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Rougeole
Mise à jour de la fiche
02/2011
Agent pathogène
Descriptif de l'agent pathogène
Réservoir et principales sources d'infection
Viabilité et infectiosi
Données épidémiologiques
Population générale
Milieu professionnel
Nom :
Morbillivirus
Synonyme(s) :
Virus de la rougeole.
Type d'agent Virus
Groupe de classement 2
Descriptif de l'agent :
Morbillivirus, virus à ARN enveloppé, famille des Paramyxoviridae.
Type de réservoir Homme
Strictement humain.
Vecteur :
Pas de vecteur.
Viabilité, résistance physico-chimique :
- persistance de l'infectiosité des aérosols au moins 30 minutes ;
- survie < ou = à 2 heures sur les surfaces inertes ;
- inactivé par la chaleur : 56 °C pendant 30 minutes ; inactivé par la lumière ;
- sensible à de nombreux désinfectants : hypochlorite de sodium à 1 %, éthanol à 70 %, glutaraldéhyde, formaldéhyde.
Infectiosi:
Maladie virale extrêmement contagieuse.
Taux de contamination des professionnels de sannon immuns après exposition évalué à 75 % en Grande-Bretagne en 1999.
- De survenue endémique saisonnière à la fin de l'hiver et au printemps, et à recrudescence épidémique cyclique, c'est une maladie de l'enfant, de l'adolescent et de
l'adulte jeune chez les populations non vaccinées ;
- D'évolution souvent grave dans les pays en voie de développement, à l'origine d'un million de décès d'enfants par an, selon l'OMS. La vaccination a eu un effet très
sensible sur la mortalité rougeoleuse. Dans l'ensemble, la mortalité rougeoleuse a diminué de 68 % entre 2000 et 2006 ;
- La déclaration obligatoire (DO) de la rougeole a été réintroduite en juillet 2005 dans le cadre du plan national d'élimination de la rougeole et de la rubéole
congénitale. L'incidence des cas de rougeole a diminué de 331 000 cas/an en 1986 à 40 cas/an en 2007. Bien qu'une amélioration de la couverture vaccinale contre la
rougeole à 24 mois ait été observée ces dernières années, elle restait insuffisante en 2007 (90 % pour 1ère dose), car inférieure au niveau fixé par le plan national de
2005 (95 %) nécessaire à l'interruption de la circulation du virus de la rougeole. Ainsi, depuis 2008, on assiste à une nette augmentation du nombre de cas avec une
intensification en début d'année 2010 : 3 000 cas entre janvier et août avec 34 % des cas hospitalisés et 4 décès (atteintes neurologiques pour 2 cas et pulmonaires
pour les 2 autres cas).
Réceptivité à la rougeole des personnels de santé évaluée entre 4 et 10 % aux USA en 1994 et 1998, à 1,5 % au Japon en 2004, < 10 % en Italie en 2007.
En France, 2 cas de rougeole chez des soignants ont été signalés en 2005-2007 (dont un médecin), le lieu probable de contamination étant l'hôpital.
Depuis 2008, 42 épisodes de transmission nosocomiale ont été notifiés à l'InVS (SanPublique France) (3 en 2008, 10 en 2009 et 29 depuis janvier 2010) : 30 (72 %) ont
impliqué au moins un personnel soignant.
D'autres cas de contamination professionnelle ont été rapportés parmi des soignants (Grande-Bretagne en 2000 - Austalie en 2002 - USA en 2008 - Slovénie en 2010).
En laboratoire :
Cas en laboratoire d'analyses (médicales, vétérinaires...) publiés depuis 1985 : Aucun cas de contamination professionnelle en laboratoire d’analyses n’a été publié.
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Pathologie
Nom de la maladie
Transmission
La maladie
Populations à risque particulier
Cas en laboratoire d'analyses (médicales, vétérinaires...) publiés depuis 1985 : Aucun cas de contamination professionnelle en laboratoire d’analyses n’a été publié.
Cas en laboratoire de recherche publiés depuis 1985 : Pas de cas publié.
Cas historiques publiés avant 1985 : Néant.
Rougeole
Mode de transmission :
- le plus souvent par l'intermédiaire de gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures, générées lors de la toux, les éternuements ou la parole d'une
personne infectée.
- par inhalation d'aérosols contaminés : cas documentés d'infections survenues dans des endroits clos jusqu'à 2 heures après le départ du patient source
(transmission aéroportée) .
- plus rarement, par contact avec des mains souillées ou des surfaces contaminées par des sécrétions oropharyngées.
Période de contagiosi:
La période de contagiosité commence la veille de l'apparition des premiers sympmes (3 à 5 jours avant l'éruption) et persiste jusqu'au 5 jour après le début de
celle-ci.
e
Incubation :
De 7 à 18 jours, en moyenne 10 jours du moment de l'exposition au début de la fièvre, l'éruption apparaissant à 14 jours.
Clinique :
La période d'invasion correspond à une phase virémique avec présence de virus dans les sécrétions nasopharyngées et l'urine, l'atteinte de l'épithélium respiratoire
étant prédominante :
- les signes cliniques comportent un catarrhe oculo-respiratoire, une fièvre jusque 39,5 °C - 40 °C et une altération de l'état général ;
- le signe de Köplick, inconstant, est pathognomonique, apparaissant à la 36 heure et persistant jusqu'à l'éruption (petites taches blanc-bleuâtres sur fond
érythémateux au niveau de la muqueuse jugale).
L'éruption débute au niveau de la tête et du visage ; son extension est descendante en 3 à 4 jours : cou, épaules, thorax et membres supérieurs, puis abdomen,
cuisses et généralisation ; il s'agit de maculo-papules, de 1 à plusieurs mm, non prurigineuses, s'effaçant à la pression, de contours irréguliers et confluentes mais avec
intervalles de peau saine, disparaissant au bout d'une semaine.
Les complications peuvent être :
- des surinfections bactériennes fréquentes : otite (7 à 9 %), laryngite, pneumopathie (1 à 6 %) ;
- des atteintes respiratoires mécaniques : atélectasie, emphysème ;
- des atteintes neurologiques : encéphalite aiguë précoce de la période éruptive (1/2 000 rougeoles) de pronostic grave, encéphalite immuno-allergique survenant 1 à
2 semaines après l'infection de meilleur pronostic et panencéphalite sclérosante subaiguë survenant 5 à 10 ans après la rougeole (180 cas en France en 10 ans,
d'évolution toujours létale) ;
- pneumonie interstitielle notamment chez l'immunodéprimé (d'évolution fatale) ;
- rougeole " maligne ", exceptionnelle en France (d'évolution fatale également).
e
Diagnostic :
- Sérologie (technique de référence pour le diagnostic de rougeole) : présence d'IgM spécifiques ; ascension d'au moins 4 fois du taux d'anticorps totaux sur deux
prélèvements à 10 jours d'intervalle.
- Détection d'IgM salivaires (kit de prélèvement salivaire disponible au niveau des ARS, cf. : circulaire du 4 novembre 2009) : les IgM apparaissant dans la salive à
peu près en même temps que dans le sang, il est recommandé d'effectuer le prélèvement de salive à partir du 3 jour de l'éruption. Si le prélèvement est plus
précoce et si la recherche d'IgM est négative, une PCR pour la détection du génome viral sera effectuée. Fiche de renseignements pour le diagnostic de la
rougeole 1 à partir d'un prélèvement salivaire.
1http://invs.santepubliquefrance.fr/%20fr/content/download/11798/72454/version/3/file/confirmation_bio_cas_rougeole.pdf
- RT-PCR : détecte l'ARN viral sur échantillons de sang, salive ou rhino-pharyngé, de 5 jours avant l'éruption jusqu'à 12 jours après.
e
Traitement :
Pas de traitement spécifique de la forme commune de la rougeole.
Traitement antibiotique des complications pulmonaires.
Terrain à risque accru d'acquisition :
Personnes non vaccinées.
Terrain à risque accru de forme grave :
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Immunité et pvention vaccinale
Immunité naturelle
Prévention vaccinale
Que faire en cas d'exposition ?
finition d'un sujet expo
Conduite à tenir immédiate
Evaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
Selon les caractéristiques du sujet expo
- Malnutrition.
- Immunodépression.
- Nourrisson de moins de 1 an.
- Adulte et adolescent non-immuns.
- Femmes enceintes.
Cas particulier de la grossesse :
La rougeole survenant chez la femme enceinte peut entraîner des formes graves pour la mère et être source de complications de la grossesse (interruption précoce)
et de rougeole congénitale.
Vaccination contre-indiquée tout au long de la grossesse (comme tout vaccin à virus vivant atténué) ; toutefois les études menées chez des femmes vaccinées
accidentellement juste avant ou pendant une grossesse ne concluent pas en faveur d'une interruption de grossesse.
Naturelle définitive.
Vaccin disponible oui
Vaccin à virus vivant atténué sous forme monovalente, trivalente : assocaux vaccins contre les oreillons et la rubéole ou quadrivalente : vaccin combiné rougeole-
oreillons-rubéole-varicelle.
NB : parution en février 2011 d'un avis relatif à l'actualisation des reccommandations vaccinales contre la rougeole pour les adultes (cf Éléments de référence).
Consultez le calendrier vaccinal 2017 2
2http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinations_2017.pdf
Immunite vaccinale :
Acquise dans les 4 jours suivant la vaccination avec un taux de séroconversion de 97 % à 100 %, et persistance de l'immunité de très longue durée (> 20 ans), même
après disparition des anticorps sériques.
Sujet ayant été en contact (y compris de façon indirecte s'il s'agit de locaux confinés) avec une personne infectée depuis la veille de l'apparition de la fièvre et jusqu
5 jours après le début de l'éruption.
Principales professions concernées :
- Contacts fréquents et rapprochés avec des communautés infantiles (crèches, garderies, écoles...) ;
- Services de soins pédiatriques.
Isolement strict ou éviction du sujet source.
Evaluation du risque de transmission secondaire à des personnes à risque, immunodéprimés ou nourrissons, dans l'entourage d'un sujet exposé.
Produits biologiques : la salive, les larmes, les sécrétions des voies aériennes supérieures et bronchiques sont riches en particules virales infectantes.
Type d'exposition :
Transmission inter-humaine favorisée par le catarrhe oculo-nasal et la toux. La contamination est d'autant plus favorisée que le contact est rapproché, fréquent et
prolongé.
Pas de risque en cas d'immunité antérieurement acquise par infection naturelle ou vaccination (intérêt d'une évaluation systématique du statut immunitaire vis-à-vis
de la rougeole, à la prise de fonction des professionnels à risque : personnels de pédiatrie, crèches... Dosage des anticorps si pas d'antécédent de rougeole et
vaccination absente ou incomplète).
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Prise en charge du sujet expo
Mesures prophylactiques
Suivi médical
Pour l'entourage du sujet expo
Démarche dico-légale
claration / signalement
Liste des maladies à DO
Réparation
Accident du travail
Maladie professionnelle
Non
Non
Eléments de référence
Textes de référence
En l'absence de contre-indication, il est recommandé l'administration d'une dose de vaccin trivalent à tous les personnels susceptibles d'être ou d'avoir
été exposés pour lesquels il n'existe pas de preuve biologique de rougeole antérieure ou qui n'ont pas reçu auparavant 2 doses de vaccin. Cette vaccination, si elle est
réalisée dans les 72 heures qui suivent un contact avec un cas, peut éviter la survenue de la maladie. La mise à jour du statut vaccinal reste préconisée même si ce
délai est dépassé.
Exposition de moins de 6 jours à un cas confirmé : immunoglobulines polyvalentes IV : indications au cas par cas (pas d'AMM dans cette indication). Le CSHPF les
recommande pour la femme enceinte, le sujet immunodéprimé et les enfants de moins de 6 mois.
- Sujet contact immunisé : aucun suivi.
- Sujet contact non-immun ou de statut inconnu : mise à jour des vaccinations (selon le calendrier vaccinal), suivi clinique.
En cas de grossesse :
Si sujet non-immun, immunoglobulines possibles.
Anamnèse clinique, antécédents vaccinaux documentés + ou - dosage sérologique.
Déclaration obligatoire oui
Consultez le site Santé Publique France 3
3http://invs.santepubliquefrance.fr/Espace-professionnels/Maladies-a-declaration-obligatoire/Liste-des-maladies-a-declaration-obligatoire
Déclaration d'AT selon les circonstances d'exposition.
Tableau Régime Général
Tableau Régime Agricole
Maladie hors tableau et fonction publique : selon expertise.
CNR
Centre national de référence virus de la Rougeole et paramyxoviridae respiratoires
CHU de Caen
Laboratoire de virologie
Avenue Georges Clémenceau
14 033 CAEN CEDEX 9
Nom du responsable : Pr Astrid VABRET
Tél. : 02 31 27 25 54 (secrétariat)
Fax : 02 31 27 25 57
Email : vabret-a@chu-caen.fr - cnr-roug-para@chu-caen.fr
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Circulaire N° DGS/RI1/2009/334 du 4 novembre 2009 relative à la transmission obligatoire de données individuelles à l'autorisanitaire en cas de rougeole 4 et la mise
en œuvre des mesures préventives autour d'un cas ou de cas groupés. Ministère chargé de la santé, 2009.
4http://circulaires.legifrance.gouv.fr/index.php?action=afficherCirculaire&hit=1&r=29931
Bibliographie
5http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=198
6http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=306
7http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs286/fr/index.html
8http://invs.santepubliquefrance.fr//Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-declaration-obligatoire/Rougeole
9http://www.cclinparisnord.org/Guides/FT6_Rougeole.pdf
1 | Recommandations vaccinales contre la rougeole pour les adultes5. Haut Conseil de la sanpublique (HCSP), 2011.
2 | Mendelson GM, Roth CE, Wreghitt TG, Brown NM et al. - Nosocomial transmission of measles to healthcare workers. Time for a national screening and
immunization policy for NHS staff ? J Hosp Infect. 2000 ; 44 (2) : 154-55.
3 | Fedeli U, Zanetti C, Saia B - Susceptibility of healthcare workers to measles, mumps rubella and varicella. J Hosp Infect. 2002 ; 51 (2) : 133-35.
4 | Lebon P - Virus de la rougeole. In : Pozzetto B (Ed) - Infections nosocomiales virales et à agents transmissibles non conventionnels. Montrouge : Edition John Libbey
Eurotext ; 2001 : 183-91, 554 p.
5 | Denis F - Virus de la rougeole. In : Denis F (Ed) - Les virus transmissibles de la mère à l'enfant. Médecine/Sciences Sélection. Montrouge : John Libbey
Eurotext ; 1999 : 337-44, 461 p.
6 | Survenue de maladies infectieuses dans une collectivité. 6 Conduites à tenir. Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), 2012.
7 | Rougeole 7. Aide-mémoire n° 286. OMS, 2017.
8 | Rougeole 8. Dossier thématique. Santé Publique France, 2012.
9 | Numéro thématique. Rougeole : données sur une épidémie en France et en Europe en 2008. Bull Épidémiol Hebd. 2009 ; 39-40 : 413-40.
10 | Parent du Châtelet I, Thiolet JM - La rougeole en France : implications pour la prise en charge dans les établissements de santé et la vaccination des
professionnels. Bull Inf CClin Sud-Est. 2009 ; 42 : 6-8.
11 | Parent du Châtelet I, Antona D, Freymuth F, Muscat M et al. - Spotlight on measles 2010 : Update on the ongoing measles outbreak in France, 2008-2010. Euro
Surveill. 2010 ; 15 (36) : 1-4.
12 | Parent du Châtelet I, Floret D, Thiolet JM, Lévy-Bruhl D - Authors’ reply. Spotlight on measles 2010 : Measles in healthcare workers. Vaccination should be
revisited. Euro Surveill. 2010 ; 15 (41) : 1.
13 | Mesures pour la prévention et la maîtrise de la diffusion de la rougeole dans les établissements de santé 9. Fiche technique n°6. CCLIN Paris-Nord, 2009.
14 | Botelho-Nevers E, Cassir N, Minodier P, Laporte R et al. - Measles among healthcare workers : a potential for nosocomial outbreaks. Euro Surveill. 2011 ; 16 (2) : 1-5.
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