de puissance des vagues qui découlent de ce
phénomène à la fois atmosphérique et océanique,
de nature imprévisible. La diminution des surfaces
de mangrove est la conséquence des périodes où
les vagues sont puissantes et l’érosion côtière
favorisée, de pair avec la remise en suspension
des sédiments et leur transport le long de la
côte. Au contraire, les périodes où les vagues
sont faibles favorisent le dépôt des sédiments et
l’expansion des surfaces de mangrove.
La NAO serait donc le principal moteur de la
dynamique des mangroves de Guyane, mais
la montée progressive des océans liée au
réchauffement climatique semble agir également
sur cette dynamique, amorçant leur recul vers
l’intérieur des terres. En limitant l’aménagement
du littoral guyanais, il est possible de préserver
les savanes inondées situées juste en amont de la
mangrove. L’écosystème peut alors s’y replier et
s’adapter au changement climatique.
Le travail de Romain sera utilisé par d’autres
scientifiques, mais aussi porté à connaissance des
gestionnaires et décideurs publics pour orienter
les projets d’aménagement de l’espace littoral.
"Dynamique spatiale des mangroves de Guyane entre 1950 et 2014 : forçage
atmosphérique et conséquence pour le stock de carbone côtier". thèse enca-
drée par François Fromard (UMR Ecolab, Toulouse) et Edward Anthony (UMR
CEREGE, Aix-en-Provence), soutenue le 14 décembre 2015.
Le littoral du plateau des Guyanes est soumis à l’influence du panache du fleuve
Amazone, dont l’embouchure est située 800 km plus au sud. L’ouverture du delta sur le courant
nord-brésilien induit une remontée d’eaux très chargées en sédiments qui transitent vers le nord. Au
cours de cette migration, les sédiments se
consolident en bancs de vase qui s’installent
sur les côtes de Guyane, s’étiolent et se
détachent, conditionnant tout un écosystème :
cycles d’installation et destruction de forêts de
mangroves, fréquentation de diverses espèces
d’oiseaux, migratrices ou sédentaires, pré-
sence d’une faune marine particulière, sites de
nurserie et nourricerie de nombreux poissons,
engraissement et régression de plages de
sable. La succession des périodes d’enva-
sement et d’érosion pose des questions complexes d’aménagement côtier : sécurisation des franges
urbanisées, maintien d’écosystèmes écologiques de très grand intérêt patrimonial, impact en terme de
maintien et développement d’activités économiques et de loisirs.
LES
RÉFÉRENCES
DE LA THÈSE
+ d’info : https://gdr-liga.fr/
Collection © GDR LiGA, réalisation : Daniel E. Vautor, Laure Gardel et Gaëlle Fornet, mai 2016