Café Maçon TRAVAUX DU 3 MARS 2011 ... Café Maçon Lyon – 03/03/2011

Café Maçon
TRAVAUX DU 3 MARS 2011
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Café Maçon Lyon – 03/03/2011 Débat
- Ouverture de la parole -
Intervenant : Je souhaiterais parler de la production de l’éthique dans la société, notamment
concernant la jeunesse. Quel est l'impact des médias sur les populations ? Par exemple dans le cas
des chanteurs , au travers de leurs textes et images, quels effets ont-ils sur la jeunesse ?
Intervenant : Pour réagir directement, évidemment les exemples et les modèles sont
importants (que ce soit des chanteurs, artistes, écrivains, politiques etc). On peut penser à Galiano
et ses propos antisémites.
Il est important que tous choisissent leurs modèles mais aujourd’hui, tout est basé sur l’immédiat. Il
est dur de se positionner. D’autant plus que l’éthique est basée sur des principes réfléchis : quelque
chose de profond, à long terme, devant être incarné par une attitude et non dans l’immédiateté.
Prenons l’exemple des hommes politiques tentant d’être respectables. Certains se contredisent,
manquent de probité ; ne transforment pas en acte leurs propos, ne fabriquent pas le modèle qu’ils
prônent. En bref, il y a un manque de constance, et trop d'apparence.
Intervenant : La parole maçonnique ajoute : « il faut sortir du verbe pour être dans l’acte »
Intervenant : « vérité en deçà des Pyrénées, erreur en delà »
Je dis cela pour mettre l’accent sur le fait que l’éthique n’est pas acquise pour tous. Ou plutôt que
notre conception de l’éthique n’est sûrement pas valable sous d’autres horizons. On a probablement
très occidentalisé cette notion, mais n’y a-t-il pas quelque chose qui la transcende : un pot commun
de l’humanité ?
Intervenant : Selon moi, le thème de l’éthique a été accaparé par les entreprises, le monde
médical, et bien d'autres, on l’entend un peu partout, on tente de réinventer l’éthique.
Mais plutôt que de l’attendre hors de nous, n’est-ce pas dans notre quotidien, notre relation au
monde de tous les jours, que l’on doit le rechercher, le créer, l’appliquer ?
Intervenant : A la vue du thème, je fus intriguée par l'idée « d'illusion » , ce qui donne un coté
« poudre aux yeux » à la notion d'éthique. Ces règles sur lesquelles l’on s’accorde, sur lesquelles
on s'appuie pour vivre en société ne seraient qu’illusion ? Il est difficile d’avoir une éthique unique.
Pour un individu, il existe des éthiques (en tant que règles du jeu) différentes selon les lieux : notre
manière de concevoir les rapports ne sont pas les même qu’on soit dans le cadre du professionnel,
du quotidien, de la famille.
Intervenant : Pour reprendre un propos précédent, je remarque que néanmoins, malgré des
actes tel ceux de Monsieur Galiano, il peut exister dans notre société de tous les jours cette notion
de tolérance, d’humanité, de fraternité, de paix avec soi-même pour accepter l’autre, le respecter et
vouloir une équité universelle. A l’instar de l’époque de Salomon dans le livre des Rois où est
développé une notion « fluide » de l’équité, le respect de l’autre est d’abord le respect de soi : si on
s’aime on peut aimer l’autre.
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Intervenant : « se respecter soi-même pour respecter les autres ». Dans notre société des
règles de vie communes, d’évolution sont en place, mais celles-ci rabaissent aussi, de par leur
violence symbolique. Par exemple telle personne n'a pas de bac, alors elle n'est qu'un être inférieur.
Ne doit on pas déjà se réapproprier le respect de soi-même ? Ainsi que la recherche du beau, du
beau quotidien, comme un simple sourire ? A la place du développement de l’idéal du guerrier, du
champion de la réussite qui détruit l'autre du fait de sa nature. Ce monde tant économique
qu'individualiste détruit, et surtout détruit l’existence et la possibilité de rechercher du beau.
Intervenant : A notre époque la sphère privée devient plus intéressante que la sphère publique.
On accède au sacré principalement par elle. La sphère publique, via sa trop grande théâtralité de
l'immédiateté, brise l’ambition publique, son enchantement !
Je propose de lancer la résistance pour retrouver le chemin du re-enchantement, afin de remettre de
l’éthique dans la vie de tous les jours pour la réinjecter dans la vie publique !
Intervenant : On parle de l’aspect universel de l’éthique, mais on est dans un monde de
survivance ! Comment agir dans ce monde, comment appliquer son éthique, comment rendre cette
rhétorique réelle, au-delà des mots ? De quelle éthique peut on parler dans des situations de survie
pure ? Pour les peuples consacrant leurs efforts à la survie, cette notion a-t-elle du sens ?
Intervenant : Pour répondre directement, a mon sens, c’est justement l’éthique personnelle,
cette droiture, qui permet de survivre à cette sauvagerie.
Intervenant : Alors que nous sommes dans une société en crise, l'éthique semble utopiste, que
lui reste il dans notre monde ? J’ai connu des pays en survie où il reste néanmoins de la lumière,
qui nous prouve que l’on peut toujours partager même si l’on ne possède rien. Pourquoi le peuvent-
il ? Nous qui vivons plus tranquillement, ne sommes nous pas capable d’entraide ?
Intervenant : Je pense qu’il existe de vrais moyens efficaces pour que tout ne soit pas trop
désenchanté. Par exemple il y a la stratégie de la bienveillance et la joie. La première est assez
connue de notre culture, mais la seconde ne l'est plus. Contrairement à des pays comme le Brésil où
elle est une vrai réalité, l’occident lui, se contente d’exporter sa tristesse… La sophistication nuit au
développement de l'éthique.
Intervenant : Je crois que l’éthique est un idéal inatteignable. La sphère publique, politique,
semble être vidée en substance de toute forme d'éthique. C’est catastrophique, mais que faire ?
Existe il un contre pouvoir à ce vide ? Comment se battre contre toute cette misère
institutionnalisée, officialisée ? Comment vivre dans ce monde ? Comment transcender la simple
attente du plaisir (le « être sympa » en tant qu’individu), n'y a-t-il donc plus aucune possibilité
d’agir ?
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Intervenant : Ne faudrait il pas désacraliser le monde politique ? L’homme politique ne reste
qu’un homme ou une femme, ni plus ni moins. Quelle responsabilité a-t-on lorsque l’on donne des
mandats pour nous diriger ? On vote pour quelqu'un mais on pourrait tout aussi bien nous même
agir si l’on ressent un éloignement de leur discours avec notre réalité. Bref, je pose la question : qui
se mouille encore, que ce soit dans l’entreprise, en général, pour autrui ?
Intervenant : En écho au mot éthique, j'entends : justice. ¨Pour moi, il y a absence d’éthique
sans justice, ceci commence par le : « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse ».
Alors que souvent les relations sont tendues, on peut créer un cycle d’amour, une relation
d’équilibre. Et cela commence d’abord dans la sphère privée où il y a développement de l’éthique.
Il est important de savoir se juger avant de juger autrui.
Intervenant : Au sens générique, l’éthique n’est elle pas une manifestation de l’encadrement
de l’instinct de conservation ?
Intervenant : Pour compléter cette question, l’instinct de conservation est pulsionnel et sa
conceptualisation ne peut être que évolutive. De la même manière la morale est évolutive, elle est
même plutôt coutumière à mon sens.
Intervenant : Je considère que l’éducation et la pédagogie sont le terreau de l’éthique. La
morale est relative à l’éducation. Il est bien de transmettre une certaine vision de la vie mais il me
semble bon de laisser une certaine amplitude à ses enfants. L’éthique découle naturellement de
bases saines. Les confrontations successives de la vie l’affinent : Il faut partager pour s’enrichir et
enrichir l’autre, partager pour évoluer.
Intervenant : S’il n’existe pas d’universalité de l’éthique, il existe une universalité de son
enseignement : l’apprentissage de l’existence de droits et de devoirs.
Intervenant : Je trouve également que l’éducation est fondamentale, mais il ne faut pas oublier
qu’éduquer signifie transmettre et il faut se garder de tout angélisme car on transmet également les
préjugés. Il faut être vigilant, éduquer certes, mais plutôt apprendre à l’enfant à raisonner, à ne pas
se replier sur lui pour appréhender le monde.
Intervenant : L’éthique est un cheminement de déconstruction et de reconstruction.
Intervenant : Ici nous avons été éduqués pour appliquer une éthique en société. C'est
l’éducation primaire. Mais il existe aussi l’éducation secondaire, composée des médias au sens
large, qui nous éloigne de l’éthique, à laquelle on devrait résister, tout en composant avec elle.
Intervenant : Je pense que même si c’est bien souvent critiqué, il faut envisager l’éthique avec
angélisme. A mon avis, l’homme à l'état de nature est tant ange que ange déchu. L’homme est
profondément bon mais est plongé dans un contexte qui le pousse à fauter.
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Intervenant : Comme Rousseau le dit « homme bon… bon sauvage ». Je pense que l’homme
n’est pas bon, c'est une « sale bête » qu'il faut maintenir dans un certain rail. Tant qu’il n’a pas eu
une certaine prise de conscience, même s’il est bien civilisé, il reste un sauvage dangereux pour lui-
même, autrui et la planète.
Intervenant : Je trouve qu’à travers l’éthique, il y a la volonté de l’espoir, de la possibilité de
l’amélioration.
Intervenant : En considérant l’éthique comme les règles permettant de vivre en commun, je
trouve que le problème est d’avoir accolé morale et éthique. En effet comment réellement concilier
les deux ? Le paradoxe est dans la tension entre être (le spirituel, la morale) et le paraître (le
matériel, nécessaire à la réalisation de l’éthique, à la réalité). Pour reprendre Maslow et sa
pyramide, il faut déjà remplir les besoins matériels pour atteindre ceux, plus secondaires, du
spirituel.
Par exemple, le cas du pétrole. Nécessaire à la survie de notre environnement matériel, pourtant on
tue pour lui (guerre etc), ce qui a priori va à l’encontre de notre volonté de morale. Bref, dans
quelle mesure peut on prétendre à l’éthique alors que nous sommes les bénéficiaires de ce que l’on
condamne ?
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