OP MEDICA SAS Dr Cyril PERROT (PhD)
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La peau : introduction à la clinique
Préambule : au même titre que toute publication, l’exposé qui suit a fait l’objet d’une recherche
bibliographique pertinente. Cependant, et pour ne pas le rendre imbitable, les ouvrages ou articles
auxquels il fait référence ne sont pas cités dans le texte mais répertoriés dans le chapitre intitulé
« Bibliographie et liens utiles » et marqués d’un astérisque (*). Libre à chacun d’entre vous de les
consulter. Cet exposé n’a qu’un objectif : vous informer. Il ne s’agit aucunement d’un cours
magistral.
1- Généralités :
a. Définition :
La peau, composée approximativement de 70% d’eau, 27% de protéines, 2% de lipides et près
d’1% d’oligo-éléments, est la partie membraneuse du système tégumentaire recouvrant la majeure
partie de la surface du corps. Il s’agit de l’organe du corps humain à la fois le plus étendu et le plus
lourd (entre 4 et 10 kilos chez l’adulte, et près de 2m² de surface).
En d’autres termes, la peau est un tissu de revêtement très souple, résistant, imperméable,
constituant non seulement la couche corporelle protectrice externe (protection vis-à-vis des chocs,
agressions physiques ou chimiques, pollutions diverses, micro-organismes, rayons ultra-violets,
etc) mais également impliqué dans différents processus fondamentaux tels que : la
thermorégulation, la défense immunitaire ou le métabolisme (synthèse des vitamine D, hormones,
sébum) entre autres, sans négliger son rôle dans la perception sensorielle.
b. Caractères physiques :
La superficie de la peau chez l’adulte est fonction de la taille et de la masse de ce dernier ; en
l’occurrence, il est admis que la surface cutanée d’un sujet mesurant 1.7m pour 70kg avoisine 1.7
à 1.8m².
D’aucuns considèrent que son poids équivaut approximativement à 4kg, voire bien plus si sont
inclus le pannicule adipeux et les phanères (ongles, cheveux, poils).
Son épaisseur varie selon la zone anatomique considérée, de 0.5mm (paupières, mamelon, pavillon
de l’oreille) à 2.5mm en moyenne (membres, thorax, paume), voire 4 à 5mm au niveau de la
plante des pieds.
Sa température est comprise entre 32°C et 36°C, l’extrémité distale des membres (doigts et orteils
en particulier) étant la plus froide.
La peau est étirable et élastique, « l'élasticité correspondant à la capaci de certains corps ou
objet à reprendre leur aspect ou leur état initial après déformation », à titre
d’exemple, concomitamment aux variations morphologiques du sujet féminin pendant et après la
grossesse. Cette propriété trouve en outre toute son implication dans les plasties chirurgicales.
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2- Anatomie :
a. Morphologie :
La surface de la peau présente :
- des pores d’où émergent les poils, et d’autres s’ouvrent glandes sébacées et
sudoripares,
- des sillons apparents et transversaux au niveau des plis de flexion et,
- des crêtes visibles ou discrètes telles que les dermatoglyphes (= empreintes digitales).
b. Structure :
La peau (voir - Figure 1) est constituée de trois couches superposées que sont l’épiderme
(externe), le derme (interne) et l’hypoderme (profond).
Figure 1 : Vue tridimensionnelle schématique d’une coupe de peau.
b.1 L’épiderme :
L’épiderme est un « épithélium pavimenteux pluristratifié épais » ; en d’autres termes, l’épiderme
est un tissu de recouvrement, comprenant 5 couches successives (que sont, de la superficie vers la
profondeur, les stratums corneum, lucidum granulosum, spinosum et basal) et dont l’agencement
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des cellules, plates, lui donne l'aspect d'un pavage (voir - Figure 2). Ses principales
caractéristiques physiques sont : l’imperméabilité, la résistance et la souplesse. Son épaisseur est
sujette à variation (exemple : apparition de callosités sous l'action de traumatismes répétés).
Bien que dépourvu de vaisseaux sanguins, il n’en demeure pas moins que l’épiderme est un organe
vivant, en renouvellement permanent, dans lequel les cellules (nommées kératinocytes) vont se
transformer au fur et à mesure de leur migration depuis la couche basale (dite germinative) vers la
couche cornée (superficielle). Le cycle de vie de chaque kératinocyte dure une vingtaine de jours
au terme duquel les cellules (devenues très plates, translucides, plus ou moins amalgamées entre
elles, constituées essentiellement de kératine et désormais appelées cornéocytes), meurent et
finissent par s'éliminer au moyen d’un phénomène naturel appelé la desquamation. Ainsi, se
détache chaque jour spontanément (lors de frottements) une très fine pellicule de peau.
L’épiderme renferme d’autres types de cellules :
- les mélanocytes ; répartis dans la couche basale, ils produisent une protéine,
nommée mélanine, responsable de la pigmentation (couleur) de la peau,
- les cellules de Langerhans ; distribuées dans les couches moyennes, elles sont impliquées
dans les réactions de défense (immunologique ou phagocytaire) de l’organisme comme
dans les réactions allergiques chez les personnes présentant un terrain atopique (=
manifestations d’hypersensibilité immédiates liées à une prédisposition individuelle
constitutionnelle ou héréditaire).
Enfin, notons que l'épiderme est traversé par des structures sous-jacentes d’origine dermique
(telles que les canaux excréteurs des glandes sudoripares ou sébacées et les follicules pileux
respectivement).
Figure 2 : La structure de l’épiderme (détails).
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b.2 Le derme :
Partie interne (sinon « profonde »), conjonctive et nourricière de la peau, le derme est situé entre
l’hypoderme (au dessous) et l’épiderme (au dessus) dont il est séparé par la membrane basale.
Composé à 80% d’eau, le derme est la couche essentielle de la peau puisqu’il renferme
respectivement :
- les capillaires sanguins (qui apportent les nutriments et l’oxygène),
- les vaisseaux lymphatiques (qui véhiculent les cellules de la défense immunitaire),
- les glandes cutanées (qui sécrètent sueur et sébum), et
- les follicules pileux (à l’origine des poils et cheveux).
Il est également le siège de nombreuses terminaisons nerveuses spécifiques impliquées dans la vie
de relation ou proprioception (toucher, pression, chaleur, douleur…) et permet l’ancrage de
muscles, dits peauciers, qui soutiennent le revêtement cutané, en particulier dans la zone du
décolleté (poitrine, cou).
Le derme octroie à la peau toute sa résistance, son élasticiet sa souplesse (au moyen de fibres
conjonctives - constituées d’élastine et de collagène - baignant dans un gel hydrophile appelé
substance fondamentale). A titre indicatif, le derme est 4 fois plus épais que l’épiderme ; il peut
atteindre près de 10mm dans le dos.
Le derme comprend 3 couches (que sont, de la superficie vers la profondeur, les stratums
papillaire, réticulaire et profond).
- le stratum papillaire, situé juste sous l’épiderme, présente une surface irrégulière avec de
nombreux reliefs (ou papilles). Constitué d’un tissu conjonctif délicat, il est pourvu d’un
riche réseau capillaire (renfermant près de 10% du sang chez l’adulte), avec ses artérioles
terminales, ses veinules et ses jonctions artério-veineuses (dites anastomoses) impliquées
dans la thermorégulation. Cette couche du derme contient également les vaisseaux
lymphatiques ainsi que la plupart des récepteurs nerveux.
- le stratum réticulaire représente la majeure partie du derme et est caractérisé par un
maillage de fibres conjonctives enchevêtrées enveloppant les glandes sébacées et
sudoripares, la racine des poils ou cheveux, ainsi que des cellules éparses : les fibroblastes
d’une part (chargés de synthétiser le collagène) et les macrophages et lymphocytes d’autre
part (engagés dans la défense de l’organisme).
Remarque : C’est cette même zone qui contribue à l’hydratation de la peau (par fixation des
molécules d’eau).
- le stratum profond, enfin, assure la transition avec l’hypoderme. Sa structure fibreuse
lâche laisse apparaître quelques cellules graisseuses : les adipocytes.
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b.3 L’hypoderme :
L’hypoderme représente communément la formation la plus profonde de la peau ; il est composé
de cellules de soutien (les fibroblastes) et, en très grande partie, de cellules graisseuses (les
adipocytes). Cette originalité lui confère d’être un tissu :
- souple et déformable,
- isolant, dans le sens (1) il s’insère entre la peau et les organes ou muscles sous-jacents
et (2) participe à la régulation thermique en minimisant les flux de température avec
l’extérieur, et
- de réserve énergétique (puisque les lipides stockés dans les adipocytes peuvent être
utilisés par l’organisme, à titre d’exemple, en cas d’effort intense ou prolongé).
Remarque : L'hypoderme, dans sa constitution la plus complète, comprend 3 couches superposées
:
- le pannicule adipeux (décrit ci-dessus), accolé à la face profonde du derme,
- la fascia superficialis ou toile sous-cutanée, et
- le tissu celluleux sous-cutané, qui permet à la peau de glisser sur les muscles sous-jacents.
C'est dans cet espace (entre peau et muscles) que cheminent les rameaux vasculaires et
nerveux sous-cutanés.
L’hypoderme est présent sur la quasi-totalité du corps, à l’exception des paupières, des oreilles, du
pénis et du scrotum. A l’opposé, il est particulièrement conséquent au niveau des fesses ou des
talons.
b.4 Les annexes :
Trois annexes distinctes (ou phanères) peuvent être décrites, à savoir les poils/cheveux, les
glandes cutanées et les ongles.
Concrètement, les poils sont des structures filiformes :
- constituées de cellules cornées kératinisées imbriquées comme des tuiles,
- avec une extrémité profonde intradermique (le bulbe) et une extrémité libre externe
(l’apex)
- à renouvellement constant, et
- influencées par des facteurs climatiques et hormonaux.
Compte tenu de leur nombre (une douzaine par cm²) et de leur répartition, les poils jouent un rôle
considérable dans la régulation thermique, en relation avec de minuscules muscles (les muscles
horripilateurs ou arrecteurs), qui en se contractant, hérissent le poil. La « chair de poule » n’est ni
plus ni moins que la résultante de la contraction simultanée de tous ces muscles.
Les glandes cutanées sont au nombre de deux (voir - Figure 1) :
- les glandes sébacées sont disséminées sur toute la peau. Généralement appendues aux
follicules pileux, elles sécrètent un liquide graisseux (le sébum) qui s’écoule depuis la base
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