C. Tilikete*, A. Vighetto* n° 92 fiche technique Sous la responsabilité de ses auteurs Edimark Santé, c’est aussi : EDIMARK SAS Les Lettres... Quand évoquer une origine vasculaire devant un trouble oculomoteur central ? La Lettre du Cancérologue La Lettre du Cardiologue La Lettre du Gynécologue La Lettre de l’Hépatogastroentérologue La Lettre de l’Infectiologue La Lettre du Pharmacologue La Lettre du Pneumologue La Lettre du Psychiatre La Lettre du Rhumatologue La Lettre du Sénologue U ne grande diversité de troubles oculomoteurs centraux peut révéler un accident vasculaire cérébral (AVC) [1]. Certains de ces syndromes oculomoteurs centraux sont très évocateurs d’une pathologie vasculaire et doivent être bien connus des neurologues. Nous avons répertorié cinq tableaux principaux d’accident ischémique ou hémorragique du tronc cérébral se présentant cliniquement par une paralysie oculomotrice centrale, isolée ou prédominante. EDIMARK SAS (DaTeBe Éditions) Les Correspondances... Correspondances en Onco-hématologie Correspondances en Métabolismes Hormones Diabète et Nutrition ▶ Une paralysie de la verticalité du regard (syndrome de Parinaud) associée à des troubles de la vigilance, une somnolence ou un syndrome confusionnel suggère un infarctus mésencéphalique, le plus souvent bilatéral (2) [figure 1]. La paralysie du regard peut affecter l’ensemble des mouvements de verticalité, uniquement les mouvements vers le haut, ou, plus rarement, uniquement les mouvements vers le bas. L’atteinte de la verticalité du regard peut être supranucléaire et n’affecter que les saccades ou atteindre tous les mouvements oculaires. Les Courriers... Le Courrier des Addictions Le Courrier de l’Algologie Le Courrier de l’Éthique médicale Le Courrier de la Transplantation Les Images... Images en Ophtalmologie Images en Dermatologie DaTeBe Éditions ▶ Le syndrome nucléaire ou fasciculaire du IIIe nerf crânien, associé à un trouble moteur controlatéral (hémiataxie ou hémiparésie) Éditeur de livres *Université Claude-Bernard, Lyon-I, Inserm U864, et unité de neuro-ophtalmologie, hospices civils de Lyon. A T É D À E H C I Figure 1. Illustration neuro-radiologique d’un AVC se manifestant par un trouble de la vigilance et un syndrome de Parinaud. Coupes axiales T2 montrant un hypersignal bilatéral de la jonction diencéphalo-mésencéphalique témoignant d’un AVC ischémique bilatéral. F www.edimark.fr C H E À découvrir sur notre site ! ▶ Une ophtalmoplégie internucléaire (OIN) ou un syndrome un et demi de Fisher surviennent dans le cadre d’un AVC dans 50 % des cas. L’OIN est due à une atteinte du faisceau longitudinal médian protubérantiel ou mésencéphalique ; elle peut être isolée, ou être associée à une skew deviation ou à une réaction d’inclinaison oculaire (RIO) [voir la description ci-dessous] ou à une atteinte des voies longues motrices ou sensitives (4) [figure 2]. Le syndrome un et demi de Fisher se caractérise par une paralysie horizontale conjuguée ipsilatérale du regard et une OIN ipsilatérale. Il est fréquemment associé à une paralysie faciale périphérique ipsilatérale (5). R Collection “Urgences” Collection “Les objectifs FMC” Collection “Institutions et sociétés savantes” Collection “La FMC tout en un” Collection “Le pratique” Collection “Santé au féminin” est une autre présentation d’AVC mésencéphalique (3). La forme la plus fréquente de paralysie nucléaire du IIIe nerf crânien est une paralysie unilatérale de l’adduction, de l’élévation et de l’abaissement associée à un ptosis bilatéral ou à une paralysie de l’élévation de l’œil controlatéral. La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 1 - janvier 2010 | I Références bibliographiques ▶ La skew deviation, isolée ou associée au syndrome de RIO, est un syndrome vestibulaire qui peut être périphérique ou plus souvent central, observé dans différentes topographies d’AVC, sur toute la hauteur du tronc cérébral et au niveau cérébelleux (4, 7). La skew deviation est une divergence verticale supranucléaire des axes oculaires, se manifestant par une tropie verticale. La RIO est une tétrade associant skew deviation, inclinaison de la tête, torsion oculaire (vue au fond d’œil) et inclinaison de la verticale subjective. ◾ 5. Eggenberger E. Eight and a half syndrome: one and a half bonnez-vous… aabonnez-vous… 1. Moncayo J, Bogousslavsky J. Oculomotor disorders in vertebrobasilar stroke. Expert Rev Ophthalmol 2009;4(3):258-381. 2. Kumral E et al. Mesencephalic and associated posterior circulation infarcts. Stroke 2002;33(9):2224-31. 3. Kim JS, Kim J. Pure midbrain infarction: clinical, radiologic, and pathophysiologic findings. Neurology 2005;64(7):1227-32. 4. Tilikete C, Vighetto A. Internuclear ophthalmoplegia with skew deviation. Two cases with an isolated circumscribed lesion of the medial longitudinal fasciculus. Eur Neurol 2000;44(4):258-9. syndrome plus cranial nerve VII palsy. J Neuroophthalmol 1998;18(2):114-6. 6. Kumral E, Bayulkem G, Evyapan D. Clinical spectrum of pontine infarction. Clinical-MRI correlations. J Neurol 2002;249(12):165970. 7. Baier B, Dieterich M. Ocular tilt reaction: a clinical sign of cerebellar infarctions? Neurology 2009;72(6):572-3. I C H E À D É T A C H E R Figure 2. Imagerie neuro-radiologique d’AVC se manifestant par une skew deviation et une ophtalmoplégie internucléaire. Coupes axiales T2 montrant un hypersignal au niveau mésencéphalique (A) et protubérantiel (B), évocateur d’un AVC ischémique. F fiche technique n° 92 ▶ Une paralysie conjuguée du regard horizontal unilalérale est évocatrice d’un accident vasculaire protubérantiel (6). Elle reflète une atteinte unilatérale des centres de la motricité oculaire horizontale, à savoir la formation réticulée pontine paramédiane (FRPP) ou le noyau du VIe nerf crânien (abducens). Dans le cas d’une atteinte nucléaire du VIe nerf crânien, la paralysie oculomotrice implique tous les types de mouvements oculaires, alors qu’une atteinte de la FRPP se manifeste par une paralysie uniquement des saccades. Dans les deux cas, l’adduction est normale en convergence. Ces deux types de paralysie horizontale du regard sont fréquemment associés à une paralysie faciale périphérique ipsilatérale et à un déficit sensitif ou moteur controlatéral. II | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 1 - janvier 2010 abonnez-vous en ligne www.edimark.fr Buletin d’abonnement en page 35