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24 juin 2016 
 
Avec le Brexit, que va devenir l’Agence du médicament, basée à Londres ? 
 
Suite à la décision du Royaume-Uni, l’Agence européenne du médicament basée à Londres 
pourrait changer d'adresse. Les patrons britanniques de l'industrie pharmaceutique craignent 
sa délocalisation, et un impact négatif pour l'accès des patients aux traitements. 
 
lle fait partie de ces quelques institutions basées au Royaume-Uni mais régissant un secteur 
européen. A Londres,  l’Agence  Européenne du Médicament (EMA) fait la pluie et le beau 
temps dans le domaine du médicament, un secteur harmonisé sur le plan réglementaire à 
l’échelle du Vieux Continent. 
C’est elle qui délivre aujourd’hui la plupart des autorisations de mise sur le marché (AMM), 
indispensables  sésames  pour  qu’un  nouveau  traitement  arrive  jusqu’au  marché  et  puisse 
ensuite être commercialisé dans les différents pays. Tandis que ces derniers gardent la main 
sur  les  essais  cliniques  (les  tests  de  médicaments  sur  l’homme  pour  s’assurer  de  leur 
efficacité et leur sécurité), les processus préalables aux AMM, et le prix des médicaments 
remboursés. 
La Suède et le Danemark prêts à l'accueillir 
Que va donc devenir l’EMA, suite à la décision du Royaume-Uni de sortir de l’Europe ? Elle 
risque d’être déplacée, la Suède et le Danemark ayant déjà proposé de l’accueillir. L'Italie a 
aussi fait part de son intention de récupérer l'agence. Le pays"a toutes les cartes en main 
pour  en  devenir  le  (nouveau)  siège",  a  affirmé  dans  un  communiqué  le  président  des 
industries pharmaceutiques italiennes, Massimo Scaccabarozzi. 
Qui déciderait alors de la réglementation pour le marché pharmaceutique outre-Manche ? Il 
pourrait passer des ratifications pour continuer de bénéficier de cette réglementation, afin de 
ne  pas  avoir  à  monter  lui-même  une  lourde  institution  de  régulation.  Une  situation  pas 
simple. "Nous pourrions nous retrouver dans une situation difficile : dans l’EMA, mais sans 
notre  mot  à  dire",  estime  Jo  Pisani,  chargée  du  secteur  chez  PwC  au  Royaume-Uni, 
interrogée par le site européen Euractiv. Londres pourrait aussi se rapprocher de l’agence 
américaine du médicament, la Food and Drug administration (FDA). Un alignement sur la 
réglementation d’outre-Atlantique pas si évident, selon des avocats. 
Un scénario catastrophe, craignent les patrons 
Ne  plus  dépendre  de  l’EMA ?  Une  source  d’inquiétude  pour  les  patrons  britanniques  de 
l’industrie pharmaceutique. Les patients risqueraient de connaître des délais plus importants 
pour accéder à  certains médicaments, alertait début mai l’équivalent britannique du Leem, 
en brandissant un scénario catastrophe.  
Dimanche 8 mai, 93 PDG de firmes pharmaceutiques et de sciences du vivant, les patrons 
des  gigantesques  laboratoires  britanniques  GSK  et  AstraZeneca  en  tête,  avaient  même 
signé une lettre ouverte appelant le Royaume-Uni à rester dans l’UE. Les industriels français 
Sanofi, américain Pfizer ou encore  danois Novo Nordisk y disposent également de sites 
importants.