
ÉVÈNEMENT
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Santé-MAG
N°14 - Janvier 2013
Certaines maladies de système.
L’hypertension artérielle peut-être,
aussi, favorisée par l’obésité, le tabac,
le diabète…qui représentent des fac-
teurs de risque supplémentaires.
Quels sont les symptômes de cette pa-
thologie?
Le plus souvent, l’hypertension arté-
rielle ne se manifeste par aucun symp-
tôme. C’est une maladie silencieuse,
découverte, soit de façon fortuite, lors
d’une consultation (médecin traitant,
médecin du travail…), soit à l’occasion
d’une complication. C’est là, donc, la
gravité de cette affection, souvent mé-
connue. L’intérêt du dépistage est fon-
damental (prise régulière de sa pres-
sion artérielle).
Rarement, l’hypertension artérielle se
révèle par la perception de bourdon-
nements d’oreilles, de maux de tête
(céphalées), par l’impression de voir
des mouches volantes ou un brouillard
devant les yeux. Quelquefois, cette af-
fection se manifeste par une épistaxis
(saignement de nez).
Malheureusement, certaines compli-
cations peuvent survenir en révélant,
quelquefois, la maladie. Ces compli-
cations peuvent être fatales, comme
l’accident vasculaire cérébral isché-
mique ou hémorragique, l’infarctus
du myocarde, l’insuffisance rénale, la
dissection de l’aorte.
Quelle est la méthode actuelle pour
diagnostiquer une hypertension arté-
rielle?
La pression artérielle doit être prise
par un appareil homologué (automa-
tique ou manuel), aux 2 bras, la pre-
mière fois, en position couchée ou
assise, comme le recommande l’OMS.
Un repos de 5 minutes est nécessaire
avant la prise. Le bras doit être entiè-
rement nu, tout vêtement constricteur
doit être enlevé. La manie d’examiner
les patients, en Algérie, habillés, est à
bannir. La prise doit se faire loin d’un
repas (2 heures) et de la prise d’une
cigarette (une heure). Elle doit être
évitée, lorsque la personne est en
état d’anxiété ou contrariée. Elle doit
être confirmée au cours d'au moins
trois consultations différentes (deux
mesures à chaque consultation au
cours d'une période de 3 à 6 mois) si,
toutefois, la gravité de l'hypertension
artérielle ne justifie pas un traitement
immédiat.
S’il existe plus de 20 mm Hg d’écart
sur la pression artérielle systolique et/
ou 10 mm Hg au niveau d’un bras, il y
a une anisotension. Auquel cas, il faut
rechercher une sténose des artères du
bras où la tension artérielle basse. La
pression à considérer est évidemment
la plus élevée.
La recherche d’une hypotension or-
thostatique, en particulier chez le
sujet âgé et le patient diabétique, est
conseillée. Il s’agit d’une chute de la
PAS de plus de 20 mm Hg et/ou de plus
de 10 mm Hg sur la PAD, lors du pas-
sage en position debout.
La pression artérielle de consultation
est la pression artérielle que prend le
médecin, au niveau du cabinet médi-
cal. Sa valeur ne peut dépasser
la valeur limite de 140/90 mm de
mercure.
La pression artérielle à domi-
cile est la pression artérielle
que prend le malade en «auto-
mesure», à l’aide d’un appa-
reil électronique automatique,
au niveau de son domicile. Le
patient prend sa pression arté-
rielle, au niveau de son domicile,
sans la présence d’une tierce per-
sonne, en position assise; trois me-
sures, le matin au lever, trois mesures,
le soir avant le coucher, trois jours de
suite (règle des 3). Les mesures sont
espacées d’une à quelques minutes
(recommandations 2011 de la Société
française d’hypertension artérielle).
Sa valeur ne peut dépasser la valeur
limite de 135/85 mm de mercure (va-
leur moyenne calculée sur la pression
systolique et diastolique).
La mesure ambulatoire de la pres-
sion artérielle (MAPA) est la courbe de
pression artérielle enregistrée durant
les 24 heures, à l’aide d’un appareil en-
registreur qu’on place chez le patient.
• MAPA éveil = 135/85 mmHg;
• MAPA sommeil = 120/70 mmHg;
• MAPA 24 h = 130/80 mmHg.
Pour faire le diagnostic d’hypertension
artérielle, les sociétés savantes re-
commandent, aujourd’hui, de prendre
la tension artérielle en consultation
et à domicile. La raison invoquée, est
qu’on s’est aperçu qu’il existe une si-
tuation où la pression artérielle peut
être normale à domicile et élevée en
consultation (hypertension artérielle
dite «blouse blanche» ou de «consul-
tation». L’inverse est tout à fait vrai.
C'est-à-dire la pression artérielle est
normale chez le médecin mais élevée
à domicile: on parle, alors d’hyperten-
sion artérielle cachée. Cette hyperten-
sion artérielle cachée est très dange-
reuse, car si on ne prend pas la tension
artérielle à domicile, on ne s’aperce-
vra jamais qu’on est hypertendu et on
s’exposera, ainsi, à de graves compli-
cations.
Qu’elle pression doit-on prendre à do-
micile? L’auto-mesure ou la MAPA?
La société française d’hypertension
artérielle (SFHTA) préconise l’auto-
mesure, en premier lieu.
La société anglaise d’hypertension
artérielle (NICE) préconise la MAPA en
premier lieu.
Quels
sont les appareils de mesure les plus
fiables?
La mesure de référence est celle
réalisée à l’aide d’un appareil de me-
sure appelé «sphingomanomètre à
mercure», mais le mercure est très
toxique pour l’organisme, ce qui a
obligé les organismes internationaux
à supprimer tous les appareils conte-
nant ce métal. L’appareil «anéroïde»
ou manomètre à aiguille est le plus
utilisé, il est fiable mais très fragile.
Il tend à être remplacé par l’appareil
électronique, qui se généralise.
La mesure à l’aide de l’appareil élec-
tronique, étant une mesure oscil-
lométrique, nécessite un matériel
homologué. La liste des appareils
homologués peut être consultée sur
internet. En cas d’auto-mesure, seul
l’appareil automatique électronique
est autorisé.
D’autre part, le brassard doit être
adapté au bras. On peut, ainsi, suresti-
mer la tension artérielle chez les per-
sonnes obèses si on utilise un bras-
sard standard. L’inverse est vrai. Nous
devons donc avoir un jeu complet de
brassards (standard, pour obèses,
pour enfants, pour nouveau-nés et
enfants).