Guyane - Iracoubo-Sinnamary IRACOUBO-SINNAMARY une politique visant à préserver la richesse du milieu tout en le faisant découvrir au plus grand nombre. Le long de la route de Cayenne à Saint Laurent du Maroni, la “maison de la nature” est une porte d’entrée sur ce vaste espace naturel remarquable, qui accueille un public de plus en plus nombreux : des sentiers pédestres, des observatoires, permettent de parcourir les différents milieux naturels « à pied sec ». Ce site, aménagé sur une centaine d’hectares est géré par la Commune de Sinnamary et par la SEPANGUY, (Société pour l’étude et la protection de la nature en Guyane). Il permet également une découverte en canoé de différents types de zones humides, depuis les pripris, jusqu’à l’estuaire du Sinnamary. Le Parc naturel régional de Guyane est un partenaire régulier du Conservatoire. Crique et Pripris YiYi Orientations stratégiques a ma © CONSERVATOIRE DU LITTORAL IRACOUBO SINNAMARY Piste de l'Anse ma no ur y LeSinna mary yiyi La Co un am L'Iracoubo l Ma N 0 5 ro Ka ua bo 10 km Contexte ENJEUX ET PRESSIONS SUR LES ESPACES NATURELS Unité littorale I- Espaces naturels II- Espaces artificialisés Cours d'eau majeur Zone humide / mangrove Zone à enjeux maritimes Zone à enjeux terrestres NOM DE SITE Domaine protégé du Conservatoire (>20ha) Autres protections Nom de ville Axe de communication Chef lieu de canton et commune III - Analyse du littoral 1- Synthèse des enjeux Biodiversité Ressource en eau Zone urbanisée 1965 Paysage remarquable Zone urbanisée actuelle Ouverture au public Activité traditionnelle/agricole Interface terre/mer Corridor écologique (>20 ha) 2- Pressions sur les espaces naturels Dynamique d'urbanisation Mitage/habitat léger de loisir Déprise/banalisation Fréquentation Pollution Englobant le littoral des communes de Sinnamary et de Iracoubo, ces rivages sont longés par d’importants secteurs de mangroves à palétuviers soumis à l’évolution du trait de côte et de vasières. Le long de ces rivages, les embouchures de plusieurs fleuves côtiers apportent une réelle diversité de faciès et des types de mangroves ; le plus large est l’estuaire du fleuve Sinnamary en aval du barrage hydroélectrique de Petit Saut. En position rétro littorale, se trouvent les forêts ripicoles et marécageuses et les marais herbacés saumâtres et d’eau douce, des forêts littorales sur cordons sableux et de grandes étendues de savanes, les plus importantes de Guyane. Enjeux - une grande variété dans les types de zones humides, et des savanes encore bien conservées La zone humide de la Crique et du Pripri de Yiyi est très diversifiée : marais, mangrove, forêt sur sable, marécage, marais d’eau douce, savane, forêt sur flat, prairie flottante… Deux habitats sont considérés comme remarquables : le marais d’eau douce, pour sa dimension importante et sa richesse en espèces, et la forêt primaire, pour son état de conservation et sa densité en espèces. P44 STRATÉGIE D’INTERVENTION 2015 - 2050 • RIVAGES FRANÇAIS D’AMÉRIQUE L’estuaire du fleuve Sinnamary est composé d’un ensemble de laisses de vase, de sables, de mangroves, de marécages et de zones inondées à la saison humide. Il s’étend vers le delta du fleuve Sinnamary. C’est l’habitat préféré du Lamantin des Caraïbes (mammifère marin protégé, en danger d’extinction). C’est aussi un habitat pour les Caïmans nains et les Caïmans à lunettes. Cette zone humide d’importance internationale bénéficie d’une reconnaissance au titre de la convention de Ramsar. Plusieurs savanes d’intérêt patrimonial forment des milieux rares à l’échelle du plateau des Guyane et sont encore en bon état de K conservation. Le littoral connait de fortes évolutions du trait de cote avec des cycles périodiques, d’accrétion vaseuse et d’érosion. Les formations associées de jeunes mangroves permettent la présence de la plus importante colonie d’Ibis rouges de Guyane. L’intervention du Conservatoire du littoral sur le reste de la zone permettrait de préserver l’une des principales continuités écologiques de la bande littorale, depuis l’amont de la crique Yiyi, dans le domaine forestier, jusqu’à l’estuaire en passant par les savanes et en particulier par la savane Garré encore bien préservée. Ce continuum qui correspond au bassin versant de la Crique Yiyi associe également des concessions forestières attribuées au CIRAD et du domaine de l’ONF. Elle permettrait aussi de protéger certaines des plus belles savanes de Guyane soumises à une forte pression. Celle de Trou-Poissons est la plus vaste d’un seul tenant de Guyane. Elle est parsemée de paysages exceptionnels, de plantes et animaux très rares comme le Colibri rubis-topaze. Elle abrite une des dernières populations de Picolettes, oiseaux chanteurs menacés en raison de captures abusives. Des projets de valorisation sont à mener en concertation avec les collectivités, qui prennent conscience de la nécessité de protection de ce type de milieu. L’ancienne école de Trou-Poisson, édifice patrimonial d’architecture créole, aujourd’hui à l’abandon, est contigüe au site des Pripris de Yiyi (partie Iracoubo). Sa restauration et sa valorisation pourrait constituer une véritable porte d’entrée pour l’éducation à l’environnement en ce qui concerne les savanes. Pressions - agriculture intensive et infrastructures sont les principales menaces sur ces écosystèmes Les savanes sont menacées par l’intensification de l’agriculture et par de gros projets agro-industriels qui nécessitent de drainer, de retourner les sols, d’y introduire des amendements et de planter des graminées exogènes très compétitives à fort potentiel invasif. Elles remplacent les espèces locales entraînant la raréfaction de certaines espèces animales qui ne peuvent s’adapter. Les savanes doivent également faire face à l’Acacia mangium, originaire de l’Océanie et introduit en Guyane pour la revégétalisation des sites miniers. Hautement invasif, l’Acacia mangium est favorisé par le feu et pousse très rapidement. Il colonise les savanes entraînant l’élimination des espèces locales et la fermeture du milieu. Le feu qui participe à l’entretien des savanes peut mettre en péril leur diversité écologique s’il est déclenché en dehors de protocoles de suivis. Partenariats Le Conservatoire du littoral protège essentiellement les grandes zones de mangroves et de pripris, qui lui ont été affectées par l’Etat. En partenariat avec les gestionnaires du site de Yiyi, il mène Sources : CDL, SAR Guyane, DEAL Guyane, Sepanguy Département Guyane Nombre de sites Surface protégée par le Conservatoire Surface acquise par le Conservatoire Surface des périmètres autorisés 2 20 070 ha 10 ha 22 030 ha Surface terrestre de l’unité littorale 154 480 ha Surface totale des zones d’intervention Surface des zones d’intervention terrestre Surface totale des zones de vigilance Surface des zones de vigilance terrestre 20 700 ha 5020 ha 3660 ha 2580 ha Stratégie à long terme - 2015 - 2050 GUYANE - IRACOUBO-SINNAMARY IRACOUBO-SINNAMARY Situation au 1er janvier 2015 Unité littorale Périmètre autorisé du Conservatoire Domaine Protégé du Conservatoire Domaine protégé DPM/DPF ¹ Réserve naturelle/coeur de parc² Zonage stratégique Zone d'intervention Zone d'intervention DPM/DPF ¹ Zone de vigilance Zone de vigilance DPM/DPF ¹ 0 5 10 Km ¹ Domaine public maritime, fluvial ou lacustre ² Protections réglementaires avec gestionnaire et plan de gestion Sources: Esri, HERE, DeLorme, TomTom, Intermap, increment P Corp., GEBCO, USGS, FAO, NPS, NRCAN, GeoBase, IGN, Kadaster NL, Ordnance Survey, Esri Japan, METI, Esri China (Hong Kong), swisstopo, MapmyIndia, © OpenStreetMap contributors, and the GIS User Community STRATÉGIE D’INTERVENTION 2015 - 2050 • RIVAGES FRANÇAIS D’AMÉRIQUE P 45