À l’occasion du dernier Midis de la foresterie de l’année 2013, nous avons eu la chance d’accueillir Pierre Drapeau, professeur à l’UQAM et directeur adjoint de la Chaire AFD. Le professeur a présenté divers résultats de recherches menées ces dernières années au sein de son laboratoire. La présentation portait plus particulièrement sur l'avifaune cavicole. Les recherches sur les relations entre le bois mort, les insectes saproxyliques, les oiseaux excavateures primaires et les utilisateurs secondaires de cavités permettent de mieux intégrer la compréhension des aspects fonctionnels de ces relations à l'aménagement durable de la forêt boréale. La communauté cavicole de la forêt mixte du Québec est constituée de vertébrés tels que des oiseaux et des mammifères ayant comme caractéristique commune l'utilisation des cavités dans les arbres comme site de nidification ou comme abri. Les oiseaux excavateurs de cavités tels que les pics maculés et les grands pics constituent des excavateurs primaires : ils font le gros du travail d’excavation. Les utilisateurs secondaires soit des oiseaux ou petits mammifères utilisent à leur tour ces cavités. Les excavateurs primaires sont donc à la base de ces réseaux de cavité et constituent des espèces clés. De plus, le grand pic est le seul capable de créer des cavités assez grandes pour abriter les plus gros des utilisateurs secondaires. Les arbres morts sont aussi une source importante d'alimentation pour la majorité des oiseaux cavicoles. Ils se nourrissent principalement des insectes saproxyliques. La disponibilité des arbres à cavité joue donc un rôle important dans le maintien de la biodiversité des Le Grand-pic, un excavateur primaire. Photo: Antoine Nappi écosystèmes forestiers. Les gros arbres, surtout ceux récemment morts et toujours sur pied, sont les plus utilisés. Dans la forêt boréale mélangée de l’Abitibi, les excavateurs primaires privilégient le peuplier faux-tremble. Le tremble pourrait-il lui aussi être considéré comme une espèce-clé pour la biodiversité? La majorité des excavateurs de cavité en forêt boréale sont associés aux vieilles forêts alors qu’une grande partie de la forêt boréale canadienne est sous aménagement forestier. Dans ce contexte, une des préoccupations principales pour la biodiversité forestière réside dans les effets cumulatifs du rajeunissement de la structure des peuplements et de la raréfaction du bois mort notamment les arbres morts sur pieds de gros calibres. Visite d'une cavité de peuplier à l'aide d'une perche téléscopique. Photo: Pierre Drapeau L’équipe du professeur Drapeau s’est intéressée au potentiel des habitats résiduels, tels les bandes riveraines ou les séparateurs de coupe. Ces parcelles résiduelles linéaires fournissentelles des habitats adéquats comme sites de nidification et de substrats d'alimentation nécessaires pour la faune calvicole ? Les résultats indiquent que ces habitats sont adéquats. Et cela est dû en partie à l’abondance d'arbres morts à différents stades de décomposition. Cependant, les blocs de forêts résiduelles seront coupés dès que la régénération adjacente aura atteint une hauteur de trois mètres. La forêt en régénération pourra-t-elle combler les besoins de la faune cavicole ? Le professeur Drapeau conclut sa présentation avec des recommandations visant la conservation de la faune cavicole. Parmi ces recommandations: 1. 2. 3. le maintien des arbres sénescents et morts dans les forêts aménagées regroupés en îlots de rétention; la planification du maintien d’un recrutement continu du bois mort à tous les stades de décomposition; un suivi des réseaux cavicoles permettant de valider les stratégies d’aménagement mises en place pour le maintien de ces attributs des vieilles forêts. Résumé: Sara Foudil-Bey, candidate à la maîtrise en biologie, UQAT Rediffusion : Votre horaire ne vous permet pas d'assister à une conférence des Midis de la foresterie! Soyez sans crainte la conférence est disponible via Panopto.