CRAAQ – 2003 COLLOQUE SUR LA PRODUCTION PORCINE
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ÉPIDÉMIOLOGIE DU SYNDROME REPRODUCTEUR
ET RESPIRATOIRE PORCIN (SRRP) DANS LES ÉLEVAGES QUÉBÉCOIS
INTRODUCTION
Le syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP) est apparu en Amérique du Nord en
1987. Toutefois, ce n'est qu'en 1991 que le virus responsable de cette maladie a été identifié.
Depuis, le SRRP continue d'entraîner des pertes économiques considérables pour l'industrie
porcine. C'est sans contredit chez le porc la maladie la plus importante économiquement au
Québec.
Plusieurs études ont démontré que ce virus est génétiquement très variable (Kapur et al., 1996;
Goldberg et al., 2000a, b) et certains auteurs avancent que ces variations pourraient être à
l'origine de la différence de signes cliniques observés lors d'épisodes de SRRP. La sévérité des
signes cliniques peut également être influencée par le type de système de production et le
statut immunitaire du troupeau. Afin de mieux contrôler cette condition, il est essentiel de bien
en comprendre l'épidémiologie. Le virus se transmet d'un troupeau à l'autre principalement par
l'introduction de sujets infectés et par la semence contaminée, ou tel que suggéré
expérimentalement via du matériel contaminé (aiguilles, bottes, vêtements, véhicules), des
insectes et des oiseaux (Le Potier et al., 1997; Zimmerman et al., 1997; Benfield et al. 1999;
Dee et al., 2002; Otake et al., 2002 a, b, c). Quant à la transmission par aérosol sur de longues
distances, la littérature à son sujet demeure controversée. La majorité des études portant sur la
transmission ont été effectuées à partir d'infections expérimentales alors que très peu d'études
de champ ont été menées. Des outils de diagnostic très performants ont été développés pour le
SRRP au cours des dernières années, ce qui a permis une approche originale pour l'étude de
l'épidémiologie de cette importante maladie.
Les objectifs du projet étaient d'évaluer la variation génétique parmi les souches du virus SRRP
au Québec et d'identifier des relations entre les souches afin de mieux comprendre les facteurs
impliqués dans la propagation du virus. De nombreux vétérinaires et producteurs ont participé à
cette étude et leur collaboration fut grandement appréciée. Les résultats présentés sont issus
d'une étude récente (Larochelle et al. 2003) à laquelle est ajoutée l'analyse de cas de SRRP
soumis depuis juillet 2002.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Au total, 369 souches de virus SRRP ont été analysées dont 347 souches obtenues de cas de
champ sur une période de cinq ans, 18 isolats de référence, trois souches vaccinales et une
souche des États-Unis.
Les échantillons soumis consistaient en des sérums ou des morceaux de poumons ou de
ganglions lymphatiques obtenus d'animaux qui avaient présenté des signes cliniques ou des