Famille Lycaenidae Plebejus argus (Linnaeus, 1758) Sous-famille Polyommatinae l’Azuré des landes Statut Assez fréquent en altitude, cet Azuré est plus rare et localisé en plaine. En Bourgogne comme dans les parties basses de la Franche-Comté, il est très faiblement représenté par manque de biotopes adaptés. Denis JUGAN RE CR EN Bourgogne VU NT LC Franche-Comté DD NA NE Europe – LC France – LC Mâle (Haute-Saône, 2009). Écologie et biologie Difficulté de détermination L’Azuré des landes est une espèce méso-xérophile, dont les imagos peuvent parfois se rassembler en grand nombre dans les prairies et les clairières d’altitude, soit durant la journée pour s’abreuver au sol autour de suintements, soit le soir sur les hautes Graminées utilisées comme « dortoirs » jusqu’au lendemain. En plaine, il fréquente les bordures de pelouses, les friches en bas-de-versants, n’évoluant jamais très loin d’une source d’humidité auprès de laquelle il vient se désaltérer. Il se pose préférentiellement sur les chaumes des Graminées, tête en bas. Les femelles sont très peu actives et pondent sur les Fabacées, avant tout sur le Lotier corniculé (Lotus corniculatus). Comme c’est le cas pour les larves de beaucoup d’autres Azurés myrmécophiles, les fourmis prélèvent le miellat secrété par les chenilles. Description et risques de confusion Diagramme écologique 4 Chaud 3 2 1 Humide Sec Froid 244 Chez les mâles de Plebejus argus, le dessus, d’un bleu légèrement violacé, présente une bordure marginale foncée d’environ 1 mm de largeur et des franges blanches. Les ailes postérieures sont ornées par des points marginaux internervuraux qui fusionnent avec la bordure. Les femelles, brunes, aux franges enfumées, sont rehaussées de lunules submarginales orangées et ne présentent que rarement un lavis basal bleu. Le revers est gris-bleuté chez le mâle, grisbrun chez la femelle, ourlé de bandes submarginales orangées rehaussées de points noirs pupillés de vert métallique. La bande blanche courant entre les points postdiscaux et submarginaux est peu marquée. Il est parfois difficile, sans capture, voire impossible sur une simple photographie, de différencier les trois espèces de Plebejus. Les critères suivant permettent de trancher dans la plupart des cas : • P. argus : dessus des mâles bordé d’une large bande marginale. Femelles brunes, aux lunules orangées diffuses et peu arquées. Présence d’une épine à l’extrémité des tibias des pattes antérieures des mâles. • P. idas : dessus des mâles bordé d’une bande marginale diffuse. Les ailes des femelles brunes, parfois suffusées de bleu, avec de belles lunules orangées formant d’amples arcs étirés vers la base. Au revers, ces lunules sont surmontées de chevrons noirs distinctement sagittés. Pas d’épine à l’extrémité des tibias des pattes antérieures des mâles. • P. argyrognomon : plus grand, dépourvu de bande marginale chez le mâle. Femelles ornées d’une suffusion basale bleue plus ou moins étendue. Au revers, la rangée de taches orangées est coiffée d’arcs noirs doucement incurvés. Pas d’épine à l’extrémité des tibias des pattes antérieures. Distribution Espèce eurasiatique, P. argus se raréfie dans tous les départements planitiaires de l’Ouest de la France. Ce Lycène présente une distribution très dispersée à basse altitude en Franche-Comté, restreinte à quelques stations des plateaux saônois et de la frange jurassienne au-dessous de 500 m, où il se montre en petites colonies localisées, parfois sur quelques mètres carrés. Il est en revanche beaucoup plus répandu en altitude dans le massif du Jura, sur lequel il s’élève jusqu’à 1 000 m et même davantage. En Bourgogne, l’espèce est absente de la Nièvre et d’une grande partie occidentale de l’Yonne ; la plupart des populations ont périclité et les dernières stations de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire sont fortement menacées. Phénologie Espèce bivoltine en plaine, avec une génération vernale aux faibles effectifs, volant de la mi-mai à début juin, et une génération estivale davantage fournie, se montrant en juillet-août. Elle est probablement univoltine en juin-juillet au-dessus de 600 m. Dates extrêmes : (4 et 6 mai 2011) 11 mai – 5 septembre. Atteintes et menaces La déprise agricole de certaines stations des régions collinéennes et l’abandon du pâturage extensif a provoqué la fermeture des biotopes. P. argus n’y subsiste parfois que sur d’étroites ouvertures : un chemin herbu ou les bermes d’un fossé. Divers terrains militaires de manœuvres en milieu marneux, qui jouaient jadis un rôle de refuge pour l’espèce à la faveur des ouvertures et des chemins, ont été désaffectés et sont désormais voués au retour à la forêt. Orientations de gestion et mesures conservatoires Un retour du pâturage extensif et une gestion conservatoire des pelouses marneuses favorisent l’espèce. Rev. sci. Bourgogne-Nature - Hors-série 13-2013 Jean-François MARADAN Denis JUGAN Denis JUGAN Mâle (Haute-Saône, 2009). Jean-François MARADAN Femelle (Doubs, 2009). Femelle (Haute-Saône, 2009). 42 9000 n = 281 Accouplement, femelle en bas (Doubs, 2011). 35 7500 28 6000 21 4500 14 3000 7 1500 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Phénologie de Plebejus argus. avant 1970 1970 - 1999 2000 - 2011 Distribution de Plebejus argus en Bourgogne et Franche-Comté. Atlas des papillons de jour de Bourgogne et de Franche-Comté (Rhopalocères et Zygènes) 245