Hépatite E Agent pathogène Descriptif de l'agent pathogène

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Hépatite E
Mise à jour de la fiche
05/2013
Agent pathogène
Descriptif de l'agent pathogène
Réservoir et principales sources d'infection
Viabilité et infectiosi
Données épidémiologiques
Population générale
Nom :
Virus de l'hépatite E
Synonyme(s) :
VHE
Type d'agent Virus
Groupe de classement 3
Descriptif de l'agent :
Virus à ARN simple brin, non-enveloppé qui a été classé comme prototype et seul membre de la famille des Hepeviridae. Le génome viral contient 3 cadres de lectures
(OFR) partiellement chevauchants.
Il n'existe qu'un seul sérotype, mais quatre génotypes majeurs ont été identifiés chez l'homme.
Les génotypes 1 et 2 ne sont retrouvés que chez l'homme et sont responsables des épidémies d'hépatite E (Afrique, Moyen-Orient, Asie).
Les génotypes 3 et 4 sont détectés chez l'homme et de nombreuses espèces animales et sont responsables des cas autochtones d'hépatite E en Europe, au Japon et en
Amérique du Nord.
Type de réservoir Animal
Homme
Ce virus infecte l'homme et de nombreuses espèces animales (porc, sanglier, cerf, lapin, mangouste, rat, poulet).
Principale(s) source(s) :
Le virus VHE est un pathogène à transmission féco-orale de distribution mondiale. Lors des épidémies, la source de l'infection est la contamination fécale des
réservoirs d'eau (génotypes 1 et 2). Pour les génotypes 3 et 4, la transmission se fait par ingestion de viande de porc ou de viande de cervidés (en particulier le foie de
ces animaux) insuffisamment cuite, mais également par contact avec des animaux contaminés (éleveurs de porcs, vétérinaires).
Vecteur :
Pas de vecteur.
Viabilité, résistance physico-chimique :
La stabilité du virus dans le milieu naturel n'est pas connue. Elle semble toutefois plus réduite que pour le virus de l'hépatite A. L'inactivation du virus VHE présent
dans l'alimentation se fait par cuisson (191 °C) ou par ébullition pendant 5 min., par chauffage à 71 °C pendant 20 minutes. Le chauffage à 56 °C pendant 1 heure est
insuffisant.
Le virus est inactivé par l'hypochlorite de sodium ou le glutaraldéhyde.
Infectiosi:
Dose infectieuse chez l'homme inconnue.
In vitro, des cellules sont infectées avec 3,5 10 copies d'ARN.
Chez le singe, des doses de 10 à 10 copies d'ARN sont infectieuses chez 80 % des animaux.
L'infectiosité dépend de la charge virale et du génotype.
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Au niveau mondial, on dénombre chaque année plus de 3 millions d'hépatites E aiguës symptomatiques et environ 57 000 décès liés à la maladie.
Deux zones épidémiques sont actuellement distinguées :
- Une zone géographique à forte endémici(Afrique, Moyen-Orient, Asie, Amérique centrale) où il existe des épidémies d'hépatites E cliniques, et où les hépatites E
représentent plus de 25 % des hépatites aiguës. La transmission de personne à personne se produit rarement contrairement à l'hépatite A. Dans ces pays, une
séroprévalence de 10 à 70 % est rapportée.
- La deuxième zone correspond à des pays de moindre endémicité (pas d'épidémie et les hépatites E représentent moins de 25 % des cas d'hépatites cliniques).
Ces pays correspondent aux pays industrialisés d'Europe, d'Amérique ou d'Asie (Japon).
Dans ces pays, les hépatites E sont :
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Milieu professionnel
Pathologie
Nom de la maladie
Transmission
La maladie
Dans ces pays, les hépatites E sont :
- soit importées de zones endémiques (génotypes 1 et 2),
- soit le plus souvent autochtones et dans ce cas les génotypes identifiés sont les types 3 et 4.
Pour les hépatites E non importées de zones endémiques, les modes de transmission ne sont généralement pas identifiés à l'exception d'un nombre important de cas
par transmission alimentaire zoonotique dont l'origine est la viande de porc, de sanglier ou de cerf, et de rares cas par transmission interhumaine (famille, personnel
médical).
En France, on dénombre chaque année plus de 500 cas d'hépatite E aiguë. Chez les sujets immunodéprimés, l'évolution vers une infection chronique survient dans
60 % des cas dont quelques cas d'hépatite fulminante. Moins de 10 % de ces hépatites E sont actuellement des hépatites importées de zones endémiques. La
fréquence des hépatites E est plus élevée dans le sud de la France et plus d'un tiers des sujets a consommé des produits à base de foie de porc cru. Il existe une très
forte homologie entre les souches isolées chez les cas autochtones et les souches isolées du porc.
La positivité de la sérologie anti-VHE ou la séroprévalence, avec des tests peu sensibles utilisés par le passé, était de 1 à 5 %. Avec les tests sensibles actuellement
disponibles, la séroprévalence est d'environ 20 % dans la population adulte, avec une augmentation en fonction de l'âge. La séroprévalence est très faible chez les
enfants de moins de 3 ans.
Séroprévalence plus élevée chez les éleveurs de porc, les vétérinaires, les forestiers.
Possibilité de transmission au personnel soignant.
En laboratoire :
Cas en laboratoires d'analyse (médicales, vétérinaires...) publiés depuis 1985 : Aucun cas publié dans les laboratoires d'analyses depuis 1985.
Cas en laboratoire de recherche publiés depuis 1985 : Pas de cas décrits (virus découvert en 1983).
Cas historiques publiés avant 1985 : Pas de cas décrit (virus découvert en 1983).
Hépatite E
Mode de transmission :
Transmission par voie alimentaire (forme la plus fréquente) : consommation d'eau non potable (Afrique, Asie), d'aliments lavés avec de l'eau contaminée (rare), de
viande et produits dérivés de porc, sanglier et cerf (en particulier en France à partir de produits à base de foies de porc insuffisamment cuits).
Transmission (féco-orale) au contact de sujets présentant une hépatite E (1-2 % des cas) (famille, personnel soignant), ou avec un animal infecté (éleveurs de porcs,
vétérinaires).
Transmission mère-enfant possible (verticale ou périnatale). Elle est observée dans 25 à 100 % des cas suivant les études.
Transmission par transfusion avec risque d'infection chronique chez les sujets immunodéprimés.
Période de contagiosi:
Deux semaines avant et une semaine après la phase aiguë de l'hépatite.
Incubation :
20 à 45 jours.
Clinique :
De nombreuses formes sont asymptomatiques.
Hépatite aiguë : les signes cliniques de l'hépatite E (jaunisse, urines foncées, anorexie, vomissements, fatigue, fièvre, douleurs abdominales, selles décolorées) ne
permettent pas de la distinguer des autres hépatites aiguës.
Les patients infectés par le génotype 4 ont généralement une hépatite plus sévère (hospitalisation plus longue) que ceux infectés par le génotype 3.
Des troubles neurologiques (syndrome de Guillain-Barré, syndrome de Parsonage-Turner ou amyotrophie névralgique...) sont observés dans environ 5 % des
hépatites E.
Les hépatites fulminantes sont observées chez 0,5 à 3 % des sujets immunocompétents, mais peuvent atteindre 10 à 30 % des femmes enceintes lors de certaines
épidémies survenant dans les pays de forte endémie.
Les formes persistantes sont observées chez les sujets immunodéprimés (sujets greffés, sujets atteints de lymphomes, sujets VIH positifs). Cette persistance de la
réplication virale peut conduire au développement d'une cirrhose.
Diagnostic :
- Détection des anticorps anti-VHE, en particulier les IgM spécifiques.
- Détection du génome viral par RT-PCR à partir du sang (2 semaines avant à 2 semaines après le début des signes cliniques) ou des fèces (2 semaines avant à 4
semaines après le début des signes cliniques).
Traitement :
Efficacité démontrée de la ribavirine pour les sujets immunodéprimés.
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Populations à risque particulier
Immunité et pvention vaccinale
Immunité naturelle
Prévention vaccinale
Que faire en cas d'exposition ?
finition d'un sujet expo
Conduite à tenir immédiate
Evaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
Efficacité démontrée de la ribavirine pour les sujets immunodéprimés.
Terrain à risque accru d'acquisition :
Pas de terrain particulier
Terrain à risque accru de forme grave :
- Sujets atteints d'autres hépatopathies (porteurs du virus VHB ou VHC).
- Femmes enceintes dans les pays de forte endémie.
- Immunodéprimés : risque accru d'hépatite persistante pouvant conduire à la cirrhose.
Cas particulier de la grossesse :
Hépatites fulminantes plus fréquentes (10 à 40 % dans certaines épidémies survenues dans des pays de forte endémie) quand l'infection survient au dernier
trimestre de la grossesse.
Il faut donc conseiller aux femmes enceintes de :
- S'abstenir de manger de la viande de porc et de grand gibier ainsi que les produits à base de foie de porc.
- S'abstenir de voyager dans des pays à forte endémie de VHE ou, en cas de nécessité, respecter scrupuleusement les mesures d'hygiène.
Immunité spécifique puissante et durable. Des hépatites E ont été décrites chez des sujets anti-VHE positifs : il s'agit soit de problèmes de spécificides tests utilisés
(tests anti-VHE non spécifiques), soit d'une protection partielle chez les sujets ne possédant que des titres très faibles d'anticorps.
Vaccin disponible non
Pas de vaccin disponible
Personnes au contact d'un sujet présentant une hépatite E.
Circonstances de découverte en France :
- Survenue de cas groupés, avec une investigation permettant de rattacher les cas à une source commune (consommation de foie de porc, d'abats de porc (fressure),
ou des produits à base de foie de porc insuffisamment cuit).
- Voyageurs en zone de forte endémie lors d'une épidémie de VHE.
- Personnels travaillant au contact des porcs (éleveurs, vétérinaires).
Principales professions concernées :
- Sujets en contact avec des animaux (porc, sanglier, cerf) : éleveurs de porcs, vétérinaires, personnels d'abattoir et de l'industrie agroalimentaire.
- Voyageurs en zone de forte endémie : militaires, personnel diplomatique, personnels des ONG.
- Personnes en contact avec un sujet VHE : personnels de santé.
Respecter les mesures d'hygiène autour du cas : lavage des mains avant de préparer les aliments, avant les repas et à la sortie des toilettes, traiter les selles du
malade avec de l'hypochlorite de sodium.
S'assurer de l'éviction (8-10 jours) en cas de manipulation de denrées alimentaires ou de participation à des collectivités (école...).
Identifier les autres sujets exposés (famille, collectivité).
Selles, eau contaminée par des selles : risque élevé en cas d'ingestion (eau), plus faible en cas d'absence de mesures d'hygiène (lavage des mains).
Aliments contaminés, en particulier les saucisses au foie de porc, la fressure (cœur, rate, foie, poumons) de sanglier ou de cerf. Un risque moindre semble également exister
avec la viande de porc, de sanglier et de cerf insuffisamment cuite.
Spécificité de l'exposition au laboratoire :
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Selon les caractéristiques du sujet expo
Prise en charge du sujet expo
Mesures prophylactiques
Suivi médical
Pour l'entourage du sujet expo
Démarche dico-légale
claration / signalement
Réparation
Accident du travail
Maladie professionnelle
Eléments de référence
La manipulation d'échantillons de selles ou de sang contaminés par le VHE n'apparaît pas comme risque professionnel si les bonnes règles de manipulation des
agents infectieux sont appliquées.
Pas de risque ou risque faible en cas d'immunité antérieure par infection naturelle (utiliser un test spécifique de détection des anticorps anti-VHE).
Pas de traitement prophylactique.
Population générale : surveiller l'apparition de signes cliniques.
Pour les sujets à risque (les femmes enceintes, les sujets présentant une hépatopathie et les sujets immunodéprimés) : rechercher les marqueurs d'infection (ARN
viral par RT-PCR dans le sang ou les selles), surveiller l'apparition des signes cliniques.
En cas de grossesse :
Avis spécialisé avec notamment recherche des marqueurs d'infection (ARN viral par RT-PCR dans le sang et les selles) et surveiller l'apparition de signes cliniques.
Pas de mesure particulière.
Déclaration obligatoire non
L'hépatite E n'est pas une maladie à déclaration obligatoire mais il existe un système de surveillance renforcée. Il est souhaitable que les laboratoires pratiquant le
diagnostic de confirmation de l'hépatite virale E intègrent le système de surveillance renforcée proposée par l'InVS ( Santé Publique France 1) et le CNR.
1http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Hepatites-virales/Hepatite-E/Dispositif-de-surveillance
Déclaration d'AT selon les circonstances d'exposition.
Tableau Régime Général RG 45
Tableau Régime Agricole RA 33
Maladie hors tableau et fonction publique : selon expertise.
CNR
Centre national de référence virus des Hépatites à transmission entérique (A et E)
CNR Coordonnateur
pital Paul Brousse
Laboratoire de virologie
Hôpitaux universitaires Paris Sud - Site Paul Brousse
12-14 avenue Paur Vaillant Couturier
94 804 VILLEJUIF
Nom du responsable : Pr Anne-Marie ROQUE-ALFONSO
Tél. : 01 45 59 69 56
Fax : 01 45 59 37 24
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Textes de référence
Pas de texte de référence.
Bibliographie
Fax : 01 45 59 37 24
Email : anne-marie.roque@pbr.aphp.fr
CNR Laboratoire associé
CHU de Toulouse
Laboratoire de virologie
Institut fédératif de biologie de Purpan
330 avenue de Grande Bretagne
31 059 TOULOUSE CEDEX 9
Nom du responsable : Pr Jacques IZOPET
Tél. : 05 67 69 04 22
Fax : 05 67 69 04 25
Email : izopet.j@chu-toulouse.fr
2http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=66
3http://www.anses.fr/sites/default/files/documents/BIORISK2012sa0012.pdf
4http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs280/en/
1 | Surveillance de l'hépatite E en France 2. Haut Conseil de la SanPublique (HCSP), 2009.
2 | Avis relatif à la demande dvaluation du risque lié à la contamination des produits de charcuterie à base de foie cru par le virus de l'hépatite E (VHE) 3.
ANSES, 2013.
3 | Hepatitis E 4. Fact sheet n° 280. World Health Organization (WHO), 2016.
4 | Purcell RH, Emerson SU - Hepatitis E : an emerging awareness of an old disease. J Hepatol. 2008 ; 48 (3) : 494-503.
5 | Comment in : Hepatitis E virus as an emerging cause of chronic liver disease in organ transplant recipients. J Hepatol. 2009 ; 50 (3) : 622-24.
6 | Renou C, Nicand E, Pariente A, Cadranel JF et al. - Quand rechercher et comment diagnostiquer une hépatite E autochtone ? Gastroenterol Clin Biol. 2009 ; 33 (10-11
Suppl) : F 27-35.
7 | Kamar N, Bendall R, Legrand-Abravane F, Xia NS et al. - Hepatitis E. Lancet. 2012 ; 379 (9835) : 2477-88.
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