INTERVENTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR JEAN-LOUIS BILLON LE MINISTRE DU COMMERCE DE LA CÔTE D'IVOIRE A LA TABLE RONDE DE HAUT NIVEAU SUR « E-COMMERCE », UN OUTIL IMPORTANT DANS LA LIBÉRATION DU POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT 21 Avril 2016 Madame la Présidente, Son excellence Madame Päivi Kairamo, Représentante permanente de la République de Finland, Je voudrais, avant tout propos, vous exprimer mes vifs remerciements pour l’honneur que vous me faites de prendre part à cette importante séance consacrée à « l’Aide pour eTrade » et l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer sur ce thème. Excellence madame la Présidente, L’importance de « e-commerce » pour le Gouvernement de Côte d’Ivoire, à l’instar de bon nombre de Gouvernements en Afrique, n’est plus à démontrer. Mieux, la Côte d'Ivoire, faut-il le rappeler, est l'un des rares pays africains à avoir commencé la promotion et l'utilisation des Technologies de l'Information et de la Communication dès les années 70. Depuis, le cadre réglementaire et législatif favorisant l’introduction harmonieuse des technologies de l'information et des communications dans la structure de l’économie nationale, n’a cessé de s’adapter à l’environnement des affaires. Dans ce cadre, le Gouvernement a pris plusieurs mesures dont celle relative à la défiscalisation du matériel informatique, des tablettes et des téléphones portables pour les particuliers en vue de la promotion de l’usage des TIC par l’ensemble de la population ivoirienne. L'une de ces mesures vise également l’extension du câblage à la fibre optique de toutes les préfectures de la Côte d’Ivoire afin d’accélérer la vulgarisation de l’outil informatique et de l’internet dans l’administration sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Dès lors, les activités multiples et variées de divers secteurs de l’économie ivoirienne ont été dynamisées par cet essor technologique, en l’occurrence, ceux liés aux transactions commerciales. Celles-ci ont entrainé d’une part une restructuration des rapports entre producteurs, vendeurs, transporteurs et acheteurs, impactant positivement et notablement la vie des populations rurales et urbaines, contribuant ainsi au développement économique et social dans son ensemble. D’autre part, il en est résulté un développement plus accru de la bancarisation en Côte d’ivoire à travers l’usage des cartes de crédit prépayées mises à la portée de toute la population par les banques et le 1 payement des différentes factures notamment celles de l’eau et de l’électricité par internet ou téléphone portable. De fait, au titre de l’année 2015, le commerce électronique a représenté 8 % du PIB de la Côte d’Ivoire ; le chiffre d’affaires du secteur est environ 1/5 du budget du pays, soit environ 790 milliards de francs CFA, évalués à plus d’un milliard de dollars US. La valeur globale des transactions du secteur est de l’ordre de 2600 milliards de francs CFA, soit environ 5 milliards de dollars US, sur la même année. Ce secteur, faut-il le relever, emploie plus de 326 000 personnes en emplois directs. De ce point de vue, E-commerce apparait comme un facteur pouvant contribuer à la réduction de la pauvreté, en offrant à certains acteurs économiques défavorisés, majoritairement des femmes et des jeunes, des possibilités insoupçonnées à se connecter aux marchés urbains, frontaliers et internationaux. Excellences Mesdames et Messieurs, C’est en vue de permettre à ceux-ci de se familiariser davantage aux TIC et tirer avantage des immenses possibilités de création d’emploi et d’accès aux marché à tous les niveaux, que mon pays s’est doté d’un ensemble de mesures visant à favoriser l’essor d’un écosystème local à travers des incitations au développement de contenus locaux au profit de tous. Dans ce cadre, le Gouvernement a mis en œuvre le projet de la gouvernance électronique dénommé projet « E-gouv » et a mis en place une zone franche pour attirer les entreprises du secteur des TIC. Nonobstant ce qui précède, il convient de noter que pour certaines micros, petites et moyennes entreprises et principalement pour les communautés rurales regroupées en coopératives de production et de commercialisation, les défis à relever demeurent encore très importants. Il s’agit de défis liés notamment à l’amélioration de l'infrastructure des TIC, à la connectivité des transports et aux moyens de paiement électroniques, ainsi qu’à la lutte contre la cybercriminalité qui prend des proportions de plus en plus importantes dans mon pays et dans ma sous-région. La résolution de ces contraintes majeures qui inhibent l’effort consenti par les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA), nécessiterait une action concertée au niveau multilatéral. Toutes choses qui permettraient à davantage de pays, comme la Côte d’Ivoire, de tirer parti des opportunités offertes par le commerce électronique dans son ensemble. 2 Dans cette optique, le gouvernement de Côte d’Ivoire soutient toute initiative visant à contribuer notablement à libérer le potentiel du commerce électronique dans les pays en développement. Ainsi, l’Aide pour e-Trade s’inscrivant dans cette perspective de part son objet, sa portée, ses objectifs et notamment ses domaines d’intervention, devra pouvoir mobiliser et fédérer toutes les énergies et synergies des parties prenantes. Au total, cette initiative, faut-il l’admettre, mérite manifestement, en tout état de cause, autant d’attention que l’Aide pour le commerce. Nous sommes reconnaissants à la CNUCED pour cette initiative. Je vous remercie pour votre aimable attention. 3