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villages des cartes (Champagne et Lorraine), les tranchées, les trous d’obus font des régions
de véritables paysages lunaires (on compte une tonne de métal par mètre carré à Verdun). Les
terrains ne peuvent plus être cultivés, en France trois millions d’hectares sont concernés,
parmi eux les sols les plus riches. Aujourd’hui encore on peut constater à certain endroits le
passage du fer et du feu.
Les infrastructures ferroviaires, les ponts…ont aussi particulièrement souffert des conflits.
b. Seconde Guerre mondiale
Pas moins ravageuse que la précédente, cette guerre l’a été différemment. Les bombardements
ciblés nazi ou allié ont détruit totalement de nombreuses villes et ce, partout dans le monde.
Seul les Etats-Unis ont été épargnés. Rien qu’en France des millions de civils sont sans abri.
Les longs affrontements, la politique de terre brûlée (qui consiste à rendre inutilisable les
ressources territoriales par les ennemis) pratiquée lors des combats à l’est, occasionnent de
lourdes pertes matérielles.
Les infrastructures de transport et de production sont également endommagées : la mise hors
service de milliers de routes, ponts et ports provoque l’isolement de nombreux villages.
Destructions aussi liées aux actions de sabotage : en France, presque tous les ponts sont hors
d’usage et 37 000 kilomètres de voies ferrées sur les 83 000 disponibles ont été
endommagées.
L’Europe entière sort profondément meurtrie de la guerre.
3/ une économie paralysée
Les dégâts occasionnés par les conflits entraînent une paralysie des transports et de l’appareil
productif donc une baisse de la production. Dans tous les pays concernés par la guerre sauf
aux Etats-Unis, la production industrielle et agricole s’est effondrée, dû à la mobilisation des
actifs et aux impératifs de l’économie de guerre. Un effort de modernisation, de
reconstruction des infrastructures paraît indispensable. Ces constatations concernent les deux
conflits mondiaux, il faut se pencher maintenant sur chacun d’eux.
A la fin de la première guerre mondiale, la production a diminué en flèche dans les différents
pays. Le domaine agricole chute de 17% en France entre 1913 et 1919, atteint 38% en
Allemagne. Durant la même période, elle est en ce qui concerne le secteur industriel de 34%
pour la France, de 12% pour le Royaume-Uni et de 39% pour l’Allemagne, plongée au
lendemain de la guerre dans la crise sociale, la révolution et la guerre civile. En 1921, la
Russie qui sort de la guerre européenne, de la révolution et de la guerre civile voit sa
production ne représenter plus qu’un septième de ce qu’elle était en 1913. La guerre a
entraîné une perturbation des circuits commerciaux traditionnels. Partout il faut reconstruire,
relancer l'activité, revenir à une économie de paix tout en faisant face à une grave pénurie de
main d'œuvre.
Quand à la Seconde Guerre mondiale, les dégâts matériels sont à la hauteur des pertes
humaines. Le renouvellement du matériel n’a pas pu se faire, la production est largement
affaiblie, celle du charbon et de l’acier chute de moitié entre 1938 et 1945. La production de
blé et de pommes de terre décroit en France. La main d’œuvre manque cruellement, les
déportés survivants et les travailleurs réquisitionnés en Allemagne ne rentreront qu’au