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Figure 1. Illustration neuro-radiologique d’un AVC se manifestant par un trouble de la vigilance et un syndrome de Parinaud. Coupes axiales T2 montrant un
hypersignal bilatéral de la jonction diencéphalo-mésencéphalique témoignant d’un AVC ischémique bilatéral.
La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 1 - janvier 2010 | I
fiche
technique
Sous la responsabilité de ses auteurs
n° 92
C. Tilikete*, A. Vighetto*
Une grande diversité de troubles oculomoteurs centraux peut
révéler un accident vasculaire cérébral (AVC)
[1]
. Certains de
ces syndromes oculomoteurs centraux sont très évocateurs
d’une pathologie vasculaire et doivent être bien connus des neuro-
logues. Nous avons répertorié cinq tableaux principaux d’accident
ischémique ou hémorragique du tronc cérébral se présentant clinique-
ment par une paralysie oculomotrice centrale, isolée ou prédominante.
▶ Une paralysie de la verticalité du regard (syndrome de Pari-
naud) associée à des troubles de la vigilance, une somnolence ou un
syndrome confusionnel suggère un infarctus mésencéphalique, le plus
souvent bilatéral
(2) [figure 1]
. La paralysie du regard peut affecter
l’ensemble des mouvements de verticalité, uniquement les mouvements
vers le haut, ou, plus rarement, uniquement les mouvements vers le
bas. L’atteinte de la verticalité du regard peut être supranucléaire et
n’affecter que les saccades ou atteindre tous les mouvements oculaires.
▶ Le syndrome nucléaire ou fasciculaire du IIIe nerf crânien,
associé à un trouble moteur controlatéral (hémiataxie ou hémiparésie)
Quand évoquer une origine vasculaire
devant un trouble oculomoteur central?
*Université Claude-Bernard, Lyon-I, Inserm U864, et unité de neuro-ophtalmologie,
hospices civils de Lyon.
est une autre présentation d’AVC mésencéphalique
(3)
. La forme la plus
fréquente de paralysie nucléaire du IIIe nerf crânien est une paralysie
unilatérale de l’adduction, de l’élévation et de l’abaissement associée à
un ptosis bilatéral ou à une paralysie de l’élévation de l’œil controlatéral.
▶ Une ophtalmoplégie internucléaire (OIN) ou un syndrome un
et demi de Fisher surviennent dans le cadre d’un AVC dans 50 %
des cas. L’OIN est due à une atteinte du faisceau longitudinal médian
protubérantiel ou mésencéphalique ; elle peut être isolée, ou être
associée à une
skew deviation
ou à une réaction d’inclinaison oculaire
(RIO)
[voir la description ci-dessous]
ou à une atteinte des voies longues
motrices ou sensitives
(4) [figure 2]
. Le syndrome un et demi de Fisher
se caractérise par une paralysie horizontale conjuguée ipsilatérale
du regard et une OIN ipsilatérale. Il est fréquemment associé à une
paralysie faciale périphérique ipsilatérale
(5)
.