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• Umukunga (13 ménages). Ces personnes peuvent vendre le surplus de
leurs récoltes et de leur bétail, ont les moyens de se faire soigner et
possèdent un peu d’argent. Les enfants peuvent aller à l’école secondaire.
Elles se nourrissent bien, sont propres, ont un logis convenable, possèdent
une bicyclette et peuvent employer d’autres gens.
L’exemple de Sholi illustre la nature de la pauvreté dans les PMA. Ce
fléau frappe non pas une petite partie de la population, mais la majorité
des habitants. La plupart des gens gagnent trop peu ou tout juste assez
pour arriver à satisfaire leurs besoins essentiels. Dans ces pays, les
ressources disponibles, même lorsqu’elles sont équitablement réparties,
sont à peine suffisantes pour répondre de façon durable aux besoins
fondamentaux de la population.
Des conditions de vie comme celles des habitants de Sholi semblent
indignes d’un monde civilisé. Mais elles n’ont rien d’exceptionnel dans les
PMA. D’après des estimations de la pauvreté faites par la Banque
mondiale et par la CNUCED, 49 à 50 % de leur population vivait avec
moins d’un dollar par jour à la fin des années 90. Bien que les résultats
économiques des PMA se soient nettement améliorés à cette époque,
l’incidence globale de l’extrême pauvreté n’a pas diminué pour autant. Si
la tendance se maintient, on estime que le nombre d’habitants des PMA
vivant dans la misère passera de 334 millions en 2000 à 471 millions en
2015. À supposer que la Chine et l’Inde continuent sur leur lancée, les
PMA seront le principal foyer de pauvreté dans le monde en 2015.
Il y a dans d’autres pays en développement des gens qui vivent dans les
mêmes conditions que les habitants de Sholi. Mais lutter contre la
pauvreté est une tâche particulièrement ardue dans les PMA car la misère
y est omniprésente, ce qui renforce la tendance à la stagnation
économique, laquelle ne fait qu’aggraver la pauvreté. C’est ainsi que
s’enclenchent plusieurs cercles vicieux:
• Il y a peu de ressources excédentaires pour financer l’investissement et
des services publics essentiels comme l’enseignement, la santé,
l’administration et le maintien de l’ordre. Qui dit faiblesse des revenus,
dit faiblesse de l’épargne; or, quand l’épargne est faible, l’investissement
l’est aussi, ce qui se traduit par une faible productivité et de bas revenus;