Fiche de synthèse

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Raphaëlle de Reboul
Formation complète 2ème année
Fiche de
Fiche
de synthèse
synthèse
Période 5 :
-Bilan comparé de la Première et Deuxième Guerre mondiale.
-Les Trente Glorieuses : les transformations de la France.
-La politique étrangère de 1945 à nos jours.
Introduction
Le XXème siècle est celui de la guerre. Des civiles à celles de décolonisation, elles sont de
toutes formes. Cependant les deux guerres mondiales ressortent par leur intensité et leur
impact, profondément liée par la signature d’un traité fragile et d’une Europe affaiblie mise en
place entre 1918 et 1920. En trente ans elles laissent l’Europe meurtrie, ruinée et désemparée.
Pourtant le Vieux Contient va se relever avec une rapidité surprenante et retrouver une
nouvelle jeunesse.
I- les conflits mondiaux
1/ une perte humaine considérable
Les pertes humaines sont sans précédent. La Première Guerre a fait plus de 10 millions de
morts dû à la durée interminable des combats (10 mois à Verdun). La Seconde Guerre
mondiale totalise à elle seule entre 55 et 60 millions de morts. Cela est expliqué en partie par
la plus grande étendue territoriale du conflit. Les combats se sont déroulés jusqu’au Pacifique
où aucun des pays de l’ensemble Asie-Océan n’a été épargné.
Une autre différence majeure existe entre les pertes humaines des deux guerres ; les pertes
civiles sont de 5% lors de la première et de 50% lors de la seconde. Plusieurs facteurs
justifient l’ampleur de cette différence : la généralisation des bombardements aériens (le Blitz
sur Londres, Dresde, Hiroshima et Nagasaki) et des crimes de guerres (massacre d’Oradoursur-Glane, représailles massives, exécution d’otages), la mise en place du système
concentrationnaire (conditions de vie épouvantables des prisonniers, extermination des Juifs).
Au total, il y aura 10 millions de morts en déportation. On peut ajouter à cela la très dure
occupation japonaise de la Chine et, à l’est, l’impitoyable lutte allemande contre les partisans
et les populations qui les soutenaient.
2/ des territoires ravagés
a. Première Guerre mondiale
Dans les pays où se sont déroulés les combats, les destructions matérielles ont durablement
affecté les exploitations agricoles, les champs, les mines…le nord et l’est de la France, la
Belgique, les territoires de Pologne, des Pays baltes et tant d’autres sont complètement
ravagés. Les paysages sont bouleversés, les duels d’artillerie à répétition ont rayé certains
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villages des cartes (Champagne et Lorraine), les tranchées, les trous d’obus font des régions
de véritables paysages lunaires (on compte une tonne de métal par mètre carré à Verdun). Les
terrains ne peuvent plus être cultivés, en France trois millions d’hectares sont concernés,
parmi eux les sols les plus riches. Aujourd’hui encore on peut constater à certain endroits le
passage du fer et du feu.
Les infrastructures ferroviaires, les ponts…ont aussi particulièrement souffert des conflits.
b. Seconde Guerre mondiale
Pas moins ravageuse que la précédente, cette guerre l’a été différemment. Les bombardements
ciblés nazi ou allié ont détruit totalement de nombreuses villes et ce, partout dans le monde.
Seul les Etats-Unis ont été épargnés. Rien qu’en France des millions de civils sont sans abri.
Les longs affrontements, la politique de terre brûlée (qui consiste à rendre inutilisable les
ressources territoriales par les ennemis) pratiquée lors des combats à l’est, occasionnent de
lourdes pertes matérielles.
Les infrastructures de transport et de production sont également endommagées : la mise hors
service de milliers de routes, ponts et ports provoque l’isolement de nombreux villages.
Destructions aussi liées aux actions de sabotage : en France, presque tous les ponts sont hors
d’usage et 37 000 kilomètres de voies ferrées sur les 83 000 disponibles ont été
endommagées.
L’Europe entière sort profondément meurtrie de la guerre.
3/ une économie paralysée
Les dégâts occasionnés par les conflits entraînent une paralysie des transports et de l’appareil
productif donc une baisse de la production. Dans tous les pays concernés par la guerre sauf
aux Etats-Unis, la production industrielle et agricole s’est effondrée, dû à la mobilisation des
actifs et aux impératifs de l’économie de guerre. Un effort de modernisation, de
reconstruction des infrastructures paraît indispensable. Ces constatations concernent les deux
conflits mondiaux, il faut se pencher maintenant sur chacun d’eux.
A la fin de la première guerre mondiale, la production a diminué en flèche dans les différents
pays. Le domaine agricole chute de 17% en France entre 1913 et 1919, atteint 38% en
Allemagne. Durant la même période, elle est en ce qui concerne le secteur industriel de 34%
pour la France, de 12% pour le Royaume-Uni et de 39% pour l’Allemagne, plongée au
lendemain de la guerre dans la crise sociale, la révolution et la guerre civile. En 1921, la
Russie qui sort de la guerre européenne, de la révolution et de la guerre civile voit sa
production ne représenter plus qu’un septième de ce qu’elle était en 1913. La guerre a
entraîné une perturbation des circuits commerciaux traditionnels. Partout il faut reconstruire,
relancer l'activité, revenir à une économie de paix tout en faisant face à une grave pénurie de
main d'œuvre.
Quand à la Seconde Guerre mondiale, les dégâts matériels sont à la hauteur des pertes
humaines. Le renouvellement du matériel n’a pas pu se faire, la production est largement
affaiblie, celle du charbon et de l’acier chute de moitié entre 1938 et 1945. La production de
blé et de pommes de terre décroit en France. La main d’œuvre manque cruellement, les
déportés survivants et les travailleurs réquisitionnés en Allemagne ne rentreront qu’au
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printemps et à l’été 1945. Cette situation n’est pas propre à la France et se retrouve dans de
nombreux pays voisins.
Le bilan financier est aussi impressionnant. Le montant des dépenses pour la Première Guerre
atteint 125 milliards de francs or pour la France, 260 pour le Royaume Uni et 200 pour
l’Allemagne. Le coût total du second conflit s’élève à 3000 milliards de dollars.
Tous les pays connaissent de graves crises financières, les bouleversements monétaires
viennent s’ajouter aux difficultés économiques.
Nous l’avons vu, les pertes humaines et les destructions matérielles qui sont les conséquences
des deux grands conflits du XX° siècle ont laissé des marques durables ; il faut du temps
avant que la natalité n’augmente à nouveau, que l’économie retrouve son niveau d’avant
guerre et que la reconstruction soit efficace.
II- le redressement de la France de 1947 à 1974
1/le
traité
de
paix
En 1947, par la voix du général Marshall, les États-Unis, épargnés par les destructions de la
guerre, propose un vaste programme de reconstruction aux européens, y compris aux vaincus
(Allemagne, Italie).
Ce programme est accepté par tous les pays à l'exception des pays occupés par les armées
soviétiques, ce qui a l'effet de creuser le fossé entre les deux parties de l'Europe.
L'aide de Washington soutient opportunément l'effort de reconstruction des européens
cependant que l'alliance des pays occidentaux au sein de l'OTAN garantit une paix relative
dans le monde.
La France connaît des instabilités ministérielles, le Général de Gaulle à la tête du pays de
1944 à 1945 se retire en janvier 46 laissant la place à la IVème République. Celle-ci accomplit
une œuvre colossale, modernisant le pays, entamant la décolonisation et la construction
européenne. Mais elle échoue sur la question algérienne et De Gaulle revient au pouvoir en
1958.
2/ les manifestations de la croissance
Durant les « Trente Glorieuses », période de prospérité sans précédent, la France a connu un
bouleversement majeur de ses structures démographiques, économiques et sociales.
Le leader du parti communiste lui-même, Maurice Thorez, invite les travailleurs à «retrousser
les manches» et à limiter les grèves. La croissance économique atteint des records jamais
égalés : +4%, +6%, voire 8% par an dans certains États !
La société de consommation s’appuie sur quatre produits en pleine expansion (réfrigérateur,
TV, automobile et machine à laver). Elle traduit une formidable augmentation du niveau de
vie (multiplié par 5 entre 45 et 73). Les revenus sont plus stables et plus importants grâce au
plein emploi et à l’Etat providence.
De plus la structure de la population active change, on assiste à un recul du primaire, montée
du secondaire, du tertiaire et des cadres : 50% dans le tertiaire franchis en 1970.
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3/
les
fondements
de
la
croissance
Rajeunie par les combats de la Résistance et de la Libération, la France sort de son
immobilisme social et démographique de la première moitié du XXe siècle. Les Français
fondent des familles nombreuses. La population, qui stagnait depuis près d'un siècle malgré
une immigration en provenance des pays voisins, se met à croître rapidement jusqu'à la fin des
années 60.
4/
un
renouveau
économique
Une nouvelle classe d'entrepreneurs émerge sur les ruines laissées par la guerre. L'industrie,
l'agriculture et les infrastructures se rénovent à grandes enjambées jusqu'au milieu des années
70. A l'orée du XXIe siècle, les industriels français tiennent sans complexe leur rang dans le
concert
mondial.
Les Français adoptent sans complexe les modèles culturels venus d'outre-Atlantique :
musique, cinéma,... Dès les années 70, ils se rallient aussi à un mode de vie fondé sur l'usage
de l'automobile. Les agglomérations, lotissements et zones industrielles s'étendent au
détriment des campagnes. Les petits commerces cèdent la place à de grandes surfaces tenues
par une poignée de mastodontes.
III- la politique étrangère : facteur d’évolution de la France
En 1945, la France reste donc une puissance majeure dans le concert des nations mais cette
puissance repose sur des bases de plus en plus fragiles. La France d’alors, c’est d’abord un
empire colonial considérable mais dont les craquements se font sentir dès 1945 ; l’une des
grandes difficultés de la politique internationale française au début des années 1960 est
d’ailleurs le renoncement nécessaire à son statut de puissance impériale.
La guerre froide impose son rythme aux relations internationales dès 1947, l’Europe est
désormais plus un enjeu qu’une actrice et la France doit trouver sa place dans ce nouveau
contexte international.
Elle se range du côté américain et se lance dans la construction européenne.
Avec l’avènement de la Ve République et le retour de De Gaulle aux affaires en 1958, la
France esquisse une politique de grandeur et d’indépendance à l’égard des deux grands et de
leurs blocs. Que cette politique fut plus une prétention, même brillante, qu’une réalité
effective importe secondairement car De Gaulle définit un axe essentiel de notre politique
étrangère qui resta vrai jusqu’à 1989-1991 c’est-à-dire l’effondrement des démocraties
populaires est-européennes puis celui de l’URSS.
Depuis la fin de la guerre froide, la France essaie difficilement de redéfinir sa politique
étrangère afin de toujours peser sur le cours des relations internationales.
Si l’on récapitule, de 1945 à nos jours, le contexte international est peu porteur pour garantir
le rayonnement international de la France. Cela s’est traduit par une perte d’influence
mondiale considérable.
Malgré cet environnement négatif, la France reste un Etat que l’on écoute. Son rayonnement,
atténué, demeure au-delà même de sa puissance territoriale ou démographique.
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Les questions de politique étrangère ont été à l'origine des plus grands sujets de discorde en
France depuis 1945.
1/ la décolonisation
a. Indochine (1946)
• Dès 1946 le PCF refuse de voter les crédits pour la guerre en Indochine
• La IVème République est de plus en plus empêtrée dans la guerre d’Indochine et fin 53, le
gouvernement Laniel accepte le principe d’une conférence internationale à Genève pour le
printemps 1954, mais avant il demande à l’armée française une grande victoire sur le terrain.
En fait de victoire, l’armée française est défaite lors du désastre du Diên Biên Phû qui entraîne
la mise en place d’un nouveau gouvernement.
b. Algérie (1954 – 1962)
• La crise s'intensifie en 56. On souhaite avant la tenue d'élections libres la paix donc la mort
du FLN. Les effectifs de l'armée augmentent. Mais l'engagement coûte cher : l'inflation repart,
l'opinion est divisée. 1957, gouvernement renversé. Pendant 1 an, les gouvernements se
succèdent et souhaitent un règlement rapide de la crise par une négociation (ce qui entraînerait
l'indépendance.)
• En 1958, alors qu'un nouveau gouvernement pro-FLN est mis en place, un soulèvement met
en place le général Salan qui réclame le retour de De Gaulle qui reçut les pleins pouvoirs pour
6 mois avec autorisation de faire une nouvelle constitution.
2/ la participation au bloc occidental et à la construction européenne
a. CED et UEO (1952 – 1954)
• La construction d'une Europe politique et militaire connaît des revers, dont le plus
significatif est l'échec de la CED (Communauté européenne de défense), lancée par la France
en 1952, qui est finalement rejetée par le Parlement français en 1954
• Dès 1947, la France et le Royaume-Uni ont signé le traité de Dunkerque, à l'origine plutôt
anti-allemand. Le 17 mars 1948, les deux pays forment avec la Belgique, les Pays-Bas et le
Luxembourg une Union occidentale dans le domaine de la défense par le traité de Bruxelles,
qui deviendra en 1954 l'Union de l'Europe occidentale (UEO avec RFA et Italie). L'UEO est
liée en 1992 à l'Union européenne instituée par le traité de Maastricht, dont elle devient une
structure autonome de défense.
b. L'OTAN (1949 -1967)
• En 1949, la France s'accroche à l'OTAN dans le cadre de la Guerre Froide.
• Cependant, la France ne souhaite pas dépendre des Etats-Unis pour sa défense avec qui il y a
de nombreuses oppositions (notamment sur la notion de riposte graduée), et quitte
l'Organisation en 67 avec CDG. La France se dote de l'arme nucléaire tout en restant associée
aux opérations de l'OTAN.
c. CEE - UE (1952 - ...)
• En 1951, est signé, à l’initiative de Robert Schuman, ministre des Affaires Etrangères, et de
Jean Monnet, responsable du premier Plan économique français, le Pacte de Bruxelles qui
marque les débuts de la construction européenne avec la mise en place de la Communauté
Européenne
du
Charbon
et
de
l’Acier
(CECA)
• UE : La France avec la CEE est l'un des piliers européen, construit sur le couple francoallemand.
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Développement de deux épisodes historiques.
La Bataille de Verdun
Le 21 février 1916, à 7h30, un déluge de feu s'abat sur les forts de Verdun et sur les tranchées
où sont tapies trois divisions françaises.
L'artillerie allemande mobilise 1300 obusiers en tous genres. Pendant neuf heures, sur quinze
kilomètres, elle déverse un feu roulant avec une intensité inégalable.
À 16h45, l'infanterie allemande monte à l'assaut des lignes françaises. Certains soldats sont
équipés d'un lance-flammes. C'est la première fois qu'est employée cette arme terrible.
Verdun, sur la Meuse, en Lorraine, est un camp retranché qui pénètre comme un coin dans les
lignes allemandes. Une citadelle souterraine modernisée en 1887 ainsi que le puissant fort de
Douaumont sont les fortifications réputées les meilleures d’Europe.
Percer le front
C'est à Verdun que le chef d'état-major allemand a décidé de porter une offensive décisive. Il
y voit la possibilité d'attaquer les retranchements français de trois côtés. D'autre part, il
bénéficie, de nombreuses voies ferrées qui facilitent les approvisionnements en matériels et en
hommes. L’offensive est prévue le 11 février. Préparée en secret, les renseignements français
en ont vent et demandent des renforts.
In extremis, le général Joffre accepte d'envoyer quelques renforts à Verdun. L'offensive
allemande ayant été différée de dix jours en raison du mauvais temps, ces renforts seront à
pied d'œuvre le jour J.
Tenir !
Les poilus résistent héroïquement au premier choc, en dépit de la perte du fort de Douaumont.
Très vite, le commandant de la IIe Armée, Philippe Pétain, organise la riposte. Il met en place
une liaison avec Bar-le-Duc, à l'arrière. En 24 heures, 6.000 camions montent vers le front en
empruntant cette voie. L'assaut allemand est repoussé et la brèche colmatée.
Mais les attaques vont se renouveler pendant plusieurs mois, sans cesse contenues.
«On les aura !» écrit Pétain dans le célèbre ordre du jour du 10 avril... Le général, à défaut
d'avoir les renforts qu'il réclame, obtient que ses troupes soient régulièrement renouvelées.
La contre offensive
Le général Joseph Joffre, commandant en chef des armées françaises, veut cependant donner
la priorité à l'offensive qu'il prépare sur la Somme avec les Anglais. Il éloigne Pétain le 1er
mai 1916 en lui confiant le commandement des armées du Centre.
Le 22 juin apparaissent les terrifiantes bombes au phosgène, un gaz mortel en quelques
secondes. Le 1er juillet survient enfin l'offensive de la Somme. Destinée à soulager le front de
Verdun, elle va se solder par un échec sanglant.
Le 24 octobre, l'armée française de Verdun, placée sous les ordres du général Robert Nivelle,
entame une contre-offensive. Elle reprend le fort de Douaumont en quatre heures. La bataille
de Verdun prend fin le 15 décembre 1916. Elle aura duré dix mois. L'avantage reste aux
Français mais c'est au prix d'une terrible hécatombe. Verdun est le tournant de la Grande
Guerre et, pour les poilus, le symbole de toutes ses horreurs.
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Le bilan humain de la bataille
Du côté français, le total des pertes (morts, blessés et disparus) est évalué à 379.000 et, du
côté allemand, à 335.000. Cela fait de la bataille de Verdun la plus meurtrière des batailles de
la Grande Guerre de 1914-1918 après l'offensive de la Somme.
La décolonisation en Algérie : le putsch d’Alger (21 avril 1961)
Occupée par la France en 1830, l'Algérie devient en 1954 le théâtre de la plus douloureuse
guerre de décolonisation qu'ait connue la France et même l'ensemble des pays européens.
C'est le résultat des maladresses gouvernementales, de l'égoïsme obtus des colons européens
et des brutalités sans scrupules des indépendantistes musulmans...
Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, quatre généraux français tentent de soulever les militaires
stationnés en Algérie et les Pieds-noirs dans un effort désespéré pour maintenir l'Algérie à
l'intérieur de la République française. C'est le putsch d'Alger, qui va pitoyablement échouer en
quatre jours.
Le Général de Gaulle s'est montré favorable à la colonisation, mais il est également conscient
des nouvelles réalités qui rendent tout autant impossibles l'intégration de l'ensemble des
musulmans algériens dans la communauté nationale et leur maintien dans un statut
d'infériorité.
Le 6 juin, l'enthousiasme des pieds-noirs est à son comble mais, dès l'automne, le doute
s'installe. Le général prépare peu à peu l’Algérie à une proche décolonisation.
Le 19 septembre 1958, le FLN indépendantiste constitue un Gouvernement provisoire de la
République algérienne (GPRA) en vue d'offrir un interlocuteur compétent aux nouvelles
autorités françaises.
En Algérie, beaucoup d'Européens s'inquiètent. Leur désespoir rejoint celui de nombreux
militaires qui entrevoient un nouveau recul de la France après le lâchage de l'Indochine. Ils
s'indignent d'avoir vaincu pour rien l'ennemi sur le terrain.
Le 20 avril 1961, au soir, le général Maurice Challe, ancien commandant en chef en Algérie,
reçoit discrètement à Alger le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, chef par intérim du
1er régiment étranger de parachutistes (la Légion étrangère). Il l'invite à le rejoindre dans le
complot organisé avec deux autres généraux, Edmond Jouhaud et André Zeller. C'est chose
faite avec la prise de contrôle d'Alger par les parachutistes dans la nuit du 21 au 22 avril.
A l'aube du samedi 22 avril, la radio d'Alger peut annoncer que «l'armée s'est assurée du
contrôle du territoire algéro-saharien». Mais les putschistes échouent en métropole. À Paris,
le gouvernement fait immédiatement arrêter leurs complices.
En Algérie même, Challe se contente d'arrêter les représentants du gouvernement et n'arrive
pas à rallier les officiers de haut rang à sa cause. Il se refuse à armer les civils de son camp. Il
a toutefois la satisfaction d'être rejoint par le prestigieux général Raoul Salan, qui a quitté son
exil espagnol à la barbe des autorités.
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Raoul Salan est celui-là même qui, le 15 mai 1958, a fait acclamer le nom du général de
Gaulle à Alger.
Le mardi 25 avril, le gouvernement reprend en main la radio d'Alger cependant qu'Hélie
Denoix de Saint Marc et Maurice Challe se livrent aux autorités. Quant aux généraux Salan et
Jouhaud, ils rentrent dans la clandestinité et prennent la tête de l'OAS (Organisation de
l'Armée Secrète), créée à Madrid deux mois plus tôt.
Résumé de la vie des principaux personnages de l’époque.
Maréchal Pétain
24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais, France) - 23 juillet 1951 à Port-Joinville (île d'Yeu, France)
Il est issu d'une famille de paysans honnêtes et pieux. Officier républicain, indifférent à la
religion. Pendant la Grande Guerre, sa nomination en février 1916 à la tête de la 2e armée
avec mission de défendre Verdun lui ouvre les portes de la célébrité. En novembre 1918, il
éclate en sanglots quand le généralissime Foch lui interdit de poursuivre l'offensive jusqu'à
Berlin. Le 8 décembre 1918, il n'en reçoit pas moins son bâton de maréchal.
En juillet 1940, la France ayant été envahie par l'armée allemande, le Maréchal, doté des
pleins pouvoirs par la Chambre des députés, met sa popularité au service de la collaboration
avec l'occupant. Il croit ce faisant servir les intérêts de la France. Ses compromissions lui
valent d'être condamné à mort après la Libération. De Gaulle, chef du gouvernement
provisoire, le gracie en considération de son grand âge. Il finira ses jours en prison.
Adolf Hitler
20 avril 1889 à Braunau-am-Inn (Haute-Autriche) - 30 avril 1945 à Berlin (Allemagne)
Après une enfance plutôt heureuse, le futur Führer vit dans la bohême à Vienne puis à
Munich, en Allemagne. Août 1914 va changer son destin comme celui du monde. Hitler
s'engage comme volontaire. Après la Grande Guerre, son talent d'orateur lui vaut d'être
employé par l’armée pour infiltrer les mouvements révolutionnaires... Mais lui-même
s'engage dans un groupuscule dont il va faire le parti national-socialiste (en abrégé «nazi»). Il
promet de restaurer la grandeur de l'Allemagne, mise à mal par les vainqueurs de la Grande
Guerre,
prétendument
sous
l'influence
des
Juifs
cosmopolites
!
La crise économique mondiale de 1929 lui vaut d’être entendu par des millions de chômeurs
et de pauvres qui aspirent à une revanche sur le destin. Fort du succès de son parti aux
élections législatives, Hitler est appelé à former le gouvernement de la République allemande
le 30 janvier 1933. Dans les mois qui suivent, profitant des maladresses des démocrates, il
s’empare de tous les pouvoirs avec le titre de Führer (Guide). Il installe un État totalitaire et
se fixe deux objectifs maléfiques : agrandir l’Allemagne au prix d’annexions et de conquêtes ;
débarrasser
d’une
façon
ou
d’une
autre le pays
de
ses
Juifs
!
Les mesures se succèdent (annexion de l’Autriche puis de la Tchécoslovaquie, mise à l’écart
des juifs, multiplication des pogroms et des humiliations) jusqu’à ce que la France et
l’Angleterre, poussées à bout, lui déclarent la guerre. La guerre, très vite, devient mondiale.
En 1941, à défaut d’expulser les millions de juifs présents dans les territoires conquis par son
armée, Hitler entreprend de les exterminer par des exécutions collectives puis par la
déportation et les chambres à gaz. Le Führer se suicide misérablement peu avant la
capitulation sans conditions de l’Allemagne.
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Général de Gaulle
22 novembre 1890 à Lille - 9 novembre 1970 à Colombey-les-deux-Églises (Haute-Marne, France)
Charles de Gaulle incarne en France et au-delà l’esprit de résistance. Il acquiert ses galons de
général « à titre provisoire » en tentant de faire face à l’armée allemande lors de l’invasion de
mai-juin 1940.
Sous-secrétaire d’État au gouvernement, il refuse l’armistice et s’enfuit à Londres, d’où il
lance
à
la
radio
un
appel
à
la
résistance.
Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il n’a de cesse de rassembler autour de lui les
mouvements de résistance français et de dénoncer la collaboration du maréchal Pétain et de
son gouvernement avec l’occupant allemand.
Il porte sur ses épaules l’honneur de la France et, assez naturellement, à la Libération, remet
sur pied des institutions républicaines. Après une éclipse suite à des divergences politiques (la
«traversée du désert»), il est rappelé au pouvoir pendant la guerre d’Algérie, donne une
nouvelle Constitution à la France et achève la décolonisation.
Chronologie :
28 juin 1914 : attentat de l’héritier de l’empire austro-hongrois, François-Ferdinand, par un
anarchiste serbe. Début des déclarations de guerres.
21 février 1916 : bataille de Verdun
11 novembre 1918 : armistice et arrêts des combats
28 juin 1919 : traité de Versailles
6 juin 1944 : débarquement de Normandie
7-8 mai 1945 : capitulation de l’Allemagne
5 juin 1947 : plan Marshall. Dans un discours à l'Université de Harvard, le général Marshall,
présente un «programme de reconstruction européenne» pour lutter «contre la famine, le
désespoir et le chaos».
1952 : création de la CEE. Communauté économique européenne
1958 : retour de De gaulle au gouvernement
21 avril 1961 : putsch d’Alger
Bibliographie
www.herodote.net
Fiches d’étudiants
L’histoire de France (J. Bainville)
9
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