Fondation ARC pour la recherche sur le cancer
LE PROGRAMME DE RECHERCHE ET LES RÉSULTATS OBTENUS
Saadi Khochbin et ses collaborateurs ont émis l’hypothèse que des anomalies
des mécanismes épigénétiques se produisant systématiquement dans les cancers,
pouvaient être à l’origine de l’activation à grande-échelle de gènes normalement
silencieux. L’objectif de leur programme soutenu par la Fondation ARC était de
vérier cette hypothèse et d’en exploiter ses retombées.
Par un premier travail d’analyse moléculaire de plus de 1 700 tumeurs de 14 types
de cancers différents, ils ont découvert tout un ensemble de gènes anormalement
actifs dans ces tumeurs - article paru en 2013 dans la prestigieuse revue Science
Translational Medicine. L’activité de cet ensemble de gènes est en effet très spécique,
intervenant normalement uniquement au cours de la formation du placenta ou de
celle des spermatozoïdes.
Puis en analysant les tumeurs de près de 300 patients, touchés par le cancer du
poumon et suivis au CHU de Grenoble, ils ont observé que 26 de ces gènes étaient
actifs dans les cellules cancéreuses alors qu’ils devraient être éteints. Ils constituent
une nouvelle famille de biomarqueurs des cancers du poumon : lorsque ces gènes
sont actifs, le cancer est extrêmement virulent.
LES PERSPECTIVES POUR LES PATIENTS ATTEINTS DE CANCER DU POUMON
Des études cliniques sont en cours pour valider la pertinence de l’utilisation de
ces nouveaux biomarqueurs des cancers du poumon agressifs an de préciser le
diagnostic et ajuster la prise en charge des patients. Ces biomarqueurs pourraient
aussi constituer les cibles de nouveaux traitements à développer, pour mieux détruire
les cellules cancéreuses. Des recherches sont poursuivies pour comprendre leur rôle
dans la progression des cancers du poumon.
UNE APPROCHE DÉJÀ APPLIQUÉE À D’AUTRES CANCERS
En collaboration avec le Docteur Mary Callanan (Institut Albert Bonniot), le rôle d’une
protéine, nommée CYCLON, a été identié dans les lymphomes non-hodgkiniens
résistants au rituximab, une thérapie ciblée administrée pendant ou après la
chimiothérapie1. Grâce à cette découverte, une nouvelle association de traitements
est en développement pour les patients souffrant de formes particulièrement agressives
de ces lymphomes.
En collaboration avec le Pr Jin Wang et le Pr Jian Qing Mi (Shanghai), un algorithme
basé sur l’état actif / inactif de 6 gènes a été mis au point pour identier les leucémies
aigues lymphoblastiques les plus agressives an d’adapter le traitement proposé aux
enfants ou adultes qui en sont atteints.
1. Avec le soutien de la Fondation ARC.