Faut-il alors une Banque Centrale Européenne ?
dans le cas où l’euro ne serait plus utilisé par les pays européens comme monnaie nationale, il
n’y aurait pas besoin d’une Banque Centrale Européenne. L’euro comme monnaie
commune serait seulement une unité de compte composée de fractions des différentes
monnaies nationales (selon une clé de répartition à déterminer, comme le PIB par exemple). En
outre, il n’y aurait pas de billets ou de pièces européennes.
Y aura-t-il une dévaluation du franc ?
Tout d’abord, le franc baisserait sans doute par rapport au mark (le coût du travail en France
a progressé de 5% quand il a baissé de 10% en Allemagne depuis 1999). On peut donc
estimer que notre monnaie devrait baisser de 10 à 15% par rapport au mark.
En revanche, la lire Italienne, la peseta Espagnole, l’escudo Portugais et le drachme Grec bais-
seraient sans doute plus que le franc (le coût du travail y a progressé de 14%). Du coup, au final,
le franc se retrouverait sans doute à un point d’équilibre et resterait autour
de la parité avec l’euro. En revanche, le mark passerait sans doute à 1,1 euros ou plus
alors que la lire et la peseta tomberait à 0,9 euro ou moins.
Comment seront décidées les dévaluations ?
Nous souhaitons à la fois assurer la pleine souveraineté des Etats compo-
sant le Système Monétaire Européen (SME) tout en encourageant la
concertation. Chaque Etat membre doit retrouver sa liberté monétaire.
Cependant rien n’empêche de mettre en place des procédures pour
garantir un minimum de concertation.
Un pays membre du SME pourrait ainsi s’engager à consulter ses partenaires avant toute modification de
parité monétaire. Deux types de procédures s’appliqueraient :
• une procédure accélérée d’une à deux semaines par exemple pour les pays satisfaisants certains critères (dés
équilibre des échanges commerciaux et décalage par rapport aux parités de pouvoir d’achat) ;
• une procédure plus longue si le pays ne satisfait pas à ces critères.
Cependant in fine chaque pays sera libre de conduire une politique monétaire indépendante.
OUI
NON
et
quand il y avait des dévaluations en Europe, la croissance était plus forte. Dans les
années 1980, le PIB de la France augmentait de 2,3% par an, celui de l’Italie de
2,6% et celui de l’Allemagne de 2%. Dans les années 2000, sans possibilité
d’ajustement, la croissance de la France n’a été que de 1,5%, celle de l’Italie de
0,5% et celle de l’Allemagne de 0,8%.
En fait, la possibilité de dévaluer évite les politiques de désinflation com-
pétitive. Un pays dont les salaires progressent un peu plus vite que le voisin peut compter sur une dévaluation pour retrouver
de la compétitivité. La dévaluation autorise la progression des salaires.
Au contraire, dans un système de change fixe comme l’euro, toute progression de salaires supérieure aux voisins est une
détérioration de la compétitivité par rapport aux autres pays européens, ce qui fait que l’euro pousse les salaires à la
baisse pour gagner en compétitivité. Cette situation explique les excédents réalisés par l’Allemagne sur ses voisins depuis 10
ans.
Le retour aux dévaluations ne risque-t-il pas de menacer la croissance ?
AU
CONTRAIRE
Mais les dévaluations ne riment-elles pas avec plan d’austérité ?
si elles s’accompagnent d’une gestion sérieuse des finances publiques.
De plus une parité monétaire plus adaptée aux réalités
économiques permettra de retrouver de la croissance. Et
cette augmentation de la croissance améliorera
la santé financière des Etats. En outre, une sortie de l’euro et l’abrogation de la loi
de 1973 rendraient de nouveau possible la monétisation par la Banque Centrale
nationale ce qui réduirait le service de la dette et donc notre dépendance aux marchés
financiers.
Enfin les dévaluations contribuent aussi à améliorer la balance commerciale (hausse des
exportations et baisse des importations).
NON
NON
CONCERTATION
SOUVERAINETÉ
et