Schéma de fonctionnement de VirScan. Chaque ligne correspond à une série de peptides d’un
certain virus. Ceux qui ont été visés par les anticorps présents dans le sang analysé se présentent
en rouge, indiquant que la personne est immunisée contre le virus en question. – Ph. © Science
EN MOYENNE, CHACUN A ÉTÉ INFECTÉ PAR 10 VIRUS AU COURS DE SA VIE
Non seulement VirScan recèle la promesse d’accélérer de manière faramineuse les diagnostics
médicaux, il pourrait permettre de comparer la diffusion de certaines maladies dans des
populations entières, éclairant les recherches des épidémiologistes.
Déjà, les immunologistes qui l’ont mis au point on fait d’intéressantes découvertes en le testant.
Ces premiers essais, destinés à évaluer l’efficacité de VirScan, ont été menés sut 569 personnes
dans 4 pays : États-Unis, Afrique du Sud, Thaïlande et Pérou.
Pour confirmer sa validité, les chercheurs ont d’abord vérifié que le test détectait correctement
les infections connues chez les personnes examinées : par exemple, le virus du sida (VIH) ou le
virus de l’hépatite C (VHC). Ce que VirScan faisait avec une très bonne sensibilité, de 95 à 100
%. Ils se sont aussi assuré qu’il ne donnait pas de “faux positifs”, c’est à dire qu’il ne signalait
pas la présence d’un anticorps alors que celui-ci n’était pas véritablement présent.
Ensuite, ils ont compté le nombre d’infections détectées, découvrant qu’en moyenne, chaque
patient portait dans son sang les traces du passage 10 virus. En dehors des États-Unis, le nombre
d’infections virales contractées était légèrement supérieur, de même que chez les séropositifs au
VIH, atteignant le nombre incroyable de 84 chez deux personnes !
Mais le résultat le plus surprenant de cette recherche préliminaire est que, d’une personne à
l’autre, les armes développées contre une même maladie étaient étonnamment semblables. Une
grande partie des anticorps ciblaient exactement les mêmes sites des protéines présentes à la
surface des virus ! Les immunologues ignoraient l’existence de ces “domaines publics” chez les
agents pathogènes, qui laissent supposer qu’un bon nombre d’anticorps diffèrent peu entre
individus.
D’après Elledge, VirScan va aller en s’améliorant encore à mesure qu’elle sera testée sur de
nouveaux patients. Il pourra servir à élaborer des anticorps pour lutter contre le cancer et à mieux