hanker L, Gatje R, Metzler D, Holtrich U, Kaufmann M. (2009) Gene expression of ceramide kinase, galactosyl ceramide synthase and ganglioside GD3 synthase is associated with prognosis in breast cancer. J. Cancer Res. Clin. Oncol., 135, 1005-1013.
2. Cazet A, Bobowski M, Rombouts Y, Lefebvre J, Steenackers A, Popa I, Guérardel Y, Le Bourhis X, Tulasne D, Delannoy P. (2012). The ganglioside G(D2)
induces the constitutive activation of c-Met in MDA-MB-231 breast cancer cells expressing the G(D3) synthase. Glycobiology, 22, 806-816.
3. Bobowski M, Vincent A, Steenackers A, Colomb F, Van Seuningen I, Julien S, Delannoy P. (2013). Estradiol represses the GD3 synthase gene ST8SIA1 expression in human breast cancer cells by preventing NFκB binding to ST8SIA1 promoter. PLoS ONE, 8, e62559.
NOTES
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AXE 1
17) Intérêt de l’inhibiteur d’HDAC (histone deacetylase) belinostat pour moduler l’expression des protéines de la famille Bcl-2 et induire l’apoptose des cellules tumorales
ovariennes in vitro et ex vivo. Charlène DUBOC
Charlène Duboc 1,2, Edwige Abeilard
Marie Villedieu 1,2
, Florence Giffard 1,2, Mélanie Briand 1,2, Pascal Gauduchon 1,2, Laurent Poulain 1,2,
1,2
INSERM U1086 Unité de Recherche Interdisciplinaire pour la Prévention et le Traitement des Cancers (ANTICIPE) - Axe 2 : Biologie
et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs (BioTICLA) - Normandie Université - Université de Caen Normandie - 3, Avenue du Général Harris, BP 5026, Caen, F14076 France
2
Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse, Unicancer, 3, Avenue du Général Harris, BP 5026, Caen, F14076
France
1
Le développement de stratégies thérapeutiques innovantes représente un enjeu majeur pour améliorer la prise en
charge des cancers de l’ovaire, qui demeure la première cause de décès par cancer gynécologique. Les travaux de notre
Unité ont mis en évidence que la mort des cellules cancéreuses ovariennes chimiorésistantes peut être induite par l’inhibition concomitante des protéines anti-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 et/ou par l’induction de leur partenaire pro-apoptotique BH3-only Bim.
Pour y parvenir, notre Unité a déjà mis au point des stratégies thérapeutiques multi-cibles, utilisant différents outils pharmacologiques. L’inhibition de l’expression de Mcl-1 et l’induction de celle de Bim et de Puma ont ainsi pu être obtenues
par inhibition des voies de signalisation mTOR et MEK en amont, respectivement par l’AZD8055 et le trametinib. Par
ailleurs, l’activité de Bcl-xL peut être inhibée à l’aide de molécules BH3-mimétiques telles que l’ABT-737. La combinaison
des trois molécules AZD8055, trametinib, et ABT-737 nous a permis de réduire de façon optimale le ratio protéique [BclxL et Mcl-1] / [Bim et Puma] et d’induire l’apoptose des cellules de cancer de l’ovaire.
A la recherche de nouveaux outils pharmacologiques pertinents pour la thérapeutique des cancers de l’ovaire, notre
équipe s’oriente actuellement vers les inhibiteurs d’HDAC. Les HDAC sont des enzymes qui retirent les groupements
acétyles de lysines des histones, ce qui entraîne une compaction de la chromatine et l’inhibition de la transcription des
gènes. Elles agissent ainsi comme des régulateurs de la croissance cellulaire, de la différenciation et de l’apoptose. Les
HDAC sont surexprimées dans de nombreux cancers, notamment dans les cancers ovariens, et plusieurs études ont démontré l’intérêt des inhibiteurs de HDAC pour inhiber l’expression de protéines anti-apoptotiques comme Mcl-1 et Bcl-xL,
et induire celle de leurs partenaires pro-apoptotiques BH3-only tels que Bim et Puma. Parmi les inhibiteurs d’HDAC existants, nous nous intéressons au belinostat, qui a été approuvé par la FDA en 2014 pour le traitement des lymphomes à
cellules T périphériques, et qui est actuellement testé en essai clinique pour le traitement de tumeurs solides dont celles
de l’ovaire.
L’objectif de ce projet est de déterminer si l’inhibition des HDAC par le belinostat permet de réduire le ratio protéique
[Bcl-xL et Mcl-1] / [Bim et Puma] et ainsi d’induire l’apoptose des cellules cancéreuses ovariennes, seul ou en combinaison avec les thérapies ciblées citées ci-dessus. L’efficacité des protocoles validés in vitro sera ensuite évaluée dans un
modèle très proche de la tumeur initiale, le modèle de tranches de tumeurs ovariennes de patientes cultivées ex vivo.
Les marqueurs prédictifs de la réponse au traitement seront également recherchés, afin de pouvoir proposer in fine un
traitement adapté aux caractéristiques de chaque tumeur et d’améliorer ainsi la prise en charge des cancers de l’ovaire.
NOTES
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AXE 1
18) La Gemcitabine induit la transcription de l’inhibiteur d’apoptose c-IAP2 dans les
cellules de lignées bronchique humaine (HBEC) n’exprimant plus le gène suppresseur
de tumeur RASSF1A. Fatéméh DUBOIS
Fatéméh Dubois 1, Maureen Keller 1, Elodie Maille 1, Emmanuel Bergota 1,2, Guénaëlle Levallet 3, Gérard Zalcman
1,2,4
Normandie Université; UMR 1086 INSERM, 14032 Caen, France
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, Normandie Université, Avenue de la côte de Nacre 14033 Caen cedex 05, France
3
Unité ISTCT FRE2001 - CNRS-CEA-Normandie Université- Equipe Cervoxy
4
Service de Pneumologie et Oncologie thoracique, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, Normandie Université, Avenue de la côte de Nacre 14033 Caen cedex 05, France
1
2
But de l’étude : Comprendre pourquoi les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) inclus
dans l’essai de phase 3 IFCT0002 présentant une hyperméthylation du promoteur du gène suppresseur de tumeur
RASSF1A bénéficiaient davantage du traitement paclitaxel/cisplatine que gemcitabine/cisplatine [1].
Matériel et méthode : Deux lignées HBEC non tumorigéniques (HBEC-3, HBEC-3RasV12) ont été transfectées par
un siARN inactif (si-Neg) ou ciblant RASSF1A ou cIAP-2. A 24h post-transfection, les cellules sont incubées ou non en
présence de gemcitabine (250 nM) ou de paclitaxel (10nM). A 48h post-transfection, nous évaluons i) la mort cellulaire
par mesure des activités caspases 3/7 (kit Promega ®)) et de la fragmentation d’ADN (kit Roche ®), et ii) de la motilité
cellulaire par test de migration 2D (comblement de blessure) et test d’invasion des cellules en chambre de Boyden.
Résultats : L’extinction seule de RASSF1A n’induit pas la mort par apoptose des cellules HBEC-3. En revanche l’extinction
de l’expression de RASSF1A rend davantage les cellules HBEC-3 sensibles au paclitaxel qu’à la gemcitabine (*p<0,05)
car la perte d’expression de RASSF1A, en provoquant la translocation nucléaire de YAP actif, induit la transcription de
l’inhibiteur d’apoptose cIAP-2 et que cette transcription est potentialisée par la gemcitabine. La perte d’expression de
RASSF1A provoque un phénotype métastatique [2] or, cIAP-2 contrôle également la motilité cellulaire, nous avons ainsi
enfin inactivé l’expression de cIAP-2 dans des cellules HBEC-3 n’exprimant plus RASSF1A et démontré que l’effet promigratoire induit par la perte d’expression de RASSF1A dans les cellules de la lignée cellulaire HBEC3 est inhibé par la
perte simultanée de l’expression de c-IAP2.
Conclusion : L’expression de l’inhibiteur d’apoptose c-IAP2 dans les cellules bronchiques humaines n’exprimant plus
RASSF1A que potentialise la Gemcitabine pourrait rendre compte du fait que les patients atteints de CBNPC présentant
une inactivation de RASSF1A bénéficiaient davantage d’un traitement paclitaxel/cisplatine que gemcitabine/cisplatine.
Mots clés : RASSF1A, Cancer bronchique non à petites cellules, YAP, cIAP-2, chimiorésistance.
[1] De Fraipont F, Levallet G, Creveuil C, Bergot E, Beau-Faller M, Mounawar M, Richard N, Antoine M, Rouquette I, Favrot MC, Debieuvre D, Braun D, Westeel
V, Quoix E, Brambilla E, Hainaut P, Moro-Sibilot D, Morin F, Milleron B, Zalcman G; Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique. (2012) An apoptosis
methylation prognostic signature for early lung cancer in the IFCT-0002 trial. Clin Cancer Res. 15;18(10):2976-86.
[2] 13. Dubois F, Keller M, Soncin F, Hoa L, Hergovich A, Parrini MC, Lesteven M, Camonis J, Levallet G, Zalcman G. RASSF1A Suppresses the Invasion and
Metastatic Potential of Human Non–Small Cell Lung Cancer Cells by Inhibiting YAP Activation through the GEF-H1/RhoB Pathway. Cancer Research, 2016 Mar
15;76(6):1627-40.
NOTES
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AXE 1
20) SLAMF3 diminue le potentiel migratoire des cellules cancéreuses mammaires en
inhibant l’expression de STIM1. Grégory FOUQUET
Fouquet Grégory 1, Demey Baptiste 1, Badaoui Mehdi 2, Borges Cardoso Virginie 1, Debuysscher Véronique 1, DhenninDuthille Isabelle 2, Mickaël Naassila 1, Ouadid-Ahidouch Halima 2, Bouhlal Hicham 1, Marcq Ingrid 1
1
Groupe de Recherche sur l’Alcool et les Pharmacodépendances, GRAP INSERM ERI24, Université Picardie Jules Verne,
Bât. CURS, CHU-Sud, Amiens, France
2
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, LPCM EA4667, Université de Picardie Jules Verne, UFR Sciences,
Amiens, France
Introduction :
Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez la femme principalement due au développement de
métastases au niveau des os, du foie et des poumons. Le cancer mammaire est un problème majeur de santé publique et
l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques demeure une priorité. Récemment, notre équipe de recherche a identifié un récepteur suppresseur du carcinome hépatocellulaire, le récepteur SLAMF3. En effet, la réexpression de SLAMF3
dans ces cellules inhibe leur prolifération cellulaire et réduit la masse tumorale induite dans un modèle de xénogreffe
(Marcq I. 2013). De plus, les récepteurs de la famille SLAM ont la capacité de réguler le flux calcique. Or, l’entrée de Ca2+
dans la cellule cancéreuse mammaire joue un rôle déterminant dans la régulation des phénomènes métastatiques (Chen
YF. 2013). Cette entrée se fait principalement par la voie SOCE (Store-Operated Calcium Entry) par le biais des canaux
ioniques ORAIs activés par les protéine STIM. Dans notre projet, nous avons étudié le lien entre l’expression de SLAMF3
et ORAIs/STIM et son effet sur la migration des cellules cancéreuses mammaires.
Matériels et méthodes :
Nous avons étudié l’impact de la réexpression de SLAMF3 sur l’expression de ORAIs/STIM1 par qPCR et par Western blot
dans les lignées cancéreuses mammaires MDA-MB-231 et T47D. Nous avons aussi analysé l’expression des transcrits de
SLAMF3 et de STIM1 par qPCR dans des paires de tissus tumoraux et péri-tumoraux de patientes atteintes d’un cancer
du sein (CHU Amiens). L’effet de la réexpression de SLAMF3 sur l’entrée calcique a été analysé par imagerie calcique et
sur la migration cellulaire par tests de migration en insert de Boyden.
Résultats :
Nous avons montré que la réexpression de SLAMF3 induit une diminution de l’expression de STIM1 sans modifier significativement l’expression des canaux ioniques ORAI. Dans les paires de tissus tumoraux et péri-tumoraux de patientes,
nous avons établi une corrélation inverse entre l’expression de SLAMF3 et celle de STIM1. Plus important, nous avons
montré que la réexpression de SLAMF3 diminue l’entrée calcique et la migration cellulaire des cellules cancéreuses
mammaires.
Conclusion :
Nos résultats montrent que le récepteur SLAMF3 régule l’expression de STIM1 et proposent le récepteur SLAMF3 comme
régulateur du potentiel invasif des cellules cancéreuses mammaires.
Mots-clés: SLAMF3, STIM1, calcium, cancer du sein
NOTES
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AXE 1 et 4
22) Etude de la radiosensibilité du compartiment vasculaire dans un contexte de
glioblastome. Charly HELAINE
Hélaine C 1*, Gérault AN
Valable S 1, Petit E 1.
*
1
, Leblond MM 1, Corroyer-Dulmont A 1, Lambert G 1, Divoux D 1, Pérès EA 1, Bernaudin M 1,
1*
Contribution équivalente
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/CERVOxy group, 14000 Caen, France.
Contexte : Les glioblastomes (GB) sont des tumeurs cérébrales de pronostic sombre malgré le traitement conventionnel associant une chirurgie, une radiothérapie (RT) et une chimiothérapie (CT). Le caractère hypoxique de ces tumeurs
serait en partie à l’origine de la radiorésistance des cellules tumorales mais la sensibilité du compartiment vasculaire
aux rayonnements ionisants (RI) pourrait être également un élément clé de l’efficacité de la RT. Or, la radiosensibilité
des cellules endothéliales semble dépendante de l’environnement tumoral. En effet, l’hypoxie, mais aussi les cellules
tumorales, pourraient contribuer à moduler l’effet de la RT sur le compartiment vasculaire, notamment par le biais d’une
synthèse de facteurs angiogéniques, tel le VEGF. Ainsi, l’optimisation des effets de la RT pourrait bénéficier des connaissances relatives à l’évolution du compartiment vasculaire suite à une exposition aux RI. A l’heure actuelle, ces données
sont relativement fragmentaires dans le contexte des tumeurs cérébrales. C’est pourquoi, l’objectif de cette étude a été
de caractériser in vivo, sur un modèle de GB, l’atteinte du compartiment vasculaire suite à une irradiation. Parallèlement,
nous avons cherché à identifier in vitro, les facteurs pouvant être à l’origine de la sensibilité des cellules endothéliales des
microvaisseaux cérébraux et ce en prenant en compte l’environnement des GB, notamment les composantes hypoxique
et inflammatoire. En effet, l’inflammation est très associée au processus angiogénique ainsi qu’aux effets secondaires
de la RT notamment dans les GB, tumeurs pour lesquelles les macrophages représentent la plus abondante population
de cellules immunitaires. C’est pourquoi, nous avons émis l’hypothèse que les macrophages pourraient, tout comme les
cellules tumorales, influencer la radiosensibilité des cellules endothéliales cérébrales.
Matériels & Méthodes : In vivo, un modèle orthotopique de GB humain a été développé sur des rats nude par injection
intrastriatale de cellules U251 (5.104 cellules/3µl). L’hémisphère des animaux porteurs de tumeur, a été irradié avec une
dose fractionnée de 3x10Gy. Le compartiment vasculaire a été étudié par IRM et immunohistologie. In vitro, des cellules
endothéliales issues de microvaisseaux cérébraux (bEnd.3) ont été irradiées grâce à l’irradiateur XRad225Cx situé sur la
plateforme CYCERON. La radiosensibilité des cellules a été étudiée par test de clonogénicité, en condition de normoxie
(21% O2) et d’hypoxie (1% O2). Le type de mort cellulaire radio-induite a été caractérisée par (immuno)-cytochimie. La
mise en évidence d’un éventuel effet bystander des cellules environnantes a été étudié en appliquant le milieu conditionné issu de cultures de cellules de GB ou de macrophages irradiées sur les cellules endothéliales, puis les dommages
à l’ADN ont été évalués après immunomarquage et comptage des cellules gH2AX positives.
Résultats : In vivo, pour une dose de 30 Gy, pour laquelle un arrêt de croissance de la tumeur est observé, nous avons
montré par IRM que l’irradiation conduit, dans la tumeur, à une diminution du volume sanguin cérébral (VSC) et ce en accord avec la diminution de la densité vasculaire observée par immunohistologie. In vitro, nous avons montré que les cellules endothéliales bEnd.3 exposées aux rayons X s’arrêtent précocement en phase G2/M du cycle cellulaire, entrent en
sénescence de phénotype pro-inflammatoire (SASP) et s’engagent vers une mort mitotique. De plus, nous avons montré
que les cellules tumorales et macrophagiques irradiées relarguent dans leur environnement des facteurs qui induisent
des dommages à l’ADN des cellules bEnd.3. Ces résultats préliminaires suggèrent qu’en plus des anomalies inhérentes
aux vaisseaux tumoraux, ce compartiment vasculaire, pourrait être non seulement lésé suite à un effet direct (ciblé) des
rayons X mais également suite à un effet effet bystander (non ciblé) impliquant les cellules tumorales et inflammatoires.
Remerciements : CNRS, MESR, UNICAEN, Région Normandie, ANR-10-EQPX-1401, ANR-11-INSB-0007
NOTES
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AXE 1
23) Mesure de l’affinité de liaison par polarisation de fluorescence entre des protéines
membres de la famille Bcl-2 et des petites molécules synthétiques appelées foldamères. Marie JOUANNE
Marie Jouanne 1, Camille Denis 1, Martina De Pascale 1, Sophie Corvaisier 1, Bogdan Marekha 1, Jana Sopková-de Olieira
Santos 1, Siham Hedir 2, Laurent Poulain 2, Anne Sophie Voisin-Chiret 1*
Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie Normandie Univ, UNICAEN, CERMN, 14000 Caen,
France
2
Inserm U1086 « ANTICIPE » Unité de Recherche Interdisciplinaire pour la Prévention et le Traitement des Cancers. Axe 2 :
Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs (BioTICLA), Université de Caen Normandie, UFR
Santé et SF 4206 ICORE.
1
Depuis plusieurs années, notre laboratoire s’intéresse à la synthèse d’oligomères hétéro-aromatiques qui ont montré
être capables de mimer les structures secondaires des protéines telle que l’hélice alpha. À ce titre ces composés ont été
qualifiés de foldamères abiotiques.
Nous avons mis en évidence la capacité de ces foldamères à venir perturber les Interactions Protéine-Protéine (IPPs) et
particulièrement celles impliquées dans le déclenchement de la mort cellulaire par apoptose.
Les protéines de la famille Bcl-2 font partie des acteurs clés de la régulation de l’apoptose. Au sein de cette famille, sont
décrits des membres pro-apoptotiques et anti-apoptotiques : la surexpression des membres anti-apoptotiques, tels que
Mcl-1 ou Bcl-xL, protègent notamment les cellules cancéreuses contre cette mort cellulaire par apoptose et cela contribue
au phénomène de résistance à la chimiothérapie et à la radiothérapie conventionnelles.
Ainsi, notre objectif est de développer de nouveaux composés qui visent à perturber l’activité de ces protéines. La faisabilité de cette démarche a été démontrée pour un composé nommé pyridoclax: cette quaterpyridine, lorsqu’elle est associée à un inhibiteur de la protéine Bcl-xL (Navitoclax), est capable de rétablir l’apoptose dans des cellules cancéreuses
ovariennes résistantes en inhibant sélectivement la fonction anti-apoptotique de la protéine Mcl-1.
Actuellement, en vue de développer des traitements plus efficaces, nous travaillons sur la conception d’inhibiteurs duals
visant simultanément Mcl-1 et Bcl-xL. La conception de ces duals inhibiteurs a été envisagée selon deux approches : (i)
la première consiste à réaliser des pharmacomodulations du pyridoclax, et (ii) la seconde utilise la méthode dite des
fragments (Fragment-Based Drug Design, FBDD).
Des études de modélisation moléculaire ont d’ores et déjà été engagées et les premiers composés ont pu être synthétisés. Cependant, afin de poursuivre ces travaux, il est nécessaire de compléter les données expérimentales sur ces
molécules. C’est la raison pour laquelle, en parallèle de la modélisation moléculaire et des tests biologiques déjà réalisés,
nous avons récemment mis en place un test mesurant l’affinité de liaison entre les protéines cibles et nos molécules, par
polarisation de fluorescence. L’analyse des résultats obtenus permettra d’affiner la relation structure-activité et in fine
d’orienter les synthèses.
Références bibliographiques :
[1] aA. S. Voisin-Chiret et al., Tetrahedron 2012, 68, 4381‒4389; bA. S. Voisin-Chiret et al., Pure Appl. Chem. 2012, 84 (11), 2467–2478; cJana Sopkova-de
Oliveira Santos et al., J. Chem. Inf. Model. 2012, 52, 429−439.
[2] C. Gloaguen et al., J. Med. Chem. 2015, 58, 1644−1668;
* Correspondance : [email protected]
NOTES
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AXE 1 et 3
24) Les chimiothérapies génotoxiques et les rayons X sont responsables du développement des tumeurs primitives multiples chez les patients atteints du syndrome de
Li-Fraumeni. Edwige KASPER
E. Kasper 1, E. Angot 2, E. Colasse 2, L. Nicol 3, C. Le Clézio 1, J-C. Sabourin 2, S. Adriouch 4, Y. Lacoume 5, S. Raad 1,
Y. Zerdoumi 1, Thierry Frebourg 1, Jean-Michel Flaman 1,6, Gaëlle Bougeard 1
1
Inserm U1245, Université de Rouen et Département de Génétique, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique et
Médecine Personnalisée, Rouen, France
2
Inserm U1245, Université de Rouen et Département d’Anatomo-Pathologie, CHU de Rouen, Centre Normand de Génomique et Médecine Personnalisée, Rouen, France
3
Pictur, Imagerie du petit animal, Université de Rouen, Rouen, France
4
Inserm U1234, Université de Rouen, Rouen, France
5
Animalerie, Université de Rouen, Rouen, France
6
Animalerie, Université de Rouen, Rouen, France
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS), une des prédispositions héréditaires au cancer les plus sévères, est dû à des mutations constitutionnelles du gène TP53 et est caractérisé par un âge d’apparition précoce des tumeurs et la survenue de
cancers primitifs multiples (CPM). Nous avons récemment décrit la survenue de CPM chez plus de 40% des patients et
le développement de tumeurs en rafale après un traitement anticancéreux ou dans le champ d’irradiation d’une tumeur
précédente (Bougeard et al., Journal of Clinical Oncology 2015). Ces observations nous ont conduits à envisager un lien
entre ces traitements créant des lésions de l’ADN, et la survenue des CPM chez les patients LFS dont la capacité à réparer
l’ADN est altérée.
Nous avons tout d’abord adapté le test de génotoxicité, développé dans notre laboratoire et basé sur la mesure de la
réponse transcriptionnelle de p53 aux lésions de l’ADN dans des lymphocytes humains, dans des cellules murines. Puis,
nous avons exposé des souris, modèles du LFS, Trp53 KO -/-, wt/- et wt/wt à différentes chimiothérapies anticancéreuses et aux rayons X. Le groupe contrôle étant traité par du NaCl 0,9%. Une IRM corps entier mensuelle a permis de
suivre le développement tumoral chez ces souris.
Le test de génotoxicité effectué sur les cellules murines in vitro ou in vivo a confirmé que toutes les chimiothérapies
classiques, excepté les poisons du fuseau, sont génotoxiques. Nous avons aussi montré que les rayons X et l’Etoposide
(un inhibiteur de topoisomérase) accéléraient le développement tumoral chez les souris Trp53-/- et wt/- (respectivement
OR=6,46, p-valeur=1,24.10-3 et OR= 3,91, p-valeur=5,76.10-4) contrairement au Docétaxel (un poison du fuseau),
dépourvu d’effet par rapport au NaCl.
Cette étude apporte donc la preuve que les chimiothérapies génotoxiques contribuent au développement des CPM chez
les patients LFS. Leur prise en charge thérapeutique devra donc impérativement intégrer cette sensibilité spécifique en
évitant la radiothérapie et en priorisant l’approche chirurgicale, et l’utilisation de traitements non génotoxiques devra
être envisagée pour réduire le risque de CPM. Les résultats obtenus grâce au test de génotoxicité ayant été validés in
vivo dans un modèle murin du LFS, ce permettra de discriminer les traitements à risque génotoxique pour les patients
LFS.
NOTES
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49
aXE 1
25) SMaC-mimétiques : à la recherche de nouveaux agents à visée anticancéreuse.
De la conception rationnelle à la synthèse de foldamères abiotiques.
Charline KIEffER
Charline KIEFFER 1, Faustine SIEBERT 1, Camille DENIS 1, Martina DE PASCALE 1, Siham HEDIR 2, Marie JOUANNE 1, Jana
SOPKOVA-DE OLIVEIRA SANTOS 1, Laurent POULAIN 2, Anne Sophie VOISIN-CHIRET 1
Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie, Normandie Univ, UNICAEN, CERMN, 14000 Caen,
France
2
UNICAEN, Normandie Univ, BioTICLA UMR 1199 INSERM, Caen, France; Comprehensive Cancer Center François
Baclesse, Caen, France
1
L’échappement à l’apoptose est l’une des causes majeures du développement des cancers et de la chimiorésistance. La
protéine XiAP est surexprimée dans certaines cellules cancéreuses, et particulièrement dans les tumeurs ovariennes, où
elle joue un rôle prépondérant dans cet échappement et dans la chimiorésistance. Dans une cellule saine, la protéine
mitochondriale sMAc est capable de se lier à XiAP, pour l’inhiber et rétablir l’apoptose. Ainsi, afin d’obtenir de nouveaux
traitements à visée anticancéreuse, il semble pertinent de chercher à développer des mimes de sMAc, capables d’inhiber
XiAP et d’enclencher le processus apoptotique.
L’interaction entre XiAP et sMAc met en jeu le domaine Bir3 de XiAP et le tétrapeptide AVPi de sMAc, structuré en
brin β et situé sur la partie n-terminale de la protéine. Afin de mimer l’activité de sMAc et donc de rétablir l’apoptose
dans les cellules cancéreuses, il est possible d’utiliser des foldamères, c’est-à-dire des molécules qui vont adopter une
structure secondaire identique à celle du tétrapeptide AVPi.
Actuellement aucun foldamère abiotique mime de sMAc n’a été développé. Ainsi, nos travaux visent à concevoir de nouveaux mimes de sMAc ayant une structure totalement originale, avec pour objectif notamment de palier aux problèmes
de sélectivité et de drugabilité des molécules existantes.
Dans une première étape faisant intervenir de la modélisation moléculaire, les squelettes chimiques de base ont été
définis. A partir d’un enchainement plan pyridine-thiophène-pyridine (Py-Th-Py) capable de reproduire la structure secondaire d’un brin β protéique (jouanne et al. Eur. J. Org. Chem, 2016, 10.1002/ejoc.201600882), une approche par
docking puis des optimisations par dynamique moléculaire ont permis de définir les groupements à introduire sur ce
squelette.
A l’heure actuelle, les travaux de synthèse chimique s’attachent à produire les molécules issues des études de chémo-informatique. La synthèse des composés, symétriques et dissymétriques, fait appel à des réactions de c-h hétéroarylation
mettant en jeu le thiophène et diverses pyridines halogénées (Kieffer et al. soumis à J. Org. Chem.), et sera présentée
sur le poster.
A) interaction entre le domaine Bir3 de XiAP (rose) et le tétrapeptide n-terminal de sMAc (bleu). L’interaction entre les deux protéines
passe par la formation d’un feuillet β antiparallèle et des liaisons hydrogènes avec l’azote protonné à l’extrémité n-terminale de sMAc. B)
Zoom moléculaire sur l’interaction entre Bir3 de XiAP et la partie n-terminale de sMAc. c) structure des foldamères abiotiques mimes de
sMAc envisagés : habillage d’un squelette plan Py-Th-Py (en bleu) conçu comme un mime de forme avec des groupements fonctionnels
(en bleu et en rouge) permettant d’amener de l’affinité et de la sélectivité pour le domaine Bir3 de XiAP.
noTes
50
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AXE 1
28) Rôle du canal TRPM7 dans la régulation de la migration des cellules cancéreuses
pancréatiques par les peptides d’élastine. Thibaut LEFEBVRE
Thibaut Lefebvre 1,3, Alison Vanlaeys 1,3, Bertrand Brassart 2,3, Halima Ouadid-Ahidouch 1,3, Isabelle Dhennin-Duthille 1,3,
Mathieu Gautier 1,3.
EA4667-Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire (LPCM)-UFR Sciences Université de Picardie Jules Verne
UMR CNRS/ URCA 7369 - Université de Reims Champagne Ardenne
3
SFR CAP-Santé
1
2
L’Adénocarcinome Canalaire Pancréatique (ACP) est un cancer de très mauvais pronostic, pour lequel il n’existe aucune
stratégie thérapeutique efficace. Il est caractérisé par le développement d’une réaction desmoplastique importante qui
entraîne un remodelage de la matrice extracellulaire (MEC). Au cours du développement tumoral, le remodelage de la
MEC, notamment des fibres d’élastine, favorise la libération d’oligopeptides connus pour exercer des effets pro-migratoires sur les cellules cancéreuses. Les travaux récents de notre laboratoire montrent que le canal cationique TRPM7
régule la migration des cellules cancéreuses pancréatiques humaines. Le but de ce travail est d’étudier le rôle du canal
TRPM7 sur la migration cellulaire stimulée par les oligopeptides d’élastine dans l’ACP.
Deux peptides d’élastine (AG-9 et VG-6) ont été testés sur la migration, la prolifération, et la fonction du canal TRPM7
dans les cellules d’ACP humaines MIA PaCa-2. Les résultats obtenus montrent que ces deux peptides dérivés de l’élastine augmentent la migration de 74%. Cet effet disparaît dans les cellules dont l’expression de TRPM7 a été invalidée.
Par ailleurs, nous n’avons pas observé d’effet des oligopeptides d’élastine sur la prolifération des cellules cancéreuses
pancréatiques humaines.
De plus, les oligopeptides d’élastine favorisent l’entrée calcique mais n’ont pas d’effet sur le courant TRPM7. Cependant,
l’application des oligopeptides d’élastine active une conductance de type potassique sur les cellules contrôle mais pas
dans celles transfectées avec un siRNA dirigé contre TRPM7.
En conclusion, nos travaux montrent que les oligopeptides d’élastine stimulent la migration des cellules cancéreuses
pancréatiques humaines en favorisant l’entrée calcique par un mécanisme dépendant des canaux TRPM7 et potassiques.
Ces résultats mettent en évidence un lien entre le remodelage de la MEC au cours du processus cancéreux et le rôle des
canaux ioniques dans la migration des cellules cancéreuses d’ACP.
Mots clés : Adénocarcinome canalaire pancréatique, peptides d’élastine, Migration cellulaire.
NOTES
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51
AXE 1
29) Optimisation de cellules présentatrices d’antigène artificielles pour l’amplification in vitro de lymphocytes T anti-tumoraux plus efficaces in vivo. Camille LE-FEVRE
Camille Le-Fèvre 1, Estelle Dupel 1, Mohamad Hamieh 1, Hafid Kora 1, Alexandre Couture 1, Nathalie Labarrière 2,3, François
Lang 2,3,4, Thierry Frébourg 1,5, Jean-Baptiste Latouche 1,5
Inserm U1245 -Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Centre Normand de Génomique Médicale et
Médecine Personnalisée, Université de Rouen, Rouen, France
Inserm U892, Université de Nantes, Nantes, France
3
CNRS U6299, Nantes, France
4
Plateforme de Production de Protéines Recombinantes, Structure de Recherche Fédérative François Bonamy, Nantes,
France
5
Département de Génétique, Centre Hospitalier Universitaire de Rouen, Rouen, France
1
2
L’immunothérapie basée sur l’activation de lymphocytes T (LT) spécifiques anti-tumoraux est une approche prometteuse
dans le cadre des cancers. Pour activer et amplifier de tels LT, des cellules présentatrices d’antigènes artificielles (CPAA)
ont été développées au laboratoire. Ces CPAA nous permettent d’obtenir des LT appelés « souches mémoires » (TSM).
Ces LT ont été récemment décrits comme étant des cellules de grand intérêt thérapeutique du fait de leurs capacités
d’auto-renouvellement et de différenciation en LT effecteurs efficaces.
Afin d’améliorer nos nouvelles approches d’immunothérapie, nous avons étudié, à partir de LT du sang périphérique de
donneurs sains, les effets de l’expression de différentes molécules de co-stimulation par nos CPAA (CD80, CD70, 4-1BBL)
sur l’obtention de TSM spécifiques. Les auto-antigènes MART-1 et MELOE-1, qui sont surexprimés dans les mélanomes
et contre lesquels de fortes réponses peuvent être montées avec nos CPAA, ont été utilisés comme antigènes modèles
dans cette étude.
Les CPAA CD80+CD70+ et CD80+4-1BBL+ sont celles qui permettent d’obtenir le plus de TSM spécifiques. Une étude
exhaustive des LT activés au contact de ces CPAA est en cours, ainsi que le développement d’un modèle murin, chez des
souris immuno-déficientes, afin de confirmer in vivo les résultats obtenus in vitro.
L’obtention d’un grand nombre de TSM spécifiques anti-tumoraux « naturels » n’a jamais été décrite, à notre connaissance, et ouvre la voie au développement de nouvelles stratégies d’immunothérapie anti-tumorale plus efficaces.
NOTES
52
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AXE 1
30) Nouvelles recommandations pour l’étude de l’impact sur l’épissage à partir d’un
ensemble de 311 études in silico / in vitro combinées, des variants des gènes BRCA1
et BRCA2 dans le cadre du diagnostic moléculaire des cancers héréditaires du sein et
de l’ovaire. Raphaël LEMAN
Raphaël Leman 1,2*, Sophie Krieger 1,2,3*, Pascaline Gaildrat 2, Antoine Rousselin 1,2, Grégoire Davy 1,2, Virginie CauxMoncoutier 4, Sandrine Caputo 4, Nadia Boutry-Kryza 5, Sylvie Mazoyer 5, Françoise Bonnet-Dorion 6, Nicolas Sevenet 6,
Marine Guillaud-Bataille 7, Brigitte Bressac de Paillerets 7, Barbara Wappenschmidt 8, Thomas Van Overeem Hansen 9,
Gaia Castelain 2, Julie Abdat 2, Myriam Vezain 2, Daniela Di Giacomo 2,Danielle Muller 10, Violaine Bourdon 11, Françoise
Revillon 12, Amanda Spurdle 13, Michael T. Parsons 13, Alexandra Martins 2, Claude Houdayer 4
Laboratoire de Biologie Clinique et Oncologique, Centre François Baclesse, France
INSERM U1245, UNIROUEN, NormandieUniversité, Genomics and Personalized Medecine in Cancer and Neurological
Disorders, Rouen, France
3
Université Caen-Normandie, France
4
Service de Génétique et INSERM U830, Institut Curie et Université Paris Descartes,Paris, France
5
Unité Mixte de Génétique Constitutionnelle des Cancers Fréquents, Centre Léon Bérard, Lyon, France
6
INSERM U916, Département de Pathologie, Laboratoire de Génétique Constitutionnelle, Institut Bergonié, Bordeaux,
France
7
Service de Génétique, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France
8
Division of Molecular Gynaeco-Oncology, Department of Gynaecology and Obstetrics, University Hospital of Cologne,
Cologne, Germany
9
Centre for Genomic Medicine, Rigshospitalet, University of Copenhagen, Copenhagen, Denmark
10
Laboratoire d’Oncogénétique, Centre Paul Strauss, Strasbourg, France
11
Laboratoire d’Oncogénétique Moléculaire, Institut Paoli-Calmettes, Marseilles, France
12
Laboratoire d’Oncogénétique Moléculaire Humaine, Centre Oscar Lambret, Lille, France
13
Department of Genetics and Computational Biology, QIMR Berghofer Medical Research Institute, Herston, Queensland,
Australia
1
2
L’interprétation des variants est un défi majeur dans le diagnostic moléculaire des cancers héréditaires du sein et de
l’ovaire. Les variants affectant l’épissage illustrent ce défi, car chaque variant nucléotidique peut être délétère par
affaiblissement/création d’éléments définissant les sites d’épissage. Par conséquent, une prédiction in silico fiable des
variants impactant l’épissage apporterait une amélioration majeure. Grâce à un effort de collaboration entre le « groupe
épissage » du réseau français UGG (Unicancer Genetic Group) et le consortium ENIGMA (Evidence-based Network for the
Interpretation of Germline Mutant Alleles), un ensemble de 309 variants BRCA1/2 étudiés au niveau de l’ARNm et situés
dans des régions consensus 5’ss et 3’ ss ont été recueillis et utilisés pour améliorer les précédentes recommandations
de prédiction [Hum Mutat 33:1228-38, 2012].
Parmi ces 309 variants, 147 (40 variants jamais décrits) ont été utilisés pour élaborer un nouveau protocole de prédiction
nommé SPiCE (SplicingPrediction in Consensus Elements). SPiCE est basé sur les outils de prédiction in silico: Splice Site
Finder-like (SSF-like) et MaxEntScan (MES). Puis, par régression logistique, nous avons calculé la probabilité d’altération
de l’épissage, afin de déterminerdes seuils décisionnels pour laréalisation d’une étude de l’ARN.
Le protocole SPiCE a été validé par utilisation d’un ensemble consécutifde publications rassemblant 162 variants BRCA1/2
avec leur analysede l’ARN. Nous avons obtenu une sensibilité jusqu’alors jamais atteinte de 99,2% (133/134) et une
spécificité de 93,7% (26/28). En d’autres termes, l’impact sur l’épissage était correctement prédit pour 159/162 variants
(98,1%).
Nous proposons donc le protocole SPiCE comme un nouvel outil de prédiction del’impact devariantsur l’épissage. Il peut
être facilement mis en œuvre dans les laboratoires de diagnostic moléculaire comme outil de prise de décision en routine
pour aider les généticiens à faire face au nombre croissant de variants identifiés par séquençage à haut débit.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
53
AXE 1
31) Caractérisation de l’interaction TrkA/CD44 dans les cancers. Romain LEVEQUE
Romain Lévêque 1, François Mouawad 2, Valérie Chopin 1, Xavier Leroy 3, Xuefen Le Bourhis 1, Dominique Chevalier 2,
Robert-Alain Toillon 1
1
2
3
INSERM U908, 59655 Villeneuve d’Ascq, France
Service ORL, CHRU, Lille, France
Service anatomopathologie, CHRU, Lille ; INSERM U1172, France
Les travaux du laboratoire INSERM U908 ont permis de démontrer l’implication du Nerve Growth Factor (NGF) et de
ses récepteurs (p75NTR et TrkA) dans le développement tumoral mammaire. La phosphorylation de TrkA est impliquée
dans des processus biologiques tels que la survie, la prolifération, l’invasion, l’angiogenèse et la formation de métastases. Néanmoins, les inhibiteurs de la phosphorylation de TrkA, comme le Lestaurtinib, se révèlent inefficaces chez les
patients. Ainsi, le laboratoire INSERM U908 a démontré que cette « résistance » tumorale au traitement est liée à l’activation de corécepteurs membranaires tels que CD44. CD44 est une glycoprotéine de surface cellulaire impliquée dans
la croissance et la métastase dans de nombreux types de cellules cancéreuses. CD44 est également montré comme un
déterminant de la biologie des cellules souches cancéreuses. Ce récepteur est codé par un seul gène de 20 exons qui
génère une forme standard (CD44s) et plus de vingt isoformes appelés variants (CD44v). L’expression de CD44 peut
expliquer l’échec thérapeutique dans de nombreux cancers mais reste très difficile à associer aux comportements des
cellules cancéreuses vis-à-vis des thérapies. Ceci est probablement lié au fait que l’interactome de CD44 n’est pas complètement compris et rend extrêmement complexe la réponse cellulaire notamment à cause de ces nombreux isoformes.
Le laboratoire a ainsi démontré que l’interaction de CD44 avec TrkA, sous l’effet du NGF, induit une signalisation intracellulaire indépendante de la phosphorylation de TrkA via p115RhoGEF/RhoA/ROCK1 menant à la croissance tumorale.
Nos travaux ont permis d’identifier qu’un variant de CD44 (variant X, CD44vX) interagit spécifiquement avec TrkA sous
l’effet du NGF dans les cancers. Sur des coupes de tumeurs, nous avons également montré que l’interaction TrkA/
CD44vX est corrélée avec les tumeurs mammaires triples négatives. Afin de pouvoir cibler spécifiquement cette interaction, nous avons caractérisé cette interaction en effectuant des expériences de mutagénèse. Suite à ces expériences,
nous avons déterminé les domaines de CD44 nécessaires à la mise en place de l’interaction. Ces résultats ouvrent de
nombreuses perspectives en matière d’amélioration des traitements du cancer car ils permettraient un meilleur ciblage
de l’interaction TrkA/CD44, notamment grâce à l’utilisation de peptides mimétiques.
NOTES
54
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AXE 1
32) L’effet anti-tumoral du 3-Deazaneplanocin A, un inhibiteur de la S-adénosylhomocystéine hydrolase, est indépendant de sa capacité à inhiber l’histone méthyltransférase EZH2 dans les chondrosarcomes. EVA LHUISSIER
Eva Lhuissier 1*, Juliette Aury-Landas 1*, Nicolas Girard 1*, Céline Bazille 1,2, Martine Boittin 1, Valentine Bouet 3, Thomas
Fréret 3,4, Yohann Repesse 5, Karim Boumediene 1 et Catherine Baugé 1
Ces auteurs ont contribué équitablement à ce travail
BioConnecT, Normandie Univ, UNICAEN, Caen, France
Service d’Anatomie Pathologique, CHU de Caen, Caen, France
3
Groupe Mémoire et Plasticité comportementale (GMPc), Normandie Univ, UNICAEN, Caen, France
4
Behavioral Research Platform - Centre Universitaire de Ressources Biologiques (BRP-CURB), Normandie Univ, UNICAEN, Caen, France
5
INSERM, Sérine protéases et physiopathologie de l’unité neurovasculaire, Normandie Univ, UNICAEN, Caen, France
*
1
2
Récemment, il a été montré que le 3-Deazaneplanocin-A (DZNep) induit l’apoptose et diminue l’expression de l’histone
méthyltransférase EZH2 et la triméthylation de la lysine 27 de l’histone H3 (H3K27me3) dans deux lignées cellulaires de
chondrosarcomes. Notre objectif est de tester l’effet anti-tumoral du DZNep in vivo, et de comprendre son mécanisme
d’action dans les chondrosarcomes.
Quatre lignées de chondrosarcomes et des cultures primaires issues de trois patients ont été utilisées. L’effet anti-tumoral du DZNep a été évalué, in vivo, par le suivi du volume et de la taille des tumeurs après xénogreffes sous-cutanées de
la lignée CH2879 dans des souris nudes. In vitro, la croissance cellulaire après traitement au DZNep, ou avec d’autres
inhibiteurs d’EZH2 (GSK126 et EPZ-6438, aussi appelé tazemetostat) a été évaluée par numération. L’expression d’EZH2
et H3K27me3 ont été étudiés par western-blot. L’apoptose a été déterminée par clivage de PARP par western-blot et
par expression d’Apo2.7 en cytométrie en flux. La S-adénosylhomocystéine a été quantifiée par test Elisa. Les gènes
différemment exprimés dans les chondrosarcomes traités en présence ou en absence de DZNep ont été recherchés par
transcriptomique, et comparés à ceux régulés dans les chondrocytes normaux.
Le DZNep induit l’apoptose dans les chondrosarcomes in vivo et in vitro. Cependant, cet effet n’est pas associé à l’inhibition de l’expression d’EZH2 ni à son activité histone méthylase. De plus, la réduction de la tri-méthylation de H3K27
induite par le GSK126 ou l’EPZ-6438, deux inhibiteurs actuellement testés en essai clinique pour le traitement des lymphomes et de certains sarcomes, ne provoque pas la mort des chondrosarcomes, indiquant que l’apoptose induite par
le DZNep est indépendante de l’activité méthylase d’EZH2. En revanche, comme attendu, le DZNep induit une accumulation de la S-adénosylhomocystéine, confirmant sa capacité à inhiber la S-adénosylhomocystéine hydrolase. Enfin, une
étude transcriptomique suivie d’une analyse in silico des interactions protéine-protéine suggère un rôle clé de la voie
EGFR/Rhoβ dans l’induction de l’apoptose par le DZNep dans les chondrosarcomes.
En conclusion, la méthylase EZH2 n’est pas une cible thérapeutique efficace pour le traitement des chondrosarcomes.
En revanche, l’inhibition de la S-adénosylhomocystéine hydrolase par le DZNep induit l’apoptose des chondrosarcomes
in vitro et in vivo, par un mécanisme probablement lié à l’axe EGFR/Rhoβ.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
55
AXE 1
36) MicroARNs circulants comme biomarqueurs du CHC d’origine alcoolique.
Charles-Antoine PAPILLON
PAPILLON Charles-Antoine 1, BUTTOLO Romain 1, NAASSILA Mickael 1, NGUYEN-KHAC Eric 1,2, HOUCHI Hakim 1
1
GRAP INSERM ERI24, Groupe de Recherche sur l’Alcool et les Pharmacodépendances, Centre Universitaire de Recherche
en Santé, Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France
2
Service d’Hépato-Gastro Entérologie, CHU Amiens-Picardie, France
Introduction :
Le Carcinome HépatoCellulaire (CHC) représente au niveau mondial le 7ème cancer le plus fréquent chez l’homme et le
9ème chez la femme. Cela représente à l’échelle de la France environ 9000 nouveaux cas par an. De plus, il s’agit du 3ème
cancer en termes de mortalité avec un taux de mortalité à un an équivalent au nombre de nouveaux cas.
Il s’agit d’un cancer primitif qui se développe à plus de 90% sur un foie cirrhotique. En France, et plus particulièrement
dans notre région, 70 à 85% des cas de CHC sont une complication d’une Maladie Alcoolique du Foie (MAF). Dans la
mesure où la fonction hépatique est le critère principal dans le choix thérapeutique, le diagnostic précoce du CHC est
primordial et nécessite pour cela des biomarqueurs non-invasifs pertinents.
Dans ce contexte, les micro-ARNs (miARNs) présentent un intérêt de par leur fonction dans la régulation post-transcriptionnelle des ARN messagers ainsi que leur stabilité. Nous avons sélectionnés 3 miARNs pour leurs potentiels rôles
dans la MAF (miR-122, 34a* et 126*) et 2 autres pour leurs implications dans les phénomènes de cancérogénèse et
d’immuno-inflammattion (miR-21 et 155).
Objectif :
Evaluer l’intérêt des taux de miARNs circulants, seuls ou en combinaison, dans le diagnostic du CHC d’origine alcoolique.
Matériel & Méthode :
Notre étude a été réalisée à partir de prélèvements sériques de patients atteints de CHC d’origine alcoolique (n=49),
de MAF (n=71) allant de la fibrose à la cirrhose, ainsi que d’un groupe de témoins sains (n=49). Après extraction, six
miARNs ont été quantifiés par qPCR.
Résultats :
Les taux de miR-122 et miR-155 permettent de différencier significativement les cas de CHC de la MAF et des patients
sains. Les miR-21, 34a* et 126* semblent liés plus spécifiquement à la MAF.
Conclusion :
Les miARNs étudiés peuvent être utilisés, seuls ou en combinaison, pour différencier précocement les cas de CHC d’origine alcoolique des cas de MAF ou de patients sains. Cette technique simple et rapide offre des résultats prometteurs
pour le suivi de la MAF et le diagnostic précoce des cas de CHC chez les patients ayant une consommation d’alcool à
risque, et ainsi améliorer la prise en charge thérapeutique.
Mots-Clés : Carcinome HépatoCellulaire, Alcool, Micro-ARN, Biomarqueur
NOTES
56
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 1 et 3
39) Le récepteur urotensinergique : une nouvelle cible potentielle pour le diagnostic
des tumeurs solides. Benjamen PORET
B. Poret 1,2, L. Desrues 1, N. Perzo 1, P.M. Coly 1, J.E. Joubert 1, M.A. Bonin 3, R. Leduc 3, E. Marsault 3, R.Modzelewski 2, F.
Morin 1, P. Véra 2, H. Castel 1, P. Bohn 2* et P. Gandolfo 1*
1
Inserm U1239, laboratoire « Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine » (DC2N), équipe « Astrocytes et Niche Vasculaire », Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, France
2
EA 4108, Laboratoire d’Informatique, de Traitement de l’Information et des Systèmes (LITIS), équipe « QuantIF »,
Université de Rouen, France
3
Département de Pharmacologie, Institut de Pharmacologie de Sherbrooke, Faculté de Médecine et de Physiologie, Université de Sherbrooke, Canada
La surexpression des récepteurs couplés aux protéines G (RCPG) dans les tumeurs solides est utilisée pour développer
des radioligands capables de cibler ces RCPG pour permettre le diagnostic de certains cancers. A titre d’exemple, des
analogues somatostatinergiques radiomarqués avec l’indium 111 (111In-Octreoscan) sont utilisés pour le diagnostic des
tumeurs neuroendocrines surexprimant le récepteur SSTR. L’urotensine II (UII), le plus puissant peptide vasoactif connu
à ce jour, partage des analogies structurales avec la somatostatine et interagit avec un RCPG de haute affinité nommé
UT. Notre équipe a récemment démontré que l’UII présente de puissantes propriétés chimiotactiques, stimule la migration cellulaire et l’angiogenèse intratumorale dans les glioblastomes. L’analyse d’échantillons de tumeurs solides a révélé
une surexpression du récepteur UT, notamment dans des carcinomes pulmonaires, colorectaux, de la prostate ou du
sein, suggérant que ce récepteur constitue une cible intéressante pour la conception d’analogues radioactifs dérivés de
l’UII pour le diagnostic ou la thérapie de ces cancers.
Dans un premier temps, deux analogues urotensinergiques ont été synthétisés, l’UII et l’urantide (un ligand biaisé
de l’UT) couplés au groupement DOTA (acide 1,4,7,10-tetraazacyclododecane-1,4,7,10-tetraacetique), un chélateur
capable de fixer des isotopes radioactifs. Des concentrations croissantes de DOTA-UII et de DOTAurantide provoquent
une élévation dose-dépendante de la concentration cytosolique de calcium dans les cellules HEK293 exprimant le récepteur UT, avec une puissance et une efficacité similaires à celles obtenues avec l’UII (EC50: 1,26 10-8 M vs 2,09 10-8 M,
UII et DOTA-UII, respectivement) et pour l’urantide (EC50: 1,82 10-8 M vs 1,52 10-8 M, urantide et DOTA-urantide, respectivement). Sur ces mêmes cellules, le DOTA-UII est également capable de promouvoir l’internalisation du récepteur
UT (observé par ELISA et immunocytochimie), alors que le DOTAurantide semble inactif. Dans un second temps, un
protocole de radiomarquage avec l’111In a été mis au point pour ces deux ligands. Après 3h d’incubation dans le plasma
humain, moins de 30% du complexe 111In-DOTA-UII ont été dégradés. L’analyse de la biodistribution de ce radioligand
réalisée après injection chez des souris C57Bl/6J Rj (mUTS2R+/+, mUTS2R-/-, mUTS2R-/- hUTS2R+/+) montre une légère
captation par le système rénal et une rapide clairance de l’organisme, due à une forte métabolisation rénale. L’ensemble
de ces données indiquent que le DOTA-UII présente des propriétés intéressantes pour le diagnostic et/ou la thérapie des
tumeurs solides.
L’étude de l’111In-DOTA-UII pour le diagnostic des tumeurs solides est en cours de préparation chez des souris xénogreffées avec des lignées cellulaires d’origine différente connues pour surexprimer le récepteur UT.
Ce projet est soutenu par la Ligue Régionale contre le Cancer, le Géfluc, la Région Normandie, l’Inserm et le Centre Henri Becquerel.
NOTES
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57
AXE 1
40) Évaluation in vitro et in vivo d’une Nouvelle Stratégie d’Immunothérapie ciblant la
Galectine-9. Alexandre QUILBE
Rami Mustapha*1, Dhafer Mrizak*1, Alexandre Quilbé 1, Sarah Renaud 1, Clément Barjon 2, Chantal Samson 1, Toshiro Nikki 3,4,
Fei Fei Liu 5, Olivier Dellys 6,7, Claire Lhuillier 8, Pierre Busson 8, Olivier Moralès*1 and Nadira Delhem* 1,9
Auteurs ayant participé à ce travail de facon égale
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université Lille-Nord de France, Institut Pasteur de Lille, IFR 142, 59021
Lille cedex, France
2
IRCM, Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier, INSERM U1194, Université de Montpellier, Montpellier,
France
3
GalPharma Co., Ltd. 884-3-302, Fuseishi-Cho, Takamatsu-shi, Kagawa 761-8071 Japan
4
Department of Anatomical & Cellular Pathology, Faculty of Medicine. The Chinese University of Hong Kong, Hong Kong
SAR
5
Ontario Cancer Institute 610 University Avenue, Toronto, Ontario M5G 2M9, Canada
6
Université Paris Sud, rue des Adèles, 91405 Orsay, France
7
INSERM UMR-S 1174, rue des Adèles, 91405 Orsay, France
8
CNRS UMR 8126, Equipe «Microenvironnement tumoral, exosomes et microARN dans les tumeurs solides», Institut
Gustave Roussy, Villejuif, France
9
UFR de Biologie Université des Sciences et Technologies de Lille, 59650 Villeneuve d’Ascq, France
*
1
Objectif : Les lymphocytes T régulateurs (Tregs) sont une sous-population de lymphocytes T dont le rôle est de réguler
la réponse immunitaire afin de maintenir l’homéostasie cellulaire. Au cours de ces dernières années, nous et d’autres
avons montré, dans divers cancers, qu’une augmentation de la prévalence des Tregs, favorisaient la progression tumorale en inhibant notamment la réponse immune anti-tumorale. Dans cette étude, nous proposons une nouvelle stratégie
d’immunothérapie passive visant à inhiber spécifiquement l’activité suppressive des lymphocytes T régulateurs naturels
humains (CD4+ CD25high FoxP3+ CD127-/Low), en utilisant un anticorps monoclonal (Brevet 2016) qui cible la Galectine-9.
Méthodes et Résultats : Après isolement des Tregs, à partir de cellules mononuclées du sang périphérique (PBMC) de
donneurs sains, nous avons montré, par qPCR, Western Blot, ELISA et cytométrie en flux, que la galectine-9 est fortement exprimée et sécrétée par les Tregs comparativement aux lymphocytes T conventionnels (Tconv). Par ailleurs, l’utilisation d’un anticorps monoclonal anti-galectine-9, a permis d’inhiber de manière significative la fonction suppressive des
Tregs dans les tests de co-culture avec des PBMC autologues. Nous avons également montré que le blocage de la galectine-9 dans la co-culture de PBMC avec des Tregs autologues, favorisaient la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires
(TNF-alfa et IFN-gamma) et diminuaient la sécrétion d’une cytokine immunosuppressive majeure (l’interleukine-10).
Enfin, nous avons montré que l’injection de l’anticorps anti-Galectine 9 limitait de façon significative la croissance tumorale, dans un modèle de souris immunodéficientes humanisées par xénotransplantation d’un carcinome de nasopharynx
(CNP) humain et reconstitution avec des PBMC humains. En revanche, de façon très intéressante, dans un modèle murin
humanisé de cancer mammaire triple négatif (MDA-MB231), pour lequel il est décrit que les Tregs sont associés à un bon
pronostic, nous avons observé une augmentation significative de la croissance tumorale, confirmant le ciblage spécifique
des Tregs avec l’anti-galectine 9.
Conclusion : Ainsi, nous avons montré pour la première fois qu’une immunothérapie anti-galectine-9 ciblant les Tregs,
parvenait à limiter de manière significative la croissance tumorale dans un modèle murin humanisé de NPC. En perspectives, nous envisageons d’évaluer l’efficacité de cette immunothérapie dans un modèle de cancer pancréatique, dans
lequel il a été récemment décrit une production massive de galectine-9 associé à une prévalence importante de Tregs.
NOTES
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AXE 1
41) L’hypersécrétion des phéochromocytomes potentiellement régulée par les microARNs. Aurélien QUILLET
Aurélien Quillet 1, Marie-Capucine Tellier 1, Dorthe Cartier 1, Caroline Bérard 2, Nicolas Vergne 3, Maïté Courel 4, Laurent
Yon 1, Philippe Caron 5, Antoine Tabarin 6, Youssef Anouar 1, Christophe Dubessy 1
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm, Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine, 76000 Rouen,
France
2
Normandie Univ, UNIROUEN, Laboratoire d’Informatique du Traitement de l’Information et des Systèmes, 76000
Rouen, France
3
Normandie Univ, UNIROUEN, CNRS, Laboratoire de Mathématiques Raphaël de Salem, 76000 Rouen, France
4
CNRS UMR 7622, Laboratoire de Biologie du développement, Institut de Biologie Paris Seine, Université Pierre et Marie
Curie, Paris, France
5
Service d’endocrinologie et des Maladies Métaboliques, CHU de Toulouse, France
6
Service d’endocrinologie, CHU Bordeaux et Université Victor Segalen – Bordeaux 2, France
1
Les phéochromocytomes, notamment symptomatiques (PS), sont des tumeurs de la médullosurrénale caractérisées
par une hypersécrétion de catécholamines responsable de nombreux effets délétères dont l’hypertension artérielle. Afin
d’identifier les acteurs moléculaires de cette hypersécrétion, nous avons comparé des PS à une forme particulière de
phéochromocytomes qui sécrètent des taux physiologiques de catécholamines (phéochromocytomes incidentaux normotendus, PIN). Nous avons exploré dans ces tumeurs les modifications de l’expression de microARNs (miRs) dont le
rôle a été démontré dans la physiopathologie des phéochromocytomes ; toutefois, aucune étude n’a été consacrée à leur
rôle dans les processus de sécrétion des catécholamines. Les miRs sont de petits ARN non codants qui régulent l’expression d’ARNm cibles au niveau post-transcriptionnel en se fixant sur l’extrémité 3’UTR. En utilisant 32 échantillons de
phéochromocytomes (PS et PIN) et des approches transcriptomiques (TLDA), statistiques (Limma) et bioinformatiques
(miRabel, GeneCodis3), nous avons identifié des miRs d’intérêt et leurs cibles potentielles. Nous avons mis en évidence 4
miRs sur-exprimés (hsa-miR-7-1-3p, 7-2-3p, 26a-1-3p et 550a-3p) et 3 miRs sous-exprimés (497-3p, 32-5p, 190b-5p)
dans les tumeurs PIN par rapport aux PS. Parmi les voies de signalisation modulées par ces miRs, celles du cytosquelette
d’actine et des SNAREs semblent particulièrement intéressantes de par leur implication dans la sécrétion des catécholamines. Afin d’identifier les ARNm cibles les plus pertinents, nous avons développé un indice de sélection (IS), prenant
en compte l’expression globale des miRs, leur nombre et leur sens de variation. Ainsi, les protéines PAK3, MLCP, MLCK
(cytosquelette d’actine), SNAP25 et STX1A (SNAREs) ont été retenues pour la suite de l’étude. Des essais de gène rapporteur ont permis de mettre en évidence une interaction entre l’extrémité 3’UTR des ARNm de MLCK et miR-32, STX1A
et miR-550, SNAP25 et miR-7-1 ainsi que miR-550. A l’inverse, aucune interaction n’a pu être mise en évidence entre
les différents miRs et les extrémités 3’UTR des ARNm de PAK3 et MLCP. La confirmation de ces résultats par western
blot et qRT-PCR, ainsi que l’effet physiologique de ces 3 miRs d’intérêt sur la sécrétion régulée de cellules de phéochromocytome humain (hPheo1) est en cours. A terme, ce travail devrait permettre de mieux comprendre la régulation de
l’hypersécrétion hormonale qui caractérise les phéochromocytomes et plus généralement les tumeurs neuroendocrines.
Mots clefs : Phéochromocytome, microARN, cytosquelette d’actine, SNAREs, sécrétion, catécholamines.
NOTES
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AXE 1
42) Induction de Cellules Dendritiques Tolérogènes par les Exosomes tumoraux de
Carcinome du Nasopharynx. Sarah RENAUD
Sarah Renaud *1, Hamza Aboussemdaï *1, Rami Mustapha 1, Dhafer Mrizak 1, Chantal Samson 1, Joshua Mason 2, Zachary
Fitzpatrick 3, Olivier Moralès *1, Nadira Delhem *1
equally contributing authors
CNRS UMR 8161 groupe IRCV, Université de Lille, Institut Pasteur de Lille, Siric OncoLille, France
2
University of Notre Dame, Elkhart, USA
3
Harvard Medical School, Boston USA
*
1
Contexte :
Le microenvironnement au sein du carcinome du nasopharynx (CNP) est caractérisé par une prévalence importante de
lymphocytes T régulateurs (Treg), et la présence de nombreux exosomes tumoraux aux propriétés immunosuppressives.
Notre équipe a récemment montré que ces exosomes porteurs de la galectine-9 favorisaient le recrutement et l’activité
suppressive des Treg, contribuant ainsi à l’échappement du CNP à la réponse immune (Mrizak et al., JNCI, 2015). Dans
ce contexte, l’objectif de cette étude est ici d’évaluer la capacité des exosomes de CNP à promouvoir l’émergence de
cellules dendritiques tolérogènes (tolDC), connues pour favoriser la tolérance tumorale, en induisant des Treg à partir
de lymphocytes T CD4 naïfs.
Méthode et résultats :
Nous avons évalué, au niveau phénotypique et fonctionnel, l’impact des exosomes libérés par les cellules de CNP sur
la différenciation et la maturation des DC à partir de monocytes humains. Pour cela, nous avons tout dans un premier
temps réalisé (i) une analyse morphologique des cellules par microscopie photonique ; (ii) une étude transcriptomique
par RTqPCR ; (iii) une analyse par cytométrie en flux de l’expression des marqueurs membranaires spécifiques (marqueurs phénotypiques et de co-stimulation des DC) ; (iv) une approche fonctionnelle préliminaire par l’analyse de
l’expression de IDO (indoleamine 2,3-dioxygénase) par Western Blot et enfin (v) une analyse du sécrétome par ELISA
(IL-10, TGF-β, TNF-α). Dans un deuxième temps effectué une analyse fonctionnelle des DC générées en présence des
exosomes de CNP. Les DC cultivées avec les exosomes tumoraux sont mis en contact avec des Lymphocytes T naïfs dont
le phénotype et la fonction qui est ensuite évaluée par cytométrie en flux, ELISA ainsi que par un test de suppression.
L’ensemble des résultats obtenus suggèrent que la présence des exosomes tumoraux de CNP au cours de la différenciation des monocytes en DC, favorise l’émergence de DC semi-matures qui présentent des propriétés fonctionnelles de
cellules tolérogènes qui génèrent des lymphocytes T régulateurs.
Conclusion :
A ce jour, aucune autre étude n’avait encore évalué l’impact des exosomes tumoraux sur la maturation des cellules dendritiques humaines, alors que les DC immatures jouent un rôle prépondérant dans l’échappement du cancer au système
immunitaire. Ainsi, ces résultats prometteurs pourraient entrouvrir de nouvelles perspectives d’immunothérapies antitumorales basées sur l’inhibition des acteurs favorisant l’émergence des Treg.
NOTES
60
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AXE 1
44) Expression et distribution des marqueurs de cellules souches cancéreuses CD44/
CD24, des neurotrophines (NGF, BDNF) et de leurs récepteurs par immunohistochimie
dans les tumeurs mammaires canines. Bernadette ROGEZ
ROGEZ Bernadette 1,2, PASCAL Quentin 2, TIERNY Dominique 2, TOILLON Robert-Alain 1, LE BOURHIS Xuefen 1, CHOPIN
Valérie 1,3
Université de Lille, INSERM U908 « Plasticité cellulaire et cancer »
Oncovet Clinical Research (OCR), Loos
3
Université de Picardie Jules Verne, UFR Sciences
1
2
Le cancer du sein est le premier cancer féminin en termes d’incidence et de mortalité : 1 femme sur 10 développera
un cancer du sein au cours de sa vie (InCa, 2014) et jusqu’à 30% des patientes présenteront une récidive à 10 ans.
Plusieurs modèles expérimentaux suggèrent que les cellules souches cancéreuses (CSC) seraient responsables des résistances et récidives. Des découvertes récentes ont mis en évidence l’implication d’une famille de facteurs de croissance,
les neurotrophines, dans la biologie des CSC (pour revue, Chopin, 2016). Cette famille est composée entre autres du
NGF (Nerve Growth Factor) et du BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor) synthétisés tout deux sous forme de proneurotrophines. Les effets des neurotrophines et de leur précurseurs dépendent intimement de leurs récepteurs tels
que p75NTR, commun à toutes les (pro)neurotrophines, ou TrkA et TrkB, fixant préférentiellement une (pro)neurotrophine
spécifique. Le laboratoire INSERM U908 a démontré que le NGF et le proNGF sont capables via p75NTR d’enrichir plusieurs
lignées épithéliales cancéreuses de sein en CSC (Tomellini, 2015). D’autre part, il a été démontré que le BDNF et son
récepteur TrkB contribuent aux récidives dans les cancers du sein triple négatifs (Yin, 2015).
L’objectif de mon travail de thèse est de comprendre l’implication des neurotrophines dans la régulation des CSC de sein,
d’abord in vitro puis dans deux modèles in vivo, dont le modèle canin. En effet, les tumorigénèses mammaires humaine
et canine présentent de nombreuses similitudes tant au niveau clinique (âge des sujets atteints, influence des hormones,
prédominance des carcinomes parmi les tumeurs malignes, métastases dans des organes similaires), que génétique ou
moléculaire (Klopfleisch, 2010; Queiroga, 2011). Plusieurs études ont prouvé l’existence des CSC dans des tumeurs
canines : ostéosarcomes, glioblastomes, et tumeurs mammaires. Ainsi deux études (Magalhaes, 2013 ; Im, 2015) ont
démontré qu’il était possible de détecter la présence de CSC par immunohistochimie dans des échantillons de tumeurs
mammaires canines fixées en blocs de paraffine en utilisant le même phénotype CD44+/CD24- que chez la femme. La
présence de CSC était alors corrélée à des tumeurs de haut grade et à un mauvais pronostic. Cependant, que ce soit
dans les modèles humain ou canin, l’évaluation du pourcentage de cellules CD44+/CD24- dans ces cancers mammaires
reste l’objet de divergences. Actuellement, aucune étude à notre connaissance n’a été effectuée concernant la présence
de neurotrophines ou de leurs récepteurs dans les tumeurs mammaires canines.
Le modèle canin de carcinogénèse mammaire spontanée est étudié en collaboration avec Oncovet Clinical Research
(OCR), une organisation de recherche vétérinaire basée à Lille proposant des essais cliniques chez les carnivores domestiques atteints de cancers spontanés. OCR a ainsi créé une biobanque d’échantillons tumoraux contenant environ 300
échantillons de tumeurs mammaires canines (pièces d’exérèse chirurgicale), inclues en bloc de paraffine. Notre objectif
est d’étudier par immunohistochimie sur coupes sériées de tumeurs mammaires canines l’expression et la distribution :
(i) des marqueurs des cellules souches CD44 et CD24 (CD44+/CD24-), (ii) du NGF et du BDNF, (iii) et des récepteurs
TrkA, TrkB et p75NTR. Ces données d’expression et d’éventuelle co-localisation pourront ensuite être corrélées aux données d’anatomopathologie (type histologique et grade de la tumeur) mais aussi aux données cliniques (survie, récidive…). Nous avons actuellement réalisé des marquages sur 96 tumeurs mammaires canines : 30 tumeurs de grade
1, 21 de grade 2, 31 de grade 3, 13 carcinomes mammaires inflammatoires (CMI) et 1 carcinosarcome. Nos résultats
indiquent que les neurotrophines et leurs récepteurs peuvent être détectés par IHC et qu’ils sont co-exprimés au sein
des mêmes zones dans les tumeurs mammaires canines. Par ailleurs, comme chez la femme, le récepteur p75NTR semble
être un marqueur des cellules myoépithéliales. Globalement, sur l’ensemble des 96 tumeurs analysées, l’expression de
CD44 (CD44+) est observée dans 78 cas (81%), celle de CD24 (CD24+) dans 54 cas (56%) et l’expression de CD24
est associée à un phénotype plus agressif. Au niveau histologique, différents patterns de marquage (tubulopapillaire,
myoépithelial ou diffus) ont été observés et respectivement analysés. Dans le cadre d’un marquage diffus, le phénotype
CD24+/CD44- semble particulièrement corrélé aux grades les plus élevés (grade 1 : 0% ; grade 2 : 6% ; grade 3 : 39%).
Cependant, la fréquence élevée de tumeurs positives pour le phénotype CD44+/CD24- (de 61 à 72%) suggère que ces
marqueurs ne sont pas strictement représentatifs des CSC dans le modèle canin.
NOTES
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61
AXE 1
45) La protéostase tumorale : une cible du sorafénib dans le traitement du carcinome
hépatocellulaire. Chloé SAUZAY
Sauzay C 1, Louandre C 1, Bodeau S 1, Anglade F 2, Godin C 1, Fontaine JX 2, Pluquet O 3, Galmiche A 1
1
2
3
Laboratoire de Biochimie, Centre de Biologie Humaine, CHU Sud, Amiens
EA3900, BIOPI, UFR de Pharmacie
Institut Pasteur de Lille, UMR8161 – M3T
Le sorafénib est le médicament de 1ère ligne dans la prise en charge du carcinome hépatocellulaire (CHC) à un stade
avancé. En plus de son mode d’action bien connu sur le kinome des cellules cancéreuses, plusieurs études ont démontré sa capacité à altérer la protéostase tumorale, c’est-à-dire l’ensemble des mécanismes qui assurent la synthèse, le
contrôle qualité, la maturation et le turn-over des protéines. Nos travaux récents ont mis en évidence une induction
par le sorafénib de l’Unfolded Protein Response (UPR), une réponse homéostatique induite par le stress du réticulum
endoplasmique. Cette activation de l’UPR par le sorafénib a un retentissement important sur la production d’Alpha-foetoprotéine (AFP), le marqueur tumoral de référence dans le suivi du CHC. La protéostase est un aspect essentiel de la
physiologie tumorale, néanmoins son rôle dans la réponse au sorafenib reste à éclaircir. L’objectif de cette étude est de
définir si l’efficacité du sorafénib dépend en partie de ses effets sur la protéostase tumorale dans le contexte du CHC.
Pour cela, nous avons étudié plusieurs aspects de la protéostase cellulaire dans deux lignées de CHC ayant des sensibilités différentes au sorafénib. Sur ces deux lignées exposées au sorafénib, nous avons observé un parallèle marquant entre
l’inhibition de la croissance clonogénique, la traduction des protéines et le blocage de la sécrétion d’AFP. Par ailleurs, nous
avons également mesuré l’expression des marqueurs de l’UPR et des principales chaperones. Afin d’étudier le rôle de
l’UPR dans la réponse au sorafénib, nous avons inhibé les deux principales voies de l’UPR activées par le sorafénib dans
ces cellules, i.e. IRE1a et PERK, en utilisant des inhibiteurs chimiques et des stratégies d’ARN interférence. Une modeste
potentialisation de l’effet anti-oncogénique a été mesurée, suggérant que l’UPR joue un rôle mineur dans ce contexte. De
façon intéressante, nos données suggèrent plutôt l’importance de l’inhibition de la traduction des protéines induite par le
sorafénib dans ces cellules. Nous explorons actuellement les mécanismes, ainsi que les conséquences cellulaires de cette
inhibition. Après analyse en RMN, nos résultats indiquent que le sorafénib augmente les concentrations intracellulaires
des principaux acides aminés. Nous explorons actuellement l’impact de la traduction des protéines sur la sensibilité des
cellules à la nécrose oxydative, connue sous le terme de ferroptose, induite dans ces cellules par le sorafénib.
NOTES
62
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AXE 1
46) L’héparinase permet une quantification fiable de l’ADNtc par PCR Digitale au sein
d’échantillons de plasma hépariné. David SEFRIOUI
David Sefrioui 1*, Ludivine Beaussire 2*, Florian Clatot 3, Julien Delacour 2, Anne Perdrix 4, Thierry Frebourg 5, Pierre
Michel 1, Frédéric Di Fiore 6, Nasrin Sarafan-Vasseur 2
1
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
Medicine and Department of Hepatogastroenterology, F 76000, Rouen, France
2
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
Medicine, F 76000, Rouen, France
3
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
Medicine and Department of Medical Oncology, Henri Becquerel Centre, Rouen, F 76000, Rouen, France
4
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
Medicine and Department of Biopathology, Henri Becquerel Centre, Rouen, F 76000, Rouen, France
5
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
Medicine and Department of Genetics, F 76000, Rouen, France
6
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245, IRON group, Rouen University Hospital, Normandy Centre for Genomic
lized Medicine, Department of Hepatogastroenterology and Department of Medical Oncology, Henri Becquerel Centre,
Rouen, France
and Personalized
and Personalized
and Personalized
and Personalized
and Personalized
and PersonaRouen, F 76000,
Introduction : L’ADN tumoral circulant (ADNtc) constitue un biomarqueur non invasif prometteur dans la perspective de
traitement personnalisé du cancer. En conditions préanalytiques optimales, l’analyse de l’ADNtc est réalisée sur plasma
(tubes EDTA). Cependant, de nombreuses biobanques de plasma utilisant des tubes hépariné ont été constituées à l’occasion d’essais cliniques analysant différents marqueurs classiques comme l’ACE, le CA19.9, ou le CA15.3. L’analyse de
l’ADNtc au sein de ces collections est problématique en raison de l’inhibition de la réaction de PCR par l‘héparine. L’objectif de notre étude était de développer une méthode d’analyse basée sur l’addition d’héparinase dans les échantillons de
plasma hépariné pour optimiser la détection d’ADNtc sur une plateforme de PCR Digitale (dPCR).
Méthodes : L’étude était réalisée à partir de 186 échantillons de plasma hépariné collecté au sein de deux cohortes
rétrospectives de patients : (1) cancer du pancréas (CP) de diagnostic récent (n=42) (2) cancer du sein métastatique
(CSM) hormonosensible progressant sous anti-aromatase (n=144). L’ADNtc était analysé par dPCR à partir des mutations KRAS et ESR1 pour les patients avec CP et CSM, respectivement. Une étape de préamplification avec ou sans héparinase (H+ et H-, respectivement) précédait la réaction de dPCR. L’analyse de l’ADNtc était interprétable si le nombre de
copies d’ADN total circulant était > 200 copies/µL en dPCR après la préamplification. Ce seuil discriminait les échantillons
en deux groupes : i) inhibition de la PCR par l’héparine (< 200 copies/µL, groupe I+) ii) absence d’inhibition de la PCR
par l’héparine (≥ 200 copies/µL, groupe I-).
Résultats : Une inhibition de la PCR (groupe I+) était trouvée pour 111/186 (59,7%) patients, soit 8/42 (42,9%) avec
CP [KRAS copies/μL = 0-137.2, moyenne: 15.6 ± 37.0] et 93/144 (64,6%) patients avec CSM [ESR1 copies/μL = 1.6183, moyenne: 33.6 ± 41.0]. L’addition d’héparinase améliorait l’efficacité de la PCR (≥ 200 copies/µL) pour tous ces
échantillons (KRAS copies/μL=393-2299, moyenne: 1038.9 ± 495.1, p< 0.0001 ; ESR1 copies/μL =218-1984, moyenne:
965.7 ± 452.3, p<0.0001). Ce traitement permettait de détecter l’ADNtc chez 9/18 (50%) et 22/93 (24%) patients avec
CP et CSM, respectivement. En l’absence d’inhibition de la PCR (groupe I-), l’addition d’héparinase ne modifiait pas les
résultats d’analyse d’ADNtc sur les plans qualitatifs et quantitatifs. La détection des mutations circulantes de KRAS et
ESR1 étaient retrouvées à des taux similaires chez les patients avec CP (groupe H- et H+ : 21/24 (87%)) et CS (groupe
H- et H+ : 18/51 (35%)), respectivement. Par ailleurs, les fréquences allélique de l’allèle muté étaient significativement
corrélées en présence ou absence d’héparinase (KRAS: r2= 0.859, p<0.0001 ; ESR1: r2= 0.886, p<0.0001;).
Conclusion : L’addition d’heparinase lors de la préamplification permet de lever l’inhibition de l’héparine sur la réaction
de PCR et de détecter et quantifier précisément l’ADNtc par dPCR dans les échantillons de plasma hépariné. Ce protocole
devrait permettre l’analyse de ce biomarqueur au sein des biobanques de plasma hépariné collectées depuis de nombreuses années.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
63
aXE 1
48) Etude de l’activité de nouvelles oligopyridines pour l’inhibition de Mcl-1 dans les
cancers de l’ovaire chimiorésistants. faustine SIEBERT
Faustine SIEBERT 1,2, Martina DE PASCALE 1, Siham HEDIR 2, Laurent POULAIN 2, Anne Sophie VOISIN-CHIRET 1
Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie, Normandie Univ, UNICAEN, CERMN, 14000 Caen,
France
Inserm U1086 « ANTICIPE » Unité de Recherche Interdisciplinaire pour la Prévention et le Traitement des Cancers. Axe 2 :
Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs (BioTICLA), Université de Caen Normandie, UFR
Santé et SF 4206 ICORE.
1
2
Les protéines pro-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 sont en partie responsables de la chimiorésistance des cancers ovariens et leur inhibition concomitante entraine l’apoptose de ces
cellules.[1] L’inhibition pharmacologique de Bcl-xL est accessible par les molécules Bh3-mimétiques (ABT-263), mais celle de Mcl-1 demeure difficile. Les particularités de sa poche
hydrophobe limitent en effet son interaction avec ces molécules. Pour induire l’apoptose par
inhibition de la protéine Mcl-1, le ligand doit être capable de mimer le domaine Bh3 hélicoïdal
d’un membre pro-apoptotique.
Dans ce contexte, le cerMn et l’unité BioTicLA ont conjointement développé de nouvelles
molécules, de la famille des « oligopyridines », dont le pouvoir d’inhibition de Mcl-1 a été
évalué dans le cadre d’un réseau collaboratif. ceci a conduit à l’identification d’une molécule
« lead », le Pyridoclax.[2]
Les travaux présentés concernent l’évaluation in vitro de l’activité cytotoxique des oligopyridines de seconde génération, sur le modèle cellulaire des cancers de l’ovaire chimiorésistants
(iGroV1-r10, sKoV3, A2780). cette série de molécules a été générée à partir de l’étude de
relations structure-activité du Pyridoclax (lead de la première génération) en pharmacomodulant les pyridines terminales afin d’en faire de potentiels pan- inhibiteurs.
Pyridoclax, BH3-mimétique
Etude des relations structure-activité du Pyridoclax
et étude in vitro des oligopyridines de seconde génération
Références :
[1]
E. Brotin et al., Int. J. Cancer 2010, 126 (4), 885-895;
[2]
C. Gloaguen et al., J. Med. Chem. 2015, 58, 1644−1668.
noTes
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AXE 1
49) Des analyses combinées sur l’ARN et la protéine contribuent à l’interprétation de variations exoniques identifiées chez des patients soupçonnés de cancers
héréditaires : le paradigme du gène MLH1 impliqué dans le syndrome de Lynch.
Omar SOUKARIEZ
Omar Soukarieh 1, Lucie Grodecka 2, Nicole Köger 3, Thierry Frébourg 1,4, Guido Plotz 5, Alexandra Martins 1
Inserm U1245, UNIROUEN, Normandie Univ, Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée,
France
2
Department of Molecular Immunology and Microbiology, Central European Institute of Technology, Masaryk University;
and Molecular Genetics Laboratory, Centre for Cardiovascular Surgery and Transplantation, Brno, Czech Republic
3
Biomedical Research Laboratory, Department of Internal Medicine 1 and Department of Human Genetics, Universitätsklinikum Frankfurt, Frankfurt D-60590, Germany, Institute of Human Genetics, University of Bonn, Bonn D-53127,
Germany
4
Département de génétique, Centre hospitalier de Rouen, Centre Normand de Génomique Médicale et Médecine Personnalisée, Rouen, France
5
Medizinische Klinik 1, Biomedical Research Laboratory, University of Frankfurt, Frankfurt, Germany
1
Le séquençage à haut débit de l’ADN, approche emblématique de la génétique médicale moderne, facilite largement le
criblage de variations génétiques dans le génome des patients. Cette avancée technologique a également mis en évidence la grande variabilité du génome humain. Ainsi, le défi actuel n’est plus la détection des variations nucléotidiques
mais l’interprétation de celles de significations biologique et clinique inconnues (VSI). Cette problématique est particulièrement importante dans les contextes : (i) des analyses d’exome où des milliers de variations sont typiquement
identifiés par individu et (ii) des analyses ciblées sur des gènes avec des larges spectres mutationnels, notamment ceux
impliqués dans les cancers héréditaires les plus fréquents tels que le syndrome de Lynch. Il est possible qu’une fraction
de ces VSI puisse avoir des impacts au niveau de l’ARN et/ou de la protéine. Récemment, nous avons démontré que le
nombre de variations exoniques qui affectent l’épissage de l’ARN est plus important que celui initialement estimé et que
ces mutations peuvent maintenant être prédites par de nouvelles méthodes bioinformatiques (Soukarieh et al, PLoS
Genet. 2016). Ici, nous avons utilisé à nouveau l’exon 10 de MLH1, l’un des gènes majeurs impliqués dans le syndrome
de Lynch, comme modèle d’étude pour évaluer l’intérêt d’utiliser des méthodes complémentaires d’aide à l’interprétation
de VSI, notamment des méthodes bioinformatiques et expérimentales, axées à la fois sur l’épissage de l’ARN et sur la
protéine.
Dans un premier temps, des nouvelles variations identifiées dans l’exon 10 de MLH1 (n=6) ont été analysées pour leur
effet potentiel sur des éléments exoniques régulateurs d’épissage (ESR) à l’aide d’approches bioinformatiques et de tests
fonctionnels basés sur l’utilisation de minigènes, ce qui a permis de compléter l’étude décrite précédemment. Dans un
second temps, toutes les variations faux-sens détectées dans cet exon, mais pas encore bien caractérisées au niveau
protéique (n=11), ont été analysées en utilisant des algorithmes axés sur les polypeptides et aussi en effectuant des
analyses expérimentales permettant d’évaluer les niveaux d’expression et d’activité des protéines MLH1 mutées. Enfin,
les données bioinformatiques obtenues pour la totalité des variations de l’exon 10 de MLH1 (n=28) ont été comparées
avec les résultats expérimentaux obtenus lors de cette étude et avec ceux déjà publiés. A notre connaissance, il s’agit de
l’étude la plus extensive menée à ce jour sur un exon d’intérêt d’un gène impliqué dans le syndrome de Lynch.
Nous avons observé que les nouvelles méthodes bioinformatiques dédiées aux ESR prédisent avec précision l’effet sur
l’épissage des 6 nouvelles variations de l’exon 10 de MLH1, avec 2 variations induisant le saut de l’exon et 4 l’augmentation de son inclusion, ce qui est en accord avec nos travaux précédents sur cet exon. Par contre, les méthodes
bioinformatiques dédiées aux protéines, montrent une faible performance prédictive car, d’après les résultats des essais
fonctionnels protéiques, elles ne permettent pas de distinguer correctement les variations faux-sens délétères (n=5) de
celles non-délétères (n=15).
Nos résultats indiquent donc que, contrairement aux outils de prédiction dédiés aux protéines, ceux axés sur la régulation de l’épissage sont pertinents pour stratifier des variations exoniques pour des analyses fonctionnelles. De plus,
cette étude souligne l’importance de combiner des données fonctionnelles sur l’ARN et sur la protéine afin de mieux
interpréter les variations identifiées dans le génome des patients. Enfin, les résultats expérimentaux de ces travaux ont
des retombées directes pour le diagnostic moléculaire du syndrome de Lynch et apportent des pistes conceptuelles et
méthodologiques potentiellement applicables à l’interprétation de toute variation identifiée par séquençage d’exome.
NOTES
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AXE 1
50) La mucine membranaire MUC1 est impliquée dans les propriétés des cellules tumorales et la chimiorésistance dans le carcinome rénal à cellules claires.
Thomas SWIERCZEWSKI
Thomas Swierczewski, Jean-Baptiste Gibier, Kelly Gaudelot, Brigitte Hémon, Isabelle Van Seuningen, Vivianne Gnemmi,
Sébastien Aubert, Michaël Perrais
INSERM UMR-S1172, Lille Cedex, France
Introduction :
MUC1, une mucine membranaire O-glycosylée, est surexprimée dans les carcinomes rénaux à cellules claires (CRCC),
en corrélation avec deux marqueurs pronostiques majeurs, la classification Tumor-Node-Metastasis et le grade nucléaire
de Fürhman. Précédemment, nous avons montré que (i) MUC1 est surexprimée de manière significative dans les CRCC
métastatiques par rapport aux CRCC non métastatiques et (ii) MUC1 est un gène cible du facteur de transcription HIF1
impliqué dans la voie de l’hypoxie, voie principale conduisant à la carcinogenèse rénale. En outre, le CRCC est hautement
résistant aux drogues systémiques usuelles.
Matériels et méthodes :
Pour mieux comprendre les rôles de MUC1 dans le CRCC, nous avons utilisé deux lignées exprimant (cellules 786-O) ou
non (cellules ACHN) MUC1. Les cellules 786-O ont été transfectées de manière stable avec un shRNA ciblant MUC1 et
les ACHN avec MUC1 pleine longueur. La prolifération, la chimiorésistance et les propriétés d’invasion et de migration
ont été étudiées in vitro dans les différents clones cellulaires en utilisant respectivement le test de prolifération MTS, le
test de blessure et des chambres de Boyden recouvertes de Matrigel. Les voies de signalisation ont été étudiées par «
proteome profiler » et Western Blot.
Résultats et discussion :
Nous avons montré que l’expression de MUC1 est associée à une augmentation des propriétés d’invasion et de migration
et une diminution des interactions cellule-cellule. Les cellules surexprimant MUC1 (i) expriment des niveaux supérieurs
de facteurs anti-apoptotiques et de gènes MDR impliqués dans la chimiorésistance et (ii) sont plus résistantes aux
chimiothérapies.
Conclusion :
Nos résultats montrent que MUC1 joue un rôle dans les propriétés biologiques des cellules cancéreuses rénales, suggérant un rôle important de cette mucine dans la progression tumorale et la chimiorésistance. Nos données confirment son
rôle en tant que cible thérapeutique potentielle dans ce type de cancer.
NOTES
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AXE 1
52) Identification de variations exoniques à l’origine de défauts d’épissage : applications en oncogénétique à l’ère du séquençage à haut débit. Hélène TUBEUF
Tubeuf H 1,2, Soukarieh O 1, Le Clézio C 1, Blavier A 2, Frébourg T 1, Gaildrat P 1, Martins A 1
1
2
Inserm U1245,UNIROUEN,NormandieUniv Normandy Centre for Genomic and Personalized Medicine, Rouen, France
Interactive Biosoftware, Rouen, France
Un des défis majeurs en génétique médicale est l’interprétation biologique et clinique des variations de signification
inconnue (VSI) identifiées dans le génome des patients. Cette problématique est particulièrement importante en oncogénétique, à la fois constitutionnelle et somatique, surtout dans cette nouvelle ère de séquençage à haut débit.
En théorie, toute VSI (intronique ou exonique) est potentiellement susceptible d’affecter l’épissage de l’ARN, soit en
modifiant les sites d’épissage, soit en altérant des éléments de régulation. Etant donné le grand nombre de VSI identifiées, toutes ne peuvent pas faire l’objet d’une analyse fonctionnelle. Il est donc essentiel aujourd’hui d’établir des
stratégies de stratification basées sur des prédictions in silico afin de sélectionner les variations à tester en priorité par
des approches expérimentales. Toutefois, et contrairement aux altérations sur les sites d’épissage, les changements au
niveau des éléments exoniques régulateurs d’épissage (ESR) sont très difficiles à appréhender par les méthodes bioinformatiques actuellement disponibles.
Dans ce contexte, des travaux récents de notre laboratoire sur un jeu de données comprenant 154 variations sur 5
gènes différents (dont 3 gènes impliqués dans les cancers héréditaires les plus fréquents) ont révélé que : (i) le nombre
de variations exoniques provoquant des défauts d’épissage est plus important que celui estimé jusqu’à maintenant et
(ii) l’impact de ces variations peut être prédit par des nouvelles approches in silico, dont QUEPASA-like et HEXPLORER
(basées respectivement sur les scores ∆tESRseq et ∆HZEI), mais pas par SPANR (Soukarieh et al., PLoS Genet. 2016).
Ici, nous validons les approches QUEPASA-like et HEXPLORER sur un jeu de données plus large (~1000 variations
localisées dans 89 gènes associés à différentes maladies génétiques). De plus, nous avons étendu l’évaluation de la
méthode SPANR et intégré une quatrième approche (HAL) à notre stratégie d’analyse bioinformatique. La fiabilité de
ces 4 méthodes a été déterminée par comparaisondes données obtenues in silico avec celles issues d’analyses expérimentalesbasées sur des« tests minigènes » ou effectuées à partir de l’ARN de patients. De façon importante, nos
résultats montrentque, en général et en fonction de certaines valeurs seuils, QUEPASA-like, HEXPLORER, SPANR et HAL
permettent l’identification de mutations d’épissage touchant des ESR potentiels. Nous avons aussi déterminé la meilleure
façon de combiner ces différents outils afin d’augmenter la spécificité et la sensibilité de notre stratégie. Enfin, nous
avons entrepris une étude prospective focalisée sur des variations pas connues pour leurs effets sur l’épissage,décrites
dans l’exon 5 de MSH2 et dans l’exon 10 de MAPT, avec des résultats très probants.
Ces travaux soulignent le potentiel des approches in silico en tant qu’outils de filtration pour prioriser les VSI à analyser dans des tests fonctionnels axés sur l’épissage.Cette stratégie peut aider à l’identification de variations pathogènes
parmi la multitude de variations détectées par séquençage à haut débit. Nos résultats pourrontainsi avoir d’importantes
implications non seulementen oncogénétique mais également dans toute autre maladie d’origine génétique.
NOTES
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AXE 1
53) Plexines, Neuropilines et Sémaphorines, gènes impliqués dans le guidage axonal,
régulés par les fusions TMPRSS2-ERG dans le cancer de la prostate et les métastases
osseuses. Anthony TURPIN
TURPIN Anthony 1,2, DELLIAUX Carine 1, TIAN V. Tian 1,3, VANPOUILLE Nathalie 1, FLOURENS Anne 1, DEPLUS Rachel 1,4,
LEROY Xavier 5, de LAUNOIT Yvan 1, DUTERQUE-COQUILLAUD Martine 1
1
Univ. Lille, CNRS, Institut Pasteur de Lille, UMR 8161 - M3T – Mechanisms of Tumorigenesis and Target Therapies,
F-59000 Lille
2
Hôpital Claude Huriez, CHRU de Lille, F-59000
3
Center for Genomic Regulation, S-08003 Barcelona
4
Institut Laboratory of Cancer Epigenetics, Faculty of Medicine, ULB, 1070 Brussels, Belgium
5
Institut de Pathologie-Centre de Biologie-Pathologie-CHRU, F-59037 Lille
Le cancer de la prostate (CaP) est un véritable problème de santé publique puisqu’il représente le premier cancer
chez l’homme avec plus de 71000 nouveaux cas en 2011. Il s’agit de la troisième cause de décès par cancer avec plus
de 9000 décès annuels essentiellement liés aux métastases osseuses et ganglionnaires. En 2005, le gène de fusion
TMPRSS2:ERG, issu de remaniements chromosomiques, a été identifié dans plus de 50% des cas de CaP. Cette fusion
conduit à l’expression anormale du facteur de transcription ERG de manière androgéno-dépendante. Son rôle précis au
cours de la progression du CaP reste à déterminer.
Dans cette étude, nous avons utilisé un modèle cellulaire PC3c, lignée de cellules tumorales prostatiques humaines
capable d’induire des lésions osseuses in vivo, ce qui est fréquemment observé chez les patients atteints de CaP métastatique. In vitro, l’expression de la fusion augmente significativement la migration ainsi que l’invasion des cellules PC3c
de manière dose-dépendante (Tian et al, Oncogene, 2014). Par une analyse transcriptomique, nous avons précédemment identifié une série de gènes régulés par la fusion parmi lesquels Plexine A2 (PLXNA2). Ce gène est un membre de
la famille des gènes codant les récepteurs aux sémaphorines, connue pour être impliquée dans le guidage axonal et dans
de nombreux processus physiopathologiques comme les phénomènes de cancérisation ainsi que le remodelage osseux.
Ces résultats nous ont incités à rechercher des gènes fonctionnellement liés à PLXNA2 et impliqués dans les CaP exprimant la fusion TMPRSS2:ERG pour comprendre leur fonction dans la progression tumorale.
En réalisant une étude in silico à l’aide du logiciel Ingenuity Pathway Analysis®, nous avons sélectionné une liste de
gènes dérégulés par l’expression de la fusion, en particulier les gènes Neuropilines (NRP1, NRP2) ainsi que d’autres
Plexines et leurs ligands Semaphorines. Nous avons montré, par RT-PCR, que l’expression des gènes PLXNA2, NRP1
et NRP2 est augmentée dans les lignées cellulaires PC3c qui sur-expriment les fusions ERG. Ensuite, à partir d’ARN de
52 échantillons humains de CaP, dont 61,5% sont positifs pour la fusion TMPRSS2:ERG, nous avons mis en évidence
une corrélation significative entre l’expression de PLXNA2 et NRP1 et la présence de la fusion. Au niveau protéique, par
immunofluorescence, NRP1 et PLXNA2 sont co-exprimées dans les cellules PC3c surexprimant la protéine ERG. Leur
co-détection à la membrane des cellules suggère que ces récepteurs pourraient interagir fonctionnellement. Cette interaction sera étudiée, au niveau cellulaire et tissulaire, par des expériences de « Proximity Ligation Assay » (PLA) qui
révèlent par fluorescence la proximité des protéines. In vivo, par immunohistochimie sur coupes de tissus, les protéines
PLXNA2, NRP1 et ERG sont co-exprimées dans les cellules tumorales des tumeurs primaires, des métastases osseuses
et ganglionnaires.
Nos résultats révèlent que l’expression du gène de fusion TMPRSS2:ERG est capable de déréguler des gènes impliqués
dans le guidage axonal et encore inconnus dans le CaP. Le gène NRP1, également impliqué dans l’angiogenèse et l’immunité, pourrait, à l’instar de PLXNA2, être un gène cible directement régulé par la présence de TMPRSS2:ERG. Le déséquilibre d’expression Plexine/Neuropiline/Semaphorine pourrait entrainer un déséquilibre fonctionnel de ces récepteurs
et de leurs ligands et ainsi contribuer à la progression du CaP. Ces résultats renforcent l’intérêt récent des Neuropilines
comme cibles thérapeutiques d’avenir.
NOTES
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AXE 1
55) Régulation de l’invasion des cellules cancéreuses pancréatiques humaines par
TRPM7 via la voie protéolytique MMP-2/uPA/Hsp90a. Alison VANLAEYS
Alison Vanlaeys 1, Pierre Rybarczyk 1, Bertrand Brassart 2, Isabelle Dhennin-Duthille 1, Aurélie Dupont-Deshorgue 2, Denis
Chatelain 3, Henri Sevestre 1,3, Halima Ouadid-Ahidouch 1 et Mathieu Gautier 1
Université de Picardie Jules Verne - EA N ° 4667 - SFR CAP Santé
Université de Reims - Champagne-Ardenne - UMR CNRS / URCA N ° 7369 - SFR CAP Santé
3
Service Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Amiens - Picardie Site Nord
1
2
L’adénocarcinome canalaire pancréatique (ACP) constitue un problème majeur de santé publique. Les projections
montrent que ce cancer sera la 2ème cause de décès par cancer en 2030. L’ACP, particulièrement redoutable, présente
une survie médiane à 5 ans inférieure à 5% principalement due à l’absence de traitements efficaces et à un profil
métastatique. La dissémination métastatique dépend de plusieurs mécanismes cellulaires dont l’invasion du stroma par
les cellules cancéreuses pancréatiques. La compréhension de ces mécanismes cellulaires et moléculaires permettra de
proposer de nouveaux marqueurs et/ou cibles thérapeutiques de l’ACP. TRPM7 (Transient Receptor Potential Melastatinrelated 7) est un canal cationique non-sélectif principalement perméable au calcium et magnésium. Dans les biopsies
humaines d’ACP, TRPM7 est surexprimé en corrélation avec le grade de la tumeur et en corrélation inverse avec la survie du patient (Rybarczyk et al., 2012). En invalidant TRPM7 dans deux lignées cellulaires cancéreuses pancréatiques
humaines, nous avons pu évaluer que TRPM7 régule l’entrée cationique et plus particulièrement celle du magnésium. De
plus, l’invasion cellulaire est fortement réduite par l’inhibition de TRPM7. Nos résultats montrent que les sécrétions de
MMP-2, d’activateur du plasminogène de type urokinase (uPA) et de protéine chaperonne Hsp90α sont significativement
diminuées dans les milieux des cellules invalidées pour TRPM7 comparés aux témoins. De plus, nous avons montré que
l’expression de TRPM7 est retrouvée dans les ganglions lymphatiques envahis par les cellules métastatiques et corrélée
à son expression dans le cancer in situ. Pour conclure, nos résultats montrent que TRPM7 est un acteur important des
mécanismes cellulaires impliqués dans la dissémination métastatique dans l’ACP et notamment les mécanismes d’invasion cellulaire via la régulation de la voie protéolytique MMP-2/uPA/Hsp90α.
Rybarczyk P, Gautier M, Hague F, Dhennin-Duthille I, Chatelain D, Kerr-Conte J, Pattou F, Regimbeau JM, Sevestre H & Ouadid-Ahidouch H. (2012). Transient
receptor potential melastatin-related 7 channel is overexpressed in human pancreaticductal adenocarcinomas and regulates human pancreatic cancer cell migration. Int J Cancer 131, E851-861.
NOTES
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AXE 1
56) Les mutations constitutionnelles de TP53 entraînent un défaut constitutif de la
fixation de p53 à l’ADN et de la réponse transcriptionnelle de p53 aux lésions de l’ADN.
Yasmine ZERDOUMI
Yasmine Zerdoumi 1, Raphaël Lanos 1, Sabine Raad 1, Jean-Michel Flaman
Thierry Frebourg 1
, Gaëlle Bougeard 1, Isabelle Tournier 1,
1,2
1
Normandie Univ, UNIROUEN, Inserm U1245 et le Centre Hospitalier Universitaire de Rouen, Département de Génétique, F 76000, Centre Normand de Génomique et de Médecine Personnalisée, Rouen, France
2
UMR Inserm U1052/CNRS 5286, Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, France
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est une forme héréditaire de cancer qui résulte de mutations constitutionnelles hétérozygotes du gène suppresseur de tumeur TP53 codant un facteur de transcription activé en réponse aux lésions de
l’ADN.
Grâce à notre essai fonctionnel de la voie p53, développé au laboratoire et basé sur la réponse transcriptionnelle de p53
aux lésions de l’ADN, nous avons analysé 56 lignées lymphoblastoïdes de patients porteurs de 35 altérations différentes
de TP53. Afin de comparer l’impact des différentes classes de mutations de TP53 sur la fixation de p53 à l’ADN, nous
avons ensuite réalisé une analyse d’immuno-précipitation de la chromatine combinée à un séquençage haut-débit (ChIPSeq) sur des lignées lymphoblastoïdes dérivées de patients LFS et de sujets contrôles.
Nous avons montré que les mutations faux-sens à effet dominant négatif altèrent drastiquement l’activité transcriptionnelle de p53 en réponse aux lésions de l’ADN en comparaison des mutations nulles. Par conséquent l’activité transcriptionnelle des mutants p53 peut être considérée comme un endophénotype de la sévérité clinique des mutations
constitutionnelles de TP53 dans le LFS.
L’analyse des sujets contrôles par ChIP-Seq nous a permis d’identifier 1287 sites de fixation de p53 à l’ADN. Cette analyse a été validée sur 4 nouveaux sites putatifs de fixation de p53, par un essai de fixation de p53 à l’ADN dans la levure.
Ensuite, l’analyse par ChIP-Seq des patients LFS porteurs d’une mutation faux-sens à effet dominant négatif (p.R273H
et p.R248W) a révélé une réduction massive du nombre de sites de liaison (respectivement 310 et 143). De plus, le taux
d’enrichissement de ces sites était fortement réduit. En revanche, l’analyse des patients porteurs d’une mutation nulle
(p.P152Rfs*18 et délétion totale) ou d’une mutation à faible pénétrance (p.R337H), a révélé une réduction modérée du
nombre de sites de fixation (respectivement 949, 580 et 620) et de leurs taux d’enrichissement.
Ainsi, l’ensemble de nos résultats montre que les patients LFS présentent un défaut constitutif de réponse transcriptionnelle de p53 aux lésions de l’ADN et que la sévérité clinique des mutations faux-sens à effet dominant négatif s’explique
par une altération massive et globale de la fixation de p53 à l’ADN.
NOTES
70
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AXE 2
1) Les polymorphismes MICA et NKG2D sont des facteurs de risques de GVH aiguë
après allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Marie-Joelle APITHY
Marie-Joëlle APITHY 1, 2, Amandine CHARBONNIER 3, Judith DESOUTTER 1, Pierre MOREL 3, Jean-Pierre MAROLLEAU 2,3,
Nicolas GUILLAUME 1,2
1
2
3
Laboratoire d’Hématologie et d’Histocompatibilité, CHU Amiens
EA 4666, Lymphocyte Normal Pathologique et Cancers, UPJV, Amiens
Hématologie clinique et Thérapie cellulaire, CHU Amiens
MICA (MHC class I polypeptide-related sequence A) est un gène hautement polymorphe étroitement lié au locus du Gène
HLA B de classe I, par un déséquilibre de liaison. Ce gène code pour une glycoprotéine, dont l’expression accrue dans les
cellules soumises à un stress (cellules infectées et cellules tumorales), est à l’origine de l’activation du récepteur NKG2D
exprimé à la surface des cellules NK et des lymphocytes TCD8+. Les polymorphismes MICA influencent l’interaction
avec NKG2D. 1) La substitution d’une valine par une méthionine en position 129 de l’exon 3 de l’allèle MICA caractérise
la liaison de la protéine MICA, qui sera de forte affinité (en présence de méthionine) ou de faible affinité (en présence
de valine), au récepteur NKG2D. 2) Cinq séquences répétées de triplets de nucléotides « GCT » incluant l’insertion d’un
nucléotide G, définit la mutation A5.1. Cette insertion introduit un codon STOP et aboutit à l’expression d’une protéine
tronquée. De plus, l’étude des polymorphismes NKG2D met en évidence la présence d’allèles associés à une faible
(NKC3-LNK1 C/C, NKC4-LNK2 C/C) et une forte activité cytotoxique (NKC3-HNK1 G/G, NKC4-HNK2 T/T) des cellules NK.
Sur une cohorte de 124 allogreffes de cellules souches hématopoïétiques géno et phéno-identiques (10/10), nous avons
étudié les polymorphismes MICA-129 et A5.1 chez le receveur et les polymorphismes NKG2D (NKC3, NKC4) chez le donneur afin d’évaluer leur impact sur la survenue de GVH (graft versus host disease) aiguë et chronique, la survie globale
et la survie sans rechute.
En analyse univariée, les receveurs hétérozygotes pour la mutation A5.1 (p=0.03) ainsi que le polymorphisme NKC4 C/C
(p=0.013) chez les donneurs sont associés à la survenue de GVH aiguë. MICA A5.1 hétérozygote est également associé
à de la GVH chronique (p=0.04). Le polymorphisme valine/valine chez le receveur semble être lié à la survenue de GVH
chronique sans être statistiquement significatif.
Ces données suggèrent que les statuts MICA receveurs et NKG2D donneurs, associés à une faible activité cytotoxique,
sont des facteurs de risques augmentant l’incidence de GVH aiguë selon un mécanisme devant être élucidé; même
si l’hypothèse d’une moindre cytotoxicité des cellules NK du donneur vis-à-vis des cellules dendritiques immatures du
receveur peut être évoquée dans l’augmentation de l’incidence de la GVH.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
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AXE 2
33) Rôle des réponses lymphocytaires T régulatrices et spécifiques de l’antigène WT1
dans un contexte de maladie résiduelle minimale leucémique. Alexia MOPIN
Alexia MOPIN & Carine BRINSTER
Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert (JPArc), UMR-S1172, INSERM, Université de Lille et CHU de Lille, Lille, F59045,
France
Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) sont des hémopathies malignes se caractérisant par un arrêt de la différenciation
et une prolifération clonale exacerbée des précurseurs hématopoïétiques (blastes) des différentes lignées myéloïdes. Le
traitement des LAM repose sur une chimiothérapie intensive permettant la rémission complète dans 50 à 80% des cas.
Différentes études suggèrent que les rechutes seraient dues à l’échec de l’éradication totale des cellules leucémiques,
appelé maladie résiduelle minimale (MRD). Celle-ci est définie par la détection des cellules leucémiques persistantes à
l’aide de cibles spécifiques (comme des gènes de fusion, des mutations connues dans les LAM ou encore des surexpressions de gènes).
Les travaux étudiant les mécanismes qui conduisent à la persistance des cellules tumorales dans différents modèles
expérimentaux de cancers ont notamment montré le rôle de la réponse lymphocytaire T. Dans le cas des LAM, aucune
étude, à ce jour, ne permet de connaître l’implication que pourrait avoir cette réponse dans la MRD, ni la spécificité de
celle-ci. Cependant, des études montrent l’existence de lymphocytes T résiduels dont des lymphocytes T régulateurs
après chimiothérapie.
Au sein de notre équipe, nous développons un modèle murin leucémique de MRD exprimant la protéine WT1. En effet,
WT1 est surexprimé chez 70 à 90% des patients atteints de LAM, et est un bon indicateur de la MRD. De plus, la protéine humaine présente 93% d’homologie de séquence avec la protéine murine. Enfin, certains épitopes décrits chez
les patients pour différentes molécules du HLA de classe I et II ont été retrouvés dans un contexte H-2b chez la souris
C57BL/6J. C’est pourquoi, le gène Wt1 a été transfecté de manière stable à la lignée leucémique C1498 E2. L’expression
obtenue est comparable à une forte expression retrouvée chez les patients atteints de LAM au diagnostic. Dans le but
d’induire une MRD chez les souris C57BL/6J, 3 paramètres sont modulés : le nombre de cellules leucémiques injectées,
la dose et la cinétique d’injection de la chimiothérapie. La MRD sera suivie en RT-qPCR dans le sang et la moelle osseuse
(MO) des souris leucémiques traitées ou non par chimiothérapie.
Parallèlement, la réponse lymphocytaire T sera étudiée durant la LAM. Pour cela, une quantification et un phénotypage
des lymphocytes T conventionnels et régulateurs présents dans la rate et la MO seront effectués par cytométrie en flux.
De plus, la réponse cytotoxique des lymphocytes T spécifiques de l’antigène WT1 sera évaluée à l’aide de différents
épitopes dans la rate et la MO des souris leucémiques. Enfin, le but sera d’effectuer ces analyses lors de la MRD, afin
d’identifier des mécanismes immunitaires impliqués dans la persistance leucémique. La découverte de ces mécanismes
pourra permettre d’améliorer la thérapie des patients atteints de LAM.
NOTES
72
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AXE 2
51) Le métabolisme mitochondrial : un facteur clé dans la persistance des leucémies myéloïdes chroniques après traitements par des inhibiteurs de tyrosine kinase ?
Anne TRINH
Anne Trinh 1, Valérie Coiteux 2, Salomon Magnier 2, Raeeka Khamari 1, Salim Dekiouk 1,3, Thierry Idziorek 1, Bruno Quesnel 1,2,
Jérôme Kluza 1 et Philippe Marchetti 1,3.
1
INSERM UMR-S 1172 Equipe « Facteurs de persistance des cellules leucémiques », Université de Lille 2, 1 Place de
Verdun, 59045 Cedex, France
2
Service des Maladies du Sang Hôpital Huriez, CHRU Lille, France
3
Centre de Bio-Pathologie, Plate-forme de Biothérapie, Banque de Tissus, CHRU Lille, France
Les leucémies myéloïdes chroniques (LMC) sont caractérisées par la fusion des deux gènes BCR et Abl conduisant à
l’expression de la tyrosine kinase BCR-Abl. L’activation constitutive de cette kinase favorise une prolifération accrue et
une résistance à l’apoptose au travers de l’activation aberrante de plusieurs voies de signalisation incluant la voie PI3K/
Akt/mTOR. Dans les LMC, la voie PI3K/Akt/mTOR soutient aussi le métabolisme du glucose en favorisant la captation
de glucose, la glycolyse et la voie des pentoses phosphates pour permettre la production d’énergie, même dans des
conditions d’hypoxie, et la génération de macromolécules utile à une prolifération intense. Logiquement, l’inhibition de
la prolifération induite par les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK), tels que l’Imatinib ou le Nilotinib, s’accompagne de
sévères changements métaboliques : les LMC traitées par I’Imatinib présentent une réduction drastique de la captation
du glucose et de son métabolisme et une augmentation du métabolisme mitochondrial, notamment au niveau de l’activité du cycle de Krebs. Ce métabolisme mitochondrial constitue clairement un mécanisme adaptatif de survie puisque
des travaux récents ont montré que l’oligomycine A, un inhibiteur de l’ATP synthetase mitochondrial, augmente la mort
induite par l’Imatinib dans les LMC.
En utilisant des concentrations sub-apoptotiques de différents ITK, nous avons caractérisé les modifications du métabolisme mitochondrial dans les LMC par oxymétrie (Seahorse) et cytométrie. Nous avons ainsi montré qu’en présence
d’ITK, la phosphorylation oxydative mitochondriale et la production d’ATP sont maintenues en partie par l’hydrolyse de la
glutamine. Fait intéressant, l’association ITK et Kidrolase, un médicament déplétant l’asparagine et la glutamine extracellulaire, induit une réduction massive de la phosphorylation oxydative, une déplétion rapide de l’ATP mitochondrial et la
mort des cellules BCR-Abl+. A l’aide d’isobologramme, nous avons alors montré que la Kidrolase favorise la mort induite
par les ITK de manière synergique.
Enfin, nous avons montré in vitro à l’aide de lignées leucémiques BCR-Abl+ murine (DA1-3B) ou humaine (K562),
l’existence d’une population minoritaire de cellules leucémiques qui maintiennent leur viabilité même après plusieurs
jours de traitements en présence d’ITK. Cette population est caractérisée par un potentiel de membrane mitochondrial
accru, suggérant un maintien du métabolisme mitochondrial. De manière intéressante, l’association thérapeutique ITK
et Kidrolase permet d’éliminer in vitro la population de cellules persistantes après traitements par ITK. En outre, cette
association permet aussi d’éradiquer ex vivo des cellules leucémiques BCR-Abl+ de patients devenus résistants aux ITK
conventionnels.
En conclusion, nos travaux confirment le rôle du métabolisme mitochondrial dans la survie des cellules traitées par des
ITK. Ces résultats devraient permettre de développer une stratégie thérapeutique en associant ITK et Asparaginase
pour les patients atteints de LMC en cours d’acutisation ou de patients en échec thérapeutique après traitements par
différents ITK.
NOTES
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73
AXE 3
2) Diminution de la variabilité inter-observateur dans la délinéation des GTV de tumeurs pulmonaires grâce à l’IRM thoracique. Laurent BASSON
Laurent Basson 1, Hajer Jarraya 2, Alexandre Escande 1, Abel Cordoba 1, Rayyan Daghistani 2, David Pasquier 1,4, Thomas
Lacornerie 3, Eric Lartigau 1,4, Xavier Mirabel 1.
Département universitaire de radiothérapie, Centre Oscar Lambret, Lille
Département d’imagerie médicale, Centre Oscar Lambret, Lille
3
Département de physique médicale, Centre Oscar Lambret, Lille. 4Cristal UMR CNRS 9189
1
2
Contexte : La Tomographie par Emission de Positons (TEP/CT) constitue l’imagerie de référence utilisée en routine dans
la délinéation des Volumes tumoraux macroscopiques (GTV) pour les tumeurs pulmonaires. Cependant, cette modalité
d’imagerie présente certaines limites, notamment une résolution non satisfaisante de 4 à 8mm, une acquisition des
images sur plusieurs minutes produisant une image intermédiaire entre le GTV et le Volume cible interne (ITV), et l’absence de seuil pour le « Standardized uptake value ». L’imagerie par résonance magnétique (IRM) thoracique a montré
récemment un potentiel intéressant en oncologie thoracique grâce à une amélioration de la qualité de l’image. Aucune
étude n’a évalué son intérêt dans l’aide à la délinéation des volumes cibles.
Objectif : Evaluer l’influence de l’IRM thoracique, associé à la tomodensitométrie (TDM) et au TEP/CT, sur le contourage
du GTV des tumeurs pulmonaires.
Matériels et Méthodes : Cinq médecins du Centre Oscar Lambret (4 radiothérapeutes et un radiologue) ont délinéé
le GTV de 14 patients ayant bénéficié d’une IRM thoracique dans notre centre, en raison d’une tumeur mal définie au
TDM, avant la réalisation d’une radiothérapie pulmonaire. Chaque médecin a contouré, pour chaque cas, le GTV sur le
TDM de centrage à 3 reprises, à au moins 8 jours d’intervalle. 1ère Phase (Phase TDM) : Contour sur le TDM de centrage
sans les images et compte rendus du TEP/CT et de l’IRM thoracique. 2ème Phase (Phase TEP) : Contour à l’aide du TEP/
CT. 3ème Phase (Phase IRM) : Contour à l’aide du TEP/CT et de l’IRM thoracique. Les caractéristiques des volumes ont été
analysées par des statistiques descriptives (médiane). La variabilité inter-observateur a été évaluée au sein de chaque
phase par l’intermédiaire du coefficient de variation (COV) et l’indice de similarité DICE. Les différentes phases ont été
comparées par des tests appariés.
Résultats : Les volumes de la phase IRM (médiane 4.8 cm3) étaient plus petits que ceux de la phase TEP (médiane 6.4
cm3, p=0.015), mais non différents de ceux de la phase TDM (médiane 5.7 cm3, p=0.30). Le COV moyen de la phase
IRM (0.38) était moins important que celui de la phase TDM (0.58, p=0.024) et celui de la phase TEP (0.53, p=0.060)
traduisant une diminution de la variabilité en taille des volumes. Le DICE moyen de la phase IRM était supérieur à ceux
de la phase TDM et TEP (0.56 et 0.60 respectivement, p<0.001 pour les 2 comparaisons) traduisant une augmentation
du chevauchement des volumes.
Conclusion : L’ajout de l’IRM thoracique a diminué la variabilité inter-observateur de la délinéation de GTV de tumeurs
pulmonaires mal définies comparé aux contours à l’aide du TEP seul. Nous suggérons l’utilisation de l’IRM thoracique
comme aide à la délinéation de tumeurs pulmonaires mal définies au TDM de centrage.
NOTES
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AXE 3
7) ParaPET : Méthode d’obtention d’images TEP paramétriques de la fixation du FDG
basée sur une approche mathématique intégrant un modèle d’erreur de mesures.
Elyse COLARD
E. Colard 1, L. Padovani 2, S. Delcourt 3, S. Thureau 1,4, B. Farman Ara 3, P. Gouel 5, I. Gardin 1,5, P. Vera
D. Barbolosi 7, S. Hapdey 1,5
, D. Taïeb 3,6,
1,5
LITIS QuantIF EA4108, Rouen
Radiothérapie, CHU La Timone, Marseille
Médecine Nucléaire, CHU La Timone, Marseille
4
Radiothérapie, Centre Henri Becquerel, Rouen
5
Médecine Nucléaire, Centre Henri Becquerel, Rouen
6
Centre Européen de Recherche en Imagerie Médicale (CERIMED), Aix-Marseille Université, Marseille
7
SMARTc, INSERM, UMR 911 CR02, Aix-Marseille Université, Marseille
1
2
3
Objectifs : Développement de ParaPET, une nouvelle méthode d’obtention d’images TEP paramétriques de la cinétique
de fixation du 18FDG et comparaison avec les méthodes de Hunter et Barbolosi, en utilisant l’analyse de Patlak comme
référence, chez des patients atteints d’un cancer bronchique (CBNPC).
Méthodes : ParaPET est basée sur l’estimation de l’activité du 18FDG dans le compartiment sanguin à partir d’images
TEP dynamiques, intégrant un modèle d’erreur de mesures et permettant la caractérisation de paramètres cinétiques
à l’échelle du voxel. Afin de valider notre méthode, deux acquisitions TEP/TDM sont nécessaires. La première de 30
minutes centrée sur le coeur est réalisée simultanément à l’injection du 18FDG. Elle permet de déterminer la fonction
d’entrée artérielle (AIF) requise pour l’analyse de Patlak. La seconde de 15 minutes centrée sur la lésion, débute 80
minutes post-injection. Elle est associée à cinq prélèvements sanguins réalisés toutes les 3 minutes. Ces informations
permettent la mise en oeuvre des méthodes de Patlak, Hunter et Barbolosi. L’AIF tardive fournit l’activité moyenne du
18
FDG présente dans le compartiment sanguin, et sa variabilité, nécessaires pour le modèle d’erreur de mesures de ParaPET. Un ensemble d’images paramétriques de la tumeur est généré à l’issue de ParaPET. Deux paramètres cinétiques ont
été étudiés : Ki, le débit net entrant de 18FDG et sa valeur maximale Ki,max au sein de la lésion.
Résultats : La faisabilité a été évaluée sur neuf lésions présentes chez quatre patients inclus dans l’essai clinique ParaPET (NCT 02821936). Les méthodes de Barbolosi et ParaPET présentent une très bonne corrélation avec Patlak (r² =
0,986 et r² = 0,988 respectivement) comparée aux autres méthodes étudiées (r² = 0,934 et r² = 0,903 respectivement
pour Hunter et Barbolosi sans prélèvements sanguins). Les erreurs moyennes (± SD) dans l’estimation de Ki,max sont
de 36,6 % ± 28,6 % pour Hunter, - 7,5 % ± 9,6 % et 4,5 % ± 10,7 % respectivement pour Barbolosi avec ou sans
prélèvements sanguins, et de 2,8 % ± 5,0 % pour ParaPET. Notre approche permet une estimation plus fiable de Ki,max.
Conclusion : ParaPET présente la meilleure corrélation comparée à Patlak pour l’estimation du Ki au sein de la tumeur
et est une alternative non-invasive aux méthodes de quantification basées sur de multiples prélèvements sanguins. Elle
permet la caractérisation de paramètres cinétiques à l’échelle du voxel, afin de créer une cartographie de l’hétérogénéité
des lésions. Ces résultats préliminaires devront être confirmés statistiquement avec des données supplémentaires.
L’étude ParaPET a été financée par le Centre Henri Becquerel (Rouen) et le Cancéropôle PACA.
NOTES
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75
AXE 3
9) L’imagerie IRM pour le suivi de cellules tumorales dans un modèle préclinique de
stade précoce de métastases cérébrales. Aurélien CORROYER-DULMONT
Aurélien Corroyer-Dulmont
Vallis 1#
#
1
2
, Samuel Valable 2, Nadia Falzone 1, Nicola R Sibson 1, Myriam Bernaudin 2# et Katherine A
1,2
Ces auteurs ont contribué de façon identique à ce travail
CR-UK/MRC Oxford Institute for Radiation Oncology, Department of Oncology, University of Oxford, OX3 7LJ, Oxford, UK
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, équipe ISTCT/CERVOxy, 14000 Caen, France
Introduction : Les métastases cérébrales apparaissent fréquemment chez les patients porteurs de cancer primaire du
sein. Le traitement standard, malheureusement palliatif, comprend une irradiation complète du cerveau proposée toutefois bien trop tardivement. C’est pourquoi, la problématique pressante est de diagnostiquer les métastases cérébrales
et les traiter le plus précocement possible. Cependant, pour évaluer l’intérêt de nouvelles approches thérapeutiques, des
modèles précliniques de la phase précoce des métastases cérébrales ainsi que des outils pour évaluer l’efficacité de ces
nouveaux traitements sont nécessaires.
Objectifs : L’objectif de cette étude était de développer un modèle préclinique de la phase précoce du développement
des métastases cérébrales traçable par imagerie IRM par l’incorporation de particules de fer dans les cellules tumorales.
Matériels et Méthodes : Les cellules MDA-231-BR, cellules humaines de cancer du sein métastasant préférentiellement
au niveau du cerveau, ont été utilisées pour cette étude. Pour l’étude de l’incorporation des particules de fer (0.9 μm in
diameter, 63.4% magnetite ; Bangs Laboratory®, Fisher, IN, USA), 5.105 cellules ont été incubées pendant 24 h avec différentes concentrations de particules de fer (0.5e109, 2.5e109 et 5e109 particules). Le taux d’incorporation des particules
de fer dans les cellules MDA-231-BR ainsi que la viabilité de ces cellules ont été évalués par fluorescence et cytométrie
en flux. Après l’incorporation des particules de fer, les cellules ont été injectées dans le ventricule gauche du cœur de
souris nudeBalb/C utilisant un guidage par imagerie ultrason. Les séquences IRM « Fast Imaging withSteady state Precession » (FISP) et « Rapid Acquisition with Relaxation Enhancement » (RARE) (IRM 7T, Pharmascan, Bruker, plateforme
d’imagerie biomédicale CYCERON) ont été utilisées pour détecter les cellules de métastases cérébrales dans le cerveau.
Résultats : Les études par microscopie en fluorescence et cytométrie en flux ont montré que l’incorporation maximale
des particules de fer dans les cellules était obtenue dès la concentration de 0.5e109 particules pour 5.105 cellules. Il est
à noter qu’une toxicité est observée et ceci d’une manière croissante avec la concentration des particules. Au regard
de ces deux points, la concentration de 0.5e109 particules/5.105 cellules a été retenue pour l’étude in vivo. Dans cette
étude, dès 3 heures après l’injection intracardiaque des cellules, l’IRM FISP permet de détecter les cellules tumorales
chargées en fer au niveau du cerveau, caractérisées par un hyposignal. A partir du 20ème jour, l’hyposignal visible en
imagerie FISP est réduit et l’imagerie RARE permet une visualisation du stade tardif de développement des métastases
cérébrales, caractérisé par un hypersignal.
Conclusions : Nous avons, dans cette étude, validé une méthodologie permettant de détecter par imagerie IRM les
phases précoces de métastases cérébrales. Ce modèle permettra d’étudier l’intérêt de traitements ciblant spécifiquement
la phase précoce de cette pathologie.
Remerciements : CNRS, UNICAEN, MESR, Région Normandie, Archade, ANR-10-EQPX-1401, ANR-11-INSB-0007
NOTES
76
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 3
10) Intérêt thérapeutique de la combinaison de la radiothérapie vectorisée à la radiothérapie externe pour le traitement d’un modèle de neuroblastome.
Aurélien CORROYER-DULMONT
Aurélien Corroyer-Dulmont 1,4, Nadia Falzone 1, Veerle Kersemans 1, James Thompson 1, P. Danny Allen 1, Sarah Able 1,
Christiana Kartsonaki 2, Javian Malcolm 1, Paul Kinchesh 1, Mark A. Hill 1, Boris Vojnovic 1, Sean C. Smart 1, Mark N. Gaze 3
and Katherine A. Vallis 1
CRUK/MRC Oxford Institute for Radiation Oncology, Department of Oncology, University of Oxford, Oxford, OX3 7DQ, UK
Nuffield Department of Population Health, University of Oxford, Oxford, OX3 7LF, UK
University College London Hospitals NHS Foundation Trust, London, NW1 2PG, UK
4
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, équipe ISTCT/CERVOxy, 14000 Caen, France
1
2
3
Introduction : Les neuroblastomes sont les tumeurs extra-crânienne les plus fréquentes chez l’enfant. Le traitement
actuel des neuroblastomes inopérables de haut-grade (grade 4) comprend notammentune combinaison de chimiothérapie et/ou d’irradiation du corps entier.Malgré ces traitements, la survie à 5 ans pour les neuroblastomes de haut-grade
est toujours faible (<50%). La radiothérapie vectorisée (MRT) où le transporteur de la noradrénaline, surexprimé par les
neuroblastomes, est ciblé avec le131I-MIBG (Meta-iodobenzylguanidine,qui est un analogue de lanoradrénaline) est un
traitement prometteur pour les neuroblastomes en récidives ou inopérables.
Objectifs : L’objectif de cette étudeest d’analyser comment l’imagerie IRM peut être utilisée pour la planification de traitement de radiothérapie interne (MRT) avec le131I-MIBG dans un objectif d’optimisation de l’efficacité de la radiothérapie
externe (EBRT) dans un modèle préclinique de neuroblastome humain (SK-N-SH).
Matériels et méthodes : Pour caractériser l’intérêt thérapeutique de la combinaison de la radiothérapie interne et
externe, un modèle de xénogreffe de neuroblastome humain a été développé chez la souris nude. La perméabilité vasculaire a été évaluée par imagerie IRM (« Dynamiccontrastenhancement », DCE) avec injection d’agent de contraste
afin d’optimiser la planification de la MRT (20 MBq) après un traitement EBRT (5 Gy - irradiateur SARRP). La survie des
animaux, ainsi que l’évolution du volume tumoral par IRM ont été évalués afin d’apprécier l’efficacité des différents programmes de traitement.
Résultats : L’IRM-DCE a montré une augmentation de la perméabilité vasculaire 24h après le traitement d’EBRT sans
toutefois se poursuivre après 72h. Cet effet sur la perméabilité est couplé à une augmentation de la biodistributionau
niveau de la tumeur de la MRTsi celle-ci est injectée 24h après le traitement d’EBRT. La croissance tumorale est, de façon
attendue, très rapide dans le groupe Contrôle (survie moyenne=7j). Le traitement de MRT est responsable d’un arrêt de
la croissance tumorale significativement différente de celle du groupe Contrôle (p<0.01) mais une récidive est observée
5 jours après l’administration du traitement (survie moyenne=15j). De la même manière, le traitement EBRT administré
seul n’est capable que de stopper temporairement la croissance tumorale (survie moyenne=20j). En revanche, de façon
intéressante, la combinaison des traitements de radiothérapie interne et externe diminue fortement le volume tumoral
(p<0.001 en comparaison des autres groupes) et permet une guérison partielle pour une majorité d’animaux mais aussi
parfois complète (survie moyenne=40j, p<0.0001).
Conclusion : Cette étude démontre l’intérêt thérapeutique de la combinaison de la radiothérapie interne avec la radiothérapie externe pour le traitement d’un modèle de neuroblastome humain chez la souris nude. De plus, cette étude
montre l’intérêt de l’imagerie IRM pour la planification de traitement mais aussi pour la caractérisation d’efficacité de
traitement.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
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AXE 3
27) Résultats préliminaires du projet PAESCART : Prédiction de l’Apparition d’Effets
Secondaires tardifs après RadioThérapie. Delphine LECOMTE DUMONT
Delphine Lecomte 1,2, François Sichel 1,2,3, Ivannah Pottier 1,3 et Carine Laurent 1,4.
UNICAEN, ABTE, EA4651 Université de Caen-Normandie, Caen, France
CLCC François Baclesse, Caen, France
Normandie Univ, France
4
SAPHYN (ARCHADE Program), Caen, France
1
2
3
La radiothérapie reste avec la chimiothérapie une des modalités principales du traitement des patients atteints de cancer.
Malgré les progrès techniques réalisés notamment au niveau balistique (modulation d’intensité, stéréotaxie), la toxicité
aux tissus sains reste le facteur limitant en terme de dose. Le projet PAESCART a pour objectif de chercher un ou des
biomarqueurs sanguins prédictifs de l’apparition d’une toxicité tardive au niveau cutané, qui peut se révéler délétère sur
le plan fonctionnel et constituer une séquelle définitive au traitement. Un pool de marqueurs sera testé, en matière de
génotoxicité (micronoyaux), d’inflammation (IL-1, IL-6, TNF-alpha, TGF-béta), et de stress oxydatif (activité de la superoxyde dismutase (SOD), de la catalase et de la glutathion peroxydase, mesure de produits d’oxydation des lipides (LPO)
ou des protéines, du ratio glutathion réduit/oxydé et de la 8-oxo-2’-désoxyguanosine). Ces mesures seront réalisées à
l’état basal et après stimulation par une irradiation ex vivo d’un échantillon sanguin à différentes doses d’intérêt (2, 5
et 10 Gy). Le taux d’apoptose lymphocytaire radio-induit sera également évalué puisqu’il s’agit du marqueur prédictif le
plus abouti à ce jour. La phase 1 de l’étude est en cours avec la mise au point des dosages sur du sang témoin provenant de l’EFS. Les premiers résultats nous ont permis de connaître les concentrations érythrocytaires et plasmatiques
de nos marqueurs, la quantité de sang nécessaire à la réalisation de nos tests et les doses d’irradiation pertinentes qui
seront utilisées sur le sang de notre population d’étude. Le nombre de cellules binucléées diminue et la proportion de
micronoyaux est augmentée en corrélation avec la dose d’irradiation, chez tous nos témoins. Il existe une grande variabilité interindividuelle des profils enzymatiques : l’activité de la SOD, le ratio glutathion réduit/oxydé et la quantité de
LPO évoluent différemment chez nos témoins après irradiation, ce qui peut laisser penser à des mécanismes de défense
d’intensité différente selon les individus. En mars débutera le recrutement d’un nombre restreint de patients (n=20) pour
cette étude préliminaire. Ils seront répartis en deux groupes : présentant ou non une toxicité tardive importante (supérieure ou égale au grade 3 du Radiation Therapy Oncology Group) à la suite d’un traitement par radiothérapie adjuvante
réalisé au Centre François Baclesse pour un carcinome de Merkel. Cette pathologie bien que rare a été choisie car les
données de dosimétrie dont on dispose sont précises à la peau, et que ces patients n’ont pas reçu de chimiothérapie ou
d’hormonothérapie associées pouvant aggraver les phénomènes fibrotiques. Seront également pris en compte les facteurs confondant d’âge, d’obésité ou de diabète. Les perspectives de ce projet sont de mettre en place dans un second
temps une étude prospective de validation de nos marqueurs, et d’élargir l’application aux populations traitées pour un
cancer du sein ou un cancer ORL.
NOTES
78
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AXE 3
34) Développement de la sulfasalazine marquée au carbone-11 comme marqueur pour
la TEP des transporteurs Xc- de la cystine, précurseur du glutathion responsable de la
radiorésistance des gliomes. Marine MORLOT
Marine Morlot, Méziane Ibazizène, Cécile Perrio, Louisa Barré, Fabienne Gourand
ISCT/LDMTEP, CEA, CNRS, Université de Caen Normandie, Cyceron, Caen, France
Les tumeurs cérébrales de haut grade, et plus particulièrement les glioblastomes, sont résistants aux radiothérapies
et chimiothérapies. Ce phénomène de radiorésistance s’explique par l’augmentation de la concentration en glutathion,
antioxydant puissant, qui neutralise les radicaux libres permettant la destruction des cellules infectées1. Cette forte
concentration en glutathion est due à l’augmentation des transporteurs de la cystine, un précurseur de cette molécule.
Depuis quelques années, la sulfasalazine, médicament utilisé contre les inflammations intestinales, a montré une activité
inhibitrice des transporteurs de la cystine2. Cet inhibiteur pourrait être utilisé comme marqueur des transporteurs pour
l’imagerie par tomographie par émission de positons (TEP).
Le développement de la sulfasalazine marquée au carbone-11 comme radiotraceur des transporteurs de la cystine permettrait donc de visualiser ces transporteurs et de pronostiquer l’efficacité de la radiothérapie sur les gliomes.
Deux voies de radiomarquage de cette molécule ont été réalisées via une réaction de carboxylation à partir du dioxyde
de carbone marqué au carbone-11. La première approche repose sur le marquage de l’acide salicylique suivi du couplage
avec un sel de diazonium. La seconde voie consiste au marquage direct d’un précurseur organométallique, analogue de
la sulfasalazine. Ces deux approches seront discutées.
L’approche la plus efficace sera exploitée pour l’étude in vitro et in vivo de ce radiotraceur.
1 L. Sleire et al, Oncogene, 2015, 34, 5951
2 J. Lewerenz et al, Antioxid Redox Signal, 2013, 18, 522.
NOTES
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79
AXE 3
38) Méthodes expérimentales et théoriques pour la caractérisation biomécanique de
la dégradationde l’ADN sous rayonnement thérapeutique pour le traitement optimisé
des tumeurs. Grégoire PERRET
Grégoire Perret 1,2,3, Thomas Lacornerie 4, Fabio Manca 2, Stefano Giordano 2 , Momoko Kumemura 1,3, Nicolas Lafitte 1,
Laurent Jalabert 1 , Mehmet C. Tarhan 1,3, Eric F. Lartigau 3,4, Fabrizio Cleri 2,3, Hiroyuki Fujita 1,3 and Dominique Collard 1,3
LIMMS/CNRS-IIS UMI 2820, Institute of Industrial Science, The University of Tokyo, Japan
IEMN, UMR8520, CNRS, France
CNRS/IIS/COL/Lille 1 SMMiL-E project, CNRS Délégation Nord-Pas de Calais et Picardie France
4
Centre Oscar Lambret, Université de Lille, Département Universitaire de Radiothérapie, France
1
2
3
La destruction des cellules tumorales par des faisceaux de photons en radiothérapie du cancer est aujourd’hui basée
sur une compréhension empirique des mécanismes de l’endommagement de l’ADN par les rayonnements. Il est bien
établi que les photons produisent des cassures simple brin et double brin de l’ADN, par plusieurs mécanismes directs et
indirects, dont les détails et l’efficacité sont d’ailleurs mal connus. D’autre part, le comportement mécanique de l’ADN,
est aujourd’hui plutôt bien compris. Cependant, les manipulations mécaniques de biomolécules sont généralement effectuées par des instruments, comme les Microscopes à Force Atomique ou les Pinces Optiques, qui peuvent difficilement
être mis en place et fonctionner sous des faisceaux ionisants intenses. En outre, nous avons développé un dispositif
MEMS, le SiliconNanotweezers (SNT), capable d’attraper des molécules d’ADN et d’en mesurer les caractéristiques biomécaniques avec une bonne précision.
Nous rapportons ici les premières mesures biomécaniques (et en temps réel) de la dégradation d’ADN en solution,
exposé à un faisceau de radiothérapie. Les instruments utilisés (le SiliconNanotweezers et la cavité Micro-fluidique entre
autres) sont peu perturbés par l’environnement électromagnétique hostile du rayonnement et conservent une précision
moléculaire. Les cassures d’ADN induites par les intéractions avec le faisceau dégradent la rigidité mécanique de la fibre
qui est mesurée en temps réel par le SNT. Une étude théorique reliant les taux de cassure à la rigidité mécanique moléculaire améliore l’analyse et l’interprétation des résultats expérimentaux. Cette approche multi disciplinaire - microtechnologies, microfluidique, radiothérapie, et biophysique théorique- ouvre la voie à des études à la fois fondamentales et
cliniques de la dégradation de l’ADN sous rayonnement pour le traitement optimisé des tumeurs.
NOTES
80
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AXE 3
54) Comparaison de l’IRM de Saturation à la TEP FMISO pour évaluer l’hypoxie des
glioblastomes : une étude préclinique. Samuel VALABLE
Valable Samuel 1, Corroyer-Dulmont Aurélien 1, Chakhoyan Ararat 1, Toutain Jérôme 1, Divoux Didier 1, Ibazizène Méziane 2,
Barré Louisa 2, MacKenzie Eric T 1, Petit Edwige 1, Bernaudin Myriam 1, Barbier Emmanuel 3,4 et Touzani Omar 1
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/CERVOxy group, 14000 Caen, France
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/LDM-TEP group, 14000 Caen, France
3
Inserm, U1216, Grenoble, France
4
Université Grenoble Alpes, Grenoble Institut des Neurosciences, Grenoble, France
1
2
Introduction et objectifs :
L’imagerie de l’oxygénation ou de l’hypoxie représente un outil très intéressant pour guider les thérapies anti-cancéreuses et suivre leur efficacité. La pression partielle en oxygène demeure difficile à cartographier dans le cerveau avec
toutefois un enjeu majeur pour l’optimisation et le suivi de l’efficacité des thérapies anti-cancéreuses. . Deux méthodes
principales d’imagerie existent à ce jourpour évaluer l’oxygénation ou l’hypoxie cérébrale: la saturation en oxygène
mesurée par IRM de Saturation (SatO2-IRM) (Christen T et al., 2014) et la mesure de l’hypoxie en TEP [18F]-FMISO
(Corroyer-Dulmont A et al., 2015). L’objectif de notre étude a été de comparer ces deux approches sur plusieurs modèles
précliniques de tumeurs cérébrales implantés chez le rat.
Méthodes :
Des rats ont reçu des implantations intrastriales de cellules tumorales C6, 9L, U87-MG et U251-MG. Les animaux ont été
suivis par imagerie de SatO2-IRM et de [18F]-FMISO sur deux jours consécutifs. A la fin de l’expérience, les cerveaux ont
été prélevés pour des analyses immunohistochimiques. L’hypoxie a alors été évaluée par marquage pimonidazole. Des
analyses de ROC ont été réalisées afin de mesurer la sensibilité et la spécificité de chacun des deux marqueurs d’imagerie par l’intermédiaire du logiciel JMP.
Résultats :
Les résultats montrent que la technique de SatO2-IRM est capable de détecter l’hypoxie dans les modèles U251 et C6
montrant une accumulation de [18F]-FMISO ainsi qu’une immunopositivité en pimonidazole. Les analyses de sensibilité/
spécificité ont démontré une aire sous la courbe de 0.97 pour cette technique de SatO2-IRM vis-à-vis du phénomène
hypoxique.
En conclusion :
nos résultats nous permettent de montrer que l’IRM de saturation apparait comme robuste et spécifique pour évaluer
l’hypoxie dans les tumeurs cérébrales(Valable S et al., 2016). Les données montrent que l’IRM de saturation est une
technique qui pourrait êtreutilisée en clinique comme alternative à la TEP FMISO.
Bibliographie : Christen, T.,et al., 2014. Tissue oxygen saturation mapping with magnetic resonance imaging. J. Cereb. Blood Flow Metab. Off. J. Int. Soc.
Cereb. Blood Flow Metab. 34, 1550–1557.Corroyer-Dulmont, A., et al., 2015. Imaging Modalities to Assess Oxygen Status in Glioblastoma. Front. Med. 2, 57.
Corroyer-Dulmont, A., et al., 2013. Noninvasive assessment of hypoxia with 3-[18F]-fluoro-1-(2-nitro-1-imidazolyl)-2-propanol ([18F]-FMISO): a PET study in
two experimental models of human glioma. Biol. Chem. 394, 529–539. Valable, S., et al., . J. Cereb. Blood Flow Metab. Valable, S.,et al., 2011. Complementary
information from magnetic resonance imaging and (18)F-fluoromisonidazole positron emission tomography in the assessment of the response to an antiangiogenic treatment in a rat brain tumor model. Nucl. Med. Biol. 38, 781–793.
Remerciements: Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), l’Université de Caen-Normandie (UCN), le Conseil Régional de Normandie et l’ANR (ANR
IMOXY “ANR- 11-BSV5-004” ; “Investissements d’Avenir” ANR-11-LABEX-0018-01).
NOTES
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AXE 3 et 4
37) Efficacité de l’hadronthérapie par ions carbone en comparaison à la radiothérapie
conventionnelle par rayons X dans les glioblastomes : quelle influence de l’oxygène ?
Elodie PERES
Pérès EA1*, Gérault AN1*, Lambert G1, Anfray C1, Leblond MM1, Divoux D1, Toutain J1, Valable S1, Bernaudin M1*, Petit E1*
1
*
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/CERVOxy group, 14000 Caen, France
Contribution équivalente
Introduction : Les glioblastomes (GB) présentent une mauvaise réponse à la radiothérapie conventionnelle par rayons
X (RX), en partie en raison de leur caractère hypoxique. Or, le principal paramètre de radiosensibilité est le degré d’oxygénation tissulaire. Dans ce contexte, l’hadronthérapie présente un réel intérêt puisqu’en plus d’une meilleure efficacité
balistique et biologique, l’effet oxygène, impliqué dans les dommages cellulaires radio-induits consécutifs à la radiolyse
de l’eau serait absent. Toutefois, cette notion largement répandue dans la communauté scientifique reste conceptuelle
avec peu de preuves expérimentales. Face à ce constat, les objectifs de cette étude menée in vitro ont été 1/ évaluer,
sur différentes cellules de GB, l’impact de l’hypoxie sur la cytotoxicité des ions carbone (ions C) par comparaison aux
RX et 2/ étudier si l’érythropoïétine (EPO), molécule induite par l’hypoxie et impliquée dans la résistance aux RX, peut
également influencer la réponse des cellules de GB aux ions C.
Méthodologie : Les lignées de cellules humaines de GB, U251 et GL15, ont été irradiées par RX (irradiateur XRad 225Cx
installé à CYCERON) ou ions C (ligne IRABAT du GANIL) à des doses allant de 1 Gy à 8 Gy, en conditions de normoxie
(21% O2) ou d’hypoxie (1% O2). Par ailleurs, les cellules U251 ont été modifiées génétiquement pour exprimer des ARN
interférents et ainsi éteindre de manière stable l’expression du récepteur de l’EPO (U251-shEPOR). La survie cellulaire
après irradiation ainsi que les paramètres de radiobiologie (RBE, Relative Biological Effectiveness et OER, Oxygen Enhancement Ratio) ont été déterminés à partir de tests clonogéniques. Pour mieux appréhender les mécanismes de radiosensibilité aux ions C, le cycle cellulaire a été étudié par cytométrie de flux. L’activation de la voie ERK, connue pour être
induite par l’hypoxie et impliquée dans la radiorésistance des cellules tumorales aux RX, a été étudiée par western-blot.
Résultats : Quel que soit le type cellulaire étudié, l’analyse des courbes de survie et les valeurs de RBE issues de ces
courbes montrent une meilleure efficacité des ions C par rapport aux RX que ce soit en normoxie (nor) ou hypoxie (hyp) :
pour les cellules U251 RBEnor = 1,48 versus RBEhyp = 1,75 et pour les cellules GL15, RBEnor = 1,28 versus RBEhyp = 1,37.
En accord avec la littérature, la radiorésistance induite par l’hypoxie est retrouvée pour les 2 types cellulaires exposés
aux RX ce qui n’est pas le cas en réponse aux ions C. En effet, les cellules U251 présentent un OER proche de 1, reflet
d’une efficacité équivalente des ions C en normoxie ou hypoxie, alors que l’OER est de 1,42 pour les cellules GL15. Sur
le plan moléculaire, et en accord avec cette différence de radiosensibilité entre les lignées cellulaires de GB après irradiation par ions C en condition d’hypoxie, une phosphorylation plus importante de ERK est observée pour les cellules
GL15 par rapport aux cellules U251. Enfin, comme pour les rayons X, le blocage de la signalisation de l’EPO renforce
l’effet des ions C. Ainsi, la diminution de la survie des cellules U251-shEPOR exposées aux ions C s’accompagne d’une
augmentation de la proportion des cellules en phase subG1, reflet de la mort par apoptose, par comparaison aux cellules
contrôles, U251-Scramble.
Conclusion : Collectivement, les résultats de cette étude témoignent d’une meilleure efficacité des ions C sur les cellules
de GB par rapport à la RT de référence, à savoir les RX. Cependant, l’implication de l’hypoxie tumorale dans la résistance
à la carbone thérapie ne doit pas être négligée, voire même considérée comme une potentielle cible thérapeutique pour
améliorer la réponse à l’hadronthérapie.
Remerciements : CNRS, UNICAEN, MESR, Région Normandie, Archade, GANIL, ANR-10-EQPX-1401, ANR-11-INSB-0007
NOTES
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AXE 4
13) Niveaux de protéines G et impact sur la survie et la migration des gliomes de hautgrade. Kléouforo Paul DEMBELE
K.P. Dembele 1, P.O. Guichet 1, A. Mutel 1, A. Laquerrière 2, F. Marguet 2, F.X. Ferracci 3, V. Le Joncour 1, P.M. Coly 1, O.
Langlois 1,3, P. Gandolfo 1, F. Morin 1 and H. Castel 1
1
Normandie Univ, UNIV ROUEN, INSERM, DC2N, 76130 Rouen, France; Institute for Research and Innovation in Biomedicine (IRIB), 76130 Rouen, France
2
Department of Anathomocytopathology, Rouen University Hospital, France; 3 Department of Neurosurgery, Rouen
University Hospital, France
Les gliomes sont les tumeurs cérébrales primaires les plus fréquentes du système nerveux central et se caractérisent par
une forte invasion et néovascularisation. Les tumeurs gliales IDH non mutées ou plus communément glioblastomes multiformes (GBM), sont des tumeurs très agressives, particulièrement résistantes aux thérapies et récidivent le plus souvent en quelques mois. Nous avons récemment mis en évidence les effets chimiotactiques du peptide vasoactif urotensine II (UII) sur des lignées cellulaires de gliome via l’activation du récepteur couplée aux protéines G (RCPG) UT. Notre
équipe a également démontré que l’activation du récepteur pouvait mener à une inhibition de l’activité autophagique.
Ainsi, le couple UII/UT présente des propriétés de chimiokines prototypiques, similaires à celles du récepteur CXCR4 et
son ligand CXCL12. Plus de 80 patients présentant des oligodendrogliomes ou des astrocytomes ont été inclus rétrospectivement et prospectivement. Une forte expression des couples UII/UT et CXCL12/CXCR4 dans les astrocytomes comparés aux oligodendrogliomes avec une corrélation positive avec le grade des tumeurs est mise en évidence. L’analyse par
PCR-Q confirme l’expression systématique de l’ARNm UII/UT et CXCL12/CXCR4 dans les lignées cellulaires de GBM, ainsi
que dans des biopsies tumorales. Dans les biopsies de GBM, l’UII et le CXCL12 ou l’UT et le CXCR4 co-localisent avec des
marqueurs péricytaires (α-SMA) ou d’hypoxie (CAIX), suggérant une expression exacerbée dans les zones vasculaires et
pseudopalisadiques, contrôlant l’invasion et l’angiogenèse gliomales.
Comme tous les RCPG chimiotactiques recrutent de nombreuses voies de coulages aux protéines G, nous avons établi
une signature d’expression des protéines G par analyse de la base de données du cancer genome atlas. Nous avons
démontré que les niveaux d’ARNm codant pour Gαz, Gαi1, Gß5 et Gγ3 sont relativement faibles dans les tissus sains et
les GBM. Les sous unités Gα12, 13, Gαi2, i3, Gβ2, Gγ5, Gγ11 et 12 sont spécifiquement surexprimées dans les lignées
cellulaires ainsi que dans les GBM et sont associés à un mauvais pronostic en terme de survie du patient. Grâce à une
analyse par qPCR, nous confirmons que ce groupe de sous-unités Gαßγ, y compris la sous-unité atypique Gα15, étaient
surexprimées dans les biopsies de patients avec GBM. Afin d’étudier si le microenvironnement hypoxique peut être associé à cette signature des protéines G dans les GBM, les lignées cellulaires ont été exposées à l’hypoxie et nos résultats
montrent une surexpression des ARNm des sous-unités Gα15, Gαi3, Gß2 et Gγ5 dans ces conditions. Nous avons montré
d’une part que la surexpression de Gα15 dans différentes lignées cellulaires de gliomes favorisait l’expression accrue
de la phospho-paxilline, une protéine majeure impliquée dans l’adhésion focale et la migration chimiotactique, et que
d’autre part, la sous expression de Gα15, Gαi3 et Gß2 par infection pGIPZ-shRNA de cellules U87 induit une importante
inhibition des propriétés migratoires mais aussi de la capacité proliférative des lignées U87, ce qui suggère que le niveau
d’expression de protéines G pourrait contrôler la motilité et la division cellulaire en condition non stimulée et aussi réorienter la signalisation des RCPG chimiotactiques.
L’ensemble de ces résultats suggère un rôle important des RCPG chimiokines capables de recruter un certains de protéines G dans les gliomes, dont les niveaux d’expression contrôlent la gliomagénèse et la signalisation à plus large
échelle des RCPG.
Union Européenne et la Région Normandie. L’Europe s’engage en Normandie avec le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) ; Ligue régionale
contre le cancer, Université de Rouen, Inserm et Géfluc.
Mots clés: Protéines G, GPCR, Glioblastome, Migration / Invasion
NOTES
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83
AXE 4
16) Impact des fonctions cognitives sur l’observance aux traitements oraux en oncologie. Mélanie DOS SANTOS
M. Dos Santos 1,2,3, M. Lange 1,3, R. Gervais 2, E. Sevin 2, B. Clarisse 1, A. Capel 1, A. Denouel 1, M. Barrilet 1, JM. Grellard 1,
N. Heutte 1,3, F. Joly 1,2,3.
1
2
3
Service de recherche clinique, Centre François Baclesse, CHU de Caen, Caen, France
Oncologie médicale, Centre François Baclesse, Caen, France
INSERM, U1086, Caen, France
Introduction :
Les thérapies orales occupent une place croissante dans l’arsenal thérapeutique en oncologie. Cependant, les facteurs
influençant l’observance aux anticancéreux oraux sont peu documentés. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’observance et plus particulièrement le lien entre les fonctions cognitives à l’initiation d’une thérapie orale et l’observance, avec
une attention particulière pour les personnes âgées.
Matériels et Méthodes :
Il s’agit d’une étude monocentrique prospective, incluant des patients initiant un premier traitement anticancéreux oral.
Un bilan neuropsychologique standardisé était préalablement réalisé ainsi qu’une évaluation de l’autonomie, l’anxiété et
la dépression. Les informations relatives aux conditions socio-démographiques des patients étaient recueillies. L’évaluation de l’observance était réalisée par deux auto-questionnaires et une fiche d’observance à 1 et 3 mois après le début
du traitement. Les résultats de notre étude portent sur l’observance à 1 mois.
Résultats :
Parmi les 129 patients inclus, 114 (88%) ont complété les questionnaires d’observance à 1 mois avec un taux d’observance de 90%. L’âge médian était de 70 ans. Avant l’initiation du traitement, une dysfonction cognitive était observée
chez 51% des patients. Les troubles de la mémoire de travail et la dépression étaient significativement associés à la
non-observance: [1,37 (1,02-1,83); P = 0,0371] et [4,13 (1,02-16,69); P = 0,0466] respectivement. Il a été retrouvé
une corrélation entre l’âge et l’efficience cognitive globale ainsi qu’une mémoire de travail altérée, avec une association
plus marquée au delà de 70 ans (P <0.005).
Conclusion :
L’altération de la mémoire du travail ainsi que la dépression semblent influencer l’observance aux thérapies orales. Une
évaluation de la mémoire du travail et de la dépression avant initiation d’un traitement anticancéreux oral paraît donc
pertinent afin de détecter les patients à risque de non-observance, particulièrement chez les personnes âgées.
NOTES
84
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AXE 4
19) Étude de l’effet du sommeil sur la mémoire prospective à l’aide d’une tâche en réalité virtuelle. Perspectives d’application au cancer du sein. Mylène DUIVON
Mylène DUIVON 1, Joy PERRIER 1, Francis EUSTACHE 1, Géraldine RAUCHS 1, Franck DOIDY 1, Florence JOLY 2, Béatrice
DESGRANGES 1, Bénédicte GIFFARD 1
Normandie Univ, UNICAEN, PSL Research University, EPHE, INSERM, U1077, CHU de Caen, Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine, 14000 Caen, France
Department of Medical Oncology, François Baclesse Centre, Caen University Hospital, U1086, INSERM, University of
Caen Normandy, Caen, France
1
2
Objectifs : Des études [1,2] montrent un effet bénéfique du sommeil sur les performances de mémoire prospective
(mémoire des actions que l’on prévoit de réaliser ultérieurement). La réalité virtuelle, qui allie validité écologique et
rigueur méthodologique, serait particulièrement efficace pour mesurer les performances en mémoire prospective [3,4].
Le but de notre étude est donc d’évaluer l’effet du sommeil sur la mémoire prospective, à l’aide d’une tâche en réalité
virtuelle. Les pré-expérimentations réalisées auprès de sujets sains nous permettront de valider la faisabilité du protocole, afin de pouvoir l’appliquer par la suite à des patientes traitées pour un cancer du sein.
Méthodes : Dix sujets sains, d’âge compris entre 50 et 70 ans, vont participer à cette étude. L’expérience se divise en
3 sessions séparées chacune d’une semaine environ. La première correspond à la familiarisation du sujet avec l’environnement virtuel et la tâche de mémoire prospective. Durant celle-ci, les participants devront apprendre une liste de 9
intentions (ex : à la cafétéria, acheter un café) et, après un délai de 10 min, les récupérer dans l’environnement virtuel.
Durant les deux autres sessions, l’encodage des intentions se fera le matin ou le soir ; suite à un délai diurne ou nocturne
d’environ 12h, les intentions apprises devront être récupérées dans l’environnement virtuel. Un enregistrement du sommeil par polysomnographie sera réalisé entre l’encodage et la récupération des intentions de la session « délai nocturne ».
Un actimètre permettra de quantifier les rythmes vieille/sommeil pendant toute la durée de l’étude.
Résultats attendus : Nous nous attendons à observer une augmentation des performances de récupération des intentions en réalité virtuelle, pour la session de délai nocturne comparée à la session de délai diurne ; puisque les processus
de consolidation de la mémoire, particulièrement actifs durant la nuit, devraient renforcer la mémorisation des intentions. L’obtention des paramètres d’architecture du sommeil (notamment % de stade SWS- Slow-Wave Sleep) nous
permettra de quantifier les processus de consolidation mnésiques au cours du sommeil. Les résultats obtenus nous permettront de vérifier la sensibilité des évaluations proposées, ainsi que la faisabilité du projet pour une application auprès
de femmes traitées pour un cancer du sein.
Conclusion : Cette étude permettra d’approfondir les connaissances quant à l’influence du sommeil sur la mémoire
prospective, grâce à des méthodologies innovantes et offrant des données précises. Une application ultérieure de ce
protocole à des patientes traitées pour un cancer du sein, permettra d’identifier les processus cognitifs déficitaires de la
mémoire prospective en lien avec les perturbations du sommeil fréquemment rapportées dans cette pathologie.
[1] Scullin, M. K., & McDaniel, M. a. (2010). Remembering to execute a goal: sleep on it! Psychological Sciencecience, 21(7), 1028–1035.
[2] Barner, C., Seibold, M., Born, J., & Diekelmann, S. (2016). Consolidation of prospective memory: Effects of sleep on completed and reinstated intentions.
Frontiers in Psychology, 7(January), 1–18.
[3] Kalpouzos, G., Eriksson, J., Sjölie, D., Molin, J., & Nyberg, L. (2010). Neurocognitive systems related to real-world prospective memory. PLoS ONE, 5(10).
[4] Brooks, B. M., Rose, F. D., Potter, J., Jayawardena, S., & Morling, A. (2004). Assessing stroke patients’ prospective memory using virtual reality. Brain
Injury: [BI], 18(April), 391–401.
NOTES
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AXE 4
26) L’irradiation par rayons X favorise le phénotype M2 des macrophages dans les
glioblastomes. Marine LEBLOND
Marine M. Leblond, Elodie A. Pérès, Aurélie N. Gérault, Charly Helaine, Clément Anfray, Didier Divoux, Edwige Petit,
Myriam Bernaudin et Samuel Valable
Normandie Univ, UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/équipe CERVOxy, 14000 Caen, France
Introduction : Les glioblastomes (GB) sont des tumeurs cérébrales dont le pronostic vital reste très sombre malgré
un arsenal thérapeutique associant la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie (Stupp et al., 2005). Au cours de
la croissance des GB, une réponse inflammatoire est observée, caractérisée principalement par une accumulation de
macrophages (MΦ) M0, dans un premier temps, puis polarisés en un phénotype M1 (anti-tumoral) ou M2 (pro-tumoral)
(Mantovani et al., 2002). Dans les GB, la répartition des trois phénotypes dépend de l’oxygénation tumorale avec la
présence de MΦ M0 et M1 dans les régions les plus oxygénées et la présence de MΦ M2 dans les régions hypoxiques
(Leblond et al., 2015). Alors que la radiothérapie est un traitement conventionnel des GB visant principalement les cellules tumorales, les effets des rayons X (RX) sur les MΦ présents dans les GB et leurs différents phénotypes restent à ce
jour controversés et peu définis. Les objectifs de cette étude ont été d’évaluer, in vivo, et aussi in vitro, les effets des
RX sur l’ensemble des MΦ présents dans les GB.
Méthodes : In vivo, un modèle de GB orthotopique, immunocompétent et syngénique a été préparé après injection de
cellules murines de GB, les cellules GL261 (1.105 cellules/3µl), chez des souris C57/Bl6. Une fois un volume tumoral de
10mm3 atteint, les animaux ont été traités par irradiation cérébrale fractionnée (3 séances de 4Gy espacées de 2 jours).
Des analyses par immunohistochimie des marqueurs CD68 et CD206 ont été effectuées pour détecter les MΦ totaux et
le phénotype M2 respectivement. In vitro, des cultures primaires de MΦ M0, M1 et M2 issus de la moelle osseuse de
souris ont été irradiées à une dose unique de 2Gy. Les effets des RX sur la polarisation des MΦ ont été déterminés par
analyse des activités enzymatiques de l’iNOS et de l’Arginase 1. La radiosensibilité des MΦ M0, M1, M2 a été quantifiée
par dénombrement des cellules survivantes à différents temps après exposition à une dose de RX de 2 Gy. En parallèle,
les mécanismes radio-induits sur les macrophages ont été étudiés en s’intéressant aux dommages à l’ADN (marquage
γH2AX) et également au type de mort cellulaire radio-induite, notamment l’apoptose (marquage caspase-3 clivée) et la
mort mitotique (présence de micronoyaux).
Résultats : In vivo, une diminution du nombre de MΦ dans la tumeur est observée après l’irradiation ainsi qu’une
augmentation de la proportion de MΦ M2. In vitro, nous n’avons montré aucun changement phénotypique dans les MΦ
M0, M1 et M2 irradiés. Cependant, une diminution du nombre de MΦ M0 et M1 est observée après irradiation alors que
le nombre de MΦ M2 reste stable. La radiosensibilité accrue des MΦ M0 et M1 par rapport aux MΦ M2 est confortée par
l’augmentation du nombre de cellules γH2AX+ 2h après l’irradiation ainsi que la formation de micronoyaux 72h après
l’irradiation dans les MΦ M0 et M1.
Conclusion : Dans cette étude, nous avons mis en évidence que les MΦ M0 et M1 sont plus sensibles aux RX que les MΦ
M2. De plus, nos résultats ont montré que la polarisation des MΦ n’est pas modifiée par la radiothérapie. Les résultats
obtenus permettent de suggérer que la radiorésistance des macrophages de type M2 observée in vitro pourrait participer
à l’augmentation de la proportion de MΦ M2 dans les GB. Ces résultats sont en faveur du développement de nouvelles
stratégies de radiothérapie permettant l’élimination des MΦ M2 dans les GB.
Références : Mantovani et al., Trends in immunology, 2002 ; Stupp et al., The new england journal of medecine, 2005 ; Leblond et al., OncoImmunology, 2015.
Remerciements : CNRS, UNICAEN, MESR, Région Normandie, Archade, ANR-10-EQPX-1401, ANR-11-INSB-0007, ANR-11-LABEX-0018-01 et la Fédération pour
la Recherche sur le Cerveau par l’opération Rotary « Espoir en tête » (FRC).
NOTES
86
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AXE 4
35) Signalisation membranaire et filamine A dans la migration des gliomes de hautgrade. Alexandre MUTEL
Mutel A.1,2, Lecointre C.1,2 , Dembele K.P.1,2, Guichet P.O.1,2, Mouchard L. 3, Desures L.1,2, Langlois O.1,4, Laquerrière A.5,
Marguet F.5, Gandolfo P.1,2; Morin F.1,2 and Castel H.1,2
Normandie Univ, UNIROUEN, INSERM, DC2N, 76000 Rouen, France
Institut pour la Recherche et l’Innovation en Biomédecine (IRIB), 76000 Rouen, France
EA 4108, Laboratoire d’Informatique, du Traitement de l’Information et des Systèmes (LITIS)
4
Département de Neurochirurgie, C.H.U de Rouen, France
5
Département d’Anathomocytopathologie, C.H.U de Rouen, France
1
2
3
La Filamine A (FlnA) est une protéine d’ancrage à l’actine majoritairement exprimée au cours du développement, capable
d’interagir avec plus de 90 partenaires protéiques différents. De nombreuses études ont mis en évidence le rôle majeur
de la FlnA dans la progression de nombreux cancers, incluant les mécanismes métastatiques et angiogeniques. En effet,
la FlnA contrôle directement le cytosquelette, des facteurs de transcriptions ainsi que l’activité et le trafic de récepteurs
membranaires dont les récepteurs à 7 domaines transmembranaires couplés aux protéines G (RCPGs). Notre équipe a
précédemment démontré que les composants du système urotensinergique, le peptide urotensine II (UII) et le RCPG UT
sont systématiquement exprimés dans les gliomes de haut grade et que leurs niveaux d’expression augmentent avec le
grade. Au même titre que le récepteur chimiokine CXCR4, le système urotensinergique active les voies de signalisation
Gi/o/PI3K et G13/Rho/Rock et entraîne une inhibition des processus autophagiques contrôlant ainsi la migration et l’invasion tumorales. Afin de rechercher les partenaires de l’UT impliqués dans ces mécanismes, un criblage double-hybride
d’une banque d’ADNc issue de cerveau humain a été réalisé et a permis d’identifier la FlnA comme partenaire protéique
du domaine intracellulaire C-terminal du récepteur UT, suggérant une potentielle implication de la FlnA dans la régulation
fonctionnelle du récepteur chimiotactique UT.
Une étude immunocytochimique réalisée dans des cellules de mélanome humain n’exprimant pas la FlnA (M2) et exprimant stablement cette dernière (A7) montre que le récepteur UT est principalement exprimé dans le compartiment
cytosolique et colocalise efficacement avec la FlnA dans les cellules A7, alors qu’il est majoritairement exprimé à la
membrane plasmique dans les cellules M2. L’activation de l’UT par l’UII (10-8 M, 10 min) ne permet l’internalisation
du récepteur que dans les cellules M2 n’exprimant pas la FlnA. Concomitamment, l’UII stimule le désassemblage des
adhésions focales (AFs) dans les cellules A7, s’accompagnant d’une diminution du nombre de adhésions matures, et
la migration cellulaire. Ces données suggèrent que la FLnA permet la stabilisation des niveaux d’UT à la membrane
plasmique au cours de l’activation, une étape essentielle à la dynamique de désassemblage des AFs ce qui permet la
migration directionnelle. Afin de rechercher le rôle de la FlnA sur la signalisation de l’UT dans les gliomes, des biopsies
de tumeurs de patients (Tumorothèque CHU de Rouen), les données RNAseq du Cancer Genome Atlas, et des analyses
par PCR-Q de lignées de gliome ont permis de monter que les niveaux d’ARNm et de protéines codant la FlnA sont
significativement augmentés dans les gliomes IDH non mutés (glioblastomes, GBM). Les analyses par PCR-Q indiquent
que différents variant d’épissage de la FlnA sont surexprimés dans les lignées de GBM en condition hypoxique (1% O2).
Nous recherchons actuellement comment ces différents variant de FlnA régulent l’activité de l’UT dans les gliomes dans
des situations normoxique et hypoxique, des mécanismes transposables aux nombreux récepteurs exprimés dans les
gliomes et interagissant avec la FlnA.
La caractérisation du rôle de cette protéine plateforme partenaire des RCPGs, dont le rôle émerge dans les processus
tumoraux, apporte une nouvelle façon d’appréhender la manière dont il est possible de cibler les phénomènes d’invasions
et de récurrence tumorale.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
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AXE 5
12) Création d’une application visant à aider les patients de Normandie à la reprise du
travail après un cancer, leurs proches et les DRH. Géraldine DE BLASI
De Blasi, Géraldine, Tanquerel, Mathieu et Rollin, Laetitia
CHU de Rouen, rue de Germont, F-76000 Rouen
Contexte : La consultation pluridisciplinaire d’aide à la reprise du travail après un cancer du CHU de Rouen a été créée
en 2006. L’équipe rassemble les compétences d’un médecin du travail, d’une assistante sociale et d’une psychologue.
Le dispositif est accessible à toute personne atteinte ou ayant été atteinte d’un cancer souhaitant reprendre le travail,
indépendamment du centre de soin où elle a été prise en charge. Il a pour objectif de guider le patient vers le bon interlocuteur, au bon moment et permet une coordination des acteurs du retour à l’emploi et des acteurs de soins. Il s’agit
d’un centre ressource en terme d’informations sur le retour au travail. Aussi, l’expérience acquise par les acteurs de la
consultation a permis d’élaborer des conseils spécifiques à la pathologie « cancer » pour le retour au travail (développement d’un axe de prévention). Chaque année, il accueille une cinquantaine de patients. Pour certains patients, le fait
de résider sur des territoires éloignés géographiquement du CHU constitue un frein à l’accès au dispositif, ce qui génère
des inégalités.
Objectifs : L’objectif de cette communication est de présenter ce projet d’application, de décrire la méthodologie qui
sera utilisée et les résultats attendus.
Présentation du projet : Les contenus de l’application (textes, vidéos, témoignages) seront proposés et/ou rédigés
par deux des professionnels de l’équipe pluridisciplinaire de la consultation d’aide à la reprise du travail après un cancer
du CHU de Rouen (psychologue et médecin du travail). Des informations et des conseils pratiques pourront donc être
délivrés aux patients à partir de l’application. Les consultations sont destinées spécifiquement aux patients, cependant,
de façon ponctuelle mais régulière, les intervenants reçoivent des proches de patients ou interviennent pour informer les
entreprises sur la reprise du travail après un cancer. Ces expériences d’information ou d’accompagnement des proches
ou des DRH serviront d’appui pour définir les contenus de l’application qui leur seront destinés afin qu’ils puissent avoir
accès à des informations et des conseils qui leur soient spécifiques et dédiés.
Méthode : 1/ Définition du besoin, rédaction du cahier des charges ; 2/ Conception de l’application ; 3/ Promotion de
l’application
Résultats attendus :
1) Donner accès à des informations et des conseils sur la reprise du travail après un cancer à des patients résidant sur
des territoires prioritaires et éloignés des 2 consultations existantes d’aide à la reprise du travail après un cancer des
CHU de Rouen et de Caen ;
2) Favoriser le soutien social des patients (facteur positivement associé à la reprise du travail après un cancer) en donnant accès à des informations et des conseils à leurs proches et aux DRH ;
3) Créer un outil facile d’utilisation et contenant des informations et des conseils simples et pratiques permettant :
- aux patients d’initier des démarches et de s’orienter vers les bons interlocuteurs face à la reprise du travail
- aux proches et aux DRH de mieux comprendre les éventuelles difficultés des patients afin de mieux les accompagner ;
4) Valoriser les ressources territoriales existantes destinées :
- Aux patients, pour mieux vivre l’après cancer (associations, soins de support, activité physique adaptée par exemple) ;
- Aux proches ou aux DRH pour être soutenu et/ou accompagné.
Conclusion : La création de cette application permettra de mettre les compétences et l’expérience de la consultation
d’aide à la reprise du travail après un cancer au service de l’ensemble de la population normande concernée.
NOTES
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10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 5
21) Initier et Maintenir une Activité Physique Adaptée avec un Cancer (IMAPAC).
Charline FRANDEMICHE
C. FRANDEMICHE1, J. PASQUIER1, 2, X. BLAIZOT1
1
2
Réseau Onco Basse Normandie, 3 Place de l’Europe, 14200 Hérouville Saint Clair
Observatoire Régional Santé de Basse Normandie, 3 Place de l’Europe, 14200 Hérouville Saint Clair
Aujourd’hui, les personnes atteintes de cancer et les professionnels de santé sont encore peu sensibilisés aux bienfaits
de l’Activité Physique Adaptée (APA). Pourtant, quel que soit l’âge et l’état de santé, il est prouvé que l’activité physique
régulière a de nombreux effets bénéfiques en prévention primaire, secondaire et tertiaire.
Lancé en août 2012 sur les départements de l’Orne, La Manche et le Calvados, le projet IMAPAC est coordonné par
le Réseau Régional de Cancérologie Onco Basse-Normandie, principalement financé par l’Agence Régionale de Santé
(ARS), la Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) et s’intègre dans le Plan
Régional Sport Santé et Bien Etre (PRSSBE). L’action vise à faciliter l’accès à une offre d’APA pour répondre aux besoins
des patients atteints d’un cancer et travailler sur les déterminants comportementaux favorables à son maintien.
La principale mesure de l’étude porte sur l’effet de la prise en charge financière et de proximité d’APA pendant 3 mois
chez des patients atteints de cancer auprès d’éducateurs sportifs sensibilisés à la cancérologie, sur l’assiduité et le maintien un an après l’inclusion dans l’étude.
Pour mener à bien cette étude, la stratégie d’action a été basée sur :
- L’incitation des patients à participer à ce programme en lien avec les professionnels de santé (PS) et éducateurs sportifs
- La mesure des paramètres étudiés, notamment assiduité (durée, fréquence, nature, intensité), satisfaction, qualité de
vie (QLQC30) et recours aux soins, par la soumission de 3 questionnaires (T0 avant l’APA, T3 au bout des 3 mois, T12
à 1an)
- La sensibilisation des professionnels de santé au déroulement du projet, mise en place de la prescription Médicale d’APA
dans le cadre d’IMAPAC en concertation avec l’Union Régionale des Médecins Libéraux (URML)
- La sensibilisation et l’adhésion des éducateurs sportifs, clubs ou associations proposant des séances d’APA
- Mise en place d’une Formation « Activité Physique Adaptée après un Cancer » en lien avec l’UFR STAPS de l’Université
Caen Basse Normandie
- Le développement d’outils de communication nécessaires au déploiement du projet pour les PS, éducateurs sportifs et
les patients.
- La communication autour du recrutement de la cohorte Témoins (personnes ne souhaitant pas participer au programme IMAPAC), questionnaires distribués avec l’aide des pharmaciens dans la région.
En Janvier 2017, nous comptons environ 300 patients avec les questionnaires T0 et T3 dont une centaine avec les 3
questionnaires (T12). Le profil des patients pratiquant l’APA au sein d’IMAPAC correspond à 92 % de femmes, principalement avec un cancer du sein et une moyenne d’âge de 57 ans. Nous connaissons un fort déploiement sur cette dernière
année, 70 structures au total dont 10 structures supplémentaires sur les 6 derniers mois et de nombreuses demandes
de patients qui ne pratiquaient pas d’activité physique au préalable de la maladie.
Les premiers résultats sur la satisfaction des patients sont indiscutables. Au bout des 3 mois, les patients sont à 99%
satisfaits du programme et souhaitent poursuivre l’APA à 97%. Des résultats complémentaires seront exposés dans la
communication, notamment sur la qualité de vie et l’assiduité à l’APA.
Afin de déployer et pérenniser cette politique de santé à plus grande échelle, nous travaillons en concertation avec l’ARS,
les régimes d’assurance maladies et mutuelles, des communautés de communes, et agglomérations.
NOTES
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AXE 5 (Santé Publique)
43) Risque de contamination du personnel soignant au bloc opératoire lors de Chimiothérapies Hyperthermiques Intra-Péritonéales (CHIP) : mise au point de méthodes de
dosage de chimiothérapies anticancéreuses. Simon RODIER
Simon Rodier 1,2, Guillaume Saint-Lorant 1,3, Jean Marc Guilloit 2, Agnès Palix 2, Raphaël Delépée 1,2
1
2
3
Normandie Univ, UNICAEN, UNIROUEN, ABTE, 14000 Caen, France
Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse, UNICANCER, 14076 Caen, France
Centre Hospitalier Universitaire de Caen, F-14033, Caen, France
Les opérateurs réalisant des procédures de chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) sont exposés à un
risque important de contamination par contact direct de l’environnement avec des concentrations élevées de chimiothérapies anticancéreuses, et également par une contamination sous forme d’aérosols ou de vapeurs formés en raison de
l’hyperthermie et du brassage intraabdominal à ventre ouvert (1-3).
L’objectif principal de cette étude est d’évaluer le risque de contamination du personnel soignant par les chimiothérapies au sein du bloc où sont réalisées les CHIP. Les objectifs secondaires sont d’évaluer la contamination du sang des
soignants par ces molécules, d’étudier les voies potentielles aboutissant à un passage systémique, définir si les équipements de protection individuels et collectifs sont adaptés et enfin, de proposer des techniques (échantillonnage, pré-analytique, analytique) permettant une mesure fiable des chimiothérapies anticancéreuses comme indicateurs biologiques
de l’exposition.
Des échantillons non-biologiques (air, gants et mains des manipulateurs, visières de protection, masques de protection)
et du sang sont collectés immédiatement et 15 heures après CHIP, respectivement. L’irinotécan, incluant ses principaux
métabolites (SN-38 et APC) et le platine total, analysé pour étudier l’oxaliplatine et ses principaux métabolites sont respectivement quantifiés en utilisant une méthode UHPLC-MS / MS et ICP-HRMS.
Un ensemble de 15 séries d’échantillonnages a été menée pour étudier la contamination aiguë. Les méthodes d’analyse,
y compris la préparation des échantillons, la séparation chromatographique et la détection en MS ont été optimisées. Six
colonnes ont été testées, avec comme objectif initial de doser simultanément l’oxaliplatine, l’irinotécan et leurs métabolites. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec une colonne Acquity UHPLC HSS T3, ne permettant l’analyse que de
l’irinotécan et de ses métabolites, avec une durée d’analyse réduite et un très faible volume injecté. La méthode UHPLCMS / MS mise au point a ainsi permis d’atteindre une limite de quantification (LQ) de 1 µg/L pour l’irinotécan, le SN-38
et l’APC. La préparation des échantillons sanguins a été réalisée en utilisant une technique de purification/concentration
par SPE. Plusieurs cartouches et conditions de pH ont été testés, avec des rendements supérieurs à 80% aux meilleurs
conditions testées, permettant ainsi d’atteindre une LQ cible de 30 ng/L pour les trois molécules. Concernant le platine
total, la méthode HR-ICP-MS a permis d’atteindre une LQ de 1 ng/L, rendant ainsi possible le dosage simultané de tous
les complexes de platine formés in vivo. La méthode de minéralisation des échantillons biologiques et non biologiques est
actuellement en cours de mise au point. Les échantillons seront analysés après validation finale de la méthode actuellement en cours.
Cette étude est la première à analyser la contamination par les deux principales chimiothérapies anticancéreuses actuellement utilisées dans les protocoles de CHIP et l’analyse biologique à très basse limite de quantification devrait aider à
surmonter les faiblesses méthodologiques des quelques études publiées à ce jour.
1.Guerbet M, Goullé JP, Lubrano J. Evaluation of the risk of contamination of surgical personnel by vaporization of oxaliplatin during the intraoperative hyperthermic intraperitoneal chemotherapy (HIPEC). Eur J Surg Oncol. 2007;33:623–6.
2.Ferron G, Simon L, Guyon F, Glehen O, Goere D, Elias D, et al. Professional risks when carrying out cytoreductive surgery for peritoneal malignancy with
hyperthermic intraperitoneal chemotherapy (HIPEC): A French multicentric survey. Eur J Surg Oncol. 2015;41:1361–7.
3.Bhatt A, Mittal S, Gopinath KS. Safety considerations for Health care Workers involved in Cytoreductive Surgery and Perioperative chemotherapy. Indian J.
Surg. Oncol. 2016;7:249–57.
NOTES
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10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
AXE 5
47) Caractéristique des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique en bassenormandie. Olivier SEREE
O. Sérée 1, E. Cornet 2, J. Pasquier 1, V. Duchenet 2, JM. Poncet 2, G.Damaj 3, Troussard 2, X. Blaizot 1
Réseau Régional de Cancérologie OncoBasseNormandie, Hérouville St Clair
Registre Régional des Hémopathie Malignes de Basse-Normandie - CHU Caen, Caen
3
Institut hématologique de basse-normandie (IHBN), CHU Caen, Caen
1
2
Introduction : La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la plus fréquente des leucémies survenant chez l’adulte,
et on estime à 4464 nouveaux cas en 2012 en France, avec un âge médian de 71 ans chez l’homme et 74 ans chez
la femme. Notre étude a été élaborée pour répondre à plusieurs mesures du plan cancer 2009-2013, notamment les
mesures 6 et 7 : « Produire et communiquer des informations sur le cancer et sur la cancérologie » et « Optimiser et
développer le système de surveillance ». L’objectif est de caractériser la population atteinte de LLC entre 2005 et 2011
en Basse-Normandie, sur différents aspects, sociodémographiques, cliniques, biologiques et de parcours de soins.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective des patients résidant en Basse-Normandie avec
un diagnostic de LLC réalisé entre 2005 et 2011 (données issues du Registre Régional des Hémopathies Malignes de
Basse-Normandie (RRHMBN)). Cette étude de registre permet d’analyser non seulement les caractéristiques cliniques
et biologiques des patients, mais également leurs antécédents personnels et familiaux, leurs comorbidités et leurs évolutions cliniques. Un retour aux dossiers a permis de compléter les données en lien avec les Réunions de Concertation
Pluridisciplinaire (RCP) et la recherche clinique (RC). Le statut vital des patients est défini à la date du 10/03/2014, date
de la dernière consultation du Répertoire National d’Identification des Personnes Physiques (RNIPP). Les données sociodémographiques ont été décrites à l’aide de tris à plat et des profils de patients ont été réalisés à l’aide de tests du khi²,
de Fisher et de régressions logistiques avec le logiciel SAS®v9.4.
Résultats : En Basse-Normandie, l’incidence de LLC annuelle moyenne entre 2005 et 2011 est de 7,6 pour 100 000 habitants, soit 784 cas en accord avec l’incidence en France. Aucune différence significative n’est observée entre la répartition des cas par département et la répartition de la population générale au recensement. L’âge médian au diagnostic est
de 72 ans avec un sexe ratio de 4 :3. Le diagnostic de la LLC est un diagnostic cytologique et immunophénotypique dans
98% des cas. Sur la période, 43% des patients (340 cas) ont bénéficié de RCP et seuls 5 essais cliniques disponibles ont
permis d’inclure 3% des patients de l’étude (26 cas). La moyenne d’âge des patients ayant bénéficié d’un essai clinique
est de 60 ans contre 71 ans pour les patients n’ayant pas bénéficié d’un essai clinique (p<0,001). Les tests univariés et
multivariés mettent en évidence plusieurs facteurs influençant significativement le taux de passage en RCP : âge/type
d’établissement de prise en charge/domicile/année de diagnostic/traitement. D’autres résultats sur les traitements, le
parcours de soins et antécédents personnels et familiaux seront abordés dans la communication.
Conclusion : Cette étude permet de mettre en évidence que le parcours de soins, et notamment le passage en RCP, est
inégal selon les caractéristiques des patients et notamment leur âge, leur lieu de résidence, le lieu de prise en charge.
Cela traduit ainsi des inégalités d’accès aux soins. Il apparait ainsi nécessaire de systématiser le passage en RCP pour
réduire non seulement ces inégalités et optimiser la prise en charge, mais également permettre l’accès à l’innovation. Ce
travail illustre également l’intérêt des registres et de leur exploitation dans le suivi épidémiologique pour caractériser les
populations, optimiser leur parcours de soins et suivre leur évolution en prenant en compte les antécédents et facteurs
de risques.
NOTES
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
91
a small animal dedicated platform for oncology research
from model development to in vivo imaging at Caen.
Research in oncology requires pertinent animal model with both immunocompetent and immunocompromised genetic
background that recapitulate various features of the human pathology. It also requires to have access to imaging devices,
used routinely for patients, for safe and non invasive assessment of tumor growth but also of treatment efficacy.
ONCOModels is an in vivo platform dedicated for oncology research allowing the
use of i) various cell type originating from rodents but also from patients, ii) various
rodent models with dedicated standard or pathogen free animal care facilities, iii)
various physiological tests and iv) full access to in vivo imaging through the CYCERON center (MRI, PET, multiphoton imaging , bioluminescence…) .
It is a 30 m2 specific pathogen-free area, located at Caen, that includes a dressing
room, a full in vivo experimental set up for tumor cell inoculation, an in vitro area
for cell maintenance and preparation and rooms for animal stalling.
Services
•
Ongoing studies
Study design, selection of appropriate
models
•
Tumor cell preparation, maintenance
•
Surgery
•
Characterization of tumor growth and
evaluation of treatment efficacy
Treatments
Orthotopic
models
Sub-cutaneous
models
Metastatic
models
Animal Physiology
Tumor biology
Patient-derived
models
Non invasive Imaging
Associated facilities on the same site
CURB :
Central animal breeding and housing facilities
CYCERON :
Biomedical imaging platform
- Animal care facility
(Rodents, GMO, immunodeficients, A2 safety area, primates, …)
- Actor for animal welfare and ethics
- Designer of national and regulatory trainings in animal experimentation
www.oncomodels.fr
Contacts : [email protected]
Address: ONCOModels
CURB, Campus Horowitz,
Boulevard H. Becquerel, 14000 Caen, France
Phone : +33 (0) 2 31 56 68 81
Haelewyn Benoit, administrative director,
[email protected]
Valable Samuel, scientific director,
[email protected]
Labellisation 2015 - 2017
Bilan des activités réalisées
Le CNO a largement rempli les objectifs qu’il s’était fixés pour 2015 et 2016 dans le cadre des 8 missions
définissant le contrat d’objectifs et de performance signé avec l’INCa le 27 avril 2015.
Il a été très actif en termes d’animation scientifique avec 25 manifestations organisées sur 2 ans au profit
de ses axes de recherche (Journées d’axes, Symposiums et workshops) à côté de réunions de travail régulières. Ses Journées Scientifiques, organisées chaque année au Centre International de Deauville, rassemblent
près de 200 participants et sont l’occasion de présenter les recherches en cours au sein des axes, de faire le
point sur les projets financés dans le cadre des appels à projets du CNO ainsi que de mettre en avant les travaux des jeunes chercheurs au travers d’une session dédiée. En effet, dans le cadre de sa politique de soutien
aux jeunes chercheurs, le CNO finance chaque année la participation d’une soixantaine de jeunes de moins de
35 ans à ses Journées Scientifiques avec la prise en charge des frais de déplacement et d’hébergement pour
les 3 jours. Il attribue des prix aux 3 meilleurs posters (300 €, 400 € et 500 €) et aux 3 meilleures communications orales (500 €, 750 € et 1 000 €) de la session Jeunes Chercheurs. Des interventions données par des
invités de prestige extérieurs au CNO sur des thématiques d’actualités (Le ciblage thérapeutique en oncologie
en 2015/ Les nouvelles voies d’immunothérapie et le financement des traitements innovants en 2016) ont
également été particulièrement appréciées par les participants.
En parallèle du site internet, la Lettre d’information est un outil de communication largement utilisé par le
CNO. Mensuelle, elle permet de s’adresser à un public ciblé : 2 032 inscrits en 2016, composés de chercheurs,
cliniciens, institutionnels en grand majorité sur le périmètre du CNO. Concernant les réseaux sociaux, des
comptes ont été ouverts en fin d’année 2015 et à ce jour le CNO comptabilise environ 200 abonnés sur Twitter et 35 sur LinkedIn. Tous ces médias ont permis de communiquer largement sur les actions du CNO, (AO,
séminaires...) ainsi que sur les moments marquants de la vie du CNO.
Le renforcement de l’équipe d’animation en juin 2015 par une chargée de mission a permis la mise sur pied
d’un dispositif d’accompagnement des chercheurs pour le montage de leurs projets et la valorisation
scientifique et économique des résultats de leurs travaux de recherche.
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
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Le CNO a pour mission de favoriser la détection et l’émergence de nouveaux projets de recherche au
travers d’appels à projets spécifiquement dédiés à la consolidation de résultats préliminaires (appelés AO
« Emergence »), ceci dans le but de maximiser leurs chances de réussite aux appels à projets nationaux ou
internationaux.
Les axes de recherche du CNO ont ainsi fait remonter ces deux dernières années 53 projets
innovants dont 9 financés dans le cadre de l’édition 2015 et 11 dans le cadre de l’édition 2016
de l’AO «Emergence». Un premier bilan instructif sur les financements octroyés dans le
cadre des AO « Emergence» 2012, 2014 et 2015 montre clairement que les projets passent
d’abord par une étape de financement régional avant de pouvoir postuler avec succès au
niveau national.
Les AO «Mobilité» et «Evènements» mis en place fin 2015 sont des nouveaux outils au
bénéfice des chercheurs. Le premier, qui a financé 2 projets en 2016, favorise la mobilité des
acteurs en accompagnant la mobilité technologique (pour maîtriser une technologie originale
ou de nouveaux savoir-faire) et la mobilité translationnelle (pour promouvoir la recherche
d’interface) sur de courts séjours (3 mois maximum). Le second, qui a soutenu 2 manifestations en 2016, favorise l’organisation d’évènements par les équipes de recherche du CNO en
apportant soit un parrainage financier d’un montant soit une aide matérielle.
Le CNO a des contacts réguliers avec les structures de valorisation régionales (SATT Nord, Normandie Valorisation, Eurasanté, cellules universitaires) pour connaître leurs orientations, les projets sélectionnés sur le plan
de la biologie-santé-cancer, et les moyens d’action mobilisables pour soutenir la maturation des projets.
L’idée est de créer un réseau de correspondants permettant de recenser les brevets déposés en matière de
cancérologie afin de produire un effet levier favorisant le transfert de technologies dans l’inter-région.
Le CNO adhérent au dispositif MATWIN (Maturation & Accelerating Translation With INdustry) depuis 2012
accompagne les porteurs de projets déposant à l’appel à projet annuel de MATWIN. Il a ainsi accompagné en
2015 - en collaboration avec la SATT Nord - les 2 porteurs de projets lillois durant les phases de Revue de Plan
de Développement et d’entrainement au passage devant le board des industriels participant à MATWIN. Ces
projets, présentés avec succès en mai 2015 ont été primés :
Projet SpiderMass (M. Salzet) « Best breakthrough innovation » (5 000 €) et Projet
GALINIB (N. Delhem) « Best project answering an unmet medical need » (30 000 €).
Ils ont fait tous deux l’objet de déclarations d’intérêt de la part d’industriels. Les
2 projets accompagnés en 2016 ont été jugés trop précoces pour être présentés
devant le board des industriels vont repostuler en 2017.
Le CNO a développé depuis 2010 une expertise forte et unique dans le paysage des Cancéropôles français sur
le champ de la recherche clinique en cancérologie. Ce positionnement s’est constitué grâce à une bonne
entente avec les autres acteurs de la recherche clinique sur le périmètre interrégional comme notamment le
GIRCI Nord-Ouest et les RRC.
La DGOS ayant confié aux GIRCI la mission de gérer l’ensemble des personnels de soutien à la recherche
clinique en cancérologie financés au niveau national, le GIRCI Nord-Ouest a en 2015 sollicité le CNO pour
l’accompagner dans cette mission complexe et mener une concertation avec les acteurs de terrain. Plusieurs
réunions ont ainsi eu lieu en 2015, permettant des échanges transparents avec la constatation d’une volonté
commune d’avancer sur l’organisation de la recherche clinique au plan interrégional. En 2016, il a été décidé
de définir pour 2017 une nouvelle structuration de l’activité de recherche clinique en cancérologie dans l’interrégion à l’aide d’un AAP spécifique publié le 31 mai. En réponse à cet AAP, chacun des 4 territoires (ex régions)
a adressé un dossier de candidature et après une expertise extérieure, la répartition définitive des moyens
attribués aux territoires a été décidée en décembre 2016.
CNO et GIRCI ont mis en place depuis 2015 un Appel à Projets conjoint «Aide à l’émergence en
recherche clinique» dans but de favoriser l’émergence de projets de recherche clinique et /ou
translationnelle en cancérologie. Il a permis en 2015 le financement de 2 projets de cancérologie dont 1
financé par le CNO et en 2016 de 3 projets de cancérologie dont 1 financé par le CNO. Des représentants du
CNO participent également chaque année à l’évaluation et à la sélection des projets de recherche clinique dans
le cadre du PHRC interrégional géré par le GIRCI.
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10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
L’essai ERNU (Essai Randomisé évaluant l’intervention du Cancéropôle Nord-Ouest pour le développement de la recherche clinique dans les établissements de soins Non-Universitaires) est « officiellement » ouvert depuis le 1er septembre 2015, après 2 ans de préparation ayant permis de recruter dans
l’inter-région les centres de soins ayant du «potentiel» pour la recherche clinique.
Il a pour objectifs d’évaluer, pour des patients fréquentant des établissements de soins
non universitaires de l’inter-région Nord-Ouest, l’effet de l’aide protocolisée du CNO
d’une part sur l’augmentation des inclusions dans des essais cliniques (objectif principal)
et d’autre part sur la réduction des inégalités géographiques et sociales du recrutement
dans des essais cliniques (objectif secondaire). Les résultats de l’essai seront disponibles
à la fin du premier trimestre 2018.
L’expertise multidisciplinaire, développée par le CNO pour l’évaluation et la prise en charge des troubles
cognitifs liés au cancer et à ses traitements est unique en France et a été mise à la disposition de
la communauté scientifique et médicale et des industries pharmaceutiques en 2015 sous la forme d’une
plateforme novatrice «Cancer et Cognition» disposant d’un site internet dédié.
Elle se positionne comme un outil au service d’un objectif majeur
du Plan cancer 2014-2019 «Améliorer la prise en charge des séquelles du cancer et des traitements» et a été labellisée par la Ligue
Nationale contre le Cancer pour une durée de 3 ans dans le cadre
de l’Appel à Projets «Plate-forme de Recherche Clinique» 2016.
D’autre part, grâce à l’expertise de ses équipes, le CNO au travers de sa mission spécifique, coordonne de
nouvelles études de recherche interventionnelle qui devraient permettre d’aboutir à des propositions de
modifications concrètes du mode d’exercice ou de l’organisation du système de santé capables de réduire les
inégalités sociales et territoriales de santé.
Le partenariat mis en place entre le CNO et ses régions (Hauts-deFrance et Normandie) visant à mieux comprendre les mécanismes
des inégalités sociales sur son périmètre s’est déjà traduit en 2015
par un soutien conjoint à sa Plateforme «Inégalités sociales et
Cancer».
Les discussions en cours permettent d’envisager un financement par les 2 nouvelles régions de l’AO «Structuration» mis en place en 2016 par le CNO, afin de soutenir le développement d’actions structurantes interrégionales et de positionner au niveau national, voire européen, des projets de recherche originaux menés
sur ses différents sites.
Cet AO représente un outil indispensable dans la stratégie du CNO pour attirer de nouvelles équipes et/ou de nouvelles disciplines dans la lutte contre le cancer et a permis
le financement de 3 projets fédérateurs en 2016 à hauteur de 50 000€ à 100 000€ par
projet.
Enfin, la convention cadre signée fin 2015 avec le Site de Recherche Intégrée sur le Cancer (SIRIC) ONCOLille
permet de mener des actions communes en terme d’animation scientifique ou de préparation à la réponse aux
AAP nationaux sur le site de Lille.
L’idée est également de travailler ensemble sur des projets dans le domaine des
Sciences Humaines et sociales extensibles à l’échelle du cancéropôle et permettant une
masse critique suffisante en terme de chercheurs impliqués et de patients inclus dans
les études.
10èmes Journées Scientifiques du Cancéropôle Nord-Ouest - 10 au 12 mai 2017 – Deauville
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Ces journées bénéficient du soutien de :
L’ensemble des prix pour les trois meilleures
Communications orales & les trois meilleurs Posters
seront offerts et remis par
accélérer le cycle
Recherche / Innovation / Traitement
au bénéfice des patients, dans une logique de continuum soins-recherche
retrouvez toute l’information du
cancéropôle nord-ouest sur :
www.canceropole-nordouest.org
[email protected]
cancéropôle nord-ouest
Maison régionale de la recherche clinique, 6 rue du Pr Laguesse - cs 50027, 59045 Lille cedex France, Tél : +33 (0)3.20.30.84.54
Equipe de coordination du CNO
Yvan de Launoit, Président
[email protected]
Véronique Pancré, Directrice Scientifique
[email protected]
Milan Lazarevic, Directeur
[email protected]
jean-claude Barbare, Coordonnateur
Recherche Clinique
[email protected]
Equipe d’animation du CNO
Véronique Durnez, Assistante de direction
[email protected]
Anne Lenoir, Chargée de mission scientifique
[email protected]
sophie Broutin, Chargée de communication
[email protected]
Pascaline Potier, Adjointe administrative
[email protected]
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