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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 19 April 2017
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type ont été mis au jour. « Certains sont spécifiques des bovins Blanc-bleu belges, d'autres sont spécifiques
des vaches Holstein. Enfin, certains sont partagés par les 2 races et sont donc vraisemblablement apparus
dans le génome des bovins il y a plus longtemps », précise Carole Charlier. Les scientifiques ont montré
que, comme cela avait été démontré chez la souris notamment, les éléments de transposition du génome
des bovins sont soumis à de fortes pressions de sélection purificatrice. « Lorsqu'un élément de la sorte se
mobilise, il va s'insérer de manière aléatoire n'importe où dans le génome : dans les régions intergéniques,
dans les introns ou dans les exons. L'orientation de son insertion a un impact sur les conséquences de cette
insertion sur la fonction du gène touché », explique Carole Charlier. En effet, si l'élément en question s'insère
dans le sens de transcription d'un gène, il va perturber et/ou arrêter la transcription de ce gène. Si l'insertion
se fait dans le sens inverse de la transcription, son impact sur la fonction du gène sera plus variable. « En
regardant à la fois la distribution et la position de ces 1200 éléments dans le génome des vaches Holstein
et Blanc-bleu belges, on a pu montrer qu'il y a moins d'insertions au niveau des gènes que ce à quoi on
s'attendrait si on part du principe que ces insertions se font de manière aléatoire dans le génome. De plus,
lorsque ces éléments sont insérés dans un gène, il y a deux fois plus de chance qu'ils soient insérés dans le
sens contraire du sens de transcription », révèle Carole Charlier. Ces observations confirment l'œuvre d'une
sélection purificatrice : les éléments insérés dans des gènes dans le sens de transcription ont été éliminés au
fil de l'évolution à cause de leur impact négatif sur les individus porteurs de ces mutations
Analyser le génome de petites structures familiales
Au départ, la base de donnée DAMONA a été conçue pour identifier des mutations de novo. Si une mutation
de novo se produit au sein des cellules de la lignée germinale - les cellules qui sont susceptibles de former
les gamètes (ovule ou spermatozoïde) - d'un individu (père ou mère) donné, elle ne sera pas détectable
chez celui-ci mais sera transmise au descendant conçu par le gamète muté et celui-ci la transmettra alors à
la moitié de ses propres descendants. Au cours de son doctorat, Chad Harland a notamment pour mission
d'identifier les mutations de novo classiques pour l'ensemble de la base de données DAMONA. Par mutations
classiques, on entend des mutations qui impliquent la modification d'un ou de quelques nucléotides au sein
d'une séquence donnée. Parmi les 750 individus répertoriés dans la base de données DAMONA, on retrouve
115 petites structures familiales constituées d'un couple « père -mère », d'un de leur descendant et de 4 à 5
individus descendant eux-mêmes de ce dernier. Carole Charlier et ses collègues ont utilisé ce jeu de données
pour trouver des mutations de novo de type 'nouvelle retrotransposition' au sein de ces structures familiales.
« Nous souhaitions voir la mobilisation des éléments de novo du même type que celui trouvé sur le gène
APOB au sein de la lignée germinale », explique Carole Charlier. « Nous avons pu mettre en évidence cinq
mutations de novo de ce type parmi les 115 structures familiales dont nous disposions ». Ces mutations se sont
donc produites au sein d'un spermatozoïde ou d'un ovocyte d'un père ou d'une mère. Sur ces cinq mutations,
quatre d'entre elles provenaient d'une lignée germinale mâle et une provenait d'une lignée germinale femelle.
« Cela montre bien que la mobilisation de ce type d'événement peut se faire tant chez les mâles que chez les
femelles » indique Carole Charlier. « Mais on s'est aussi rendu compte de manière inattendue que, chez sur les
quatre mutations de novo qui étaient apparues chez des mâles, trois d'entre elles s'étaient produites dans la
lignée germinale d'un même taureau. Plus étonnant encore deux de ces trois mutations avaient été transmises
par un seul et même spermatozoïde », révèle la chercheuse. Ces résultats significatifs suggèrent que, à un
moment donné, un élément rétroviral endogène s'est mobilisé dans la lignée germinale de ce taureau. La
prochaine étape pour l'équipe de Carole Charlier sera de trouver s'il y a chez ce taureau en particulier (ou
d'autres qui présentent le même type d'évènements) une altération des mécanismes de défense du génome
qui sont supposés réprimer la mobilisation des éléments transposables.