« Figaro, du mariage au divorce » Beaumarchais

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 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand « Figaro, du mariage au divorce » Beaumarchais-­‐Horvath Dans quelle mesure la lecture de la pièce d’Horvath peut-elle éclairer
l’étude du Mariage de Figaro ?
1 1/Le monologue de Figaro, son rôle dans Le Mariage et « ses réécritures » chez Horvath C’est le monologue le plus long du répertoire classique français : on peut s’interroger sur sa fonction dramaturgique dans Le Mariage dans la mesure où, inévitablement, il retarde l’action (durée : 8 min 47 s). Il pose donc des questions de jeu. Chez Horvath, il ne s’agit plus d’un monologue mais d’une tirade puisque Figaro se met à se citer lui-­‐
même quand l’officier lui demande de décliner son identité. Dans cet étrange passage, Horvath fait une sorte de « condensé » du monologue écrit par Beaumarchais en citant littéralement les phrases les plus connues. Il termine par une pirouette : « j’ai fini – par me marier ! » Monologue de Figaro (Acte V, scène 3) -­‐L’autoportrait d’un personnage picaresque -­‐Une dramaturgie artificielle ? -­‐Un monologue critique et engagé Acte I, tableau 2 Citations extraites du monologue dans la réponse à l’officier Dans la suite de la scène, nous voyons apparaître quelques éléments du monologue disséminés dans la conversation avec les douaniers. Figaro, « l’enfant trouvé » qui ne veut pas d’enfant
Figaro semble totalement effrayé par la perspective de devenir père. Il exprime cette angoisse dès le Tableau 2 de l’Acte I. Dans un premier temps, il fait cet aveu aux douaniers alors que Suzanne est auprès de la comtesse. Par la suite, le sujet sera au cœur de toutes ses disputes avec Suzanne. C’est la condition que Suzanne mettra à son départ pour Grand-­‐Bisbille et le fait qu’il ne tienne pas sa promesse est la cause principale de l’infidélité de Suzanne puis du divorce lui-­‐même. Tout au long de la pièce, il est question d’enfant. C’est d’autant plus surprenant qu’il n’est jamais question d’enfant dans Le Mariage, sinon au moment où Marceline reconnaît son fils. On peut émettre l’hypothèse que le Figaro d’Horvath a été traumatisé par son statut d’ « enfant trouvé », expression qu’il ne cesse d’utiliser lorsqu’on lui demande de définir son identité. On peut s’étonner qu’Horvath ait totalement fait disparaitre Marceline et Bartholo, deux personnages qui jouent pourtant un rôle tout à fait fondamental dans Le Mariage. On aurait pu imaginer en effet qu’ils n’aient pas fui et qu’ils soient Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand restés au château ou, du moins, qu’on y fasse allusion, mais il n’en est jamais question. En réalité, ils ont totalement disparu, comme si le procès et la reconnaissance n’avaient jamais eu lieu. L’intérêt de cette double disparition ne serait-­‐il pas pour Horvath de priver « définitivement » Figaro de ses parents, d’en faire un « éternel orphelin » ? Ce qui lui permet alors de faire de l’ enfant la problématique centrale du couple Figaro-­‐Suzanne. Le dénouement : Figaro enfin « père »
Cette hypothèse offre également une piste d’interprétation intéressante pour le dénouement de la pièce. En effet, quand Figaro rentre au château il s’aperçoit que le lieu a été transformé en un Foyer national pour orphelins, en somme un refuge pour « enfants trouvés ». L’ironie voudra que Figaro devienne l’intendant du château, ce qui était son rêve depuis leur départ mais pas sous cette forme particulière : il devient accessoirement le « père » symbolique de tous ces enfants. On a souvent interprété la question qu’il pose à Fanchette dans un sens politique (il chercherait à mesurer le pouvoir qu’il a sur les enfants embrigadés). Au moment où il pose cette question il est surtout préoccupé par la réponse de Suzanne qui n’arrive pas, autrement dit, il cherche surtout à savoir s’il est un bon père pour ces enfants, s’il aurait été un bon père pour l’enfant qu’il aurait pu avoir avec Suzanne. Suzanne pourrait-­‐elle retrouver enfin le Figaro qu’elle a aimé autrefois ? C’est d’ailleurs à Fanchette qu’il pose cette question, Fanchette qui a été si dure avec lui à son retour et qui l’a accusé de mentir aux enfants. Cette question de l’amour des enfants semble d’ailleurs essentielle pour lui puisqu’il la pose sans cesse à Fanchette : « Cette question idiote toujours ! Les enfants, tu es leur Dieu ; pour toi, ils iraient voler, piller, assassiner-­‐ » Figaro se réjouit d’être aimé, non d’être capable d’en faire des voleurs ou des assassins. D’ailleurs, quand les deux enfants veulent emprisonner ou exécuter le comte à la fin du tableau, il les incite au contraire à se montrer gentils et polis avec lui : « Que vous a-­‐t-­‐il fait, à toi, à toi ? Vous n’avez pas honte ? Prenez garde. Quand vous serez vieux, on stipulera peut-­‐être que tout enfant trouvé est un criminel et que seuls existent les comtes ; les comtes mettront les enfants trouvés en prison et les fusilleront-­‐ Allez, allez casser les vitres maintenant et que ça saute ! » En somme, Figaro a enfin grandi ; il a soigné sa névrose d’enfant trouvé en s’occupant lui-­‐même d’enfants trouvés. Cette interprétation est confirmée par la variante du dénouement qui révèle encore plus nettement le rôle fondamental des enfants dans la prise de conscience de Figaro. Ce sont les enfants qui lui font retrouver sa foi en l’homme et en l’avenir : « Depuis ce garçon qui ne rend pas les coups à plus petit que lui, je vois à nouveau le but de la révolution… » 2/De la relation maître-­‐valet à la « lutte des classes » Dans Le Mariage, nous assistons à l’affrontement entre un valet et son maître. Dans la pièce d’Horvath cette conversation tendue sur les rapports de classe se poursuit jusqu’au point de rupture. Et quand Figaro rentre au château, c’est Pédrille qui, à son tour, attaquera Figaro en tant que traître à sa classe. Scènes d’affrontement maître-valet
2 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand Acte III, scène 5 : Figaro, le comte Fig : « C’est qu’ils n’ont point de valets pour les y aider » Acte V, scène 3 : Figaro (affrontement imaginaire puisque le comte n’est pas là) « Qu’avez-­‐vous fait pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus. » Acte I, tableau 1 Fig : « Vous êtes, Votre Excellence excellentissime, le maître héréditaire de vos gens et de la justice. Ne sont-­‐ce pas là assez de crimes ? » Acte I, tableau 3 Co : « Le comte Almaviva continuera à vivre selon son style, il s’offrira le luxe dont il a acquis le droit de jouir par la naissance. » Acte I, fin du tableau 4 Co : « Je sentais depuis un moment que tu faisais de la résistance passive. » Fig : « C’est seulement l’instinct actif de conservation. » 3/Deux pièces « féministes » « L’action est portée par les femmes, les hommes parlent trop et ils ne font pas grand-­‐chose » (C. Rauck) Dans les deux pièces, les figures féminines dominent les figures masculines. Figaro semble mener le jeu mais si c’est le cas dans Le Barbier d’un bout à l’autre de la pièce, dans Le Mariage, la comtesse reprend la main dès la scène 25 de l’acte II et c’est elle qui organise le « piège », secondée par Suzanne. Marceline dénonce la triste condition des femmes. Chez Horvath, face à l’adversité, les deux femmes sont beaucoup plus lucides et plus adultes. ! La comtesse affronte la pauvreté avec courage et protège son fragile époux. ! Suzanne a foi en l’avenir et assiste impuissante à la transformation de son Figaro en bourgeois amer et conformiste. C’est en le quittant qu’elle le sauve et le réveille enfin. ! Fanchette dénonce l’hypocrisie de Figaro envers les enfants et se moque des prétentions de Pédrille grisé par le pouvoir. Les femmes, dans la pièce d’Horvath, gardent le contact avec la réalité et tentent désespérément de « réveiller » les hommes bercés de rêves et d’illusions ou aveuglés par le pouvoir. Interventions salutaires des femmes dans la pièce
Acte II, tableau 2 : le comte, la comtesse La comtesse qui « n’a plus peur » tente de faire accepter cette nouvelle situation au comte : « Tu as encore beaucoup à apprendre. » Cette leçon de vie aura bien des effets puisque le comte y fait référence lors de l’entrevue avec la juriste : « Ma femme dit toujours que nous sommes encore sur les bancs de l’école en attendant les grandes vacances – Professeur, c’est pour quand ? » Toutes les critiques de Suzanne sur l’évolution de Figaro révèlent sa grande lucidité mais la plus frappante est assurément le discours qu’elle lui tient lors de leur scène de rupture. Acte II, tableau 4 : Figaro, Suzanne (p.60-­‐62) « Mon Figaro a croupi en prison pour avoir écrit la vérité, toi, tu gardes les formes à Grand-­‐Bisbille ! 3 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand Tu es un petit bourgeois, lui était un citoyen du monde ! Il était un homme, alors que toi… » Acte III, tableau 2 : Figaro, Fanchette (p. 84-­‐85) « Que tu mentes, je le savais bien, nous mentons tous. Mais que tu puisses mentir à ce point aux enfants-­‐ » Acte III, tableau 5 : Fanchette, Pédriile (p.98) « Mon pauvre ami, ne t’occupe plus de politique, tu veux. » 4/A chaque époque ses combats : de la tirade de Marceline à la « Ligue internationale d’aide aux émigrés » Beaumarchais dans Le Mariage dénonçait toutes les injustices de son époque : les privilèges de la noblesse, la censure, l’intolérance, la condition des femmes Principales scènes de dénonciation des injustices
Acte III, fin de la scène 16 Tirade de Marceline sur la condition des femmes Acte V, scène 3 : un monologue critique et engagé Critique des privilèges nobiliaires et des puissants Critique de la censure religieuse et politique Acte I, tableau 2 Défense et illustration de la révolution par Figaro auprès des douaniers (p.25-­‐26) Acte III, tableau 1 (p.69-­‐73) La juriste : « Que tous ceux d’entre vous qui sont trop heureux de posséder une patrie et incapables d’imaginer le malheur qu’il y a à la perdre, les aident en apportant leur obole ! » 5/Le personnage de Chérubin : du page « joli cœur » au patron de bar de nuit Chérubin jouait un rôle déterminant dans Le Mariage. Il est la cause principale des multiples rebondissements du premier et du deuxième acte. Il est le principal rival du comte : il suscite sa jalousie avec Fanchette d’abord, puis avec Suzanne et enfin, avec la comtesse. Il disparaît temporairement dans l’Acte III pour réapparaître dans l’Acte IV déguisé en fille et découvert par Antonio et enfin dans l’Acte V où il participe à l’invraisemblable chassé-­‐croisé final dans les jardins du château. Le rôle déterminant d’un personnage secondaire
Acte I, scènes 7 à 11 Acte III, tableau 1 (le comte à la juriste) 4 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand Scènes où Chérubin, venu demander de l’aide à Suzanne, vole le ruban, est contraint de se cacher derrière puis dans le fauteuil avant d’être surpris par le comte. Suzanne à Chérubin : « Oh ! dans trois ou quatre ans, je prédis que vous serez le plus grand petit vaurien !... » (sc.7) Acte II, scènes 4 à 15 Chérubin caché dans la chambre de la comtesse lui chante sa chanson. Suzanne et la comtesse le déguisent en femme. Suite à l’arrivée intempestive du comte il devra sauter par la fenêtre pour sauver l’honneur de la comtesse avec la complicité de Suzanne. Acte IV, scènes 4 à 7 Déguisé en jeune paysanne il est reconnu par Antonio. Acte V, scène 6 et suivantes Il participe au chassé-­‐croisé dans les jardins du château. Le co : « Son patron est aussi un émigré, un certain monsieur de Chérubin qui fut mon page au temps jadis » Acte III, tableau 3 Chérubin a écrit une romance que lui a inspirée Suzanne (fait écho à sa chanson écrite pour la comtesse) qui fera ensuite « le tour du monde » : on la retrouve au tableau 5 chantée par Fanchette (« C’est la chanson à la mode ») Suzanne appelle Chérubin « Monsieur » et le tient à distance car il continue à lui faire du charme. Chérubin a sauvé Suzanne mais, apparemment, il ne cherche pas à abuser de la situation. Il se montre néanmoins curieux, voire indélicat au sujet de ses relations avec le comte. Il accuse implicitement Suzanne d’avoir causé la mort de la comtesse, ce qui la blesse profondément. Il se montre prévenant avec le comte sorti de prison et défend Suzanne face au commissaire. Chérubin est apparemment celui qui a le mieux survécu à l’exil mais sa réussite paraît un peu « louche » et finalement très relative. Les personnages souffrent tous du même mal, la nostalgie du château : «Mon château. Tenez -­‐ C’était le parc, il s’étendait jusqu’à la forêt. Et voilà des photos de famille, ma femme et ainsi de suite… » (Le comte au commissaire à la fin du tableau). 6/Mariage « mode d’emploi » : des incidences de l’Histoire sur la vie de couple* *Voir Casimir et Caroline, une autre pièce d’Horvath qui traite de la même question : le couple dans la crise. Du Barbier à La Mère coupable on suit l’histoire de deux couples de leur naissance à leur « mort » pour ainsi dire. Chez Horvath, on peut ajouter le couple Fanchette/Pédrille qui donne encore un nouvel éclairage sur la question. Rien ne laissait supposer en effet que ces deux personnages finiraient ensemble. Fanchette espérait bien épouser Chérubin et changer de milieu mais ce dernier est envoyé à la guerre à la fin du Mariage. Fanchette aurait donc épousé un homme de sa condition, le seul qui restait au château. Le comte et la comtesse, un couple apparemment fragile qui résiste dans la
tempête
5 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand Almaviva, très amoureux de Rosine dans Le Barbier s’est lassé des tendresses de sa femme. Il est devenu une sorte de Dom Juan cynique dont le désir est de conquérir toutes les femmes. La comtesse est extrêmement malheureuse. A la fin du Mariage, grâce à une stratégie habile et avec l’aide de Suzanne, la comtesse est parvenue à reconquérir son époux mais on sent que le comte est resté un enfant gâté qu’il faut sans cesse éblouir et surprendre. Chez Horvath, le comte garde, au début de la pièce du moins, son côté « grand seigneur » et son manque de lucidité sur la situation mais, dès le Tableau 1, on voit qu’il est très soucieux de ménager la comtesse et de la rassurer. Dans le tableau 3, il est joueur, dépensier mais, là encore il se montre prévenant à l’égard de la comtesse, comme si ces premières épreuves l’avaient rendu moins égoïste. C’est dans l’adversité et la misère que se révèle la profondeur des liens qui unissent le comte et la comtesse et tout particulièrement dans la très belle scène où cette dernière reçoit la lettre de Suzanne (Acte II, tableau 2). Almaviva prend conscience du courage de son épouse. La comtesse s’efforce de le protéger et de l’aider à accepter leur situation. Nous apprendrons plus tard par Suzanne que la comtesse est morte d’une grippe (Acte III, tableau 3). Lors de la traversée de la forêt/frontière par Suzanne et le comte nous pourrons mesurer l’amour que ce dernier portait à son épouse : il s’arrête près de l’arbre couché qui lui rappelle le temps où son épouse était encore vivante et s’apprête à se suicider (Acte III, tableau 4). Dans une certaine mesure, ce couple si fragile dans Le Mariage a mieux survécu à la révolution que celui de Figaro et Suzanne. Figaro et Suzanne : chronique d’une séparation annoncée
Dans la pièce, toutes les scènes où Figaro et Suzanne se retrouvent sont des scènes de dispute, d’affrontements parfois violents : le malentendu est surtout lié au désir d’enfant de Suzanne qui n’est pas compris par Figaro mais au-­‐delà de la question de l’enfant, Figaro ne pardonne pas à Suzanne d’avoir dû quitter le château par « fidélité conjugale ». Chez Horvath, à part dans la scène d’exposition où apparaît encore leur formidable complicité, nous assistons à la lente dégradation de cette relation jusqu’à la séparation. Figaro / Suzanne : du malentendu à la haine
Acte I, fin du tableau 2 (p. 27-­‐
28) Acte I, tableau 4 (p.35-­‐39) Acte II, tableau 1 (p.45-­‐48) Acte II, tableau 3 (p.56-­‐58) Acte II, tableau 4 (p.60-­‐62) On voit apparaître ici les premiers signes du malentendu : Suzanne reproche à Figaro son indifférence face à l’état de la comtesse. Première terrible dispute : Figaro veut quitter les Almaviva, Suzanne refuse catégoriquement mais n’a guère le choix. Elle met toutefois une condition à son départ : elle veut un enfant. Figaro accepte. Figaro est bien installé à Grand-­‐Bisbille ; il reproche à Suzanne de ne pas faire son travail sérieusement et surtout de ne pas être aimable avec une clientèle qu’elle méprise. Suzanne exprime sa souffrance, sa nostalgie et revient sur son désir d’enfant. Il esquive la question et sort. Suzanne fait croire à Figaro qu’elle est enceinte. Figaro réagit très mal : il est terrifié et lui propose de se faire avorter. Suzanne est révoltée : elle quitte le salon en le menaçant de le quitter pour élever seule cet enfant. Lors du bal destiné à fêter la nouvelle année, Suzanne qui a 6 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand apparemment cédé aux avances du garde-­‐forestier avoue à Figaro qu’elle ne l’aime plus. Nous comprenons qu’elle va le quitter. Lorsqu’ils se retrouvent enfin (Acte III, scène 5), leurs retrouvailles prennent là aussi la forme d’une «dispute » qui leur permet de « rejouer » leur scène de rupture sous la forme d’une fausse lettre improvisée par Suzanne. Construire une séquence Une pièce riche et complexe qui permet des « parcours » très différents
Classico lycée – Belin Gallimard / Français 1ère -­‐ Belin (2011) Séquence proposée dans le manuel de 1ère, éditions Belin 2011 (pp. 138-151)
Problématique et parti-­‐pris à définir mais qui reposent bien entendu sur la représentation -­‐
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Texte 1 : Autour d’un fauteuil / Acte I, scène 8 (Suzanne, Le Comte, Bazile, Chérubin) extrait pp.140-­‐141 Texte 2 : Un hors-­‐scène essentiel / Acte II, scènes 13 et 14 (Le Comte, La Comtesse / Suzanne, Chérubin) pp.142-­‐143 Texte 3 : Le triomphe de l’aparté / Acte III, scène 5 (Le Comte, Figaro) extrait pp.144-­‐
145 Texte 4 : Le travestissement / Acte IV, scènes 3 et 4 (La Comtesse, Suzanne / + Fanchette, une bergère, Chérubin) pp.146-­‐147 Séquence personnelle (première ES)
Problématique : En quoi cette comédie est-­‐elle « révolutionnaire » à tous les sens du terme ? -­‐
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Texte 1 : Acte I, scène 1 (Figaro, Suzanne) Texte 2 : Acte II, scène 19 (La Comtesse, Suzanne, Le Comte) Texte 3 : Acte III, scène 5 (Le Comte, Figaro) Texte 4 : Acte III, scène 16, extrait de Marceline, se levant vivement : « Une spatule à son bras droit ? » à la fin (Marceline, Figaro, Le Comte…) Texte 5 : Acte V, scène 3 (Monologue de Figaro) 7 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand Mises en scène de référence du Mariage de Figaro Téléfilm de Marcel Bluwal (1961) avec Jean-­‐Pierre Cassel dans le rôle de Figaro et Jean Rochefort dans le rôle du comte. Il a été tourné dans des décors naturels (dans le château pour les « scènes d’intérieur » et dans le parc pour le dernier acte par exemple). Certains aspects de la mise en scène ou du jeu des acteurs ont un peu vieilli. Mise en scène de Jean-­‐Pierre Vincent à Chaillot (1987), avec André Marcon dans le rôle de Figaro et Dominique Blanc dans le rôle de Suzanne + 80 photographies remarquables de cette mise en scène sur Gallica (où on peut observer que le scénographe, Chambas, s’est inspiré de toiles de Fragonard et de Boucher pour imaginer les décors et les costumes). Mise en scène d’Antoine Vitez à la Comédie-­‐Française (1989) qui coïncidait avec les festivités liées au bicentenaire de la Révolution française et dans laquelle Figaro porte un pantalon de sans-­‐culotte. Mise en scène de Christophe Rauck à la Comédie-­‐Française (2007) avec Laurent Stocker dans le rôle de Figaro et Anne Keller dans le rôle de Suzanne (la plus intéressante des mises en scène récentes) Mise en scène des « Noces de Figaro » de Mozart par Richard Brunel (2014). L’action est transposée dans un cabinet d’avocats dans des décors et des costumes contemporains et propose un regard intéressant sur la justice. Exercices d’écriture / exercices créatifs S’approprier la notion de représentation en devenant scénographe, créateur de
costumes, de lumières, en imaginant une bande-son, une affiche ou un programme
pour Le Mariage de Figaro de Beaumarchais
Dans le cadre d’une séquence de 1ère générale ou technologique (« Le texte théâtral et sa représentation du XVIIème siècle à nos jours ») Ce projet permet de transformer chaque groupe de 6 ou 7 élèves en « équipe artistique » pendant cinq semaines voire au-­‐delà puisqu’il n’est pas interdit de lancer le projet avant de commencer la séquence et de le finaliser bien après la séquence. En s’inspirant des différentes mises en scène du Mariage qui ont fait date mais aussi de la peinture, du cinéma ou de la photographie, chaque équipe devra réaliser un « dossier de création » qui comportera une proposition scénographique (avec un décor différent pour chaque acte) et un projet de costume pour les différents personnages. Ce dossier comportera également une création lumière et une bande-­‐son, une affiche pour le spectacle et enfin, un programme avec une note d’intention du metteur en scène. Chaque « étape » du travail doit être explicitée et relever d’un parti-­‐pris cohérent et collectif. 8 Stage « Théâtre et représentation » / Figaro -­‐ Beaumarchais -­‐ Horvath / 20 avril 2016 <F. Marchand Pour réaliser ce dossier, le choix des supports est tout à fait libre : la démarche peut être artisanale (schémas, dessins, collages, maquettes…) ou s’appuyer sur des moyens plus modernes (logiciels d’architecture d’intérieur, de stylisme…). Chaque équipe devra présenter son dossier de création à la classe sous une forme à définir. Les élèves voteront ensuite pour le dossier qui leur semble le plus original et le plus cohérent. Bibliographie Pièce [Dé]montée / Dossiers pédagogiques «Théâtre » et « Arts du cirque » du réseau Canopé ! N°205 – Mars 2015 : « La folle journée ou Le Mariage de Figaro », Beaumarchais, mise en scène de Rémy Barché (Comédie de Reims – Canopé éditions) ! N°223 – Mars 2016 : « Figaro divorce », Horvath, mise en scène de Christophe Rauck (Théâtre du Nord –Canopé éditions) « FIGARO en verve et en musique », Georges Zaragoza – Réseau Canopé, 2015 (Canopé éditions – Maîtriser) 9 
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